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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 10:13

on a diffusé  en octobre sur radio Mega un court extrait d'un CD intitulé:" insoumission à l'école". on a trouvé un lien qui nous a permis de publier le texte ci dessous

La domination adulte, critique d'un pouvoir incontesté

  

Enoncer qu’il existe un rapport de domination des adultes sur les enfants peut sembler à la fois une évidence et une absurdité : une évidence, car on ne saurait nier que la position d’adulte confère globalement une position d’autorité sur celle d’enfant ; une absurdité, car cette position nous apparaît comme normale, naturelle et même positive. Elle s’appuie de plus sur des caractéristiques « objectives » : les enfants sont objectivement « dépendants », « fragiles », ce sont des « êtres en cours de formation » qu’il convient donc de « protéger », « d’éduquer », « d’encadrer », etc.   

Enoncer qu’il existe un rapport de domination des adultes sur les enfants peut sembler à la fois une évidence et une absurdité : une évidence, car on ne saurait nier que la position d’adulte confère globalement une position d’autorité sur celle d’enfant ; une absurdité, car cette position nous apparaît comme normale, naturelle et même positive. Elle s’appuie de plus sur des caractéristiques « objectives » : les enfants sont objectivement « dépendants », « fragiles », ce sont des « êtres en cours de formation » qu’il convient donc de « protéger », « d’éduquer », « d’encadrer », etc.   

Il existe pourtant des signes clairs qui permettent de montrer que ce rapport adulte/enfant est bien un rapport de domination, qui plus est particulièrement violent.   

Le statut inférieur accordé aux enfants est d’abord présent dans la manière de les nommer. L’enfant, étymologiquement, est celui « qui ne parle pas ». Il appartient au monde des « petits ». Jusqu’à l’âge de sa majorité, il est considéré comme un être « mineur ». Par ailleurs, la plupart des appellations utilisées pour le désigner sont de l’ordre du péjoratif : gosse, gamin, morveux, chiard... Et celles-ci sont souvent considérées comme des insultes quand elles sont appliquées à des adolescents ou des adultes (« bébé », « gamin », « ne fais pas l’enfant », etc.) [1].   

Objectivement, l’enfant est évidemment dans une situation de dépendance quasi totale vis-à-vis des adultes, et en particulier de ses parents : pas de ressources propres, pas d’indépendance possible, pas de droit de regard sur les décisions le concernant, y compris jusqu’à un âge avancé. Une fois scolarisé il est soumis à des horaires et à une charge de travail très importants, comparables à ceux endurés par beaucoup d’adultes dans leur vie professionnelle. En-dehors de l’école il n’est jamais totalement maître de son temps et de ses activités car c’est en général toujours l’organisation et la volonté des adultes qui l’emportent (« on doit partir, tu joueras plus tard »).   

Typique de nombre de relations de domination, cette dépendance est d’ailleurs totalement « renversée » dans certains discours : on parle ainsi « d’enfant-roi » ou « d’enfant-tyran », tout comme on insinue parfois que les chômeurs sont des privilégiés ou que les immigrés sont coupables de « racisme anti-français ».   

 

Une vision profondément négative de l’enfant

Les enfants bénéficient parfois d’une valorisation sur des aspects secondaires et limités, en général basée sur des attributs physiques ou des comportements conformes aux attentes : on les jugera « mignons », « adorables », « gentils », « polis », « bien élevés ». Mais ces valorisations temporaires masquent en réalité une vision extraordinairement négative de l’enfant, et ce dès sa naissance. Dans la plupart des discours (médicaux, éducatifs, psychologiques), l’enfant est considéré comme un être qui va « chercher la faille », « tester les limites », et qui, si on ne lui impose pas un cadre contraignant, va « en profiter », accumulera les bêtises et les comportements égoïstes. Héritage d’une tradition judéo-chrétienne et psychanalytique [2] cette vision fait croire à un enfant porteur de « vices » ou de « pulsions », qu’il va falloir redresser et corriger par le biais d’une éducation rigoureuse. Ainsi, dès les premiers instants, le bébé qui pleure sera accusé de « comédie » et de tentative de manipulation auxquelles il ne faut pas céder, sous peine d’être par la suite totalement débordé et, à la limite, transformé en esclave de son propre enfant.

Les enfants bénéficient parfois d’une valorisation sur des aspects secondaires et limités, en général basée sur des attributs physiques ou des comportements conformes aux attentes : on les jugera « mignons », « adorables », « gentils », « polis », « bien élevés ». Mais ces valorisations temporaires masquent en réalité une vision extraordinairement négative de l’enfant, et ce dès sa naissance. Dans la plupart des discours (médicaux, éducatifs, psychologiques), l’enfant est considéré comme un être qui va « chercher la faille », « tester les limites », et qui, si on ne lui impose pas un cadre contraignant, va « en profiter », accumulera les bêtises et les comportements égoïstes. Héritage d’une tradition judéo-chrétienne et psychanalytique [2] cette vision fait croire à un enfant porteur de « vices » ou de « pulsions », qu’il va falloir redresser et corriger par le biais d’une éducation rigoureuse. Ainsi, dès les premiers instants, le bébé qui pleure sera accusé de « comédie » et de tentative de manipulation auxquelles il ne faut pas céder, sous peine d’être par la suite totalement débordé et, à la limite, transformé en esclave de son propre enfant.

On trouverait sans doute là de nombreux parallèles avec d’autres formes de domination : on pourra citer les femmes, souvent réduites à leurs attributs physiques, et dont l’image reste souvent très négative (historiquement comme sources de péchés ou de tentations, aujourd’hui encore comme susceptibles de séduction, de manipulation ou de « bêtises » comme des dépenses excessives et futiles, etc.) ou les classes populaires, parfois valorisées pour divers attributs secondaires (le franc-parler, la convivialité, la force de travail...) mais fondamentalement extrêmement stigmatisées et implicitement soupçonnées de propension à la violence ou au racisme [3]. Une domination a en effet toutes les chances de paraître légitime si elle fait passer le groupe dominé comme potentiellement « dangereux ».

La position dominée des enfants s’exprime aussi à travers la non prise en compte, voire la négation de leur parole et des besoins qu’ils peuvent exprimer. Bien souvent ces besoins ou envies sont considérés comme des « caprices », donc comme des demandes qui n’ont pas de valeurs en elles-mêmes. Un enfant qui a très envie d’une console de jeux se verra souvent accusé de « caprice ». Un adulte souhaitant acheter un iPhone, beaucoup moins (encore que cette probabilité augmentera fortement s’il s’agit d’une femme).

Cette notion centrale de « caprice » commence d’ailleurs très tôt, y compris pour l’expression de besoins extrêmement fondamentaux (la faim, le besoin de contact ou d’attention) par les nouveau-nés. Et elle concerne également la négation du chagrin ou de la douleur : la plupart du temps, lorsqu’un enfant tombe et se fait mal, les premiers mots prononcés sont « ce n’est rien, ne pleure pas ». On se souviendra d’ailleurs que jusqu’à récemment les bébés étaient opérés sans anesthésie.

Enfin, la domination adulte s’exprime le plus brutalement par la maltraitance dont les enfants sont souvent les objets. Au delà des cas extrêmes (les victimes de viols ou de meurtres « passionnels » liés à des séparations sont presque exclusivement des femmes ou des enfants), les enfants demeurent le seul groupe social qu’on a légalement le droit de frapper .[4] On accepte encore aujourd’hui que les enfants soient battus, pour leur bien, comme on acceptait hier que les femmes soient battues, pour les mêmes raisons. Et cela sans parler des violences psychologiques : insultes, cris, punitions, humiliations, qui sont monnaie courante à des degrés divers et le plus souvent parfaitement tolérées.

 

Une domination centrale

Tenter de faire apparaître la relation adulte/enfant comme un rapport de domination comporte une double difficulté : chaque argument peut apparaître soit comme une évidence, soit être immédiatement réfuté, y compris par soi-même, par l’idée que cet état de fait est peut-être regrettable ou excessif, mais qu’il est nécessaire, sous peine de conséquences négatives.

L’autre difficulté est qu’en tant qu’adulte, et encore plus en tant que parents, nous devons prendre conscience de cette domination en étant nous-mêmes dominants. Ceci passe alors par une remise en cause personnelle et un travail permanent pour ne pas se laisser aller à ce qu’on ferait souvent naturellement : se comporter avec ses enfants d’une manière qu’on n’accepterait pas de la part d’un homme envers une femme ou d’un patron envers ses employés.

Pourtant cette domination est une question particulièrement cruciale : nous l’avons tous vécue en tant que dominés étant enfants. Nous avons tous subis nombre de violences plus ou moins grandes, nous les avons acceptées et elles nous apparaissent bien souvent, en tant qu’adulte, comme nécessaires et positives. Or cette expérience et cette acceptation de la domination jouent certainement un rôle dans sa reproduction plus tard en tant qu’adulte, mais aussi dans son application à d’autres contextes et vis-à-vis d’autres groupes sociaux.

Sur le plan politique, enfin, tout ou presque reste à faire. En effet, à la différence d’autres types de dominations qui, à défaut d’être réellement combattues, ont au moins acquis une certaine visibilité (domination masculine, domination de classe, domination hétérosexuelle...), la domination adulte et la place des enfants sont des thématiques totalement absentes du champ politique. Les enfants ne sont présents, y compris dans les programmes de gauche, que par le prisme de l’école, de la santé ou des modes de garde. Avec une difficulté supplémentaire : si le plus souvent les dominés peuvent mener eux-mêmes le combat contre leur domination, dans le cas des enfants c’est presque impossible...

Au-delà des luttes pour les « droits de l’enfant » ou la « protection de l’enfance », qui visent en général à s’attaquer aux violences les plus flagrantes, un véritable travail de mise à jour et de construction politique est donc nécessaire si on souhaite aboutir progressivement à la fin des violences et à une égalité de considération et de traitement entre adultes et enfants

Julien Barnier Juin 2010

Brochure disponible sur http://infokiosques.net.Texte paru initialement sur :lmsi.net/La-domination-adulte

Notes :

[1]Pour une analyse plus détaillée on pourra se reporter au texte L’enfance comme catégorie sociale dominée, http://enfance-buissonniere.poivron.org/L'enfance_comme_catégorie_sociale_dominée

[1]Pour une analyse plus détaillée on pourra se reporter au texte L’enfance comme catégorie sociale dominée, http://enfance-buissonniere.poivron.org/L'enfance_comme_catégorie_sociale_dominée

[2]Pour une analyse historique détaillée de la genèse de cette conception négative de l’enfant, voir l’ouvrage d’Olivier Maurel, Oui, la nature humaine est bonne !, Robert Laffont, 2009.

[3]Cf. la désormais célèbre citation de Nicolas Baverez : « Pour les couches les plus modestes, le temps libre, c est l alcoolisme, le développement de la violence, la délinquance »

[4]Sur la question de la violence physique sur les enfants et de son interdiction, voir le travail de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire, http://www.oveo.org

 

Quelques films à voir

 

L’éducation à la désobéissance (Erziehung zum Ungehorsam)

L'éducation à la désobéissance est un court documentaire allemand de 1967 qui traite des crèches communautaires et anti-autoritaires de l'époque . Elles étaient appelées « boutiques d'enfants » parce que les lieux loués et aménagés pour y établir ces communautés d'enfants étaient principalement d'anciens magasins de quartier ruinés par la grosse distribution .

Motivés par le refus des pédagogies traditionnelles des jardins d'enfant (kindergarten) et inspirées par les théories de Wilhem Reich (La revolution sexuelle) ou Vera Schmidt (Modèle pour l'éducation anti-autoritaire). Ces lieux voulaient développer l'indépendance et l'émancipation vis à vis de la famille et des valeurs bourgeoises. La nudité, la sexualité infantile et les pulsions destructrices n' y sont pas brimées..

 

L'école est finie

L'école est finie est un court métrage de Jules Celma l'auteur du journal d'un éducastreur avec la voix de Philippe Noiret « A la naissance il y a l’enfant et il y a l’adulte. Comme vous le voyez, c’est l’adulte qui tient en main l’enfant et pas l’inverse. A quoi sert l’adulte ? A emmerder l’enfant en lui apprenant ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il ne faut pas dire. L’enfant pourtant était né pour vivre totalement et jouir sans limite. Seulement y’a les adultes, ces éducastreurs flétris qui flétrissent ceux qui vivent à leur portée.

Que se passe-t-il ? Quelques mois après la naissance l’enfant n’est plus qu’un tondu parmi des chauves, un bègue parmi des muets. Il ne fait plus areuh areuh, il devient « sociable », « discipliné », « travailleur », pro-chinois ou pro-xénète. Il ressemble à Papa qui lit Le Nouvel Observateur ou L’Humanité Dimanche. Enfant, attention, les grandes personnes sont là ! »

On peut voir ces films et d'autres sur http://www.youtube.com/user/enfancebuissonniere


petit lexique évolutif non exhaustif

 

Agisme :

'Discrimination arbitraire basée sur l’âge (discrimination dont est victime un individu en raison de son âge). Idéologie et système de discriminations qui découle de la catégorisation des personnes en fonction de l’âge, de la création d’identités sociales liées à l’âge, et qui aboutit à la constitution de classes d’âge hiérarchisées.'

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