Nous publions , aprè discussion cet appel, bien qu'on a des profondes divergences avec ce collectif. Car depuis le procés de valencede 2001 come on a dit dans le tract de soutien aux personnes inculpé(e)s après le camp de valognes:"confronté localement à l’ambiance « citoyenne » manifestée d'une façon éclatante lors du procès des 10 de Valence (arrachage d'OGM août 2001). Ces débats, procès "tribunes" et actions s'adressant à l'État polluent nos contrées depuis des années. Une forme de déférence (de passion même) à l’égard de l’État s’est installée contre notre colère et toute possibilité d’engager un conflit réel avec lui ; divers exemples de luttes locales laissent place aux « aménageurs de la survie administrée »Les mêmes viendront ensuite se plaindre des atteintes à leurs « libertés fondamentales » et réclameront que les contrôleurs soient toujours mieux contrôlés. Les citoyennistes se trompent donc de combat : la lutte à mener n’est pas la défense du dirigisme étatique contre le libéralisme économique, mais bien plutôt la défense de la liberté et de l’autonomie humaine contre l’assujettissement de chacun à la machinerie industrielle et étatique du capitalisme. Nous souhaitons soutenir les inculpés du camp de Valognes et vous inviter à rejoindre la lutte alors que nous nous apprêtons à commémorer en dehors d'une opération médiatique citoyenne de la chaîne humaine l’anniversaire de l’explosion de la centrale de Fukushima le 11 mars 2012. Comme nous disions dans le tract " brisons les chaines du nucléaire : "La sortie du nucléaire nous oblige à briser nos chaînes, quelles qu’elles soient ! "
C''est important pour nous de discuter avec des
gens qi n'ont pas connu cette logique citoyenniste
Chaque soir, le film Mouton 2.0, la puce à l’oreille, sera projeté. Pour rejoindre la marche, retrouvez le programme détaillé et l’itinéraire sur :
http://transhumance.festive.overblog.com
L’appel des collectifs à l’initiative de la marche :
Nous sommes des collectifs de différents départements, regroupant essentiellement des éleveurs mais aussi des non-agriculteurs. Chaque collectif est indépendant et ne se revendique d’aucun syndicat ni parti politique. En tant qu’éleveurs, nous sommes soumis à des contraintes de plus en plus fortes qui nous obligent à accepter les normes de l’élevage industriel. Considérant que ce mode d’élevage est une impasse, alors même que d’autres voies existent, nous refusons de nous y soumettre et nous revendiquons le droit des paysans à rester maîtres de leur pratiques. Pour ce faire, nous organisons une transhumance de plusieurs jours à travers la Drôme pour attirer l’attention de la population et des pouvoirs publics sur deux mesures qui s’opposent à notre vision de l’élevage et qui contribueront à fragiliser un grand nombre de fermes : l’identification électronique des ovins et caprins et l’obligation d’acheter des reproducteurs mâles « certifiés » pour tous les ruminants.
L’identification électronique des ovins et des caprins, c’est-à-dire la pose d’une boucle munie d’une puce RFID à l’oreille des animaux, est obligatoire depuis juillet 2010. Les arguments avancés par l’administration sont l’amélioration de la traçabilité et la facilitation des conditions de travail des éleveurs, deux arguments que nous réfutons. En effet, le système actuel d’identification (une boucle classique à chaque oreille) assure une traçabilité amplement suffisante et notre travail se verra alourdi d’une contrainte informatique inutile et coûteuse. Si nous ne croyons pas à l’intérêt de cette mesure pour l’élevage, nous ne doutons pas qu’imposer l’usage de gadgets électroniques à toute une profession ouvrira un marché fort intéressant à l’industrie des nanotechnologies, particulièrement bien implantée en France. Les éleveurs qui ne posent pas cette boucle électronique sont passibles de sanctions financières très lourdes. Un couple d’éleveurs de la Drôme s’est ainsi vu supprimer ses aides PAC au titre de la conditionnalité des aides équivalant à 8000€.
Nous acceptons d’autant plus difficilement cet empressement de la France à imposer la mesure qu’elle va totalement à l’encontre d’un rapport parlementaire européen de 2008, signé par notre actuel ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll. Nous sommes donc en droit de nous interroger sur un tel retournement de situation…
Enfin, nous avons de profondes inquiétudes sur l’avenir d’une société qui puce de plus en plus largement les êtres vivants et qui ne voit de salut que dans toujours plus de technologie.
Autre facette de l’industrialisation de l’élevage, promise pour 2015, l’obligation de se fournir en reproducteurs mâles certifiés, c’est-à-dire issus de centres de sélection. Autrement dit, il s’agit d’interdire aux éleveurs les échanges de mâles entre les fermes, comme cela s’est toujours fait. Les mâles ne seront donc plus sélectionnés que sur des critères propres à l’industrie. Exit les multiples critères paysans qui assurent diversité génétique, rusticité, résistance aux maladies, etc. La seule chose que l’élevage risque de gagner avec une telle mesure, c’est la dégradation du capital génétique existant et l’apparition de nouvelles maladies. Mais soyons rassurés, l’industrie saura inventer les remèdes et vaccins nécessaires !
La transhumance que nous organisons a pour objectif de faire connaître le plus largement possible notre situation et nos positions. Nous souhaitons que la population soit consciente de ce que signifierait la disparition totale des élevages non industriels pour l’environnement, le bien être animal et la santé des hommes et des femmes. Nous pensons que les animaux sont autre chose qu’un objet industriel permettant de faire de l’argent et que les éleveurs doivent rester libres de leurs pratiques pour faire perdurer la notion du vivant dans leurs rapports avec les animaux.
Quand à l’administration, et donc à l’Etat, nous souhaitons lui signifier notre refus catégorique de nous plier à des exigences qui ne servent que l’industrie. Après avoir déjà rencontré à plusieurs reprises différents représentants locaux de l’administration qui nous disent ne pas être en mesure de répondre à nos revendications, nous sollicitons une rencontre avec Monsieur Le Foll, Ministre de l’Agriculture, lors de notre arrivée à Valence pour lui demander la levée de l’obligation de l’identification électronique et la suppression du projet de mâles certifié