Comme prévu, la Commission européenne a adopté, ce 10 septembre, une série de mesures visant à autoriser les services répressifs (polices des 27 et Europol) à accéder à la base de données Eurodac aux fins de lutte contre le terrorisme et autres infractions pénales graves. "L'impossibilité, pour les services répressifs européens, d'accéder à Eurodac dans le cadre de la lutte contre le terrorisme est une lacune que la Commission entend combler par la proposition importante qu'elle a adoptée aujourd'hui. Ce renforcement de la lutte contre le terrorisme et autres formes de criminalité va toutefois de pair avec la protection des droits fondamentaux, y compris la protection des données à caractère personnel", a déclaré Jacques Barrot, le commissaire européen chargé de la Justice, de la Sécurité et de la Liberté. Les mesures proposées par la Commission réglementent la procédure selon laquelle les services répressifs peuvent consulter la base de données Eurodac et les conditions dans lesquelles une demande en ce sens peut être présentée. Prenons l'exemple d'un Érythréen ayant effectué une demande d'asile en Italie et faisant l'objet d'une interpellation en France. La police française pourra envoyer une requête destinée à savoir si les empreintes digitales de l'intéressé sont enregistrées dans Eurodac et ainsi connaître le pays où cette personne a effectué sa demande d'asile. Une autre autorité de police (différente de celle ayant envoyé la requête) vérifiera si cette requête est alors recevable. En cas de réponse positive, la police se verra alors fournir une confirmation de la présence ou non dans le fichier Eurodac des empreintes digitales du ressortissant érythréen, ainsi que le nom du pays d'archive, en l'occurrence l'Italie. À partir de ce moment-là, une coopération bilatérale classique pourra alors s'engager entre les deux pays, afin notamment de permettre à la police française d'obtenir davantage d'informations sur la personne en question. La nouvelle proposition permettra ainsi d'éviter les demandes de coopération multiples du fait que l'État membre qui détient les empreintes digitales concernées sera directement identifié à l'échelle de l'UE. Les États membres demandeurs et les États membres qui détiennent ces données pourront alors procéder à la comparaison des empreintes digitales. Parallèlement, un ensemble de garde-fous est prévu, pour garantir la protection des données à caractère personnel (les données seront effacées par la police après un mois en cas de non utilisation) ainsi que la protection du droit d'asile. « L'accès des polices à Eurodac ne sera pas un processus automatique et facile », a souligné une source européenne. La base de données Eurodac contient les empreintes digitales d'environ 1 million de demandeurs de protection internationale et de ressortissants de pays tiers ayant franchi illégalement la frontière d'un État membre. > > > > >