Kevin, élève du lycée de Kyoto, à Poitiers, devait être expulsé par avion vers
Kinshasa, hier matin. Les passagers se sont mobilisés. Le vol est parti sans
lui.
Après les dernières manifs à Poitiers, la mobilisation a eu lieu à Roissy.
Il devait rejoindre la République démocratique du Congo hier. Contre son gré.
Les
passagers du vol Air France à destination de Kinshasa ont torpillé l'opération.
Pendant deux heures de forte tension, le face-à-face s'est poursuivi avec les
forces de l'ordre pour empêcher l'expulsion de Kevin Kimpéfé, un lycéen
poitevin de 19 ans.
Devant la mobilisation des passagers, Kevin a été débarqué de l'avion,
ainsi qu'un passager, arrêté pour rébellion.
« Il n'est pas le seul à s'être mobilisé pour empêcher l'expulsion », explique
Malika du collectif Réseau éducation sans frontière de Seine-et-Marne.
« Nous étions six à l'aéroport pour sensibiliser les passagers du vol à la
situation
de Kevin. Ce sont des gens qui rentraient dans leur pays, mais aussi des
Européens.
Nous leur avons dit qu'il n'avait plus de famille proche là-bas. Ils veulent le
renvoyer chez un oncle. »
Une fois dans l'avion, plusieurs passagers se sont alors levés, indique la
militante
de RESF. « Ils ont refusé de s'asseoir, empêchant le décollage de l'avion. »
« Kevin était au fond de l'avion, il n'a pas cessé de crier, de protester »,
assure
de son côté la Cimade. Les forces de l'ordre qui entouraient l'avion sont
montées à bord.
" La police a fait pression sur les passagers "
« La police a fait pression sur les passagers qui se mobilisaient pour leur faire
peur. Elle leur a dit qu'ils pouvaient faire l'objet de poursuites », raconte la
militante de RESF.
Finalement, Kevin a été débarqué de l'avion par les forces de l'ordre. Un
passager a
été interpellé pour rébellion. L'avion est reparti avec deux heures de retard.
Un succès… provisoire pour les soutiens du lycée poitevin. Depuis le 26 mars
dernier, il se trouve en rétention administrative au centre du Mesnil-Amelot,
près de l'aéroport de Roissy.
La préfecture de la Vienne a mis à exécution une obligation de quitter le
territoire
français prise à son encontre du jeune homme. Elle était motivée, expliquait
la
préfecture, par le casier judiciaire du jeune homme.
Un argument balayé par les soutiens du jeune homme, assurant que c'était
du passé,
qu'il s'investissait désormais dans ses études suivies avec assiduité en
Terminale
bac pro hôtellerie. Il devait passer son bac en juin prochain.
Toutes les procédures lancées pour contrer l'expulsion ont échoué.
« Normalement, le
vol n'ayant pas été annulé, il n'y avait pas de raison qu'il parte en garde à
vue.
Actuellement, il y a beaucoup moins de procédures de ce type au tribunal de
Bobigny.
En plus, c'était son premier vol, il est revenu en rétention », indique la Cimade du
Mesnil-Amelot.
Un nouveau rendez-vous était calé aujourd'hui avec le juge de la liberté et de la
détention. Il doit à nouveau statuer sur la prolongation de la rétention
administrative. Elle peut durer jusqu'à quarante-cinq jours.
« C'est de l'acharnement contre un jeune qui doit passer son bac »,
déplorent ses soutiens.
nouvelle publié par la presse la nouvelle république