Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog lelaboratoire
  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
  • Contact

Pour nous contacter

Le laboratoire Anarchiste
8 Place st Jean
26000 Valence

envoyer vos suggestion

sur:

new:c.l-v@hotmail.fr

rappel envoie aucun message à

le laboratoire@no-log.org


 


Bibliothéque  de prêt

infokiosques
le mercredi de  16h30 - 19h

Accueil/infos SIAD-AIT
vendredi toutes les deux semaines

de  17h30à19h

Emission radio Labo
sur radio Mega
99.2FM
lundi en direct
18h15 - 19h
rediffusion:
jeudi de 9h à  9h 45
http://radio-mega.com
04 75 44 16 15

Recherche

Texte Libre

La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

Archives

le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 16:13

on publie ce texte qui a été distriibué aux participantes et participants d' une réunion qui s'est passé le 3 et 4 novembre à Paris

Critique de la critique de l’immédiatisme
Après le temps des explications, arrive l’heure des explicitations. Il était bien dans nos
intentions de secouer les certitudes ressassées et de mettre nos convictions à l’épreuve. C`est
ainsi que nous concevons la contribution critique.
Nous voulons, par ce texte, lever certains malentendus. Nous ne sommes pas de ceux
pour lesquels il n’y a d’amitiés que politiques, ni de ceux qui croient que ce sont les paroles
qui divisent et les actes qui réunissent. Nous ne nous leurrons pas sur la possibilité d’agir en
taisant nos divergences. Nous ne pensons pas que les réflexes de domination, qui existent
jusque dans les regroupements informels auxquels nous participons, s’exercent du seul fait
d’individus ou de groupes plus autoritaires ou manipulateurs sans que certaines idées aient
déjà fait leur chemin dans les têtes. C’est pour faire apparaître ces idées que nous avons
stigmatisé l’immédiatisme comme une notion idéologique relevant de l’ambiance
catastrophiste paralysante de cette époque. Peu nous importe de passer pour un groupe rompu à la rupture ou pour une vieille garde. Certains de nos détracteurs ont voulu y voir un style,d’autres une pose. Passons immédiatement au contenu et aux enjeux de ces discussions.
Notre usage du terme « survivaliste » a généré un malentendu et un désaccord à
Culles. Levons le malentendu : nous ne voulions pas dire que certains participants à la
discussion vivaient dans l`attente désespérée de l’effondrement. Nous ne voulions surtout pas
dire que la trajectoire qui avait mené certains à quitter Sortir du nucléaire conduisait
inexorablement à ce repli acritique : cette habitude gestionnaire des priorités apparemment les plus accessibles, qui repousse indéfiniment les questions. Mais nous tenions à dire, et nous le répétons, que la catégorie d’« immédiatistes » ou le mot d’ordre d’« immédiatisme », en suivant l’agenda, relève de réflexes publicitaires ou communicationnels, comme si, puisque
les antinucléaires institutionnalisés se préparent à sortir indéfiniment, il suffirait de répondre
« faisons-le immédiatement ! ». Les immédiatistes ne se démarquent de ces ennemis visibles,
RSN, EELV, etc. que par une différence de tempo puisque que les moyens de lutte (politiques
en particulier) contre le monde qui rend le nucléaire incontournable sont évacués dans la
frénésie de l’urgence. Quant au désaccord, lorsqu’on défend, encore après Culles, l’expression
« L’incontournable urgence n’est malheureusement pas d’attendre un changement de société
ou de modèle économique pour un monde meilleur. L’urgence est de sauver nos vies ! » en
précisant : « Il s’agit donc pour nous d’abord de sauver les vies, mais aussi notre mode de vie
actuel avant accident », nous ne pouvons pas être d’accord puisque c’est précisément le
système de dépendances et de dépossession sur lequel repose ce mode de vie qui a permis au nucléaire d’exister. Sauver nos vies, c’est se contenter de survivre, au sens le plus général,
point n’est besoin d’imaginer un « électro-fascisme » postaccidentel pour s’en persuader, une
morale prescriptive permanente y suffit bien. La situation n’est certes pas excellente, mais
rien n’oblige à exprimer une telle passivité en guise de cri de ralliement.
Bien qu’il soit extrait, produit, acheminé, répandu, enfoui, accumulé, valorisé et que la
critique de ces aspects fasse peu à peu son chemin parmi les antinucléaires, le nucléaire sature l’actualité lorsqu’il est abordé à l’occasion de ses retombées catastrophiques. Il nous faut traverser cette apparence. Nous comprenons évidemment que la charge anxiogène que
constitue l’événement d’une explosion ou de la fusion d’un réacteur, parce qu’il est le plus
visible, focalise, un temps, toutes les attentions et les inquiétudes. Mais en rester à l’état de
stupéfaction que la catastrophe génère empêche de comprendre que le nucléaire montre avec
évidence combien les hommes sont dépossédés de leurs possibilités de choisir leur vie en
s’appropriant non pas des choses mais l’usage du monde. « La peur nous met dans leurs
bras », avait-il été très heureusement dit à Culles.
Culles a vu s`exprimer un point de vue catastrophiste antinucléaire. Selon ses
partisans, il nous faudrait nous occuper du nucléaire avant de nous occuper du monde, et de
lui avant la catastrophe. Peut-être même imaginer qu’une révolution adviendrait d’autant plus
facilement après la disparition du nucléaire, qui aurait été renversé au prix d’une lutte ciblée
et au gré d’une vaste alliance dont un des ressorts serait d’avoir su mettre les dissensions
politiques à l’arrière-plan. Nous nous opposons à ce point de vue quitte à paraître exister, ou
nous survivre, d’avoir trouvé, avec le nucléaire, un angle d`attaque controuvé et opportuniste
contre ce monde envisagé comme un simple mode de production.
À bien d’autres occasions, nous avons endossé le soupçon que, au bout de cette
logique, nous nous foutrions pas mal de la réalité du nucléaire : à la limite, sa disparition nous
priverait d’alimenter notre fantasme révolutionnaire, qui relèverait d’une obsession obsolète
puisque, selon ces néo-gauchistes, il serait trop tard pour changer le monde, qui a décidément
bien mal vieilli. Dans les usages de la radicalité organisée, il est malséant de parler de
politique à propos de Fukushima, il faudrait échapper au « plus radical que moi tu meurs »
stérile et démobilisateur pour se faire entendre « des gens », enterrer les « vieilles querelles de chapelle. » Il faudrait brasser large et pas profond. Nous laissons ces principes psycho-sociopédago aux Jacques Séguéla de la radicalité masquée.
C’est rêver debout que d’imaginer un monde de demain qui serait identique à celui
d’aujourd’hui, mais sans nucléaire, comme d’imaginer un avenir meilleur qui n’en aurait pas
fini avec le nucléaire. Afin de se faire comprendre, il faudrait se contenter de parler de
productivisme, voire du système en général, pour ne pas fâcher ou parce que le messianisme
léniniste aurait tétanisé à jamais toutes les imaginations. Les leçons de com’ ne peuvent rien
au fait que l’existence contemporaine des hommes recourt, à l’échelle mondiale, à une énergie
omnipotente qui se dérobe à ses gestionnaires mais qu’ils tentent pourtant de contenir, si
vainement qu’ils en enterrent les scories ou les disséminent, tout en cherchant encore à les
valoriser. Les chercheurs cherchent pire, déjà ils recyclent le plutonium en MOX, qui s’est si
généreusement exprimé du fond du réacteur n° 3 de Fukushima.
Ce monde ne reviendra pas en arrière, il ne reviendra pas au charbon. Et tous les
métaux du futur contenus dans les terres rares ne changeront rien à l’affaire. La France ne
reviendra pas aux « trente glorieuses », ni au compromis historique gaullo-stalinien du
Conseil national de la résistance (CNR), qui rêva et créa le CEA, EDF, etc., mais fut
massivement et tranquillement rejeté en Mai. Pour faire ce monde autre, pour en conquérir
l’usage, il faut le penser tel qu’il est encore aujourd’hui, sans échappatoire.
Il nous semble qu’une même déficience, l’amnésie volontaire, brouille l’époque. Les
nuisances n’ont pas commencé avec Tchernobyl, même si elles s’avèrent interminables depuis
lors, les crises du capitalisme n’ont pas commencé en 2008, une insurrection ne changera pas
le monde. L’urgence ne rencontre que l’événement, elle n’atteint jamais ses causes.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet