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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 20:03

Nous passons ce texte qui annonce  ce livre comme passionant. un dernier chapitre contre la dictature du mythe du progrès. Ce concept du progrès soutenu par la caste des experts ( scientifiques)Nous sommes  résolument contre le scientisme,Cette religion.a déjà provoqué des milliers de morts . comme ondisait en 2008 mort aux gestionaires du désastre, en attendant des scantuaires de l'abime.

Voici un livre radical. Pour Philippe Godard, l'homme ne trouvera son salut que dans l'abandon total du travail, qui le prive de sa créativité, et dans une remise en cause absolue d'une société "gangrenée par l'idée que seule la production permet de se réaliser", où "le travail est devenu un rapport social". Iconoclaste et documenté, Contre le travail pose des questions dont les réponses sont devenues trop évidentes.

Contre le travail - Philippe GodardPas la peine de s'échiner à améliorer les conditions de travail, à vouloir adoucir la globalisation économique, à réclamer les 35 heures, à confier aux scientifiques "qui pensent et rendent possible Big Brother" l'élévation de la connaissance humaine. Pour Philippe Godard, l'alternative est : la fin du travail ou la mort. Le progrès ? Une fumisterie. Contre le travail ferait presque passer les tenants de la décroissance - qu'il n'estime guère - pour des suppôts du Medef ! "Ce qui compte, ce n'est pas de produire une critique (du travail) pour se rassurer, mais de produire une critique qui permettra d'abattre tout ce Système d'aliénation généralisée."

Philippe Godard, déjà auteur de plusieurs ouvrages sur le monde du travail, a décidé de reprendre la réflexion a zéro. Et, pour lui, il faut justement reprendre la société à zéro. C'est-à-dire en éliminer absolument toute forme de travail. Sans exception. Ce qui pourrait passer pour un délire repose sur une réflexion argumentée, documentée, bien que parfois affaiblie par des amalgames, voire des erreurs (comme sa définition du secteur tertiaire, celle du rôle du tiers-monde dans l'économie mondiale), ou quelques attaques un peu gratuites (par exemple contre "les bénévoles de tout poil et de tous âges, qui ne peuvent se passer de leur drogue").

Mais l'ensemble tient la route et, surtout, possède une qualité essentielle, celle de n'accepter aucune idée, surtout établie, comme une évidence indiscutable.  Aussi ce petit livre a-t-il l'effet d'un agréable coup de pied au cul, qui oblige à s'interroger sur ses propres certitudes. Ce qui n'empêche pas de regarder certaines réalités en face : "Nous avons atteint le moment où un monde soumis à une domination unifiée n'a plus aucune autre perspective que celle de la consommation - pour une partie des gens des pays riches - et celle de la survie - pour les immenses masses des pays appauvris par le Système."

"Le vol est l'essence même du capitalisme, et, bien au-delà, de l'économie. Ne travaillez jamais apparaît comme la base - insuffisante - d'un programme politique radical, mais parce qu'elle est insuffisante, cette proclamation reste creuse", constate Godard, qui définit le travail comme activité productive. L'exemple parfait du non-travailleur serait donc... le chasseur-cueilleur préhistorique. "Le travail commence donc avec la production d'aliments, donc avec l'agriculture néolithique", qui est, au passage, "une coupure d'avec la Nature, une tentative de l'asservir."

"L'homme peut se passer du travail"

Le travail est devenu "le principal pilier de la vie quotidienne de l'homme qu'il s'agit précisément de faire sauter." Jusque dans les loisirs, trompe-l'oeil commode, car ce "temps dégagé sur le travail, pour les plus chanceux d'entre les humains, sert à consommer, alors que nous aurions pu imaginer tout autre chose que cette morne ingurgitation de loisirs étudiés et commercialisés."

Le vol, la contestation syndicale, le "parasitisme" : pas de quoi mettre à bas ce système. "Il faut savoir si c'est contre l'exploitation que l'on se bat, ou contre le travail - donc, subsidiairement, s'il existe du travail sans exploitation (de l'homme et de la Nature)", souligne l'auteur, pour qui il n'existe pas de travail sans exploitation. Le combat à mener est donc clair : "L'homme peut se passer du travail, tel est le but encore caché de toutes les critiques du travail produites tout au long de l'histoire." Il peut, et il doit.

Prenant l'exemple de la bourse, il pointe "le gouffre qui s'ouvre peu à peu dans l'édifice idéologique du capitalisme : comment le Capital pourra-t-il encore longtemps faire croire -  et à qui ? - que produire est nécessaire mais qu'on ne peut pas gagner gros en produisant ?"

Philippe Godard explique, cependant trop rapidement, pourquoi l'homme s'est à ce point entiché du travail : "Le travail est apparu parce qu'il était tout simplement plus rationnel de travailler que de cueillir et de chasser", résume-t-il, avant de déraper en tranchant pour l'exemple un débat qui est loin d'être clos ("De même qu'Homo erectus se serait levé parce que, debout, il échappait plus facilement aux prédateurs (...)").

Godard se met donc consciencieusement des bâtons dans les roues : "Ce raisonnement trop logique est inquiétant puisqu'il sape à la base mon édifice : ainsi donc, si le travail est le simple résultat d'une adaptation évolutive, il est aussi vain de lutter contre le travail qu'il aurait été vain, il y a un million d'années ou deux, de lutter contre la position debout !"

Pas d'économie sans travail

Mais si la critique a un sens, et si on veut redonner un sens à la vie des hommes, il faut dépasser le stade de la nécessité, dépasser, en somme, "notre Préhistoire". Scoop : nous ne sommes encore que des hommes des cavernes mal dégrossis (ou qui ont trop grossis). L'histoire commence donc à peine - c'est aussi sur ce point que Contre le travail, outre sa propension à dynamiter les idées reçues, est jubilatoire.

"Il n'y a pas de travail sans économie, et pas d'économie sans travail. Parler d'économie de cueillette ou expliquer que l'économie inclut le travail, voilà deux façons de redire le discours dominant", assène Godard. Mais en jetant l'économie avec la sueur du travail, ce qui se tient, il ajoute : "Il n'y a pas d'économie dans la cueillette, il n'y a que du jeu et du partage." Affirmation critiquable, car ce dont dépend la survie n'est pas précisément un jeu, et il peut y avoir répartition après cueillette (et même organisation de celle-ci entre les cueilleurs), donc institution d'une forme d'économie basique, certes, mais qui rend la cueillette au travail.

C'est à partir de ce moment que l'ouvrage devient parfois nébuleux ("Au départ, il y a un excédent (ndFM : vraiment ?) d'énergie qui est dû au Soleil. La richesse est énergie : l'énergie est la base et la fin de la production") ou a recours à quelques raccourcis ou facilités : "Au départ était la richesse. Avec l'économie vint la pénurie." C'est beau comme de l'antique, mais sans doute assez éloigné de la réalité. Si l'agriculture sédentaire s'est développée, n'est-ce pas parce que, au début, était la pénurie ? Les relations économiques, partant de là, ne sont-elles pas la perpétuation d'une pénurie originelle globale par d'autres moyens, mais au profit d'un petit groupe et au détriment de la majorité ?

"Il n'y a pas d'économie révolutionnaire : la révolution consiste à sortir, entre autres, de l'économie, c'est-à-dire à vaincre la rareté. C'est vers la non-production qu'il faut aller", propose, dans sa logique, Philippe Godard.

Darwin : est-ce bien nécessaire ?

Sa vision un peu béate de la nature s'illustre, par exemple, avec des propos comme "Il n'y a dans la nature aucune domination d'une espèce sur une autre. La sélection naturelle, la lutte pour la survie, l'impératif d'adaptation sont des visions idéologiques (...) Dans un espace équilibré - où l'homme n'intervient pas - les espèces évoluent et s'adaptent continuellement." Ou, lorsqu'il soutient que la sélection naturelle est "devenue de nos jours totalement artificielle", il oublie qu'aucun espace n'est jamais totalement équilibré et que, même si cela était possible, les divergences génétiques existeraient. Sans compter que les espèces, parfois, elles aussi, modifient leur environnement.

Lorsqu'il accuse les scientifiques d'anthropomorphisme, Philippe Godard y plonge donc aussi à sa manière, par sa conception idyllique du vivant. Imprécision gênante dans un essai reposant pour beaucoup sur la Nature (toujours avec une majuscule), Godard confond la nécessité chez Darwin avec un but, de même qu'il se trompe quand il écrit que "Darwin a affirmé le droit du plus fort". Darwin, revenu des certitudes religieuses, déclare, à l'inverse : "Il me semble qu'il n'y ait pas davantage dessein dans la viabilité des êtres organiques ou dans les mécanismes de la sélection naturelle que dans la direction d'où souffle le vent."

Pour autant, en attendant les lendemains qui ne travaillent pas, nombre de remarques font mouche, quand l'auteur écrit que l'on ferait mieux de penser à répartir l'excédent ou lieu de s'occuper de la rareté (puisque la production actuelle de biens et d'aliments suffirait amplement à nourrir toute la population humaine de la Terre), que l'économie "s'est fondée sur la destruction massive de richesses" (ce qu'illustre parfaitement, au passage, le rachat de leurs propres actions par les entreprises cotées en bourse), que "le travail du prolétaire n'a jamais produit la prise de conscience globale de l'aliénation et de l'exploitation dont chaque individu et la classe dans son ensemble ont été les victimes", ou encore que "la population mondiale a crû plus vite que le nombre de morts de faim et de misère, et cette augmentation du nombre de travailleurs est le seul progrès dont peuvent se targuer les partisans du travail".

Particulièrement remonté contre la notion (illusoire et aliénante) de progrès ("Destruction, rareté, misère, telle est la trilogie du progrès"), c'est-à-dire de sens de l'histoire, il récuse aussi la possibilité d'un travail épanouissant ou créatif (qui n'a "jamais, hélas ! permit de réaliser l'abolition du travail de masse aliénant").

"Non-agir le monde"

La solution ? Accrochez-vous au pinceau, Godard retire l'échelle des valeurs : "Le dépassement de cette situation se situe dans le rejet de la science, de la démocratie, du progrès et du travail, pour enfin "non-agir" le monde."

Non-agir, voici la clef, car "ne rien produire, c'est se libérer !" S'il propose une espèce de retour à la nature, Philippe Godard précise que, pour lui, "la Nature n'est jamais pensée comme retour au passé, y compris pré-néolithique. La Nature est juste considérée comme source ultime de toute richesse". Pas la peine donc d'envisager le retour au chasseur-cueilleur qui, de toute façon, est devenu agriculteur, puis, au choix prolétaire ou directeur de Disneyland.

Il s'agirait donc, d'une part de "non-agir contre le monde sauvage" et, d'autre part, d'éviter "de chercher le rationnel, qui conduit à coup sûr à l'asservissement." Il ne faut donc pas revenir en arrière mais, à partir du monde "tel qu'il nous est donné, avec ses usines et ses gratte-ciel et ses rapports sociaux" parvenir à "inventer une autre vie, de laquelle le travail serait banni."

Le non-agir, inspiré du taoïsme, ne revient donc pas à ne rien faire, ou à se retirer du monde, mais refuse toute contrainte et "invite à réfléchir (...)  à ce qui, de façon très concrète, peut être fait sans agir contre notre milieu." Le non-agir "n'est pas une façon de faire la révolution, il est une façon de la vivre." Par exemple par le sabotage du travail.

Car le problème n'est pas seulement d'oublier jusqu'à la notion même de travail mais également d'éviter que, entretemps, surgissent une révolution ou un "mouvement d'émancipation" qui se terminent forcément dans le sang et une nouvelle aliénation.

Original et stimulant, Matrix en prime

"Le non-agir contre notre milieu est aussi la voie vers le renouveau de l'émerveillement devant l'exubérance de la vie. Car plutôt que de compter les étoiles qui demeurent de toute façon à jamais inaccessibles (...), le non-agir nous invite au simple émerveillement devant ce qui nous est donné. L'enfant se moque bien de savoir si telle étoile est plus proche ou plus lointaine que telle autre : seul lui importe qu'elle brille. Et qu'il puisse la revoir la nuit prochaine", assure Philippe Godard dans son dernier chapitre, qui n'est pas le plus convaincant.

Préférant risquer d'aller trop loin que pas assez, il ne nous dit cependant pas comment convaincre six milliards de Terriens de non-agir. Et comment, une fois cela fait, éviter que l'un d'eux, subitement, recommence à vouloir une herbe plus verte que celle du voisin.

De même, la non-production n'est-elle pas le retour à la pénurie ? Faut-il limiter la population mondiale ? Si oui, comment ? Sur ce sujet, pas un mot.

Au final, même s'il perd quelque fois en route la rigueur de réflexion qu'il souhaite présenter, Philippe Godard propose un ouvrage utile, et même nécessaire, relativement aisé à suivre et sans vocabulaire tape-à-l'oeil, profondément original et stimulant, à lire avec un regard critique, tant sur le monde que sur le discours de l'auteur.

A noter enfin, deux textes en annexes : Matrix, une critique du système, qui, je l'avoue m'a laissé de marbre et, beaucoup plus intéressant, Vers une dictature écologique ?, conférence donnée en 2003 et qui introduit de façon claire et convaincante au propos de Contre le travail.

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