denière nouvelle deux des éducs de Meyzieux ont démissioné depuis la mort de Julien. Ci dessous un tract distribué dans des lieux collectifs
Ils ont laissé mourir Julien
( La prison doit faire peur )
« Quand tu sors de là, t'es complètement conne. Si, c'est vrai ! Si tu ressors d'ici en ayant écouté tout ce qu'ils veulent faire de toi, tu ressors conne, saisie. T'es dans la rue, tu marches, t'as peur de tout. J' te jure, ça marche comme ça. » Témoignage d'une jeune fille dans un centre éducatif fermé -extrait du film » ''la tête au mur'' de Bénédicte Liénard .
Pour que la campagne médiatique fonctionne: ( la prison doit faire peur) il faut que tout ce qui compte dans le champ politique ( média, gauchistes, parti institutionnels participent à leur manière)
Pour les médias, il suffit de lire tous les jours la presse locale ( DL , l'Impartial , La Tribune (de Montélimar) et les diverses feuilles d'infos locales du département ) pour apercevoir l'intérêt des médias pour des faits divers ( sur-représentés) par rapport à des événements significatifs de faits politique et sociaux ( grèves, mouvements sociaux ..) ceci ayant pour conséquence d'entretenir un climat de psychose générale.
Les juges pour enfants et les éducateurs de la PJJ font même de la promo pour leurs tapins dans le DL ''Privilégier l'éducatif au répressif''' .
Rachida , la ministresse arrive à justifier Meyzieux à moins d'une semaine de la mort de Julien : :« l'établissement est adaptée aux nouvelles formes de délinquance » En plaçant sous un angle pédagogique, en mettant en avant les activités proposées et devant être considérés comme une chance pour les jeunes .
Que propose t'elle pour mieux fourguer sa daube?
ces établissements font intervenir des acteurs de plusieurs administrations:
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l'administration pénitentiaire par la présence de matons
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l'éducation nationale par les professeurs
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la PJJ par la présence d'éducateurs.
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« Ce n'est pas vraiment une prison répressive mais une prison de réinsertion . La réinsertion , c'est redonner la paix de l'esprit à ces jeunes , leur redonner des repères et des ambitions »
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Pascal Clément , Garde des Sceaux sous Villepin, 9 Mars 2007.
Qu''est ce qu'on en pense rapidement?
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Pour parfaire l'image de ces établissements pédagogiques. L'administration a organisé des matchs de
foot pour consolider les liens entre matons et éducastreurs ( l'esprit d'équipe). Tout de même chaque
activité dans les EPM est encadrée par des matons.
Cette institution a aussi pour but de soumettre de force les corps et les esprits à un degré toujours plus élevé. L'état a appris le façonnage des esprits avec la formation militaire ( divers stages commando) . Dans les CER et les CEF * des stages sportifs extrêmes ont donné des bilans / pistes de travail. On reviendrait ainsi à la très veille notion des bataillons disciplinaires d'Afrique Notons le choix fait d'un encadrement mixte matons/éducastreurs qui place la détention au coeur du dispositif, rendant ainsi caduque la présentation officielle de ces prisons .
Des instances répressives nécessaires au maintien de l'ordre établi
Ces deux formes de réponse, l'enfermement psychologisant et carcéral , marquent le refus
de cette société d'être mise en jeu , et par leur existence, limitent les velléités de remise en cause. Elles permettent de ne jamais lire la violence de l'enfant à la lumière de la violence de l'autorité , ni son hyperactivité à celle de son manque d'espace et de dépense d'énergie. Exception faite de leur caractère illégal, que représente le deal ou le vol à l'étalage en comparaison des ponctions financières orchestrées par ceux qui sont au pouvoir? Comment aborder la question des déviances sexuelles, sans interroger l'image véhiculée des hommes et des femmes et les frustrations collectives ?
Pour susciter l'adhésion, cette éducation sociale a besoin de reposer sur des liants abstraits, ceux de la démocratie et des particularismes locaux, maintenus par l'ethnicisation et par la peur de l' avenir
(cf les grèves lycéennes du 14 – 15 février Romans et Montélimar : mot d'ordre ''non aux suppressions de postes'' ). La pub de la PJJ en dit long sur son arrogance « L'an dernier, plus de 1700 mineurs du département ont été pris en charge dans le cadre de la protection judiciaire de l'enfance en danger .. » DL 16 février , évitant soigneusement toute réflexion politique**. Nous proposons une piste: la restructuration capitaliste et sa logique de précarisation des emplois ont fait exploser les structures sociales. Le recours à l'état, face à la situation de paupérisation grandissante des exploités, avec ces travailleurs sociaux qui fonctionnent comme des ONG dans des zones de guerre .
Personne ne songe désormais à arracher quelque chose pour faire fonctionner la société des personnes différemment, comme dans les vieux idéaux d'émancipation; ne laissons personne gérer nos vies, surtout pas notre colère. Il nous reste d'inventer des formes d'auto organisation pour ne pas subir la guerre qu'ils nous ont déclarée.
CER Centre Educatif Renforcé*
CEF Centre Educatif Renforcé*
Les chiens mordent rarement la main de celui qui leur donne à manger**
Collectif solidarité prisonnier