L'assemblée générale de l'Institut universitaire de technologie (IUT) de Valence, hier après-midi, a débouché sur le vote surprise
d'une grève reconductible. Lassés des débats interminables, les étudiants massivement mobilisés ont demandé au personnel administratif et enseignant de se prononcer immédiatement sur un blocage
de l'établissement. Après une concertation animée, ces derniers ont voté la grève à l'unanimité, avec l'aval de leur directeur, Roland Pelurson. Dans un amphi plein à craquer, l'annonce de la
mesure a été ovationnée par les jeunes, tout comme la décision de Roland Pelurson de mettre son poste en jeu. « Si je ne suis plus en mesure d'honorer les missions de service public et notamment
de promotion sociale propres à l'IUT, je démissionnerai », a t-il déclaré, en demandant des réponses concrètes de la ministre de l'Enseignement, Valérie Pécresse, dans un délai de dix jours. « On
a joué le jeu de la négociation pour obtenir des garanties, sans remettre en cause la loi LRU, mais on ne nous a pas pris au sérieux », a-t-il déploré.
L'inquiétude concerne le financement de la formation, qui ne proviendra plus directement de l'État mais
du président de l'université de tutelle. Selon un calcul de l'université Mendès-France à Grenoble, le budget de l'IUT pourrait alors diminuer de 45 % dès 2010, soit plus de
400 000 euros. Après une première mobilisation en décembre, l'IUT de Valence compte cette fois frapper fort. Outre la grève, les étudiants tenteront de prendre contact avec les IUT de la région
pour se coordonner et mener des actions "coup de poing". « Notre implication est totale. C'est notre diplôme qui est en jeu », explique Thibault, membre de l'Association des iutiens de Valence.
Les 1 200 étudiants de la formation se rendront en cours ce matin à 8 heures, avant de décider des actions à mener lors de l'assemblée générale de 9 heures avec le personnel.
La première initiative devrait prendre la forme d'un cours en plein air aujourd'hui sur le Champ de Mars.