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Les milieux militants,
notamment ceux qui se considèrent comme les fers de lance des valeurs de progrès,
nous livrent parfois des points de vue qui font frémir. Dernier exemple en date, ce communiqué
d'un comité de soutien qui évoque la situation d'un prisonnier politique (non Basque)
qui n'a pas bénéficié d'une permission de sortir en vue de la préparation de sa demande de libération
conditionnelle. Mesure à l'évidence injuste puisque ce prisonnier est « conditionnable » en
septembre prochain. Il est donc tout à fait légitime et nécessaire que le comité de soutien réagisse
et dénonce l'injustice. Mais voilà, dans le communiqué, on trouve la phrase suivante
: « L'Etat français s'acharne toujours envers les prisonniers politiques et ne parlons pas des pédophiles qui, eux, sont remis en liberté et ne passent pas par le parquet dit antiterroriste de Paris pour obtenir leur liberté... »
Un dérapage aussi inacceptable qu' injustifiable, qui utilise la même recette que Sarkozy et consorts pour leurs manoeuvres quotidiennes : populisme et instrumentalisation
des victimes.
Non, ce militant politique incarcéré ne mérite pas qu'on recoure à de tels arguments pour déplorer que le droit ne lui soit pas appliqué. Non, l'idéal pour lequel ce militant endure la prison ne mérite pas qu'on s'abaisse à de telles pratiques contraires aux valeurs progressistes et à la fraternité.
En ces temps de grande confusion, où les plus fragiles, les plus humbles, les plus meurtris, qu'ils soient malades mentaux, immigrés ou taulards, subissent les assauts furieux des forces réactionnaires inféodées à Sarkozy,
il est du devoir des forces en lutte
– par la voix de chacune de ses structures, de chacun de ses membres –, de témoigner d'une
vigilance à toute épreuve.
Vigilants et solidaires afin de ne pas tomber dans les pièges grossiers qui nous sont tendus, de nature à
engendrer la division, le doute et, en fin de compte, la reddition éthique. Le genre de renonciation qui constitue un terreau pour la défaite finale. Alors, aujourd'hui
plus que jamais, il nous faut, toutes et tous, rester accrochés à notre idéal et à nos principes et
refuser le grand bond en arrière. C'est la première condition à la reconquête d'espaces de liberté.