Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog lelaboratoire
  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
  • Contact

Pour nous contacter

Le laboratoire Anarchiste
8 Place st Jean
26000 Valence

envoyer vos suggestion

sur:

new:c.l-v@hotmail.fr

rappel envoie aucun message à

le laboratoire@no-log.org


 


Bibliothéque  de prêt

infokiosques
le mercredi de  16h30 - 19h

Accueil/infos SIAD-AIT
vendredi toutes les deux semaines

de  17h30à19h

Emission radio Labo
sur radio Mega
99.2FM
lundi en direct
18h15 - 19h
rediffusion:
jeudi de 9h à  9h 45
http://radio-mega.com
04 75 44 16 15

Recherche

Texte Libre

La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

Archives

le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 22:23
Depuis mardile journl le monde absent des kiosques/ où est aujourd'hui la solidarité des travailleurs de l'imprimerie?

Les travailleurs de l’imprimerie du journal « Le Monde » et les salariés du « Parisien / Aujourd’hui en France » sont en lutte contre les suppressions de postes et les licenciements.

France Infos, 12 octobre 2011 :

Une grève a été décidée ce soir par les salariés du Parisien / Aujourd’hui en France, pour protester contre un projet de réorganisation du quotidien, qui doit s’accompagner de 48 suppressions de postes.

Grève au Parisien contre 48 suppressions de poste

L’appel à la grève a été voté par 144 voix contre 124 par les salariés du Parisien / Aujourd’hui en France, lors d’une assemblée générale qui a duré plus de trois heures au siège du journal. Grève avec effet immédiat pour dire non au vaste projet de restructuration que la direction a présenté ce matin. Cela faisait plusieurs jours déjà que la situation était tendue dans le journal : une première grève a empêché la parution du quotidien vendredi dernier. Mais maintenant que la direction a donné tous les détails de son projet, le bras de fer pourrait se durcir, car il comprend 48 suppressions de postes. 

Ce projet de développement, comme l’appelle la direction du Parisien, a pour objectif de développer la présence sur Internet, de renforcer les éditions départementales ou encore de créer un magazine qui sera vendu le week-end avec le journal. Bref de nouvelles offres… mais des suppressions de poste, alors que le Parisien est tout à fait bénéficiaire. Les salariés ne comprennent pas, mais Jean Hornain, directeur général du Parisien / Aujourd’hui en France affirme qu’il ne faut pas attendre d’être dans le rouge pour réagir : « on a pour habitude d’anticiper les évolutions pour garder notre leadership. On a besoin de gagner des ressources, face à une diffusion papier qui ne progresse plus, de nous développer pour pérenniser à terme les emplois. »

- Le conflit social s’éternise au Monde : pas de parution dans les kiosques pour le 4ème jour consécutif

C’est une situation inédite. Dans un éditorial qui devait accompagner le journal en date de demain, la direction explique c’est la première fois que le Monde ne peut pas couvrir un scrutin national.

Le conflit social porte en fait sur l’avenir de l’imprimerie du Monde, qui est très lourdement déficitaire. Un projet de restructuration prévoit au moins 150 suppressions de poste sur un effectif de 225 personnes et c’est évidemment le point de blocage entre les salariés des rotatives et la direction.

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 09:11

informations trouvé dans le chat noir émeutier

Caluire-et-Cuire et Lyon. Tout est parti d’un bruit selon lequel un mois de vacances scolaires en été serait supprimé. Des jeunes sont alors sortis, hier matin, dans la rue, pour protester de manière virulente

« j’ai entendu des hurlements, tôt ce matin. J’ai vu une personne qui caillassait et d’autres qui retournaient les voitures ». Cette habitante du chemin de Crépieux à Caluire avoue son désarroi, mais garde espoir et remonte même le moral d’autres riverains. « J’ai vu une dame effondrée en larmes, parce qu’elle est la propriétaire de deux voitures qui ont été abîmées. Des gens qui vont emménager bientôt se posaient des questions. Je leur ai dit : « Attendez, c’est pas toujours comme ça, heureusement ! »

Deux voitures ont été renversées sur le toit à Caluire / Photo Myriam Mons

Peu avant 8 heures, hier matin, les élèves du lycée Cuzin se rassemblent, comme souvent, dans l’allée menant à l’établissement, pour fumer une cigarette, A la sonnerie, les surveillants viennent leur demander de rentrer en cours. Une vingtaine de jeunes gens refusent et entament une partie de ballon sur le parking jouxtant l’établissement. La provisoire, accompagnée de membres de l’équipe éducative, leur demande d’arrêter, car le ballon rebondit sur les voitures en stationnement. La réponse arrive par les airs, sous forme de cailloux.

En se retirant, les adultes voient que les jeunes donnent encore des coups de pied, et tentent de renverser les véhicules. Bilan : deux voitures renversées sur le toit et trois autres dont les vitres ont été brisées. Marjorie, une riveraine, vient constater les dégâts : le pare-brise de sa voiture est brisé. Tandis que son bébé dort paisiblement près d’elle, la jeune femme bout littéralement. « C’est la cinquième fois que ça m’arrive, quatre fois sur ma voiture de fonction que j’ai dû rendre. Et une fois sur ma voiture. Je suis descendue vers 9 h15, des jeunes étaient en train de filmer en rigolant. J’en ai ras-le-bol. »

Cette année, elle avait déjà alerté la mairie, afin de demander l’installation de caméras de surveillance sur le parking. D’autres riverains veulent en faire autant.

Un lycée en troisième année de maçonnerie, âgé de 18 ans, voit sa première voiture partir sur la dépanneuse. « J’ai travaillé pour me la payer. Je ne sais pas si je pourrais m’en racheter une. »

A Lyon, une grande agitation a secoué, hier matin, la rue de Flesselles, dans le premier arrondissement.

Selon les chiffres donnés par la police, une soixantaine d’élèves du lycée professionnel Jacques-de-Flesselles, de jeunes d’autres établissements du quartier et d’adolescents de banlieue lyonnaise, sont allés spontanément dans cette rue. Ils ont manifesté, selon leurs dires, contre « la suppression d’un mois de vacances scolaires que Sarkozy a annoncée ». « Une amie m’a envoyé un SMS me disant qu’il y avait un blocus national qui était prévu, alors on est sorti » explique une jeune fille du lycée professionnel Jacques-de-Flesselles. Jérôme, un riverain qui a observé la scène de sa fenêtre racont qu’« au départ, entre 10 heures et 10 h 30, des jeunes, aussi bien des filles que des garçons, ont commencé à crier à tue-tête ». Au bout d’un moment, la situation a dégénéré. « Quelques-uns d’entre eux ont descendu la rue et ont endommagé les voitures et les deux-roues en stationnement », enchaîne-t-il. Une moto et un scooter ont été renversés, la vitre arrière d’une voiture brisée et des capots d’automobiles endommagés. Selon deux habitants, Jérôme et Mélanie, et deux lycéens, le proviseur du lycée Moncef M’Haouech, est sorti dans la rue pour prendre en photos les personnes impliquées.

La police a confirmé que l’une d’entre elles, mécontente, lui a donné un coup de poing au visage. Les pompiers et la police sont intervenus. Une jeune fille de 19 ans a été interpellée. En tout une vingtaine de personnes ont été arrêtées hier dans l’agglomération lyonnaise (lire ci-dessous). Dans l’académie de Lyon, une dizaine de rassemblements ont été recensés selon le rectorat, dont un dans l’Ain, au lycée professionnel Alexandre-Bérard d’Ambérieu. Les lycéens de cet établissement ont défilé de manière improvisée sans violence particulière.

La crainte de revivre les émeutes de 2010 : une vingtaine d’interpellations

Des incidents ont éclaté à Lyon, Saint-Priest, Vénissieux et Vaulx-en-Velin

Touche pas à mes vacances ! C’est donc une simple rumeur amplifiée par Facebook et les téléphones portables qui est à l’origine des graves incidents qui se sont produits hier matin à Lyon et dans sa banlieue. Des SMS appelant à un blocus national ont circulé hier et ont semé une traînée de poudre à l’est de l’agglomération. Les plus matinaux ont été les élèves du collège Valdo à Vaulx-en-Velin. Dès 7 h 45, une centaine de jeunes se sont rassemblés devant l’établissement et ont bloqué l’accès en dressant une barrière.

Des groupes ont incendié un container à poubelles et ont jeté quelques pierres sur les véhicules de police. Les collégiens se sont dispersés à 8 h 45.

A 8 heures, le lycée professionnel Fernand-Forest à Saint-Priest s’est mis en branle. Une centaine de jeunes ont rejoint à pied le lycée Condorcet. En chemin, ils ont renversé des poubelles, piétiné des capots et lancé des projectiles. Deux véhicules, un de la police nationale et un autre de la police municipale ont été touchés.

En arrivant devant Condorcet, les jeunes ont jeté des pierres sur les vitres du gymnase. Des incidents se sont également produits au lycée Lumière à Lyon 8 e. A 11 heures, une vingtaine de lycéens ont balancé des cailloux contre les vitres de leur lycée et d’un immeuble rue Villon. Au total, dix vitres ont été cassées. Toujours dans le 8 e, la vitre d’un bus a été étoilée. Enfin, peu avant midi, les troubles se sont déplacés à Vénissieux, devant la cité scolaire Sembat-Séguin. Des jeunes extérieurs à l’établissement ont caillassé les vitres du lycée. Des violences qui rappellent les scènes qui se sont déroulées l’an dernier à la mi-octobre à Lyon lors des manifestations contre la réforme des retraites sauf que cette fois-ci, les lycéens ont quinze jours d’avance. Craignant une répétition des émeutes de 2010, les policiers ont envoyé très vite des équipes aux « endroits » chauds. Une vingtaine de jeunes ont été interpellés pour des dégradations dans l’agglomération lyonnaise hier.

La présence des forces de l’ordre en a refroidi certains comme à à Décines devant le lycée Chaplin. Une trentaine de jeunes avaient pourtant préparé la veille des banderoles et dès 7 heures, s’étaient regroupés. Mais en voyant les uniformes, ils ont renoncé.

Presse bourgeoise – Le Progrès, 01/10/2011

Des infos sur ce qu’il s’est passé ailleurs

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 09:00
La vidéo de la visite en hélicoptère sur les chantiers de la LGV "Y 
Basque" a Aldaba (municipalité de Tolosa) faite mercredi dernier par les
représentants du Gouvernement Basque, de l 'Union Européenne et
d'Aquitaine, est vraiment impressionnante. D' une part, les dégâts
provoqués par ce chantier de grande infrastructure sont remarquables; et
de l 'autre, les explications offertes par le techniciens des travaux
sont honteuses... Vraiment fort.
Vídeo: Lakua explica a delegados de la UE y Aquitania que el TAV
"tiene una dificultad social añadida porque hay municipios
gobernados por radicales"
<http://www.gara.net/bideoak/110928_aht_bisita/>

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 08:18

  Ce livre vient de sortir à Barcelone. Nous publions cette annonce de parution car il ya eu une conférence négationniste organisé par  la MJC de Loriol 23 septembre à 19h30. Compagnons nous vous demandons d'être  vigilant concernant la propagande des révisionistes concernant l'anarchisme en Espagne.

 

« L’anarchisme andalou est parmi les grands oubliés de l’histoire de la première moitié du XX° siècle et notamment celle qui concerne la dictature de Primo de Rivera, la République, la guerre civile et la révolution. Ces deux décades d’une sanglante guerre de classe dont sortiront vainqueurs les secteurs les plus réactionnaires, et le fascisme, firent de l’anarchosyndicaliste grenadin Francisco Maroto del Ojo le symbole d’une génération de militants et de combattants.

Maroto, avait deux frères et devint très jeune orphelin de père. Il naquit dans le quartier d’Albaicín où vivait une bonne partie des ouvriers grenadins expulsés du centre après de multiples modifications urbaines. Ébéniste de profession, il deviendra un des principaux leaders de la CNT sous la République. Maroto sera autant aimé par les classes populaires de Grenade qu’il sera haï par la bourgeoisie et les caciques qui représentaient la droite la plus conservatrice et ultramontaine. Qualifié de malfaiteur et de délinquant dans les pages du journal monarchiste El Ideal, Francisco Maroto participa activement à la chaude combativité ouvrière de Grenade dans les années trente, en subissant les conséquences répressives.

Mais ce sera au cours de la guerre que Maroto deviendra un personnage de premier plan, ainsi que le malagueño Juan Santana Calero et le sevillan Juan Arcas. Malgré la constitution d’une colonne de miliciens, la chute de Málaga fut utilisée pour criminaliser les miliciens anarchistes et pour emprisonner et neutraliser Maroto lui-même. Malgré l’absence de preuves et les multiples demandes de libération, l’animosité du PCE comme du gouverneur civil d’Almería ainsi que celle du socialiste Gabriel Morón – jointe à la passivité calculée des dirigeants de la CNT, plus préoccupés par les rapports de force gouvernementaux que des prisonniers du mouvement – firent qu’il passa une bonne partie de la guerre en prison.

Capturé par les fascistes à Alicante en janvier 1940, il sera fusillé en juillet après avoir été sauvagement torturé. L’histoire de Maroto ne peut se lire comme celle d’un seul homme mais comme la biographie de l’anarchisme andalou où des centaines de militants se forgèrent le caractère dans les luttes sociales. Une histoire qui a été rigoureusement verrouillée tant par le franquisme que par le régime qui a suivi. Ce livre rompt un peu avec le mythe d’un anarchisme andalou rural et millénariste. L’auteur donne à voir un anarchisme qui agit dans les villes avec une grande combativité.

 
Partager cet article
Repost0
30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 07:26

Pour lire ce numéro, vous pouvez télécharger le fichier ci-joint, ou le lire et le télécharger sur le site de Calaméo :

http://fr.calameo.com/read/0006054705a6bdaf8e148

En dépit de ce que prétendent les porte-paroles et les défenseurs de la politique de “réforme et d’ouverture” de Raul Castro, le modèle de domination “révolutionnaire” et “socialiste” introduit à Cuba après le triomphe du mouvement insurrectionnel contre la dictature du général Batista, continue à fonctionner selon les mêmes principes et avec les pratiques staliniennes qui l’ont inspiré depuis le début. Il est vrai que le castrisme n’a jamais atteint, dans ses étapes les plus répressives, les dimensions et les degrés de terreur pratiqués par Staline. Même si certains crimes castristes – nous pensons à ces trois jeunes hommes noirs fusillés en 2003 – ont montré le degré de cruauté dont étaient capables les deux frères Castro. Sans parler de l’événement où ils firent fusiller, en 1989, leurs propres compagnons de combat, le général Ochoa, Toni de La Guardia, etc.

Quoi qu’ils disent, la réalité est que les “réformes” et “l’ouverture” ne se traduisent que par l’instauration progressive de l’économie de marché et une critique “injuste” et démagogique de la bureaucratie…  C’est-à-dire la création d’une petite bourgeoisie et d’un sujet subalterne, la “bureaucratie”, responsable des erreurs « commises durant ces 50 dernières années ». Des critiques “injustes”, puisque de ces “erreurs” que Raul reconnaît avoir commis, les plus responsables sont Fidel et lui-même. Comment peuvent-ils prétendre ne pas être responsables, alors que tout s’est déroulé sous leur égide, et en grande partie, à cause de leur façon “caudilliste” de gouverner ? Qui pourrait oublier les fréquentes divisions au sein de l’élite, provoquées par les frères Castro et l’inconditionnalité aveugle qu’ils ont toujours exigé des dirigeants cubains ?

Cela arrive encore aujourd’hui avec “l’invitation” du Général / Président « à dire ce chacun pense », quand lui-même reconnaît que le système fait face à une puissante « barrière psychologique formée par l’inertie, l’immobilisme, la simulation et le double langage ». Les faits montrent qu’il n’appelle pas à un débat national dans lequel tous les Cubains et toutes les Cubaines pourraient dire ce qu’ils pensent vraiment. Oui, les faits montrent qu ‘il cherche uniquement des applaudissements pour ses acrobaties rhétoriques, alors que pendant ce temps il essaie de monter un état plus souple pour répondre aux demandes du marché et aux besoins urgents de la gouvernance d’un pays en faillite.

Il n’est donc pas surprenant que, comme ils le firent pendant 50 ans et plus, tant le style et le comportement du régime castriste continue à être verticaliste, conservateur et répressif. Et, face au questionnement de son involution de plus en plus accélérée vers le capitalisme, il réagit en resserrant les rangs et en diffamant ceux qui dénoncent la dérive capitaliste de ceux qui se considèrent toujours comme les propriétaires de la Révolution cubaine. Et d’autant plus quand ceux qui contestent cette dérive sont des libertaires ou des marxistes critiques.

Au sommaire de ce numéro de Cuba libertaria :

- Kaos en la red.  Sur l’expulsion de Gustavo Rodriguez : une rectification et des excuses.

- Contre la Guillotine immorale. Sur la nécessité d’un débat pluriel et le refus des diffamations réactionnaires.

- Observatorio critico. Notre réseau est beaucoup plus que ça.

- Quel est l’objectif du montage calomniateur contre le Mouvement libertaire cubain ?

- Les anarchistes et la Révolution cubaine.

- Sur une polémique et des anarchistes dont on parle mal ou où est le véritable ennemi.

- Lettre ouverte à Pablo Milanés à Edmundo Garcia.

- Vénézuela : comment la bourgeoisie vole la rente pétrolière.

- L’asile politique selon le castro-chavisme

Pour lire ce numéro, vous pouvez télécharger le fichier ci-joint, ou le lire et le télécharger sur le site de Calaméo :

http://fr.calameo.com/read/0006054705a6bdaf8e148

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 07:14

 

Conférence "Quelle Françafrique en 2012 ?"

On parle de plus en plus de la Françafrique dans les médias, notamment depuis l’affaire Bourgi. De quoi s’agit-il exactement ? Comment est née la Françafrique ? Comment évolue-t-elle sous Sarkozy ? 2012 constitue-t-elle une année charnière ?

conférence animée par Samuël Foutoyet, auteur de "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée" (éditions Tribord)

Mercredi 5 octobre, 18h Sciences-Po IEP Grenoble amphi A, campus SMH, tram B/C bibliothèques universitaires

Évènement organisé par l’association Survie Isère et le CIIP Plus d’infos sur www.survie-isere.org


Ce n’est certainement pas une soudaine bonne conscience qui vient de pousser Robert Bourgi à détailler au Journal du Dimanche comment il a transmis pendant des années d’importantes sommes d’argent liquide aux plus hautes autorités de l’État français et à une frange de la classe politique de droite. Quelles que soient les motivations réelles de ces « révélations », elles démontrent plus que jamais la nécessité d’un changement radical dans les relations franco-africaines et d’un assainissement du monde politique et de nos institutions.

L ’association Survie lutte depuis plus de 25 ans contre le système françafricain, dont le financement occulte des partis politiques français n’est qu’une facette. Il s’accompagne du pillage des matières premières des pays africains, d’une position quasi monopolistique des entreprises hexagonales sur bien des marchés des anciennes colonies françaises et surtout du soutien à des régimes autoritaires par la diplomatie et les forces armées. La conséquence directe de cette politique est la paupérisation de populations entières qui ne bénéficient pas de l’exploitation des ressources naturelles de leurs pays et subissent depuis les indépendances le joug de régimes soutenus à bout de bras par une diplomatie française complice des détournements et des exactions. S’il restait des naïfs pour y croire, l’image d’Epinal de la France « amie » de l’Afrique qui distille de l’ « aide » au développement en prend une nouvelle fois sérieusement pour son grade.

L’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, au-delà d’un discours de façade sur une prétendue « rupture avec la Françafrique ». Le soutien aux putschistes mauritaniens, les félicitations à l’élection frauduleuse d’Ali Bongo, la complaisance passée envers le régime de Ben Ali, mais toujours d’actualité envers ceux de Blaise Compaoré au Burkina Faso, d’Idriss Déby au Tchad ou encore de Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville et de Paul Biya au Cameroun sont autant de signes que si la forme a peut-être changé, l’essence demeure. Sous Sarkozy, les interventions françaises au Tchad en 2008, dans le Sahel, et cette année en Côte d’Ivoire et en Libye marquent même un regain dans le volet militaire de la Françafrique.

Au regard de cette continuité, difficile de croire au désintéressement de l’actuel président français, quand tous ses prédécesseurs ont profité d’un système si lucratif. Celui-ci a bel et bien adoubé Robert Bourgi en toute connaissance de cause concernant les agissements occultes de ce fils spirituel de Jacques Foccart et a fait de lui une pièce importante de son réseau de contacts et de négociations parfois occultes avec les chefs d’Etat africains, Omar Bongo en tête, avec lequel Nicolas Sarkozy affichait une proximité confondante.

A l’heure où certains commentateurs, ceux là même qui parfois s’étonnaient que l’on parle encore de Françafrique, s’amuseraient presque de cette « course à la valise » presque aussi « folklorique » et croustillante que les diamants de Bokassa, il est utile de dépasser la cap de l’anecdote. Au-delà des mallettes et des millions d’euros évoqués dans cette affaire, il est utile de rappeler que l’Afrique est victime d’une prédation économique et financière particulièrement sophistiquée. Depuis l’affaire Elf, il est ainsi de notoriété publique que les paradis fiscaux offrent une opacité parfaite pour les transactions occultes. Sur ce plan aucun doute que l’Afrique est bien entrée dans l’Histoire et dans la mondialisation, pour ceux qui se sont permis d’en douter.

Il est également utile de rappeler que cette affaire illustre l’absence totale de contrôle de la politique de la France en Afrique, que ce soit par le Parlement, la société civile et autres contre-pouvoirs. Au-delà des mécanismes institutionnels défaillants il y a aussi le renoncement de beaucoup qui « savent » ou « devinent » et se taisent.

Toute la lumière doit aujourd’hui être faite, en particulier par la Justice, sur les faits mentionnés par Robert Bourgi, Michel de Bonnecorse et les autres acteurs françafricains qui s’affrontent aujourd’hui par déclarations et révélations interposées.

À l’aube de cette nouvelle campagne électorale, Survie réaffirme également la nécessité d’un examen complet de la relation franco-africaine qui pourrait être mené dans le cadre d’une commission d’enquête associant chercheurs, parlementaires, représentants de la société civile et africaines, témoins clés, etc. Contrairement aux travaux précédents, un tel audit devra poser toutes les questions qui fâchent, qu’il s’agisse du soutien aux dictateurs africains et aux contreparties obtenues, du financement occulte de la vie politique française, du rôle de l’armée française et de ses multiples ingérences, des multinationales, du franc CFA, etc.

Pour commencer, notre association appelle les médias et les candidat-e-s à la présidentielle à oser enfin mettre la Françafrique au cœur des débats. Comme d’autres « affaires » actuelles, l’actualité démontre une nouvelle fois qu’il s’agit bien d’un enjeu crucial pour la démocratie française et nos institutions.

A lire en complément :

- Sur le site du Journal du Dimanche : L’association Survie dénonce la persistance de ces pratiques sous Nicolas-Sarkozy (interview)
- Dans le journal télévisé de La Chaîne Parlementaire
- Citation du livre la Françafrique de Verschave
- Pour rompre avec la Françafrique

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 07:46

lu sur le silence qui parle

En Europe, après d’autres régions du monde, la lutte des classes se déploie et se concentre aujourd’hui autour de la dette. La crise de la dette touche maintenant les États-Unis et le monde anglo-saxon, autrement dit les pays où sont nés non seulement la dernière débâcle financière, mais aussi et surtout le néolibéralisme.
La relation créancier-débiteur, qui sera au cœur de notre propos, intensifie les mécanismes de l’exploitation et de la domination de manière transversale puisqu’elle ne fait aucune distinction entre travailleurs et chômeurs, consommateurs et producteurs, actifs et inactifs, retraités et allocataires du RSA. Tous sont des “débiteurs”, coupables et responsables face au capital, lequel se manifeste comme le Grand Créancier, le Créancier universel. Un des enjeux politiques majeurs du néolibéralisme est encore, comme le dévoile sans ambiguïté la “crise” actuelle, celui de la propriété, puisque la relation créancier-débiteur exprime un rapport de force entre propriétaires (du capital) et non-propriétaires (du capital).
À travers la dette publique, la société entière est endettée, ce qui n’empêche pas, mais exacerbe au contraire “les inégalités”, qu’il est temps de qualifier de “différences de classe”.
Les illusions économiques et politiques de ces quarante dernières années tombent les unes après les autres, rendant encore plus brutales les politiques néolibérales. La new economy, la société de l’information, la société de la connaissance sont toutes solubles dans l’économie de la dette. Dans les démocraties qui ont triomphé du communisme, très peu de gens (quelques fonctionnaires du FMI, de l’Europe et de la Banque centrale européenne, ainsi que quelques politiques) décident pour tous selon les intérêts d’une minorité. L’immense majorité des Européens est triplement dépossédée par l’économie de la dette : dépossédée d’un pouvoir politique déjà faible, concédé par la démocratie représentative ; dépossédée d’une part grandissante de la richesse que les luttes passées avaient arrachée à l’accumulation capitaliste ; dépossédée, surtout, de l’avenir, c’est-à-dire du temps, comme décision, comme choix, comme possible.
La succession de crises financières a fait violemment émerger une figure subjective qui était déjà présente mais qui occupe désormais l’ensemble de l’espace public : la figure de “l’homme endetté”. Les réalisations subjectives que le néolibéralisme avait promises (”tous actionnaires, tous propriétaires, tous entrepreneurs”) nous précipitent vers la condition existentielle de cet homme endetté, responsable et coupable de son propre sort. Le présent essai propose est une généalogie et une exploration de la fabrique économique et subjective de l’homme endetté.
Depuis la précédente crise financière qui a éclaté avec la bulle Internet, le capitalisme a abandonné les narrations épiques qu’il avait élaborées autour des “personnages conceptuels” de l’entrepreneur, des créatifs, du travailleur indépendant “fier d’être son propre patron” qui, en poursuivant exclusivement leurs intérêts personnels, travaillent pour le bien de tous. L’implication, la mobilisation subjective et le travail sur soi, prêchés par le management depuis les années 1980, se sont métamorphosés en une injonction à prendre sur soi les coûts et les risques de la catastrophe économique et financière. La population doit se charger de tout ce que les entreprises et l’État-providence “externalisent” vers la société, et en premier lieu, la dette.
Pour les patrons, les médias, les hommes politiques et les experts, les causes de la situation ne sont ni à chercher dans les politiques monétaires et fiscales qui creusent le déficit en opérant un transfert de richesse massif vers les plus riches et les entreprises, ni dans la succession des crises financières qui, après avoir pratiquement disparu pendant les Trente Glorieuses, se répètent, extorquant des sommes d’argent faramineuses à la population pour éviter ce qu’ils appellent une crise “systémique”. Pour tous ces amnésiques, les vraies causes de ces crises à répétition résideraient dans les exigences excessives des gouvernés (notamment du sud de l’Europe) qui veulent vivre comme des “cigales” et dans la corruption des élites qui, en réalité, a toujours joué un rôle dans la division internationale du travail et du pouvoir.
Le bloc de pouvoir néolibéral ne peut pas et ne veut pas “réguler” les “excès” de la finance, parce que son programme politique est toujours celui représenté par les choix et les décisions qui nous ont conduits à la dernière crise financière. Au contraire, avec le chantage à la faillite de la dette souveraine, il veut mener jusqu’au bout ce programme dont il fantasme, depuis les années 1970, l’application intégrale : réduire les salaires au niveau minimum, couper les services sociaux pour mettre l’État-providence au service des nouveaux “assistés” (les entreprises et les riches) et tout privatiser.
Nous manquons d’instruments théoriques, de concepts, d’énoncés pour analyser, non pas seulement la finance, mais l’économie de la dette qui la comprend et la déborde, ainsi que sa politique d’assujettissement.
Nous allons exploiter dans ce livre la redécouverte de la relation créancier-débiteur par l’Anti-Œdipe de Deleuze et Guattari. Publié en 1972, anticipant théoriquement le déplacement que le Capital opérera par la suite, il nous permet, à la lumière d’une lecture du Nietzsche de la Généalogie de la morale et de la théorie marxienne de la monnaie, de réactiver deux hypothèses. Premièrement, l’hypothèse selon laquelle le paradigme du social n’est pas donné par l’échange (économique et/ou symbolique), mais par le crédit. Au fondement de la relation sociale il n’y a pas l’égalité (de l’échange), mais l’asymétrie de la dette/crédit qui précède, historiquement et théoriquement, celle de la production et du travail salarié. Deuxièmement, l’hypothèse selon laquelle la dette est un rapport économique indissociable de la production du sujet débiteur et de sa “moralité”. L’économie de la dette double le travail, dans le sens classique du terme, d’un “travail sur soi”, de sorte qu’économie et “éthique” fonctionnent conjointement. Le concept contemporain d’ “économie” recouvre à la fois la production économique et la production de subjectivité. Les catégories classiques de la séquence révolutionnaire des XIXe et XXe siècles – travail, social et politique –, sont traversées par la dette et largement redéfinies par elle. Il est donc nécessaire de s’aventurer en territoire ennemi et d’analyser de l’économie de la dette et de la production de l’homme endetté, pour essayer de construire quelques armes qui nous serviront à mener les combats qui s’annoncent. Car la crise, loin de se terminer, risque de s’étendre.
(…)

Vient alors pour nous une question essentielle : à quelles conditions pouvons-nous réactiver une lutte de classe que l’initiative capitaliste a complètement déplacée sur le terrain très “abstrait” et “déterritorialisé” de la dette ?
Marx disait que la crise réussit à faire rentrer dans “la tête de bois” des capitalistes des choses qu’autrement ils n’auraient jamais acceptées. Ici, “la tête de bois” à percer est celle des dirigeants et des intellectuels de la gauche syndicale et politique, puisque la dette devrait effacer d’un seul coup toutes leurs illusions. La dette impose, comme terrain du combat, la transversalité dans tous les domaines : transversalité entre États et espaces nationaux, transversalité entre économique, politique et social, transversalité entre figures de l’exploitation et de la domination. Nous sommes obligés de nous hisser à ce niveau de généralisation et de déterritorialisation si nous ne voulons pas nous faire balayer ou écrases par le Grand Créancier.
L’espace politique sur lequel engager le combat ne peut, en aucun cas, être celui de l’État-nation. La dette se moque des frontières et des nationalités, elle ne connaît à l’échelle de l’économie-monde que des créanciers et des débiteurs. Pour les mêmes raisons, elle oblige aussi à porter un autre regard que celui du travail et de l’emploi pour penser une politique à hauteur du Capital en tant que “Créancier universel”. La dette dépasse les divisions entre emploi et chômage, entre actifs et inactifs, entre productifs et assistés, entre précaires et non précaires, divisions à partir desquelles la gauche a construit ses catégories de pensée et d’action.
La figure de l’ “homme endetté” est transversale à la société dans son ensemble et requiert de nouvelles solidarités et de nouvelles coopérations. Nous devons également penser la transversalité entre “nature et culture”, puisque le néolibéralisme a encore alourdi la dette que nous avons contractée à l’égard de la planète et de nous-mêmes en tant que vivants.
Une des conditions indispensables à l’activation de la lutte de classe est la réinvention de la “démocratie” traversant et reconfigurant ce que, même des théories politiques très sophistiquées continuent à penser séparément – le politique, le social et l’économique –, puisque la dette les a déjà intégrés dans un dispositif qui les articule et les agence. L’économie de la dette semble pleinement réaliser le mode de gouvernement suggéré par Foucault. Pour s’exercer, il doit passer par le contrôle du social et de la population métamorphosée en population endettée, condition indispensable pour être à même de gouverner l’hétérogénéité de la politique et de l’économie, mais sous un régime autoritaire et non plus “libéral”. Si on ne peut pas réduire la politique au pouvoir, si la politique n’est pas simplement le calque positif du négatif de la politique de la dette, si on ne peut déduire une politique de l’économie (de la dette), on n’a jamais vu, dans le capitalisme, une action politique naître autrement qu’à l’intérieur et contre la politique du Capital. Où invente-t-on les raisons du “tort” et les conditions du “litige” sinon à partir des rapports d’exploitations et de dominations actuels ? Le négatif que la dette dessine définit les conditions historiques d’où la lutte se détourne pour inventer de nouvelles formes de subjectivation et de nouvelles possibilités de vie. Mais ces conditions sont, à chaque fois, historiques, singulières, spécifiques ; aujourd’hui, elles se nouent autour de la dette.
La tâche la plus urgente consiste à imaginer et à expérimenter des modalités de lutte qui aient l’efficacité de blocage qu’avait la grève dans la société industrielle. Le niveau de déterritorialisation du commandement capitaliste nous y oblige. Les têtes de bois des capitalistes et des gouvernants n’entendent que le langage de la crise et celui du combat.
Si nous avons esquissé un parcours théorique et politique autour de l’économie de la dette, ce n’est pas tant pour fournir une nouvelle théorie générale et globale du néolibéralisme pour que donner un point de vue transversal à partir duquel les luttes pourraient se déployer.
La lutte contre l’économie de la dette et surtout contre sa “morale” de la culpabilité qui, au fond, est une morale de la peur, requiert également une conversion subjective spécifique. Nietzsche peut encore nous donner quelques indications : “L’athéisme délivre l’humanité de tous ces sentiments d’avoir des dettes envers son origine, envers sa causa prima. L’athéisme est inséparable d’une sorte de seconde innocence.” (1)
La reprise de la lutte de classe au bon endroit, c’est-à-dire là où elle est le plus efficace, doit reconquérir cette “seconde innocence” par rapport à la dette. Une seconde innocence non plus envers la dette divine, mais envers la dette terrestre, la dette qui pèse sur nos porte-monnaie et qui module et formate nos subjectivités. Il ne s’agit donc pas seulement d’annuler les dettes ou de revendiquer la faillite, quand bien même cela serait très utile, mais de sortir de la morale de la dette et du discours dans lequel elle nous enferme.
Nous avons perdu beaucoup de temps et perdu tout court en essayant de nous justifier par rapport à la dette. Toute justification vous rend déjà coupable ! Il faut conquérir cette seconde innocence, se délivrer de toute culpabilité, de tout devoir, de toute mauvaise conscience et ne rembourser pas même un centime, il faut se battre pour l’annulation de la dette, laquelle n’est pas un problème économique rappelons-le, mais un dispositif du pouvoir qui non seulement nous appauvrit, mais nous mène à la catastrophe.
La catastrophe financière est loin d’être terminée puisqu’aucune régula- tion de la finance n’est possible. Sa régulation signerait la fin du néolibéralisme. D’autre part, les oligarchies, ploutocraties et “aristocraties” au pouvoir n’ont pas de programme politique de rechange. Ce que le FMI, l’Europe et la Banque centrale européenne commandent, sous le chantage des “marchés”, sont encore et toujours des remèdes néolibéraux qui ne font qu’aggraver la situation. Avec le deuxième plan d’austérité grec, et quand bien même les anticipations des agences de notation qui misent sur une faillite partielle de la dette grecque aboutiraient, les conséquences pour les populations européennes ne changeront pas. Elles seront, de toute façon, saignées à blanc. Le chantage de la dette opère sur tous les Européens comme un destin inéluctable. Il n’y a pas d’autre possibilité que rembourser le Grand Créancier ! Les seules institutions qui se sont bien sorties de la dernière débâcle financière sont les banques, qui continuent à faire de profits et à distribuer des primes, grâce à la nationalisation de leurs pertes. Mais le problème est seulement déplacé. À moins de trouver une dette non plus souveraine, mais cosmique, de façon à créer et à exploiter une bulle financière extraterrestre, je ne vois pas comment sortir de cette catastrophe en continuant à imposer et à appliquer les principes même qui l’ont causée. Le capitalisme fonctionne toujours de cette façon : déterritorialisation délirante et hypermoderne, qui repousse ses limites toujours plus loin et reterritorialisation raciste, nationaliste, machiste, patriarcale et autoritaire qui dessine un mode de vie infâme : “vivre et penser comme des porcs” – sauf le respect que nous devons aux cochons –, mode de vie dont l’Italie berlusconienne a assuré la mise en scène d’une vulgarité incomparable.
Dans une interview à la télévision grecque en 1992, Félix Guattari, moqueur et provocateur, dévoilait par anticipation les objectifs jamais affichés de l’acharnement financier qui accable les « petits » États européens : “La Grèce, c’est le mauvais élève de l’Europe. C’est toute sa qualité. Heureusement qu’il y a des mauvais élèves comme la Grèce qui portent la complexité. Qui portent un refus d’une certaine normalisation germano-française, etc. Alors continuez à être des mauvais élèves et nous resterons de bons amis.”
Maurizio Lazzarato
la Fabrique de l’homme endetté, essai sur la condition néolibérale / 2011

1 F. Nietzsche, op. cit., p. 102. Pour la dette dans l’œuvre de Kafka, voir mon ouvrage Expérimentations politiques, Paris, Éditions Amsterdam, 2009.
Pour voir l’entretien de Félix Guattari, cliquez ICI





Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 12:58
lu sur HTTP:// journalhorsservice.blogspot.com
Il y a des problèmes pour lesquels il n’existe pas de solutions dans cette société. On vit dans une voie sans issue. Quand on trouve un lieu pour y habiter et avoir un chez-soi, il faut chercher de l’argent pour le payer. Quand on réussit à traverser les frontières à la recherche d’une vie meilleure, il faut obtenir des papiers pour vivre dans ce nouveau pays. Alors on marche dans la rue, on marche dans cette voie sans issue en abandonnant notre propre volonté, nous limitant à la recherche de la survie.

Il y a des problèmes pour lesquels il n’existe pas de solutions dans cette société. Tous, nous le savons et pourtant… Si nous gardons espoir, souvent il ne porte rien de plus que le désir d’être, un jour peut-être, finalement accepté par cette société, intégré dans ses structures. Cette société qui nous écrase, qui nous opprime, qui nous crache dessus, on voudrait être intégré dans ses structures… La nécessité de survivre nous fait accepter que la vie soit dure et on pense qu’on est fort si on est capable de la subir jusqu’à l’infini. On se sent mal quand la société nous frappe, mais on est heureux quand elle nous embrasse. Et on continue à marcher dans cette voie sans issue, car quand même, ici c’est mieux que là-bas… On continue à marcher dans cette voie sans issue, en se cognant la tête contre ses murs, jusqu’à la perdre… la tête.

Peut-être qu’il est l’heure de faire sauter cette rue. Cette rue qui s’appelle Rue de l’Oppression, Rue de la Domination, de la Survie, de l’Inégalité, de l’Autorité, Rue de l’Etat, de la Police, de la Justice, Rue de la Cruauté, de la Prison, de l’Expulsion… Rue de la Monotonie et de l’Abrutissement, de l’Ennui et du Désespoir. De la Soumission, de la Résignation, de la Concurrence. Cette rue qui fait bien partie de toutes les villes du monde, car ce monde de chefs se nourrit de notre misère, partout, et toujours.

Si nous marchons comme des prisonniers dans cette ruelle, c’est en partie à cause de l’idéologie du pouvoir. L’idéologie qui nous dit qu’un esclave capable de porter des kilos sur son dos est un bon esclave. La peur des représailles du maître fait que l’on ne se révolte pas. Autant que le chantage et l’isolement que les chefs utilisent pour nous garder au calme. Le chantage, et des promesses, des promesses d’une régularisation, des promesses d’une pension après des années de dur labeur, des promesses de vacances, d’une belle voiture ou d’un avenir pour nos enfants. Et alors, on oublie la rage. On l’étouffe parce qu’on finit par croire qu’il vaut mieux ne pas s’énerver, qu’il faut tout simplement encore faire un effort, qu’il faut sourire une fois de plus, et penser que tout est bien comme ça.

Des fois, on remarque des dessins sur les murs des ruelles. Des dessins qui expriment une voix claire contre ce monde d’humiliation. Feu aux prisons! Sabotons la machine à expulser! ou encore Vive la révolte, l’évasion, les mutineries! Solidarité avec les insurgés! Au milieu de la grisaille, ces traces écrites nous rappellent de rester un être humain face à ce monde de béton et de barreaux. Se révolter…

Ces derniers mois, des rumeurs circulent dans les ruelles de nos vies. Des rumeurs qui parlent d’émeutes, de soulèvements et d’insurrections. Des rumeurs de la possibilité de s’insurger contre le pouvoir, de détruire les bâtiments des responsables de la misère, d’être solidaires les uns avec les autres dans la lutte. Et on commence à réaliser, lentement, que la plus puissante arme du pouvoir est qu’il nous a volé notre imagination. Si cela est possible maintenant, pourquoi ne l’était-ce pas avant? Si cela est possible là-bas, alors pourquoi pas ici? Le pouvoir nous laisse pour unique rêve celui d’être bien intégré. Etre quelqu’un qui travaille (le métier de ses rêves) et qui dépense son argent dans des marchandises. La soi-disant la belle vie…

Mais là, on a bien compris qu’on n’a plus rien à attendre du pouvoir. Il est comme il est : il aime l’argent, et le contrôle ; point barre. Alors, pourquoi ne pas nous défaire de ces rêves qui nous enchaînent ? Pourquoi ne pas arracher nos rêves au pouvoir, les extorquer de son armement ? Nos rêves nous poussent à chercher des complices révoltés. Nous permettent de regarder au delà de cette voie sans issue, et comme dans l’imagination tout est possible, cela nous invite à atteindre ce tout. Le pouvoir nous a fait croire que la misère est là pour toujours, mais on n’y croit plus. Un autre monde, une autre vie est bien possible.

La plupart d’entre nous habitent ces ruelles de la misère, mais on n’a pas besoin d’être nombreux pour commencer à lutter. Par contre, on a fortement besoin de commencer, vivre chaque jour comme une invitation à la révolte. Et oui, pour une révolution, on a bien besoin d’être nombreux, mais aussi d’idées solides. Des idées de base qui nous permettent de refuser la politique, de refuser la présence policière, la collaboration avec les institutions qui maintiennent l’ordre actuel. Des idées d’égalité, donc d’anti-autorité, des idées qui empêchent une contre-révolution, des idées dont on a besoin pour vivre en liberté. Eradiquons les rapports de domination de notre société, sinon de nouveaux chefs continueront à s’imposer. Eradiquons les rapports inégaux, car c’est également parce qu’on est habitué aux relations de pouvoir depuis qu’on est enfant, qu’on les accepte, qu’on les reproduit, qu’on les trouve normales.

On a besoin de se confronter, de crier la rage, d’être fâché. L’anesthésie nous fait oublier que le mal qu’ils nous infligent n’est pas un détail à refourguer aux oubliettes. On a raison de les faire chier, on a bien raison. Et on le fait, parce qu’on désir une rue qui s’appelle liberté et une autre qui s’appelle solidarité. On se bat pour la rue de l’individualité et de l’autonomie, de l’aventure et de l’étonnement. La rue de la volonté et de la confiance, la rue de la réciprocité et celle de la découverte. Du sourire, de l’intimité, de l’ouverture et de la chanson enthousiaste…
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 12:06

Journée de grève das l’Education Nationale à l’appel de la FSU - FERC-CGT ; SGEN CFDT ; UNSA Education
Rassemblement à Valence, Champ de Mars, 14h

La CNT AIT - valence et le collectif le Laboratoire, appelle ses adhérents à participer massivement à la  manifestations Rassemblement libertaire à 13h30 au kiosque Peynet

La FCPE, appelle les parents d’élèves à participer aux manifestations pour réclamer d’autres choix pour l’école.

Les enseignants du privé appellent eux aussi à se joindre aux manifestants

Défendre l'Ecole, nos valeurs, notre métier
Nous, enseignants, à travers les « réformes » qui déconstruisent actuellement le service public d'éducation,
sommes dépossédés de notre métier et des valeurs sur lesquelles nous nous appuyons pour aider nos élèves à apprendre et à se construire.

Notre conviction est que le Service Public d'Éducation est un droit, pas un privilège .

. C'est refuser de cautionner par notre silence la politique destructrice appliquée à l'Ecole.
. C'est renouveler et élargir une démarche concrète, collective et efficace, qui nous permet depuis
deux ans de nourrir un vrai débat de société autour de l'Ecole.
. C'est assumer et afficher ouvertement notre engagement à défendre le service public d'éducation,
par notre action quotidienne dans les écoles, les collèges, les lycées.
. C'est continuer à promouvoir dans nos classes les valeurs d'une société humaine et solidaire.
Comment faire ?
. Télécharger un exemplaire de la lettre sur le blog : http://lettre.enseignants-en-resistance.org
Ce blog regroupe toutes les informations pratiques concernant cette campagne.
. L'imprimer et la signer (il est possible de personnaliser cette lettre).
. Puis l'envoyer, au choix :

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 20:28
Un centre social autogéré, enfin, aux Crassiers !!!
Il n’a pas encore de nom, mais il a une adresse !!! 16 rue du Mont à Synthé.

Alors que depuis quelques années, les lieux alternatifs ferment successivement : squats expulsés, salles de concerts fermées, disparition des lieux de répet’… l’envie de nous regrouper et de créer un lieu militant et autogéré.

QUI SOMMES-NOUS ?

Ce local autogéré est une « fédération » de collectifs et d’individu-e-s militant-e-s réuni-e-s autour de valeurs communes libertaires. La mise en place de ce projet a permis de rassembler des personnes engagées venant de tous horizons dans une volonté commune de partager nos expériences de vie, nos expériences de militantisme, de résistance. Nous voulons créer du lien entre ces luttes pour consolider le réseau déjà existant sur Saint-Étienne. Notre but est de créer une réelle dynamique, un lieu de rencontre, convivial, ouvert sur l’extérieur et implanté dans le quartier, dans la ville.

QUE VOULONS-NOUS ?

Nous voulons principalement une autonomie politique et morale pour lutter contre les formes d’exclusion, de discrimination et d’inégalité. Notre volonté commune est de construire des alternatives émancipatrices au système capitaliste et à ses conséquences sur les rapports entre les individu-e-s. Pour cela nous défendons l’idée de respect de chacun-e et rejetons formellement toute forme de discrimination et de domination. Notre fonctionnement repose donc sur le respect de la liberté individuelle.

Nous avons aussi comme objectif de faire de ce lieu un espace de rencontre où se mélangent les cultures et où se tisse un véritable lien social et solidaire.

De nombreuses activités (certaines existant déjà dans d’autres lieux, tels que la Dérive, la Plage…) y sont déjà prévues : des permanences juridiques, une bibliothèque militante, un info-kiosque, un p’tit resto/bar, une zone de gratuité, des ateliers/cours (informatique, boxe, couture, espagnol…), des conférences, des projections, des débats, des soirées à thème, mais aussi, des concerts, des fêtes…

MAIS ENCORE…

Sachant que le loyer est de 600€/mois sans les charges, qu’il y a quelques travaux à faire, il nous faut, vite, trouver le moyen de pérenniser le lieu, en l’autofinançant.

Pour ce faire, nous avons mis en place un système de cotisations au sein du groupe travaillant à la création du projet et un concert de soutien, Quartiers Libres, a eu lieu le 18 décembre 2010.

Aujourd’hui, nous lançons un appel à soutien, sous la forme d’un don ponctuel ou d’une participation plus régulière (cotisation sympathisante).

Par virement bancaire : FR 62 20041 01007 1588481H038 04 – BIC : PSSTFRPP – La Banque Postale – Centre de Lyon – 69900 Lyon cedex 20

Par chèque : à l’ordre de « C’EST ÇA » – le CSA – 16 rue du Mont – 42000 Saint-Étienne.

Numéro Zéro, 7 juillet 2011.

_________________
« Dans le monde réel, les hommes armés existent, ils construisent Auschwitz et les honnêtes et les désarmés aplanissent leur voie ; c'est pourquoi chaque homme doit répondre d'Auschwitz et qu'après Auschwitz il n'est plus permis d'être sans arme. »

Primo Levi
Revenir en haut Aller en bas
http://la-sulfateuse.forumactif.net
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet