Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog lelaboratoire
  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
  • Contact

Pour nous contacter

Le laboratoire Anarchiste
8 Place st Jean
26000 Valence

envoyer vos suggestion

sur:

new:c.l-v@hotmail.fr

rappel envoie aucun message à

le laboratoire@no-log.org


 


Bibliothéque  de prêt

infokiosques
le mercredi de  16h30 - 19h

Accueil/infos SIAD-AIT
vendredi toutes les deux semaines

de  17h30à19h

Emission radio Labo
sur radio Mega
99.2FM
lundi en direct
18h15 - 19h
rediffusion:
jeudi de 9h à  9h 45
http://radio-mega.com
04 75 44 16 15

Recherche

Texte Libre

La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

Archives

le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 15:14

Barcelone] Un tract écrit et diffusé parmi les indignés de la place de
Catalunya

« C’est la plus vieille spécialisation sociale, la spécialisation du
pouvoir, qui est à la racine du Spectacle. Le spectacle est ainsi une
activité spécialisé qui parle pour l’ensemble des autres. c’est la
représntation diplomatique de la société hiérarchique devant elle-même, ou
toute autre parole est bannie. Le plus moderne y est aussi le plus
archaïque. »

« Se relever. Relever la tête. Par choix ou par nécessité. Peu importe,
vraiment, désormais. Se regarder dans les yeux et se dire qu’on
recommence. Que tout le monde le sache, au plus vite. On recommence. Finis
la résistance passive, l’exil intérieur, le conflit par soustraction, la
survie. On recommence. En vingt ans, on a eu le temps de voir. On a
compris. La démokratie pour tous, la lutte “anti-terroriste”, les
massacres d’État, la restructuration capitaliste et son Grand Œuvre
d’épuration sociale, par sélection, par précarisation, par normalisation,
par “modernisation”. On a vu, on a compris. Les méthodes et les buts. Le
destin qu’ON nous réserve. Celui qu’ON nous refuse. L’état d’exception.
Les lois qui mettent la police, l’administration, la magistrature
au-dessus des lois. La judiciarisation, la psychiatrie, la médicalisation
de tout ce qui sort du cadre. De tout ce qui fuit. On a vu. On a compris.
Les méthodes et les buts. Quand le pouvoir établit en temps réel sa propre
légitimité, quand sa violence devient préventive et que son droit est un
“droit d’ingérence”, alors il ne sert plus à rien d’avoir raison. D’avoir
raison contre lui. Il faut être plus fort, ou plus rusé. C’est pour ça
aussi qu’on recommence. »

Avant, il y avait cette logique : s’organiser ou s’indigner. Désormais :
s’organiser pour s’indigner. Nous disons : qui s’indigne attend encore de
ce monde, pourtant déjà un souvenir ruiné. Qui fait attention à son image
est déjà dans la force-de-travail. Esclave. Détruire le vieux monde en
nous est le geste le moins spontané qui puisse être. Les intensités sont
des vérités. Le monde n’est guère favorable aux vérités nouvelles. L’être
isolé est le centre de ce monde en même temps que ses bordures, facilement
déchirables. une foule d’êtres isolés également.

Il n’y a pas de communisme sans abandon, d’abandon sans destruction et de
destruction sans son possible matériel. Pas de communisme possible dans
ces structures gestionnaires de l’acampada barcelonnaise. Certains disent
: nous n’avons plus de Chef, plus d’Autorité sans voir comment ils font
autorité avec le consensus et la paix. On se bat pour des idées, les mêmes
que la Police. Toujours les mêmes entourloupes : l’AG pense qu’elle est
souveraine du mouvement, garante des principes, affaires de bureaucrates.
Est souverain celui qui organise le pouvoir, agence les temporalités,
produit du mouvement. Non celui qui vote et s’égosille. Cette chimère
volatile n’a d’autre pouvoir que celui d’approuver les questions
techniques. Les questions techniques sont la mort du politique. La
révolution a toujours été affaire de guerre, ceux qui le nient ont des
cadavres dans la bouche et sont sans mémoires, autant dire, sans
conscience historique. Pour destituer nos vies du capital, il faut se
destituer de nos images et du langage commun des choses.

Reprendre de là où nous ne sommes jamais partis avant : de Rien. Ceux qui
coïncident avec leur époque et ses vérités sont ceux qui coïncident avec
son bonheur. La première des guerres contre notre époque est la guerre
diffuse contre sa forme de bonheur. Ceux qui veulent détruire un ordre ont
inévitalement comme Ennemi les forces de l’Ordre. Encore faut-il assumer
un certain désordre. En temps de trouble comme en temps de crise, tout
appel à l’unité, à se serrer les coudes est un appel à la soumission
passive. Ceux qui recherchent l’unité sont ceux du parti de l’Ordre. Tous
ceux qui prétendent n’avoir que des positions stratégiques reproduisent le
langage de l’État et du Prince. Ils repoussent le moment de la décision.
Tous ceux qui normalement devraient se positionner contre le cirque mais
ici le garantissent sont prisonniers de l’Infrastructure. On ne peut
subvertir idéologiquement. Croire qu’on peut changer le langage, les
gestes, les dispositions en gardant l’infrastructure est un mensonge.
L’idéologie est un mensonge.

Où sont les armes de la critique ? la critique sans armes est un vote, une
simple et triste opinion. La puissance n’est pas simple affaire de nombre
sauf si l’on postule que tout a une valeur, c’est-à-dire est quantifiable
et échangeable. L’unité sur une idée est une chose, sur une pratique un
geste. Aucune autre forme de police est possible. Ceux qui ont pour amie
la police ont pour amie la marchandise. L’Information existe grâce au
spectacle. Ceux qui pensent que « les gens » ne sont pas assez informés de
ce qui se passe ou qui se soucient de « l’image du mouvement » disent ceci
: « le monde ne fait pas assez bien son travail ». C’est l’avant-garde de
demain. La véritable question est le désir : où sont nos désirs ? Le
pacifisme pacifie. Une technique policière pour contenir les désirs
d’insurrection, d’en finir effectivement.

Se dire non-violent est accepter ceci : « on nous a désarmé, désamorcé
jusqu’à la paralysie la plus totale ». Cela convient bien au monde. Se
poser la question de « la violence » revient à penser comme un État. Il
n’y a de violence uniforme que pour celui qui s’en arroge le monopole. La
question de « la violence » est alors la question de la pacification :
comment gérer « la violence » c’est-à-dire tout ce qui vient, de toutes
parts et de tous camps, démobiliser et déborder le monopole étatique de la
violence. Se pose ce paradigme : celui qui s’affirme non violent s’affirme
pacifié, impuissant. Il accepte l’opération étatique : « la violence est
tout ce qui vient déborder mes positions ». Il y a la violence fondatrice
et la violence conservatrice. Brûler un commissariat n’est pas le même
geste que le construire. Il y a ceux qui gardent un ordre et ceux qui
veulent le détruire.  Vient la violence fondatrice révolutionnaire : celle
qui ne peut être récupérée et ne peut fonder aucun autre ordre. C’est la
puissance. La question des armes, du point de non-retour dans le conflit.
Ce point sans retour d’où le mirage de la violence comme problème se
dissout en même temps que de chaque côté de la barricade on acte de cette
situation : il s’agit d’une guerre qu’il faut gagner. Se dire non-violent
c’est vouloir proposer une société sans-violence. Le nombre de techniques
policières pour éradiquer et s’approprier tout cela devra être faramineux.
Le nombre d’heures de yoga aussi.

La meilleure des polices ne porte pas l’uniforme.

La démocratie est une manièrte de gouverner. Tout type de gouvernement est
mauvais. Le paradigme post-moderne : une administration et sa population,
comme à la place : la commission et le Pueblo.

Où avez-vous mis votre rage ? Êtes-vous si policés pour qu’au nom du
pacifisme, la rage de toute une vie d’esclave soit évacuée ? Tant que l’on
désire la marchandise, on est contre-révolutionnaire. Dans ton combat
contre le monde seconde le monde. Voici le pouvoir du spectacle : « Des
léopards s’introduisent dans le temple et s’abreuvent aux jarres
d’offrandes qu’ils vident. Le phénomène ne cesse de se répéter : il finit
par être intégré à la cérémonie. » Tout raser pour ne pas être récupéré.
Vouloir garder un pan de ce monde est déjà vouloir le sauver. Le
Capitalisme est l’économie de ses fuites. Refuser le point de vue
gestionnaire n’est pas affaire de méthode mais bien de position politique.
La gestion et sa métaphysique du pragmatisme froid et stratégique sont
ennemis de tout processus d’abandon et de conflit. Il existe une
différence, subtile au possible, entre être pacifiste par choix d’armes et
désirer la paix avec les flics. C’est une différence de camp. Lorsque
l’unique manière de se rendre lisible au monde et d’agréger les désirs est
la revendication, la séduction, il y a comme une défaite programmée. Une
puissance est ce qui arrache les hommes et femmes à la société ordinaire
par des évènements. Le combat contre le mal finit toujours au lit
lorsqu’on prête attention à sa force de séduction. Le monde n’est pas cool
et twitter n’est pas le monde. Désormais la politique classique est
s’informer. Être transparent signifie que l’on n’a rien à se reprocher,
soit du fait que l’ON FAIT LE BIEN, soit que l’on est du néant passif,
pour le reste, une caméra, un flic, un vigile, un appareil photo, un
portique, un citoyen, tout cela est fatalement hostile. Pour être
transparent il faut accepter d’être transpersé, c’est-à-dire perdre.

Vendredi 10 juin 2011.

En pièce jointe, un autre texte venant de Madrid.

Les anars et le 15 mai : réflexions et propositions

Ce texte a été écrit à Madrid, beaucoup des descriptions et réflexions peuvent ne pas convenir à d’autres localités, surtout vue l’hétérogénéité du mouvement du 15 mai. Même ainsi, nous pensons qu’il peut résulter utile comme point de départ pour la réflexion, à tous les compagnons qui s’impliquent dans les assemblées, indépendamment de l’endroit. Le texte a été rédigé et corrigé précipitamment pour qu’il soit disponible avant la tenue des assemblées de quartiers et villages du 28 mai,

0. Quelques mots pour commencer...

Soyons clairs. Ceux qui signent ce texte sont anars, communistes libertaires, anticapitalistes ou l’étiquette qui vous plaira. C’est-à-dire que nous sommes pour l’abolition du travail salarié et du capital, la destruction de l’état et sa substitution par de nouvelles formes horizontales et fraternelles de vie en commun.
Nous croyons que les moyens pour y arriver doivent être le plus cohérents possibles avec les fins que nous cherchons, et pour autant, nous sommes contre la participation dans les institutions, contre les partis politiques (parlementaires ou non) et les organisations hiérarchiques. Nous parions sur une politique basée sur l’assembléisme, la solidarité, l’aide mutuelle, l’action directe,... Parce que nous sommes convaincus que ces moyens sont les plus efficaces pour nous conduire jusqu’à la révolution.

Si nous disons cela c’est pour éliminer toute suspicion et tracer les orientations (les grandes lignes) autour desquelles s’appuiera notre contribution. Et maintenant, même si nous sommes pour une révolution sociale qui détruise le capitalisme, et l’État, et qui suppose l’abolition des classes sociales (et de tant d’autres choses), cela ne signifie pas que nous pensons que cela peut arriver à courte échéance, du jour au lendemain. Ce que nous exposons ici sont des fins, c’est-à-dire, des situations auxquelles, avec de la chance, nous arriverons après un long parcours et un développement considérable du mouvement révolutionnaire. Penser le contraire ce n’est pas que ce soit utopique, c’est un exercice de délire et d’illusions de l’immédiateté.

Une proposition révolutionnaire doit se concrétiser dans une stratégie à courte échéance, dans une série de propositions pour intervenir dans la réalité qui se rapprochent de situations dans lesquelles se jouent des questions comme l’abolition du travail salarié, l’instauration du communisme libertaire, la révolution sociale,...questions qui à l’heure actuelle, évidement, ne sont pas, même de loin, sur la table. Cette intervention ne peut se limiter à répéter comme un automate la rageuse nécessité de révolution et d’abolir l’État et le capital. Etre anar ne signifie pas être un flic serinant à qui veut bien l’entendre combien l’État est le mal et que l’anarchie c’est bien. Et cependant, à la racine du mouvement du 15 mai, dans ces derniers jours nous avons pu lire sur internet des textes et commentaires proches de ce délire immédiatiste et, ce qui est pire, nous avons entendu des positions de compagnon-es et ami-es glissant vers l’abîme de l’anarco-chapisme (anarco-dandy, privilégiant l’humour plutôt que le sérieux), qui, avec les meilleurs intentions du monde, rejoignent le maximalisme des consignes grandioses, des propositions à longues échéances, etc. Nous savons bien de quoi nous parlons, nous avons tous été dans cette situation et, ce qui est pire nous avons contribué dans de nombreuses occasions à son extension.

Soyons clair, ce texte concède autant de la critique que de l’autocritique, et qu’il nous serve avant tout, pour essayer de ne pas tomber nous-mêmes dans ces pièges. Pour terminer, il faut prendre en compte que ce texte a été écrit rapidement et à toute vitesse, au même rythme que les événements, avec l’objectif qu’il sorte avant le 28, date à laquelle sont appelées des assemblées populaires dans différents quartiers et villages de Madrid, ainsi que cela ne vous surprenne pas que sur certains points se remarque la précipitation.

En résumé, ce texte prétend être une réflexion et une proposition pour rompre avec l’impasse dans laquelle nous avons été ancrés pendant longtemps, une réflexion pour tenter de clarifier de quelle manière nous pouvons apporter et participer à ce qui se passe autour de nous.

1. Le mouvement du 15-M : coordonnées basiques

Ce qui arrive autour de nous est, évidemment le mouvement 15-M, qui la semaine dernière a fait irruption comme un éléphant dans un magasin de porcelaine dans la politique nationale. Que cela nous plaise ou non, que nous le désirions ou non, le mouvement du 15-M a rompu toutes les perspectives et a surpris tout le monde : police nationale, journalistes, les « convoqueurs », les gens courants, les citoyennistes, les gauchistes et bien sur les anars. Au début tout le monde a été pris de court, et à partir de là, toute une série d’essais a été mené avec plus ou moins de chance pour prendre position face au 15-M ou à l’intérieur. Nous n’allons pas tenter d’analyser ou de lister les différentes théories « conspiranoiaques » ou les intoxications qui sont apparus dans son sillage ; ce n’est pas important par rapport à ce que nous avons à dire.

Nous allons essayer d’expliquer ce que nous entendons par coordonnées basiques dans lesquelles se meuvent ce que nous appelons le mouvement du 15-M, tout du moins les plus importantes pour voir si une participation anar ou anticapitaliste est possible. Il est logique que la description soit fragmentaire, partielle et incomplète, cela nous est égal, les choses vont trop rapidement.
La première chose à dire c’est que le mouvement du 15-M est un réel mouvement social et comme tel il est très hétérogène et contradictoire. Il y a de tout et en différentes doses. C’est-à-dire que tout ce qu’on dit ici ne doit pas être pris comme des caractéristiques définitives absolues, sinon plutôt comme des tendances, nuances,...Expressions d’un mouvement en construction dans lequel il y a des luttes, tensions, et un changement continu.

Ceci dit, par sa composition sociale et par les consignes qui s’écoute le plus dans les assemblées et groupes de travail, ainsi que par les opinions publiées constamment sur internet (twitter), on pourrait dire que ce mouvement est principalement citoyenniste et ouvertement démocrate. Ou autrement dit, ce sont ce genre de revendication de réformes politiques et sociales (réforme électorale, démocratie réelle, plus grande participation, critique des partis politiques majoritaires mais pas du système représentatif ou des partis en général...) qui en général regroupe le plus grand nombre de personnes et de mains levées.
Cependant ce contenu s’exprime sous la forme assembléiste, qui rejette toute représentation classique (comme par exemple se convertir en un énième parti politique) et qui renie toute idéologie, symbole ou forme politique déjà connu (des partis jusqu’aux drapeaux républicains en passant par les a cerclés.) Une consigne circule sur twitter « esto no va de izquierdas o derechas, sino de arriba y abajo » (ceci ne va pas de gauche à droite, mais de haut en bas). Pour le moment, le pari est fait sur l’auto-organisation, l’action directe (non-violente) et la désobéissance civile, bien que ces mots magiques ne soient pas utilisés. La non-violence est de fait, un autre des mots d’ordre fondamentaux du 15-M, quelque chose qui est sans aucun doute assumé collectivement sans discussion. Nous parlerons de ce sujet plus loin.

Tout ceci n’enlève pas le fait qu’en son sein on puisse voir clairement une « lutte de pouvoir » entre différentes « factions », organisées ou non. Membres et militants de partis politiques de gauche, membres des mouvements sociaux, libertaires, gens normaux et courants « indignés » qui vont avec leur propre vision du monde,... Tous se battent à l’intérieur à tous les niveaux, depuis l’orientation idéologique ou pratique du mouvement, au contrôle (et dans de nombreux cas, manipulation) des assemblées, commissions,... Dans de nombreux groupes ou commissions, on voit de tout : pertes occasionnelles de procès-verbaux, personnalismes, des personnes qui s’accrochent au rôle de porte- parole, délégués qui taisent certaines choses dans les assemblées générales, commissions qui ne respectent pas les décisions, des petits groupes qui veulent assurer la buvette, etc. Beaucoup de ces comportements sont, c’est sûr, fruits de l’inexpérience et de l’ego ; d’autres, paraissent directement sortis des vieux manuels de manipulation des assemblées. Autour de cette lutte, il y a aussi tous ceux qui traînent par là. Ceux qui s’approchent pour participer, pour écouter, être écouté, apporter de la nourriture ou du matériel, voir ce qui se passe, ou simplement prendre de photos en mode touriste dans sa propre ville. Sous les tentes de Sol on a l’impression d’être dans un grand souk où rien ne se vend ni ne s’achète.

D’un autre côté, un des grands problèmes des campements réside dans la difficulté à y participer pleinement : tout le monde ne peut aller dans le centre tous les jours, ni rester à dormir, ni participer aux commissions, etc. Cela peut favoriser la création de chefs informels, chambres, choses étranges et tournures bizarres, que les gens pas cons vont finir par remarquer, en discuter et agir en conséquence. De fait une possible conséquence du grand poids portée par un petit nombre (ceux qui sont le plus habitués à proposer des activités) c’est la progressive ghettoïsation dont a souffert le campement en fin de semaine. En comparaison avec l’ambiance de rencontre et de protestation des jours les plus intenses (spécialement le vendredi vue la perspective de l’interdiction par la junte électorale centrale.), en fin de semaine, les choses ont perdu leur souffle et on a commencé à noter une ambiance plus ludique et moins de protestation, malgré le fait que les commissions et sous- commissions et groupes de travail continuent à fonctionner. Par moment, Acampadasol semble reproduire le pire et le plus banal du ghetto squat : atelier, concerts, fanfares, cantines, théâtre, clowns, etc., au détriment de ses aspects initiaux, beaucoup plus marqués de protestation, politique et d’ « indignation » (même si c’était limité).

Sur twitter, qui ne l’oublions pas tiens une grande responsabilité dans l’ascension le mouvement du 15-M et du campement de Sol, on note le mécontentement chez beaucoup de gens qui ne voient pas d’un bon œil cette dérive. Un exemple clair de ce mécontentement a eut lieu en fin de semaine dernière au sujet de l’apéro. Le samedi une des assemblées a du partir de Sol à cause du trop grand nombre de gens fortement alcoolisé-es, et au sujet des fanfares, qui le dimanche ont obligés à repousser des assemblées car on ne s’entendait pas à cause du bruit (même si l’on peut dire que les fanfares ont été très suivies, tout comme l’apéro).

Il est évident que le mouvement du 15-M n’est pas une révolution.
Le dernier point que nous voulions ajouter c’est que pour nous, le plus important que nous ayons vu avec l’évident caractère assembléiste et horizontal (avec tous ses défauts) : le changement brutal d’attitude que nous avons pu voir aux alentour de Sol durant toute la semaine. Récapitulons. Après la manifestation très suivie du début, le 15 mai, et spécialement après le travail des premiers campeurs, les gens ont pris massivement nuit après nuit la Puerta del Sol d’une manière qu’aucun d’entre nous n’avait vue auparavant. Les mobilisations contre la guerre même si certaines ont été très massives, n’ont pas eut, même de loin, la continuité, participation, l’attitude et l’ambiance que nous avons vu cette semaine à Sol. C’est comme si soudain, la passivité et le chacun vaque à ses occupations s’étaient rompu autour du km zéro. Distribuer des tracts à Sol et dans ses rues adjacentes est jouissif, les gens viennent t’en demander, et ils les prennent avec un sourire, ils te posent des questions et te remercie...
Les premiers jours si tu parlais en petit groupe, les gens s’approchaient pour écouter et intervenir. Il était normal de voir des gens de tous styles et de toutes tendances discutant en petits groupes. Les groupes de travail et les assemblées générales sont les évènements majeurs, rassemblant entre 500, 600 et 2000 personnes (assises, debout, se serrant pour entendre quelque chose,...) A part cela une ambiance de bonne humeur, de « quelque chose de spécial ». La nuit du vendredi au samedi a été cruciale, quand a commencé la journée de réflexion. Écouter plus de 20 000 personnes crier « nous sommes illégaux » et de s’émerveiller comme un enfant, d’enfreindre la loi. Franchement, c’est impressionnant. Il est certain que cette ambiance intense, de participation et de politique réelle a commencé à décroître à partir de cette nuit là. En partie par la montée du vendredi soir, en partie à cause de la décision de « ne pas faire de politique le samedi et le dimanche, la fin de semaine ayant eu un ton beaucoup plus festif que les jours d’avant. Même ainsi, nous ne nous souvenons pas d’une chose pareille.

2. Ce qui n’est pas en jeu. Une vision stratégique

Ceci étant dit, quel rôle y jouent les anarchistes ? Pour n’importe quel libertaire avec un peu de jugeote, heureusement une majorité, il est évident qu’il est nécessaire être présent, ne serait-ce que pour le sujet. Ce qui n’est pas très clair, c’est ce que nous pouvons faire, ce que nous pouvons apporter et ce que nous pouvons espérer du mouvement 15-M. C’est un questionnement logique, compte tenu de l’hétérogénéité et des contradictions de ce mouvement . Dans cette section nous allons essayer d’exprimer comment et dans quel sens nous imaginons qu’il puisse être intéressant de participer au mouvement. Nous parlons alors de « vision stratégique » parce que c’est la vision générale que nous tenterons de commenter avec des propositions concrètes et quelques considérations tactiques.

La majeure partie du processus qui se développe actuellement au sein du mouvement du 15-M consiste à trouver les lignes directrices et les revendications politiques qui vont le définir. Ce qui a lieu dans les groupes de travail comme dans les commissions. Dans les premiers , il y a principalement des débats et des combats idéologiques. Dans quelques commissions, dans celles ou se concrétise et se résume ces débats, se manifestent les ruses, les manipulations, etc. Pas besoin d’être très malin pour comprendre où est le problème : les commissions comme celles de communication, interne, assemblée et politique sont celles où se rencontrent le plus de politiciens par mètre carré, tandis que dans les commissions infrastructure, alimentation ou respect, ils sont mineurs. Nous ne sommes pas en train de dire qu’il n’y a que cela dans les commissions, mais ce sont des choses qui se font. Nous l’avons parfois constaté ou on nous l’a raconté, et cela nous donne du fil à retordre. Comme expliqué auparavant, les revendications avec les plus d’écho à Acampadasol (lit. campement Sol, nom donné au campement militant sur la Plaza del Sol, centre de Madrid) sont celles de réformes politiques et dans une moindre mesure celle d’ordre social, de grand contenu citoyen : réformes de la loi électorale, loi de responsabilité politique, plus grande participation, loi sur les hypothèques, etc. Les membres et militants des partis de gauche (IU,IA, etc.) et de mouvement sociaux essayent d’emmener le bateau vers la gauche pour que soit assumé-es les revendications de la gauche (sur la rente basique, remise sur la dette extérieure, la nationalisation des banques, etc.) et en face ils ont ceux qui préfère que le mouvement soit le plus neutre possible (par exemple, http://twitpic.com/51lyqa) et se concentre sur le consensodeminimos basique (consensus minimum sur quatre revendications : réforme salarial, lutte contre la corruption, séparation des pouvoirs publics, création de mécanisme de contrôle citoyen). Selon notre opinion, nous croyons que le plus probable, que l’objectif final des uns et des autres, certainement sous la forme d’une Initiative législative populaire, ou de la part d’un parti de gauche comme IU, se présente sous la forme d’une proposition au congrès et que soit demandé son approbation par un référendum populaire. Dans ce contexte, les uns et les autres jouent sur le contenu de cette « proposition » et sur la manière de la construire.

Évidement, les anarchistes sont convaincus que s’ils réussissent, à travers cette action réformiste, à changer quelques uns des « défauts » du système qui énervent le plus la population, cela ne va pas changer l’essentiel. Le problème n’est pas la corruption politique, mais la politique comme sphère séparée de la vie. Le problème n’est pas le manque de transparence des gouvernements ni les banques et les banquiers, mais l’exploitation capitaliste, la grande et la petite.

Ceci dit, nous croyons que, nous les anarchistes, nous ne sommes, ni devrions être dans ce combat, celui des revendications grandiloquentes et la politique de haut vol. Nous ne devrions pas rentrer dans ce jeu, mais voulant être dans les assemblées nous devons assumer le fait que nous devrons supporter et affronter ceci. Le mouvement du 15-M n’est pas un mouvement anarchiste ou anticapitaliste, les revendications anarchistes maximalistes ne sont donc pas à leur place. Il n’y a pas de sens à lutter pour que ces assemblées générales assument des choses comme l’autogestion généralisée, l’abolition des prisons ou simplement la grève général illimités, parce qu’il est évident que les gens qui en font partie ou qui suivent le mouvement ne sont pas en faveur de ces choses. Supposant (et c’est beaucoup supposer) que pour une raison étrange, ou par manigance, s’obtient que l’assemblée générale ou les assemblées de quartiers acceptent et assument quelques unes de ces consignes, le plus probable est que le mouvement 15-M se dégonflera rapidement, perdant une bonne partie de ses appuis et de sa sympathie, et ne resterait qu’un étrange cocktail populaire de militants gauchistes, citoyennistes, communistes et anarchistes. Quelque chose où nous n’aurions jamais voulu être. En politique il existe un dicton « voter avec ses pieds », qui signifie que quand tu n’aimes pas la gestion d’un lieu, tu vas de l’autre côté. Quelques chose de similaire se passe dans toutes les assemblées, il y a beaucoup de gens qui quand ils n’aiment pas quelques chose ou se sentent incommodés, se taisent, hochent la tête et arrêtent de s’exprimer, sans refléter son mécontentement.

Nous sommes conscients de la représentativité des commissions face aux personnes qui intègrent la mobilisation. Nous l’avons constaté clairement dans la Commission Politique, qui au moment le plus haut a pu atteindre 350 personnes, avec ses sous-commissions. Et même s’il est clair que les assemblées sont ouvertes et que tous le monde peut y participer, la commissions politique s’est vu séparer en deux avec deux postulats bien différents : « réformiste » et « révolutionnaire », entre ceux qui exigent et légitiment les structures de pouvoir et avec de petites ou grandes réformes et ceux qui veulent marquer une feuille de route en rupture avec le modèle imposé par le capitalisme.
Ceci est une grave erreur parce que les mesures révolutionnaires ou radicales peuvent aussi bien être prises à court ou long terme, seulement il faut tenir compte du contexte actuel et des avancements que nous voulons mener. Pour donner un exemple, dans la Commission à Court Terme se sont posé la question du changement de la constitution espagnole, et dans la Commission à Long Terme des consensus comme l’utilisation de la grève générale (comme outils de lutte). Nous ne croyons pas qu’un changement de la constitution (qui nécessite l’approbation des 3⁄4 des députés du Congrès) soit faisable à court terme tandis qu’une grève générale si.

Nous croyons nécessaire une réflexion sur nos implications dans les commissions pour essayer qu’elles soient efficaces et que le gâchis d’énergie soit mieux canalisé. Il ne sert à rien que 200 personnes avec une idéologie « similaire » se rassemble et empreinte une posture qui à la fois ne peut pas être assumée dans ce mouvement mais aussi qui laissent les mesures à court terme être une plaidoirie en faveur de l’état providence... Dans cette réflexion nous devrions faire une autocritique et poser, de forme immédiate, des propositions à court et long terme, que nous puissions assumer et qui nous fassent avancer, pas à pas vers une vraie révolution sociale, sinon nous allons passer à côté. Nous devons montrer une certaine intelligence et nous ajouter de forme réelle au rêve de changement qui respire ces jours-ci à la Puerta del Sol, et voir si avec tout le monde nous réussissons que ces changement aillent un peu plus loin que quatre arrangements de façades de la démocratie.
Alors quelles autres options avons-nous ?

Certainement que beaucoup se sont demandés, même sans se rendre compte, ce que nous pouvions atténuer de notre discours, c’est-à-dire pour édulcorer nos propositions. Par exemple, jouer une intéressante confusion sémantique qui parle de « démocratie directe » plutôt que d’ « anarchie », ou encore supporter ce que l’on doit supporter pour maintenir l’histoire dans le temps, etc.
Une autre option est simplement abandonner cette « buvette » réformiste. Mais comme nous le voyons, ceci nous paraît absurde. Tout simplement parce que, ni actuellement ni au long de l’histoire, les mouvements révolutionnaires jaillisse du néant ou surgissent seuls, mais que ce sont de les propres révolutionnaires et les événements, qui avec des efforts, dès fois, réussissent a ce que des mouvements sociaux ne soient plus réservés aux partis, aux profiteurs, etc.

Bien que nous parlerons de ceci plus loin, laissons clair que notre idées n’est pas de convertir le mouvement 15-M en un « mouvement révolutionnaire » de masse, une comédie qui laisse présager que l’anarchie viendra demain si nous le souhaitons très fort. Nous ne sommes pas non plus en train de dire que nous devrions y être jusqu’à la fin. Nous avons les idées assez claires, si nous ne faisons pas les choses bien, à un moment donnée nous devrons partir, ou probablement qu’ils nous vireront. Mais il paraît évident que ce moment n’est pas encore arrivé et qu’il y a toujours une opportunité d’apport de notre part dans cette histoire, surtout suite à l’appel d’assemblée populaire dans les quartiers.
Nous ne sommes pas des illuminés, et si certains ont la vue brouillée et ont laissé leur occupations pour « la révolution » (plutôt marketing), nous sommes des anarchistes qui ont vu une opportunité, la première depuis des années, de participer dans un mouvement réelle de taille considérable.

3. Pour une participation anarchiste pratique et concrète

Selon notre opinion, ce qui est en jeu dans le mouvement 15M, c’est réussir a ce qu’il soit un point de départ capable d’activé des luttes quotidiennes avec des aspects concrets et basiques. Une lutte qui s’organise horizontalement, en assemblée, qui pratique l’action directe et la participation directe, la solidarité, etc., ce qui fait partie des bases du mouvement 15-M. Que les assemblées ne soient pas des lieux ou demander (a qui ? comment ?)des lois, réformes er référendums (lesquels ?) mais qu’ils soient des espaces où les gens peuvent débattre sur leurs propre problèmes et y cherchent des solutions et se mettent d’accord sur les moyens d’y parvenir par eux-mêmes. Que les assemblées se convertissent en lieux de rencontres, de communications et participations. Des petits noyaux solidaires de résistances.
Il est clair qu’une partie importante de ce processus est que les problèmes et solutions vont être traités, mais quel contenu va être exprimé dans ces assemblées ? C’est une autre tâche que nous pourrions nous imposer : essayer que les thèmes à traiter en assemblée soient des questions de classe, de genre, etc. Que l’on approfondisse, depuis la pratique, la critique de l’état, du capital et du salariat.

Dans l’état des choses et comme nous le voyons, essayer que les gens adopte notre discours n’est pas notre objectif et ne devrait jamais l’être. Nous n’irons pas rabâcher des consignes anarchistes. Des consignes qui dans ce cas peuvent ne pas être à leur place. Non pas car elles n’ont aucun sens ou parce qu’elles sont fausses, mais parce qu’elles ne sont pas sur la même « onde » que ce qui se déroule en ce moment. C’est comme parler de foot avec quelqu’un et qu’un troisième larron arrive et parle du cinéma iranien. Ceci signifierait qu’on devrait abandonner l’anarchisme et passer à la démocratie ? Logiquement non. Nous devons nous cacher ? Non. Mais a contrario, devons nous exhiber le fait que l’on soit anarchiste ? Pour nous, il n’y a aucun sens à aller plus loin que « être anarchiste ». Appeler quelqu’un anarchiste ne signifie rien en soit, ce n’est ni mauvais ni bon. Pour notre part, il s’agit de ne pas se cacher mais pas non plus de nous exhiber, mais de pratiquer l’anarchisme dans un contexte déterminé. Par exemple, de tous les slogans que quelques copains ont chantés les premiers jours Plaza del Sol, seul quelque uns ont été repris par d’autres personnes hors de notre cercle : « Le peuple uni fonctionne sans parti » et « rrrA, anti, anticapitalista ». Pourquoi ? Non pas parce que ce sont de grands et bons slogans, et non plus parce que ce sont de slogans ingénieux. Mais nous croyons qu’ils le sont en cet endroit à ce moment car une partie des gens se sentait touchée, se reconnaissait. Que cela nous plaise ou non, les gens de Sol n’était pas contre la police, ni contre la destruction de l’Etat... le travail à faire est de fond. Si nous nous limitons à chanter ou à proposer dans les assemblée des consignes décontextualisées, ce que nous faisons, c’est tomber dans la propagande pure et dure, dans le pire sens du mot et donc, nous ne participons plus... Dans beaucoup d’occasions, on est emporté par l’inertie et au lieu de penser ce que l’on peut et veut dire, on finit par brailler des choses simpliste comme « la lutte a tout prix », « du nord au sud et de l’est à l’ouest abattons l’état », « mort à l’état », etc. Un discours un peu hors propos et pour le coup inefficace. Dans la manif du 15M, le bloc libertaire cria des slogans (bon ou mauvais) critiques sur tout les thèmes (démocratie, capitalisme, crise, etc.), et des vrai remix du ghetto (liberté pour Patricia, police assassine), on était retombé dans l’autoréférence, nous nous parlions à nous même... De faite, à part nous, dans la manif, personne ne savait qui était Patricia... Tout a un moment et un lieu, et si nous ne savons pas adapter nos discours, ça ne nous aidera pas. Et nous ne croyons pas qu’adapter le discours c’est le rabaisser, mais il faut le rendre accessible et savoir garder les technicismes pour ses collègues. Il faut accorder le message, le code, au récepteur. Donner son opinion « dans notre langue, dans notre dialecte », plein de termes techniques et de jeux de mots, pratique pour parler entre nous, mais qui génèrent des barrières et des confusions auprès des autres.

4. Quelques objectifs et axes d’actions

Cette proposition de participer depuis la pratique a plusieurs objectifs. Le plus évident étant celui d’améliorer nos conditions de survie dans ce monde capitaliste. Si certains qualifieront ceci de réformisme, pour nous il s’agit simplement d’une nécessité. Un autre objectif est d’être capable de signaler et de déconstruire, durant tout le processus, toutes les contradictions et misères du capitalisme, de la démocratie et des syndicats, etc. Et ceci sans discours élaborés et préfabriqués, mais à travers des débats et des réflexions, quelque chose de beaucoup plus compliqué et laborieux que simplement éditer et distribuer des livres écrits à d’autres moments. Un autre objectif serait d’étendre une culture de lutte dans la population, d’étendre ce sentiment que des choses peuvent s’obtenir collectivement par la lutte, les victimes des problèmes trouvant eux-mêmes des solutions, grâce a la solidarité et l’aide mutuelle, sans faire appel à des professionnels. Un sentiment de « aujourd’hui pour toi, demain pour moi » afin d’effacer le « chacun pour soi » de la société actuelle. Enfin, si quelque chose nous est bien apparu clair ses dernières semaines c’est bien que les anarchistes avons beaucoup à apporter, mais nous avons aussi beaucoup à apprendre, autant des gens que nous rencontrerons en chemin que des situations auquel nous devrons nous confronter. Participer à l’assemblée sera l’occasion parfaite de clarifier notre position, notre posture et la manière de communiquer avec les autres. Et ceci est normal. C’est la meilleure manière de communiquer avec les autres et de nous rendre compte de nos incohérences. Il s’agira de savoir expliquer notre position à ceux qui ne la connaissent/comprennent pas.

Nous croyons sincèrement que cela peut être une bonne manière de sortir du piège d’une intervention uniquement idéologique, qui prétend qu’à long terme devraient s’approuver des principes et objectifs spécifiquement anarchistes. Des choses que nous avons déjà dites, ne pourront pas être à l’ordre du jour, que ce soit aujourd’hui ou demain. Nous croyons que cela peut être une manière de rendre évident et d’éviter les luttes de pouvoirs internes qui auront lieu dans les assemblées sur des questions de haut niveau (lois, etc.) sans pour autant arrêter de participer à ce mouvement qui peut aller encore plus loin. Nous mettre dans une guerre épuisante pour que nos propositions ne soit jamais retenues et pour que nous nous affrontions continuellement et ouvertement avec tous les gauchistes, citoyens et gens normaux qui veulent seulement un peu de changement n’en vaut pas la peine. Nous devons être conscient à tout moment d’où nous sommes et jusqu’où nous pouvons aller. Si nous ne faisons pas ce travail d’analyse et de réflexion continuellement nous allons nous mettre des battons dans les roues et dégager une forte frustration.
Évidement, en participant au mouvement 15-M, nous allons toujours courir le risque de faire le sale boulot de la gauche citoyenne. Nous croyons au jour d’aujourd’hui, du point de vue de notre faible pouvoir de convocation et rassemblement, que ce risque sera toujours présent, dans n’importe laquelle des mobilisations auxquelles nous participons (grève, conflits anti-développement, etc.) C’est un risque qui ne peut pas se prévoir, et surement que c’est quelque chose qui, jusqu’à un certain point, ne peut pas s’éviter. L’unique chose que nous pouvons faire est de rester attentif, ne pas nous laisser emballer par l’émotion et essayer d’évaluer à quel moment notre participation se limite à être main d’œuvre des autres. C’est dans ces moments là qu’il faut abandonner le navire.

A parte : Pour finir cette section les auteurs ont vu nécessaire de donner les grandes lignes thématiques qu’ils estiment prioritaires et comment les traiter. Dans une nécessités d’urgence et aussi parce qu’elles peuvent relever de l’évidence pour beaucoup de militants anarchistes, elles ont été réduites à l’essentiel.

Logement : auto organisation pour résister aux expulsions et lutter contre le lobbying immobilier. Utiliser l’action directe pour mettre la pression aux propriétaires et les succursales bancaires. Rendre visible les conflits urbains en occupant, en mettant des banderoles aux fenêtres des logements concernés.

Travail/chômage : Profiter de l’exemple de l’assemblée de la Plaza del Sol pour vraiment parler des conflits dans le monde du travail, la réalité du chômage. Proposer des aides directes aux salariés concernés (caisse de grèves) et allez collectivement sur les lieux de travail.

Migration : Essayer d’impliquer les immigrants dans cette luttes où ils sont sous représentés alors qu’ils sont les premier concernés des mesures sécuritaires. Sensibiliser les gens sur l’existence des camps de rétentions.

Santé : Essayer d’impliquer les salariés et les « usu-souffrants » de la santé publique dans une lutte contre la dégradation des services de santé et leur accessibilité. Éviter que les uns s’en prennent aux autres (« c’est la faute des travailleur qui travaillent peu et cotisent peu », « c’est la faute des vieux qui nous coûtent cher », etc.)

Genre : Contrer la vague actuelle antiféministe dans la société, et qui est aussi apparue sur les camps. Lutte générale contre la violence machiste.

Organisation : Essayer d’améliorer le fonctionnement des assemblées, lutter pour une véritable horizontalité, éviter la formation de groupes de spécialistes avec leurs représentants perpétuels.

Ces thèmes et propositions sont clairement limités, résultats de l’urgence et de notre propre inexpérience dans ce type de mouvement. Il faut les améliorer, les affiner. Il n’y a pas réellement d’ordre prioritaire, mais il faut faire un peu de tout, peu à peu, partir de peu pour aller jusqu’au bout d’une liste qui sera de toute façon questionné/amélioré au fur et à mesure.

5. Assemblées de quartier : proximités et espérances

Dans sa majorité ce texte est écrit avec l’idée qu’il soit sorti avant les assemblées populaires des quartiers qui ont été appelées le 28 mai, de là l’urgence, la préci pitation, et les erreurs qu’il y aura.
L’extension aux quartiers est une extension logique parce que le campement de Sol n’est pas durable à longue échéance et parce que par ses caractéristiques induisent une participation beaucoup plus limitée, comme nous l’avons déjà commenté. En parlant avec de nombreux compagnon-es, nous avons vu que certains d’entre eux ont de l’espoir avec ces assemblées de quartier. L’idée est « il n’y a plus rien à faire à Sol, allons dans les quartiers. » Ne nous mentons pas, si le mouvement du 15-M poursuit sa lancée, les quartiers vont être des Sol en plus petits, avec tous ses bons côtés mais aussi avec tous ses défauts, notamment avec les militant s des partis politiques qui iront à la pêche, les citoyennistes, etc. Dans quelques quartiers et village du sud de Madrid, de fait, la proportion de militants peut même être plus importante que celle que nous avons à Sol. Il se peut que le « terrain de jeux » soit plus petit et moins écrasant, mais l’hétérogénéité, les problèmes, contradictions et conflits vont être les mêmes voire pires.
Nous croyons que les militants gauchistes, comme les personnes qui sont en faveur des quatre réformes basiques vont essayer de transformer les assemblées populaires en foyers pour faire la promotion des consignes et revendications pour lesquelles ils se sont battus à Sol. Ils se chargeront de collecter des signatures et de faire la promotion des mobilisations et d’ajouter des soutiens dans les quartiers (associations de voisins, de commerçants,...) pour leur stratégie à moyen terme de mener à bien les changements légaux. Pas beaucoup plus. Il se peut que les citoyennistes essaient de pousser un peu plus sur des problèmes spécifiques des quartiers, en établissant des liens avec les associations de voisins qui peuvent, favorisant leur locaux, centres sociaux et bureaux des droits sociaux où il y en a.
Nous avons dit que nous croyons que cela peut-être une chose intéressante de participer dans ces assemblées, nous ne nous étendrons pas là-dessus. Nous voulons juste préciser que des thèmes et propositions n’auront peut être pas les mêmes portées dans tout les quartiers et villages (par exemples dans certaines zones les arrestations massives d’étrangers sont plus fréquentes que dans d’autres, le système de santé est pire dans certains endroits.) Il faudra voir ce qui est le plus important et nécessaire dans chaque cas concret, il n’y a pas de formule magique.

6. Questions tactiques

Le texte va en s’élargissant et nous voulons le refermer par quelques réflexions. Nous essaierons d’être brefs sur certains aspects que nous avons vus, et que nous continuerons à voir ces prochains jours.

Violence/non-violence : Comme nous l’avons dit en le décrivant, le rejet de la violence est un point basique sur lequel repose le mouvement du 15-M. Les précurseurs (démocratie réelle maintenant) se sont chargés de l’exprimer de la manière la plus dégueulasse possible : se démarquant d’incidents après la manifestation et signalant à qui ils étaient dus. Ce n’est pas non plus très étrange, vu le bombardement médiatique sur ce sujet ces dernières années. A travers la police, et des médias comme la Razon ou Publico qui n’ont guère eu de scrupules à alerter sur les « 400 antisystèmes » qui ont essayé de contrôler et/ou faire éclater le mouvement. Une semaine plus tard, rien de rien. Il semble que la grande majorité des anars, nous ayons assumé (avec plus ou moins de problèmes) qu’il ne se passera rien parce que quelques uns se déclarent non-violent. La violence ou l’auto-défense est une question qui se posera toujours mais qui est totalement secondaire. Si nous arrêtons de la considérer comme quelque chose qui peut être utile ou non, bénéfique ou préjudiciable selon les circonstances et la transformons en quelque chose à laquelle nous ne renonço ns pas, nous entrons dans un cirque ou le 15-M chantera les bienfaits de la violence et sera à l’ouest. Aujourd’hui c’est la non-violence, un autre jour ce sera autre chose.

Assembléarisme : On entend beaucoup que les assemblées ne sont pas de vraies assemblées, qu’il n’y a pas d’horizontalité réelle, que quelques-uns essaient de la manipuler, etc. C’est logique parce que ce sont de vraies assemblées, avec des gens normaux au milieu d’une bataille entre différents secteurs pour « contrôler » (consciemment ou non) la situation. L’horizontalité, l’égalité, l’efficacité des assemblées, la communication des assemblées, ce ne sont pas des choses qui viennent de soit parce que des gens se réunissent sur une place et parlent entre eux. Il faut se battre face aux manipulateurs, aux politiques et intoxicateurs : il faut construire ça après des années de démobilisation, de grégarisme et de délégation quotidienne. Si nous n’avons pas ça en tête, nous sommes aux mains de ceux qui veulent que les assemblées soient les courroies de transmissions se limitant à approuver ou accepter les propositions cuisinées à la maison. Lutter contre des monstres : Participer dans des assemblées où des gens sont disposés à faire le nécessaire (manipuler, mentir, etc.) pour que leurs histoires soit entendue est très compliqué et frustrant. Tous ceux qui sont passés par ces moments savent que c’est difficile à avaler.

Premièrement parce ce qu’on doit le supporter, deuxièmement parce que tout le monde ne peut pas le voir. Et si tu lève pour le dénoncer, c’est sur toi que se portent les suspicions. Troisièmement, on finit par confondre ce qui est de simples erreurs, des essais de manipulations (frôlant la paranoïa). Enfin, parce que quand tu te rends compte de cela, tu finis par, ou tu as l’impression de devoir, faire des choses similaires aux leurs. Ces jours-ci nous avons entendu des choses comme « accaparer les commissions », « prendre les postes de pouvoirs dans les assemblées », « disperser les assemblées, « faire comme si nous ne nous connaissions pas » et on en passe, de la part de compagnons envers lesquels nous n’avons aucun doute ou suspicion, et par conséquent envers qui nous n’émettront pas de jugement. Ces situations sont comme ça, la frustration et la colère contre la manipulation et le fait de te retrouver le couteau sous la gorge te font dire et faire des choses du même style. Contre cela il n’y a pas d’autre remède qu’être constamment attentif, faire de l’autocritique et savoir critiquer et encaisser la critique, sans accusations hystériques ou victimisation stupide. Et aussi assumer que des fois, on va se salir les mains que nous le voulions ou non. Cela se passe dans les meilleurs des familles...

« N’ai pas peur, va seulement de l’avant et joue » Ch. Parker : En lien avec ce qui vient d’être dit, il faut être conscient que participer au 15-M c’est entrer dans un territoire inconnu pour la majeure partie d’entre nous. Nous assumons le fait que nous allons commettre des erreurs. Les anarchistes, ni ne sommes, ni ne voulons être parfait, nous avons tout le droit du monde de nous tromper. Nous résigner d’agir par peur de nous transformer en réformiste, ou pire, que quelqu’un te taxe de réformiste ou d’avant-gardiste et aussi absurde que de renoncer à penser par peur de se tromper.

Avant-gardisme anarchiste : Deux mots qui juxtaposés peuvent paraître contradictoire mais qui ne le sont pourtant pas. Quelques courants marxistes se considèrent et se vantent d’être avant-gardistes même si ce n’est pas pour autant qu’on leur prête attention. En tant qu’anarchistes nous refusons de nous convertir en avant-garde. S’il s’agit d’aller plus vite que le rythme des événements, nous courrons le risque de nous dissocier de plus en plus des autres jusqu’à rester seuls, loin de la réalité. Et ce ci ne t’assure pas d’être « en avance », mais par contre il est possible d’avoir pris un mauvais chemin. Nous ne voulons pas dire aux gens ce qui doit ou qui ne doit pas être fait sur la base d’une meilleure connaissance de quelconque livre sacré, mais cela n’explique pas qu’en certaines occasions nous nous croyons meilleur-es que le reste et que nous pensions qu’ils devraient « suivre notre exemple », et spécialement quand nous participons à ce type de mouvement.
Symbolique et dialectique : Pour que notre participation soit efficace et que nous puissions construire collectivement quelque chose qui en vaille la peine, il est nécessaire que nous mettions de côté toute la symbolique, les codes, les mots fétiches et tout le merchandising propre à notre mouvement-ghetto. Pareil que ce que nous commentions plus haut avec le thème du discours. Ceci ne signifie pas rabaisser notre discours et manipuler les gens, mais plutôt abandonner les mots magiques et les idées fortes que l’on à tendance à utiliser. Des concepts comme l’abstention active, action directe, appui mutuel, révolution, etc., n’ont pas à être compris dès la première fois par des individus non familiarisés à leurs usages.

Il ne sert à rien de s’étiqueter. Il est plus utile d’essayer d’expliquer dans un langage simple, sans intellectualisme ni technicismes anarchistes. Ceci est d’ailleurs aussi valable pour l’esthétique de la propagande, qui a tendance à être tant uniforme qu’elle est éloignée de la majorité de la population. Un exemple clair est le problème que l’on a eu avec le A cerclé à la Puerta del Sol. Comme aucun symbole ni drapeau n’était permis, des gens de l’assemblée, à tort ou à raison, ont évoqué que les A cerclés n’avaient pas non plus leur place ici. En tenant compte que pour les anarchistes le A cerclé n’est pas un signe politique mais son contraire, certains l’ont très mal pris. D’autres, donnant l’exemple que l’horizontalité et le consensus n’étaient souvent respecté que quand cela les arrangeaient, ont continué d’utiliser des pancartes et slogans peints. Dans tous les cas, nous devrions réfléchir si tous ça est notre faute, de ne pas avoir su faire voir durant toutes ses années que nous ne sommes pas les mêmes que tous les autres, bien que, en notre faveur il faut dire que la décision de laisser les A en dehors fut discutée. Le sujet, ici, est que le A cerclé c’est le moins important, l’important sont les messages que nous avons à donner, et si nous devons arrêter de les porter, cela ne nous affecte pas. Au final, comme disais avec raison un copain l’autre jour, « nous n’avons rien à vendre ». Pire que l’affaire des A cerclés, ce qui peut par contre nous faire mal, c’est le cas du féminisme, qui a pu rencontrer certaines oppositions, tant sur les camps que sur twitter, avec des gestes et des paroles hors de propos.

7. La fin, enfin

Nous terminons enfin faisant une dernière réflexion. Le mouvement 15-M a eu un début et aura une fin. En étant réalistes et en tenant compte que nous sommes peu nombreux (les anarchistes) et de notre inexpérience, il est assez probables que nous ne soyons pas déterminants dans le développement de cette mobilisation. Nous avons un peu de marge et de capacité pour agir en son sein, afin qu’il ne se limite pas à un mouvement réformiste. L’idée et d’aller un peu plus loin, même si nous n’avons pas beaucoup d’espoir que ce mouvement change radicalement d’orientation. Si le 15-M réussit ses objectifs, cela se traduira par une réforme du système démocratique ce qui pourrait signifier un renforcement temporaire de l’état démocratique. Ceci est le principal motif pour ne pas rester chez soi. Nous croyons qu’il faut y être car à long terme, notre action peut être bénéfique à l’anticapitalisme et l’anarchisme.

En premier lieu, nous croyons que le système démocratique et le capital sont comme ils ont, et que tous les partis, dans le fond, sont similaires. Si le mouvement 15M prospère et réussit à réformer le système démocratique, en terminant avec le « bipartisme » et la « partitocratie », avec le temps, les partis minoritaires finiront par rester en évidence, à la traine, parce que le système démocratique et le capitalisme sont ainsi.

En second lieu, il y a eu chose positive dans tout cela, quoi qu’il se passe. Cela fait un mois que le sentiment général est « quel merdier tout ça, mais que pouvons-nous faire ? Nous ne pouvons rien faire, etc. » Aujourd’hui il y a assez de gens qui croient pouvoir changer la loi électorale, et qu’il est légitime de ne pas écouter ce que dit la Junta electoral quand c’est injuste. Il y a donc une avancée. Si le mouvement obtient une quelconque réussite en fonctionnant en assemblée, indépendamment du résultat final, c’est une base à exploiter. En Espagne il ne s’est rien gagné depuis longtemps : L’entrée dans l’OTAN, rien, le PRESTIGE, rien, la guerre en Irak, rien, les luttes universitaires, rien... De fait, l’unique sentiment de victoire que des gens ont assumés est quand le PSOE (PS espagnol) a battu le PP (UMP espagnol et plus à droite encore) après les attentats du 11 mai. Et cela c’est fait en votant ! Ce qui renforça les illusions démocratiques...

En troisième lieu, le mouvement 15M à réussi sortir dans la rue et les pousser à parler collectivement et publiquement de politique, de problèmes sociaux qui les entourent. Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu. Même si la majorité des discussions tourne autour de réformes, de changement minimum, mais comme nous disions auparavant, c’est un début. Cela a ouvert une brèche dans « ne t’occupe pas de la politique », le « désenchantement » et le « on peut rien faire », les trois petits cadeaux que le franquisme et la transition démocratique nous ont laissé. Nous critiquons les gens quand ils restent chez eux, mais quand ils sortent dans la rue nous les critiquons car ils ne demandent pas la révolution sociale. Ceci n’a pas de sens...

Si quelque chose est obtenu, nous croyons qu’à l’avenir il sera plus facile de convaincre les gens de descendre dans la rue. Il sera plus facile de remettre en route des assemblées. Nous pouvons espérer que les grèves soient plus faciles à mettre en place, détruire les plans urbanistiques, etc. Il est donc bien évident que si les seules réussites s’obtiennent exclusivement à travers de manœuvres politiques, de votes et de référendums, etc. (chose improbable s’il n’y a pas la pression de la rue), l’unique chose qui va sortir renforcée, c’est le système démocratique. Là est la question, et c’est la que nous devons être, nous les anarchistes.

Nous verrons comment termine tout cela, mais le mouvement anarchiste sortira renforcé si ses pratiques, sa forme d’affronter la réalité et quelques uns de ses points de vue se développent et prennent racines dans l’idéologie collective. Le mouvement anarchiste sera plus fort si notre participation dans le mouvement 15M se traduit, après critique, autocritique et analyse publique, dans de nouvelles expériences collectives. Il est peu probable que nos objectifs à long terme croissent significativement au niveau social après le 15M, indépendamment des gens que nous convaincrons quant aux processus de lutte. Cette lutte doit prendre d’autres chemins, par le travail constant d’ouvrir des locaux, d’éditer du matériel, d’analyser, d’organiser de journées de rencontres, des débats, etc., qu’en aucun cas nous devrions abandonner seulement pour être dans le 15-M.

P.-S.

Ce texte a été écrit fin mai par des anarchistes madrilènes et a été traduit par anarchistes caennais-es-. Il est important de prendre en compte que ce texte traite uniquement de la situation à Madrid, suite à l’occupation de la Puerta del Sol par le mouvement au nom changeant (democracia real ya, 15-M, AcampadaSol, etc.)

La traduction s’est aussi réalisée dans une relative urgence, au cas où une situation similaire se développerait en France. Donc excusez-nous d’avance s’il reste des coquilles, fautes ou si certaines phrases ont encore une structure trop hispaniste. Cette version est un premier jet et on a essayé de faire de notre mieux.

Dans les respects des auteurs, il convient de préciser que, pour un gain de temps, quelques petites libertés ont été prises. Certains paragraphes, certaines phrases jugées répétitives ou « plus qu’évidentes » ont été sautées. Au total, le texte a été écourté d’environ une page. Il est probable que dans quelques semaines vous trouviez une traduction définitive et peaufiné (sans les suppressions, totalement féminisé, sans fautes, etc.) de ce texte sur le site du CATS caen : http://ablogm.com/cats/

Bonne lecture



De-la-part-de-quelques-anars-madrilenes.pdf De-la-part-de-quelques-anars-madrilenes.pdf
426 Ko   Afficher   Télécharger  

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet