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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 22:16
'homme de 51 ans a été découvert pendu sur son lieu de travail à Mulhouse. Le drame intervient deux mois après le suicide d'un salarié de l'usine Peugeot-Citroën de Charleville-Mezières.

 

(Reuters)

(Reuters)

La série noire continue.
 Un ouvrier de 51 ans de PSA Peugeot-Citroën a mis fin à ses jours jeudi sur son lieu de travail à Mulhouse, a-t-on appris vendredi 20 avril auprès de la direction et des syndicats qui réclament que "toute la lumière soit faite".
L'homme a été découvert vers 13H00, pendu dans un local technique de l'unité mécanique, a-t-on précisé auprès de la direction. Employé comme metteur au point, il circulait entre différentes unités de manière "relativement autonome" pour y effectuer des contrôles de mesures.
"Tous les éléments objectifs font ressortir qu'il était satisfait de sa mission et qu'il était apprécié de sa hiérarchie", selon la direction qui précise qu'il avait bénéficié d'une augmentation et d'une promotion en 2005 et en 2006.


"Sous le choc"

"Nous sommes tous sous le choc", a précisé Vincent Duse, secrétaire CGT à PSA Mulhouse, qui rappelle que ce drame intervient "dans un contexte particulier" après le suicide début février d'un salarié de l'usine PSA Peugeot-Citroën de Charleville-Mézières qui avait invoqué ses conditions de travail dans une lettre d'adieu, et trois suicides en quelques mois au Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines).

"Nous demandons que toute la lumière soit faite pour que cela n'arrive plus", a précisé Vincent Duse, tout en appelant à ne pas "se précipiter" en tirant des conclusions hâtives sur les raisons du suicide. La gendarmerie a ouvert une enquête.

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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 20:25
note Aprés la conférence sur l'Argentine au Laboratoire du mois de Mars explique mieux ce qui se passe en Bolivie. le militant ouvrier qui a participé à la grève du gaz en bolivie
au côté des grévistes a éclairci  beaucoup ce point d'EVo Morales

2 morts pour le contrôle d’un gisement de gaz

Après trois jours de violence avec coupures de routes et la séquestration de cinquante-huit policiers, le gouvernement bolivien a décidé d’intervenir dans la bataille pour le contrôle du puits de Margarita.


La libération de cinquante-huit policiers qui étaient pris en otages dans la ville de Yacuiba a permit de détendre la sitaution dans le Chaco bolivien. Après trois jours de conflits, deux morts et 37 blessés, le gouvernement d’Evo Morales promet d’intervenir comme médiateur entre les provinces du Gran Chaco et O’Connor, du département de Tarija, qui se dispute la juridiction sur le puits Margarita, le plus grand réservoir de gaz de Bolivie. La réaction des autorités arrive trop tard et ne garantit pas la pacification définitive de la région. En réalité, tout aurait pu se résoudre le week-end dernier, mais autant le gouverneur de Tarija, Freddy Cossio, que le président Morales étaient plus préoccupés par les festivités de l’éphéméride tarijeña que par une solution au conflit.

Le jeudi 12 avril, les maires de Yacuiba et de Villa Montes sont entrés en grève de la faim, en exigeant la solution du problème de limites entre les deux provinces. Un jour plus tard, Morales est arrivé à Tarija pour répartir des tracteurs, pour inaugurer une radio communautaire, pour remettre des maisons de son plan de logements et des chèques d’aide vénézuélienne aux municipalités de la région. Quand le porte-parole présidentiel, Alex Contreras, a été interrogé pour savoir si le problème entre les deux provinces serait traité, il a assuré que le vice-ministre de Décentralisation, Fabian Yaksic, se rendra dans la zone. Cependant, dans la nuit de samedi, Yaksic était toujours à Tarija et préférait rester dans cette ville pour y présenter son programme de régionalisation du pays aux autorités municipales plutôt que de servir de médiateur dans le conflit.

Cossio n’a rien fait non plus.

Le samedi il avait prévu une réunion avec les autres gouverneurs des départements pour présenter sa proposition d’autonomie à l’Assemblée Constituante, délaissant le conflit du Chako. Le lundi 16, les habitants ont commencé le blocage de routes comme premier pas avant de fermer les valves des gazoducs qui exportent le gaz bolivien en Argentine et au Brésil. Le mardi la violence a éclaté. Un groupe d’habitants de Villa Montes ont essayé de prendre les bureaux de pompage de Transredes, l’entreprise qui administre le gisement gazier bolivien. Avec Morales en déplacement au sommet énergétique de l’Île de Margarita (Venezuela), la guerre pour le gisement Margarita n’avait pas de négociateurs.

Le gouvernement avait envoyé les militaires pour "offrir sécurité" aux installations ; mais, selon le ministre de la défense, Walker San Miguel, il n’y avait pas d’ordres de tirer sur les manifestants. Cependant, les militaires ont ouvert le feu contre la tourbe qui essayait de prendre les installations. Fruit de cela, Hermas Ruiz, 37 ans, a perdu la vie et 32 autres personnes ont été blessées. (Hier soir a été confirmée la mort de Florentino Bustos, homme de 63 ans qui bloquait la route à Carapari.)

En ce moment, au lieu de chercher des solutions au conflit, il a été recherché des responsables. Cossio et le gouvernement se sont distribués des accusations et la seule prévention à de nouveaux conflits a été d’envoyer dans la zone plus d’effectifs militaires. Tandis que Villa Montes pleurait son mort et soignait ses blessés, le conflit s’est déplacé à Yacuiba, où il a été enregistré cinq autres blessés par balles de la police. Cette fois, les chaqueños ont entouré les effectifs et les ont pris en otages.

Ils les ont seulement relâchés hier, mais seulement après qu’un avion ait été affrété pour emmener les policiers jusqu’à La Paz. A ce moment, Morales était déjà rentré au pays, mais il a refusé de se rendre dans le Chaco pour servir de médiateur. Bien qu’il ait été à l’origine d’une partie du problème en émettant un décret suprême qui octroie 45 pour cent des recettes fiscales départementales de Tarija à la province du Gran Chaco. O’Connor, vu qu’elle partage le gisement Margarita avec le Gran Chaco, demande sa contrepartie. Il s’agit de la distribution de plus de 100 millions de dollars par an, qui se doubleront dans quatre ans. Le gouvernement a convoqué pour aujourd’hui à La Paz à une réunion des parties en conflit, mais les chaqueños ont déjà annoncé qu’ils ne s’y rendront pas parce qu’ils veulent qu’elle ait lieu à Tarija.

