Encore menottes et taule, donc, pour Cesare. C’est l’énième fois que cela lui arrive, et cette fois l’affaire se déplace au Brésil, où Cesare s´était réfugié après que la France lui avait renié son asile, pourtant explicitement permis et réaffirmé maintes années durant.
La France, justement. C’est ici que le destin de Cesare a véritablement basculé en 2004, quand une longue et controversée procédure judiciaire a abouti sur un décret d'extradition poursuivi de façon indigne par le gouvernement Raffarin/Chirac. Indigne, car ces Ministres et Président ont piétiné avec mépris la parole d’asile que cette même République qu’ils se targuent représenter avait donnée auxdits rescapés des années de plomb italiennes. Une parole, d’ailleurs, avalisée par les gouvernements qui s’étaient succédés pendant le quart de siècle précédent..
Ces gens, via des médias consentants et une justice soumise, ont arbitrairement bâti Cesare en monstre et bouc émissaire, le clouant ainsi au pilori pour justifier pompeusement leur boulot injustifiable. Se rangeant ainsi du côté de leurs collègues italiens qui, au lieu d’amnistier les faits de cette période désormais lointaine, défendent la piètre idée d’une mémoire partielle et rancunière et de la punition implacable et irrémédiable.
Comme il se doit pour tout être, qui plus est si humain, Cesare a de nouveau choisie sa liberté s’envolant au Brésil. Les taupes de la hargne n’ont toutefois pas démordu, et, obscène enjeu électoral ou non, maintenant nous en sommes là. Mais là sera peut-être bien la fin des espoirs mesquins de ces chasseurs acharnés, car, tel qu’il s’est déjà passé et est prévu par la Convention d'extradition italo-brésilienne de 1989, les condamnations pour des actes de nature politique sont incompatibles avec la remise aux autorités italiennes, et Cesare pourra enfin vivre tranquille sous le soleil de l’Amérique du Sud.