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le blog du laboratoire anarchiste

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 10:09

lui ici et on va  publié ce très bon article

Mémoires d’un ouvrier en Espagne durant la période 1920-1940

Balthasar Martinez (première parution : 1940)

Les Mémoires de Balthasar Martinez ressemblent à un scénario de film.

Mais c’est bien la réalité qui est décrite. Celle de la vie d’ouvriers espagnols avant le début de la guerre civile.

Un témoignage édifiant sur la faiblesse de l’État Républicain qui a laissé la réaction organiser son coup d’état tout en maintenant l’exploitation des ouvriers.

Un témoignage sur une conscience révolutionnaire loin des théoriciens de salon.

Vous lirez dans ce livret plusieurs textes de mémoires, écrits séparément.

La chronologie et l’introduction écrite par le fils de Balthasar Martinez permettent de situer l’action et de se mettre dans l’ambiance.

Le texte qui suit raconte la première partie de la vie de Balthasar Martinez entre 1917 et la proclamation de la République Espagnole en 1931, moment où, après diverses pérégrinations et sa formation aux idées du syndicalisme révolutionnaire, il décide de rentrer de son exil en France.

Le texte d’après conte la période 1932-1936. C’est l’histoire d’un soulèvement insurrectionnel dès 1932, puis d’une lutte pour obtenir le paiement des salaires qui conduira les ouvriers de la déception envers les autorités républicaines vers la victoire grâce à une action extrême.

Il n’y a malheureusement pas de mémoires sur la guerre elle-même. On sait seulement qu’il a combattu sur le front des Asturies puis qu’il a tenté en vain de s’échapper en France où les autorités le remettent aux Franquistes. En transition, quelques documents sur la guerre sont ajoutés.

Vient ensuite le second témoignage de Balthasar Martinez, celui sur son internement dans le camp de concentration de Pampelune.

En conclusion se trouve un texte où il rend hommage à sa femme Antonia, ajoutant un éclairage supplémentaire sur ce que fut la vie en cette période troublée.

Ces mémoires avaient été écrites à destination des petits enfants et arrière-petits enfants. L’un d’eux m’a autorisé à retaper l’exemplaire qu’il détient. Je n’ai apporté que quelques retouches, pour par exemple améliorer la concordance des temps. Je tiens ici à remercier cet ami pour sa confiance.


CHRONOLOGIE

1902 : naissance de Balthasar Martinez à Campico Lopez.

1917 : départ pour Barcelone, découvre le syndicalisme non-loin à Figols las Minas. Effectue plusieurs voyages en France pour travailler, y rencontre sa future femme qu’il épouse en 1930.

1931 : proclamation de la République espagnole.

18 - 25 janvier 1932 : premier soulèvement à Figols las Minas.

Avril 1936 : grève importante suite à des exactions et au non-paiement des salaires.

17 juillet 1936 : soulèvement franquiste, début de la guerre d’Espagne.

Juillet 1936 - février 1939 : constitution d’une centurie de mineurs qui rejoint le front des Asturies. Mobilisé sur la mine, il préfère rester sur le front.

26 janvier 1939 : chute de Barcelone.

Février - mars : exode vers la France.

Fin février 1939 : s’évade du camp d’Argelès, puis est repris par les gendarmes qui le reconduisent à la frontière.

Début avril 1939 : se retrouve dans le camp de concentration de Pampelune.

10 juillet 1939 : évasion de Pampelune, repasse en France, est repris par les gendarmes et est enfermé au camp de Gurs où il change d’identité.

Son fils raconte : « Une période cocasse où sous le nom d’emprunt qu’il a donné, il est réclamé par un patron dans la région de Bordeaux. Il est donc libéré officiellement sous ce nom pour se présenter chez ce patron. Là, il se trouve en présence d’un vrai Balthasar Fernandez Sanchez qui est déjà installé. Il est de nouveau enfermé dans un camp, à Langon, où nous allons le rejoindre (la date doit se situer vers le mois d’août). Nous logeons dans ce qui devait certainement être les écuries d’un domaine appelé « Château Garros ». A cette époque on appelait ça un camp de concentration mais depuis le mot a pris une telle dimension qu’on a du mal à l’utiliser. Il y avait toutefois les désagréments de cette sorte de lieux (promiscuité, séparation des femmes et des enfants d’avec les hommes dans un premier temps, manque de moyens d’hygiène...) C’était quand même assez affreux. »

Au moment de la déclaration de guerre avec l’Allemagne, travaille aux mines de la Béraudière près de St-Étienne, sa famille restant dans le camp de Langon.

Après la victoire allemande, il est arrêté en septembre et enfermé dans une caserne à St Etienne, laquelle se retrouve finalement en zone « libre ». Il est alors envoyé en camp de travail pour construire des routes (les fameuses « routes des Espagnols »).

A partir de janvier 1941, jusqu’en octobre 1946, travaille aux mines de la Béraudière.

Puis occupe divers emplois d’ouvrier jusqu’à sa retraite. Décède en 1988.


QUELQUES NOTES POUR COMPRENDRE :

(Par Lazare Martinez, fils de Balthasar)

A l’époque des évènements racontés nous habitions un village qui avait pour nom San Cornélio qui faisait partie de Figols las Minas et qui appartenait lui-même à la commune de Serchs (aujourd’hui Cercs en catalan) qui centralise toute l’administration. Ce qui fait que moi et Augustine sommes déclarés nés à Serchs alors que nous sommes nés à San Cornélio.

Le village de San Cornélio que je connaissais était constitué de deux parties :

San Cornélio le haut où nous habitions et San Cornélio le bas situé un kilomètre plus bas pour autant que je puisse évaluer ces distances (je n’avais que 7 ans quand j’ai quitté ce lieu). Tout cela constituait ce qu’il appelle la Colonia qui regroupait la presque totalité de la population de Figols.

Les deux parties étaient reliées à la fois par un chemin empierré à peine carrossable, par un plan incliné à deux voies qui permettait de faire descendre les bennes pleines de charbon et de faire monter les bennes vides, et par un sentier escarpé qui côtoyait plus ou moins le plan incliné. Ce chemin m’effrayait énormément, vers les 4 ou 5 ans, en particulier à la descente, lorsque nous allions voir la grand-mère qui se trouvait à Balsaren (Balsareny, aujourd’hui, en catalan). Plus tard il devint plutôt un terrain de jeux. La grand-mère vint, plus tard, habiter avec nous.

A San Cornélio le haut nous habitions dans un petit immeuble qui était au-dessus du café et notre appartement surplombait la place du café du haut de trois étages. Par contre de l’autre côté, du fait de la pente du terrain, il n’y avait que deux étages et un escalier nous menait directement à la route qui montait à l’église. Sur la place il y avait aussi un cinéma que je n’ai jamais connu ouvert mais autour duquel on trouvait des morceaux de pellicule que nous nous disputions.

Au-delà du cinéma, à environ 500 mètres, il y avait l’entrée de la mine (certainement l’entrée neuve dont il parle) qui comme toutes les mines portait le nom d’un saint, d’où San José. Elle débouchait sur un terre-plein constitué par les déblais de la mine. L’école était située sur ce terre-plein qui conduisait aussi les bennes de charbon depuis la sortie de la mine vers le plan incliné cité plus haut.

Ce plan incliné a une autre histoire, c’est que les hommes l’empruntaient pour descendre assis sur un morceau de bois posé sur un rail, les deux pieds sur le rail faisant office de frein. Ils descendaient ainsi à une vitesse qui nous semblait phénoménale et le morceau de bois fumait et parfois prenait feu. Nous avons essayé à plusieurs reprises de les imiter, mais toujours sans succès. Au bout d’un ou deux mètres nous tombions lamentablement. D’un autre côté pour gagner du temps, il leur arrivait de monter dans les bennes vides qui remontaient, tout en se cachant car tout cela était évidemment strictement interdit.

En bas du plan incliné se trouvait une écurie où étaient les mulets et les ânes utilisés pour la traction des wagonnets. Nous allions quelquefois, mais cela aussi était défendu, leur dérober des caroubes, parfois déjà un peu mâchouillées, dont nous nous régalions tant nous avions faim. Il y avait aussi en bas une sorte de trémie qui permettait probablement de charger les camions qui venaient emporter le charbon.

Tous les pays cités, Sallent, Berga, Manresa, Suria, Gironnella se trouvent dans la vallée du Llobregat qui est la rivière qui coulait à un ou deux kilomètres en contrebas de San Cornélio.

Lazare Martinez, 26 avril 2004


MÉMOIRES D’UN CONFÉDÉRÉ EN ESPAGNE ET EN EXIL
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