Une heure et demi de parcours dans Lyon qui s'est passé sans heurt avec distribution
de tracts tout le long du parcours afin d'informer les passants.
Une motion, déposée par une délégation de 6 personnes à la préfecture
(ils se sont entretenus pendant plus d'une heure avec l'adjoint au préfet)
qui a assuré faire remonter l'information au ministère.
Il n’y avait pas de cours, hier, à l’IUT Paul-Sabatier. A la place, une journée de mobilisation pour informer le personnel et les étudiants de l’impact inquiétant de la loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités (LRU) sur cette formation pourtant reconnue efficace.
Quelques commentaires : nous attendons des photos et tracs de cette journée le blog du Laboratoire.
Dans la presse locale :
La colère ne faiblit pas dans les quelque 116 IUT de France. Hier encore, ceux-ci étaient dans la rue afin de protester contre
les conséquences de la "LRU" (loi de réforme universitaire) sur leur autonomie. A Valence, environ 200 étudiants ont défilé dans les rues, tandis qu'une délégation avait rejoint la manifestation
de Lyon.
Dans la réforme, plus de fléchage des moyens financiers des IUT qui seront globalisés dans ceux de leur université de rattachement. Les conséquences seront multiples: non seulement une réduction
possible des moyens financiers, mais surtout une perte d'autonomie dans la gestion et dans le recrutement et enfin le "détricotage" du réseau des IUT et de leurs diplômes nationaux. Les IUT ont
un fonctionnement unique, en partenariat étroit avec les entreprises du territoire local qui assurent 55% de leur financement via la taxe professionnelle et qui embauchent les étudiants sitôt
leur DUT en poche. Pour Daniel Brun, le président du conseil d'administration de l'IUT de Valence comme pour Philippe Portela, vice président de la CGPME, «l'IUT dispense des formations
pragmatiques particulièrement adaptées aux PME». Tous sont donc derrière le combat des IUT pour obtenir soit une annexe au contrat Etat-Université
garantissant leur autonomie soit carrément la création d'une université nationale de technologie fédérant tous les IUT.
«Depuis plus de quatre mois, nous tentons de négocier. La dernière entrevue au Ministère n'a rien donné et nous entrons à présent dans le rapport de forces» alerte Roland Pélurson, le directeur
de l'IUT valentinois, qui n'écarte pas de nouvelles actions collectives pour faire fléchir le ministère. C.S.
Depuis quarante ans, les IUT assurent une mission de formation de techniciens supérieurs (Diplôme Universitaire de Technologie) et de cadres intermédiaires (Licences Professionnelles crées en
2000). Les 116 IUT de France ont été à la satisfaction de tous (les étudiants et leurs familles, les milieux professionnels) un des vecteurs essentiels de la démocratisation de l’enseignement
supérieur et de l’aménagement du territoire universitaire. Ils accueillent aujourd’hui plus de 140 000 étudiants, dont 36% de boursiers, qu’ils font réussir à plus de 75%. Ce succès qui n’est
démenti par personne repose sur deux caractéristiques organisationnelles fortes : une régulation nationale et une responsabilisation locale.Particulièrement dynamique, le réseau national1 des IUT
travaille en partenariat étroit avec les milieux professionnels et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il définit les formations et les programmes2, impulse et coordonne
les innovations pédagogiques, analyse le devenir des diplômés, évalue les IUT, et même exporte ce modèle dans de nombreux pays. Au sein des universités, les IUT bénéficient d’une organisation
originale : des équipes pluridisciplinaires et plurielles (enseignants-chercheurs, enseignants du second degré, professionnels) construites autour des formations, et un mode de gouvernance
spécifique caractérisé notamment par une forte responsabilisation des acteurs. Chaque directeur d’IUT et son conseil d’administration (présidé par un professionnel) ont la responsabilité de la
gestion du budget et des personnels attribués par le ministère. Dans le cadre de la mise en application de la nouvelle loi « Libertés et Responsabilités des Universités » (LRU), le nouveau
système de répartition des moyens par l’Etat retire toute dotation directe (financière et humaine) aux IUT. Ceux-ci négocieront désormais leurs moyens au sein de leurs universités de rattachement
pour des formations qui pourront devenir celles que décideront les conseils d’administration d’université. Ce dispositif signe la fin d’un financement relativement homogène des IUT et à terme
celle de diplômes régulés sur le plan national. Il signifie également la fin de toute responsabilité des IUT qui seront donc réduits à appliquer les décisions des conseils d’administration des
universités. Et il y a alors fort à parier que si les Régions ne contractualisent pas avec les universités, les IUT implantés dans les villes moyennes disparaitront car ils ne seront jamais dans
les priorités des politiques des grands centres universitaires.
Conscient de ces dangers, les Directeurs et les Présidents d’IUT, soutenus par les organisations professionnelles, ont alerté depuis plus de six mois le ministère.
Prenant acte de la loi LRU, ils ont demandé que le ministère s’implique dans une identification claire des moyens et des responsabilités dévolus aux IUT :
* poursuite d’un financement à la hauteur des besoins des formations technologiques via les universités,
* soutien à la mise en place par les universités d’un contrat interne d’objectifs et de moyens avec leurs IUT intégré au contrat de l’établissement afin de garantir leur capacité de décision et
d’action sur leur budget global.
Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a déclaré à plusieurs reprises que les IUT représentaient une formidable réussite, qu’elle veillerait à ce qu’ils ne
soient pas maltraités, et a renvoyé les IUT à une discussion avec les présidents d’universités. Cette discussion a eu lieu autant qu’il fut possible, le ministère n’a pas pesé pour la faire
aboutir et la situation n’a pas significativement évolué.
Si les choses restent en l’état, à partir du premier janvier 2009 les IUT n’auront donc plus de budget ni de personnels spécifiques, aucune obligation ne pèsera sur les présidents d’universités
quant au financement de leurs IUT, les conseils d’IUT deviendront des coquilles vides dans lesquelles les professionnels feront de la figuration.
L’ensemble des directeurs des IUT de France considèrent que cette situation doit être maintenant portée à la connaissance de tous car elle met en question l’existence même des IUT et en
conséquence celle du Diplôme Universitaire de Technologie. C’est pourquoi tous les IUT de France organisent le 25 novembre une journée d’information et de discussion avec l’ensemble des
personnels et des étudiants sur le devenir des IUT dans le nouveau cadre de la LRU.