Les salariés du site Renault de Villeroy (magasin de pièces de rechange), qui demandaient une prime exceptionnelle de 1 000 euros pour compenser un surcroît d’activité, ont mis un terme à leur grève le 21 novembre, après cinq jours de débrayages (voir la revue de presse du 19/11/09).Les salariés n’ont pas obtenu la prime réclamée, « mais des réunions vont être organisées pour améliorer les conditions de travail et réorganiser les effectifs, c’est positif », soulignent les syndicats. (L’YONNE REPUBLICAINE 24/11/09)
Florence et Peillon - Vaulx-en-Velin (Rhône) : la grève débloque une prime de 30 000 euros pour les licenciés
Après 24 heures de grève totale, les travailleurs de la fonderie Florence et Peillon de Vaulx-en-Velin ont obtenu la promesse d'une indemnité extra-légale de 30 000
euros pour la centaine de salariés qui vont perdre leur emploi.
C'est au mois de septembre que le groupe Zen a annoncé son intention de se débarrasser de l'usine de Vaulx-en-Velin. Depuis un an les menaces planaient sur l'avenir des 360 travailleurs de cette
fonderie. La centaine d'intérimaires avaient été renvoyés au cours du premier semestre, tandis que les jours de chômage partiel se multipliaient.
La direction invoquait une baisse de l'activité de plus de 30 % en renvoyant la responsabilité aux donneurs d'ordres. Renault en particulier a quasiment supprimé toute commande et a décidé de
faire fondre ses pièces en Roumanie. Seul PSA semble avoir encore besoin actuellement des pièces fabriquées à Vaulx-en-Velin.
Début novembre, un plan de redressement judiciaire était annoncé, avec 120 postes sur la sellette. Sans vraiment d'espoir de pouvoir sauver les emplois menacés, les travailleurs de Florence et
Peillon estimaient par contre que Renault et PSA devaient payer 30 000 euros d'indemnités extra-légales, comme à Rencast dont ils avaient suivi attentivement la lutte.
Après avoir été bercés de promesses plusieurs jours sur l'obtention de cette prime, y compris par le directeur de l'usine qui se faisait passer pour l'avocat des salariés auprès de PSA et Renault, la colère a brutalement éclaté le 17 novembre. Les salariés ont appris ce jour-là que, comme Renault refusait finalement de payer sa part de la prime, PSA, qui s'était pourtant engagé, se retirait aussi.
Après un rassemblement décidé par les syndicats, l'immense majorité des travailleurs ont voté la grève qui a été quasiment totale. Des employés de bureau, des techniciens et même des cadres se sont spontanément joints au piquet de grève. Certains ingénieurs se sont fait gentiment chambrer par les ouvriers.
L'usine a ainsi été occupée pendant 24 heures, les salariés restant sur le site autour d'un feu. Des moules pour fabriquer des pièces de Renault avaient été entreposés à l'entrée de l'usine pour bloquer la circulation d'éventuels camions. Les grévistes étaient déterminés à obtenir ce que tous considéraient comme un dû.
Le lendemain, l'administrateur annonçait que la prime était finalement accordée, chaque constructeur payant la moitié. Les heures de grève seront payées et les départs ne se feront qu'au volontariat. Il semble que les besoins urgents en pièces de PSA aient contribué à emporter la décision.
La grève a continué encore quelques heures car nombre de grévistes restaient méfiants devant cette promesse. Beaucoup se doutent aussi qu'il y aura d'autres
licenciements dans peu de temps et ils voulaient la garantie que les prochains licenciés toucheront la même somme. Certains grévistes estimaient en outre que le groupe Zen, leur employeur,
devrait ajouter lui aussi 15 000 euros à la prime payée par les constructeurs.La grève s'est arrêtée avant d'obtenir cette revendication légitime. Mais le moral a clairement changé dans l'usine,
car tous sont convaincus d'avoir obtenu une première victoire, et beaucoup parlent de la suite.
Correspondant LO
Le conflit de Manzoni-Bouchot à Saint-Claude
Depuis mardi, 80% des salariés de Manzoni-Bouchot sont en grève pour améliorer leurs conditions de travail 300 des 450 salariés de ce sous-traitant automobile ont cessé le travail dans leur usine de Saint-Claude. Ils reprochent à leur direction, le groupe Arche de les "abandonner" et de ne procéder à aucun investissement sur le site. Les grévistes dénoncent également le mauvais état sanitaire de leurs locaux. Ce fondeur avait été choisi par le tribunal de commerce de Lons le saulnier il y a trois ans pour reprendre le sous-traitant automobile.
MBF Technologies - Saint-Claude (Jura) : la grève qu'il fallait
Saint-Claude, petite ville du Jura, vit en grande partie du travail d'une usine installée depuis longtemps et produisant des pièces en aluminium pour l'industrie
automobile, notamment des carters. MBF Technologies emploie au total 450 salariés répartis sur deux sites, et c'est là qu'une grève a démarré mardi 17 novembre.
Alors que des salariés réclamaient pour la énième fois des conditions de travail décentes, le directeur leur a déclaré qu'ils n'avaient qu'à « prendre le portail ». Les présents lui ont répondu
que c'était à lui de le faire et que, puisque c'était comme ça, ils se mettaient en grève. Le mouvement a été immédiatement suivi par la quasi-totalité des ouvriers, soit 300 personnes qui,
depuis, occupent l'usine par roulement.
Il y a effectivement de quoi être en colère : depuis deux ans et demi que l'équipementier automobile Arche a repris l'usine, après que la vieille famille Manzoni-Bouchot qui la détenait depuis
longtemps l'a vendue, tout est laissé à l'abandon, aucun entretien, aucun investissement n'est fait. Ainsi il pleut dans les ateliers et l'eau peut même tomber sur un four, ce qui représente un
danger mortel, l'équivalent d'une bombe. Tout est dans un état déplorable : il faut amener de chez soi son papier toilette, son savon, ses outils parfois, laver ses bleus chez soi, et tout est à
l'avenant...
D'autre part, cette année a été une des plus dures que le patron ait fait vivre au personnel. Outre un plan de 166 suppressions d'emplois en juillet dernier, le patron a aussi imposé du chômage
partiel payé seulement à 60 % du salaire brut, ce qui a représenté une perte de salaire de plusieurs centaines d'euros. Cela alors que les salaires sont déjà bas : 73 personnes par exemple
gagnent moins de 9 euros de l'heure.
Pas étonnant que le groupe Arche soit devenu le numéro un français de la fonderie aluminium pour l'automobile et même « un champion européen » comme il aime se définir, car c'est avec la peau de
ses salariés qu'il y réussit.
Les travailleurs demandent un euro de l'heure d'augmentation et l'amélioration des conditions de travail. La direction a proposé une prime de 200 euros, et seulement pour ceux qui ont eu du
chômage technique, ce que les grévistes ont refusé. Elle les menace maintenant d'un plan de cent suppressions d'emplois. Guère impressionnés, ils ont décidé de continuer. « La marche arrière est
cassée », disent-ils. Pour eux, c'est le bon moment pour exiger leur dû, car PSA et Renault n'ont que quelques jours de stock et, sans leurs pièces, ils devront rapidement arrêter des chaînes. De
plus, la direction prévoit de remettre du chômage en janvier.
Mais surtout il y a de quoi être décidé à rendre coup pour coup à cette direction si arrogante. Comme l'a dit un gréviste : « Il y a le monde entier ici, depuis l'Asie jusqu'à la Méditerranée,
mais il n'y a pas de différence entre nous et on restera tous unis. »
Correspondant LO
Le Progrès 28.11.2009
La Préfète a annoncé à la direction et aux représentants des syndicats la mise en place d'un comité de pilotage / Photo Philippe Trias
Après dix jours de grève, un accord a finalement été trouvé entre la direction et les salariés qui réclamaient une amélioration des conditions de travail et une hausse des salaires
Après dix jours de grève et avec la médiation de la Direction du travail, un accord a fini par être trouvé dans la nuit entre la direction et les représentants des quatre syndicats de MBF-Technologies, ex-Manzoni-Bouchot, le groupe de sous-traitance automobile sanclaudien. L'accord a été trouvé peu après minuit et un protocole de fin de grève officiellement signé hier matin à 10 heures à la Préfecture.
« C'est un événement important, explique François Foucquart, directeur départemental du travail qui a assuré la médiation des négociations. On s'inquiétait vraiment pour la pérennité du site. Après dix jours de grève, l'équilibre commençait à être en danger. » D'autant que des dissensions internes étaient aussi en train d'émerger. La CGT, qui avait d'abord refusé de signer, a fini par accepter après que les trois autres syndicats (FO, CFDT et CGC) se sont rétractés au nom du « tous ensemble ou pas ».
Ce n'est pas la première fois qu'un mouvement social secoue le premier employeur privé du bassin sanclaudien. Que ce soit du temps de l'actionnariat familial, des fonds de pension, ou même depuis que l'entreprise a été reprise par le Groupe Arche en juin 2007. Le mouvement lancé mercredi 18 novembre avait ceci de particulier, qu'il a été dans un premier temps initié par des salariés hors organisations syndicales. Un ras-le-bol suscité par des conditions de travail dégradées. Auquel se sont greffées des revendications salariales, une augmentation d'un euro par heure, que la direction jugeait surréaliste.
Il a fallu la médiation des services de l'État, pour assurer une médiation entre les deux parties. François Fouquart, le directeur départemental du travail s'est rendu une première fois sur les lieux jeudi 19 novembre, jusqu'à minuit, il y est retourné avant-hier toute la journée. Le maire, Francis Lahaut, s'est également chargé de faire le lien entre les différentes parties. Durant dix jours, des piquets de grève se sont tenus à l'entrée des deux sites de l'entreprise, sur la zone industrielle, et à Etables. La production était quasiment à l'arrêt complet.
Les ouvriers ont donc repris le travail à 5 heures du matin. Le protocole garantit qu'il n'y aura pas de chômage partiel en 2010 (mais un plan de formation), des avancées sur les revendications d'amélioration des conditions de travail (remise en état de chariots élévateurs, stock de chaussures dans les pointures courantes, réparation des fuites du toit de l'usine, remplacement de l'éclairage, réparation des portes et progrès dans le nettoyage des locaux).
Sur le plan des salaires, les salariés n'ont pas pu obtenir les un euro par heure d'augmentation qu'ils réclamaient ; mais 15 centimes (20 euros par mois) semblent gagnés, en attendant les négociations de février prochain. Chaque salarié ayant chômé se verra attribué une compensation financière de 200 euros net par personne. « On n'a quand même pas eu ce qu'on voulait complètement, mais on est satisfaits à 80 % » commentent les représentants des quatre organisations syndicales.
« Je suis très heureuse de vous retrouver tous pour signer ce protocole de fin de grève, a déclaré la Préfète Joëlle Le Mouël. Merci à tous les acteurs de ce partenariat. L'État sera présent à la fois au côté de la direction et des salariés pour que cette convention arrive à son terme ; il sera le garant de son bon déroulement. L'État continuera à être au cœur de la médiation. » La Préfète a également annoncé la mise en place (et c'est une mesure assez exceptionnelle) la mise en place d'un comité de pilotage au sein de l'entreprise. Assuré par le directeur et l'inspectrice du travail, ce comité sera officiellement installé, sur place, par la Préfète le 15 janvier prochain.
Le Pays.fr 24.11.09
Les salariés de l'équipementier automobile américain Delphi Strasbourg, inquiets pour leur avenir alors que le site doit être prochainement cédé, ont entamé mardi une grève «spontanée», a-t-on appris de source syndicale et auprès de la direction.Ce mouvement «illimité» concerne «l'ensemble des personnels d'ateliers», soit environ 250 personnes sur les 330 que compte le site. Elles ont décidé mardi à 08H30 de cesser le travail et la production serait arrêtée, a indiqué Alexandre Krauffel, secrétaire CFTC (majoritaire) du comité d'établissement.
Une chargée de communication de Delphi France a confirmé ce mouvement sans toutefois communiquer le nombre de grévistes. Selon elle, les clients continueraient à
être approvisionnés. Selon M. Krauffel, les salariés sont inquiets pour leur avenir alors que Delphi a confirmé début octobre son intention de se séparer de son site strasbourgeois et des 70
salariés de la division «équipements de direction» au siège français de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).
Les deux entités seraient regroupées «d'ici le 1er février 2010 au sein de la société Steering France SAS» en vue de retrouver un repreneur, selon le syndicaliste.
Les grévistes redoutent que les garanties négociées en 2005 avec Delphi en cas de plan social (prime supra légale de 55.000 euros en cas de licenciements, reclassement...) ne soient plus respectées lorsqu'ils en seront séparés, a expliqué M. Krauffel.
Selon la chargée de communication de Delphi France, des «garanties écrites» sur ces points ont été apportées lundi aux organisations syndicales lors d'un comité central d'entreprise (CCE).
La tentative de céder les deux sites à General Motors a échoué fin septembre, le constructeur américain ayant refusé de les inclure dans sa reprise de la branche mondiale «équipements de direction» de Delphi.
Delphi était sorti début octobre du régime de protection sur les faillites (chapitre 11 de la loi américaine), entraînant la reprise du reste de la division «équipements de direction» par General Motors.
Le périmètre du «nouveau Delphi», détenu par ses créanciers, englobe tous les autres sites français employant 3.500 salariés, dont les usines de Blois (Loir-et-Cher), La Rochelle (Charente-Maritime), Donchery (Ardennes) et Saint-Aubin (Ille-et-Vilaine).
L’Usine nouvelle 25 novembre 2009
Les salariés de l'usine Delphi de Strasbourg étaient en grève mercredi, pour le deuxième jour consécutif. Le mouvement serait suivi par 90 % des 330 salariés du site spécialisé dans les
pompes de direction hydrauliques pour l'automobile, selon Alexandre Krauffel, secrétaire CFDT du comité d'entreprise. Une porte-parole de Delphi France a confirmé la poursuite de ce mouvement,
sans donner de précisions sur le nombre de grévistes.
Cette grève fait suite aux décisions de General Motors, qui a repris les activités d'équipements de direction de Delphi en laissant de côté l'usine de Strasbourg et 70 salariés du siège de Delphi
France, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). « En février 2010, nous allons être transférés dans une entité juridique indépendante de Delphi, Steering France SAS, qui sera rattachée à DPH,
la holding regroupant les anciens actifs à vendre de Delphi. Pour nous, DPH est un centre de soins palliatifs pour usines en fin de vie », détaille Alexandre Krauffel.
Les grévistes redoutent que « Delphi se désengage d'un éventuel plan social, alors qu'un accord de méthode valable jusqu'à fin 2011 prévoit les conditions de reclassement et les indemnités
extra-légales » des salariés. « On revendique que GM, DPH et Delphi garantissent leur soutien financier quoi qu'il arrive », poursuit le syndicaliste.
La porte-parole de la direction indique que « des garanties écrites ont été données sur les craintes qui font l'objet de la grève ». « C'est pour le moment une simple lettre que n'importe qui
aurait pu écrire, sans aucune valeur juridique », rétorque Alexandre Krauffel.
L'usine Delphi de Strasbourg, dont les pompes de direction hydrauliques sont en fin de vie, cherche un repreneur. Les syndicats redoutent une fermeture fin 2010 si l'opération échoue, et ils n'excluent pas l'éventualité d'un plan social à plus court terme.
De notre correspondant en Alsace, Thomas Calinon
Continental : grève illimitée à Sarreguemines
AFP 27.11.09
Les salariés de l'usine Continental de Sarreguemines ont entamé une grève illimitée pour protester contre un projet de la direction qui voudrait les faire travailler plus pour le même salaire,
ont indiqué les syndicats dimanche.
Le mouvement a débuté vendredi et samedi avec des débrayages des équipes du week-end. L'usine s'est retrouvée entièrement bloquée samedi soir à 18H00.
"Notre action s'est poursuivie toute la journée dimanche et un préavis de grève illimitée a été déposé", a déclaré Didier Rausch, délégué syndical CFDT.
"L'usine est bloquée et personne de la direction ne s'est déplacé", a-t-il ajouté. "Il y a un piquet de grève devant l'usine avec un sacré foyer. Des gens des équipes de semaine, comme moi, sont venus soutenir ceux du week-end et on est à peu près 300 personnes devant l'usine".
Les salariés protestent contre un projet de changement d'organisation que souhaite instaurer la direction. "Il faudrait qu'on travaille 314 heures de plus par an pour le même salaire pour les
équipes de week-end, et 135 heures de plus pour les équipes de semaine", avait expliqué samedi Jean-Luc Niederlender, du syndicat CFDT.
Environ 1.300 personnes travaillent dans cette unité de production de Sarreguemines, dont 250 pour les équipes de week-end, selon M. Niederlender.
"On veut essayer d'être entendus pour faire abandonner ce projet : ce n'est pas acceptable pour les salariés de travailler plus pour gagner autant", avait-il ajouté.
"On nous met en concurrence avec nos collègues allemands et si on refuse leurs propositions ils menacent de ne plus faire aucun investissement dans notre usine", avait encore déclaré M.
Niederlender.
Mardi avait été entériné le principe de la fermeture de l'usine Continental de Clairoix, dans l'Oise (1.120 salariés), qui clôturera ses portes début 2010.
Préface
1)-Analyse à l' échelle mondiale de la lutte de classe dans l' industrie automobile depuis 1870 (Traduction et extraits du livre de Beverly J. Silver)
Les mouvements ouvriers et la mobilité du capital
2)- Articles d' Echanges sur le mouvement ouvrier du secteur.
Volkswagen baisse les salaires à Sao Paulo 100/2002
Après la grève de la métallurgie dans l’ex-Allemagne de l’est 106/2003 p22
Grève sauvage chez OPEL (Echanges n° 112 (printemps 2005).
(Echanges n°119 (hiver 2006-2007) La faillite de Delphi, une attaque en règle
(Echanges n° 119 hiver 2006-2007) Automobile : huit constructeurs chinois prêts à exporter
Exacerbation de la concurrence dans le secteur automobile mondial
(Echanges n°119, 2005-2006)
120/2007 Chez PSA à Aulnay : des questions pour une grève
120/2007 Corée : Sur
la grève de 2006-2007 de Hyundai Motor Company (HMC) à Ulsan
124/2008 Chez Peugeot, en juin 1968, une insurrection ouvrière peu connue
125/2008 Quatre-vingt-sept jours de grève chez American Axle Manufacturing
Corée du sud-La défaite de la grève de Ssangyong Motors