1 novembre 2010
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Mail reçu, on attend les réponses , pour que les manifestations
du 6 novembre se déroule avec l'encadrement habituel ( SO syndical,
flics infiltrés filmant tranquilement les manifestants)
Pourquoi cette étrange défaite de la grève des raffineries ?
12 questions sans réponse.
Tous les amis solidaires qui ont visité dernièrement une raffinerie bloquée
ont rencontré des salariés grévistes extraordinairement motivés, fermement
décidés à ne surtout pas céder au moment où ce début novembre allait enfin
voir se réaliser l'assèchement complet des approvisionnements d'essence du
pays, et que, techniquement, les flux d'importations étrangers par la route
ne pourraient jamais y suppléer.
-Tous étaient conscients qu'ils faisaient la grève « par procuration » des
trois Français sur quatre qui soutiennent le mouvement sans faiblir, et que
le monde entier avait les yeux fixés sur la France, peut-être le seul grand
pays pouvant encore contrarier l'offensive planétaire de la finance
déchaînée contre les conquêtes sociales de l'après-guerre et de l'humanisme
ouvrier.
-Tous savaient que si seulement les trois millions de manifestants motivés
versaient chaque mois dans les caisses de solidarité des raffineries une
somme comprise entre 2 et 100 euros, mettons d'une moyenne de 20 euros,
cela faisait immédiatement 60 millions, de quoi verser 1500 euros nets
à 40 000 grévistes, et cela pendant le temps qu'il faudrait pour faire céder le
gouvernement et que d'autres secteurs prennent le relais après les vacances
scolaires.
-D'autre part, même la presse patronale avait remarqué que cette grève des
raffineurs n'était pas perdable, car « le secteur bénéficie ensuite d'un
effet de levier extraordinaire parce que le lancement d'un mouvement de
grève ne nécessite pas un grand nombre de salariés. Organisées en 3x8, les
équipes chargées d'opérer les installations en salle de contrôle sont très
réduites. Pour un site de 1.200 salariés comme la raffinerie Total de
Gonfreville (Seine-Maritime), une équipe de quart représente moins d'une
centaine de personnes. Si la majorité d'entre eux se met en grève, le site
sera contraint de s'arrêter. » (Emmanuel Grasland, « Pourquoi les
raffineries sont à la pointe de la contestation », Les Échos, 18 octobre
2010).
1 - Alors pourquoi ce revirement subit des douze raffineries en seulement
quarante-huit heures ?
2 - De quels chantages ou intimidations ces valeureux grévistes ont-il fait
l'objet ?
3 - Quel a été le rôle du ministre désigné par Sarkozy pour gérer la crise
des raffineries à la place du titulaire Borloo, cet Hortefeux dédié aux
basses oeuvres policières du régime ?
4 - De quelles informations, de quel tableau de bord secret, ce ministre
vichyssois aura-t-il bénéficié, et dont aura été privée l'opinion publique ?
5 - Pourquoi les fédérations des industries chimiques CGT, CFDT et autres
n'ont pas instauré un dispositif coordonné, transparent, lisible, facilité,
pour dynamiser la collecte nationale des fonds de solidarité aux raffineurs,
dispositif qui aurait pu servir pour d'autres grèves et résistances sociales
?
6 - Quels jours de grève seront finalement payés et comment vont-être
distribués les fonds recueillis ?
7 - Pourquoi les intersyndicales n'ont pas expliqué les vrais motifs d'avoir
incité soudainement à voter la reprise du travail, sans avoir au moins
envisagé une suspension jusqu'à la rentrée scolaire et universitaire ?
8 - Pourquoi la plupart des sites internet de grève n'ont plus été
réactualisés depuis 48 heures, et ne diffusent toujours pas de communiqués
expliquant les motifs de la reprise de travail ?
9 - Pourquoi les sites internet de l'Union nationale des industries
chimiques CGT et même de la confédération CGT (www.cgt.fr/) sont-ils
inaccessibles ce dimanche matin 31 octobre et depuis samedi ?
10 - Pourquoi les 220 agents des terminaux pétroliers du port de Marseille
ont déverrouillé vendredi leur grève qui bloquait 78 navires et quatre
péniches, c'est-à-dire l'approvisionnement pétrolier de la plus grande
partie de la France ?
11 - Pourquoi la CGT du port marseillais « n'a livré aucun détail sur le
contenu des dernières négociations ? » et que « la direction du port n'a pas
non plus voulu dire ce qui avait permis de sortir de l'impasse » ? (Luc
Leroux, « La CGT met fin au blocus du port de Marseille », Le Monde, ce
dimanche 31 octobre).
12 - Pourquoi cette étrange et soudaine défaite de la grève de la filière
pétrolière, célébrée avec une joie gourmande par les médias officiels afin
de faire douter le peuple de ses capacités ?
Ce sont donc ici douze questions sans réponse pour les douze raffineries de
l'hexagone.
Nous ne voulons accuser personne ni mettre en cause la solidité et la
sincérité de l'unité intersyndicale. À la base, elles furent et demeurent
admirables.
Mais il importe maintenant que chacun prenne ses responsabilités, à tous les
niveaux, des anonymes jusqu'aux porte-parole syndicaux, face à un enjeu dont
chacun sera personnellement comptable devant l'Histoire : Que le président
Sarkozy grand vainqueur de ce conflit puisse spéculer sur le désarroi du
peuple de gauche pour marquer son avantage, avant même une réélection en
2012, afin d'achever de détruire complètement les conquêtes sociales de la
Résistance et de la Libération et mêmes nos Droits et libertés démocratiques
arrachés en 1789.
http://lucky.blog.lemonde.fr/2010/10/31/pourquoi-cette-etrange-defaite-de-la-greve-des-raffineries-
12-questions-sans-reponses/