Je suis tout d'abord étonné que la réponse de la jeunesse estudiantine soit d'aller manifester pour demander plus de répression, de contrôle sans essayer de rencontrer les habitants du quartier, de discuter, de faire un bout de chemin même si c'est difficile. Sans angélisme, mais aussi sans concession je ne supporte pas que des personnes ayant la chance immense de faire des études donne l'image de vieux réactionnaires, allant pleurer à la mairie pour plus de sévérité contre ceux qui leur tapent dessus.
A Fontbarlette comme ailleurs la jeunesse qui vit dans ce quartier ne sont pas des barbares, malgrès ce que la propagande, et pas mal de politiques voudraient nous faire croire. Et si l'engagement et le potentiel des étudiants étaient mis au service d'une réflexion et d'une lutte commune contre tout l'arsenal sécuritaire (Sarko, Lepen ETC) contre toutes les agressions que subissent les jeunes des cités, peut être la vision serait toute autre.
Au moment où tous les médias nous font subir le matracage sur les émeutes de 2005, où 4000 policiers sont mobilisés pour quadriller les cités, ne rien faire c'est peu être perçu comme une complicité dans ces manoeuvres gouvernementales ultra sécuritaires, c'est dans la pratique que l'artiste se construit.
Manifeste pour une alliance de la jeunesse des deux rives de la Méditerranée
mercredi 25 octobre 2006, par Yasmine
Avec l’aggravation des inégalités, de la pauvreté et des discriminations, une barrière d’incompréhension et de méfiance s’est érigée entre les peuples du Nord et du Sud. Mais cette nouvelle frontière, comme tant d’autres par le passé, peut être abattue par les espoirs communs de la jeunesse de nos différents pays.
Nous sommes issus des deux rives de la Méditerranée. De Varsovie à Alger, de Paris à Rabat, nous partageons une même ambition : celle de construire des sociétés plus justes et solidaires, fondées sur l’Etat de Droit, le respect de la diversité et le progrès partagé.
Nous sommes issus de la même génération. Nous subissons la montée des extrémismes qui prêchent l’exacerbation de la différence et du mépris de l’autre.
Nous sommes les enfants d’une même histoire. Nos cultures sont mêlées et notre quotidien est celui d’un monde globalisé où le marché continue d’exploiter les plus pauvres pour mieux conforter les plus puissants.
Depuis trop longtemps, les peuples des pays du Maghreb sont confinés dans la souffrance et le mépris de l’occident. Cette situation nourrit l’intolérance religieuse et les replis communautaires.
Cette violence ne cessera que si les inégalités, l’illettrisme et l’indifférence sont combattus par les uns comme par les autres.
L’Europe quant à elle, n’avance plus. Sans projet politique depuis l’échec du Traité Constitutionnel, elle n’arrive pas à dépasser le Marché Commun pour constituer une véritable communauté de valeurs.
Chacune des deux rives de la Méditerranée est aujourd’hui disloquée.
Malgré cette rupture qui s’est instaurée entre le Nord et le Sud depuis des décennies, nous croyons qu’une nouvelle alliance est possible entre les différents peuples de la Méditerranée. Et c’est aux jeunes générations d’en être le moteur.
L’Europe et le Maghreb doivent aujourd’hui se tendre la main.
Nous, jeunes d’Europe et du Maghreb, sommes en effet convaincus qu’un nouvel espace de solidarité et de coopération peut voir le jour, dès lors que les sociétés civiles travailleront ensemble à leur rapprochement et à la conquête de nouveaux droits.
Par ce manifeste, nous appelons l’ensemble de la jeunesse des deux rives de la Méditerranée à s’inventer ce destin commun. L’instauration d’une véritable communauté euro-méditerranéenne n’est pas un rêve. Il est le combat de notre génération.