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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 09:31

 

Vous trouverez en pièce jointe un texte de solidarité avec Sonja Suder.

Nous vous invitons à envoyer un fax aux juges, contre lesquels elle a engagé une requête en suspicion de partialité.

Ces fax, envoyés un à un au tribunal de Francfort, sont un des rares moyens de faire entendre la voix de tous ceux qui sont choqués par l’histoire de Sonja et Christian, depuis leur arrivée en France il y a 35 ans, jusqu’à leur extradition de France et à l’enfermement de Sonja et le refus, par deux fois, de mise en liberté provisoire.

 

Les avocats de Sonja sont convaincus que cette action, démontrant qu’il sont observés et jugés, peut avoir une influence favorable sur le cours du procès.

Nous tenons à la signature manuelle, dans la mesure du possible, car elle fait la preuve d’un engagement réel et donc, nous l’espérons, donne plus de poids à notre action.

 

Pour envoyer votre fax, plusieurs possibilités :

  • -       si vous avez accès à une imprimante et à un scanner : photocopiez le modèle de fax. Signez. Scannez . Envoyez ce document par mail à l’adresse mail qui suit

    -       si vous avez une imprimante mais pas de scanner :…    

    -       ou bien vous allez dans une boutique qui a un scanner et vous l’envoyez à l’adresse mail qui suit

    -       si vous voulez faire simple : vous renvoyez à l’adresse mail qui suit votre accord… et nous ferons le reste !

    -       si vous avez un fax, faites tout vous-mêmes !… mais ce serait bien de le signaler à l’adresse mail qui suit, pour qu’on puisse se compter.

  •          - ou bien vous photocopiez le document et vous l’expédiez à l’adresse postale qui suit (oui, cela existe encore )

 

                                       Adresse : Janie Lacoste 67 rue de la mare,  75020 Paris

                                       Mail :janielacoste@gmail.com


Lassemblée de soutien appelée par les personnes ayant animé

le réseau « Maisons abris, solidarité active »

www.stopextraditions.org

<<...>>

Fax.pdf Fax.pdf
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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 19:20

photo-le-dl-fabrice-hebrard.jpg

Ce jeudi matin, trois familles de la communauté des gens du voyage ont été expulsées de force d'une aire située à Valence. Une expulsion qui fait suite à une ordonnance exécutoire rendue par le tribunal administratif de Grenoble qui avait été saisi par Alain Maurice, le maire de Valence. Selon le chef de cabinet du maire : "?Ces personnes étaient, ici, locataires, mais ne payaient pas?! Nous devons faire en sorte que ces familles fonctionnent comme les autres. Les règles doivent être respectées par tout le monde? ! "...

Le Dauphiné Libéré - 2 février 2012

Le soutien et la résistance s'organisent.

Depuis la loi LOOPSI 1 et 2 , les gens du voyage ne sont pas concernés par la
trêve hivernale des expulsions !

 

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 21:15
Déjà trois ans derrière des murs pour une simple gifle
Gérard Amaté

http://www.monde-libertaire.fr/anti...

Trois ans derrière des murs pour une simple gifle

Les Cévennes sont de basses montagnes couvertes de pins et de châtaigniers, où aucune agriculture industrielle n’est possible. Le cultivateur tend à y disparaître, remplacé par le bobo du Nord. Les éleveurs de chèvres continuent à y faire du pélardon. Ceux de brebis envoient le lait à Roquefort, et abattent les bêtes au moment de l’Aïd, pour les travailleurs marocains.

C’est ainsi que vivait Alain, berger d’un troupeau d’une soixantaine de moutons. Il n’était pas exactement de Malons (sa commune d’adoption), puisqu’il était de la DDASS, mais s’y était installé il y a quatorze ans. Il ne buvait pas, ne fumait pas (à part quelques joints quotidiens d’herbe locale) et, quand il redescendait au village, menait une vie rangée, entre sa compagne et leur petite fille.

On a beau vivre dans la nature, il arrive qu’on aille à l’hôpital. C’est ce qui arriva un jour à Alain, heureusement pas longtemps, rien de grave. 
À son retour, il n’avait plus de troupeau. Tous les moutons avaient été abattus, à la demande du maire, parce qu’ils étaient sans surveillance et menaçaient d’aller brouter l’herbe d’autrui.

On ne discutera pas la décision du maire. Peut-être agit-il sagement, en l’occurrence. Mais certainement pas amicalement. Il aurait pu au moins prévenir. Alors que là, la surprise fut totale. Et l’exaspération aussi. Alain alla trouver le maire et, d’un propos discourtois à l’autre, d’un nom d’oiseau à celui d’autres animaux plus ou moins sympathiques, le ton monta. Si bien que le berger finit par allonger une paire de gifles au premier magistrat de la commune.

On a toujours tort de s’énerver. Le maire porta plainte, et Alain, à peine sorti de l’hosto, se retrouva en taule. Son avocat n’avait pas inventé l’eau tiède. Au tribunal correctionnel d’Alès, il plaida le nervosisme de l’accusé, si bien que le juge, convaincu d’avoir affaire à un énervé de naissance, ordonna l’hospitalisation d’office (HO) dans un établissement ad hoc. 
Alain se retrouva donc, après dix-huit mois de préventive, au quartier pénitentiaire de l’HP Carrairon, à Uzès, où il eut tout le loisir de regretter la quiétude des maisons d’arrêt, entouré qu’il était de quelques psychopathes particulièrement inquiétants.

Heureusement, personne, parmi les personnels de cet établissement, ne consentit à le reconnaître fada. 
Le juge des libertés fut saisi et, se conformant à l’avis des experts, prononça l’élargissement d’Alain. C’était un vendredi. Le parquet fit aussitôt appel, lequel fut dans la foulée fixé au premier jour ouvrable suivant, lundi 12 décembre, à 10 heures du mat’. Alain ne put ni préparer sa défense, ni même avertir un avocat. En revanche, ce lundi-là, on avait trouvé un nouveau psychiatre qui, contrairement aux autres, pensait qu’il fallait garder Alain à l’hosto.

Ce n’est pas qu’il l’avait trouvé déséquilibré. Non, il écrivait même, dans son rapport : 
«  Monsieur Paya [c’est le nom d’Alain] est adapté dans une situation qu’il refuse (l’HO) mais ne pose pas de problème d’opposition et de trouble du comportement. » 
Oui, mais voilà. Ce n’était pas tout. D’abord, il y avait les cheveux « crépus et emmêlés évoquant la coiffe rasta » et une apparence trop raisonnable pour être honnête « lisse dans ses réponses, ce qui peut renvoyer à une forme de réticence… » Le tout, avec un passé franchement louche : « Concernant son enfance (en famille d’accueil), il ne signalera pas d’événement particulier. De la même manière, à l’adolescence, il n’évoquera pas de dysfonctionnements sociaux ou relationnels. Cependant, il a arrêté l’école à quatorze ans et a travaillé à la ferme familiale. » 
Quand on a grandi orphelin chez des pauvres, peut-on se prétendre sain d’esprit ? Et a fortiori lorsqu’on n’a pas fait fortune plus tard : «  Il dit qu’il n’avait aucun problème social, ni n’ayant besoin de soin psychiatrique et laisse penser qu’il avait obtenu un équilibre personnel, se contentant de peu dans un contexte qui parait précaire. » 
Car, en effet, le pauvre est une variété d’asocial qui, lorsqu’il a un peu de bons sens, demande à être assisté médicalement pour supporter son état. En conclusion, l’expert s’avoue bien embêté : « Nous nous trouvons là devant un problème complexe à savoir que […] Monsieur Paya est adapté et ne présente pas de problème majeur ni de nécessité de traitement, si ce n’est qu’il se sent mal dans un milieu de maladie mentale. »

Et si vous voulez savoir quel est ce problème complexe, il n’est que de se reporter à la question finale posée par le tribunal : « Dire si les troubles mentaux dont est atteint Monsieur Paya compromettent la sûreté des personnes et portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public. » 
Le psy n’a même pas eu besoin de se contredire pour trouver à Alain des troubles mentaux. Le tribunal s’en était chargé à sa place. Il lui a suffit de reprendre les termes de la question dans sa réponse : «  Les troubles mentaux dont Monsieur Paya est atteint compromettent la sûreté des personnes désignés dans son processus persécutif et par conséquent peuvent porter atteinte de façon grave à l’ordre public. » 
Processus persécutif car Alain, au cours de l’entretien, avait prétendu qu’on s’acharnait sur lui parce qu’il avait giflé un élu au bras long, de surcroît magistrat.

Le tribunal, quant à lui, s’appuyant sur la seule expertise qui confirmait ce qu’il voulait penser d’Alain, reconduisit la mesure d’enfermement en hôpital psychiatrique. Laquelle commence à faire long, pour deux claques. 
Trois ans de placard, déjà. D’abord la taule, dix-huit mois en tout depuis 2008, et ensuite l’HP, dont il n’est pas près de sortir. Pour un homme considéré par tout le monde, y compris le psy qui l’a renvoyé à l’asile, sain d’esprit. 
Mais qui persiste à ne pas admettre qu’on n’a jamais eu aucun tort à son égard. Ce qui prouve sa folie, imperceptible mais tenace. La même qui nous menace tous, à l’occasion. On croyait l’épidémie presque éteinte depuis celle qui avait emporté tant de dissidents dans l’URSS brejnévienne. Elle se manifeste à nouveau dans la France sarkozyste.

Gérard Amaté

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 00:08

TURIN, 27 janvier- Trois sacs d'excréments ont été lancés par un groupe de huit personnes, avec leurs visages recouverts de cagoules, contre la préparation quotidienne des Cronaca ( journal à scandale) ici à Turin. L'épisode et a été filmé par des caméras de surveillance placé à l'extérieur du bâtiment où est situé le siège du journal, non loin du centre-ville ». Sur place etarrivent la police politique  Digos dans la capitale du Piémont, qui a commencé à enquêter sur l'incident. Le journal et Cronaca a été mentionnées dans l'ordonnance de détention délivrée par le juge d'instruction Federica Bompieri contre certains militants du mouvement No Tav qui ont conduit à l'arrestation de 26 personnes  hier matin. Dans l'ordre on a expliqué que quelques photos du journal ont été utilisés par les enquêteurs(digos)et permis d' identifier les auteurs présumés  dans des affrontements le 27 Juin et 3 Juillet dans la vallée de Suse.


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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 22:06
Le seul terroriste c'est l'état.

[Des dates ont déjà été réservées, le procès devrait donc probablement se dérouler durant cinq après-midi les 14, 15, 16, 21 et 22 mai 2012 devant la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris.] Ce document veut rendre public des éléments de la procédure judiciaire qui vise 6 camarades suite à une instruction antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF). Pour rappel, voir le site http://infokiosques.net/mauvaises_intentions Attention, les extraits qui suivent sont les paroles de magistrats dans le cadre d’une instruction. Leurs mots et leurs logiques ne sont pas les nôtres mais ceux d’ennemis. C’est pourquoi il faut les prendre avec des pincettes. Il ne s’agit pas de révéler leurs mensonges, de faire éclater la vérité, ou de dénoncer les dérives de la Justice. Ce n’est pas non plus la matière à une contre-enquête. Si nous avons choisi ces extraits, c’est parce qu’ils montrent comment le juge et le procureur argumentent dans le sens de l’association de malfaiteurs et du caractère terroriste des faits reprochés. Cette affaire est la première depuis de nombreuses années où l’État fait le choix de poursuivre des camarades sous la qualification de terrorisme pour des faits de sabotage. Depuis, l’État n’a pas toujours fait le choix de la juridiction antiterroriste, mais d’autres camarades ont été mis en examen pour association de malfaiteurs pour leur participation à des luttes politiques. C’est ainsi, par exemple, que certains ont été poursuivis pour dégradations, tags, balades. (voir entre autre http://grenoble.indymedia.org/2010-02-27-Sur-les-arrestations-du-15-fevrier) Ces documents rendent compte de cette logique policière. Celle-ci pourrait s’appliquer à bon nombre de situations où des gens se retrouvent pour tenter de s’organiser hors des chemins balisés de la militance institutionnelle. En cela, ils concernent plus largement que les seuls mis en examen. Les extraits sont issus de deux sources différentes : le Réquisitoire du Parquet, et l’Ordonnance du Juge d’Instruction. A la fin de l’instruction, le Parquet (Procureur) remet au juge d’instruction un Réquisitoire où il donne son avis sur les qualifications des faits et les charges à retenir contre chacun des mis en examen. Après avoir reçu les observations écrites de la défense (avocats ou mis en examen eux-mêmes), le Juge d’Instruction établit une Ordonnance dans laquelle il rend ses conclusions (non-lieu éventuel, qualifications retenues, renvoi devant la juridiction compétente pour le procès). Extrait du réquisitoire, partie intitulée : Les liens avec la procédure d’information judiciaire ouverte au TGI de Créteil à l’encontre de D., Iv. et B. (visant à justifier le rapprochement en une seule et même instruction des deux affaires, fumigènes et Vierzon ) L’ensemble des mis en examen des procédures ouvertes à Paris et Créteil, étaient tous présents ou s’apprêtaient à rejoindre la manifestation du 19 janvier 2008 devant le centre de rétention de Vincennes et qu’ils appartenaient tous à des groupes qui avaient multiplié, depuis plusieurs mois, en région parisienne et en province, des actions violentes dirigées contre l’État, ses institutions et ses représentants, notamment les forces de l’ordre. Partie du réquisitoire intitulée : L’entente terroriste et les qualifications pénales retenues à l’encontre des mis en cause : Il ressort de l’ensemble de ces éléments que les faits décrits ci avant et reprochés aux mis en cause dans la présente information judiciaire le sont bien dans le cadre d’une association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme des articles 421-1 et suivants. L’entente : En effet, les six prévenus de ce dossier ont bien participé à un groupement formé ou une entente établie, relativement structurée, ayant une permanence certaine et un nombre important de membres. Ainsi, dans le cadre de cette procédure, l’entente est-elle tout d’abord démontrée par les liens pérennes qu’ont développé les prévenus de ce dossier entre eux depuis de nombreuses années, liens qui vont au delà, comme ils veulent le laisser à penser, de la simple "militance" et de rencontres lors de manifestations. En effet, dès la fin de l’année 2005 et le début de l’année 2006, des relations d’amitié sont établies, dans le cadre de cette procédure, entre In., J. et Iv. lors d’un séjour commun dans la ferme du ****. Lors de ce séjour, un Mac Donald’s, symbole du capital américain, sera incendié à quelques kilomètres de là, incendie dont Iv. se félicitera dans un courrier retrouvé dans l’ordinateur de D.. Courant 2007, F., J., Iv., In., D. et B. seront interpellés au cours des mêmes manifestations regroupant suffisamment peu de personnes pour créer des liens individualisés. Des contacts téléphoniques réguliers seront relevés entre Iv. , son amie et l’amie de J., Mlle ****, au cours des années 2007 et 2008. En mai 2007, In., J. et D. sont visiblement en relation pour laisser leurs empreintes génétiques sur le même engin incendiaire servant à commettre la tentative d’attentat contre le camion d’enlèvement de la Préfecture de Paris. En août 2007, F. est au **** [ferme] avec In. et J. pendant au moins un mois, comme le démontre l’exploitation de sa téléphonie. En janvier 2008, In., F., Iv., D. et B. sont tous prêts à participer à la manifestation devant le centre de rétention de Vincennes. L’interpellation des derniers entraînera le périple des autres en possession, comme eux, d’éléments entrant dans la composition d’engins explosifs ou incendiaires. Liens pérennes donc qui constituent le premier maillon de 1’ entente qui se place aussi sur le plan des idées. Car l’entente dans ce dossier est aussi caractérisée par des idées communes à tous les mis en examen qui revendiquent les mêmes convictions contre les institutions et les pouvoirs régaliens de l’État : politiques carcérales, législation antiterroriste, centres de rétention et expulsions, enfermement des mineurs, fichage génétique ou papillaire, actions des forces de l’ordre. Ces idées, elles sont véhiculées par des médias qui leur sont spécifiques : Indymedia [1], recueil Mauvaises Intentions [2], au cours de semaines. d’actions contestataires thématiques [3] : semaine de solidarité avec les personnes interpellées, avec les expulsés, anti-carcérale auxquels ils participent pour certains. Ces idées sur lesquelles ils s’entendent, ne sont évidemment ni contestables, dans le cadre de l’exercice des libertés publiques et des droits fondamentaux garantis par l’État ni répréhensibles pénalement sauf lorsqu’elles visent à déstabiliser l’État et ses institutions en devenant le vecteur d’actions violentes pour les soutenir, ce qui sera le cas, au cours des années 2006 et 2007 et notamment dans le présent dossier. Car cette entente, qui n’avait jusqu’à présent rien de répréhensible, est caractérisée aussi, dans la présente information, par le fait d’utiliser, de manière clandestine, ensemble, des moyens violents, intimidants, terrorisants qui sont au delà de la simple contestation politique, pour extérioriser ces convictions : ce sera le cas au printemps 2006 alors que J. participe avec d’autres à des actions contre les voies ferrées, en mai 2007, lorsque In., son frère et D. co-agissent dans l’attentat contre le véhicule de police puis en 2008, lorsque In., F., D., Iv. et B. sont interpellés en possession de produits pouvant entrer dans la composition d’engins explosifs ou incendiaires ainsi que d’ouvrages permettant de les fabriquer. Les faits matériels de l’entente : Une résolution d’agir en commun est donc objectivée dans le présent dossier, l’ensemble des personnes mises en examen étant lié et planifiant, préméditant ensemble, de manière clandestine, des actions violentes au cours d’une période de trois années pour certains, notamment In. et J., démontrant la dynamique pérenne de violence dans laquelle ils se trouvent et qui ne s’arrêtera qu’avec les interpellations. Ces actions, elles sont bien caractérisées par plusieurs faits matériels, s’agissant notamment d’infractions de tentatives de dégradations de biens publics appartenant à la SNCF, aux forces de l’ordre et de fabrication et détention de produits entrant dans la composition d’engins explosifs, faits matériels objectivés par la découverte de l’ADN de certains sur les engins mais également par les textes radicaux, découverts en perquisition, sur des organisations terroristes avérées et/ou liés à la contestation violente, un soutien à des militants de mouvements terroristes reconnus (Action Directe), la découverte de livres permettant la fabrication d’engins explosifs démontrant un réel ancrage dans la violence. Pour commettre des actes de terrorisme : Ces actions, d’atteintes aux biens, sont prévues par l’article 421-1 du code pénal comme étant constitutives d’actes de terrorisme lorsqu’elles le sont d’une part, dans le but de troubler gravement l’ordre public et d’autre part, par l’intimidation ou la terreur. En effet, la commission ou la préparation concertée d’actions violentes, ciblées et clandestines en différents sites de Paris et de la région parisienne au préjudice de l’État et de ses institutions et notamment d’attaques des moyens de communication menées, courant 2006, par le biais de dégradations sur le réseau SNCF, d’actions contre des biens des forces de l’ordre en 2007, ou de détention de produits pouvant entrer dans la composition d’explosifs en 2008 alors que les mis en examen sont en possession de plans d’un établissement pénitentiaire ou aux abords d’un centre de rétention, pour imposer, par l’intimidation et la violence, leur conception de l’organisation sociale dans le cadre d’une idéologie visant à déstabiliser l’État, est contraire à l’ordre public. Ces cibles elles ne sont pas prises au hasard, elles sont bien en lien avec la conviction profonde de contestation qu’ont les mis en cause pour l’État, ce qu’il représente, ces réseaux ferrés, ces forces de l’ordre, ces établissements pénitentiaires. Ces agissements sont au delà de l’expression publique d’une contestation politique, ils ont pour but d’intimider, de terroriser pour faire valoir des idées revendiquées, diffusées. Ces agissements démontrent non la volonté de participer à une manifestation de protestation mais constituent un prétexte pour mener une action délibérément violente contre les forces de l’ordre ou les biens de l’État et éclairent d’ailleurs sur la capacité d’organisation du groupe et son choix de la violence et de la commission d’infractions, comme mode d’expression. Ainsi, une tentative de dégradations, commise concomitamment à d’autres, de manière préméditée, organisée contre les biens de la SNCF en 2006 est susceptible d’intimider. Elle a en effet tout d’abord pour but de frapper les esprits, les attaques contre les biens SNCF pouvant rappeler aux usagers les attentats sanglants de 1995, dans des RER, biens appartenant à la SNCF. Elle a aussi pour but d’entraîner de nombreux blocages préjudiciables pour l’État et ses usagers, dans la mesure où elle est réalisée et d’ailleurs revendiquée sur le site internet Indymedia, dans le but de contraindre un gouvernement à accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte quelconque, à l’époque du contesté "contrat première embauche". Le transport d’éléments entrant dans la composition d’engins explosifs mais surtout la pose d’un engin incendiaire, sous une voiture de police, à 7 heures du matin, en plein Paris, avec des conséquences qui auraient pu être dramatiques, incendie du camion, propagation à d’autres véhicules dans la rue, le cas échéant à des immeubles, terrorise nécessairement ceux ou celles qui auraient pu être les victimes innocentes d’une haine contre les forces régaliennes de l’État, au nom d’idées radicales. Et la dangerosité d’une telle action est d’ailleurs implicitement démontrée dans la récupération qu’a tenté d’en faire le FLNC, mouvement terroriste non contesté, qui a semblé revendiqué cette tentative, un temps. Contrairement à ce qu’ont globalement indiqué les mis en examen, il ne leur est donc pas reproché des idées ou des choix politiques mais des projets et actions concertés non pas dans le but de faire valoir des idées démocratiques ou des revendications politiques en contradiction éventuelle avec la politique mise en œuvre par le gouvernement mais en nourrissant une .peur collective, en commettant ou ayant pour projet de commettre des dégradations visant les pouvoirs régaliens de l’État et conduisant à sa désorganisation ou sa déstabilisation ce qui caractérise justement le mobile terroriste. Si l’infraction terroriste ne saurait, en effet, être constituée contre des personnes associées par une communauté de mentalités, d’idées, de buts, avec des revendications politiques ayant même dégénérées, elle est avérée lorsque ces mêmes personnes se sont mises d’accord pour extérioriser ces idées en passant à l’action par des moyens violents et coordonnés, dans le cadre d’une stratégie collective avec un personnel spécialement formé pour commettre des actions violentes. C’est donc dans le cadre de cet engagement que les mis en cause de ce dossier ont tous participé, à des niveaux différents mais volontairement, aux faits intéressant la présente procédure et notamment à cette association de malfaiteurs terroriste. Car pour que l’infraction terroriste soit constituée, il suffit en effet que l’affilié à l’entente connaisse, même dans ses grandes lignes, le dessein du groupe litigieux et qu’il y ait adhéré volontairement, en connaissance de ses buts et en se munissant de moyens lui permettant d’y apporter ultérieurement son concours, quelle que soit sa fonction occupée ou son rôle, permanent ou occasionnel, et même si au moment de son arrestation, il n’avait encore été mêlé à aucune des infractions commises par les autres membres de l’association. L’ensemble de ces éléments justifiera ainsi le renvoi des prévenus devant le tribunal correctionnel dans les conditions suivantes. [1] Indymedia est un site né en 1999 d’un collectif de mouvements indépendants qui se sont regroupés à l’occasion de manifestations organisées à SEATTLE. Il s’agit d’un média alternatif à publications ouvertes et anonymes dont l’objectif déclaré est de créer et de diffuser 1’ information libertaire. Il existe 167 centres indépendants dans 60 pays différents. Chaque centre possède un modérateur. Il existe sept sites régionaux en Ile de France, en Auvergne, à Toulouse, à Grenoble, à Lille, à Nantes et à Nice. 4 sites francophones existent à l’étranger au Québec, en Belgique, à Liège et en Suisse. Depuis Indymedia, il est possible d’accéder à divers autres sites contestataires, révolutionnaires ou anti-capitalistes. (D668) [2] Le recueil "Mauvaises Intentions" est un recueil de textes publics ayant pour point commun de traiter des idées sus développées et plus spécifiquement de rendre compte des développements des procédures judiciaires en cours diligentées en France à l’égard des personnes interpellées, de traiter de trois thématiques récurrentes en l’occurrence le fichage ADN,la situation des étrangers notamment au sein des centres de rétention administrative et du sabotage, de relater les techniques prétendument utilisées aux cours des gardes à vue par les services de police et lors des interrogatoires par les magistrats instructeurs, de relater les actions de soutien aux personnes mises en examen (manifestations, rassemblements mais aussi commission d’actions violentes). (D794) [3] Par exemple semaine de solidarité sans frontières du 9 au 16 juin 2008 faisant référence à toutes les personnes mises en examen dans le présent dossier et à l’incarcération de certain. d’entre elles désignées comme prisonniers politiques. Au cours de cette semaine, de nombreuses actions plus ou moins violentes se sont déroulées en France mais aussi à l’étranger en soutien des mis en examen mettant en évidence, leur implication dans une entente commune capable de déclencher des actions simultanées sur un thème identique et de centraliser les revendications, ayant même tissé des relations étroites avec des personnes partageant les mêmes idées et la nécessité de les faire connaître par la violence à l’étranger. 19 autres dégradations commises en France selon le même mot d’ordre étaient aussi constatées en janvier 2009 et faisaient l’objet d’un versement de pièces dans la présente procédure.(D711, D715, D790, D669, D716, D844, D846) Extrait de l’ordonnance de renvoi du juge Edmond BRUNAUD - Cette tentative de destruction s’inscrivait dans une campagne de fait de même nature menée vraisemblablement par des groupuscules de l’ultra gauche hostiles à la candidature de l’actuel Président de la République Française et ayant pour but l’atteinte aux intérêts de l’Etat, de troubler les élections présidentielles en embrasant les cités sensibles de Paris et de sa banlieue par un effet de contagion. Conclusions de l’ordonnance de renvoi du juge Edmond BRUNAUD - RENVOI DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL : Attendu qu’il résulte de l’information charges suffisantes contre : In. - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2006, 2007, 2008 et ce jusqu’au 23 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou suivants du code pénal, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5,422-3, 422-6, 422- 7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, fabriqué sans autorisation, un engin explosif ou incendiaire ou un produit explosif, quelle que soit sa composition, en l’espèce, l’engin incendiaire improvisé découvert le 2 mai 2007, sous un camion appartenant à la Préfecture de police de Paris stationné aux abords du commissariat de police du 18ème arrondissement, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles L 2353-4 du code de la défense, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6, 422-1 du code pénal, 203, 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment le 2 mai 2007, tenté de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce un camion appartenant à la Préfecture de Police de Paris stationné aux abords du commissariat du 18ème arrondissement, ladite tentative manifestée par un commencement d’exécution, en l’espèce en participant à la détention des éléments entrant dans la composition, à la fabrication de 1’ engin incendiaire et à sa pose, au vu de la découverte de son cheveu sur le fagot d’allumettes alimentant le dispositif d’allumage, en compagnie de son frère J., ladite tentative n’ayant manqué son effet que par suite d’une circonstance indépendante de sa volonté, en l’espèce, le système de retard de l’engin ayant fait long feu, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment J. et D. et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 121-4, 121-5, 322-1, 322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suIv.ts du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment en mai 2007, courant 2008 et notamment le 23 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, les éléments entrant dans la composition de l’engin incendiaire posé sous le véhicule de police, le 2 mai 2007, sur lequel son empreinte génétique a été découverte et en 2008, du chlorate de sodium, du chlorate de potassium, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 322-11-1, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suIv.ts du code de procédure pénale, F. - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, 2008 et ce jusqu’au 23 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et suivants du code pénal, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1,421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Vierzon, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 23 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, notamment du chlorate de sodium, du chlorate de potassium, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 322-11-1, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, J. - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2006, 2007, 2008 et ce jusqu’au 20 juin 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et suivants du code pénal, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, fabriqué sans autorisation, un engin explosif ou incendiaire ou un produit explosif, quelle que soit sa composition, en l’espèce, l’engin incendiaire improvisé découvert le 2 mai 2007, sous un camion appartenant à la Préfecture de police de Paris stationné aux abords du commissariat de police du 18ème arrondissement, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la teneur, Faits prévus et réprimés par les articles L 2353-4 du code de la défense, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, 203,706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment le 2 mai 2007, tenté de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce un camion appartenant à la Préfecture de Police de Paris stationné aux abords du commissariat du 18ème arrondissement, ladite tentative manifestée par un commencement d’exécution, en l’espèce en détenant, transportant l’engin incendiaire et en procédant à sa pose et sa mise à feu à l’aide d’une cigarette sur laquelle son empreinte génétique était découverte, ladite tentative n’ayant manqué son effet que par suite d’une circonstance indépendante de sa volonté, en l’espèce, le système de retard de l’engin ayant fait long feu, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment In. et D. et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 121-4,121-5, 322-1, 322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2006 et notamment le 12 avril 2006, tenté de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce, une armoire électrique de la SNCF située sur le tronçon de chemin de fer entre la gare de Pantin et la Gare de l’Est, 54 rue de l’Evangile à Paris, ladite tentative manifestée par un commencement d’exécution, en l’espèce en ayant transporté l’engin et étant présent sur les lieux des faits au moment de la tentative dans la mesure où son empreinte génétique était découverte sur un gant en latex découvert à proximité de la cible et sur une bouteille dans l’armoire électrique qui venait d’être fracturée pour déposer l’engin, ladite tentative n’ayant manqué son effet que par suite d’une circonstance indépendante de sa volonté, en l’espèce, le système de retard de l’engin ayant fait long feu, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment une personne non identifiée dont l’ADN était également découvert sur le dispositif d’allumage de l’engin et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 121-4,121-5, 322-1,322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suIv.ts du code de procédure pénale, D. - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Fontenay sous Bois, Bagnolet depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, 2008 et ce jusqu’au 19 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421- 1 et suivants du code pénal, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422- 7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2007, fabriqué sans autorisation, un engin explosif ou incendiaire ou un produit explosif, quelle que soit sa composition, en l’espèce, l’engin incendiaire improvisé découvert le 2 mai 2007, sous un camion appartenant à la Préfecture de police de Paris stationné aux abords du commissariat de police du 18ème arrondissement, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles L 2353-4 du code de la défense, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, 203, 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2007 et notamment le 2 mai 2007, été complice de J. et In. lesquels ont tenté, le 2 mai 2007 de dégrader, détruire ou détériorer, un bien appartenant à autrui, en l’espèce un camion appartenant à la Préfecture de Police de Paris stationné aux abords du commissariat du 18ème arrondissement, en les aidant ou les assistant sciemment dans la préparation ou la consommation du délit, en l’espèce en détenant des éléments sur lesquels son ADN était retrouvé, composant l’engin utilisé pour cette tentative, en participant à sa fabrication et à sa remise, avec ces circonstances que les faits ont été commis d’une part, par plusieurs personnes en qualité d’auteur ou de complice et notamment J. et In. et d’autre part, en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 121-4, 121-5, 121-6, 121-7, 322-1, 322-3, 322-4, 322-15, 322-15-1, 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008 , alors qu’il existait des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il ait commis l’une des infractions visées à l’article 706-55 du code de procédure pénale, refusé de se soumettre au prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son profil génétique, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3,422-6 du code pénal, les articles 706-54 à 706-56 du code de procédure pénale. - d’avoir sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois et à Créteil, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment le 19 janvier 2008, refusé de se prêter aux prises d’empreintes digitales ou de photographies autorisées par le procureur de la République, conformément aux dispositions de l’article 78-3 du code de procédure pénale, en relation à titre connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-3, 422-3, 422-6 du code pénal, 78-3 et 78-5 du code de procédure pénale. Iv. - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Paris, Fontenay sous Bois, Bagnolet, ****[ferme], depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique et notamment courant 2006, 2007, 2008 et ce jusqu’au 19 janvier 2008, participé à un groupement formé ou une entente établie, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et suivants du code pénal, Faits prévus et réprimés par les articles 421-1, 421-2-1, 421-5, 422-3, 422-6, 422-7 du code pénal, les articles 203 et 706-16 et suivants du code de procédure pénale, - d’avoir, sur le territoire national et notamment à Fontenay sous Bois, depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, courant 2008 et notamment le 19 janvier 2008, détenu et transporté des substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que des éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l’article 322-6 ou d’atteintes aux personnes, en l’espèce, notamment un mélange de sucre et de chlorate de soude, de l’allume-feu, des pétards à mèche, avec cette circonstance que les faits ont été commis en relation à titre principal avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur,
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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 06:32

communiqué du  collectif le laboratoire de Valence :
Nous soutenons les camarades frappé-e-s par la répression.  Aujourd'hui les états italiens français main dans la main attaquent une lutte populaire quand celle ci est devenue le 3 juillet une lutte main dans la main une lutte internationaliste .

face aux arrestations du 26 janvier à l'aube:

Une vague d'arrestation a eu lieu dans toute l'italie contre les militants no tav. Les agences parlent de 32 arrestations dont 2 dans la vallée de Suse, un conseiller municipal de Villardfocciardo et Mario, un militant de Bussoleno très actif depuis 20 ans .C'est une attaque  politiquede la part de l'état italienavec son bras armé pour soutenir les intêrets de la maffia, très présente dans la région de urin 

 

Vigilance No_tav Val de Susa : Depuis ce matin à l’aube, la police italienne a l...ancé une opération d’interpellation de membre des No-Tav dans différentes provinces. 25 militants ont été appréhendés. Dont Guido Fissore pacifiste conseiller municipal à Villar Focchiardo en prison sur des accusations de résistance à la force publique. Giorgio dell'Askatsuna et Tobia Imperato.auteur du livre sur l affaire 97<98 des eco terroristes Sole Edo et Silvano  , Paolo Maurizio Ferrari,
Les arrestations prévues depuis des jours ont eu lieu non seulement à Turin et la vallée de Suse, mais aussi à Asti, Milan, Trente, Palerme, Rome, Padoue, Gênes, Pistoia, Crémone, Macerata, Biella, Bergame, Parme et de Modène. Une arrestation a été faite en France. Ils ont également notifié 15 mesures d’incarcération, et une mesure d'interdiction de séjour dans la province de Turin. Des perquisitions ont été effectuées dans les centres  sociauxde turin à Askatasuna et  à El Paso, à Turin dans la Via Buole étape du Collegno Metzcal et Barocchio Grugliasco
 
 C'est clairement une opération d'intimidation contre le mouvement "no tav", qui arrive après de graves troubles en Italie dont le blocage de la Sicile pour le mouvement des "Forconi". Troubles qui surviennent dans un contexte de paupérisation généralisé de tous le pays, paupérisation renforcée par les mesures d'austérité du gouvernement Monti.
 
 Le mouvement "no tav " devient le symbole de la résistance contre la financiarisation de l'économie et l'augmentation des inégalités. C'est aussi le symbole d'un peuple qui lutte contre la destruction de l'environnement et contre des investissements qui ne serviront qu'à augmenter les transports inutiles et qu'à fonçer un peu plus vite dans le mur. Et cette lutte, on lui fait payer très cher.
 
 Selon Alberto Perino, c'est une opération médiatique pour délégitimer le mouvement "no tav" surtout parce que seulement 2 personnes ont été arrêtées dans la vallée. L'Italie prend feu, donc  "ils ont besoin de démontrer c'est que nous ne sommes pas de la vallée" a dit Alberto Perino et que "ceux  qui sont arrêté ne sont pas comme nous". L'opération a clairement pour but de diviser le mouvement no tav.
 
 Le mouvement no tav se montre solitaire et unis. "Si ils utilisent la répression, nous utiliserons notre raison et notre détermination". Une réunion d'information, assemblée populaire s'est tenue à Bussoleno le 26 au soir et une manifestation de solidarité  et de lutte se prépare pour le 28 janvier à Turin les comités no tav améneront les bouts de bois et les branches du non chantier de Chiomonte  à Turin le 28 /01 /2012 départ la manifestation à 14h30 de la place Carlo Felice à la Place Castello .
 
 
 
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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 08:11

POUR EXPLIQUER UN PEU L’« AFFAIRE DE LABÈGE »


Depuis maintenant près de deux mois, quatre jeunes hommes et femmes sont en détention « provisoire » à la maison d’arrêt de Labège, sans qu’aucune date n’ait jamais été avancée concernant leur remise en liberté. Et on retrouve dans leur « affaire » un scénario désormais bien rodé pour la police et l’institution judiciaire : d’abord la criminalisation des personnes arrêtées, au moyen de l’étiquetage « ultra-gauche » ; puis une détention « provisoire » qui s’éternise ; enfin, un prélèvement d’ADN dont le refus est sanctionné pénalement…

Le 14 novembre dernier, une centaine de gendarmes mobiles ont opéré une impressionnante rafle à Toulouse dans sept lieux d’habitation (pour la plupart des squats) et interpellé une quinzaine de personnes (dont une famille de sans-papiers) ; ils ont ensuite mis six d’entre elles en garde à vue. Ces personnes ont toutes nié les faits qui leur sont reprochés ; elles ont juste reconnu un engagement militant (pour la plupart depuis le lycée avec le mouvement anti-CPE) et ont refusé le prélèvement d’ADN. Quatre sont donc présentement en détention, une autre jeune femme a été inculpée mais placée sous contrôle judiciaire, et un jeune homme a été libéré mais en tant que « témoin assisté ».

Les arrestations intervenues à Toulouse entrent dans le cadre de l’« affaire de Labège » : le 5 juillet 2011, une dizaine de personnes non identifiables ont pénétré dans les locaux de la direction interrégionale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ, organisme qui dépend du ministère de la Justice) à Labège, dans la banlieue de Toulouse. Ce groupe a déversé des excréments sur des ordinateurs et des bureaux, tagué quelques slogans sur des murs, et laissé sur place des tracts non siglés dénonçant l’accentuation permanente de la politique sécuritaire à l’encontre des mineur-e-s avant de se volatiliser quelques minutes plus tard.
L’action visait donc clairement la ligne répressive de l’Etat – dénoncée par une partie des éducateurs eux-mêmes, notamment en 2002 lors de la création des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). En mai dernier, en effet, une révolte a éclaté à l’EPM de Lavaur, dans le Tarn. L’administration pénitentiaire et la PJJ y ont répondu par l’intervention des équipes régionales et de sécurité (ERS), des mesures d’isolement, des conseils disciplinaires et des transferts. La PJJ a alors déclaré qu’une partie des jeunes détenus étaient « irrécupérables », et elle a demandé « plus de sécurité, un profilage des détenus et une reconnaissance de la pénibilité [du] métier ». Au début de l’été, le Parlement s’apprêtait de plus à adopter une refonte de l'ordonnance récidivistes de plus de 16 ans en ce qui concerne des délits passibles d’au moins trois ans d’emprisonnement.
Toujours est-il que l’action de Labège s’est déroulée sans violence – hormis un bref lâcher de bombe lacrymogène en direction d’un membre de la PJJ quand celui-ci a arraché le sac à dos d’un membre du groupe (il n’a eu aucun arrêt de travail et n’a pas porté plainte). Le procureur de la République, qui s’est déplacé sur les lieux avec le préfet le lendemain, a de plus remarqué lui-même que l’action menée « n'a[vait] finalement fait que peu de dégâts ». D’où l’évidente disproportion de l’opération lancée quatre mois plus tard par des forces de l’ordre surarmées pour procéder à une vague de perquisitions et
d’arrestations à Toulouse, sur la base du sac laissé sur place à Labège (si ce sac semble bien appartenir à un des prévenus, ce dernier affirme l’avoir perdu lors de son déménagement en juin dernier).
A la fin de leur garde à vue, les lourdes inculpations que le juge a prononcées à l’égard de cinq personnes ont été les suivantes :
« - Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ;
- violence commise en réunion sans incapacité ;
- dégradation ou détérioration du bien d'autrui commise en réunion. »
En dépit du fait que ces personnes n’appartiennent à aucune organisation et que l’action de Labège n’a pas été revendiquée, l’étiquette « ultra-gauche » qui a été collée sur leur dos et sur leurs dossiers, et que les médias ont reprise, a suffi à les criminaliser (l’ordonnance de placement en détention provisoire concernant un des prévenus affirme ainsi que celui-ci « reconnaît son appartenance à un mouvement d’extrême gauche, lequel est à l’origine des faits reprochés comme en attestent les tracts laissés sur place » ; or le terme d’« ultra-gauche » qui lui a été attribué pendant la garde à vue ne représente en rien une organisation). Et ce malgré l’absence de preuves jusqu’à ce jour, car l’instruction court toujours. De même que l’« appartenance à la mouvance anarcho-autonome » et d’autres qualificatifs de ce genre, l’étiquetage « ultra-gauche » sert ainsi depuis des années maintenant à créer un véritable délit d’opinion.

Par ailleurs, le refus opposé par les « inculpé-e-s de Labège » à un prélèvement d’ADN va leur valoir un procès, début mai, quoique cet ADN leur ait de toute façon été prélevé contre leur gré en garde à vue (sur les gobelets et couverts utilisés pour se restaurer durant ce laps de temps). Les avocats des inculpé-e-s se sont à une exception près abstenus de faire appel de la mise en détention, sur l’idée que le juge attend les résultats des tests pour décider de leur libération ou non ; mais on peut sérieusement en douter, après sept semaines de détention. Il est bien plus probable que ces résultats sont déjà connus, et qu’il s’agit plutôt pour le juge de laisser mariner toute cette jeunesse en prison, dans l’espoir de la faire craquer et avouer ou du moins « coopérer » (tout en observant qui se mobilise pour les soutenir, aussi et bien sûr, afin d’alimenter les fichiers et de trouver d’autres « coauteurs » de l’action incriminée), surtout si le résultat des tests n’a pas « démontré » la culpabilité des inculpé-e-s.
Rappelons que le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) a la particularité d’être alimenté de force – le prélèvement est « juridiquement contraint » car, en garde à vue, l’officier de police judiciaire a l’obligation d’informer le prévenu qu’il peut refuser ce « prélèvement biologique », mais en ajoutant aussitôt que « ce refus constitue un délit », et pas des moindres, puisque le code pénal prévoit jusqu’à un an ferme et 15 000 euros d’amende. Une situation kafkaïenne, étant donné le nombre de gens qui, relaxés du délit pour lequel on leur demandait leur ADN, demeurent poursuivis pour le délit de refus de prélèvement ; c’est qui plus est un « délit continu » : tant que l’on persiste dans son refus, on peut être convoqué à tout moment pour une nouvelle demande de prélèvement. Cette situation fait que certains ont porté leur cas devant la Cour européenne des droits de l’homme (voir http://www.slate.fr/story/47639/adn-fichiers).

Par les détentions « provisoires » qui s’éternisent, l’institution judiciaire entre également, et une fois de plus là encore, en complète contradiction avec la « présomption d’innocence » censée former le socle de la justice française. Il n’est que de voir la population des prisons, composée pour moitié de prévenu-e-s dans l’attente d’un procès qui peut avoir lieu deux ou trois ans plus tard. Ou se rappeler l’expérience pénitentiaire de Julien Coupat (plus de six mois) ; et, encore plus fort, celle des six Parisiens qui sont traduits en justice en mars prochain : entre sept et treize mois de « provisoire », avec un placement sous contrôle judiciaire ensuite (leurs quatre affaires ont été rassemblées sous le prétexte d’une même « association de malfaiteurs dans un but terroriste » – voir notamment l’article de Camille Polloni paru sur Inrocks.com le 19 janvier 2011 : http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/57636/date/2011-01-19/article/lultragauche-nouvelle-menace-pour-la-police-antiterroriste/).

Depuis leur arrivée à la maison d’arrêt, la situation des « inculpé-e-s  de Labège » n’a pas évolué : chaque fois que le tribunal a dû réexaminer leur incarcération, il a choisi de les maintenir en prison.
Les motifs qu’il invoque demeurent :
- « d’empêcher une concertation frauduleuse avec les complices », alors que les deux jeunes femmes ont été enfermées dans la même cellule et que les deux jeunes hommes ont effectué leurs promenades ensemble durant leurs premiers jours à Muret ;
- « d’empêcher une pression sur les témoins ou victimes », alors que dans l’action de Labège il n’y a pas eu de victimes et qu’aucun témoin n’est en mesure d’identifier ses responsables.
- « de prévenir le renouvellement de l’infraction », alors qu’il ne s’agit pas de récidivistes mais de « primo-délinquants », selon le jargon judiciaire.

L’attitude du tribunal à l’égard du seul prévenu qui a fait appel de sa mise en détention puis, débouté, a déposé une demande de remise en liberté montre bien que pour ce tribunal la culpabilité des inculpé-e-s est acquise.
Lors de l’appel, qui s’est déroulé en présence de ce prévenu et dont l’audience était publique, la juge a lu le texte de l’ordonnance de placement en détention provisoire et s’est s’exclamée lorsqu’il a été question de la PJJ : « C’est parfaitement hilarant, quand on connaît le dévouement du personnel de la PJJ ! » ; peu après, c’est son collègue qui s’est écrié, à la mention que les inculpé-e-s avaient refusé le prélèvement d’ADN par conviction politique, qu’il ne voyait « vraiment pas » comment on pouvait associer les termes « ADN » et « politique »… Après quoi, ce tribunal a demandé au prévenu s’il avait quelque chose à ajouter, et, relevant qu’on le qualifiait d’« ultra-gauche » dans l’ordonnance de mise en détention, il a voulu savoir ce que le tribunal entendait par là en précisant qu’il était prêt à en débattre puisqu’il n’appartenait à aucune organisation. Autrement dit, il a répondu sans arrogance, mais sans se laisser démonter ni baisser la tête dans l’attitude attendue de repentance, partant de culpabilité admise. Inacceptable, pour le tribunal – d’où le commentaire suivant, à la fin de l’arrêt de la cour d’appel le maintenant en détention : « Son attitude laisse présumer qu’il agit délibérément même s’il conteste formellement les faits. »
La demande de remise en liberté s’est soldée quant à elle en deux temps trois mouvements dans le bureau du juge : celui-ci a campé sur ses positions, en motivant son refus de remettre l’inculpé en liberté par les arguments précédemment utilisés, mais en ajoutant cette fois qu’il ne croyait pas à la promesse d’embauche obtenue pour  six mois à compter du 2 janvier 2012. Autrement dit, après avoir en novembre invoqué un manque de « garanties de représentation » pour mettre cet inculpé en détention (au prétexte qu’il n’avait pas repris une inscription à la fac en septembre mais s’était inscrit à Pôle emploi), cette proposition de travail n’a pas davantage satisfait le tribunal : il a laissé en prison cet inculpé malgré un casier judiciaire vierge, l’existence d’un logement loué et de revenus (modestes mais réels), et sans avancer la moindre preuve corroborant les accusations portées à son encontre.

On assiste ainsi, grâce aux innombrables lois sécuritaires adoptées depuis une dizaine d’années, à la criminalisation d’une certaine jeunesse radicalisée : selon ses besoins du moment, l’Etat réprime les jeunes de banlieue ou les « jeunes » en général, les « étrangers » ou les sans-papiers, les Roms, les « anarcho-autonomes », les activistes politiques ou les participants à des mouvements de la contestation sociale.
Les milieux tour à tour en butte à la répression se trouvent à la merci du pouvoir. D’une part, parce que la détention « provisoire » peut être prolongée, selon le bon vouloir des juges, pendant des mois et des mois voire des années – une situation qui a plusieurs fois incité la Cour européenne des droits de l’homme à critiquer la France là-dessus aussi et à lui demander de revoir cette pratique. D’autre part, parce que le refus de prélèvement d’ADN est sanctionné pénalement et de façon répétitive.

Pareille situation démontre, s’il en était besoin, l’urgence de la contrer par l’affirmation d’une solidarité concrète envers les personnes en butte à la répression parce qu’elles contestent le système capitaliste et son organisation sociale. Seule la manifestation de cette solidarité peut leur éviter la marginalisation dans laquelle l’Etat cherche à les piéger et vers laquelle la répression tend trop souvent à les pousser. Il faut dénoncer haut et fort la perversité d’une détention « provisoire » qui revient à faire exécuter une peine avant même qu’un jugement ait été rendu – d’autant plus que semblable procédé anéantit toute possibilité de relaxe lors du procès : quand celui-ci finit par avoir lieu, le tribunal condamne à une peine couvrant la durée de la préventive, afin de ne pas être attaqué en justice pour détention arbitraire.
Alors, décidément, ne laissons plus faire !

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 22:11

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 22:00
Nous consacrons deux posts sur les incarcéré-e-s du 15 novembre Pleurer auprès des politiques ça devient une habitude dans le milieu militant pour  demander un soutien /
Bonne et mauvaise nouvelle dans l’affaire du saccage de la PJJ de Labège

Exceptionnellement encore, nous publions sur ce site des articles des médias. Voila ce qui arrive lorsque la communication publique autour d’une situation répressive frappant des camarades de lutte se cantonne à être inefficace [1], effrayée  [2] et hésitante. On finit par apprendre les nouvelles, bonnes ou mauvaises à travers la presse policière et bourgeoise.


Un des quatre camarades incarcérés dans le cadre de l’affaire du saccage de la PJJ de Labège a été libéré il y a quelques jours. Nous ne savons pas si lien de cause à effet il y a, même si nous nous doutons bien que oui, et nous ne savons pas qui en porte la responsabilité, mais de bien sombres arcanes se révèlent au même moment que cette bonne nouvelle. Une députée européenne d’Europe-Ecologie-Les-Verts s’est lancée dans une campagne publicitaire en « soutien » aux camarades incarcérés sous la bannière de la liberté d’expression si chère à la bourgeoisie, avec le vocabulaire habituel de ce genre de crapules citoyennes : dérive, délit d’opinion, droits de l’homme, lettre au Garde des Sceaux etc. Elle n’oublie pas de condamner, « bien entendu », le saccage. On peut se questionner sur le moyen utilisé par cette eurodéputée pour accéder au dossier et pouvoir ainsi l’instrumentaliser pour sa carrière politique. Rappelons qu’un dossier n’est théoriquement accessible qu’à la justice et la police (qui en sont les auteurs) et aux inculpés et leurs avocats (tenus de respecter les choix de leurs clients).

Nous espérons donc, que l’affaire de Labège ne se dirige donc pas, comme s’en inquiètent avec raison les compagnons des Brèves du Désordre, vers un nouveau Tarnac. La balle est maintenant dans le camp des inculpés et de leurs proches soutiens de s’exprimer contre ces faux-amis politiciens, car qui ne dit mot consent, et parce que lorsque des défenseurs de l’existant se métamorphosent opportunément en défenseurs des révolutionnaires réprimés, l’expérience nous a toujours montré qu’il fallait vite couper la tête de l’anguille sous la roche.

Rappelons-nous que la solidarité révolutionnaire s’exprime d’abord contre l’existant et avec la lutte (individuelle ou collective) de ceux qui sont tombés qu’avec les cas individuels de chaque inculpés et en dépit de la question de leur innocence ou de leur culpabilité que nous laissons au pouvoir ; encore moins contre d’hypothétiques mesures d’« exception », car combattre l’exception c’est valider le reste du système judiciaire qui dans toute sa quotidienne banalité ne cessera jamais de broyer, tuer, mutiler et humilier au service de la société.

Solidarité donc avec tous ceux qui luttent contre la prison à l’intérieur et à l’extérieur, et mort au pouvoir !


Lettre au Garde des Sceaux au sujet des 4 jeunes en détention provisoire à Seysses

Toulouse, le 18 janvier 2012

Monsieur le Garde des Sceaux,

En tant que Députée européenne du Sud-Ouest, je souhaite vous alerter au sujet d’une situation rencontrée dans ma circonscription.

Depuis le 14 novembre 2011, quatre jeunes de 21 à 22 ans se trouvent en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Seysses en Haute-Garonne. Ils sont accusés d’avoir participé à une action de vandalisme de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Labège le 5 juillet dernier. Condamnant bien entendu tout saccage d’un lieu public (saccage qui n’a d’ailleurs à ce jour n’a pas été revendiqué), je m’interroge cependant sur le déroulement de cette enquête.

Tout d’abord, une détention provisoire longue de maintenant deux mois est-elle justifiée ? Comme le rappelle fréquemment la Cour Européenne des Droits de l’Homme à la France, une privation de liberté ne peut être justifiée que si elle est indispensable pour la poursuite de l’enquête. Or, des prélèvements d’ADN ont été effectués (contre le gré de ces personnes pendant leur garde à vue). Normalement, les résultats de l’analyse devraient être connus dans les trois jours suivant les prélèvements. Huit semaines après qu’ils aient été effectués, ils n’ont toujours pas été communiqués : ils permettraient pourtant de savoir si ces personnes ont été impliquées –ou non- dans l’événement du 5 juillet. Non seulement les prélevés de force d’ADN sont choquants, mais de surcroît refuser aux “propriétaires” d’accéder aux résultats est totalement contraire aux droits de l’homme.

Par ailleurs, je ne comprends pas qu’il soit fait mention dans le dossier de ces quatre jeunes gens d’une supposée appartenance à l’« ultra-gauche ». Si elles ont reconnu un engagement militant (remontant au mouvement d’opposition au Contrat Première Embauche), elles disent n’appartenir à aucune organisation. Qu’entend-on alors par l’expression « ultra-gauche » ? Est-il justifié de placer cette appartenance au même niveau que celle à des réseaux terroristes ? Je crains qu’il ne s’agisse une nouvelle fois d’un délit d’opinion flagrant.

Comptant sur une réponse diligente de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Garde des Sceaux, l’expression de mes salutations distinguées.

Catherine Grèze

catherinegreze.eu/blog/ ?p=2131

L’eurodéputée C. Grèze demande un recours

Sur son blog, la députée européenne Catherine Grèze écrit au Garde des Sceaux au sujet de quatre jeunes.

La députée européenne écologiste a écrit au ministre de la Justice. Elle s’interroge à propos de quatre jeunes placés trop longtemps en détention provisoire. Leur ADN aurait été prélevé sans leur consentement. Les résultats ne seraient toujours pas connus.

Au départ, les faits remontent au 5 juillet 2011, en fin de matinée dans le quartier de Labège à Toulouse. Un groupe d’une dizaine de personnes cagoulées s’en est pris violemment aux locaux de la Direction inter-régionale sud de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Les médias locaux les ont même qualifiés de commando. Les assaillants, vraisemblablement organisés, se sont dispersés dans chaque bureau. Ils ont bousculé les salariés et ont déversé des liquides nauséabonds sur les ordinateurs et dans les locaux. Un salarié a reçu une projection de gaz lacrymogène. Ensuite, ils ont tagué des slogans hostiles au durcissement des lois sur les mineurs délinquants.

Le Procureur de la République de la Haute-Garonne avait alors souligné que "les agents de la PJJ n’ont pas l’objet de violence physique mais cet acte les a profondément choqués". La PJJ s’occupe notamment du suivi des jeunes détenus.

A la suite de l’enquête sur ces dégradations et des perquisitions de deux squats toulousains, quatre personnes, deux hommes et deux femmes d’après nos confrères de La Dépêche, ont été écrouées mi-novembre 2011.

Actuellement, l’eurodéputée écologiste Catherine Grèze soulève des questions sur les conditions de détention de ces quatre prévenus de sa circonscription. Elle pose le problème du déroulement de l’enquête. Les détenus s’opposaient à un prélèvement ADN. Il aurait été effectué contre leur gré ce qui, dit l’eurodéputée, "est contraire aux Droits de l’Homme". Elle dénonce aussi le fait que les résultats de ces prélèvements ADN effectués il y a huit semaines auraient dû être communiqués trois jours après aux quatre personnes concernées. En outre, elle relève dans leur dossier judiciaire la mention écrite "appartenance à l’ultra-gauche" en notant qu’il s’agit d’un délit d’opinion. Pour ces raisons, elle s’est adressée au Garde des Sceaux.

midi-pyrenees.france3.fr/info/l-eurodeputee-c-greze-demande-un-recours-72119399.html

Catherine Grèze soutient 4 jeunes en détention provisoire

Catherine Grèze, eurodéputée du Sud-Ouest, s’insurge contre la détention provisoire de 4 jeunes à la prison de Seysses. Accusés de vandalisme sur un bâtiment de la protection judiciaire des jeunes à Labège, le 5 juillet 2011, la députée s’interroge sur leur sort.

Interpelés depuis huit semaines, ils sont toujours en détention provisoire. Catherine Grèze rappelle que la Cour européenne des droits de l’homme n’autorise la détention que si elle est nécessaire à l’enquête. Les résultats des prélèvements ADN effectués pendant la garde à vue des 4 jeunes ne sont toujours pas connus, selon l’eurodéputée. Elle estime que ces prélèvements ont été réalisés « contre le gré de ces personnes ».

Catherine Grèze interpelle le Garde des sceaux sur cette question. Et sur la mention, dans le rapport de ces jeunes de l’expression « ultragauche ». Elle se demande s’il est « justifié de placer cette appartenance au même niveau que celle à des réseaux terroristes ? Je crains qu’il ne s’agisse une nouvelle fois d’un délit d’opinion flagrant. »

Pour défendre sa cause, elle s’exprimera ce soir, au journal de France 3 Midi-Pyrénées.

toulouseinfos.fr/index.php/dossiers/breves/3671-catherine-greze-soutient-4-jeunes-en-detention-provisoire.html

Un détenu étiqueté « ultra-gauchiste » à la prison de Seysses

Dérive autoritaire inquiétante, en tremble la députée européenne EE-LV Catherine Grèze. J’en ai la chair de poule ». « C’est ahurissant », s’insurge M° Christian Etelin. L’appartenance supposée à « l’ultra gauche » d’un délinquant présumé défendu par cet avocat est mentionnée en toutes lettres sur l’ordonnance qui le place en détention provisoire à la maison d’arrêt toulousaine de Seysses.

Là n’est toutefois pas le motif de la détention dudit présumé délinquant. Ce garçon est d’abord soupçonné d’avoir mis à sac les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Labège le 5 juillet dernier avec trois autres jeunes gens. Ce que tous les quatre nient. L’un de ces jeunes gens vient d’ailleurs d’être libéré.

Condamnant « fermement » l’acte de vandalisme en lui-même, l’élue écologiste se garde bien de se prononcer sur le fond quant à la culpabilité réelle ou supposée du détenu étiqueté gauchiste. Elle dit juste ne pas comprendre qu’un engagement militant figure sur un document signé par un juge.

En fait, la mise-à-sac de Labège ayant été considérée à l’instruction comme un acte militant, l’appartenance supposée à cette mouvance a été entendue comme un facteur de « risque de réitération » justifiant la détention du gauchiste en question.

« Je crains qu’il ne s’agisse une nouvelle fois d’un délit d’opinion flagrant », reprend Catherine Grèze. Avant d’en saisir éventuellement la Cour européenne des droits de l’homme, elle a adressé mercredi 18 janvier une lettre pleine d’interrogations au Garde des Sceaux.

libetoulouse.fr/2007/2012/01/quand-lultra-gauchisme-conduit-en-prison.html

A suivre donc...

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 21:48

 

Ce texte n’a aucune prétention particulière, si ce n’est proposer un retour sur l’affaire du 15 novembre et une rapide analyse d’un moment de la totalité, d’un moment de la lutte de classe au sein du mode de production capitaliste, dans le contexte historique à la lisière d’une crise de la valeur jamais apparue auparavant. Le titre peut paraître trompeur mais il n’est en aucun cas question, dans ce texte d’indignation face à une quelconque démesure judiciaire mais plutôt d’une réflexion par démonstration autour de l’utilissation de la symbolique et de diverses formes idéologiques dont la bourgeoisie se munit afin d’assurer la reproduction des rapports sociaux capitalistes. La Justice en est un exemple.

Le 5 juillet 2011, un groupe d’individus s’invitait dans les locaux de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) dans le but, selon le tract, d’orner les murs, très certainement ternes et austères de ce bâtiment administratif, de quelques lettres de noblesse, colorées qui plus est, et d’y ajouter un peu de lisier, pour donner du corps à l’ouvrage.

Cette performance artistique, la PJJ, en tant qu’entité symbolique représentant la Justice des mineurs, l’avait héritée des diverses prises de positions des éducateurs intervenants à l’Établissement Penitentiaire de Lavaur, qui avaient reclamé plus de moyens pour leur sécurité et la revalorisation de leur statut, à la suite d’une mutinerie ayant fait la Une des journaux, remettant encore une fois l’incarcération, et la justice des mineurs, sur le devant de la scène des opinions légères.

Faut-il s’étonner que la branche judiciaire jeunesse — que « tout le monde » s’entend à qualifier d’indulgente, de « sociale » et de juste, contestée et mise à nue par des détenus très certainement lucides quant à la place de chacun dans le système carcéral — adopte une position de repli et revendique sa légitimité (et la nécessité de la renforcer dans le cadre du conflit) au sein de l’incarcération des mineurs, au risque de perdre quelques couches de guenilles idéologiques construites autour des concepts d’État de raison et de Justice humaine ?

La symbolique est amovible. Elle est un mécanisme stratégique destiné à cristalliser des ambiances, des méthodes d’appréhension en corrélation avec l’air du temps. Celle-ci est une force de coercition, tout du moins le manteau qu’arbore cette force, dans le cadre de le reproduction des rapports sociaux capitalistes. Faire tomber le manteau et montrer  les dents c’est simplement une autre façon de faire… Les divers organes étatiques, agents de cette reproduction, en ont l’habitude.

À la suite de l’action du 5 juillet, le procureur de la République de Toulouse promit vengeance face à cette attaque, qualifiée « d’extrêmement grave, bien qu’ayant fait très peu de dégâts ». La symbolique répond à la symbolique et devient elle-même la force motrice de l’engrenage judiciaire. L’enjeu idéoligique supplante les faits, ou plutôt devient le fait.

Le 15 novembre 2011, de  bon matin, à l’heure où les équipes de jour relaient les équipes nocturnes, une centaine de gendarmes, dont les unités de choc de PSI (Peloton Surveillance Intervention), investit trois maisons, cagoulés, armés, casqués, berger-allemandés, sous les directives de la Section Recherches Midi-Pyrénées de la gendarmerie nationale.

S’en suit l’arrestation d’une dizaine de personnes, dans un coup de fliet qui a déjà un petit goût de bancal dans la bouche des gros costauds, qui, j’en suis sûr, s’attendaient à un peu plus d’action en pénétrant dans le repère de « l’ultra-gauche » toulousaine. Une perquisition destinée à la mise en lumière d’éléments à charge, comme des bouquins, des affiches ou encore des produits d’entretien…

Une quantité considérable de documents est donc saisie, accompagnée d’ordinateurs, de téléphones, disques durs, envoyés à la Tech’, ces fameux Experts, à l’accent toulousain. Ça casse un peu le mythe…

La garde à vue porte essentiellement sur les liens que les personnes étiquettées « ultra-gauche », entretiennent entre elles, le fond de nos pensées, nos « méthodes d’action » et j’aurai droit à la scène « Nous ne sommes plus en interrogatoire, je veux qu’on puisse débattre librement », jouée tout de même six fois par six OPJ différents. Un certain décalage entre l’exposition des faits et la prise ADN de force m’interpelle alors.

Déférés au parquet, cinq d’entre nous sont mis en examen dont quatre placés en détention provisoire.

La question ne se pose pas dans les termes judiciaires du coupable et de l’innocent. Nous sommes retenus ici sur la base de nos positionnements politiques et des dossiers RG, bien garnis — que l’on ferme certainement à l’aide de sangles de bâche pour 33 tonnes dans les locaux spécifiquement affectés à cette tâche — que ces positionnements ont générés. Il n’y a rien de prétentieux dans cette affirmation, seulement le strict détail des diverses constructions judiciaires autour de ces mouvements insaisissables que sont « l’anarcho-autonome », « l’ultra-gauche » ou tout autre délire tape-à-l’œil si cher à la DCRI.

Dans l’argumentation en faveur de notre maintien en détention, notre appartenance supposée à « la mouvance ultra-gauche […], mouvance politique déniant les autorités judiciaires ou de police » semble se satisfaire à elle-même, épaulée par l’existence toujours virtuelle de complices de « l’opération commando ». Il faut prendre cette appellation aussi sérieusement que lorsqu’une grève est surnommée de « prise d’otage »…

Cette appartenance représentant « un fort risque de réitération » selon les autorités judiciaires, devons-nous comprendre une détention provisoire à perpétuité ou jusqu’à un éventuel repentir? Nous ne sommes pas la parodie minimale de la fin des années de plomb, l’étape de sa farce historique bien évidemment ; mais l’épisode justifiant sans complexe notre incarcération par notre appartenance à cette mouvance, aussi mystérieuse que terrifiante, obligeait un léger clin d’oeil. Et le tout reste une farce dont nous rions bien jaune.

Mais l’affaire du 15 novembre est à inscrire dans un contexte général.

La répression des mouvements « subversifs », construite de manière exogène par les forces de police, trouve sa légitimité sur le terrain de la symbolique des Grandes Idées, mais son intensité dépend du même cadre qu’avec n’importe quel autre type de répression sociale : le cadre des tensions sociales au sein du mode de production capitaliste. Il suffit de jeter un œil aux peines d’emprisonnement particulièrement lourdes qui tombent à la pelle autour des cambriolages, des trafics, et des braquages pour réaliser ce que veut dire actuellement le terme de guerre sociale. Comme certains disent ici, « ça charcle sévère au TGI  de Toulouse ». Mais il faut comprendre pourquoi « ça charcle ».

La justice est un organe de la reproduction sociale, et la prison comme moment de sanction-gestion d’une partie de la population qui était déjà, au préalable, excédentaire, en est une particularité, sa dimension la plus hostile.

La crise que nous vivons actuellement est une crise particulièrement grave du mode de production capitaliste et comme toute crise, une crise spécifique au mode d’accumulation. Elle met en jeu l’ensemble du rapport social capitaliste sur la base du rapport salarial qu’entretiennent le Prolétariat et le Capital. Rapport salarial qui émane de la restructuration (financiarisation/mondialisation) des années 70/80 et qui est entré en crise, logiquement.

Avec la crise du régime fordiste d’accumulation et la restructuration qui suivit, c’est toutes les séparations, les garanties sociales, les protections diverses et variées, que l’État-Providence (comme agent de la reproduction de la force de travail) conférait à la classe ouvrière, qui ont été désignées comme entrave à la valorisation du Capital (à sa reproduction donc) et traitées comme telle. C’est la fin de l’accumulation capitaliste sur des aires nationales où la reproduction du prolétariat était liée à la productivité. Le prolétariat était confirmé comme pôle nécessaire du capital et la lutte de classe se structurait autour de cette confirmation dans ce qu’on appelait « le mouvement ouvrier », où l’enjeu révolutionnaire était l’affirmation du prolétariat en tant que libération du travail, de la force productive.

Avec la restructuration, c’est toute cette confirmation qui est balayée, la fin de l’identité ouvrière, la fin de cette stabilité sur laquelle les mouvements sociaux s’appuyaient pour revendiquer, l’existence sociale du prolétariat et sa nécessité étant incontestables. Dans ce capitalisme restructuré, la reproduction de la force de travail par le biais du nouveau rapport salarial a connu une double déconnexion, d’abord au niveau de la valorisation du Capital, ensuite au niveau de la consommation ouvrière (où la centralité du salaire n’est plus de mise).

Avec ce qu’on appelle la mondialisation, il n’y a plus de rapport entre la reproduction de la force de travail (segmentée en zones à modalités différentes) et la valorisation du Capital (qui elle est unifiée mondialement).

Nous pouvons repérer trois zones à modalités de reproduction différentes. Une première, que nous pouvons appeler hyper-centre capitaliste, se caractérise par des salaires conséquents où les vestiges du fordisme se représentent par la privatisation des garanties sociales, mais où la pression du « nouveau compromis » (la concurrence mondiale de la force de travail) affecte de plus en plus de fractions de la force de travail de cette zone.

Ce « nouveau compromis », c’est une donnée structurelle qui veut que « le prix de référence des marchandises, y compris la force de travail, [soit] le minimum mondial ».

Une zone secondaire, où nous retrouvons les activités de logistique, de diffusion commerciale et de sous-traitance. Les salaires sont bas et tendent encore à baisser par la pression interne de la force de travail disponible inemployée. Il n’y a pas ou peu de garanties sociales, le rapport salarial trouve sa définition dans la précarité structurelle.

La troisième zone, véritable poubelle sociale, joue le role de réceptacle pour un prolétariat excédentaire, qui n’est pas nécessaire à la valorisation du Capital et où les moyens de survie se bricolent entre aide sociale, économie informelle, débrouille.

Une population familièrement avisée de que ce qu’est la répression et la prison.

Ce zonage se dessine à plusieurs échelles, « du monde au quartier ».

Il y a donc bien rupture du lien qui reliait, territorialement, auparavant, la valorisation du Capital (sa reproduction) et la reproduction de la force de travail, du prolétariat. La seconde déconnexion se situe entre la valeur de la reproduction de la force de travail et la consommation effective du prolétariat.

Quand le salaire n’est plus cette instance régulatrice de la reproduction de la force de travail, en gros que la vie est de plus en plus chère, il faut trouver une solution. Cette solution a été le crédit, mis en avant par la financiarisation de l’économie. Avec la baisse des salaires, le prolétariat s’est vu contraint d’assurer sa reproduction immédiatement par le biais de crédits, donc à l’endettement. Il y a déconnexion entre salaire et consommation ouvrière. La crise de 2008, des subprimes, dans laquelle nous sommes aujourd’hui, a été déclenchée suite à un nombre considérable d’impayés chez les ménages pauvres. Cette crise financière est une crise de la reproduction du capital et l’expression de la limite de ce mode d’accumulation. Ce qui faisait la dynamique de la valorisation, « la baisse des salaires », devient, poussée à terme, le blocage de la reproduction du Capital (parce que blocage de la reproduction d’un de ses pôles, le prolétariat). La Capital cherche toujours à accroître sa plus-value, son profit, et c’est en réduisant les coûts de la force de travail qu’il y parvient. Plus de surtravail (travail « gratuit ») et moins de travail nécessaire (rémunération de la force de travail). Voilà l’illustration du Capital comme contradiction en procès et l’exploitation comme enjeu-cible de la lutte des classes. Seulement, avec les modifications structurelles précisées plus haut, ce nouveau cycle de la lutte des classes a formalisé une limite bien particulière : l’appartenance de classe comme limite même de la lutte des classes, la prolétariat n’est rien sans le Capital.

Avec la précarité comme définition du rapport salarial, l’instabilité structurelle du prolétariat ne permet plus aux prolétaires en lutte de revendiquer, à partir de leur situation sociale, la légitimité de leur existence. C’est la non-confirmation du prolétariat qui structure actuellement la lutte des classes. Le prolétariat est désormais posé comme nécessaire mais toujours de trop. Revendiquer de meilleurs conditions de vie, dans la configuration actuelle de la concurrence mondiale, s’apparente à un coup d’épée dans l’eau. Et face à cette limite, de nombreuses fractions de prolétaires en lutte ont produit une déduction pratique : l’appartenance de classe comme contrainte extérieure donc sa remise en question. Et c’est sous cette forme que s’amorce le contenu et la probabilité révolutionnaire de l’époque : l’abolition du Capital dans son intégralité, dans la lutte des prolétaires qui ne veulent simplement plus l’être.

L’essentiel de ces moments de lutte a révélé que la contradiction qui opposait le prolétariat au Capital se nouait au niveau de leur reproduction respective (bien que l’un n’aille pas sans l’autre). Que ce soit la révolte des banlieues en 2005, les diverses luttes suicidaires (ne réclamant que des indemnités) autour des sites de production destinés à être démantelés durant tout la décennie, les émeutes en Grèce, à Londres, ou encore les conflits en Guadeloupe ou à Mayotte, ces luttes ont produit l’appartenance de classe comme contrainte extériorisée dans l’objectivité du Capital. On ne peut rien faire en tant que prolétaire mais tout part de là. Il est impossible de faire un détail exhaustif des diverses productions d’écarts (la remise en cause de l’appartenance de classe) dans les luttes actuelles tellement ces phénomènes sont présents de manière constante à l’intérieur de celles-ci.

Et les temps ne vont pas en s’arrangeant. Avec la crise, nos conditions de vie vont nécessairement en s’aggravant, par le biais de l’accroissement de la dévalorisation de la force de travail et de la surnumérisation de fractions du prolétariat. Pour beaucoup d’entre nous déjà, la reproduction du rapport salarial capitaliste est vue comme simple coercition et par-delà rend caduc parce qu’hostile. Cette citation donne le ton de l’antagonisme social actuel : « Partout la disciplinarisation de la force de travail face à un prolétaire redevenu, en tant que prolétaire, un pauvre, est le contenu de l’ordre du jour capitaliste » (Le moment actuel, SIC, n°1, 2011). Cette disciplinarisation, c’est la police, la justice et la prison.

Les formes idéologiques qu’adopte le Capital pour réprimander les mauvais joueurs (toujours perdants dans le jeu de l’exploitation) dépendent des conditions économiques de la reproduction du capital. Elles ne sont pas là par hasard ou fantaisie. Leur rigueur est rigueur économique et la police est la matérialisation la plus concrète de l’austérité.

Dans la situation présente, la violence sociale est amenée à se renforcer, les émeutes à se multiplier, les résistances face à la dégradation des conditions de vie à se généraliser mais la seule question qui reste en suspens est bien celle de la naissance ou non, d’un mouvement révolutionnaire portant en lui, de par les conditions de son apparition, l’abolition du mode de production capitaliste. Pour la suite, il n’y a qu’expectative…

C’est une probalité d’époque, nécessaire face aux limites actuelles de la lutte des classes. La guerre sociale s’intensifiant, les temps s’annoncent sportifs. Et ça, les capitalistes et leurs  défenseurs le savent bien. Il n’y a pas d’alternative, pas de programme commun, uniquement un simple « réflexe ».

Prolétaires de tous pays, Niquez tout !

Solidarité avec les engêolés de la guerre sociale. Bises aux camarades.

Pour répondre

Sami ***** écrou 1948
Maison d’arrêt Toulouse-Seysses
25 voie Danièle Casanova
BP85 – ZA Segla
31603 Muret Cedex.

20 janvier 2012.

 

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