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SNCF : sabotages ordinaires
7 novembre
Ocquerre
Un sabotage sur une armoire de signalisation occasionne des retards conséquents pour tous les TGV circulant entre Paris et l’Est de la France dans les deux sens. Les vérifications effectuées permettent d’établir qu’un incendie sur une armoire de signalisation à proximité de Ocquerre (Seine-et-Marne) est à l’origine des perturbations. Plusieurs personnes seraient entrées par effraction sur un terrain de la SNCF, protégé par des grillages, vers 4h du matin, avant d’ouvrir la gaine bétonnée protégeant le chemin de câble et celui de fibre optique, et d’y mettre le feu.
15 novembre
La direction de la SNCF relève une série d’actes de “sabotage” (cailloux dans des aiguillages), notamment à Lille, Metz et Sète.
16 novembre
Gap
La gare SNCF de Gap (Hautes-Alpes) est la cible d’inconnus dans la nuit qui ont commis “de très importants dégâts”. Selon un porte-parole de la CGT, Philippe Cottet, “les vitres des quatre guichets de la gare ont été brisées, les panneaux d’affichage électronique ont été cassés, les distributeurs automatiques de billets et les ordinateurs ont été fracassés”. “Cela ressemble à une tentative de provocation contre un mouvement de grève démocratique, qui s’effectue sans violence, et la CGT rappelle qu’elle a toujours défendu l’idée du respect de l’outil de travail”, a ajouté M. Cottet.
Paris
Le directeur général exécutif de la SNCF condamne l’attitude “inacceptable” de “grévistes incontrôlés”, qui selon lui, ont “empêché des trains de circuler” sur les voies SNCF en gare de Paris-Saint-Lazare. Selon un syndicaliste, “des trains ont été stoppés sur le réseau Saint-Lazare et sur celui de la partie Nord de Paris ainsi que sur la grande ligne entre Lille et Paris. Des signaux ont été fermés et des systèmes de sécurité actionnés manuellement”.
Sur la ligne du RER C, le train “de 7h15, au départ de la gare de Dourdan (Essonne) a été bloqué plus de trente minutes par un piquet de grévistes”. “Ils ont fait éclater des pétards et ont allumé des fumigènes, ce qui a déclenché le système d’alerte et a eu pour effet de stopper net le train plein de passagers à cette heure de pointe”.
Bordeaux
La SNCF a annoncé son intention de déposer plainte pour “manipulation de produits explosifs et inflammables” après que des cheminots grévistes ont allumé des torches de sécurité dans l’enceinte de la gare Saint-Jean de Bordeaux.
Bayonne
Blocage pendant une heure (jusqu’à l’interventoion policière) d’un train de marchandises dans la gare de triage, chargé de matières chimiques, en provenance de Sotrasol, et en direction du bassin de Lacq. La direction régionale de la SNCF dépose plainte pour «entrave à la circulation des trains et manipulation de produits toxiques, explosifs et inflammables».
17 novembre
Marseille
Depuis samedi dernier, il n’est plus possible d’évacuer par train les 800 tonnes d’ordures produites quotidiennement (après tri sélectif) à Marseille. “Dans la nuit de vendredi à samedi, un acte de sabotage a été commis sur l’aiguillage d’entrée de la décharge d’Entressen”, explique la direction régionale de la SNCF. Les saboteurs, qui “connaissaient parfaitement le fonctionnement de l’installation”, estime la SNCF, ont découpé à la meuleuse l’embranchement réservé aux trains de la ville de Marseille à Beaussenq, près de Saint-Martin-de-Crau, rendant impossible l’aiguillage. Samedi, deux convois ferroviaires pleins à craquer d’ordures ménagères ont dû être stoppés sur les voies avant la décharge. Loués en urgence par la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), 70 camions assurent cette semaine le trafic entre Marseille et Entressen.
19 novembre
La SNCF dénonce de nouveaux «actes de malveillance» à l’initiative de certains personnels en grève. Il s’agit d’occupations de voies, de dépôt de ballast sur des aiguillages, de vols de clefs qui empêchent le démarrage des locomotives qui tirent les trains, d’allumage de torches de sécurité, de pétards sur les voies, de fermeture de signaux et même de mise en place d’obstacles sur les voies ou encore de dégradation de matériel par exemple par pose d’autocollants sur les vitres. Quelques gares où ont été enregistrés ces faits : Toulouse, Clermont-Ferrand, Lille, Woippy, Chartres, Boulogne, Versailles Rive Droite...
21 novembre
Dix-huit plaintes pour des « dégradations » de matériel ferroviaire sont déposées (en Meurthe-et-Moselle, dans le Rhône, dans le Puy-de-Dôme, en Corrèze, dans la Somme, en Charente, en Indre-et-Loire et en Seine-et-Marne) tandis que la direction de la SNCF dénonce dans la journée une « action coordonnée de sabotages » (voir carte ci-dessus) :
Des incendies de câbles ont entraîné le blocage de trois passages à niveau mercredi sur la ligne C du RER Versailles-Massy-Juvisy sur la commune de Jouy-en-Josas (Yvelines).
Sur la LGV Atlantique (vers Bordeaux), à Trizay-lès-Bonneval (Eure-et-Loir), un incendie s’est déclaré au niveau d’une armoire électrique peu avant 5 heures au point kilométrique 108. Sur la LGV Nord (vers Lille), on constate des “dérangements de signalisation” à hauteur de Chaulnes. Sur la LGV Sud-Est (vers Lyon), des câbles sont brûlés et un poste d’aiguillage endommagé en deux endroits, tandis qu’un centre de signalisation est en feu à Cluny. Sur la LGV Est (vers Strasbourg), des câbles sont brûlés à hauteur de Varreddes.
22 novembre
Arrestation de deux personnes, dont un agent de maintenance et un chauffeur routier, à Blainville-sur-l’eau (Meurthe-et-Moselle) pour un sabotage le 16 novembre en gare de triage lors d’un piquet : ils sont accusés d’avoir vidé l’air de la conduite générale de freinage d’un train de fret, l’immobilisant sur le champ. Leur procès pour «entrave à la circulation ferroviaire» a été fixé au 17 décembre
Arrestation d’un cheminot à Thionville (Moselle) qui a pénétré dans un poste d’aiguillage informatisé, insulté ses collègues non-grévistes avant de briser deux vitres et un visiophone du poste avec des pierres. Il prendra 4 mois avec sursis, 18 mois de mise à l’épreuve et 3500 euros de dommages-intérêts le lendemain pour « dégradation d’un bien d’utilité publique ».
Le dépôt total de plaintes de la SNCF au niveau national pour «dégradations» est monté à 40, sans compter les enquêtes internes.
La chrono s’arrête là pour des raisons de bouclage.
[Ces infos sont tirées des journaux, c’est-à-dire des flics et des patrons, donc à prendre avec les précautions d’usage]