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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 12:43

http://www.temoignages.re/souleveme...

Soulèvement populaire à Mayotte : Jeunes Réunionnais, refusez de tirer sur les jeunes Mahorais.

mardi 11 octobre 2011

Ils étaient nombreux ceux qui ont salué positivement les révoltes des jeunes en Tunisie, Egypte, Yémen, Syrie… Parmi eux, il y avait le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui poussa le soutien aux manifestants libyens jusqu’à utiliser les forces armées françaises contre le pouvoir en place. De manière générique, ils appellent cette effervescence populaire « le printemps arabe ». Cet encouragement n’est pas sans répercussion.

Les jeunes de Mayotte manifestent depuis 2 semaines contre la vie chère et pour plus d’emplois. Ils dénoncent les circuits de distribution des marchandises qui conduisent à l’affichage des prix exorbitants. Ils comparent les prix par rapport à La Réunion et en France. Ils demandent la transparence sur les prix et le versement de revenus sociaux pour permettre à la population de faire face aux besoins quotidiens.

Le gouvernement et Nicolas Sarkozy sont pris au piège de leur propre jeu médiatique. Maintenant, ils ont commencé par dénoncer les manifestants et ils ont envoyé les forces de répressions pour mâter les rebelles. Les moyens militaires sont venus de France et de La Réunion. L’Histoire se répète : La Réunion est utilisée comme base de fournitures de moyens militaires à l’encontre des jeunes Mahorais. Cela nous ramène à 1947, lorsque notre île a servi de réservoir militaire et de support logistique pour écraser une manifestation malgache qui s’est conclue par 100.000 morts et 5000 arrestations. Certains manifestants furent même condamnés à mort.

Le gouvernement aura beaucoup de mal à expliquer qu’on dépense des centaines de millions pour accompagner la révolte dans les pays arabes et qu’on réprime celle de Mayotte. Il est urgent de donner satisfaction aux manifestants dont les revendications sont tout à fait légitimes. La Réunion ne doit pas servir de base arrière à la répression. Les jeunes Réunionnais ne doivent pas être utilisés pour tirer sur les jeunes Mahorais et servir des intérêts réactionnaires de Nicolas Sarkozy, un Président de la République totalement inconséquent.

J.B.

http://www.temoignages.re/situation-explosive-a-mayotte,52486.html

JPEG - 55.4 ko
La situation s’est tendue hier en fin de matinée à proximité de la commune de Chirongui.

(...)

Sur tous les carrefours de la route menant à Majicavo, gendarmes et policiers avaient pris position. « Regardez, ils sont là à nous guetter comme si on était des voleurs ou des assassins. On a juste faim. Si la France ne peut pas comprendre cela, c’est très triste » s’insurge Monsieur Mohamed. La soixantaine déjà très largement entamée, il marche en tête du cortège, en s’appuyant sur une canne.

La grande surface était en fait fermée. Certains manifestants ont symboliquement brûlé quelques poubelles avant de reprendre le chemin inverse en direction de Mamoudzou. Les grévistes, qui tôt ce lundi matin ont fait fermer les rares commerces et bureaux du centre-ville ouverts, ne semblent pas sentir la fatigue. « Vous savez, lorsque l’on est sûr d’avoir raison, cela vous donne des ailes », explique Fatouma, une mère de famille.

En début d’après-midi, alors que la tension semblait retomber, la situation s’est de nouveau tendue. Les manifestants ont enflammé une barricade dans le quartier de Kaweni, à l’entrée de Mamoudzou. Les gardes mobiles ont commencé à les repousser en tirant des grenades lacrymogènes. Quelques galets ont alors volé. Deux hommes qui se trouvaient en bordure du cortège des manifestants ont été interpellés de manière très musclée par les gendarmes. Une jeune femme qui cherchait à regagner son domicile, fortement incommodée par les gaz, a fait un malaise en pleine rue. « Vous êtes des assassins », a-t-elle crié aux gendarmes.

Peu de temps après, alors que les manifestants étaient repoussés jusqu’à la place du marché où ils se réunissent maintenant tous les jours depuis 3 semaines, de nouvelles grenades ont été tirées par les forces de l’ordre. La tension était alors à son comble.

Les derniers heurts ont eu lieu à la tombée de la nuit dans le centre-ville de Mamoudzou. Les policiers ont voulu interpeller deux jeunes garçons soupçonnés d’avoir jeté des pierres en leur direction. Les grévistes ont essayé de s’interposer. Les forces de l’ordre ont une nouvelle fois, tiré des lacrymogènes.

En début de soirée, les manifestants et les forces de l’ordre poursuivaient leur face à face tendu. « Nous ne lâcherons rien tant que nous n’aurons pas satisfaction. Demain, les gens seront encore plus énervés, les choses vont être pires qu’aujourd’hui » prévient un manifestant.

À noter que la réunion de concertation de ce lundi matin entre le préfet, Thomas Degos, et l’intersyndicale n’a rien donné. « Nous sommes déçus même si nous ne nous attendions pas à grand-chose. Le préfet a juste pris note une nouvelle fois de nos revendications. Il n’y a rien eu de plus » a commenté Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT Mayotte, à l’issue de la rencontre avec le représentant de l’État. « Il faut absolument que l’État admette que les Mahorais en ont plus qu’assez d’être traité comme ils le sont », a ajouté le syndicaliste. Élargissant son propos, il ajoutait : « Le problème ne se limite pas à faire baisser le prix des ailes de poulet. C’est un véritable changement de société que nous voulons. Nous en avons assez d’un système dominant en place, nous voulons être les maîtres de notre propre développement. Les Mahorais doivent être maîtres chez eux ».

Un discours qui est sans doute un tournant dans le mouvement revendicatif des Mahorais contre la vie chère.

Mahdia Benhamla à Mayotte pour www.ipreunion.com

"Continuons à faire pression sur les grandes surfaces. Qu’aucun ne réussisse à ouvrir ses portes. En cas de disette, on se nourrira à l’ancienne". Cela reviendrait à consommer des noix de cocos, des bananes, du manioc, du fruit à pain, des tomates... "


Vie chère - Mayotte à l’heure d’un choix de société
François Macone

http://www.mayottehebdo.com/201110109604/vie-chere


13 ème jour de grève sous haute tension à Mayotte
http://www.linfo.re/-Societe-/13-em...

Lundi 10 octobre 2011

Ce lundi, les grévistes entrent dans leur troisième semaine de mobilisation contre la vie chère. La situation reste extrêmement tendue. La circulation reste très compliquée sur l’île, où les employés travaillant sur la barge entre Petite Terre et Grande Terre n’ont toujours pas repris le travail.

Ce matin, le rendez-vous a été donné pour une nouvelle manifestation après l’échec des négociations samedi. Mais une rumeur circulant sur le fait que des immigrés d’origine comorienne devait être régularisé a modifié le programme de la manifestation. Les grévistes se sont retrouvés devant les grilles de la préfecture, demandant la fermeture du service régularisation. "C’est irrespectueux !" estime cette manifestante. Des doléances bien éloignées des revendications initiales portant sur le coût de la vie. Mais en ce 13 ème jour de grève, d’autres éléments, signes d’un profond malaise social, brouillent le débat.

Bloqués par les forces de l’ordre, les manifestants ont fini par se disperser. Les magasins ouverts sont pillés. Pour l’Intersyndicale, les commerçants ouvrant leurs portes sont "irresponsables". Parlant d’une même voix, les syndicats ont également appelé à poursuivre la grève jusqu’à jeudi, estimant que le préfet Thomas Degos cherche à gagner du temps. Ils ont également appelé les chefs d’entreprise à donner des jours de chômage technique ou de congés annuels pour qu’ils se joignent au mouvement. Manifestants, leaders syndicaux et politiques pointent quant à eux du doigt la forte présence policière qui ne ferait qu’amplifier les tensions.

(...)

Source : http://mayotte.la1ere.fr/infos/actu...

"En première ligne des affrontements, de jeunes Comoriens, arrivés illégalement sur l’île et dont les parents ont été reconduits à la frontière. Livrés à eux-mêmes, complètement exclus de la société, ils laissent éclater leur frustration lors des manifestations."

Dernière minute ! (13h20 heure de Paris)

Entre 400 à 500 personnes manifestent actuellement à Kaweni. Elles ont été repoussées par les forces de l’ordre. Une partie de la foule se dirige vers le tribunal pour aller assister à la comparution immédiate de manifestants arrêtés la semaine dernière, alors qu’une autre partie a pris la direction de Mamoudzou.


http://lci.tf1.fr/economie/conjonct...

La tension à Mayotte, qui a abouti à un quasi-blocage des deux îles (Petite-Terre et Grande-Terre) composant le 101e département français, dure depuis deux semaines déjà. Sans signe annonciateur d’une sortie de crise. Les barrages érigés sur les principaux axes ont été levés, la circulation est de nouveau possible, mais les forces de l’ordre doivent faire la chasse aux blocages ponctuels qui réapparaissent çà et là ; et surtout, les commerces restent pour la plupart fermés. Pour le préfet Thomas Degos, joint par TF1 News, qui multiplie les rencontres entre, d’une part, les délégués du collectif représentant les protestataires, et d’autre part, les membres du Medef, de la grande distribution et des chambres consulaires, ce lundi marque une nette décrue dans les violences. "Malgré quelques échauffourées du côté de Kaweni avec, non pas des manifestants, mais des éléments extérieurs qui voulaient entrer dans la zone commerciale".

La semaine dernière, les journées de jeudi et vendredi avaient été marquées par des jets de cocktails Molotov sur les forces de l’ordre et par deux blessés parmi les manifestants. "L’un est hors de danger et doit subir des examens à la Réunion", raconte le préfet ; "l’autre - un jeune garçon, et non une fillette, comme ce qui avait été dit - a été gravement blessé à l’oeil par le tir de flashball d’un gendarme qui voulait se dégager alors qu’il avait été encerclé par la foule avec deux collègues, et qui vient d’être mis en examen." Des internautes qui avaient joint TF1 News depuis Mayotte évoquaient des pillages de supermarchés, des commerces fermés sous la menace de représailles, des familles bloquées chez elles sans pouvoir s’approvisionner. L’un d’eux n’hésitait pas à parler de "chasse aux Blancs".

(...)


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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 21:33
Une enveloppe d’1,3 milliard d’euros pour les syndicats et
Comité technique du 20 Octobre

>
>
http://www.acteurspublics.com/article/29-09-11/une-enveloppe-d-
1-3-milliard-d-euros-pour-les-syndicats



>
Une enveloppe d’1,3 milliard d’euros pour les syndicats


François Sauvadet a présenté, le 29 septembre, son projet de réforme
des moyens

alloués aux syndicats. L’enveloppe globale devrait approcher
1,3 milliard d’euros

pour l’ensemble de la fonction publique. Les syndicats saluent des avancées,
mais
demandent “des précisions”.

>
Alors que se profilent les élections professionnelles du 20 octobre, le ministre de
la Fonction publique, François Sauvadet, a présenté le 29 septembre aux
organisations syndicales son projet de réforme de leurs droits et de leurs
moyens.

La réforme modifiera les critères de répartition, jugés “trop opaques” par le
ministère, même s’ils sont “indispensables au bon fonctionnement du dialogue
social”. Les textes n’ont pas été dépoussiérés depuis près de trente ans.

Le ministère précise que les moyens alloués aux syndicats pourraient
représenter 250
euros par an et par agent, soit une enveloppe
d’1,3 milliard d’euros rapportés à

l’ensemble de la fonction publique. Un chiffre qui doit toutefois être confirmé.
Et

la clé de répartition a été fixée : 50 % en fonction des voix et 50 % en
fonction
des sièges obtenus aux élections.

La réforme tient compte de la nouvelle donne du scrutin du 20 octobre,
organisé pour
la première fois dans les fonctions publiques d’État et
territoriale, scrutin qui

permettra pour la première fois aux agents titulaires comme aux contractuels
d’élire

directement leurs représentants aux comités techniques, instances centrales de
négociation.

Obligation de certification des comptes

François Sauvadet a également annoncé la création d’un poste de médiateur
du

dialogue social commun aux trois fonctions publiques, chargé d’examiner “les
conditions concrètes d’exercice des droits et moyens syndicaux”.
Autre nouveauté :

l’inscription dans le projet de loi sur la lutte contre la précarité dans la
fonction publique, qui sera examiné par le Parlement à l’automne,
d’une “obligation

de certification des comptes” pour les syndicats, ce qu’ils n’étaient pas tenus
de
faire jusqu’à présent.

“Cette réforme préserve le dialogue social, réagit Anne Baltazar (FO Fonction
publique). Nos droits ne seront pas dégradés. Mais certaines questions
doivent être

précisées, comme les barèmes d’attribution.” FO n’avait pas signé les accords
de

Bercy de juin 2008, qui prévoyaient la rénovation des droits et des moyens
des

syndicats. “Nous saluons certaines avancées, souligne de son côté Brigitte
Jumel

(CFDT). Le ministre a été à l’écoute, même si nous ne sommes pas satisfaits
à 100
%.”

La réforme sera présentée devant les trois conseils supérieurs de la fonction
publique avant de se traduire par des décrets “d’ici la fin de l’année”, selon le
ministère.

Sylvain Henry




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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 08:37
Aucune affiche à Valence avec des revendication pour mobiliser pour cette
journéedu 11 octobre
. Ne nous laissonbs pas déboorder par les électoralistes
soit alternatifs rouge et vert soit NPA

*Et ils sont où les syndicats?*

> Le communiqué était prêt. Autour de la table, tout le monde s'était
levé pour siroter un petit noir bienvenu après plusieurs heures de
discussion. Pourtant, le 15 septembre, les organisations de salariés ne
sont pas parvenues à s'accorder sur les modalités d'action de la journée
du 11 octobre, qui sera la première grande journée sociale de la
rentrée. Divisés sur l'opportunité d'appeler à des /«grèves» /et
des/«arrêts de travail»/, les syndicats avaient abouti à un texte
imprécis, appelant à des/«modalités d'action les meilleures possibles»/.
Tout le monde, sauf Solidaires, était prêt à signer. Mais /in extremis/,
la CGT a retiré sa signature./«On a estimé qu'on ne pouvait pas y aller
/a minima/»/, explique Nadine Prigent, la négociatrice CGT. En fait,
c'est la direction de la centrale qui a posé son veto: pas question de
laisser à Solidaires le monopole de la radicalité.

> Résultat: pas de communiqué commun, un 11 octobre
qui s'annonce peu

suivi, et des divisions profondes étalées au grand jour. Triste bilan!
Unies dans le conflit sur les retraites, les organisations n'ont cessé
depuis de diverger. Alors que le chômage augmente et que la crise
perdure, les syndicats semblent incapables d'y proposer ensemble des
remèdes.

> Divisés, leurs leaders sont moins audibles. La pré-campagne
présidentielle qui capte une bonne partie de l'attention médiatique et
éloigne en partie le projecteur des leaders syndicaux y est sans doute
pour quelque chose. Mais ils paient aussi leur absence d'unité. Marcel
Grignard de la CFDT l'admet: /«Il y a entre nous des divergences
d'analyses profondes sur les raisons de la crise, la manière d'en sortir
et les stratégies d'action.»/ Autrement dit: à peu près sur tout.

> L'unité d'action affichée lors du (long) conflit sur les retraites de
l'automne dernier appartient bel et bien au passé./«Les syndicats
étaient très divisés sur les propositions au moment des retraites mais
ils avaient alors un mot d'ordre unique: le rejet de la réforme/,
explique Jean-Marie Pernot, chercheur à l'Ires
<http://www.ires-fr.org/index.php> (Institut de recherches économiques
et sociales)./Cette fois, il n'y a pas d'initiative du gouvernement à
laquelle ils peuvent accrocher un mouvement.»/ L'intersyndicale, qui a
compté jusqu'à huit organisations lors du conflit sur les retraites,
n'en réunit plus que cinq -- Force ouvrière, la CFE-CGC et la CFTC n'y
mettent plus les pieds.

> Surtout, le contexte social n'est pas facile, poursuit Pernot. /«On
observe dans toute l'Europe un abattement généralisé. Le niveau des
espérances est aussi bas que le chômage est élevé. Difficile de
mobiliser les gens .» /D'autant que si beaucoup de Français sont
descendus dans la rue l'automne dernier, la mobilisation s'est soldée
par un échec, le gouvernement n'ayant pas cédé d'un pouce./«L'épisode
continue de marquer les syndicats»/, estime Guy Groux
<http://www.cevipof.com/fr/l-equipe/les-chercheurs/chercheurs/bdd/equipe/15>,
du Centre d'étude de la vie politique française de Sciences-Po Paris
(Cevipof).

Si les organisations s'accordent sur le diagnostic (une grande
morosité), ils s'opposent franchement sur la stratégie à adopter en
cette rentrée sociale. Un débat évidemment troublé par l'approche de
l'élection présidentielle. Les plus modérés comme la CFDT ou l'Unsa
parient clairement sur une alternance en 2012, et songent à l'étape
d'après. /«Il n'y a pas de poussée sociale,/ estime Jean Grosset, numéro
deux de l'Unsa et soutien déclaré de François Hollande, comme une bonne
partie de la direction de l'Unsa. /Le mécontentement est très fort, mais
une grande partie des gens pensent que ça va se régler dans les urnes.»/
La CFDT continue d'afficher une neutralité politique, mais /«elle
prépare déjà les dossiers pour l'après-présidentielle/» en pariant sur
une victoire de la gauche, analyse Jean-Marie Pernot. Un /timing
/contesté par les autres organisations:/«L'intersyndicale est en deçà de
la situation sociale. Il n'y a pas de mobilisation à la hauteur des
enjeux»/, rétorque Annick Coupé, porte-parole de Solidaires./«On
continue à penser que même s'il y a des élections, il faut être très
offensif dès cette rentrée»/, renchérit Nadine Prigent (CGT).

> /«On continue d'être ensemble, ça compte quand même»/, plaide
Bernadette Groison de la FSU, revigorée par le relatif succès de la
journée de mobilisation dans l'éducation nationale du 27 septembre.

> De fait, les organisations continuent de se voir régulièrement. Mais
à quoi bon? Les syndicats n'arrivent même pas à se mettre d'accord sur
autre chose que des banalités et/ou des grands principes. Le dernier
communiqué de l'intersyndicale, en date du 1er septembre
<http://www.unsa.org/?communique-commun-UNSA-CFDT-CGT.html>, appelle
ainsi à une /«politique visant une autre répartition des richesses et
favorisant le développement économique et social»/, des /«réformes
structurelles importantes comme une réforme globale de la fiscalité
(...), une politique industrielle coordonnée au niveau européen, des
services publics de qualité»/, et des/«mesures urgentes» /comme
l'abandon de la hausse des tarifs des mutuelles, la suppression des
exonérations sur heures supplémentaires, une taxe sur les transactions
financières, l'emploi et le pouvoir d'achat. Pas franchement
transcendant, reconnaissent plusieurs dirigeants. L'intersyndicale n'a
même pas réussi à actualiser la plateforme de revendications communes
élaborée en janvier... 2009, en pleine tempête financière! (cliquer ici
pour afficher la déclaration du 5 janvier, signée alors par huit
syndicats).


«Il n'y a jamais eu autant de dialogue entre les syndicats depuis
l'après-guerre mais la désunion reste totale sur les propositions. Il
n'y a guère de programme commun»/, relève Guy Groux, du Cevipof. En
matière de salaires ou de pouvoir d'achat, les positions divergent
sensiblement./«Il n'est pas illusoire dans la période actuelle de parler
salaires et pouvoir d'achat»/, explique Nadine Prigent, qui rappelle que
la CGT plaide pour un Smic à 1700 euros, proposition reprise dans le
programme du Front de gauche -- il promet le Smic à 1700 euros au cours
de la législature. /«La relance keynésienne classique ne marchera pas/,
rétorque Marcel Grignard pour la CFDT./Il//faut d'abord investir dans
l'avenir. L'augmentation générale des salaires ne réglera pas la crise.
Quant au Smic à 1700 euros, personne ne descendra dans la rue pour ça!»/
Et, depuis cet été, le débat sur la dette et l'austérité a encore un peu
plus pourri l'ambiance.

Faute de consensus, chacun est donc tenté de jouer sa propre
partition. D'autant plus que les organisations sont en pleine campagne.
Le 20 octobre, plus de 3 millions de fonctionnaires de l'Etat et des
hôpitaux vont élire leurs représentants dans les organismes paritaires
de la fonction publique. /«Le fait d'être élu aux commissions
administratives paritaires et aux comités techniques permet de
participer à un nombre considérable d'instances de concertation et de
négociation»/, souligne Antoine Delblond, professeur de droit public à
l'université de Nantes
<http://editions.larcier.com/auteurs/33188/antoine-delblond.html>. Pour
les syndicats, dont la base militante reste la fonction publique,
l'enjeu financier est crucial. Car les élus mis à disposition par les
administrations pour exercer leurs fonctions syndicales constituent
souvent le /«squelette»/ des unions locales ou départementales, rappelle
Jean-Marie Pernot.

> Enfin, ces élections sont les premières depuis la réforme de la
représentativité de 2008, désormais mesurée sur l'audience réelle des
syndicats./«Il s'agit d'un test important»/, admet Jean Grosset (Unsa).

> Du coup, chacun est tenté d'afficher sa différence. Le secrétaire
général de la CFDT, François Chérèque, multiplie les déplacements en
province sur le thème des conditions de travail dans la fonction
publique, questions largement abordées dans l'ouvrage
<http://www.mediapart.fr/> qu'il vient de faire paraître. Il s'aventure
aussi sur des terrains bien plus politiques, comme les affaires ou
l'attentat de Karachi
<http://social.blog.lemonde.fr/2011/09/26/le-coup-de-sang-de-francois-chereque/>
-- certaines des victimes étaient des adhérents CFDT, le syndicat s'est
même porté partie civile dans cette affaire.

> Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, multiplie lui
aussi les déplacements. Mais il se fait très discret dans les médias, et
sa stratégie déroute./«La CGT semble en panne, sans cap précis»/,
analyse Jean-Marie Pernot. L'organisation, que ses partenaires de
l'intersyndicale avouent ne plus comprendre, semble s'être repliée dans
une logique contestataire ces derniers mois, tout en donnant le change
pour ne pas couper les ponts avec la CFDT. Quant aux organisations
extérieures à l'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC et dans une moindre mesure
FO), elles semblent désormais davantage préoccupées par leur survie.

> Journée du 11 où la mobilisation s'annonce difficile faute de mot
d'ordre commun, élections du 20, puis vacances scolaires : /«On est
plutôt dans un schéma où jusqu'à mi-novembre, il risque de ne pas se
passer grand-chose»/, déplore Annick Coupé de Solidaires./«Sauf à
espérer un départ dans un secteur en particulier...»/

> /Mathieu Magnaudeix/

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 06:40
La « révolte des tentes » en Israël peut-elle être comparée aux processus révolutionnaires qui traversent le monde arabe ? Boulevard Rothschild à Tel-Aviv (rebaptisé place Tahrir), on pouvait lire le panneau : « Nétanyahou, Moubarak t’attend » (au tribunal bien sûr).

 


La justice et l’égalité pour qui ? 

Mais Israël n’est pas l’Egypte. Ce n’est pas un pays comme les autres. C’est un morceau d’Occident implanté au Proche-Orient. Cette société est fondée sur la colonisation, l’occupation et l’apartheid. Entre Méditerranée et Jourdain, il y a 5,5 millions de Juifs israéliens et 5,5 millions de Palestiniens. Le niveau de vie d’un Israélien moyen n’a rien à voir avec celui d’un Palestinien (50% de la population sous le seuil de pauvreté pour les Palestiniens ayant la nationalité israélienne, beaucoup plus en Cisjordanie et une misère généralisée dans les camps de réfugiés et à Gaza). La révolte de la classe moyenne israélienne ne remet pas en cause le sionisme qui est à la fois une théorie de la séparation (Les Juifs ne pourraient pas vivre avec les autres) et un colonialisme visant à expulser le peuple autochtone. Un opprimé ne peut pas se libérer s’il reste oppresseur. Même le syndicalisme israélien est perverti : la Histadrouth est un syndicat patron qui défend statutairement le « travail juif » et elle est intégrée à l’appareil d’un Etat qu’elle a contribué à fonder. 
Omar Barghouti qui est un des porte-parole de l’appel palestinien au BDS (boycott, désinvestissement, sanctions contre l’Etat d’Israël) a donné une interview dans laquelle il est très sévère sur ce mouvement « des tentes » (de la classe moyenne) qu’il qualifie de lutte pour le maintien des privilèges coloniaux de la population juive d’Israël. Il rappelle d’ailleurs un précédent qui s’était déroulé dans l’Afrique du Sud de l’apartheid dans les années 80 où la population blanche avait manifesté pour plus de « justice sociale ».

Fractures dans l’idéologie dominante ? 

Le sionisme dans lequel toute la population israélienne a été élevée a besoin en permanence de tension et de guerres. Dès qu’on oublie cette tension permanente entretenue, les fractures apparaissent. L’ « Etat juif » est terriblement raciste et inégalitaire. Le racisme ne touche pas que les Palestiniens, il frappe aussi les travailleurs immigrés, les Falashas, les Juifs venus du monde arabe. 
Comme l’avait dit Ehud Barak, « nous n’avons pas de partenaire pour la paix ». Plus exactement, si le gouvernement israélien en a, il le tuera pour maintenir cette fuite en avant permanente. Quelque part le sionisme et l’ultralibéralisme sont entrés en contradiction. Le libéralisme a détruit de nombreux privilèges que le sionisme avait promis aux Juifs pour mieux les aliéner : une terre, un logement, un travail, une protection sociale. 
En 2003, Vicky Knafo, une mère célibataire de trois enfants, avait marché depuis le Néguev jusqu’à Jérusalem pour protester contre les réductions drastiques des allocations familiales et la misère qui en résultait. Son geste avait eu une immense popularité. Ces revendications ont été noyées dans la guerre du Liban et l’opération « Plomb durci » contre Gaza. 
En 2008, un jeune candidat communiste, refuznik (objecteur) et antisioniste (Dov Khenin) avait eu 35% des voix aux élections municipales de Tel-Aviv. Les jeunes avaient largement voté pour un candidat refuznik et la population « européanisée » avait signifié son aspiration à une vie « normale » sans guerre permanente. Bref une « paix pour nous ». 
Le mouvement des tentes est à rapprocher de cela : dès que la tension artificielle s’estompe, la société israélienne est rattrapée par ses contradictions et par la lutte des classes. Dans cette société où tous les dirigeants politiques sont poursuivis pour viol ou corruption, où la mafia contrôle plusieurs secteurs, la croissance de 5% et les technologies de pointe ne masquent plus la réalité : 60% du budget va à l’armée ou à la colonisation et même la classe moyenne ne peut plus se loger et se soigner décemment. 25% des Israéliens juifs ont moins de 740 euros par mois et une partie de la société ne supporte plus les inégalités.

Une clarification indispensable 

Jusque-là les grandes manifestations en Israël avaient été celles contre Sabra et Chatila dans les années 80, sur l’assassinat de Rabin en 1995 ou pour les colons dans les années 2000. Cette fois-ci, il y a eu moins de ferveur nationaliste. 
Comme dans des manifestations « d’Indigné-e-s » ailleurs dans le monde, on a entendu de tout dans les gigantesques manifestations des grandes villes israéliennes. Certain-e-es ne remettaient rien en cause (ce qui explique la popularité du mouvement) et Nétanyahou leur a aussitôt promis des logements à bas prix à Jérusalem Est ou dans les colonies de Cisjordanie. Dans les manifestations d’Haïfa, il y avait très peu de drapeaux israéliens, mais des drapeaux rouges et des slogans plus clairs : « nous ne sommes pas des marchandises, un autre monde est possible » « révolution », « le peuple exige la justice sociale et un avenir ». Le discours prononcé par la militante féministe Shira Ohayon lors de la manifestation monstre de Tel-Aviv du 6 août opposait la prétendue « sécurité » d’Israël à l’insécurité de celles et ceux qui ne peuvent plus vivre dignement. 
Ce qui va être décisif dans ce mouvement, c’est la recherche de la convergence avec la population palestinienne d’Israël et les anticolonialistes. À Haïfa, la population palestinienne a participé à un des défilés. À Beersheva dans le Néguev, les Bédouins qui luttent depuis des années contre les confiscations de leurs terres et les destructions de leurs villages sont descendus dans la rue. Pour l’instant, la convergence entre le « mouvement des tentes » et les « Palestiniens de 48 » qui vivent en Israël toute une série de discriminations à la possession de la terre, au logement, au travail, à l’éducation est balbutiante. Elle est pourtant décisive sur l’avenir de ce mouvement. À Tel-Aviv, une tente de 1948 « multiculturelle et antiapartheid » s’est installée. Elle a été attaquée par les colons fascistes (pardon pour le pléonasme), mais elle est toujours en place.

Il n’y aura pas de solution juste à la guerre du Proche-Orient dans le cadre du sionisme. Il n’y aura pas de rupture « du front intérieur » et donc de rupture avec le colonialisme en Israël sans qu’une certaine souffrance économique et sociale ne pousse à cette rupture. Il est donc décisif que ce « tous ensemble » né en Israël en juillet 2011 ne se limite pas à la population juive. La lutte des classes doit rejoindre la lutte anticoloniale. Sinon, l’issue est connue d’avance : une nouvelle provocation, une nouvelle guerre dont l’actuelle agression contre Gaza est le signe avant-coureur et une nouvelle « union nationale » pour noyer la révolte sociale.

Alternative libertaire, septembre 2011
 
     
 

 

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 16:21

lu sur article XI.

C’est toujours pareil quand on évoque les gens d’un certain âge - disons : au-dessus de 80 ans. Soit ils sont momifiés dans le souvenir de ce qu’ils ont été - personnages plus ou moins mythiques dont il n’est que peu d’importance qu’ils soient encore intellectuellement alertes. Soit ils ne sont plus : décédés.

Henri Simon s’en fiche, lui : il affiche pas loin de 90 printemps. Et une méchante patate, de celles qui vous poussent à maintenir haut le flambeau de l’engagement et de l’affutage théorique. Son ami Roger Berthier notait en 2002 (en la préface à la réédition d’un texte écrit par Henri Simon dans le numéro 20 de Socialisme ou Barbarie) : « Ce n’est pas rien d’arriver à son quatre-vingt-unième anniversaire en restant droit comme un i. » Quelques années ont passé, le constat reste.

.

Henri Simon nous a reçu un matin chez lui, voilà quelques mois [1]. Un petit appartement, des livres partout, et aussi des brochures en masse - notamment Échanges, bulletin du réseau d’Échanges et Mouvement, animé par Henri Simon. À notre demande, il est revenu sur son parcours, depuis son adhésion à Socialisme ou Barbarie en 1953 jusqu’à son engagement actuel, en passant par sa vision de mai 1968 et sa temporaire proximité avec les Situationnistes - existence marquée par une fidélité jamais démentie à l’idée d’auto-organisation et par une profonde méfiance à l’égard des organisations syndicales ou de parti [2]. Et puis, la conversation a dérivé sur le récent mouvement de protestation contre la réforme des retraites et sur l’un de ses avatars, l’initiative "Bloquons l’économie". C’est finalement ce passage qui est donné à lire ci-dessous.

 [3]
Henri Simon – À propos du Mouvement contre la réforme des retraites

J’ai constaté que toute une marginalité essayait de surfer sur le mouvement de protestation contre la réforme des retraites ; je pense notamment aux initiatives conduites autour du slogan « Bloquons l’économie ». C’était évidemment positif, mais j’ai eu l’impression que ces camarades, s’ils ne se polarisaient plus autour de la notion de parti, lui substituaient une notion proche. Je pense à cette idée qu’en agissant, on peut pousser un mouvement dans une direction précise.
On retrouve ici une situation et un problème qui ont été débattus depuis une éternité, qui restent fondamentalement les mêmes, alors que formes et modalités ont évolué avec l’évolution des productions, des techniques de production et de toute l’organisation de l’appareil d’exploitation.

Ce problème est celui des « minorités agissantes », de ceux que l’on appelait il y a un demi-siècle encore les « avant-gardes ». Je ne veux pas entamer ici une critique de cette notion, ce qui conduirait également à traiter de la question de la « conscience de classe »
À mon avis, ce fut une erreur de penser que, dans un mouvement basé pour l’essentiel sur des manifestations où les participants (plutôt hétérogènes) ne souhaitaient pas aller au-delà d’une pression politique, on pouvait imposer une orientation plus radicale par des slogans plus durs (et pensait-on plus adaptés), voire par des actions violentes ponctuelles très minoritaires et marginales.

Je ne dis pas que la situation actuelle ne recélait pas (et ne recèle pas encore) un fort potentiel de rejet basé sur des réactions individuelles mais aussi sur une perception globale souvent confuse des méfaits du système : il est évident que ce rejet existe. Sauf que ce n’est pas à quelques volontés individuelles ou à de petits groupes (fussent-ils parfaitement motivés et justifiés) d’impulser des orientations et des formes d’action, mais à une conscience collective. Il ne s’agit pas de rêver une révolte, mais de la vivre à plein, dans une situation de lutte partagée par une grande masse des exploités. Quand ça prend, on s’en aperçoit tout de suite : c’est une force globale qui emporte tout et, dans de tels moments, ce ne sont pas forcément les « avant-gardes » auto proclamées qui sont les agents spontanés et méconnus des actions radicales. On en était loin à l’automne 2010.

***

Pour la plus grande partie de ceux – nombreux et constamment nombreux dans pratiquement toute la France – qui manifestèrent, si pour un certain nombre la question des retraites était primordiale, la protestation politique n’était pas tant dirigée contre le gouvernement actuel mais surtout, sans que cela soit clairement exprimé, contre les conséquences présentes d’un système économique en crise, conséquences davantage ressenties comme une menace individuelle que dans une mobilisation autour d’un projet quelconque d’un autre système économique et social. Parmi les « forces agissantes » autour de l’implication de cette masse confuse de manifestants, d’un côté l’ensemble des « corps constitués » politiques et syndicaux, de l’autre les « marginalités politiques et syndicales ».

Au sein de ces « forces agissantes », les unes visant à réprimer le mouvement (ou à l’intégrer, ce qui est la même chose), les autres cherchant à « l’élargir » et à « l’orienter », se tissèrent des tactiques de récupération autour d’intérêts spécifiques qui ont pu conduire à des affrontements.
De ce point de vue, les relations entre le mouvement en lui-même et ces « forces agissantes » ont évolué au cours des cinquante dernières années. On peut faire par exemple un parallèle avec les grèves de mai-juin 1968 . Au début du mouvement, il n’y avait pas de revendications précises. Chacun débrayait tout simplement avec l’impression assez vague que quelque chose était possible : il fallait y aller, sans savoir nécessairement vers quoi. Bien entendu, les organisations syndicales ont très vite canalisé cet espoir diffus, ont posé des revendications sur cet élan. Et ont tout aussi vite fait voter sur des accords d’entreprise la reprise du travail quand le cadre en a été fixé par les accords de Grenelle. L’époque était à l’organisation, il y avait très peu de gens pour affirmer qu’on pouvait s’en passer. D’un côté, les syndicats pouvaient assez aisément encadrer le mouvement (par exemple, en interdisant toutes liaison travailleurs-étudiants ou en consignant les comités d’action hors des entreprises et en pesant d’un poids indéniable pour la fin du conflit) ; de l’autre, ces « exclus » du courant organisationnel central (essentiellement des comités de grèves aux mains des syndicats) se lancèrent dans une floraisons d’organisations « d’avant-garde » trotskystes, maoïstes, et tutti quanti.
Cela renvoie à une autre réalité historique : à cette époque il n’y a pas eu réellement de mouvement autonome en France. A la différence de l’Italie, où il y avait une base, où tout un courant politique est parti d’une réalité – la jonction d’étudiants et d’ouvriers –, où l’autonomie était vraiment puissante, cela s’est limité chez nous à des gens plaquant un idéal sur une réalité n’y correspondant pas et essayant d’impulser – en pure perte – un courant.

Les choses ont depuis évolué dans le bon sens : il y a aujourd’hui beaucoup moins de tenants de l’organisation et des structures préexistantes, mais ils sont encore présents et capables de perturbations. Beaucoup de ceux qui entrent en lutte savent désormais à quoi s’en tenir ; même si cela n’apparaît pas toujours dans des aspects formels, les faits de la lutte eux-mêmes le révèlent. C’est une avancée importante : c’est ainsi que les choses doivent se faire, en fuyant l’organisation, même si cela peut parfois donner lieu à quelques dérives. L’apparition de coordinations dans les années 80, la large ouverture des lieux de grève vers l’extérieur lors des grèves de 1995, les grèves ponctuelles radicales plus ou moins sauvages pour des indemnités de licenciement de 2009 sont autant de marques de cette évolution dans la période récente
Cette tendance se confirme aussi si on se réfère aux années 2008 et 2009, avec ces mouvements très durs et isolés, boîte par boîte, ces dites « séquestrations » ou « mises à sac » de sous-préfecture ou destruction de matériel. Il y a un contraste très frappant entre cette dureté de « petits mouvements », souvent dans l’illégalité, et la mobilisation finalement très pacifique de l’automne 2010, qui n’a à peu près jamais débordé le cadre légal de la manifestation. On était finalement très loin de la détermination perceptible lors du mouvement social de 1995, alors partagée par une bonne partie de l’ensemble des travailleurs.

***

L’existence de ce courant constant « autonome » dans ses différentes formes amène une réflexion autour de ce mouvement de l’automne : je crois que les syndicats avaient très bien compris, au début du mouvement, qu’ils devraient faire face à cette poussée marginale mais plus radicale. S’ils avaient su tirer la leçon des tendances que nous venons d’évoquer (l’apparition de syndicats « différents » comme SUD fait partie d’une telle intégration), le développement de « marginalités radicales » restait pour eux une inconnue. Ils ont pourtant habilement manœuvré pour l’encadrer. C’est toute la fonction des quelques blocages symboliques qui ont tenu un moment, à commencer par les raffineries : ces poches plus dures ont polarisé ce courant des « marginalités ». Et quand ces poches ont repris le travail, tout s’est effondré : il n’y avait plus rien.

Pour revenir à « Bloquons l’économie », ce slogan aussi me pose problème. Il n’y a pas cent mille façons de bloquer l’économie. Si EDF coupe le courant, d’accord : l’économie est bloquée. Si les routiers et les cheminots stoppent tous les flux, d’accord : l’économie est bloquée. Mais quelques centaines de personnes tenant temporairement un carrefour routier ou une gare, ça ne bloque rien du tout. Tu te fais plaisir – je respecte tout à fait ça – mais c’est tout. Surtout que – hors une apparence très radicale – ces actions ne l’étaient guère : face aux flics, ces camarades lâchaient tout de suite l’affaire, évacuaient. C’est un problème : si tu essayes de bloquer quelque chose d’important, la première chose à faire est de tenir et de s’opposer aux flics. C’est essentiel. Mais, pour ce faire, il faut être nombreux et être porteurs d’un certain rapport de forces. Ce qui ne fut nulle part le cas et faute de combattants, à moins d’être suicidaire, le mieux est effectivement de plier bagages.

Le slogan « Bloquons l’économie », à supposer qu’il soit totalement effectif (ce qui n’était même pas le cas pour le blocage des raffineries), peut de toutes façons ne pas être efficace du tout parce que le capital dispose d’autres armes pour contourner les effets du blocage, soit nationalement soit par la solidarité internationale au sein de l’organisation capitaliste.
Il faut rappeler que même en 1968, les fournitures d’électricité et de gaz n’ont jamais été réduites (ce qui supposait un accord - tacite ou pas - avec le pouvoir et un contrôle syndical) et que dans toute la période de pleine grève générale, il n’y a pas eu de pénurie alimentaire. Il y eut bien une temporaire pénurie d’essence, soit ; mais les pouvoirs publics ont réussi à réapprovisionner toutes les pompes pour la Pentecôte 1968, et beaucoup sont partis en week-end, ce qui a largement coupé le mouvement.

Le « blocage des raffineries » de l’automne 2010, qui polarisera les « marginalités » et sous-tendra le slogan et les tentatives sporadiques de « blocage de l’économie », s’avéra finalement presque totalement inefficace parce que le gouvernement et les compagnies pétrolières purent relativement facilement assurer les approvisionnement par des circuits parallèles. Chose que les syndicats connaissaient dès leur mise en œuvre et qu’ils se gardèrent bien de révéler, encore moins pour lancer des « piquets de blocage » vers les points faibles de ces circuits. Ce qui révèle en même temps la faiblesse « logistique » (et peut-être la méconnaissance des réalités économiques) des initiateurs de « Bloquons l’économie », réduits finalement, à l’insu de toute leur bonne volonté et de tout leur activisme, à n’être que les petits soldats des manœuvres syndicales et politiques.

***

Sur le mouvement en général, il faut rappeler que tout est parti d’une revendication politique qui s’inscrivait aussi, à la marge, dans le champ syndical – notamment en ce qu’il était discuté au même moment de la représentativité des organisations. Le mouvement est resté à peu près exclusivement politique. En cela, il m’a fait songer au mouvement de 2006 contre le CPE, avec ces manifs qui s’enchaînaient aussi sans relâche ; les manifs qui se succèdent, c’est normalement fait pour épuiser les gens, mais là ça n’a pas marché. Et ça n’a pas marché parce que cela recoupait un ras-le-bol général, parce que la crise fait ressortir les injustices et que les présentes « classes moyennes », encaissent une bonne part du choc économique. C’est cette partie de la population, ne vivant pas trop mal jusqu’à maintenant, qui ressent le plus la dégradation de ses conditions d’existence. Ce sont elles qui ont été le moteur du mouvement, ce qui explique qu’il n’y ait pas eu réellement de grève, hormis en quelques points très localisés. L’ensemble de ceux qui vivent de leur salaire ne se sont pas sentis concernés par ce mouvement d’où l’absence même d’amorce d’une généralisation des grèves.

Dans ce mouvement contre la réforme des retraites, le fait que la plupart des travailleurs ont toujours défilé sous une bannière syndicale, et non par regroupement de tous les travailleurs d’une même entreprise sous une même bannière éventuellement intersyndicale, signifie beaucoup de choses. À commencer par l’absence d’unité à la base : dans tout profond mouvement social, les travailleurs défilent derrière la bannière de leur entreprise, pas sous celle d’un syndicat, d’un comité de grève ou d’une intersyndicale des sections de l’entreprise. Là, c’était symptomatique d’une réalité : il n’y avait pas de grande masse des prolétaires pour appuyer ce mouvement. Les travailleurs ne se sont pas mobilisés en tant que tels. Il y avait bien une unité au sommet pour l’organisation et le contrôle du mouvement, mais rien d’autre.

***

J’ai évoqué l’utilisation du mouvement par les « forces agissantes » pour tenter de régler les problèmes spécifiques en leur sein. Du côté des forces de répression, le dialogue actuel entre le Medef, le gouvernement et les syndicats autour de la représentativité syndicale et de l’ensemble des garanties sociales (le salaire différé) a permis de surmonter, en quelque sorte, l’épreuve que constituait un mouvement que les méthodes habituelles endiguèrent sans trop de difficultés. Finalement le contrôle social que les syndicats ont pu exercer, notamment sur les « marginalités » syndicales et/ou politiques et/ou avant-gardistes, a permis de faire passer la réforme des retraites (sur laquelle ils n’exprimaient que des désaccords de détail) et a renforcé leur rôle de médiation.

Quant à ces « marginalités » outre leur présence évidente sur l’ensemble du territoire et leur possibilité de mener des actions à l’importance toute relative, leur faiblesse - indépendamment de ce que nous avons pu dire ci-dessus sur la réalité de leur action - vint d’une séparation entre ce qui fut pompeusement baptisé, le plus souvent, « assemblées interpro ». Cette nouvelle mouture des « comités d’action » du passé œuvrait pour une part dans la périphérie syndicale, pour une autre dans ces nombreux groupes informels de résistance. Ceux qui étaient plus ouverts vers la périphérie syndicale pour tenter de s’élargir se trouvèrent englués dans les débats aussi passionnés qu’académiques des organisations patentées de l’ultragauche en mal de recrutement. Les autres, qui souvent ne regroupaient guère de travailleurs, se trouvèrent pris dans un cycle « action-répression » lors de leurs actions ponctuelles pour tenter d’entraîner le mouvement vers des développements radicaux.

On peut se poser maintes autres questions à propos de ce mouvement de l’automne 2010, révélateur de tendances dans la contestation d’un système, tendances qui ne réussissent pas à vraiment s’affirmer mais qui, en raison de leur importance relative, entraînent quand même une grande confusion. D’une certaine façon, on peut s’en féliciter car cela provoque pas mal de débats et un foisonnement de publications.
Parmi ces questions l’une est récurrente : celle de la fin et des moyens. Pour en souligner l’importance dans les faits : le slogan « Bloquons l’économie » peut apparaître comme un moyen mais, sans autre précision quant aux fins, il est aussi une fin en lui-même ; je crois d’ailleurs que l’imprécision quant à cette question reflétait l’imprécision de l’ensemble du mouvement quant à la distinction entre revendications et intentions. À l’opposé, dans les conflits ponctuels plus radicaux de 2009, fins et moyens étaient nettement distincts et la précision de la revendication entraînait une quasi unanimité pour une radicalité dans l’action.

Une autre question pose également débat, et c’est aussi une question récurrente. Pourquoi tous ces courants sont restés séparés les uns des autres sans vraiment influencer le mouvement d’ensemble ? La seule réponse est que, malgré sa force apparente permettant de croire possible un dépassement, la confusion évoquée n’imposait pas d’autre orientation que celle d’un conflit politique, et que le débat qui en découlait prenait forcément la forme de débats idéologiques.

Notes

[1] L’entretien a dormi un temps dans les tiroirs, faute à une certaine paresse jbbienne...

[2] Pour ceux qui ne le connaissent pas, il importe de situer Henri Simon - proche du communisme de conseil même s’il n’aime pas cette étiquette. Adhérent de la CGT dans l’immédiat après-guerre, il en est exclu en 1952, après avoir refusé de s’aligner sur la ligne conciliante prônée par la direction de l’appareil syndical. Il rejoint Socialisme ou Barbarie, alors petit groupuscule (une vingtaine de membres, tout au plus), tenant du communisme de conseil et anti-stalinien ; il y côtoie notamment Cornelius Castoriadis et Claude Lefort. Il quitte Socialisme ou Barbarie suite à des divergences d’organisation, après qu’un afflux d’étudiants opposés à la guerre d’Algérie en a modifié l’équilibre interne. Avec Claude Lefort, il crée alors Informations et Liaisons ouvrières (ILO), dissous en 1962 pour devenir Informations et Correspondances ouvrières (ICO). À nouveau confronté à l’affluence d’une centaine de nouveaux militants, essentiellement étudiants et affichant un radicalisme de façade, Henri Simon n’y retrouve plus ses petits, « la réalité des luttes » ; il abandonne ICO en 1973. Et il participe à la fondation d’Échanges et Mouvement en 1975, réseau international toujours actif, avant de s’exiler en Angleterre de 1977 à 1991. Voilà pour la bio façon Wikipedia.

Pour un entretien mille fois plus complet sur le parcours d’Henri Simon, se reporter à celui publié par l’Émancipation syndicale et pédagogique, notamment repris ICI.

[3] Photo empruntée au Flickr de Jean-Baptiste Lequere et un brin recadrée.

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 07:21

Alors que chaque jour les abus patronaux se multiplient et que pour de nombreux-euses travailleur-euse-s le code du travail et les conventions collectives sont foulées au pied par leur employeurs-euses, leur direction, leur DRH, le Sénat a acté pendant l’été l’instauration d’une taxe de 35 € pour toute personne souhaitant déposer un dossier aux prud’hommes, c’est a dire la juridiction en charge des litiges au travail, le plus souvent entre travailleur-euse-s et patron-e.

Cette mesure n’est pour nous pas exempte d’arrière pensée politique : premièrement, parce qu’elle crée un nouveau frein économique pour les plus précaires qui entrave l’accès à la justice et à la défense des droits contre les nombreux abus du patronat, mais également, parce qu’elle intervient dans un contexte d’austérité ou les abus, déjà fréquents, se multiplient et s’affirment comme nouvelles politique managériale. Ici, la direction cherche à monter des dossier à charge pour faute professionnelles avec l’objectif de licencier plus aisément et dégraisser la masse salariale pour rassurer les actionnaires ; là-bas, on harcèle moralement des syndicalistes pour briser toute résistances face au dernier plan de restructuration. Dans tous les cas, l’accès aux prudhommes pour les travailleur-euse-s et leurs organisations syndicales est nécessaire pour résister à l’arbitraire mit en œuvre dans les entreprises. Il faut lutter pour faire respecter nos droits, acquis par les luttes tout au long du mouvement ouvrier. C’est pour ne plus s’encombrer de ces acquis et affaiblir les capacités de résistance des classes populaires au travail que gouvernement et patronat veulent créer des barrières d’accès économiques aux prudhommes.

Quand plus de la moitié des étudiant-e-s sont contraint-e-s de se salarier pour financer leurs études, et qu’ils sont encore plus nombreu-se-s encore à travailler pendant les vacances universitaires, et quand on connait la précarité des contrats en question, nous ne pouvons que nous opposer fermement a cette mesure inacceptable. Nous, travailleur-euse-s manuel-le-s ou intellectuel-le-s en formations, affirmons que cette attaque ne doit pas rester sans réponse, et que l’ensemble des travailleur-euse-s et leurs organisations doivent la dénoncer et la combattre, en exigeant la gratuite des prudhommes !

A ce titre, la Fédération Syndicale Étudiante a signé et relaye maintenant une pétition qui exige la suppression de la taxe (plus de 4840 signataires à ce jour), et appelons l’ensemble des travailleur-euse-s et leurs organisation a la signer, mais avant tout à s’organiser sur le terrain et dans l’action pour faire reculer cette nouvelle attaque patronale !

Texte de la pétition :

adressée au Premier Ministre, Assemblée Nationale, Sénat :

Nous, travailleuses et travailleurs, salarié(e)s, au chômage ou retraité(e)s, militant(e)s ouvriers, syndiqué(e)s ou non, avons appris qu’en juillet le sénat a voté l’instauration d’une taxe de 35 euros en timbres fiscaux à partir du 1er octobre à chaque fois que l’on dépose un dossier aux prud’hommes. Cette mesure est scandaleuse.

En effet, alors que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts, cette nouvelle taxe repose une fois encore sur les salarié(e)s. Car, même si les prud’hommes peuvent aussi être saisis par les patrons, dans la pratique, c’est presque exclusivement les travailleurs qui saisissent cette juridiction lorsque leurs droits ne sont pas respectés.

En plus, l’instauration de cette taxe sur l’utilisation des conseils des prud’hommes constitue un nouveau moyen pour dissuader les salarié(e)s de défendre leurs droits face aux patrons. Aussi, nous dénonçons l’instauration d’une taxe sur l’utilisation des conseils des prud’hommes.

Les travailleu-euse-s doivent pouvoir utiliser gratuitement la juridiction prud’homale pour faire respecter leurs droits !

pétition disponible a cette adresse : http://www.petitionpublique.fr/Peti...

 

Luttons sans concessions contre toute entraves aux outils de défense pour les travailleur-euse-s !

Contre l’arbitraire et la violence du patronat, contre l’exploitation capitaliste,

Contre la répression et la criminalisation de nos luttes,

Solidarité de classe, organisons-nous !

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 08:28
Mobilisation et opération coup de poing en attendant la décision du tribunal de commerce d'Aubenas.

 

En Ardèche, à Davézieux, les 185 salariés de l'entreprise GPV bloquent depuis lundi matin leur usine. En grève depuis début septembre, ils ont décidé en assemblée générale de se positionner jour et nuit devant les grilles de l'usine pour protéger les stocks et les machines.

 Vidéo

 


Il s'agit aussi de faire pression sur les candidats à la reprise et les actionnaires. L'entreprise GPV, spécialisée dans la fabrication d'enveloppes et d'emballages postaux, est en redressement judicaire depuis juin. Le 27 septembre prochain, le tribunal de commerce d'Aubenas doit choisir le repreneur. Les deux candidats à la reprise sont l'allemand Mayer et l'espagnol Tompla. Deux projets de reprise mais peu d'espoir pour le site ardéchois. Mayer prévoit une fermeture de l'usine de Davézieux, tandis que Tompla y maintiendrait quelques dizaines d'emplois. aujourd'hui les enveloppes risquent de voler dans les rues de Davezieux Les fenwicks sont transformés pour les barbecues l'occupatise mème dans la combativités

 

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 09:19
Les syndicat s'organise contre cette taxemaios la mobilisation des exploités est laissé de côtépar les centrales syndicales.
Cette nouvelle taxe de 35 € a été votée cet été. Elle résulte de la loi de finances rectificatives pour 2011 adoptée fin juillet (loi du 29 juillet 2011, son article 54). Passée inaperçue lors de son adoption, la mesure fait râler les syndicats de salariés qui demandent son abandon. Le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France (Saf) sont tout aussi remontés contre cette mesure.
Entrée en vigueur le 1er octobre
Cette nouvelle taxe concernera toute action en justice introduite à partir du 1er octobre tant par l'employeur que le le salarié (conseil de prud'hommes, Tass, TI, TGI...). Un décret doit définir les modalités d'application.
La CGT exige le retrait pur et simple de cette taxe. Elle vient de lancer une pétition en ce sens. La CGT voit dans cette nouvelle taxe "la volonté du gouvernement de réduire les contentieux liés du travail, et ainsi priver les salariés de la possibilité de faire valoir leurs droits".
Didier Porte, responsable du secteur juridique de FO, partage cet avis : "Ce forfait justice éloigne encore plus les salariés de l'accès à la justice", déplore-t-il. "Un salarié qui voudrait entamer une action en justice contre son employeur qui ne le rémunère pas devrait commencer par payer", souligne la CFDT également hostile à la mesure.

Consulter le conseil supérieur de la prud'homie
Les syndicats demandent notamment que le projet de décret leur soit soumis pour avis au sein du conseil supérieur de la prud'homie.
Vendredi dernier, lors de la dernière réunion de ce conseil, "le représentant de la chancellerie aurait assuré que les 35 euros seraient intégrés dans les dépens " soulignent Les Echos, et ne seraient pas demandés au justiciable lors de l'introduction de l'instance. Cette concession sera-t-elle suffisante ?

Invoquer l'article 6 de la CEDH
Rien n'est moins sûr. Car tant la CGT que FO n'écartent pas l'hypothèse, si le gouvernement passe en force sur ce dossier, d'invoquer la non conformité de cette taxe avec l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme.
La CFDT, tout aussi combative, n'exclut pas de soulever l'inconstitutionnalité de la mesure via une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 10:52

Depuis un mois les faces de bouc faisaient  la promotion de la grève du 11 octobre 2011. La nouvelle de sa remise en cause est parue  dans le journal le monde du jeudi 15 septembre .  De quoi s'agissait t'il pour cette journée de grève?:

L'intersyndicale nationale a décidé, jeudi soir 1er septembre, d'organiser le mardi 11 octobre une riposte commune au plan anti-déficits du gouvernement, en convoquant ce jour-là "une journée nationale d'action interprofessionnelle", sans toutefois parvenir à en fixer les modalités.

Réunis au siège de la CGT pendant près de cinq heures, les syndicats CGT, CFDT, FSU, UNSA et SUD sont finalement tombés d'accord pour estimer "indispensable l'intervention des salariés pour peser sur le gouvernement, le patronat, les débats parlementaires en cours et à venir", selon un communiqué commun.

Ils énoncent "des mesures urgentes" à prendre, qui constituent des revendications communes en vue du 11 octobre. FO, qui organise le 20 septembre sa propre "journée d'information", la CFTC et la CFE-CGC avaient décliné l'invitation à cette rencontre.

DIVERGENCES

La durée de la réunion montre l'importance des divergences entre les composantes de l'intersyndicale sur l'ampleur et le sens à donner à cette journée d'action et sur ses modalités.

Dans l'immédiat en tout cas, les syndicats ne renoueront pas, toutefois, avec les grandes manifestations de l'hiver 2009, au plus fort de la crise économique, et de l'automne 2010 contre la réforme des retraites.

La CGT, la FSU et Solidaires souhaitent ce que Nadine Prigent (CGT) a appelé "une journée significative, avec grèves, manifestations, rassemblements". Mais la CFDT est contre. "La grève ne nous paraît absolument pas la bonne voie" dans "une situation très difficile pour le pouvoir d'achat et des inquiétudes des salariés pour leur emploi", a déclaré à la presse Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT. "Il faut rechercher les modalités d'action les plus adaptées, les plus efficaces. Je suis convaincu que nous y parviendrons", a-t-il dit.

Pour Bernadette Groison (FSU), le 11 octobre "ne doit pas être une journée de témoignage". Annick Coupé (Solidaires) a jugé qu'il fallait "construire un processus de mobilisation pour arrêter les politiques d'austérité". François Joliclerc (UNSA) a estimé de son côté qu'il ne fallait "exclure aucune" forme d'action pour le 11 octobre.

Sans surprise, les syndicats se sont montrés très critiques à l'égard des mesures annoncées il y a huit jours par le premier ministre François Fillon pour limiter les déficits publics.  

Commentaire de l'anarco syndicaliste.du  collectif du laboratoire : Depuis deux ans les organisations syndicales freinent  les syndiqués pour que ceux ci  montrent leur désespoir dans l'urne des élections. Mais c'est un jeu dangereux car les identitaires font la propagande dans les entreprises pour critiquer la mollesse et pour accompagner  la propagande anti immigration. Les syndicats représentatifs doivent s'écarter du champ electoraliste.. j'ai lu cette information dans le blog où va la CGT:


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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 09:17


Aux guichets de la caf et de pôle emploi, c’est de plus en plus tendu. Les allocataires sont perçus comme des fraudeurs en puissance et renvoyés vers d’insondables interfaces numériques, tandis que certains agents dénoncent l’absurdité croissante de leur mission, entre accompagnement bâclé et concours de radiations.

Décidés à rompre avec l’isolement face aux institutions, des collectifs de chômeurs et précaires s’organisent pour rappeler que la précarité, loin de se limiter à une somme d’erreurs de parcours individuels, constitue bien un élément-clé de l’économie capitaliste.

La coordination des intermittents et précaires (CIP) d’Ile-de-france et les CAFards de montreuil se présentent avant de revenir ensemble sur leurs actions d’autodéfense sociale.

Texte extrait de la revue Z n°5, à paraître en septembre 2011.

Jeudi 22 septembre à 20h aura lieu une présentation de ce numéro à la librairie L’Atelier, 2 bis, rue du Jourdain, métro Jourdain.

L’article et l’édito de Z

 


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