Pablo Ortiz, Pagina/12 (Argentine), 20 avril 2007.
Traduction : Fab, santelmo@no-log.org.
http://amerikenlutte.free.fr

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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 11:07
Trois explosions se sont produites mercredi soir contre des bâtiments, dont une agence immobilière, à Ciboure, Guéthary et Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées Atlantiques). Pas de victimes, mais de gros des dégâts matériels sans faire de victimes.

Les explosions se sont produites simultanément à 21H00. A Ciboure, un engin explosif a entièrement détruit un appartement en construction devant être livré prochainement et endommagé trois autres appartements proches. A Guéthary, une résidence secondaire a été légèrement touchée tandis qu'à Saint-Jean-de-Luz, une explosion a fait voler en éclats les vitres d'une agence immobilière.

«Les attentats n'ont pas été revendiqués»

La nature des engins explosifs n'a pas été déterminée, selon la gendarmerie. Un appel téléphonique anonyme, à la voix masculine, avait appelé vers 20H00 le 112 pour prévenir de trois explosions dans ces trois communes. Néanmoins, selon le sous-préfet, «les attentats n'ont pas été revendiqués». «Le temps que les services de déminage et des services spécialisés de la police fassent des recherches, les engins avaient explosé.»

La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, également premier adjoint au maire de Saint-Jean-de-Luz, a dénoncé mercredi soir «des actes d'une profonde stupidité». Leurs auteurs ont, selon elle, «délibérément pris le risque de blesser des passants ou les agents chargés de désamorcer les engins explosifs».

La semaine dernière, deux engins explosifs de faible puissance avaient été désamorcés dans le pays basque, l'un devant le siège du parti socialiste à Bayonne, l'autre près de l'office du tourisme de Biarritz, après une alerte téléphonique anonyme reçue par les pompiers de Bayonne. Les deux engins étaient constitués de bonbonnes de gaz de «petite taille» reliés à des réveils servant de dispositif de déclenchement
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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 10:55
Grève  au centre de tri postal de Valence entamé le 4 avril 2007 initié par Sud PTT
cette grève continue, le syndicat Cnt-ait_valence@no-log.org et nopasaran_26@no-log.org

solidaire du conflit

Agir au lieu d'élire
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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 06:12
Des "esclaves modernes" du nettoyage des trains en grève depuis un mois
 
Par Anne-Pascale REBOUL
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PARIS (AFP) - Les salariés de l'entreprise TSI, qui nettoient les trains au départ de la gare d'Austerlitz à Paris, sont en grève depuis près d'un mois contre ce qu'ils considèrent être "un esclavage moderne", reprochant en outre à la SNCF d'employer des cadres pour "casser le mouvement".

Pour la première fois, a déclaré la SNCF, la plupart des trains au départ d'Austerlitz dans les nuits de mercredi à jeudi et jeudi à vendredi "n'offriront pas de prestations de literie", en étant dépourvus de couettes, d'oreillers ou de bouteilles d'eau, en raison du mouvement.
 Les grévistes se disent "prêts à tenir comme les salariés de PSA Peugeot Citroën d'Aulnay". Ils ont comme eux reçu la visite du candidat LCR à la présidentielle, Olivier Besancenot, qui a soutenu mercredi ces "soutiers" de la SNCF.
 Le syndicat Sud Rail a déposé par solidarité un préavis de grève concernant l'ensemble des cheminots de la région Paris Rive Gauche pour le 24 avril.
La CGT-cheminots de la gare d'Austerlitz a déclenché le droit d'alerte dans le cadre du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), faisant état de la "dégradation importante et dangereuse des conditions de travail et d'hygiène" et de "conflits avec les usagers".
Les conséquences du mouvement sont davantage visibles, avec des poubelles qui commencent à déborder, depuis mardi, jour où la quarantaine de salariés de TSI (groupe Advantys) chargés du lavage de la gare elle-même ont rejoint les 150 grévistes du nettoyage des trains. Hamdi, 36 ans, évoque "un ras-le-bol général": "les départs de salariés ne sont pas remplacés, notre charge s'alourdit". Pour 1.500 euros nets mensuels, il lave l'extérieur de la gare entre minuit et 7H00.
Hlima Aroiss, 49 ans, empoche 1.000 euros "pour préparer avec trois collègues 600 lits par jour", sur les chantiers Masséna ou Tolbiac, par où passent les trains de la gare d'Austerlitz. "A force de pousser les lits on a mal au dos et au canal carpien", dit-elle en montrant son poignet. Alors qu'à la gare de l'Est, d'où partira bientôt le TGV Est, un accord est intervenu avec la direction de TSI après seulement quatre jours de grève fin mars, à Austerlitz, gare plus petite d'où partent les trains à destination du Sud-Est et du Sud-Ouest, le conflit s'est enlisé et durci. La SNCF a déposé des plaintes pour "entrave à l'exploitation ferroviaire" ou "dégradations et souillures des trains". Une trentaine d'agents de TSI sont convoqués au commissariat d'ici mercredi prochain. La société ferroviaire dit faire appel à des cadres "volontaires" pour assurer "des prestations minimales d'hygiène et de confort". D'après un agent de conduite, "on y va en traînant les pieds". Selon la CFDT-cheminots, à laquelle sont affiliés de nombreux grévistes, Advantys aurait fait venir des salariés espagnols pour nettoyer à Paris le Talgo, qui relie la France et l'Espagne. Puis le groupe aurait embauché des intérimaires. La direction de TSI se refuse à donner des informations aux médias. "Un accord est à portée de main. Mais elle refuse de s'engager à ne pas poursuivre ou sanctionner ensuite les grévistes", selon Maurice Amzallag (CFDT). Le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris avait le 6 avril "ordonné l'expulsion immédiate" des grévistes présents sur les quais d'Austerlitz et de Masséna, au "besoin par la force publique".
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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 20:27
PROCÈS D'UN TRAVAILLEUR DU PARC NUCLÉAIRE

Le 2 mai à 11H Philippe comparaît à la Direction départementale du travail 13 rue de Lens à nanterre

Voici le dossier de Philippe Billard, un travailleur qui cherche à faire reconnaître le droit des travailleurs du nucléaire à pouvoir choisir de rester ou non dans sa région pour travailler.

