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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 07:52


Un seul retenu du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes manquait toujours à l
appel lundi après l’incendie qui a détruit ses deux bâtiments dimanche, a indiqué la Préfecture de police (PP) après un nouveau recomptage.

«Un seul retenu manque à l
appel, après le comptage des étrangers», a déclaré la porte-parole de la PP, Marie Lajus, lors dun point presse sur place. Dimanche soir, la PP avait parlé dune cinquantaine détrangers en fuite avant de revenir à un bilan de 14 personnes manquantes lundi matin.

Mme Lajus a reconnu un «flottement» dans les opérations de comptage dimanche soir parlant d
une «opération difficile et complexe, dans le cadre dune situation durgence».

Les retenus manquants étaient «soit au tribunal soit transférés à l
Hôtel-Dieu» parce quils avaient été intoxiqués par les fumées de lincendie qui a entièrement ravagé le CRA. «Deux retenus sont en garde à vue depuis hier (dimanche) soir» dans lenquête sur lincendie, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, «cinq dentre eux ont été libérés entre dimanche et lundi» après examen de leur dossier.

[…]

AFP, 23 juin 2008.




Témoignage d’un retenu sur la mort de leur camarade samedi


Ce témoignage de retenus a été retranscrit hier, suite à une communication téléphonique avant la rebellion au cra 1 et 2. Il montre dans quelles «conditions» le Tunisien est mort, et avec quelle «violence» les retenus ont pu le vivre. L’État aura beau s’acharner à affirmer que ce sont les manifestants à lextérieur qui sont responsables des événements dhier, il narrivera pas à supprimer la légitimité des révoltes des retenus face à linjustice de leur enfermement. Fermeture de tous les centres de rétention.

«Le monsieur qui est mort hier dans le centre n
était pas cardiaque. Avant de rentrer au centre il prenait déjà des médicaments tous les jours, il avait une ordonnance du médecin. Il était dans un état psychiatrique, il disait quil voulait aller à lhôpital psychiatrique. Il demandait des médicaments et on voulait pas lui en donner, linfirmière lui donnait pas sa dose, il demandait à dautres retenus daller à linfirmerie pour demander sa dose. Si le médecin lui avait donné sa dose il serait encore parmi nous aujourdhui.

La veille du jour où il est mort, il tremblait beaucoup, il savait pas pourquoi, il se sentait malade. Peu de temps avant de mourir, il a décidé de faire une sieste et a demandé à son co
pain russe de le réveiller pour quil puisse aller à linfirmerie qui ouvre à 15 heures. Son copain est venu une première fois, il a essayé de le réveiller, son visage était tourné vers le mur, on voyait pas très bien. Il a cru qu’il dormait profondément et il a préféré le laisser dormir. Dix minutes après il est revenu, ça sest passé pareil. Du coup il est allé cherché un autre retenu, et tous les deux ils ont essayé de le réveiller, ils lui ont tourné la tête, il avait du sang sur le nez et la bouche, il était bleu turquoise, il était tout dur, tout raide, froid.

Ils ont crié au secours, tout le monde est venu. La police a essayé d
évacuer le lieu, les retenus exigeaient de savoir ce qui se passait. Panique totale. Les policiers ont demandé des renforts, ils sont venus avec des boucliers, ils ont tapé les gens dans le couloir, nous on a pas pas répondu (de toute façon y a pas de pierres dans le couloir avec lesquelles on aurait pu répondre), on a quand même été gazé. Jétais devant la porte, jai pris le gaz dans les yeux. Le chef de permanence a aussi pris le gaz en plein visage. Il était tout rouge.

Alors la police a bloqué toutes les allées pour empêcher d
accéder aux chambres. Ils ont bloqué les portes coupe feu, ils ont essayé de faire une barricade. Les CRS étaient dans la cour. Jai demandé à parler au chef avec des camarades. Ils ont autorisé quatre personnes à aller voir le chef. On lui a dit : “On veut en savoir un peu plus sur létat du retenu pour pouvoir calmer la population”. Le chef nous emmené dans le réfectoire pour discuter, il nous a dit : “La priorité cest de soccuper du retenu qui va pas bien”. Il a promis de nous informer. Deux heures après, toujours rien. Les gens se sont alors agités près de la porte no 1, un retenu sagitait plus que les autres, les policiers nous ont chargé mais ils avaient une cible, ils ont pris le retenu agité et ils sont rentrés avec lui.

J
ai encore parlé au chef : “Vous envenimez la situation au lieu de la calmer, il faut relâcher le retenu pour calmer la situation”. Le chef a dit que comme il était agité on allait le mettre en isolement et si possible on le relâchera sain et sauf, il a promis de rien lui faire. Jai promis au chef de calmer les autres. Jai dit aux autres quil fallait pas tomber dans la provocation, quil fallait se calmer. Celui en isolement a été relâché deux heures après.

On a voulu avoir le nom du policier qui nous a gazé pour porter plainte contre lui mais ils n
ont pas voulu nous le donner.

Au va et viens des policiers et des pompiers on a compris qu
ils navaient pas pu le sauver. Jai demandé au chef permanent, il ma dit que le monsieur était dans un état critique, mais quil était en vie. Il na pas voulu nous dire quil était mort pour ne pas avoir des représailles.

Le chef de rétention (il était en civil) essayait de téléphoner mais comme il y a un problème de réseau dans le bâtiment, il est sorti dans la cour pour téléphoner. Je suis allé le voir, je lui demandé de m
accorder deux minutes, il a dit oui. On voulait savoir létat de santé du retenu, il ma sorti le même refrain comme quoi son état était critique, mais quil était en vie. Je suis resté sceptique.

Les deux camarades du mort ont été appelés pour faire un témoignage comme quoi quand ils l
ont vu dans son lit il était déjà mort, raide. Les policiers préparaient déjà leur défense. Cest contradictoire parce que les policiers disaient toujours quil était vivant. Ils ont fait signer un procès verbal aux retenus comme quoi quand ils sont arrivés il était déjà mort.

De l
autre côté, du côté de la porte 3, la population sest agitée, les policiers ont pris un retenu qui était très agité, la population sest alors encore plus énervée, du coup la police a relâché le retenu. Quand ils ont sorti le retenu mort avec le samu et les pompiers, jai encore parlé avec le chef qui me disait encore quil était vivant. Et puis on nous a dit quil était mort à lhôpital.

Un des deux retenus qui a découvert son camarade mort a parlé avec un policier, même lui a reconnu qu
il était mort dans la chambre. Pourtant, depuis 16 heures, où on la retrouvé mort, jusquà 21 heures il est resté ici. Pendant tout ce temps en fait ils étaient en train de prendre des photos, de discuter avec le commissaire…

Et puis le centre a pris feu dans une chambre. C
est une chambre qui est près de la salle quon nous a réservée pour faire nos prières. Cétait quand on savait que cétait fini pour lui. Les policiers ont éteint avec des extincteurs, les pompiers sont venus. Tout a brûlé dans la chambre, les Chinois qui dormaient dedans ont perdu tous leurs effets personnels. Les chambres 1 à 11 étaient bloquées, ça a brûlé du coté de la chambre 20. Je ne sais pas sil y a eu des représailles ou si on sait pas qui a mis le feu, moi jétais de lautre côté.

Aujourd
hui les policiers veulent pas parler de ce sujet, ce nest pas les mêmes qui étaient là hier soir, ils ont changé déquipe. J
ai parlé hier par téléphone avec un retenu du CRA1, ils ont manifesté aussi là bas leur mécontentement.»




Après l’incendie du centre de rétention de Vincennes, lUMP met en cause RESF

Pour un porte-parole du parti, «il nest pas tolérable que des “collectifs”, type Réseau Éducation Sans Frontières, viennent faire des provocations aux abords de ces centres au risque de mettre en danger des étrangers retenus». Deux bâtiments ont été détruits par lincendie et quatorze personnes manquent à lappel.

Au lendemain de l
incendie du centre de rétention administrative de Vincennes, un des porte-parole de lUMP Frédéric Lefebvre a critiqué lundi 23 juin laction de collectifs comme RESF qui se livrent à «des provocations (…) au risque de mettre en danger des étrangers retenus».

«Il n
est pas tolérable que des “collectifs”, type RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) viennent faire des provocations aux abords de ces centres au risque de mettre en danger des étrangers retenus», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«L
UMP demande que dans laffaire de Vincennes toutes les conséquences soient tirées, y compris au plan judiciaire, si la responsabilité de membres de collectifs comme RESF était avérée», a-t-il ajouté, soulignant que «les départs de feu volontaires auraient pu faire des victimes».

«Semer le désordre»

«L'UMP demande la plus grande fermeté contre les collectifs qui se livrent à ce type d
actions à proximité de lieux où ils nont absolument rien à faire», a-t-il dit.

«Des associations humanitaires ont accès quand elles le veulent à toutes les étapes de la politique de reconduite des étrangers, la CIMADE dans les centres, la Croix Rouge à Roissy», a fait valoir Frédéric Lefebvre.

Selon lui, «la plus grande transparence étant pratiquée dans notre pays, raison de plus pour ne pas tolérer que des associations comme RESF viennent semer le désordre au risque de déclencher des émeutes et des actes irréparables».

Les deux bâtiments du centre de rétention administrative de Vincennes, le plus grand de France, ont été détruits dimanche dans un incendie provoqué par des personnes retenues dont quatorze manquent toujours à l
appel.

Le Nouvel Observateur, 23 juin 2008.
La réponse du réseau

Dans un communiqué à lAFP, le député Frédéric Lefbvre met en cause la présence de manifestants, dont des militants du RESF, devant le centre de rétention de Vincennes au moment où le feu prenait dans cette prison administrative pour étrangers. Il condamne laction de collectifs comme RESF qui se livrent à «des provocations (?) au risque de mettre en danger des étrangers retenus». Et voilà M. Lefbvre, héritier du siège de député des Hauts-de-Seine de M. Sarkozy, institué meilleur défenseur des étrangers retenus !

Le discours serait d
un comique vulgaire sil ne visait à masquer une réalité dramatique : le sort réservé aux sans papiers par la politique du gouvernement que soutient M. Lefbvre qui les condamne à la terreur tant quils sont libres, au désespoir complet quand ils sont internés et en attente de leur bannissement.

Un exemple pour parler clair : avant-hier, samedi a été expulsé vers la Côte d
Ivoire le père dun enfant français âgé de 11 ans, déjà orphelin de sa mère. On en reparlera. Mais quand les centres de rétention sont pleins dhommes et de femmes qui vivent de tels drames, certains moins lourds, dautres pires encore, comment ne pas comprendre leurs gestes de désespoir, le plus souvent dailleurs retournés contre eux-mêmes, auto-mutilations ou tentatives de suicide. Ces désespérés nont assurément pas besoin de la présence de quelques militants pour être poussés à bout.

Au-delà de sa sottise, la réaction du parlementaire par héritage manifeste un regret : celui que les persécutions infligées aux sans papiers ne restent pas confinées dans le secret des commissariats, des préfectures et des centres de rétention. L
action de militants du RESF qui sont en réalité des enseignants, des parents délèves, de simples citoyens qui ne veulent pas laisser faire nimporte quoi, est effectivement un obstacle à la politique de brute voulue par M. Lefbvre et consorts. Il est inquiétant quun député se fasse le partisan de lopacité sur les conditions des étrangers dont il se prétend le défenseur.

Ajoutons, pour en terminer, que son appel aux poursuites judiciaires contre le RESF reflète une volonté répressive. La police recherche, paraît-il, les «coupables» d
incendie volontaire. LUMP qui nhésite pas à ratisser large en matière de poursuites judiciaires quand il ne sagit pas de ses membres, voudrait y inclure le réseau. Cest le coup classique du pyromane qui crie au feu et dénonce des innocents. Les responsables de lincendie de Vincennes sont ceux que sert M. Lefbvre avec tant de reconnaissance : MM. Hortefeux et Sarkozy. Se défausser de ses responsabilités sur autrui ne sert à rien. À moins quil ne veuille refaire, à la nano échelle dun Lefbvre, le coup de lincendie du Reichstag ?

RESF, 23 juin 2008.




Six mois de lutte au camp de rétention de Vincennes



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commentaires

G
U n docu sonore de 30 et 10 minutes avec des sons pris en direct pendant l'incendie du CRA de Vincennes et des entretiens montés avec des sans-pap de feu le CRA de Vincenneshttp://www.mediafire.com/?qyz2xntj8szpar le groupe radio à montreuil
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