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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 09:24
Du caractère artistique des inscriptions murales des facs en lutte…

Avertissement : Ce texte est une pure provocation à l'adresse des artistes-auteurs et autres amateurs d'art étatique ! Il n'en est pas moins sérieux voire sincère… Il est volontairement pensé pour permettre une mise en danger de la vision de "spécialiste" de l'art contemporain.

Aux accusations hâtives de "tags hideux" et "scandaleux" concernant les inscriptions murales des facs en lutte, quelques-uns d'entre nous répondons qu'il faut enfin et définitivement outrepasser le caractère "esthétique" de la création pour saisir les enjeux essentiels d'une "démarche artistique" et qu'en bien des aspects, les créations de peinturlurage des facs de ces dernières semaines répondent aux enjeux de certaines pratiques contemporaines de l'art, tout en en détruisant les mécanismes institutionnels et élitistes les plus affligeant.

Il faut tout d'abord rappeler que la notion de "démarche artistique" (à distinguer de l'art sans doute en tant que l'expérience primerait pour une fois sur l'excellence du résultat) sous-entend nécessairement pour nous un engagement politique… Même plus que cela, il s'agit en fait de prendre conscience que le politique n'est séparé de rien… ni de l'art, ni surtout d'aucune démarche de création, et que toujours, ce politique doit transpirer des choses que nous produisons (objets, actes, textes, discours, vies…) jusqu'à même faire tomber les cadres disciplinaires, ceux de l'art notamment.

Dans cette optique, les inscriptions murales des facs en lutte relèvent d'une stratégie de réappropriation du lieu et d'occupation de l'espace public… probablement même de célébration d'un contexte. L'investissement de l'espace public par les "artistes" se pratiquent depuis longtemps et la nature des créations exposées/intégrées évolue considérablement. Ces productions tentent de révéler qu'aujourd'hui, l'espace public n'est plus considéré par les anonymes qui l'utilisent, que comme le moyen de se déplacer d'un point à un autre, d'un lieu de "vie" à un autre : les appartements, écoles, bureaux… lieux clos, lieux pleins… considérés comme les seuls lieux véritables. L'espace public est devenu un espace vide, une sous-catégorie, un non-lieu où l'on considère trop souvent et trop vite qu'il ne s'y passe rien, et que l'on traverse en suspens en attendant que la vie reprenne son cours… L'université aussi est devenue cela : un espace clos que l'on traverse avec des œillères en épongeant sagement les connaissances de nos professeurs, et dont on ressort imbibés et étourdis de théories, de règles et de principes, tout prêts et disposés à rejoindre le "seul vrai monde", celui du travail… mais aussi dénués d'esprit d'analyse critique, de capacité de contestation et d'engagement politique singulier. On y attend aussi, beaucoup… que la vie reprenne son cours… toujours… et notamment le fameux "retour à la normale" porté par les anti-grévistes et autres spectateurs de la grève, de l'art, de la vie…

Dans nos villes ghéttoïsées, les pratiques artistiques en espace public tentent de mettre en place de nouveaux repères en réhabilitant ces espaces en lieux d'actions, de vie, d'échanges, de transferts de connaissances et de débats en suscitant l'arrêt, la lecture, l'observation, la participation… en s'opposant aux lieux de transit et de flux, en s'opposant aussi aux lieux institutionnel de l'art. Dans la même logique, plus que des facs "bloquées", les universités en grève sont des facs "occupées" et les inscriptions murales, au delà du sens des messages inscrits et de leurs qualités visuelles (à améliorer peut-être, à apprécier aussi..) sont le signe de cette occupation, de cette réappropriation de l'espace public comme espace de vie, comme espace politique, pourquoi pas aussi comme espace d'expression artistique… et donc pour le coup, à accepter aussi comme tel !

Ces inscriptions sont surtout l'empreinte du changement de statut de cet espace et de sa réappropriation collective : démarche _ les "spécialistes" en conviendront _ tout à fait contemporaine de l'art et pour ne pas dire incontournable. La mise en œuvre de ces murs transformés-transcendés-célébrés de l'université a souvent pris les allures de "happening" que nous regrettons d'avoir dû réserver aux grévistes en ces quelques nuits particulières de lutte… L'avantage toutefois fût qu'il n'y eu pas _ contrairement aux dites pratiques artistiques performatives intégrées au système institutionnel de l'art _ de spectateurs passifs. Tout le monde a pu participer laissant enfin de côté les statuts réifiant de "spécialiste", d'"auteur", d'"artiste élu" s'adressant aux foules d'amateurs immobiles à qui l'on retire le contrôle des choses.

Ces inscriptions hors cadre relèvent donc d'une forme artistico-politique clandestine, action collective d'auteurs anonymes qui outrepasse par là les notions de "spécialiste", d'"artiste", de "légitimité d'action" qui n'interviendrait qu'en fonction du statut de l'auteur, et de frontières traditionnelles de l'art. Elle sont le signe de l'indiscipline qui traverse notre mouvement tout comme encore quelques formes de créations contemporaines ! C'est à dire qu'au delà de l'interdisciplinarité (non-spécialisation) qui se dégage des messages et des formes adoptées, elles sont aussi la trace inscrite d'un contexte de lutte, d'insoumission et de désobéissance… d'un engagement politique contre l'ensemble des cadres imposés et qui va se loger jusque dans la remise en question des lieux normés et aseptisés que l'on nous impose constamment et qui rejètent les "déchets" et la "merde" qu'il n'est pas pratique de prendre en compte à la périphérie ! Oui, nous avons ramené les zonards, les "casseurs", les taggers et autres "indésirés" de notre société dans vos villes, vos centres, vos universités… et c'est bien ainsi ! Ils y sont encore pour certains… ils y ont pris goût … ils y reviendront ! Nous nous sommes nous même fait pour l'occasion zonards, casseurs ou taggers… nous y sommes toujours… nous y avons pris goût… nous resterons !

A ceux qui s'indignent plus de ces inscriptions que de l'essentiel, à ceux qui parlent d'"altération", nous répondons "altérité"… nécessaire "altérité" !

Inscrire sa production dans l'espace public, c'est en effet s'inscrire soi-même dans un contexte géopolitique, social, culturel et humain déjà en place et prendre le risque d'y être étranger ou de le bouleverser. C'est aussi voir l'espoir de le transformer ! Dans le cas des inscriptions murales des facs en lutte, il s'agit d'une approche critique des conditions d'utilisation ou de pratique de l'espace, mais au-delà, réintroduire de l'altérité dans l'espace public, c'est participer à la lutte contre le pouvoir et sa volonté d'uniformisation des lieux et surtout des individus qui les composent !

A ce titre, nous proposons, plutôt que le "nettoyage" (méthode précipitamment adoptée après chaque "émeute" pour cacher aux absents une réalité dérangeante et mal assumée ; méthode adoptée pour oublier ; méthode adoptée pour un retour rapide à la normale comme si rien ne s'était passé et n'avait aucune conséquence…) nous proposons donc le "recouvrement" par ajouts ou collages… bref un art du détournement qui vous permettrez à votre tour de reprendre le contrôle de l'espace, de l'art et de vos vies.

Et si toutefois la stratégie de la "réparation" est préférée, sachez que nous militons évidemment activement pour la gratuité de l'art et de ses accès, et que par conséquent, savoir que, pour une fois, ce n'est pas sa commercialisation mais sa destruction, sa disparition, son renie qui va coûter des millions d'euros aux universités, et bien cela nous réjouit au moins autant que l'art convenu nous afflige

NDLC:
Ce texte fait suite à l'attaque contre les étudinats ( sur un commentaire du Blog) et  l'histoire qui est arrivé  aux étudiants de  l'école d'art de Valence sur un autre commentaire.
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