Répression en France contre le DHKP/C
Ces personnes arrêtées à Lyon et Paris sont poursuivies pour "financement de terrorisme et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
Elles sont soupçonnées d'avoir financé le DHKPC, organisation interdite en Turquie, par le biais de collectes de fonds au profit d'une association, Solidarité Anatolie-France, installée à Paris.
Le DHKPC, "Parti révolutionnaire de libération du peuple", est mis en cause par Ankara pour des attentats commis sur le sol turc.
Huit opposants turcs de gauche déférés en France
Publié le : 17-06-2008
Communiqué de Presse du CLEA publié sur le site d'Info-Turk.
Huit membres présumés du DHKP-C, soupçonnés d'avoir participé au financement de cette organisation, devaient être déférés vendredi devant le parquet antiterroriste de Paris, a-t-on appris de source judiciaire, rapporte l'AFP.
Le parquet a requis l'incarcération de sept d'entre eux.
Douze membres présumés de ce groupe ont été interpellés en début de semaine en Ile-de-France et dans la région lyonnaise par les policiers de la Sdat (Sous-direction antiterroriste) et de la DIPJ (Direction interrégionale de la police judiciaire) de Lyon, précise la même agence.
Le communiqué du CLEA sur les interpellations à Paris
Le lundi 9 juin à 6h du matin, une association socioculturelle anatolienne et plusieurs domiciles privés ont été perquisitionnés par la police française dans le cadre d’une opération dite « antiterroriste » visant les milieux de la gauche turque.
Deux jours après les faits, on ignore toujours le nombre exact de personnes interpellées. La presse officielle turque parle de 12 arrestations tandis que leurs proches en comptent onze.
Ce flou à lui seul suffit pour s’inquiéter du sort des personnes arrêtées et de leurs familles.
D’autant que celles-ci font état de violences démesurées et injustifiées de la part des forces de l’ordre.
A Blois, par exemple, des policiers encagoulés et munis de fusils-mitrailleurs ont fait irruption à 6h du matin, au domicile d’un jeune homme dénommé Nezif Eski feignant d’ignorer la grossesse de son épouse et les conséquences d’une telle opération sur sa santé et celle de son bébé.
En banlieue parisienne, les policiers ont brisé la porte du domicile de Erdogan Cakir, pointé leurs armes sur sa femme et ses trois enfants, les ont forcés à se coucher à plat ventre, avant d'emmener le père manu militari.
Daimi Aktepe n’a guère bénéficié d’un traitement plus humain et ce, alors qu’il venait de perdre prématurément l’une de ses filles jumelles, Canan, morte d’une épilepsie infantile.
Et lorsque leurs familles se sont rendues à la préfecture de police pour s’enquérir de la situation de leurs proches arrêtés, on leur a sèchement répondu : « Ne nous appelez pas pendant 4 jours. »
Par ailleurs, une association culturelle anatolienne située dans le Xe arrondissement a elle aussi été prise d’assaut par la police puis mise sous scellés.
A force d’être confrontés à des « vastes opérations antiterroristes » qui accouchent d’une souris, la vigilance est de mise face à de telles alertes surtout lorsque les individus concernés sont des dissidents au régime dictatorial d’Ankara.
Nous vivons deux beaux exemples de « fausse alerte » en Belgique.
L'arrestation d’anciens membres des CCC et de certains proches est médiatisée à grand fracas, tentant de susciter une psychose au terrorisme. Dans l'histoire sans fin du « procès DHKP-C », le parquet fédéral s'acharne sur des militants politiques dont le seul « crime » est d’avoir traduit un communiqué du DHKP-C, organisation marxiste turque. Après avoir été incarcérés puis acquittés, le parquet fédéral demande la cassation de cet acquittement au nom d’une interprétation large de la loi anti-terroriste.
Nous tenons donc à vivement condamner ces arrestations survenues en France ainsi que l’atteinte flagrante à la liberté d’expression et d’association suscitée par la fermeture d’une association socioculturelle fréquentée par des Turcs, des Kurdes, des Arabes, des Lazes, des Circassiens et des Arméniens progressistes originaires d’Anatolie. (www.leclea.be, 11 juin 2008)