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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 12:10

Après enquête auprès des élus municipaux d'europ écologie les vert ce projet d'implantation de Décathlon a été gelé par le conseil municipal depuis avril 2012. Le blog du Laboratoireessaye de vous  tenir informer pour que les rumeurs ne prennet pas forme , dans ce temps d'élection législative.

"Aux dires des associations écologistes de l’agglomération valentinoise, le projet d’implantation d’un Décathlon-Oxylane sur le site de Lautagne à Valence a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’ambitieux projet allait encore grignoter les terres agricoles de la plaine valentinoise ! Un collectif s’est créé autour de cette problématique, réunissant aussi bien la Frapna que ”Mémoire de terres”, la fédération des Amap, ou la députée européenne Europe écologie Michèle Rivasi. Cible visée ? L’urbanisation galopante, “anarchique”, qui atteint aussi bien des communes comme Valence ou Chabeuil que Saint-Péray ou Charmes-sur-Rhône.

« Le plus inquiétant, c’est l’absence de cohérence dans le développement. Telle implantation asphyxie les commerces de telle autre commune », explique ainsi Anne Dez, de la Frapna. Et les communes s’étendent, de lotissements en zones commerciales, artisanales ou industrielles. À Rovaltain, de “bonnes terres alluvionnaires” disparaissent au profit d’implantations d’entreprises. « Nous ne sommes pas contre ces implantations, mais nous demandons que les bonnes terres soient réservées à des activités de maraîchage de proximité », explique ainsi Jean-Yves Barbier des Amap. Et de dénoncer l’absence de réflexion dans les politiques économiques sur la place et le rôle de l’agriculture dans l’agglomération valentinoise.

Pour le collectif, le bassin de population, important, de l’agglomération valentinoise impose de maintenir des approvisionnements (légumes, fruits) locaux, les moins coûteux en termes d’énergie, les plus respectueux de l’environnement. « Sur une surface comme celui du Décathlon, on pourrait installer 30 maraîchers ! Et à terme créer une filière, depuis la production de semences, jusqu’à la transformation des produits et la vente directe ». Pourquoi ne pas non plus recourir à ces maraîchers pour fournir les cantines scolaires en bio ?

Bref, les idées ne manquent pas. La volonté politique, si. Le collectif demande donc solennellement aux élus de se saisir de la question au travers des plans locaux d’urbanisme, du Scot et de tous les outils permettant de préempter les sols ou de les mettre en réserve agricole. Ils réclament, pendant l’élaboration du Scott valentinois, le gel de tous les nouveaux projets sur des terrains agricoles. « Les élus urbains, qui repoussent les terres agricoles à l’extérieur, ont une vision passéiste de l’agriculture. Mais ce sont des emplois non délocalisables et qui, dans l’optique de l’alimentation de proximité, présentent un vrai avenir ». Ils estiment à 400 ha les terres agricoles à préempter sur le territoire de l’agglo valentinoise."

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 06:09

on publie cet entretien ,bien que des divergences existent .On publie une des divergences avec l'OIP lyon sur le blog du laboratoire certaines personnes du collectif solidarité prisonniers ont demandé àla permanente de l'OIP de Lyon, depuis des années des justificatifs pour obtenir une boite aux lettres à la maison de société de Valence. A ce jour aucune réponse de sa part.

Prochaine émission de radio du collectif solidarité prisonniers  le 18 juin.

 

Entretien avec Céline Reimeringer, permanente de la section Rhône-Alpes de l’Observatoire Internationale des Prisons, autour de la situation de Samir Tafer, condamné initialement à 8 mois de prison, et qui devrait au final en effectuer au minimum 48. Un rassemblement de soutien à Samir aura lieu mercredi 6 juin à 14 h à Lyon.

Samir Tafer a déjà effec­tué 40 mois de prison alors qu’il n’était entré que pour 8 mois et qu’il ne devrait pas sortir avant jan­vier pro­chain. Sa déten­tion a été pro­lon­gée de plus de 3 ans, pour des faits (sup­po­sé­ment) commis en déten­tion, suite à 3 plain­tes dif­fé­ren­tes de sur­veillants. Connait-on le nombre de peines de prison pro­non­cées pour des faits commis en déten­tion ? Quelles sont les prin­ci­pa­les accu­sa­tions ?
Céline Reimeringer : Nous n’avons pas connais­sance de sta­tis­ti­ques pré­ci­ses, qui seraient d’ailleurs sans doute très par­lan­tes. Les pra­ti­ques diver­gent selon les par­quets (dans chaque tri­bu­nal) qui déci­dent de pour­sui­vre ou pas tels types de faits. C’est donc très varia­ble selon les établissements. En géné­ral, l’intro­duc­tion ou la déten­tion et le trafic de stups sont sys­té­ma­ti­que­ment pour­sui­vis, il en va de même en cas de vio­len­ces des déte­nus sur les per­son­nels ou d’outra­ges de déte­nus sur les per­son­nels.

Pour le reste, les vio­len­ces entre déte­nus sont assez rare­ment pour­sui­vies (par rap­port au nombre de pro­cé­du­res dis­ci­pli­nai­res inter­nes). Enfin, cer­tains par­quets pour­sui­vent sys­té­ma­ti­que­ment en cas de décou­verte de télé­phone por­ta­ble, d’autres pas. Nombre de faits pour­sui­vis concer­nent donc des actes résul­tant des vio­len­ces et des ten­sions indui­tes par le fonc­tion­ne­ment de l’ins­ti­tu­tion, ce qu’ont montré plu­sieurs études socio­lo­gi­ques. L’une d’elles cons­tate que la prison rend ner­veux, irri­ta­ble, angoissé, agres­sif et stressé » et que « tout peut deve­nir un motif de colère, d’alter­ca­tion, d’insulte ou de vio­lence ».

Malgré cette situa­tion main­te­nant connue et reconnue (l’étude pré­ci­tée date de 2005), les juges au pénal per­sis­tent à condam­ner aveu­glé­ment, sans tenir compte de cette situa­tion par­ti­cu­lière. Le pire de cette logi­que consiste dans les peines plan­cher, à cause des­quel­les un détenu réci­di­viste peut être condamné à 4 ans de prison pour avoir intro­duit 5 gram­mes de shit. Enfin, les déte­nus subis­sent en géné­ral une triple peine pour toute infrac­tion com­mise en déten­tion : ils vont bien sou­vent au mitard dans le cadre de la pro­cé­dure de dis­ci­pline interne, ils se font condam­ner au pénal, mais aussi, ils se voient reti­rer de façon quasi sys­té­ma­ti­que leurs « cré­dits de remise de peine » sur simple déci­sion du juge de l’appli­ca­tion des peines (JAP) et se voient inter­dire des remi­ses de peine sup­plé­men­tai­res pour bonne conduite. Les peines peu­vent donc s’allon­ger très rapi­de­ment, et le cas de Samir est l’illus­tra­tion d’une pro­blé­ma­ti­que récur­rente, qui signe d’ailleurs l’échec de la prison à faire entrer des « petits délin­quants » dans le « droit chemin ».

Les plain­tes peu­vent donc être posées par les sur­veillants pour « outrage et rebel­lion à l’égard de per­son­nes dépo­si­tai­res de l’ordre public », comme les poli­ciers notam­ment. Quelle inci­dence le ren­for­ce­ment de ce délit dans la loi, en 1996, a-t-elle eu en prison ?
C. R. : Une telle infor­ma­tion serait là encore très ins­truc­tive, mais nous n’avons aucune donnée en notre pos­ses­sion.

En juillet 2010, un com­mu­ni­qué de l’OIP poin­tait une série d’allé­ga­tions de vio­len­ces de sur­veillants à l’égard de déte­nus à la prison de Saint Quentin Fallavier. En jan­vier 2012, c’est la prison où a eu lieu la der­nière alter­ca­tion de Samir Tafer, lui valant une année sup­plé­men­taire de déten­tion. Qu’en pensez-vous ?
C. R. : Malheureusement, les auto­ri­tés com­pé­ten­tes (tant judi­ciaire que péni­ten­tiaire) culti­vent le silence à ce sujet et lais­sent donc place à la sus­pi­cion. L’inter­pel­la­tion de l’OIP a été suivie d’une enquête de grande ampleur des ser­vi­ces d’ins­pec­tion interne à la péni­ten­tiaire mais ses conclu­sions ne nous sont pas connues ; le per­son­nel de direc­tion et une partie du per­son­nel d’enca­dre­ment a été muté mais l’admi­nis­tra­tion ne s’est pas expli­quée. Par ailleurs, pour l’ins­tant, seul un dos­sier a donné lieu à la tra­duc­tion devant la jus­tice d’un per­son­nel de sur­veillance qui avait asséné un coup de tête à un détenu au sein de l’établissement. A notre connais­sance, aucune autre condam­na­tion pénale n’a été pro­non­cée. Ce silence des­sert tout le monde, y com­pris les ins­ti­tu­tions concer­nées...

Les gar­diens connais­sent le « cur­ri­cu­lum vitae » des détenu-e-s dès leur arri­vée. Il sem­ble­rait qu’ils se pas­sent le mot, et Samir Tafer les accuse de pous­ser les détenu-e-s à la faute juste avant leur date de libé­ra­tion. Qu’est-ce que les déte­nus connais­sent des sur­veillant-e-s ?
C. R. : En effet, les per­son­nels dis­po­sent de nombre d’infor­ma­tions, notam­ment sur le com­por­te­ment des déte­nus en prison. Le pro­blème prin­ci­pal, c’est la tra­ça­bi­lité de ces infor­ma­tions, c’est-à-dire le fait que les déte­nus traî­nent pen­dant toute leur déten­tion (y com­pris après trans­ferts) le moin­dre inci­dent ou la moin­dre remar­que sur leur com­por­te­ment comme autant de bou­lets. Et l’admi­nis­tra­tion, comme les juges, a ten­dance à deve­nir de plus en plus dure avec les déte­nus qui lui posent pro­blème, ce qui crée un cercle vicieux qui a lui aussi été lar­ge­ment décrit par des socio­lo­gues.
Les déte­nus ont évidemment beau­coup moins d’infor­ma­tions sur les per­son­nels, dont ils ne connais­sent en géné­ral pas le nom (sauf pour les gradés), ni le matri­cule qui n’est pas men­tionné sur l’uni­forme.

Un-e détenu-e peut-il porter plainte contre un sur­veillant ?
C. R. : En théo­rie, oui bien sûr. Le pro­blème, c’est d’abord et avant tout l’iner­tie de l’auto­rité judi­ciaire (les par­quets) à mener des enquê­tes sérieu­ses, c’est à dire à même de per­met­tre la pour­suite des auteurs d’infrac­tions. Le prin­cipe de l’« oppor­tu­nité des pour­sui­tes », qui permet au pro­cu­reur de déci­der de pour­sui­vre ou pas sans avoir à s’en expli­quer a été cri­ti­qué par le Comité contre la tor­ture de l’ONU en 2010, qui s’est dit « par­ti­cu­liè­re­ment préoc­cupé face à la per­sis­tance d’allé­ga­tions qu’il a reçues au sujet de cas de mau­vais trai­te­ments qui auraient été infli­gés par des agents de l’ordre public à des déte­nus et à d’autres per­son­nes entre leurs mains ». L’autre pro­blème, c’est que la plu­part du temps, l’admi­nis­tra­tion refuse d’admet­tre que des vio­len­ces puis­sent être com­mi­ses par des per­son­nels et donc, fasse tout pour étouffer de tels faits. La meilleure preuve, c’est qu’elle ne comp­ta­blise pas dans ses sta­tis­ti­ques sur les vio­len­ces en prison, celles com­mi­ses par des per­son­nels. Plus encore que le com­por­te­ment indi­vi­duel des per­son­nels, c’est la réac­tion des ins­ti­tu­tions qui pose pro­blème.

Quelles sont les condi­tions de juge­ment d’un-e détenu-e ? Peut-il citer des témoins ? Le tri­bu­nal ou la défense ont-ils accès au dos­sier pro­fes­sion­nel d’un sur­veillant pour voir s’il porte plainte régu­liè­re­ment, ou s’il a été impli­qué dans des faits de vio­lence ou d’injure ?
C. R. : Un ami récem­ment incar­céré nous a dit que la parole du détenu est bafouée, et ce dès le pas­sage devant le juge. Pour la seule raison qu’une infrac­tion lui est repro­chée. C’est encore plus vrai en cas de juge­ments de faits commis en déten­tion. C’est un élément qu’il faut avoir à l’esprit pour orga­ni­ser sa défense, car c’est là le prin­ci­pal obs­ta­cle qu’il devra affron­ter. En géné­ral, le dos­sier pénal est très mince et par­fois cons­ti­tué des seules pièces pro­dui­tes par l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire. Le détenu aura donc beau­coup de mal à se défen­dre. D’autant plus que la plu­part du temps il sera pré­sent devant le tri­bu­nal cor­rec­tion­nel après une simple enquête du par­quet lors de laquelle il ne peut inter­ve­nir pour deman­der les actes d’inves­ti­ga­tions. Et devant les juges, il est bien sou­vent trop tard ...

Que conseiller à des pro­ches de pri­son­niers pas­sant au tri­bu­nal pour des faits simi­lai­res à ceux de Samir Tafer ?
C. R. : Outre ce qui pré­cède, tou­jours refu­ser la com­pa­ru­tion immé­diate. Et trou­ver un avocat qui accepte de tra­vailler le dos­sier aussi sérieu­se­ment que pos­si­ble.

Que pensez-vous plus géné­ra­le­ment de la situa­tion de Samir ?
C. R. : Dès qu’il est amé­na­gea­ble, il fau­drait qu’il puisse béné­fi­cier d’un amé­na­ge­ment de peine. Malheureusement, les JAP accor­dent sou­vent une grande impor­tance aux pro­fils des condam­nés alors que le com­por­te­ment en déten­tion et les pers­pec­ti­ves de réin­ser­tion sont deux choses bien dif­fé­ren­tes. Le sou­tien des pro­ches pour pré­pa­rer un projet et créer le lien avec l’exté­rieur reste essen­tiel, et ceux qui ne l’ont pas se trou­vent bien sou­vent dans l’impasse.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 05:52

on a reçu  par mail, on communique. On remercie la personne qui nous a fait confiance.. Les personnesintéressées pour diffuser l'informationsur les murs( affichage) de valence et romans peuvent passer au laboratoire etlepeuvent contacter à l'émission de radio sur Radio Mega( voir page du blog)  et aussi pour l ' inscription possible pour un voyage collectif pour samedi.

Bonjour

le 9 juin 2012 aura lieu une journée de mobilisation contre le projet de
ligne ferroviaire Lyon-Turin.

- A partir de 11h00, rassemblement convivial et informatif au Parc du
Verney à Chambéry. Casse-croûte et stands des associations et collectifs
luttant contre le Lyon-Turin en France.

- A 14h00, départ du parc du Verney pour une manif-diffusion massive de
tracts dans les rues piétonnes de Chambéry.

Venez nombreux.ses montrer que en France aussi, contre le TAV, "A sara
Dura !"
Non à la ligne ferroviaire Lyon-Turin
Ni ici, ni ailleurs !

Merci de faire circuler...

Plus d’infos, liens et actualité de la lutte : www.no-tav-savoie.org
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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 17:51

 

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Récit d’un camarade barcelonais, en date du 23 mai dernier

Après la grève générale du 29 mars, la répression s’est fortement accentuée. Trois étudiants arrêtés alors qu’ils participaient aux piquets du matin ont ainsi été mis en détention provisoire. Vu le contexte social tendu et le calendrier de ce printemps chaud, les policiers et politiques avaient à cœur de marquer le coup, faire régner la peur et que chacun·e reste chez soi. Les déclarations de guerre se multiplient, le ministre de l’intérieur Puig déclare ainsi que les participant·e·s aux débordements ont un « instinct criminel », qu’ils sont des « rats que nous iront chercher jusqu’au fond des égouts ou dans les salles d’universités ». Début avril, quatre personnes actives dans les mouvements sociaux se font arrêter en pleine rue par des flics en civil. Elles sont accusées d’avoir pris part aux émeutes pendant la grève, et sont mises en garde à vue trois jours, avant d’être finalement libérées sous caution, non sans que leurs domiciles aient été perquisitionnés et le matériel informatique et politique saisi. Le lendemain, c’est Laura Gomez, la secrétaire générale du syndicat anarchiste CGT, qui est elle aussi placée en détention provisoire, pour avoir, au cours d’une performance devant la bourse, mis le feu à des billets de Monopoly. Elle a été libérée après plus d’un mois de taule et de multiples actions de soutien (notamment à Perpignan). Vous pouvez voir ici une vidéo de soutien aux détenu·e·s sous-titrée en français, très symbolique d’une manière de faire ici. Il y a également la mise en place d’un site Internet de « participation citoyenne contre les violences urbaines » visant à la délation de personnes filmées ou photographiées pendant la grève et accusées de troubles à l’ordre public, certain·e·s pour avoir déplacé des pots de fleurs sur la voie publique… Depuis, la police travaille et de nouvelles arrestations pour les faits de la grève générale se font au compte-goutte, encore une dizaine cette semaine.

Début mai, avec la rencontre de la Banque Centrale Européenne, Barcelone se retrouve en état de siège. Huit mille policiers ont été mobilisés dont 3500 venant d’Espagne pour soutenir les Mossos catalans, et des hélicos tournent en permanence au dessus de la ville. Face à un tel délire sécuritaire, les mouvements décident d’esquiver la confrontation directe et aucune manifestation importante n’est convoquée. Cette stratégie met en évidence le ridicule du dispositif. D’autant plus qu’en pleine austérité extrême, dépenser des millions pour protéger les responsables de la crise est une douloureuse illustration des priorités des gouvernements.

Le mercredi 9 mai, c’est l’Université Libre La Rimaia, un des squats les plus actif de la ville, qui est expulsé par surprise. L’attaque est clairement dirigée contre l’une des principales structures collectives du pays. C’est la troisième expulsion en deux ans pour ce projet, mais l’énergie est toujours là et d’ici peu, une nouvelle Rimaia devrait apparaître… Le soir même, plus d’un millier de personnes manifestent et beaucoup de voisin·e·s expriment leur soutien en tapant dans des casseroles depuis les balcons.

Le 12 mai, c’est la manifestation anniversaire du 15M (les indigné·e·s, comme on les appelle en France). Le mouvement est toujours aussi populaire ici, et malgré le manque de résultat concrets, les assemblées de quartiers de villages ou de secteurs en lutte continuent à travailler. Les désormais traditionnelles colonnes des quartiers descendent vers le centre, et à 18h, des dizaines de milliers de personnes participent au cortège (25.000 selon la police, plus de 250.000 selon les organisateurs, certainement autour de 150.000). Encore une fois, la diversité et la fraîcheur de ce mouvement saute aux yeux. Aucun drapeau de partis, de syndicats ou d’organisations politiques n’est présent. Dans le même temps, plus d’une centaine de manifestations ont lieu dans toute la péninsule et plus d’une vingtaine de pays participent également. Les blocs formés par les assemblées de quartiers, villes et villages se suivent tout comme les cortèges par thème. Les fameux « iai@flautas », issu·e·s de la commission des « papis et mamis » du 15M, sont présent·e·s en masse. Ces derniers mois, ils ont multiplié les actions (occupations du syndicat patronal ou du ministère de l’intérieur) et sont devenus un des symboles de ce mouvement. La manifestation est très paisible et on retrouve même les tristes réflexes citoyens avec un tract officiel (?) du 15M qui demande de ne pas se masquer sous prétexte de n’avoir rien à cacher… Face à cela, le bloc des « féministes indignées » manifestent cagoulées pour dénoncer la répression croissante des luttes. Ça fait d’autant plus sens qu’un projet de changement législatif vise à interdire de cacher son visage pendant les manifs.

La place est donc finalement réoccupée, sans que la police ne soit présente, et une sorte d’assemblée générale se met en place. Les intervenant·e·s se succèdent, issus des secteurs en lutte de l’éducation, de la santé ou des plateformes en défense du logement. Une grosse centaine de personnes plante des tentes et l’occupation commence tranquillement malgré la pluie. Le lendemain, le panorama fait inévitablement penser à celui de l’année dernière, et il est difficile de ne pas tomber dans les comparaisons. Quand justement une des forces de l’année précédente avait été l’effet de surprise, l’impossibilité de prévoir ce qui allait se passer par la suite, cette fois les choses semblent trop bien préparées, comme si il n’y avait plus de place pour un débordement… Dans de nombreuses villes, les campements se font expulser, mais ici le pouvoir a encore en tête le scandale qu’avait provoqué les bavures policières de l’an dernier. Au fur et à mesure que la journée passe dans ce chaos tranquille si caractéristique, la place se remplit avec des centaines de participant·e·s et des dizaines de réunions et débats. Un petit millier de personnes s’assoit pour participer à l’assemblée générale du soir et essayer de dégager des priorités. Cette année, c’est clairement les banques qui sont la cible des critiques et qui seront les objectifs des actions de mardi. Le lundi se poursuit dans la même veine dans un mélange d’agora permanente, d’espace de rencontre et de kermesse des mouvements sociaux…

Le mardi matin, quatre rendez-vous publics sont donnés pour aller bloquer l’accès au siège des banques. Une centaine de personnes se regroupe devant chaque banque et y monte un salon symbolisant les logements expulsés (une douzaine par jour pour la seule agglomération de Barcelone). Une équipe de négociation est présente dans chaque point et exige des délais pour les expulsions et la « dación en pago ». Ici en effet, les personnes en sur-endettement se font non seulement expulser mais doivent en plus rembourser intégralement les emprunts. Une double peine, un symbole de l’arrogance du pouvoir des banques face à la situation dramatique que vivent les classes populaires du pays. Après quelques heures de pression, les banques s’engagent à se soumettre aux exigences des bloqueur·euse·s. Une petite victoire, et pour des dizaines de familles, c’est un peu d’air pour faire face aux créanciers… Au même moment, les deux principales stations de radio sont occupées et des communiqués sont lus à l’antenne à l’heure d’audience maximale (un million d’auditeurs).

L’après-midi, le campement se déplace au siège de Caixabank, la plus grosse banque de Catalogne. Celui-ci, avec ses deux tours noires, ressemble étrangement à Mordor, le repaire des méchants dans le Seigneur de anneaux, d’ou le nom de l’opération #okupyMordor. Deux mille personnes participent à une performance/procès du président de la compagnie et finissent par le déclarer coupable et le condamner à la guillotine. Encore une fois la présence policière est délirante. Malgré tout, une cinquantaine d’indigné·e·s campent sur le trottoir devant Mordor, entre boulevard et fourgons de flics. Le lendemain et toute la semaine, une centaine de personnes se relaie en permanence pour taper dans des casseroles, et, armées de panneaux en cartons, inviter les voitures qui passent (c’est une des plus grandes avenues de la ville) à « klaxonner contre la banque ». Encore une fois, ça ressemble une action un peu naze, mais elle est mise en place par une bande ultra-motivée, et surtout, ça marche ! En effet, plus de la moitié du flux incessant de voitures klaxonne. Et comme il y en a des centaines par minutes, ça donne un brouaha impressionnant. Depuis, les tours de Caixabank/Mordor sont protégées par la police (rebaptisés « orcos d’esquadras ») et l’hostilité massive de la population vis-à-vis des banques se fait entendre presque sans temps-morts et leur casse les oreilles. À tel point que le service de presse a joint les principaux médias locaux, les menaçant de retirer leur publicité s’ils couvraient l’action.

Cet anniversaire laisse une saveur étrange en bouche. Car si la manifestation du 12 a été un succès quantitatif, renforçant encore le sentiment de soutien populaire au mouvement, il manque cette année l’esprit révolutionnaire plein d’espoir qui avait contaminé le pays pendant un mois. Le travail de fourmis des assemblées de base réparties sur tout le territoire ne donne pas forcément de résultats visibles au premier coup d’œil, et la fatigue se fait sentir. De même, les actions du 15 semblent bien frustrantes, si on les compare avec les objectifs initiaux de faire de cette journée une grève générale, sans syndicats et sans frontières, avec blocage de l’économie. Mais, après une année d’offensive capitaliste terrible et un sentiment d’impuissance paralysant, toute petite victoire est bonne à prendre. Les campagnes pour le logement auront ainsi permis d’empêcher plus de 250 expulsions cette année, matérialisant à la fois à la fois une réponse concrète aux besoins de logement de familles désœuvrées, une opposition — parfois physique — à l’écrasante logique du profit et le renforcement des réseaux de solidarité, notamment dans les quartiers populaires, quand ceux-ci s’étaient effrités ces dernières années.

De même, cette année les luttes se sont trop souvent découpées par secteur, vision renforcée par les problèmes de coordination d’un mouvement sans structures formelles. L’an dernier (et clairement moins cette année), le campement permit aux mille fronts ouverts de se rencontrer et parfois de conspirer ensemble, en tout cas de se donner de la force mutuellement pour les combats à venir.

Après les moments d’intensité de cette année, la situation semble plus tranquille, mais la tension reste palpable et l’étincelle peut apparaître n’importe oú. De ce coté-ci des Pyrénées, on a — à l’image de la Grèce — l’impression d’assister à l’effondrement d’un monde, avec la destruction en règle des droits âprement conquis, notamment avec la lutte contre le franquisme. La vieille gauche, celle des partis et des syndicats vendus, a perdu toute crédibilité, et malgré les soubresauts venant de France, appararaît de plus en plus comme servant à accompagner le processus qu’une réelle force d’opposition. Les marchés sont clairement les responsables du drame social en cours, se donnant plus de pouvoir encore à travers le pillage du pays. La fuite en avant se poursuit coûte que coûte. Mais la résistance, depuis des perspectives anticapitalistes, anti-racistes et féministes a imprégné l’imaginaire collectif de la ville en profondeur. Dans un contexte de crises insolubles, ce n’est pas un détail de réussir à limiter l’émergence des discours fascisants. Face à cela, il n’y ni chemin tout tracé, ni programme proposé, ni formule magique. Entre la peur de se retrouver sans boulot, de la répression, de l’exclusion sociale… beaucoup serrent les dents et baissent la tête, mais jusqu’à quand ? Les complicités tissées au cours de ces dernières années, notamment autour des occupations — qu’elle soient de places, de logements, d’universités, de centres de soins — sont autant de pistes pour échapper à la fatalité imposée, pour ne pas se laisser prendre par la résignation et explorer des univers où la logique du profit et l’individualisme ne sont plus le seul horizon. On ne se rend pas…

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 09:41

 

Hier, on était deux du collectif du laboratoire anarchiste  présent à la réunion organisée par plusieurs organisations et association. On a décidé d'acheter le livre fort ducumenteé  de Raphaël Grandvaud. nous avons décidé de publier le document qui nous ont permis d'intervenir lors du débat qui a suivi avec un échange fort instructif avec  des questions réponses sur entre autre la nouvelle usine Georges BESSE 2. On en reparlera de cette putain d'usine

Accueil du site > RECUEIL DE DOCUMENTS ET DE SAVOIRS sur l’ENERGIE NUCLEAIRE > Une conférence mémorable et puis ....un coup d’État

Bamako mars 2012

Une conférence mémorable et puis ....un coup d’État

La conférence sur l’Uranium, la santé et l’environnement à Bamako du 16 au 18 mars 2012 avait la particularité d’avoir été organisée par une initiative citoyenne d’une petite Commune, Falea au Mali en partenariat avec l’IPPNW1 - les médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, le Uranium network et l’alliance africaine de l’uranium AUA2. Le centre international de conférence a été pendant trois jours le point de rencontre entre experts du nucléaire, médecins et activistes, curieux de la société civile et une grande délégation d’habitants de la Commune de Falea, qui s’oppose au projet de la première mine d’uranium du Mali.

David FIG, Afrique du Sud : sociologue de l'environnement, économiste politique

Après les mots d’accueils exprimés par le Professeur Many CAMARA de l’initiative citoyenne ARACF de Falea, le président de l’IPPNW Suisse, Professeur Andi NIDECKER insiste sur l’urgence de la mise à disposition d’une information scientifique pour la protection des populations confrontées aux travaux d’exploration de l’uranium et aux possibles montagnes de déchets d’une mine projetée. Il conclue face aux dangers incalculables de cette technologie de laisser ce minerai, sans le toucher, reposer là où il est : dans le sous sol. Le ministre des mines du Mali, Amadou CISSÉ, salue l’importance de cette rencontre scientifique et souhaite que ces connaissances soient respectées lors d’une mise en place de l’extraction du minerai. Il poursuit : « La lutte contre la pauvreté n’est que trop souvent accompagnée d’un manque d’information. Il va falloir inclure la population locale et éviter les fautes qui ont été commises ailleurs. » Gunter Wippel de l’uranium Network donne un aperçu sur les techniques et les dangers de l’uranium. Son intervention est complétée par l’ingénieur en physique nucléaire et responsable du laboratoire de la CRIIRAD en France, Bruno Chareyron. Connaissant la situation à Faléa, il dresse en outre une liste de toutes les méfaits commis par la société qui explore le terrain, la canadienne Rockgate Capital Corp3. « Même la phase d’exploration est souvent accompagné par des incidents provoqués par le radon4, un gaz hautement toxique. » Partout où l’on a extrait de l’uranium on laisse des montagnes de poussières radioactives qui continuent à contaminer les populations des alentours et empoisonner les nappes phréatiques.

Cette introduction est suivie par les récits de personnes venant du Gabon, de la Namibie, du Niger, du Congo, de l’État New Mexico aux USA, de Jadugoda en Inde, de l’Afrique du Sud et du Canada pour témoigner sur les effets de l’extraction de l’uranium dans leurs pays. Esther Yazzie – une indienne de la tribu des Navajo, raconte, plein d’émotion la situation désastreuse dans son pays natale après 60 ans d’extraction de ce minerai. Elle rappelle les liens qui nous lient à la terre et la nécessaire vigilance de la société civile. Chez les Navajo, ils ont perdu une génération tout entière : mort du cancer des poumons suite à l’inhalation du gaz radon dans les mines et leurs environs. Le rapport de Madame Salli RAMATOU du Niger5 dévrait être connu partout. Malgré les promesses exprimées il y a 40 ans, au début des 159 mines d’uranium dans ce pays, les droits de l’homme y sont bafoués, le développement et le bien être inexistant. Le responsable principal est AREVA. Cette société française, numéro un mondial du nucléaire, a méticuleusement veillée à ce que le taux de pauvreté reste collé au niveau de 1996. Le Niger souffre d’une contamination radioactive presque généralisé : des montagnes de poussières de déchets radioactifs de l’ordre de 35 millions de tonnes sont constamment érodés par les vents. Mme RAMATOU conclu son récit avec la phrase : « Deux ampoules sur trois brillent en France grâce au combustible nucléaire du Niger, qui est aujourd’hui un des pays les plus pauvres de la terre ».

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Doug Brugge, Professeur à la Tufts Medical School de Boston aux Etats Unis,

Trois scientifiques et médecins, Doug BRUGGE, Professeur à la Tufts Medical School de Boston aux Etats Unis, Mme Dale DEWAR du Canada, également médecin, et le Docteur Shri PRAKASH de Jadugoda en Inde6 ont chacun présenté leurs analyses des effets de l’uranium et sa radioactivité sur la santé de la population : des leucémies, des cancers de poumons, des disfonctionnement rénales, des déformations congénitales héréditaires en constante hausse.

Marc Ona ESSANGUI rappelle que la société AREVA a aussi sévit au Gabon. Aujourd’hui, après la fermeture en 1999 du site Mounana, des milliers d’habitants n’ont pas d’autre choix que de préparer leur repas quotidien avec une eau contaminée par la radioactivité. « Et Areva planifierait la réouverture des mines au Gabon. »

Golden MISABIKO venu à Bamako de la République démocratique du Congo s’étonne du nom que porte son pays. Les mots république et démocratique le fâchent. Après avoir publié une enquête sur AREVA chez lui, il a été incarcéré le lendemain. Il a du s’exiler. L’exploitation des mines est le plus rentable là ou les multinationales ne sont pas contraintes de respecter les Droits de l’homme, des lois environnementaux, un État de Droit ou une démocratie qui se respecte.

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Podium Bamako

Nouhoum KEITA, responsable de communication de l’initiative citoyenne ARACF décrit, que grâce à la mobilisation locale et le réseau internationale de solidarité, ARACF est devenu un acteur incontournable dans la procédure „de bonne gouvernance“ de l’Étude d’impact environnemental et social. Pourtant, il doit reprocher au gouvernement et au ministères concernés un manque de suivi et des promesses non tenues de mise à disposition d’informations. Les élus, des habitants et le chef du village traditionnel appuient l’intervention de Nouhoum par des commentaires. On veut et on va dire non à ce projet d’extraction d’uranium. On sent une certaine fierté qui s’exprime. Une détermination genre on ne lâchera rien. Des Falois remercient les hôtes venus de loin pour les appuyer......

L’incident

Le représentant du ministère des mines Seydou KEITA fait l’éloge de la richesse minière du Mali, qui exporterait annuellement environ 50 tonnes d’or. Il omet d’indiquer la valeur de ce pactole et la part qui reste dans le pays annuellement7. Mali est le troisième producteur d’or du continent africain ce qui est ici assez invisible. Le porte parole du ministère présente - powerpoint tableau à l’appui – un schéma de répartition exemplaire. Une sorte de transparence de façade ou l’information essentielle reste cachée. Une certaine grogne se fait sentir. Il poursuit que le Mali sera capable de réaliser l’extraction de l’uranium sans dégâts pour les populations... « grâce à dieu qui a donné l’intelligence aux maliens. Tant qu’il y aura des multinationales, qui s’intéressent pour nos matières premières, nous les accueillerons, vous pouvez discuter ici ce que vous voulez ». Dans sa lancée il reproche aux invités d’être venus uniquement pour faire des vacances au Mali. Ceci était le mot de trop. Un débat houleux s’instaure. Mais assez rapidement les organisateurs réussissent à remettre une ambiance d’écoute dans la salle. Professeur Many CAMARA exige du représentant du ministère des mines une excuse publique avant que la parole puisse être donnée aux intervenants suivants. Ses excuses, après de longues phrases insignifiantes, ont été acceptées par acclamation.Seydou KEITA

Madame RAMATOU rappelle la situation du Niger et la chance du Mali, où il est encore temps et possible d’éviter l’extraction d’uranium. Une longue liste de doléances et critiques faces à la société canadienne Rockgate Capital Corp (RCT) est dressée par une série d’intervenants de Faléa : les forages ont provoqué une pollution de puits d’eau ; mais les livraisons d’eau potable par RCT ont cessées après quelques jours ; des foreuses 24h sur 24 à proximité des huttes habitées ; des vaches, qui sont mortes d’une manière inexplicable après avoir bu de l’eau des trous de forage mal sécurisés....

La possibilité de dire non au projet de la mine sera la consultation populaire. C’est une mesure qui fait partie de l’Étude d’impact environnemental et social. Mais est ce que ce sera seul une petite délégation des habitants qui aura un droit de vote ou est ce que ce sera une décision ou chacun et chacune des 17’000 habitants auront leur mot à dire ? Est ce que une décision négative pour la multinationale sera respecté ? Et la population, est ce qu’elle pourra compter sur le gouvernement ?

La rencontre à Bamako confirme l’importance de ces échanges d’informations, la nécessite de la mise en réseau d’acteurs les plus divers et l’exigence du respect des principes démocratiques, qu’il faut arracher de leur utilisation purement décorative. Les habitants du village de Faléa veulent être pris au sérieux. Les habitants de l’ensemble du continent africain ne pourront pas se satisfaire de ce que le P-DG de la société PALADIN Energy à exprimé : „The Australians and Canadians have become oversophisticated in environmental and social consent over Uranium Mining. The Future is Africa.“ (Executive Director Paladin Energy Australia 2006)8

Épilogue :

Quelques participants de la conférence se rendaient à Falea. Cinq heures sur la nouvelle route vers Keniéba, à la frontière vers le Sénégal et ensuite un chemin de terre rocailleux sur 80 km. Encore quatre heures. La route asphaltée a été construite d’ailleurs par une coalition de sociétés chinoise, japonaise et française. Les travaux ont été financée par divers fonds étatiques de développement en vue des nombreux projets d’extraction minière dans cette région.

Au retour à Bamako : Coup d’État. Le président Amadou Toumani Touré (ATT) et un certain nombre de ses ministres, des généraux et des colonels ont été arrêtés, l’aéroport et les frontières fermés. On parle de très peu de morts. La population est resté très calme et retenu. Quelques pillages et confiscations de véhicules ont eu lieu. Déjà trois jours après on a l’impression d’une certaine normalisation. Les soldats sont appelés à retourner dans leurs casernes. La junte a ordonnée la reprise des activités pour mardi 27 mars à partir de sept heures trente du matin. Elle a déclaré d’avoir pris le pouvoir pour redresser la démocratie et restaurer l’État. L’arrogance du ministre et surtout de son représentant lors de la rencontre « Uranium Santé et environnement » a été rejeté très vivement par les habitants de Faléa. Une grogne s’est manifesté au Palais du Congrès. Nous venons d’apprendre que de nombreux Falois espèrent que les jeunes Capitaines du Comité Nationale pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État (CNRDRE) ne laisserons pas durer les habitudes prises par les sociétés minières, de verser des dessous de tables qui se transforment en villas ministérielles et pots de vins, des miettes pour la population et de transférer les bénéfices dans les paradis fiscaux.

Littérature : Dossier de préparation de la conférence de Bamako : à commander auprès de : Uranium Network.org

AREVA en AFRIQUE par Raphaël Granvaud, Edition Agon et Survie

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 09:02

En recherchant des renseignements sur la MANO NEGRA livre édité par la collection l'échappée.on vous prpose cette article

Tout a commencé il y a douze ans. Nous en avions alors ras-le-bol de vivre dans une société qui nous proposait, pour tout projet de vie, la prostitution du salariat et la compétition de tous contre tous. À l'horizon donc, aucun imaginaire social bien réjouissant. En tout cas, rien à mettre en œuvre dans le présent, car si les paradis (libertaire ou autres) ne manquent pas, ils sont toujours remis aux calendes grecques.
 Il y a douze ans donc, nous débarquions dans cette superbe vallée andalouse proche de Malaga : mille cinq cents oliviers à l'abandon, des terres en friche, les ruines d'un moulin à huile protégées par l'ombre d'un palmier, des restes de canalisation d'irrigation à quelques centaines de mètres d'un rio. La beauté d'un site à l'état pur...
 Nos conditions de vie étaient particulièrement rudes. À l'époque, nous étions six, cinq adultes et un enfant. Puis d'autres enfants arrivèrent, d'abord une petite fille, suivie de deux garçons. Joie et beauté en plus. Qu'allait-on leur offrir sur cette enclave de quinze hectares ?
 Nous avions besoin d'une cohérence pour vivre ensemble des relations que nous voulions égalitaires et harmonieuses au sein du groupe, mais aussi avec notre environnement écologique et social. Et même si nous avions de bons rapports avec les voisins des villages aux alentours, cette cohérence n'en serait pas une si elle restait limitée à notre collectivité, entre nous, même si c'était au milieu de la plus belle des natures et avec la plus satisfaisante des activités. Nous risquions d'étouffer, de nous recroqueviller. Il nous fallait trouver la charnière qui nous ouvrirait au monde. Après des débats qui durèrent trois ans, tout en continuant notre pratique agricole quotidienne, c'est dans la tradition libertaire que nous avons trouvé le fil conducteur : Kropotkine et l'entraide, Élisée Reclus, les naturalistes libertaires espagnols et les réalisations des collectivités de 1936-1939, en passant par Mai 1968, pour en arriver tout naturellement à l'écologie sociale de Murray Bookchin. Notre projet se structurait, il s'inscrivait, tout comme celui de Comunidad del Sur (Uruguay) dans une perspective communaliste libertaire, partie intégrante du projet d'écologie sociale.
 L'importance du pari en faisait tout son intérêt. Comment créer une contre-culture vivante, riche, variée et complexe comme la vie elle-même, si ce n'est en s'enracinant dans un quotidien qui expérimente les bases d'une société écologique qui ne peut qu'être libertaire ?
 Un imaginaire social de libération ne peut plus se nourrir d'une simple prise de parole qui, finalement, n'est pas très différente des discours politiciens. Il nous faut dépasser le discours de "propagande" moraliste ou protestataire, caractéristique du mouvement libertaire, si nous voulons séduire plus largement que les cercles de convaincus, car il n'y a pas de création sans séduction préalable. Notre recherche voulait embrasser tous les domaines de la vie et c'est sans doute celui des relations humaines qui nous a ouvert les portes de nouvelles connaissances. Car, ce sont bien les relations entre les humains, déterminées par la société qui, à leur tour, remodellent sa structure. Celle-ci n'étant, en fin de compte, que la somme et la manière dont s'articulent ces relations.
 Kropotkine disait que l'origine de l'exploitation de la nature se trouvait dans l'exploitation de l'homme par l'homme. Mais cette dernière ne commence-t-elle pas et ne se perpétue-t-elle pas dans la domination de l'enfant par l'adulte ? N'est-ce pas dans l'inconscient (les deux tiers de la personnalité, dit-on) que s'installent les valeurs ...........
piliers de la société par l'organisation de la carence dans l'abondance ? Et surtout, la notion de propriété, qui est à l'origine de l'aggressivité, le nerf de la guerre économique capitaliste.
 Ces réflexions, nées de nos difficultés relationnelles avec les nombreux visiteurs et du trop peu de candidats à l'intégration dans le projet, nous ont permis de comprendre que le succès d'une révolution, certes indispensable, ne sera pas le fruit, comme d'aucuns l'annoncent d'une façon simpliste, d'un simple changement des seules macro-structures. De plus, s'il est relativement facile de s'unir contre ou autour d'un drapeau, il en va tout autrement quand il s'agit de s'unir pour créer, pour inventer de nouvelles manières de vivre. D'où l'indispensable changement parallèle des micro-structures psychiques qui déterminent nos comportements. C'est sans doute dans la première enfance que se situe la clef de ce changement, d'où l'importance de notre activité en faveur d'une grossesse désirée, d'une naissance à la maison et d'une relation amoureuse sans entrave entre l'enfant et la mère.
 Les bases d'un être humain nouveau, avec une infinie confiance dans la vie et dans ses propres capacités relationnelles étant posées, il nous faut ensuite, avec beaucoup d'attention, apporter les "matériaux" adéquats, les plus riches et les plus variés possible pour qu'il ou elle se construise. C'est tout le but d'une pédagogie libertaire qui s'adresse non seulement à l'enfant mais également à l'adulte, pour apprendre à devenir le plus autonome possible, car c'est aussi grâce à notre capacité créative que nous devenons libres de faire le choix de nos solidarités. C'est ça, l'école de la vie.
 Voici donc résumées très brièvement ces années de réflexions au milieu d'une activité (trop) intense tous azimuts. Il nous aura fallu toutes ces années pour restaurer le "cortijo", un ancien moulin à huile d'un étage et d'une surface au sol de 150 m2; construire un atelier de céramique avec deux tours et un four. Le tout éclairé par une éolienne et des panneaux solaires.
 Ces infrastructures sont néanmoins insuffisantes, car nous avons bien compris que si nous voulions vivre en collectivité à plusieurs "familles", un espace propre et indépendant pour chacune d'entre elle est indispensable. C'est la fonction des maisons individuelles que nous avons commencé à construire (l'une d'entre-elle accueillera une nouvelle famille en octobre). Nous réserverons pourtant toujours un espace commun qui servira de centre d'accueil et d'hébergement pour les visiteurs, ainsi que de lieu d'apprentissage pédagogique et de centre de production.
 De ces terres abandonnées que nous avons trouvées en arrivant, nous avons fait un jardin avec ses potagers et ses deux cents cinquante avocatiers et manguiers sur trois hectares. Le tout cultivé en agriculture biologique grâce à un système de permaculture et de canalisation.
  Mais, quand nous parlons de nos réalisations, nous nous devons d'insister sur le fait que celles-ci ne sont pas seulement le fruit de notre travail mais aussi de celui d'un vaste réseau de compagnons qui de France, de Belgique, de Hollande... ont apporté leur pierre à l'édifice. Dès le début, nous reçu le soutien des anarcho-syndicalistes de la CGT espagnole et de la CNT. Une souscription lancée par cette dernière nous a permis d'acquérir un tracteur. Des maçons de la CNT nous ont aidé à restaurer et à construire des bâtiments. Les liens restent d'ailleurs très étroits avec le mouvement libertaire ibérique et nous pouvons dire sans prétention que nous sommes une référence pour de nombreux libertaires et écologistes espagnols.
 Nous avons également, petit à petit, tissé des relations avec d'autres initiatives alternatives comme l'école libertaire Bonaventure en France ou votre journal, Alternative Libertaire, en Belgique.
 Dans le registre des projets, il nous faut également vous parler de la création de notre fondation, la Fundacion Los Arenalejos para la invvestigacion y el desarrollo de la Ecologia Social qui devrait nous permettre de jeter un pont supplémentaire entre ceux qui habitent ici, en Andalousie, et les autres compagnons qui veulent explorer cette nouvelle démarche. La vocation de cette fondation est, comme son nom l'indique, la recherche et la diffusion de l'écologie sociale par tous les moyens possibles et imaginables, le premier étant celui de notre propre pratique. Mais nous voulons également communiquer avec le mouvement social, c'est pourquoi nous co-éditons des livres (notamment les textes de Bookchin en espagnol) et nous éditons une feuille d'information, La Hoja, qui nous permet de diffuser le fruit de nos recherches, la chronique de nos activités et les évolutions dans notre façon de vivre et nous organiser.
 Parallèlement nous cherchons à élargir et à consolider la collectivité en accroissant progressivement le nombre de ses membres. Ces nouvelles intégrations se faisant, aujourd'hui, plus par une approche et une connaissance mutuelle à partir des activités concrètes que par une simple discution idéologique. Sur cette terre, pourraient vivre en harmonie entre vingt et trente personnes.
 Mais nous ne voulons pas en rester là. Notre propos, certes ambitieux, c'est la création d'une communauté de communautés, comme disait Kropotkine, afin de tisser cet indispensable réseau du quotidien libertaire, ce bouillon de culture vivant fait de toutes ces différences qui n'en finissent pas de s'enrichir.
.

Los Arenalejos
Lista de correos
29567 Alozaina (Malaga)

. Si vous désirez vous rendre à Los Arenalejos, n'oubliez pas de prévenir à l'avance. L'accueil de nombreux visiteurs n'est pas chose facile pour cette collectivité qui vit principalement en autarcie et dont les capacités "monétaires" sont plus que limitée. Certaines périodes de l'année les "visites" sont par ailleurs "suspendues" pour leur permettre de se retrouver...

VOIR AUSSI :

Transformation sociale et transformation culturelle
contribution de la collectivité Los Arenalejos au colloque international sur la culture libertaire organisé en 1996 par l'A.C.L. de Lyon

http://perso.wanadoo.fr/libertaire/archive/98/210-oct/arena2.htm

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 08:06

lu sur le blog

Suite aux rencontres opérées à l'occasion des cafés des allocataires solidaires, le MCPL associé à une camarade du DAL35 ont pris connaissance de la situation des résidents des FJT : changements de serrures pour de simples retards de loyers, expulsion des résidents en difficulté de leur logement sans la moindre procédure, dans des délais de quelques jours, intrusion des administrateurs dans les logements des résidents sans permission, etc.
 
Nous sommes intervenus une première fois pour éviter à R* une expulsion dans un délais de quelques jours..., après qu'il ait eu la surprise de constater le retrait de sa serrure, au motif d'un arriéré de loyer d'à peine cent euros...
Nous avons pu constater à l'issue de notre intervention que cette menace d'expulsion était désormais considérée par la direction comme un malentendu...
 
Après ce premier recul de la direction et devant l'état de minorité dans lesquels on veut les maintenir, les précaires du Foyer de la Motte Baril entendent bien ne pas en rester là.
Aussi, une première assemblée, réunissant une trentaine de personnes, a permis de dégager des revendications immédiates au sein du foyer. De premières actions collectives seront mises en œuvre très prochainement.

Au nom des résident(e)s
du FJT La Motte Baril
3 avenue Monseigneur Mouëzy



A Rennes, le 14 mai 2012

Réf.  : Copie à la Directrice des Amitiés Sociales



Monsieur le Directeur du FJT La Motte Baril,

Par la présente, nous vous informons que nous, résident(e)s du FJT La Motte Baril, nous sommes réunis afin d'échanger sur les nombreux problèmes que nous rencontrons au quotidien au sein de la résidence.

Après concertation, nous avons élaboré une liste de revendications pour lesquelles nous attendons des réponses et des engagements de votre part. Quelques unes d'entre elles nous semblent primordiales :

    Premièrement, l'arrêt des expulsions pour impayés de loyers d'autant plus qu'elles sont souvent contraires à la législation des FJT, sans oublier non plus qu'une solution de relogement doit être proposée systématiquement.

    Deuxièmement, l'arrêt immédiat et sans conditions des changements de serrures dans le cadre des situations d'impayés

    Troisièmement, l'arrêt également des intrusions intempestives non réglementées, en particulier quand le résident n'est pas prévenu ni présent.

    Quatrièmement, la baisse générale des loyers et l'alignement sur ceux en cours dans les cités universitaires

D'autre part, nous demandons :

    L 'installation de judas aux portes des chambres. En effet, plusieurs résidents ont rencontré des problèmes de vols et d'agressions répétées de la part de personnes extérieures.

    L'information des résidents sur leurs droits (aides sociales, etc...), en tant que locataires, chômeurs(ses) ou personnes en situation de précarité

    L'organisation d'une concertation (comme une réunion) avec les résident(e)s concernant la construction du nouveau FJT

    L'augmentation de la fréquence des conseils des résident(e)s : 1 par mois minimum

    La transparence sur la gestion du FJT, en particulier sur ses sources de financement

    Le passage du statut de résident à celui de locataire pour tous les habitants du FJT

    Une écoute et une attention plus grandes aux résident(e)s de la part des animateurs et de la direction, et la prise d'un rendez-vous systématique et dans de brefs délais lorsqu'un(e) résident(e) en fait la demande.

    L'alignement des prix des repas à la cafétéria sur celui des repas des restaurants universitaires

Nous sollicitons un rendez-vous avec vous le lundi 21 mai à 14h au FJT afin que vous puissiez nous donner des réponses et des engagements écrits à l'ensemble de ces revendications. Une délégation composée de résidents du FJT, de membres du Mouvement des Chômeurs et des Précaires en Lutte (MCPL) et du Droit Au Logement (DAL) sera présente à ce moment là.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de nos salutations distinguées.



Les résident(e)s du foyer,
soutenus par le DAL 35 et le MCPL

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 00:10

Lu  sur

Un premier commentaire aux deux journées "Une montagne de livres contre le TAV"

(traduit d'après No-Tav info)
auteur anonyme

Samedi et dimanche, la présence dans la Vallée de nombre d'auteurs et d'éditeurs nous a amené dans la vallée la solidarité d'une partie importante des "travailleurs de l'imaginaire", comme les a définis Serge Quadruppani, qui a eu l'idée de la manifestation.
Avant le début de la rencontre, on était allé rendre visite à l'ami Giorgio, aux arrêts domiciliaires

à qui des centaines de cartes postales de solidarité (dont quelques dizaines du plateau de Millevaches) ont été envoyées après qu'il eut été placé à l'isolement, quand il était encore en prison (il a été libéré à la fin de la semaine dernière) 


Samedi à Bussoleno, dimanche à Chiomonte et Giaglione dans un premier temps, dans le Val Clarea ensuite [portion de forêt qui a subi une extension sauvage récente du camp fortifié présenté comme un chantier ndt], entre lectures, visite des grillages d'enceintre, discussions lors d'une table ronde sur comment cette proximité peut et doit s'exprimer, et devant une table bien garnie sur tous les sujets imaginables, nous ont apporté des reflets sur la manière dont, hors de la Vallée, est vue notre lutte, et sur celles à laquelle elle est associée. Renonçant à tenter un résumé cohérent des deux journées, j'essaie d'en rapporter quelques instantanés.
De la journée de samedi
- Entendre l'incipit du prochain roman de Serge Quadruppani ("je devais le remettre fin mars", dit-il), qui s'ouvre par la description d'un paysage divisé en deux parties inégales par la ligne d'un viaduc d'autoroute, dans la partie basse de laquelle, sous le soleil de juillet, s'affrontent police et manifestants, séparés par un grillage. Inutile d'entendre nommer Suse pour comprendre ce qui se passe.
L'argent de la solidarité récolté lors d'un banquet à Peyrelevade a été remis…

…et j'ai insisté pour que les billets soient photographiés, afin d'éloigner les soupçons de mes camarades sur un éventuel usage de cet argent au profit de mes intempérances diverses
- Rester interdits après avoir entendu Dominique Manotti qui tire d'un de ses livres une explicite métaphore sexuelle du rapport entre pouvoir politique et pouvoir économique, le premier étant complètement soumis au second.
Bien connus des services de police: Dominique Manotti, Marc Porcu et, au premier rang, Girolamo De Michele…
- La réflexion de Filippo Sottile sur le fortin de la Val Clarea comme scène prête à la représentation d'un camp de concentration, dans l'attente de l'arrivée des figurants.

- Kai Zen J, qui avec un passage de Delta Bues, centré sur les actions dans le delta du Niger d'une "firme" assez facilement identifiable nous met devant la question: "Qu'est-ce qui se passe si nous découvrons, dans la trame du roman noir, que l'assassin, c'est nous?"
- Le tonnerre d'applaudissement qui salue la fin de la lecture par Wu Ming 1 de "La plus grande carpe d'Occitanie", écrit en février, après la rafale d'arrestations pour les manifestations de juillet, qui, parmi toutes les lectures écoutées, explicite peut-être le mieux le sentiment de participation commune qu'on a respiré durant ces deux jours.
- La ré-évocation émue de la lutte de la Val Bormida contre l'Acna de Cengio, dans les pages de Patricia Dao.
- Entendre tous les présents, dans le débat, insister sur la nécessité d'une écriture qui sorte de l'impasse de l'écriture intimiste pour se réapproprier la réalité et aider à la modifier.

De la journée de dimanche

- Découvrir, en le lisant au bar de Chiomonte que La Stampa a écrit un petit article sur la manifestation, en indiquant dans le titre comme présents quatre écrivains dont un seul était effectivement là.

en route vers le chantier


- Revivre dans le centre de Chiomonte, la scène de la place Alimonda [où a été tué Carlo Giuliani, aux manifs contre le sommet du G8 à Gênes  ndt] de juillet 2001, revoir dans les pages de La visione del Cieco [roman de Girolamo De Michele ndt], la séquence des faits et celle des distorsions que les récits successifs (des médias, de la politique, de la magistrature) y ont introduits ensuite.

Devant le fortin, nous avons dérangé la digestion dominicale des forces de police avec notamment la lecture par Wu Ming 1 de ce poème: Toutes les géographies ne sont pas égales/Dans la tête de certains/Pour aller de Turin à Lyon/On passe par Gênes, arrêt Bozanetto [caserne où l'on tortura en juillet 2001 ndt]/Et ce doit être un train/spécial/sa mécanique doit être/quantique/en fait, il zigzague dans le temps/Il fait escale à Mexico/En 68/(Super, il y a les Olympiades!/il fait le plein à Pékin, place Tienanmen/en 89/passe par Santiago du Chili/en 73/et dans d'autres beaux endroits, d'autres beaux moments/et n'arrive jamais en retard/il écourte les minutes/à la matraque/les passagers ne manquent pas/une correspondance (quel pot!)/ni une décennie./Et roule roule roule toujours plus fort/(...)/J'ai vu la météo: au long du voyage/nous trouverons un peu de brume/irritante./Pas de quoi s'inquiéter, il suffira/de fermer les fenêtres/et de se fier à ceux qui conduisent./Ceux qui conduisent/savent ce qui est le mieux pour nous.

 

Ici, il y avait un cimetière mérovingien, un site unique dans les Alpes, qui a été détruit par les blindés et transformée en parking

 

Ici, il y avait une forêt de châtaigniers pluriscéculaires


- Voir, à la vue du "chantier", les réactions de Serge Quadruppani qui y revenait après quelques mois, et de Fabrizzio Ruggirello qui y venait pour la première fois. S'entendre demander par le second "mais les policiers, là-dedans, qu'est-ce qu'ils défendent?", et ne pas savoir quoi répondre.

Maintenant, à la base des pylônes autour du fortin, il y a des panneaux censés empêcher qu'on y grimpe


- Entendre Sergio Bianchi, avec derrière lui le pylône électrique le plus fameux de la Vallée [celui où a été électrocuté Luca Abbà ndt], raconter la chute d'un pylône semblable lors d'un sabotage durant les années 70 et l'entendre conclure sa lecture avec "peut-être une nouvelle un peu extrémiste", comme pour modérer les applaudissements dont la force l'avait surpris.



- Ecouter une poésie de Marc Porcu "que j'ai écrite pour le peuple palestinien, mais qui aujourd'hui, après avoir vu le fil de fer barbelé israélien [celui qui, selon ceux de la Vallée est utilisé pour le fortin ndt], j'ai pensé qu'elle serait adaptée à la situation.



Deux journées très intenses qu'on espère pouvoir répéter bientôt si se réalise la proposition de Sergio Bianchi d'une semaine entière au cours de laquelle des travailleurs de l'imaginaire, cette fois non plus seulement des écrivains mais aussi des peintres et des documentaristes [et des musiciens, ndt] viendront dans la vallée pour apporter non pas quelque chose de déjà prêt mais pour y créer quelque chose qui parle de la lutte no-Tav

Dans la partie de la vallée déclarée "zone d'intérêt stratégique", les paysans n'ont le droit de cultiver leurs terres qu'à certaines heures, après avoir passé des contrôles, et ils ne peuvent embaucher des gens fichés comme no-tav. En compensation, ils peuvent admirer ces véhicules qui circulent sur leurs chemins



Un beau programme: "La Maddalena sera votre Vietnam", suivie d'une réponse si-tav sans ambiguïté: "Alors, Napa
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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 09:13

le collectif le laboratoire participe aux activités au collectif  de soutien aux sans papier et  aux sans droit.En conséquenceon publie ce texte trouvé sur le blog mondialisme..org

Il me paraît important de publier cette critique d’une “gauche” et d’une presse qui se veut “alternative”, qui par son patriotisme et son militarisme, se dit combattre le fascisme et montre clairement ses limites à l’heure actuelle. Cet article contient des citations de communistes autoritaires avec lesquels je ne partage pas leur vision étatiste de la société post-révolutionnaire.

 

Sociaux-patriotes d’hier et d’aujourd’hui : permanence et récurrence des idées réactionnaires

Il est sou­vent mor­tel­le­ment ennuyeux et dog­ma­ti­que d’appuyer un rai­son­ne­ment actuel sur des cita­tions des Grands Penseurs du Mouvement Ouvrier, sur­tout s’il s’agit de MABOD (Mâles Blancs Occidentaux Décédés) Mais, une fois n’est pas cou­tume, cet arti­cle com­men­cera par trois cita­tions d’arti­cles de Lénine et Trotsky, écrits en 1914, 1915 et 1917, qui déc­rivent par­fai­te­ment les points fon­da­men­taux de l’idéo­logie social-patriote dif­fusée aujourd’hui par le PCF, le Parti de Gauche, le Front de Gauche, ATTAC, Le Monde diplo­ma­ti­que, Politis, et une plé­iade d’intel­lec­tuels de gauche : Emmanuel Todd, Jacques Généreux, Jacques Nikonoff, Paul Ariès, Pierre-André Taguieff etc.

« Les oppor­tu­nis­tes ont préparé de longue date cette faillite, en répudiant la révo­lution socia­liste pour lui sub­sti­tuer le réf­orm­isme bour­geois ; en répudiant la lutte des clas­ses et la néc­essité de la trans­for­mer, le cas échéant, en guerre civile, et en se fai­sant les apôtres de la col­la­bo­ra­tion des clas­ses ; en prêchant le chau­vi­nisme bour­geois sous le nom de patrio­tisme et de déf­ense de la patrie, et en méc­onna­issant ou en niant cette vérité fon­da­men­tale du socia­lisme, déjà exposée dans le Manifeste du Parti com­mu­niste, que les ouvriers n’ont pas de patrie ; en se bor­nant, dans la lutte contre le mili­ta­risme, à un point de vue sen­ti­men­tal petit bour­geois (…) ; en fai­sant un fétiche de la légalité et du par­le­men­ta­risme bour­geois (…), et en oubliant qu’aux époques de crise, les formes illé­gales d’orga­ni­sa­tion et d’agi­ta­tion devien­nent indis­pen­sa­bles. »

Lénine, « La guerre et la social-démoc­ratie russe », 28 sep­tem­bre 1914

Cette pre­mière cita­tion situe clai­re­ment les lignes de cli­vage entre réf­orm­istes et révo­luti­onn­aires au début du XXe siècle, mais elles sont tou­jours vala­bles, pour l’essen­tiel au début du XXIe siècle, même si évid­emment les sociétés occi­den­ta­les ont considé­rab­lement changé – et si les “révo­luti­onn­aires” sont une espèce en voie de dis­pa­ri­tion en Occident.

La deuxième cita­tion qui va suivre convient par­fai­te­ment pour cri­ti­quer les idées véhiculées par n’importe quelle affi­che du Front ou du Parti de Gauche, n’importe quel tract d’ATTAC ou n’importe quel arti­cle du Monde diplo­ma­ti­que. Elle montre que les sociaux-chau­vins français de toutes ten­dan­ces ont tou­jours présenté leur pays comme un exem­ple à suivre, dans l’igno­rance totale des mou­ve­ments ouvriers des autres pays européens (et bien sûr des ques­tions colo­nia­les).

« Jusqu’à la fin de ses jours, [Édouard] Vaillant considéra que la France était la terre pro­mise de la révo­lution sociale ; et c’est précisément pour cette raison qu’il vou­lait la déf­endre jusqu’au bout. (…) … Dans l’ensem­ble, il ne faut pas oublier qu’à côté du réf­orm­isme le plus vul­gaire, il y a aussi dans le social-patrio­tisme un mes­sia­nisme révo­luti­onn­aire qui chante les exploits de son Etat natio­nal, parce qu’il considère que sa situa­tion indus­trielle, sa forme ” démoc­ra­tique ” ou ses conquêtes révo­luti­onn­aires l’appel­lent précisément à conduire l’huma­nité au socia­lisme ou à la “démoc­ratie”. »

Léon Trotsky, « Sur le mot d’ordre des Etats-Unis socia­lis­tes d’Europe », 1915

La troi­sième cita­tion s’appli­que par­fai­te­ment à beau­coup d’alter­mon­dia­lis­tes et d’Indignés actuels, à leurs for­mu­les vagues qui se résument en fait à une bonne appli­ca­tion des prin­ci­pes de la Charte de l’ONU, à la vic­toire des 99% de gen­tils citoyens sur le 1% de méchants spé­cu­lateurs….

« Les sociaux-patrio­tes ont beau­coup tra­vaillé à éla­borer des for­mu­les per­cu­tan­tes (…) en pro­po­sant aux masses des objec­tifs tels que « déf­ense de la patrie », ou l’ « établ­is­sement d’un arbi­trage inter­na­tio­nal » (…) le social-patrio­tisme (…) a inlas­sa­ble­ment mobi­lisé les slo­gans idéal­istes pour les intérêts du capi­ta­lisme. »

Léon Trotsky, « Le pro­gramme de la paix », mai 1917

Aujourd’hui, à part à l’extrême droite, on n’uti­lise plus du tout l’expres­sion de sociaux-patrio­tes. Seuls des grou­pes et des indi­vi­dus fas­ci­sants comme Egalité et Réconciliation ou Alain Social se disent avec fierté « sociaux-patrio­tes » ou « patrio­tes sociaux ».

À l’ori­gine, cette expres­sion désignait tous les sociaux-démoc­rates qui à la veille et pen­dant la Première Guerre mon­diale s’étaient rangés du côté de leur bour­geoi­sie natio­nale. Et cette étiqu­ette bran­die par les peti­tes mino­rités révo­luti­onn­aires pen­dant la Première Guerre mon­diale était considérée comme la marque de la tra­hi­son et de l’infâmie.

Un siècle plus tard, le social-patrio­tisme a de nou­veau le vent en poupe. Sous une forme relookée, bien sûr, mais tou­jours avec une rhé­to­rique de gauche, comme l’illus­trent les dis­cours citoyen­nis­tes de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis.

Sous cou­vert de déf­endre « le peuple » voire même de vou­loir donner le « pou­voir au peuple » (donc à toutes les clas­ses socia­les y com­pris les patrons !!), sous prét­exte de lutter contre la « finance spé­cu­la­tive », les tenants de cette pensée sociale-natio­na­liste ne font que res­sor­tir les vieux concepts et les vieux slo­gans de leurs maîtres à penser d’hier, les Millerand, Sembat, Guesde, Cachin, et autres sociaux-chau­vins.

Avec l’accrois­se­ment du chômage et l’appro­fon­dis­se­ment de la crise éco­no­mique mon­diale, on voit se ren­for­cer cette rhé­to­rique chau­vine et patrio­tarde, non seu­le­ment à droite et à l’extrême droite, mais aussi à gauche.

Peut-on être un déf­enseur de la Nation, un patriote, et lutter effi­ca­ce­ment contre le Front natio­nal ? À mon humble avis, non.

Pas plus qu’on ne pou­vait inter­ve­nir effi­ca­ce­ment dans le débat lancé sur l’iden­tité natio­nale par l’UMP en avançant un patrio­tisme de gauche, ou en déf­endant l’idée que la nation serait un cadre civi­li­sa­tion­nel indis­pen­sa­ble, pour ne pas dire indép­as­sable, comme le font les cas­to­ria­diens de « Lieux com­muns » dans leur arti­cle« Post-scrip­tum sur l’iden­tité natio­nale », daté du 6 avril 2010.

Ils com­men­cent par affir­mer : « cette ques­tion de l’iden­tité est une vraie ques­tion que l’on aurait tort d’évacuer ». Ils expli­quent que les « sym­bo­les – folk­lore, hymne, dra­peau » ne sont plus « por­teurs de sens » (sans nous pré­ciser si c’est une maléd­iction ou un pro­grès), puis dén­oncent « l’immi­gra­tion “cultu­rel­le­ment offen­sive” » (une curieuse et inquiét­ante expres­sion sous la plume de « radi­caux »), mise sur le même plan (dépr­éciatif) que le « regain du pro­tec­tion­nisme, des natio­na­lis­mes, des intégr­ismes ». Ils embrayent alors sur la déf­ense d’une « iden­tité ouverte », « fondée sur un enra­ci­ne­ment libre dans une his­toire, indi­vi­duelle ou col­lec­tive, élaborée à tra­vers une accep­ta­tion des différ­ences ». Bref, une bouillie consen­suelle que ne renie­raient pas les scri­bouillards de l’ONU, de l’UNESCO, ou de n’importe quelle Ligue des droits de l’homme.

Et ils finis­sent par se dém­asquer en reve­nant, après bien des contor­sions, à la notion de l’iden­tité natio­nale qu’ils avaient semblé vili­pen­der au début de leur texte : « Nous sommes libres de choi­sir la “cer­taine idée” de notre iden­tité natio­nale que nous pri­vilégions (..). lors de la Révolution franç­aise, cette idée [de nation] était une idée révo­luti­onn­aire par laquelle le peuple pro­cla­mait son droit à décider lui-même de son sort ». Bref, ils pas­sent, dans le même texte, du mul­ti­cultu­ra­lisme le plus insi­pide aux cli­chés des sociaux-patrio­tes gau­lois Chevènement, Mélenchon et Montebourg (et avant eux une plét­hore de sociaux-démoc­rates et sta­li­niens français).

Les sociaux-patrio­tes du XXIe siècle, même s’ils font référ­ence à des auteurs bran­chés, répètent tou­jours le même dis­cours. Et sous toutes les lati­tu­des.

En ce sens-là, les cita­tions d’auteurs marxis­tes « rin­gards » et « anté­di­luviens » qui com­men­cent cet arti­cle n’ont pas pris une ride. Hélas !

Y.C., Ni patrie ni fron­tières, 15/05/2012

Source: Mondialisme.org

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 22:41

on a  reçu cette information et je le diffusecarla situation en Tunisie devient préoccupante d'après les infos du quotidien" le Monde" du 29/05

Jabeur Mejri et Ghazi Beji , deux tunisiens condamnés à 7 ans et demi de prison et une amande de 1200 TND (800 USD) suite à une accusation de blasphème et publication de caricatures et écritures jugées en tant que éléments troublants l’ordre publique et transgressant la "morale"; cette condamnation est extrêmement alarmante et représente une vraie menace pour la liberté de conscience et d'expression.

 

 

 
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