Voici le résumé que j¹ai fait de sa situation. Je pense qu¹il vaut la peine de se pencher sur cette question avec soin. Alain

HISTOIRE DE PHILIPPE

Philippe Billard était décontaminateur dans le nucléaire pour la société ENDEL (SUEZ). Délégué CGT, il a fait l¹objet d¹une procédure de licenciement. Philippe s¹opposait en effet à la décision de ses employeurs de l¹obliger à travailler ailleurs que dans son secteur près du Havre. Philippe a trois filles et ne veut pas les abandonner pour aller gagner sa vie à l¹autre bout de la France comme beaucoup sont obligés de le faire. Son cas est passé une première fois devant le Preudhomme (ajouter la date) et Philippe a obtenu gain de cause. Endel a fait appel et Philippe a perdu. Mais pugnace et bien décidé à jouer son rôle de syndicaliste jusqu¹au bout et coûte que coûte, notre syndicaliste porte son dossier en cassation. Si Endel perd l¹affaire, le cas de Philippe fera juris prudence. Dès lors des milliers de travailleurs pourraient choisir s¹ils acceptent de devenir nomades ou non. Et cela serait très ennuyeux pour ENDEL-SUEZ... Alors ENDEL joue la carte politique et dépose un recours auprès du Ministre du Travail, essayant ainsi de contourner Les décisions de justice. Le 2 mai à 11H Philippe comparaît à la Direction départementale du travail 13 rue de Lens

Seront présents d'autres travailleurs (ou déserteurs) du nucléaire ainsi que des réalisateurs de documentaires sur le travail dans le parc nucléaire, le lieu de la conférence de presse à nanterre sera rapidement communiqué.

 - AL de HALLEUX L¹INDIEN PRODUCTIONS
75 grande rue au Bois 1030 BXL 0473 94 50 05
le mercredi 18 avril 2007 à 12h56
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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 07:48


note: je publie cet article dont vous pourrez lire des informations supplémentaires fort intéressantes par ce lien  
 J'ai eu l'occasion d'enquêter sur Veolia et ce n'est pas la peine d'aller bien loin. Qui truste l'exploitation  des transports sur l'agglo? Avec qui les nouveaux contrats passés depuis quelques temps ( sur quelques annnés en arrière)?.
 Pourquoi à Valence, aucune enquête sur la gestion de l'eau??
Pourquoi aucune asso indépendante au niveau local???
Depuis des années, les écologistes, qu'ils soient indépendants ou  verts, ont subi les attaques (de ragots: par exemple l'affaire Rivasi) des services secrets ( nucléaire oblige).
 Par des ragots, par des informationd distillées par ...une pratique de tout instant( en dehors des partis politiques )
Il ne faut pas oublier que, dans l'hexagone, la pratique des polices secrètes pour la lutte contre l'émancipation  date des guerres anti coloniales (quelques années).

Les groupes, comme Attac, citoyenistes ou autres qui font des conférences sur l'eau ( bien commun) détournent le regard pour l'eau distribué à Valence;  I


Les recettes lyonnaises de Veolia 
: 400 millions d’euros de bénéfices indus en 20 ans !
par Marc Laimé, 12 avril 2007

Depuis une dizaine d’années l’Association des consommateurs d’eau du Rhône (ACER) mène à Lyon un combat exemplaire pour analyser les dérives du contrat d’affermage que la Communauté urbaine du Grand Lyon (Courly) a signé en 1986, pour une durée de 30 ans, avec la Compagnie générale des eaux (CGE-Veolia) et la SDEI, filiale de Suez-Lyonnaise des eaux.
D’année en année les dérives de cette délégation de service public apparaissent au grand jour. Alors qu’une révision quinquennale du contrat doit intervenir le 1er janvier 2008, les révélations de l’association commencent à ébranler sérieusement la Courly. Après les actions engagées avec succès par des associations d’usagers dans plusieurs grandes villes françaises, l’Acer a adressé le 26 novembre 2006 au président du Grand Lyon un courrier accablant détaillant les innombrables irrégularités qui entâchent l’exécution d’un contrat qui coûte des centaines de millions d’euros injustifiés aux usagers de l’eau lyonnais. Ce document exceptionnel révèle crument les dérives structurelles de la délégation du service public de l’eau, majoritairement affermé en France aux grandes entreprises du secteur.

Le président de l’Acer, Jean-Louis Linossier, détaillait dans le courrier en forme de réquisitoire reproduit ci-après, qu’il a adressé au nom de son association au président du Grand Lyon, les invraisemblables errements qui perdurent depuis une vingtaine d’années.

(Les intertitres et les précisions signées EG ont été ajoutés par Eaux glacées)

« Monsieur le Président du Grand Lyon,

Siégeant à la Commission consultative des services publics locaux (CCSPL), l’ACER a alerté à de nombreuses reprises le Grand Lyon sur les dysfonctionnements et les abus constatés dans l’exploitation par affermage de la distribution d’eau potable du Grand Lyon, par la CGE et la SDEI.

Nous n’avons malheureusement jamais obtenu de réponse à nos questions, aussi bien quant au constat que pour les corrections à apporter.

Cette situation nous contraint à vous saisir directement par ce courrier.

Dans ce qui suit, vous trouverez la position de l’ACER, face au bilan désastreux de la gestion actuelle de la distribution d’eau potable du Grand Lyon, ainsi que nos propositions pour la révision quinquennale des contrats, applicable au 1er janvier 2008.

Nous ne cacherons pas que, suivant les réponses apportées à nos interrogations, le contenu de ce document puisse dater le départ d’actions en justice.

La plupart des observations ont pour origine le contrat d’affermage, car ce contrat est léonin.

Le préfet chargé du contrôle de légalité l’avait d’ailleurs déjà signalé dans un courrier en date du 24 décembre1986.

Mais voici d’abord les faits abusifs susceptibles d’être à l’origine de contentieux, et qui ne peuvent donc pas être négociés.

Un excédent d’exploitation illégal

L’exploitation de l’affermage de la distribution d’eau potable du Grand Lyon génère un excédent, récurrent, très positif depuis de nombreuses années, mais illégal selon le Code général des collectivités territoriales (CGCT).

En 2005, cet excédent était de 21.68 millions d’euros pour la seule CGE, soit 19.2% du chiffre d’affaires.

Le montant de cet excédent dépasse même les 18,7 millions d’euros de la masse salariale.

Sans contre partie de service rendu supplémentaire, la CGE gagne ainsi plus d’argent que l’ensemble des personnels affectés au service.

Depuis l’origine du contrat, le cumul de cet excédent est de 130 millions d’euros, soit 1,3 année de chiffre d’affaires du service de la distribution d’eau potable.

Or cet excédent du compte d’exploitation de la CGE, mais aussi de la SDEI, ne sont la contrepartie d’aucun service rendu aux usagers puisque, dans un contrat d’affermage, le fermier se rémunère et prend déjà sa marge sur la facturation des services qu’il rend effectivement.

Cette situation contredit donc l’article L.2224-1 du CGCT qui précise que :

« Les budgets des SPCI exploités en régie, affermés ou concédés par les communes, doivent être équilibrés en recettes et dépenses. »

Dans l’hypothèse d’un retour en régie, cet excédent serait donc automatiquement ramené à zéro par une baisse des recettes, et donc du prix de l’eau.

Mais il le serait aussi, de la même manière, dans le cadre d’un nouveau contrat de délégation par affermage, établi sur la base d’un compte d’exploitation prévisionnel en équilibre, comme la règle l’impose.

Il n’y a donc rien à renégocier à ce sujet.

Les 21,68 millions d’euros d’excédent de l’exploitation doivent être ramenés à zéro par une baisse correspondante du prix de l’eau : soit 0,26 €/m3 pour 83 millions de m3 facturés.

Les deux sources de l’excédent d’exploitation

Les deux causes principales de cet excédent récurrent, et contraire à la réglementation, sont connues :

- un prix initial du m3 d’eau trop élevé, fixé en 1986, sans recours à un compte d’exploitation prévisionnel, et sans concurrence (pas d’appel d’offre) ;

- une formule contractuelle d’indexation annuelle de ce prix, totalement déconnectée des charges réelles du service de la distribution d’eau potable, et de ce fait léonine.

Elles ont pour conséquences directes :

- d’une part de générer l’excédent illégal déjà mentionné du compte d’exploitation ;

- mais aussi d’annuler dès l’année suivante les effets de la révision quinquennale du prix de l’eau, et d’alimenter une nouvelle croissance économiquement injustifiée de ce prix de l’eau.

Ces faits sont connus et rien n’a été mis en œuvre pour les corriger, notamment à l’occasion des précédentes révisions quinquennales.

L’évolution annuelle du prix de l’eau devrait suivre strictement celui des charges. Or la méthode d’indexation actuelle ne respecte pas ce principe.

De 1995 à 2005, et malgré les effets correctifs de deux révisions quinquennales, le prix du m3 d’eau à augmenté de près de 25 %, alors que celui des charges baissait de 3,6 %.

Dans le même temps, le cœfficient K (coefficient d’indexation – EG), grimpait de 27.6 %, alors que le coût de l’assainissement restait constant grâce à sa gestion en régie qui répercute les gains de productivité sur la facture des usagers, et ceci malgré d’importants investissements.

La révision de 2007 doit donc marquer un coup d’arrêt.

Après avoir réajusté le prix de l’eau sur la base d’un compte d’exploitation prévisionnel équilibré en recettes et dépenses, l’évolution de ce prix devra refléter l’évolution des coûts des charges réelles de l’exploitation.

Le principe de la formule d’indexation actuelle, bâtie sur les évolutions relatives d’indices économiques, doit être abandonné car il ne résiste pas à une critique rationnelle basée sur le traitement mathématique des données.

Le remboursement d’un emprunt contracté par la régie avant 1986

Les modalités de la prise en compte, par le contrat d’affermage de 1986 (avenant n°7 du contrat de 1970), du remboursement des annuités des emprunts contractés par la régie municipale avant 1986 (ne doivent pas perdurer - E-G).

En intégrant, pour 1,22 Franc par m3 (0.19 €), le montant de ce remboursement dans le prix du m3 d’eau consommé facturé aux usagers, ce qui soumettait ces 1,22 Franc au coefficient K d’indexation annuelle du prix de l’eau, le Grand Lyon acceptait qu’un décalage, qui ne fait que s’amplifier, se produise entre le montant prélevé par le fermier et celui des remboursements réels qu’il effectue auprès des banques, pour le compte de la collectivité.

Au passage, nous demandons par ailleurs qu’un justificatif des sommes réellement versées aux banquiers soit transmis par le fermier.

En 2005, ce décalage était d’environ 17 millions d’euros (0,205 € par m3) et il ne fait que s’amplifier d’année en année.

Depuis 1986 le cumul de ces trop perçus se monte à plus de 150 millions d’euros, auxquels devraient par ailleurs s’ajouter les intérêts de ces sommes au taux légal.

Environ 200 millions d’euros, dans ces conditions, pourraient être dus aux usagers et à la collectivité.

Pourquoi la collectivité, garante des intérêts des usagers ne cherche-t-elle pas à les récupérer ?

Cette pratique pourrait, en outre, être qualifiée « d’enrichissement sans cause » et, à ce titre, être condamnable par la justice.

Ce trop perçu est inacceptable.

Il fausse par ailleurs la justification contractuelle du prix de l’eau.

Selon certaines jurisprudences, cette clause pour le moins abusive du contrat pourrait être de nature à annuler, à la fois le contrat de 1986 et le prix de l’eau depuis cette date.

Ces points doivent être pris en compte et le Grand Lyon doit faire effectuer une expertise à ce sujet.

Pour les années à venir, le Grand Lyon ne pourrait-il pas reprendre en charge les annuités restant à courir à leur coût réel ?

Il suffit pour cela de supprimer l’article 5-1 du contrat.

En contre partie, le prix de l’eau devra être diminué des 0.19*K (année), soit 0.19*1.725392 = 0.328 €/m3 au 01/01/2006, moins la répercussion au m3 du montant de l’annuité.

Ceci ne dispensant pas, bien sûr, la CGE de restituer le trop perçu augmenté des intérêts légaux.

L’eau dite « dans les compteurs » de novembre 1986

(Cette eau – EG), produite et livrée par la régie municipale avant le passage en délégation à la CGE, n’a été remboursée par la CGE qu’à 4.5 % de sa valeur à la collectivité, selon la Chambre régionale des comptes Rhône Alpes.

Perte de recette pour la collectivité, donc pour les usagers : 142 millions de francs (21.65 M€) en 1987.

Mais ce n’est pas tout, car tout ceci doit être replacé dans une opération financière plus vaste.

Un « prêt » de 300 millions de Francs

En effet, selon l’avenant n°7, base du contrat d’affermage, la collectivité ne pouvant plus faire face à l’obligation de la charge de ses investissements, en grande partie d’ailleurs à cause de cette amputation de ses recettes, a « sollicité » et obtenu un prêt de 300 millions de Francs (45.73 M€) de la CGE.

Dans ces conditions, il n’est pas interdit d’affirmer, qu’en fait, la CGE a prêté à la collectivité les 142 millions de Francs (21.65 M€) que celle-ci (la Courly), venait de généreusement lui offrir, en ne lui demandant pas le remboursement intégral (moins d’éventuels frais de recouvrement), des sommes qui lui étaient dues.

Coût du tour de passe-passe pour l’année 2005 : environ 2,9 millions d’euros, sans prendre en compte la rémunération de ce capital.

Là aussi, le cumul, depuis l’origine du contrat, doit être évalué.

Il pourrait, selon nos estimations, atteindre plus de 70 millions d’euros.

Nous ne pouvons l’évaluer avec précision car nous n’avons pas pu obtenir les données comptables des années 1986 à 1995 notamment.

L’arrangement consistant à repousser à l’échéance du contrat la résolution de cette « anomalie » en évoquant une situation identique pour « l’eau dans les compteurs », profitant cette fois à la collectivité, ne résiste pas à une double critique :

- cette solution ne prend pas en compte ce qui est décrit plus haut ;

- qu’adviendra-t-il dans le cas d’un renouvellement de l’affermage ? Et plus particulièrement dans le cas où il serait renouvelé à Veolia ?

Cette fausse bonne idée ne revient-elle pas à flouer une seconde fois les usagers et la collectivité ?

Le financement de la garantie de renouvellement

De 1986 à 2001, l’audit du cabinet Finance Consult chiffre à 538 millions de Francs (82 M€) les « réserves accumulées » sans contrepartie par la CGE, au titre de la garantie de renouvellement des installations en jouissance temporaire (IJT).

Au cours du temps, ce financement est passé de la « provision » à la « dotation », puis à « l’obligation » de manière non contractuelle, le transformant en une prime d’assurance, de par son calcul notamment, mais aussi par ses modalités de fonctionnement.

Or, d’après la Chambre régionale des comptes, ceci n’est pas règlementaire, du fait notamment que le fermier ne peut pas être assureur, et que le financement n’est pas contractuel.

Nous avons bien noté que le Président Collomb a balayé tout cela d’un revers de phrase quelque peu méprisant pour les usagers : « Faisons table rase du passé ».

Finance Consult propose, pour apurer cette dette, de réduire le montant annuel du poste « renouvellement » de 59,4 à 39,7, soit de 28.1 millions de Francs (4.3 M€), après rémunération.

Qu’en est-il actuellement ?

Comment ces imputations aux charges du compte d’exploitation sont-elles réellement et concrètement contrôlées par le Grand Lyon ?

Comment le fichier des IJT est-il exploité ?

Quel est le processus mis en place ?

Qui le met en œuvre ?

Pourquoi le Grand Lyon n’a-t-il pas publié et rendu public les résultats de ses travaux sur le cas d’espèce, évoqués à la page 32 du Rapport annuel sur le prix et la qualité du service, sous le titre : « Maîtriser les contrats de délégation », compte-rendu des travaux dont nous sommes par ailleurs demandeurs ?

Comment les 82 millions d’euros prélevés sur les usagers vont-ils être récupérés, puisqu’il est bien sûr inconcevable qu’il puisse être fait « table rase du passé », comme le déclarait le Président ?

Un communiqué de presse nous apprend que 94 millions d’euros pourraient être restitués et investis dans le réseau.

Si cette solution n’est pas accompagnée par une baisse correspondante du prix de l’eau, soit 0,226 €/m3, et venant s’ajouter aux autres baisses, les fermiers auront repris d’une main ce qu’ils rendaient de l’autre !

Autre remarque : si ces travaux sont évalués avec le bordereau de prix, la collectivité et les usagers perdront les 30 à 40 % de surévaluation des prix du bordereau.

Et enfin, quel retournement de situation pour un Grand Lyon qui reconnaît l’énorme erreur d’appréciation commise au plus haut niveau par son Président…

Les abus existent, ils coûtent très cher aux usagers.

Il faut les supprimer en renversant l’équilibre du contrat en faveur des usagers ou, sinon, revenir à la régie d’avant 1986 qui, durant un siècle, a permis d’offrir une qualité du service et un prix, qui ont gravement été détériorés en vingt ans d’affermage.

Présentation de facture non réglementaire

La facture adressée aux usagers ne distingue pas, pour la distribution d’eau potable, aussi bien pour la partie fixe que pour la partie consommation, les parts distributeurs et collectivité.

Ce qui est contraire aux dispositions d’un décret en date du 16 juillet 1996.

Cette présentation, outre son irrégularité, est une entrave grave à l’information des usagers.

On nous a déjà dit : ce décret n’est pas applicable au Grand Lyon dans la mesure où il n’y aurait pas ou plus « de surtaxe » au compte d’exploitation.

Arguments pour nous sans valeur, et irrecevable, pour plusieurs raisons.

D’une part la notion de « surtaxe » n’est pas mentionnée dans le texte du décret, et d’autre part, l’article 5 du contrat d’affermage, et plus particulièrement le 5-2, prévoit le reversement d’une « ristourne annuelle » à la collectivité pour lui permettre de faire face à ses investissements.

Et cette ristourne ressemble comme... deux gouttes d’eau à la surtaxe.

La seule différence existant entre cette « surtaxe » et la « ristourne » est que la surtaxe est votée chaque année, par l’assemblée délibérante, alors que le montant de la ristourne est fixé dès l’origine par le contrat, tout comme son évolution d’ailleurs ; ce qui tend au passage à limiter le pouvoir des élus.

Deux remarques contradictoires à ce propos : d’un côté le Conseil du Grand Lyon ne peut plus délibérer que sous contrainte du montant de ses investissements, bien que d’un autre côté il en ait diminué le montant lors de la révision quinquennale de 1996.

Tout ceci pour dire qu’il est impossible de réfuter l’irrégularité de la présentation de la facture d’eau sans invoquer des argumentations contradictoires entre elles, et avec le texte du décret.

Le Grand Lyon doit donc exiger de ses fermiers la présentation d’une facture règlementaire.

Qu’arriverait-il si les usagers refusaient cette facture parce qu’elle n’est pas règlementaire ?

Déplacement des réseaux : une imputation comptable illégale

La construction d’une nouvelle ligne de tramway a conduit la collectivité - en violation d’une jurisprudence par ailleurs contestée et contestable qui enjoint de faire supporter le coût de déplacement des réseaux d’eau et d’assainissement découlant des travaux de la construction d’une ligne de tramway, au budget de l’eau de la collectivité –, à faire supporter cette charge au Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral), à qui ces travaux ont été refacturés, par le biais d’un marché de travaux exclusifs, ce qui est illégal.

Remarquons au passage que l’excédent du compte d’exploitation de l’eau aurait largement permis de faire face à cette charge.

On peut s’étonner du fait que siégeant tous les deux au Sytral et au Grand Lyon, les deux Présidents concernés n’aient pas remarqué ces irrégularités.

Question : comment vont-ils corriger l’erreur ?

L’argent doit être restitué au Sytral, même si cela doit se faire au détriment de la CGE, seule bénéficiaire actuelle de l’irrégularité
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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 05:56
note : je dédicace cette lettre aux éducateurs en grève de l'Etape à valence  (paru ici)
Lettre à celui qui voudrait remettre les bénéficiaires du RMI au travail.

Tu sais et je suis persuadé que tu le sais bien RMIste c’est pas ce qui te définit, on ne s’y réduit pas, chaque personne au RMI a son histoire personnelle qui fait qu’il en arrive là.


Bientot un an que j’y suis, et ce qui me frappe, c’est qu’il existe en réalité une mince frontière, très mince parfois, entre les modalités de prises en charge des RMIstes et celles du handicap. Il y avait cet article très intéressant (mais je n’ai plus la source) qui expliquait qu’en Angleterre par exemple, on considéreraient la plupart des personnes qui sont au RMI chez nous, en France, comme "inemployables".

On ne chercherait même pas à les insérer. Je ne veux pas faire de généralisations hâtives : je le répète, il y autant de RMIstes que d’histoires personnelles, souvent tristes, souvent souffrantes. Mais quand tu vis avec ce statut (et c’est vraiment un statut : ce que l’institution dit de toi), tu sens bien que tu es à la frontière de ce qu’on pourrait appeler la norme sociale (laquelle n’est pas définie a priori, mais existe quand même, même si elle est toujours mouvante : c’est la raison pour laquelle la norme est plus insidieuse que la Loi, parce que la Loi avance au grand jour, comme la parole du Père, et la norme s’y articule, tandis que la norme est une construction collective, secrète, implicite, frappée du sceau de l’inconscient, et nous avons désormais à vivre dans un pays ou la Loi n’établit plus les normes, mais où la norme au contraire tend à fonder les lois).

Il y avait cette grande étude dirigée par Pierre Bourdieu sur la misère en France, vous vous souvenez peut-être. Quand je lisais ça, je ne m’imaginais pas qu’un jour je pourrais faire l’objet d’un chapitre de ce livre, si par hasard on le réactualisait (et il faudrait le faire, parce que le monde a changé depuis les années 80, et on peut pas dire que ça se soit arrangé). Étrangement, je ne me sens pas exclu ni marginal, ça ce sont les autres qui le disent, c’est toujours le discours de l’autre, d’un autre dont on ne sait trop qui il est, qui se présente toujours comme le porte-parole du discours normatif, lequel est partout et nulle part. Mais quand tu essaies de changer de logement par exemple, ou quand tu te présentes pour un emploi, là tu comprends ce que le mot "RMI" véhicule de fantasmes et de peurs. Ce qui n’est pas tout à fait sans fondements d’ailleurs. Je serais curieux de savoir combien, parmi les RMIstes diplômés (et il y en a de plus en plus) ou du moins fortement cultivés, seraient classés par la psychiatrie comme border-line (voire psychotiques paranoiaques).

Après, l’autre réalité du RMI (réalité écrasante) c’est la masse des personnes qui de toutes façons sont condamnées du fait de leur naissance au plus extrême dénuement social et culturel. Pour avoir travaillé 5 ans dans l’illettrisme, je peux t’assurer que ces gens là sont tout à fait inemployables compte-tenu des exigences du travail aujourd’hui.

Des profiteurs ??

Qui profite d’une somme de 585 euros par mois ? (c’est ce que je touche allocation logement + RMI).. Sans mon père qui m’aide (à 37 ans tu imagines..), je serais tout simplement à la rue... Par exemple, si je voulais vraiment vivre (ou survivre) avec cette somme, je devrais faire une croix sur la musique, ma voiture, internet, mes soins (psychanalyse etc..), le téléphone... Après il te reste quoi : la télévision. ou la folie. A tout prendre je préfère la folie.

Et encore je vis dans une région où les loyers sont modérés, par rapport aux grandes villes.

Alors imagine ce que c’est à Paris par exemple..

Par exemple, je ne fais qu’un repas par jour. Je m’en accommode, ça permet de garder la ligne et un corps de rêve. mais bon.. des fois tu aimerais bien quelque chose en plus des pâtes dans ton assiette. Si tu achètes un livre, même d’occasion, tu te ronges le sang pendant la lecture, au prétexte qu’il aurait mieux valu garder cette somme pour le loyer, et qu’au bout du compte, ce livre, c’est un luxe.

Et je te le dis : j’ai la chance d’être aidé, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

J’ai décrit ailleurs l’aménagement de la vie au RMI comme l’installation d’un petit hôpital psychiatrique personnel (les gens intéressés pourront se reporter notamment aux travaux du grand psychiatre Jean Oury). Ce n’est pas de la provocation, c’est juste ma manière de dire que pour un certain nombre de personnes au RMI, l’horizon d’une socialisation par le travail salarié est fort brumeux. Par moment, il me semble même inaccessible.

Pour ce qui est du travail, je dois faire largement mes 35 heures pour m’occuper du label, du monde de la musique, de mes propres oeuvres, etc.. Bien que chaque jour, quand je regarde où j’en suis et le peu d’avenir, une irrépressible envie de tout plaquer me prend.

J’ai eu la chance (je dis cela a posteriori) de vivre en circuit fermé avec un certain nombre de gens dans ma situation (et réputés alcooliques) lors d’une psychiatrisation. En discutant, tu écoutes à chaque fois des parcours de gens qui ont essayé, qui ont bossé, mais qui ne peuvent plus (souvent suite à des traumatismes). Il y avait là un routard, un ex-cardiologue, un père de famille, une ex-restauratrice. Des gens adorables, déchiquetés par la vie. La thérapie tournait essentiellement autour des bains chauds : on y passait des heures, délicieuses, caressés par les tournoiements de l’eau du jacuzi. En sortant - je me suis en réalité fait gentiment expulsé au bout d’une semaine et demie -, j’ai dit au psychiatre en chef : « dehors, il n’y aura pas de jacuzi ».

Qu’est-ce qu’on fait de tous ces gens là ?

Alors bien sûr ils ne sont pas assez tarés pour être internés. Et d’ailleurs, on n’"interne" plus. Il n’y a plus assez de lits dans les centres de soins psychiatriques, on préfère renvoyer les gens chez eux avec une boîte d’antidep. Ils sont, pour la plupart, ce qu’un agent de l’ANPE avait qualifié d’ "instables", en lisant mon cv.

Actuellement, l’opinion française et les politiques, qui jusqu’à présent les laissaient relativement tranquilles, commencent à ré-envisager un traitement plus dur vis-à-vis des RMIstes, lesquels sont désormais considérés majoritairement comme des "profiteurs". Les travailleurs sociaux s’inquiètent beaucoup decette nouvelle donne. On élabore donc des projets de loi, surtout à droite (y compris Bayrou ce matin dans son pré-programme présidentiel) visant à les remettre au travail de force : avec des petits boulots , je cite :

« (...) la remise au travail des RMIstes. « Ce n’est pas une punition, dit Bayrou, mais il y a un lourd malaise autour du social [...] Tout revenu minimum doit donner lieu à une activité dans la société. » Et le président de l’UDF de citer les sorties d’école, le débroussaillage des forêts menacées d’incendie, l’aide aux personnes âgées dans les lieux publics... Une « immense mobilisation civique » devrait suffire, selon lui, à remettre les exclus sur de bons rails. (Libération du 31/08/2005) » Pas une punition d’accord.. Bayrou n’est pas Sarkozy, ni le Medef... mais je crois qu’il se met le doigt dans l’œil en imaginant qu’une immense mobilisation sociale suffise à remettre tout le monde sur les rails : et quels rails ??

Je crois qu’on se pose encore et toujours la mauvaise question. On se demande : « comment sortir les gens du RMI ? » alors qu’il faudrait se demander : « pourquoi ces gens sont-ils au RMI ? »

Mais cette question là, personne ne se la pose (à part dans certains cercles de réflexion qui ne semblent pas avoir l’oreille des politiques et des médias).

Et si on ne se la pose pas, c’est parce que les réponses feraient apparaître que le modèle social actuel n’est tout simplement pas adapté à tous les individus qui composent la société. Ce n’est certes pas nouveau. Mais c’est flagrant. Est-ce si difficile à concevoir ? Est-ce si difficile de concevoir que le monde du travail salarié, de la consommation etc.. suppose un certain type d’individu, qui tient le coup, qui a les forces pour s’y réaliser, tandis qu’il ne s’accorde pas aux spécificités d’individus border-line ou illettrés par exemple ?

Et pourquoi donc voudriez-vous que ces personnes en difficulté accèdent et réussissent soudainement dans des activités dont personne ne veut (le bâtiment par exemple, les travaux publics, la restauration) ?

Je crois que les politiques et une grande partie de l’opinion publique se voilent la face concernant l’étendue des dégâts inhérents aux modalités de la vie sociale contemporaine dans ce pays. Ce n’est pas propre à la France, certes, c’est probablement pire en Angleterre.

Or se voiler la face, faire l’autruche, oublier, c’est exactement ce qui est requis pour s’insérer socialement. J’exagère à peine. Même si je ne suis pas d’accord avec toutes leurs conclusions, lisez tout de même le dernier livre de Charles Melman (un psychanalyste), L’Homme sans gravité, (Gallimard) ou encore le désormais classique de Alain Ehrenberg, La Fatigue d’être soi, (Odile Jacob).

Ce qui se révèle avec l’expansion de la pauvreté dans ce pays, ce n’est pas que la propension à la paresse s’accroisse, c’est plutôt l’incapacité de la société à faire une place à celui qui n’est pas en mesure de s’inscrire dans le modèle qu’elle promeut. Après des décennies de discours apitoyés sur l’exclusion, au cours desquels l’opinion publique, dans sa majorité, avait appris à tolérer les personnes en situation d’échec social, considérant que personne n’était à l’abri d’un tel destin, voilà qu’on assiste aujourd’hui au retour du bâton, un bâton aveugle, qui frappe sans distinction. Le bâton plutôt que la parole et l’écoute : faut-il qu’on ait peur d’écouter ce que l’autre aurait à nous dire ? faut-il qu’on le souhaite et qu’on le désire ce bâton pour ne pas entendre ce qu’on devine malgré tout ?

Je voudrais vous raconter un petite histoire... Hier j’ai pris en stop un jeune gars en treillis militaire qui revenait du Technival (grande rave techno pour ceux qui l’ignorent) près d’ Orléans, le truc organisé par sarkozy à l’usage des raveurs ; ça faisait deux jours qu’il attendait sur une aire d’autoroute en plein milieu du Cantal. Il était vraiment mal barré. On a causé du Technival. Il me dit : c’était organisé sur une base militaire. Y’avait des flics partout, des mecs en civil déguisés en teufeurs, avec des appareils photos. Ils te prennent en photo, ils récupèrent tous les numéros de plaque d’immatriculation, et ça nourrit leur bases de données. Du coup, c’est un moyen simple et peu onéreux de ficher toute une population "à risque".

Il te dit ça comme ça. Sans révolte. L’essentiel, c’était qu’on a pu faire la fête pendant trois jours et consommer toutes sortes de drogues hallucinantes. Et comme il dit : « d’un autre côté, on se sent plus encadré, plus en sécurité ». Je le regardais avec son pantalon taggé, ses tatouages, ses piercing. Que peuvent donc signifier ces symboles : le fun, la sécurité, le fichage ? Bon.

Alors oui. ça marche comme ça. On se drogue, on prend des antidep etc... (la France reste un des plus gros pays consommateur), et on la boucle. Je fais un raccourci mais c’est un peu ça. C’est exactement faire le jeu du pouvoir non ? Nourrir le discours normatif ? Qu’en dirait Michel Foucault s’il était encore de ce monde ?

Et si tu enlèves ces drogues, ces médocs, ces gavages divers et variés (les décibels du Technival, les programmes télé) penses-tu que le modèle social tiendrait plus de deux jours ? ça exploserait dans tous les sens. parce qu’alors on ne pourrait plus oublier la douleur et la souffrance d’être né. On ne pourrait plus faire comme si. Il y a des gens au RMI, je ne dis pas tous les RMIstes, je dis un certain nombre, s’ils en sont là où ils en sont, c’est justement parce qu’ils ne savent plus oublier, parce qu’ils ont, comme le dit Jean Oury, oublié d’oublier. Celui qui s’en sort a beau jeu de proposer des solutions, des aménagements, des conduites vertueuses, des thérapies anti-stress : ce qui fonctionne pour lui, pourquoi donc faudrait-il que ça fonctionne pour tous les autres ?

Je vais faire mon prophète de pacotille là : mais je te dis qu’un jour, il faudra bien en tenir compte et le comprendre, et faire avec. Parce qu’il y a de plus en plus de gens qui pètent des cables, qui ne peuvent plus.

Ma psychanalyste me disait l’autre jour combien elle était inquiète de voir le nombre de personnes qui se présentaient à son cabinet cet été, « des personnes qui ne reviendrons pas », ajoutait-elle, et dont la visite était suscitée par « la peur ».

Ceux qui s’en sortent oublient, ou du moins arrivent à gérer leur souffrance, à équilibrer les choses. Tant mieux pour eux. Mais qu’il se méfient de ceux qui sont incapables de passer outre leur souffrance d’être né. Parce que le RMI, le pétage de cable, l’écroulement des signifiants, ça peut arriver à n’importe qui, aujourd’hui, demain.

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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 05:46

EINE DE MORT EN PRISON = CRIME D'ÉTAT !

LIBÉREZ GEORGES ABDALLAH !

Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais emprisonné en France (Lannemezan) depuis 1984, a été hospitalisé d'urgence en soins intensifs mardi 3 avril à Toulouse. Son avocat, ayant appris la gravité de sa maladie (un pneumothorax), a décidé d'aller rapidement le voir à l'hôpital. Il lui faudra batailler avec l'administration pour obtenir l'autorisation de rencontrer son client.

Georges Abdallah n'a pas de famille en France qui puisse lui rendre visite. Georges Abdallah a fini de purger la période de sûreté assortie à sa peine et est donc légalement libérable depuis 1999. En novembre 2003, la juridiction régionale de libération conditionnelle de Pau autorisait sa libération.

Sur ordre du ministre de la Justice de l'époque, Dominique Perben, le procureur général faisait appel de cette décision. La juridiction nationale de libération conditionnelle rendait son verdict le 15 janvier 2004, décidant le maintien en prison de Georges Ibrahim Abdallah. Depuis, chaque demande de libération est systématiquement rejetée. Il est manifeste que les décisions prises par la justice française dans ce dossier sont de nature exclusivement politique.

A l'approche du quart de siècle d'emprisonnement de Georges Ibrahim Abdallah, qu'est-ce qui peut justifier son maintien en détention ? Rien. si ce n'est la volonté de plaire aux sionistes et aux impérialistes étasuniens.

« Peine de mort en prison : crime d'État ! ».

Ce slogan, répété inlassablement le premier jeudi de chaque mois devant la direction de l'Administration pénitentiaire à Paris, lors des rassemblements demandant la libération des militants d'Action directe, n'est que le constat d'une sinistre réalité.

Joëlle Aubron est ainsi décédée le 1er mars 2006, après plus de 17 ans d'incarcération, d'un cancer trop tardivement soigné. Lors de sa détention, elle a subi une hospitalisation quasi clandestine sans que sa famille ne soit informée, attachée par des menottes au lit d'hôpital. Alors que le pronostic vital était probablement déjà engagé, une première demande de suspension de peine au titre de la loi Kouchner lui fut refusée. Il fallut une forte mobilisation extérieure (avec notamment l'occupation du siège de l'Ordre des médecins) et malheureusement un état de santé se détériorant, pour qu'enfin la suspension de peine lui soit accordée. Quelques semaines avant son décès, Pascal Clément, ministre de la justice osait déclarer : « Quand j'entends que d'anciens terroristes non repentis font leurs courses sur les marchés, alors qu'ils étaient, disait-on, à l'article de la mort..., cela m'est insupportable.» A propos de l'application de la loi Kouchner, il ajoutait : « Pour moi, cela concerne avant tout les personnes dont l'espérance de vie ne dépasse pas quelques semaines.»

La mort de Joëlle Aubron a-t-elle assouvi le désir de vengeance de ces commis de l'État ? Non !

Nathalie Ménigon, emprisonnée depuis plus de vingt ans, a été victime de plusieurs accidents vasculaires cérébraux. Deux, trois ? Nul ne sait. La «médecine» carcérale n'a jamais su se prononcer. Pour Joëlle Aubron, c'est un médecin légiste qui avait été nommé expert pour statuer sur la gravité de son cancer ! Quoi qu'il en soit, pour la justice Nathalie Ménigon est trop handicapée pour travailler et donc pour bénéficier d'une libération conditionnelle et pas assez handicapée pour bénéficier d'une suspension de peine.

Pour l'État, prison à perpétuité signifie prison jusqu'à ce que mort s'ensuive.

L'acharnement de l'État contre les prisonniers révolutionnaires est insupportable, comme est insupportable son indifférence criminelle pour les prisonniers malades, comme est insupportable la violence de sa vengeance à l'encontre des longues peines.

Les dictatures fascistes répriment violemment à visage découvert. Les démocraties bourgeoises, elles, se camouflent derrière un soi-disant respect des droits de l'homme.

Mais leur toute-puissance au service de leur haine est sans retenue contre ceux qui s'attaquent à leur ordre.

Action directe justifiait ses actions en affirmant qu'il ne fallait pas laisser le monopole de la violence à l'État.

Aujourd'hui l'État vainqueur, pour un temps, se venge à perpétuité contre les prisonniers révolutionnaires.

Ne laissons pas faire ! Sans relâche, nous devons dénoncer ce crime d'État qu'est la nouvelle peine de mort lente en prison pour les condamnés à perpétuité et agir pour que cesse cette infamie.

Paris, le 11 avril 2007

Collectif « Ne laissons pas faire ! » (nlpf@samizdat.net)

Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (liberonsgeorges@no-log.org)

20 ans de trop, 20 ans BASTA !






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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 05:34
Le réveil du Bâtiment n°17

 

SOMMAIRE DU N°17 :

- Du plomb sur le chantier

- En 2007 à l’Equipement, ça ne s’arrange pas...

- Brèves

- Communiqué de la fédération

- Programme I07

- Rémunération de l’apprenti

- Ministère de la Crise du logement (Orléans) - Autogestion et action directe

- Crise du logement : spéculation et profits

- Pénibilité du travail

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Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet