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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 05:58
L'image “http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/12/5/0/art_medium2_299205.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
Répression en France contre le DHKP/C

Huit membres présumés de l'organisation d'extrême gauche turque DHKPC ont été mis en examen la semaine dernière à Paris et quatre d'entre eux ont été écroués, apprend-on de source judiciaire.

Ces personnes arrêtées à Lyon et Paris sont poursuivies pour "financement de terrorisme et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Elles sont soupçonnées d'avoir financé le DHKPC, organisation interdite en Turquie, par le biais de collectes de fonds au profit d'une association, Solidarité Anatolie-France, installée à Paris.

Le DHKPC, "Parti révolutionnaire de libération du peuple", est mis en cause par Ankara pour des attentats commis sur le sol turc.

Huit opposants turcs de gauche déférés en France
Publié le : 17-06-2008


Communiqué de Presse du CLEA publié sur le site d'Info-Turk.


Huit membres présumés du DHKP-C, soupçonnés d'avoir participé au financement de cette organisation, devaient être déférés vendredi devant le parquet antiterroriste de Paris, a-t-on appris de source judiciaire, rapporte l'AFP.

Le parquet a requis l'incarcération de sept d'entre eux.

Douze membres présumés de ce groupe ont été interpellés en début de semaine en Ile-de-France et dans la région lyonnaise par les policiers de la Sdat (Sous-direction antiterroriste) et de la DIPJ (Direction interrégionale de la police judiciaire) de Lyon, précise la même agence.

Le communiqué du CLEA sur les interpellations à Paris

Le lundi 9 juin à 6h du matin, une association socioculturelle anatolienne et plusieurs domiciles privés ont été perquisitionnés par la police française dans le cadre d’une opération dite « antiterroriste » visant les milieux de la gauche turque.

Deux jours après les faits, on ignore toujours le nombre exact de personnes interpellées. La presse officielle turque parle de 12 arrestations tandis que leurs proches en comptent onze.

Ce flou à lui seul suffit pour s’inquiéter du sort des personnes arrêtées et de leurs familles.

D’autant que celles-ci font état de violences démesurées et injustifiées de la part des forces de l’ordre.

A Blois, par exemple, des policiers encagoulés et munis de fusils-mitrailleurs ont fait irruption à 6h du matin, au domicile d’un jeune homme dénommé Nezif Eski feignant d’ignorer la grossesse de son épouse et les conséquences d’une telle opération sur sa santé et celle de son bébé.

En banlieue parisienne, les policiers ont brisé la porte du domicile de Erdogan Cakir, pointé leurs armes sur sa femme et ses trois enfants, les ont forcés à se coucher à plat ventre, avant d'emmener le père manu militari.

Daimi Aktepe n’a guère bénéficié d’un traitement plus humain et ce, alors qu’il venait de perdre prématurément l’une de ses filles jumelles, Canan, morte d’une épilepsie infantile.

Et lorsque leurs familles se sont rendues à la préfecture de police pour s’enquérir de la situation de leurs proches arrêtés, on leur a sèchement répondu : « Ne nous appelez pas pendant 4 jours. »

Par ailleurs, une association culturelle anatolienne située dans le Xe arrondissement a elle aussi été prise d’assaut par la police puis mise sous scellés.

A force d’être confrontés à des « vastes opérations antiterroristes » qui accouchent d’une souris, la vigilance est de mise face à de telles alertes surtout lorsque les individus concernés sont des dissidents au régime dictatorial d’Ankara.

Nous vivons deux beaux exemples de « fausse alerte » en Belgique.

L'arrestation d’anciens membres des CCC et de certains proches est médiatisée à grand fracas, tentant de susciter une psychose au terrorisme. Dans l'histoire sans fin du « procès DHKP-C », le parquet fédéral s'acharne sur des militants politiques dont le seul « crime » est d’avoir traduit un communiqué du DHKP-C, organisation marxiste turque. Après avoir été incarcérés puis acquittés, le parquet fédéral demande la cassation de cet acquittement au nom d’une interprétation large de la loi anti-terroriste.

Nous tenons donc à vivement condamner ces arrestations survenues en France ainsi que l’atteinte flagrante à la liberté d’expression et d’association suscitée par la fermeture d’une association socioculturelle fréquentée par des Turcs, des Kurdes, des Arabes, des Lazes, des Circassiens et des Arméniens progressistes originaires d’Anatolie. (www.leclea.be, 11 juin 2008)
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commentaires

L
il n'y a rien que je hais tant que la propension de la France à participer à la répréssion à l'encontre de nos camarades turcs. De même, expulser les militants turcs, les kurdes, est totalement criminel. On voit quel camp choisit la bourgeoisie française : celui des fascistes qui servent son intérêt et qui permettront d'exploiter le peuple turc lorsque des accords économiques seront signés.Il n'y a personne qui mérite plus de respect que nos camarades turcs : ils risquent leur vie à chaque instant en se positionnant politiquement.Courage aux turcs de vraie gauche, et que la lutte continue !
Répondre
O
OU EST LE MALAISE????Je vais essayer d'éclairer au maximum de mes connaisances cette abération politico-"amicale" de la France et la Turquie.Je bois un café dans une association turque basée à Blois, et j'entends parler deux nationalistes turques agréablement surpris par le gouvernement Français au regard de la guerre mené soit disant sur les terroristes alors que tout le monde sait politique.L'un dit au second:As-tu entendu la vague d'arrestation de ces cons de terroristes en France par la police?Le second: Oui,je l'ai appris par Hurriyet(journal quotidien turque, vous savez celui ou il y a "turquie aux turques".Le premier lui pose alors une question:Mais dis moi, depuis quand la France fait plaisir à la Turquie?Le second:Ba peut être que la France a compris que la Turquie doit entrer dans l'UE!!Je n'ai pu m'empêcher de rentrer dans la conversation en leur disant tout simplement:Arrêter de croire ce qu'il essaient de vous faire croire les gars, la Turquie ne rentrera jamais dans l'UE, puis je suis parti.A ce moment précis vous avez pleins de choses qui vous passent par dessus votre tête, vous pensez, vous résonnez, vous vous vous posez des questions...Il y un nationaliste turque qui est partie en Turquie avec sa propre voiture, il est partie à Trabzon(Trébisonde) la où le nationalisme est à plein régime.Au retour de ces vacances il fait part de sa mésaventure.Il lui ont cassé sa voiture, et vous savez pourquoi?Tout simplement sur sa voiture, il y avait un énorme autocollant sur sa lunette arrière:la lune et l'étoile(qui est le drapeau de la turquie)en dessous une écriture, pardon plutôt un slogan" soit tu l'aimes soit tu la quitte", Et bien, vu que lui il aime la Turquie, mais vu qu'en même temps il l'a quitté pour travailler ou alors peut être si l'on prend l'idéologie du MHP(extême droite) reconquérir les pays que l'empire ottoman avait conquis,et bé ça ne passe pas aux "vrais", "purs" "durs" nationalistes qui vivent en Turquie.Après tout, ils ont raison ces nationalistes vivant en turquie, pourquoi être dans la contradiction.T'aimes la Turquie tu peux mourrir pour la Turquie mais en même temps tu n'est pas en Turquie.Je conclus tout simplement:J'aime la Turquie mais je ne peux mourir pour la Turquie, Je vis en France, je suis né en France, je suis français, je n'oublierais jamais mes origines mes racines ma double pardon ma triple culture(arabe, turc français, mes langues(arabes turc français), c'est grandiose ces richesse, n'est-ce pas?La Turquie n'accepte pas mes origines!!! Je suis condamné à rester Turc du moins de nos jours la France aussi fait en sorte que je reste turc, et oui la France aide la Turquie.PS: je vous conseille un livre de Jean Christophe GRANGE le titre : l'empire des loups. Vous jugerez de vous même.<br /> Pour mieux comprendre certaines choses voici ce qu'est le MHP(source wikipédia)Les Loups Gris (Bozkurtlar en turc) est le nom des militants des Ülkü Ocakları (« Foyers idéalistes »), mouvement d'extrême droite turc ultranationaliste.L’Idéalisme (Ülkücülük en turc), idéologie développée par Alpaslan Türkeş, fondateur du parti du MHP (Parti de l'Action nationaliste), est un nationalisme pan-turc.Ils sont accusés d’actions violentes, notamment contre la Gauche, l'extrême Gauche et les minorités ethniques et religieuses dans les années 1970, avant le coup d’État de 1980, dans un contexte d'anomie sociale et politique résultant en grande partie des dynamiques externes. En effet la Turquie a joué le rôle d'avant-garde du camp occidental durant la guerre froide ; des luttes d'influences se sont ainsi essentiellement manifestés à l'intérieur du pays durant les trois dernières décennies de la guerre froide. Ils ont eu beaucoup de liens avec la mafia turque connue pour son engagement politique en leur faveur. Néanmoins, le nouveau leader du parti, l'académicien Devlet Bahçeli, prendra des mesures dans le but de redorer l'image du parti, en interdisant à ces militants de prendre part dans des actions violentes et de répondre aux provocations des anarchistes, des militants pro-kurdes, etc.Il y a eu dans les années 1990 une scission majeure dans le mouvement, les ultranationalistes religieux créant leur propre mouvement Alperen Ocakları sous la houlette de leur nouveau parti de tendance plutôt islamo-nationaliste Büyük Birlik Partisi ou BBP (« Parti de la grande unité »), affirmant que le mouvement d'Alpaslan Türkeş était bien trop laïc, loin des préoccupations des gens de la mosquée et qu'il s'était écarté de son idéologie originelle. Cette scission corrobore ainsi le glissement vers le centre droit du MHP qui essaie de s'adapter d'une manière pragmatique au nouvel environnement socio-politique turc.[réf. nécessaire]Les Loups Gris auraient également des liens dans des pays et des régions turcophones, surtout en Azerbaïdjan, dans les pays d'Asie Centrale, et aussi avec les Turcs des Balkans et du Caucase afin de faire la propagande de l'idéologie pan-turque, mais aussi afin de montrer leur solidarité avec les mouvements nationalistes d'autres peuples qu'ils considèrent comme frères (Tchétchènes, Bosniaques, Albanais)De plus voici un exemple parmi d'autres mais celui-ci vaut le détour: c'est long mais excellent comme sujet, une vieille histoire que les autorités turques regrettent mais qui aujourd'hui en prenne expérience, et oui maintenant ils essaient d'être le plus discret possible...??Un accident de la circulation survenu le 4 novembre à Susurluk, sur la route d'Izmir-Istanbul a jeté une lumière crue sur la forte imbrication entre la mafia, la police, une partie de l'État et la classe politique. La Mercèdes SEL du député Sedat Bucak, du parti de Mme. Çiller, circulant à 200 km à l'heure est allée s'écraser violemment contre un camion qui la précédait. Bilan: 3 morts et un blessé, le député Bucak. Les 3 morts sont un important chef de police, Hüseyin Kocadag, ex-directeur général-adjoint de la sûreté générale d'Istanbul, directeur de l'académie de police d'Istanbul, une jeune femme et un chef très recherché par Interpol de la mafia d'extrême droite, Abdullah Çatli et sa maîtresse. A. Çatli. fut, en 1978, vice-président des Foyers de l'idéal (mouvement de jeunesse du Colonel Turkes) a été jugé par contumace pour le massacre à Ankara de 7 membres du Parti ouvrier de Turquie (POT). Passible de la peine de mort pour ce crime, il est également recherché pour son rôle dans l'assassinat du journaliste libéral Abdi Ipekçi et pour l'organisation de l'évasion de prison et la fuite en Europe de Mehmet Ali Agca, poursuivi pour le meurtre du journaliste et qui attentera plus tard à la vie du Pape. Il est également poursuivi par la justice helvétique pour trafic de drogue. Au moment de l'accident, il était porteur d'une carte de "chef de police" au nom de Mehmet Özbay et d'un vrai passeport vert de service réservé aux hauts fonctionnaires de l'État et dispensé, comme les passeports diplomatiques, de visa. Les enquêteurs ont trouvé dans la voiture accidentée un véritable arsenal: 5 revolvers de gros calibre, 2 mitraillettes et 2 silencieuses et des munitions en abondance. Selon les quotidiens Hürriyet et Milliyet du 5 novembre qui donnent tous ces détails, on a également trouvé dans la Mercèdes un laissez-passer spécial et une plaque d'immatriculation au nom de M. Gurkan, vice-président de l'Assemblée nationale turque, ainsi qu'une mallette blanche bourrée de billets récupérée par des agents dépêchés d'Ankara.Les deux autres protagonistes de cette affaire sont également des personnages très influents. Le commissaire H. Kocadag, qui conduisait la voiture, avait beaucoup fait parler de lui lorsqu'il était l'adjoint de Necdet Menzir, le tout puissant chef de la police d'Istanbul et l'un des personnages-clé des relations entre la mafia et la police turque. Impliqué dans la répression meurtrière des manifestions populaires dans le quartier Gazi d'Istanbul, en mars 1995, et dénoncé par gros bonnet de la drogue , Alaettin Çakici, il avait été muté à la direction de l'académie de police.Quant au député Sedat Bucak, il incarne les pires dérives du pouvoir turc au Kurdistan. Chef d'une tribu nombreuse mais pauvre dans le district de Siverek, cet homme s'est vu confier par l'État la mission d'assurer l'ordre et la sécurité dans toute la plaine située entre Diyarbakir et Urfa. Dirigeant une véritable armée privée d'un millier d'hommes, équipés et financés par l'État, il fait la loi dans sa région, menaçant, faisant enlever et disparaître tous ceux qu'il considère comme "dangereux pour la sécurité de l'État" ou simplement pour ses propres intérêts. Ce seigneur de la guerre a bâti en quelques années une fortune considérable grâce au racket, aux contrats juteux avec l'État et au trafic de drogue. Au cours des derniers mois ce député très spécial, qui fut aussi l'un des principaux témoins à charge dans le procès de Leyla Zana et de ses amis, cherchait à placer une partie de sa fortune dans les sites touristiques de la côte égéenne, notamment autour de Kusadasi et d'Izmir. Selon le quotidien Hurriyet du 6 novembre, Bucak et ses deux acolytes s'étaient rendus à Izmir pour négocier la reprise de la chaîne de salles de jeux Emperyal, dont le propriétaire fut récemment assassiné. Le chef mafieux A. Çatli, qui aurait servi d'intermédiaire pour cette transaction devait toucher une commission de 3 millions de dollars et regagner, grâce à son passeport vert, l'Europe. Le commissaire Kocadag servait d'arbitre en attendant de prendre sa retraite anticipée et d'être nommé directeur de la chaîne Emperyal dont le chiffre d'affaires dépasserait trois milliards de dollars par an et qui serait l'un des canaux principaux utilisés pour le blanchiment de l'argent sale en Turquie. Plusieurs commentateurs affirment que le député Bucak réalisait cette transaction pour le compte d'Ozer Çiller, l'époux affairiste de Mme. Çiller.Le quotidien Hurriyet du 5 novembre, dans un article intitulé "L'État savait ces relations sales" révèle à ses lecteurs un rapport du MIT (service des renseignements turcs) relevant les agissements récents du chef mafiosi A. Çatli. On y apprend ainsi que ce dernier a rencontré, le 24 août 1996, à l'hôtel Sheraton d'Ankara "Une délégation du Brunei" qu'il avait, le 25 mai dernier, organisé l'enlèvement du propriétaire d'une chaîne de télévision locale, Yaprak TV, séquestré celui-ci dans une maison appartenant au député Bucak avant de le faire libérer contre le paiement d'une rançon de 4 millions de deutsche marks. Ce rapport contient même un relevé des appels téléphoniques de Çatli à ses amis de la police et au personnel politique. Le MIT justifie son inaction par les "hautes protections policières d'A. Çatli porteur d'une carte d'identité de police et d'un passeport de service au nom de Mehmet Ozbay ainsi que de plusieurs autres identités" La conclusion du rapport du MIT est éclairante: "La Direction générale de la Sûreté a formé une équipe criminelle spéciale, en apparence pour des activités contre le PKK et Dev-Sol. Ce groupe qui se livre à des crimes comme menaces, confiscation des biens d'autrui, racket, trafic de stupéfiants et meurtres, est généralement formé d'anciens ülkücü (membres des Foyers de l'idéal d'extrême droite) (..) La Direction générale de la Sûreté leur a donné des cartes d'identité de police et des "passeports verts". Le groupe en question, sous l'apparence d'activités contre les terroristes se déplacent entre l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Hongrie et l'Azerbaïdjan et fait du trafic de drogue. Des policiers du Bureau des opérations spéciales de la Direction Générale de la Sûreté collaborent avec ce groupe et assurent leur sécurité". Le rapport donne l'identité des 6 membres les plus en vue de ce groupe.Ce que ce rapport ne dit pas c'est que "cette équipe" n'est pas le seul groupe formé de mafiosis et de policiers qui, sous le couvert commode de lutte contre le terrorisme sévissent en Turquie. Rien qu'au cours de l'année 1996 une demi-douzaine de ces groupes ont, à l'occasion de meurtres et de règlements de comptes défrayé la chronique. Ainsi le gang de Yuksekova, formé de policiers d'équipes spéciales de protecteurs de villages et d'officiers de la gendarmerie est impliqué dans 16 meurtres, des rapts contre rançon, d'extorsion de fonds et de trafic de drogue. Opérant dans la Province de Hakkari, à la jonction des frontières turc-irano-irakienne, ce gang est allé jusqu'à transporter carrément dans des chars de l'armée d'importantes quantités d'héroïne venant d'Iran. Le gang des Soylemez, formé de 7 officiers, 5 policiers et 11 criminels de droit commun a connu une certaine publicité il y a 2 mois à l'occasion d'une série de meurtres dans l'Ouest du pays et en raison de sa rivalité avec les hommes du député Bucak. Des groupes similaires formés généralement d'une trentaine de membres ont été identifiés à Ankara, Adana, Kocaeli et Kiziltepe.Pour Bulent Ecevit, président du Parti de la Gauche démocratique, le constat est sans appel: "L'État est livré aux organisations criminelles; des fonctionnaires occupant des postes sensibles au sein des forces de sécurité travaillent main dans la main avec ces organisations criminelles et la mafia au point où même les avertissements des services des renseignements de l'État sont ignorés" (Milliyet du 6 novembre). Deniz Baykal, chef du CHP, parle lui d'un "État spécial au sein de l'État qui pourrit et tel un cancer anéantit l'État". Il s'étonne du silence du ministre de l'Intérieur et se prépare à déposer une motion de censure sur cette affaire. De son côté, Dogu Perinçek, président du Parti ouvrier, qui avait le premier, dans le numéro du 22 septembre de sa revue Aydinlik, révélé des extraits du rapport du MIT sur la coopération police-mafia a indiqué dans une conférence de presse donnée le 7 novembre que: "ces groupes criminels reçoivent leurs ordres directement du ministre de l'Intérieur Mehmet Agar et qu'ils sont sur le plan opérationnel dirigé par Korkut Eken, conseiller du directeur général de la Sûreté nationale". Selon lui "le député Bucak est le bras droit de Mme. Çiller pour les basses besognes et le commissaire Kocadag, qui dispose d'une fortune de 100 millions de dollars, est le bras droit de ministre de l'Intérieur M. Agar. Mme. Çiller est tenue informée de ces opérations qui se sont développées depuis son accession au pouvoir, qu'elle est de ce fait "la mère des coupables", sans s'attaquer au coeur de cette organisation criminelle, une série de meurtres de personnalités démocratiques et d'hommes d'affaires libéraux ne pourrait être élucidée". M. Perinçek qui a affirmé qu'il avait écrit au président de l'Assemblée nationale pour lui transmettre les rapports accablants du MIT sur cette organisation criminelle mise en place par Mme. Çiller et M. Agar en lui demandant d'engager des poursuites contre ces deux personnalités, pour constitution de bande armée criminelle et attentant à l'autorité de l'État, conformément à l'article 100 de la Constitution.Le ministre de l'Intérieur, ancien chef de la police d'Istanbul, dans l'unique commentaire fait sur cette affaire a déclaré avec aplomb qu'"en fait le commissaire Kocadag conduisait le chef mafieux Çatli à Istanbul où il devait le mettre en état d'arrestation"! L'une des raisons invoquées par la presse sur ce ministre gêné et silencieux: ses propres liens avec la mafia turque. L'un des chefs de celle-ci, Huseyin Balsin, actuellement détenu au Pays-Bas pour trafic de drogue, l'a à plusieurs reprises dénoncé comme l'un de ses complices, allant jusqu'à donner une liste de propriétés qu'il avait acheté en Angleterre et ailleurs pour Agar, sa femme et ses maîtresses en échange de sa protection. De son côté D. Perinçek affirme dans le Hurriyet du 8 novembre que ce ministre Agar possède 18 appartements à Istanbul. Il déclare détenir des documents prouvant que sur ordre du couple Çiller, Agar, le mafiosi Çatli et ses hommes ont mené de nombreuses actions criminelles à l'étranger et cite notamment l'attentat contre le mouvement ouvrier en France contre une prime d'un million de dollars. La tentative d'assassinat du président azéri H. Aliev, le détournement médiatique en Norvège du paquebot Avrasiya et une série de meurtres dont il nomme les victimes. Il précise que A. Çatli a rencontré à plusieurs reprises le ministre Agar, qu'il a également dîné avec Mme. Çiller et que l'époux de celle-ci, en liaison avec ce groupe mafiosi, mettait en place une filière internationale de trafic de matières nucléaires. L'affaire devient donc une affaire Çiller-Agar, Celle-ci a demandé au ministre Agar de démissionner mais celui-ci refuse pour l'instant de soumettre à cette injonction.Depuis, pour les Turcs, Susurluk est devenu synonyme de l'Etat. C'est pourquoi la population ne cesse de réclamer une opération "mains propres". Ni la création d'une commission d'enquête parlementaire ni la longue intervention télévisée du premier ministre Mesut Yilmaz, le 23 janvier 1997, commentant le rapport d'inspection qui venait de lui être remis, n'ont pu satisfaire l'opinion, qui y voit des tentatives visant à dissimuler l'étendue de la gangrène qui ravage le coeur même de l'Etat. D'autant que les responsables politiques et policiers désignés sont toujours en liberté et qu'ils affirment avoir agi sur des ordres provenant du sommet de l'Etat . L'inspecteur en chef du gouvernement constate avec amertume qu'un personnage comme Yesil, dit "le Terminator", est responsable d'au moins dix-neuf assassinats, dont celui d'un député, Mehmet Sincar. Il l'accuse également de l'enlèvement, à la porte de la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir, de deux jeunes filles, Sükran Mizgin et Zeynep Baka, qu'il a violées et torturées sauvagement avant de les tuer. Le rapport précise que le Terminator, au vu et au su de la police et de la MIT (Organisation nationale du renseignement), dont il appelait l'un des chefs "papa", a pu disposer à Ankara d'un compte bancaire où transitaient des sommes énormes provenant des rackets et du trafic de drogue". Porteur de cartes du bureau de renseignement du premier ministre, le criminel quitte le pays le 23 octobre 1996 à destination de Beyrouth, en compagnie de deux agents de la MIT portant des passeports diplomatiques - et ce en passant par le salon d'honneur, réservé au premier ministre, de l'aéroport d'Istanbul. Comment, dans ces conditions, parler de "dérive" et d'"errements"? Un autre policier tueur en série, M. Ayhan Çarkin, interrogé le 28 août 1996 par la MIT, raconte : "On m'a imputé 91 meurtres commis dans l'Est et le Sud-Est. “Nous savons tout cela et personne n'a rien à y redire”, m'ont confié mes interrogateurs. Mais pourquoi avez-vous enlevé Omer Luftu Topal [le roi des casinos] ? Pour votre compte ? Savez-vous que vous servez une force politique ? Celle du premier ministre Tansu Ciller et de Mehmet Agar, directeur général de la sûreté." La déclaration tonitruante de Mme Tansu Ciller, le 4 octobre 1993, est souvent citée : "Nous connaissons la liste des hommes d'affaires et des artistes rackettés par le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan), nous leur demanderons des comptes." A partir du 14 janvier 1994, près d'une centaine d'entre eux seront enlevés, un à un, par des commandos vêtus d'uniformes et à bord de véhicules de police. Après quoi, ils seront abattus quelque part sur la route entre Ankara et Istanbul, dans le "triangle satanique" de Kocaeli, fief de la mafia d'extrême droite et plaque tournante du trafic d'héroïne vers l'Europe. Chef de la principale unité d'exécution du bureau des opérations spéciales et impliqué dans ces assassinats, Abdullah Çatli était un proche de Mme Tansu Ciller - qui lui rendit un vibrant hommage après à sa mort dans l'accident de Susurluk. Considéré comme l'un des exécutants majeurs des basses oeuvres de la branche turque de l'organisation Gladio , Çatli avait déjà joué un rôle de premier plan dans les événements sanglants des années 1976 à 1980, lesquels avaient préparé les conditions du coup d'Etat militaire de septembre 1980. Jeune chef des milices d'extrême droite, les Loups gris, il fut accusé, entre autres crimes, de l'assassinat de sept étudiants de gauche. Un "grand patriote"ON reproche aussi à Abdullah Çatli d'avoir organisé l'évasion de prison et la fuite en Europe de Mehmet Ali Agça, reconnu coupable de l'assassinat du directeur du quotidien libéral Milliyet. Ce serait lui qui, à la demande du chef mafieux turc Bekir Celenk, aurait organisé l'attentat contre le pape en échange d'une somme de 3 millions de marks pour son mouvement. On le voit également en compagnie de Stephano Della Chiae, de la branche italienne de Gladio, au cours d'un périple en Amérique latine, et à Miami en septembre 1982. Réfugié en France, sous le nom de Hasan Kurtoglu, il reprend du service pour l'Etat turc, qui le charge d'une série d'attentats contre les intérêts arméniens et contre l'Asala - dont le plasticage du monument arménien d'Alfortville, le 3 mai 1984, et l'attentat contre l'activiste Ara Toronian. La MIT le rémunérant en héroïne, c'est pour trafic de stupéfiants qu'il est arrêté, le 24 octobre 1984, à Paris. Condamné à sept ans de prison, il est remis, en 1988, à la Suisse, qui voulait également le juger pour trafic d'héroïne. Malgré une nouvelle peine de sept ans de prison, il parvient à s'évader en mars 1990, grâce à de mystérieuses complicités. De retour en Turquie, il est recruté par la police pour des "missions spéciales" - à l'époque, il est officiellement toujours recherché par la justice turque pour meurtres et passible de la peine de mort . Salué comme "un grand patriote" par Mme Ciller, Abdullah Çatli était un personnage redoutable aux procédés diaboliques. Ainsi faisait-il d'abord payer les personnes figurant sur la "liste de Ciller" : il leur promettait d'effacer leur nom, encaissait l'argent, mais ensuite les faisait néanmoins enlever et exécuter, non sans les avoir préalablement torturées. L'une de ses victimes, Behçet Canturk, versera 10 millions de dollars, auxquels le "roi des casinos", Omer Luftu Topal, ajoutera 17 millions de dollars. Cette double rançon n'empêchera pas Canturk d'être enlevé, le 28 juillet 1996, par des policiers dirigés par Çatli. Lesquels, reconnus et signalés par un témoin à la sûreté d'Istanbul, le 25 août, seront brièvement gardés à vue à Istanbul, le 27 août, avant d'être transférés dans la nuit même à Ankara sur l'ordre personnel du ministre de l'intérieur. Pour les mettre à l'abri, ce dernier les affectera à la protection rapprochée du député Bucak, pilier de l'organisation spéciale de Mme Ciller. Quant au témoin téméraire, il sera abattu dès le 28 août... La guerre spéciale coûte cher. Dès 1993, une dotation de 70 millions de dollars est mise en place, puisée dans les fonds secrets du premier ministre. Cette somme, selon le rapport de M. Savas, est pour l'essentiel consacrée à l'achat en Israël des armes et équipements antiterroristes et à des opérations extérieures. A l'intérieur, le racket et les fonds secrets permettent notamment de rémunérer tueurs à gages et "indics". Toutefois, l'entretien de véritables armées privées comme celle de M. Bucak (20 000 hommes) et des 64 000 protecteurs de village (miliciens kurdes progouvernementaux), nécessite plus d'argent. Aussi les banques d'Etat sont-elles mobilisées pour accorder des crédits généreux à certains soutiens locaux du gouvernement. Mais l'essentiel du financement provient d'un gigantesque trafic d'héroïne. La Turquie joue, depuis les années 50, un rôle important dans le transit vers l'Europe et l'Amérique de l'héroïne produite dans le Croissant d'or : Afghanistan-Pakistan- Iran. Ce sont des groupes mafieux, étroitement contrôlés par la MIT, qui s'en chargent. L'un de leurs responsables raconte en ces termes cette coopération avec la police : "Nos hommes passent quand ils veulent sans aucun contrôle les douanes de Yesilköy (l'aéroport d'Istanbul) avec des mallettes contenant 3 à 5 millions de marks. Parfois, ils font tamponner leur passeport, parfois ils ne le font pas. Notre chef dispose de toutes sortes de faux passeports, de tampons, etc. " Inci Baba, un "baba" (parrain), se targuait, à la télévision et dans les colonnes du Turkish Daily News du 7 décembre 1993, d'être un proche ami du président Süleyman Demirel, qu'il aurait "protégé et aidé" pendant sa traversée du désert. Il l'aurait même accompagné pour une visite officielle à Washington... Après la guerre du Golfe de 1991, la Turquie, privée de l'important marché irakien et dépourvue de gisements pétroliers significatifs, décide de compenser son manque à gagner par un recours plus massif à la drogue. Le trafic s'accélère brusquement à partir de l'arrivée au pouvoir des faucons à la suite de la mort suspecte du président Turgut Ozal, en avril 1993. Il faut dire qu'en 1994, à en croire le ministre de l'intérieur lui-même, la guerre du Kurdistan coûte 12,5 milliards de dollars au budget turc . Or, selon Hürriyet, le trafic d'héroïne rapporte de son côté 25 milliards de dollars en 1995 et 37,5 milliards de dollars l'année suivante . Seuls des réseaux travaillant en étroite coopération avec les services de la police et de l'armée peuvent organiser un trafic sur une telle échelle. Des barons de la drogue, comme Huseyin Baybasin, ont déclaré à plusieurs télévisions occidentales et turques travailler sous la protection de l'Etat et à son profit . Les trafiquants voyagent avec des passeports diplomatiques. La drogue serait même transportée par des hélicoptères militaires à partir de la frontière iranienne, ont assuré des témoins déposant devant la Commission parlementaire enquêtant sur l'accident de Susurluk. Le président de cette dernière, le député Mehmet Erkatmis, a d'ailleurs protesté contre la censure de ces témoignages accablants dans le rapport officiel de la commission... Dans un document explosif que le directeur de l'hebdomadaire Aydinlik a rendu public au cours d'une conférence de presse tenue le 21 septembre 1996 à Istanbul, la MIT elle-même accuse sa rivale, la direction générale de la sûreté, de "fournir des cartes de police et des passeports diplomatiques à des membres d'un groupe qui, sous couvert d'activités antiterroristes, se rendent en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Hongrie et en Azerbaïdjan et s'y livrent au trafic de drogue". Elle donne une liste nominative de certains de ces trafiquants protégés de la sûreté . Celle-ci, par la voix de l'un de ses chefs, M. Hanefi Avci, lui retournera le compliment et livrera, à son tour, une liste de noms de trafiquants au service de la MIT. La guerre des polices pour le contrôle de ce trafic juteux aura d'ailleurs coûté la vie à une quinzaine d'agents de la MIT, selon le rapport officiel de M. Kutlu Savas. L'Europe occidentale est la principale destination de ce vaste trafic. Pourtant, la plupart de ses gouvernements préfèrent garder un silence embarrassé sur les agissements d'Ankara, tout comme ils s'abstiennent de critiquer ouvertement la destruction de 3 428 villages kurdes et le déplacement de plus de 3 millions de Kurdes par leurs alliés turcs . Le 22 janvier 1997, toutefois, le juge allemand Ralf Schwalbe mettait publiquement en cause le gouvernement turc en général et Mme Tansu Ciller en particulier. A son tour, le 26 janvier, dans une déclaration au Sunday Times, M. Tom Sackville, vice-ministre britannique de l'intérieur, affirme que 80 % de l'héroïne saisie en Grande-Bretagne provient de la Turquie et que son gouvernement est "inquiet des rapports troublants affirmant que des membres de la police et même des membres du gouvernement turc sont impliqués dans le trafic de drogue". Tant et si bien que, le 17 juin 1997, M. Fernando Carpentieri, directeur de la "Financial Task Force" de l'OCDE, lance une mise en demeure solennelle " La Turquie est le seul membre de l'OCDE à ne pas appliquer les mesures décidées par celle-ci pour empêcher le blanchiment de l'argent sale (...). Cette situation ne peut durer longtemps encore. Nous accordons aux autorités turques jusqu'au mois de septembre pour promulguer la législation nécessaire, sinon ce pays pourrait faire face à la réaction potentiellement destructrice de la communauté bancaire mondiale." Même Washington, fidèle allié d'Ankara, commence à rompre le silence. Le très officiel International Narcotics Control Strategy Report (INCSR) du département d'Etat américain, rendu public fin février 1998, relève que "environ 75 % de l'héroïne saisie en Europe est fabriquée ou provient de Turquie", que "4 à 6 tonnes d'héroïne y transitent chaque mois à destination de l'Europe de l'Ouest", et que "de nombreux laboratoires de purification de l'opium utilisés pour transformer la base morphine en héroïne sont installés sur le sol turc". Le rapport souligne que la Turquie est l'un des pays le plus touchés par le blanchiment de l'argent pratiqué notamment par "le commerce de valise" avec les pays ex-soviétiques, dans les casinos ou dans les industries de construction et du tourisme
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