1 février 2007
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Le tribunal met les victimes sur le banc des accusés
·Malgré des témoignages irréfutables en leur faveur, le procureur a
demandé 500 euros d’amende à Xano Fourcade et Mikel Lapeyre
C’est pour le moins une procédure atypique que le Tribunal de Grande
Instance de Bayonne a dû juger hier après-midi. Le 12 juin 2003, à la
fin de la manifestation contre le projet de loi sur les retraites, deux
manifestants sont interpellés par la Police Nationale. Selon les
témoins de la scène Mikel Lapeyre (militant de la CGT) sera projeté à
terre, heurtant violemment le trottoir. Alors qu’il était à terre et
sans connaissance, le policier lui assénera un coup supplémentaire.
Emmené à l’hôpital, il écopera de 10 jours d’interruption de travail
temporaire (ITT) pour un traumatisme crânien.
Xano Fourcade (militant de LAB), sera également interpellé de façon
"très très brutale" selon une dame âgée qui a offert son témoignage
hier à la barre sur ce qu’elle a estimé être une scène
"cauchemardesque". Alors qu’il aurait été par terre, menotté au dos et
tenu par deux agents, l’un d’eux lui tordra le pouce jusqu’à lui
provoquer une entorse avec 10 jours d’ITT.
Les deux interpellés seront entendus pour le graffiti sur le mur de la
CCI de Bayonne, mais leur responsabilité n’étant pas établie, ils
seront remis en liberté. Ils reviendront au commissariat afin de porter
plainte pour coups et blessures contre les agents. Ce n’est que deux
jours plus tard, que les agents porteront plainte contre eux pour
"rébellion", alors que lors de la première audition il n’était pas
question de cela.
C’est l’inspection Générale de la Police Nationale qui mènera
l’enquête. Les policiers impliqués seront entendus, les témoins
également, mais pas les victimes. L’enquête déterminera que les
policiers avaient agi dans les règles, et la plainte sera classée sans
suite.
En revanche, la plainte à l’encontre des syndicalistes suivra son
cours, et les deux victimes étaient assises hier sur le banc des
accusés, et devaient répondre pour avoir résisté violemment à
l’autorité, risquant 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende.
Le Procureur a requis 500 euros d’amende pour chacun des accusés.
Verdict le 13 février.
Source : Le Journal du Pays Basque (2007-01-31)
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Ce qui tombe sous le sens rebondit ailleurs. (Jacques Prévert)