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le blog du laboratoire anarchiste

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 15:08

Antonio Ferrara (Sipa)


Ci dessous un long texte pour un compte rendu d'un procés d'assise d 'une évasion.
(collectif solidarité prisonniers)

Si l'ARPPI a pu constater, durant les journées d'audience, dans le cadre du procès de l'évasion de Fresnes, le peu de considération accordée aux accusés détenus et à leurs familles, l'ARPPI a également noté le peu de considération octroyée aux personnels pénitentiaires, de la part de leur direction, et l'instrumentalisation flagrante, dont ils font l'objet.

L'ARPPI livre ici de larges extraits de la plaidoirie de l'intègre Bernard Ripert qui avait déjà permis l'année dernière, à Cyril Khider qui avait tenté de délivrer son frère des mêmes prisons de Fresnes, de ne pas se faire broyer par la machine judiciaire, lors de son procès.

Peu importe le droit pourvu qu'on ait la répression. (Bernard Ripert)


Sur l'évasion:

On ne s'étonne pas qu'un malade veuille guérir, qu'on veuille sortir des animaux de leurs cages insalubres, on ne s'étonne pas qu'un juge condamne, alors pourquoi s'étonnerait on qu'un prisonnier veuille s'évader de prison, où les conditions de détention sont de plus en plus dures, copiées sur le modèle américain, des prisons épouvantables où l'on meure beaucoup plus qu'à l'extérieur, de véritables camps de concentration.

Savez vous ce qu'est réellement l'isolement?

Non, vous ne le savez pas bien sur.

Des cellules insalubres, la surpopulation, des rats des cafards et autres blattes, le droit à rien, pas de travail, pas d'études, pas de sport en groupe, pas de culte, mais aussi des fouilles permanentes, des grillages partout et une heure de promenade dans une cellule un peu plus grande tout autant grillagée, des changements hebdomadaires de cellule, de la torture blanche.

Monsieur Saint Jean, ancien directeur des prisons de Fresnes à l'époque des faits est venu plaisanter ici, ironiser, banaliser l'isolement alors que ces prisons, je le répète, sont de véritables camps de concentration.

Dans ces conditions, l'évasion est un réflexe naturel, un devoir salvateur, une antidote au suicide.
D'ailleurs il y a quatre ans encore comme le stipulait la loi avant le 04 mars 2004 l'évasion était un droit pour le prisonnier.
Dans ce procès rien ne s'est passé comme vous le vouliez. J'ai pris position dans celui ci pour qu'il continue et les accusés se sont battus pour qu'on respecte leurs droits, leur dignité, Ils ont juste réclamé un repas chaud le midi puisqu'ils se lèvent aux aurores depuis des semaines sans petit déjeuner et que le soir ils ne trouvent qu'un repas froid. C'est scandaleux. Les avocats ont dénoncé leurs conditions de détention et vous êtes allés visiter leurs cages ici dans le palais.

On a voulu faire de ce procès un procès politique dans lequel la cour a écouté la voix de son maître Elyséen.

(En effet deux fois la cour a eu le soutien du procureur général. Une première fois, lors de la demande de renvoi du procès par Bernard Ripert et une seconde fois à l'occasion de la bagarre qui avait éclaté dans le box ).

Quant à monsieur Saint Jean, ancien directeur des prisons de Fresnes, il est venu dire ici le 31 octobre dernier, qu'il fallait enfermer ces hommes le plus longtemps possible pour qu'ils ne recommencent pas et que la prison est la meilleure institution de la république.

(L'ARPPI était présente lorsque Saint Jean était venu déposer, le 31 octobre dernier . Il a raconté qu'à sa prise de fonction à la prison de Fresnes, il avait, privilégié le relationnel avec les agents de l’administration pénitentiaire tout en faisant qu’ils gardent la rigueur et le normatif de leur travail.
Il avait également dit que Fresnes était un "îlot insulaire" une prison de symboles avec beaucoup de discipline au sein de laquelle, les personnels Fresnois, appliquaient la loi avec rigueur et humanité.)

Ripert: Je rappelle que la meilleure des institutions est appelée honte de la république dans de nombreux rapports.
J'aurai du relever l'incompétence de cette cour et aller devant une cour d'assises spéciale parce que pour vous faire péter les murs d'une prison c'est toute la république qui saute alors qu'il n'y a que trois trous dans un mur d'enceinte et un petit homme qui s'évade.
Les faits sont ceux là, rien que ceux là, rien de plus sérieux alors que les avocats généraux dans leurs réquisitions hier ont réclamé au total 193 années de prison pour les accusés, soit presque deux siècles de réclusion.

Notre justice est obsédée par ses prisons allant même jusqu'à confondre avec les murs les hommes et les femmes qui y travaillent.

S'adressant à la cour:

193 années de prison requises soit presque deux siècles de réclusion pour trois petits trous dans un mur d'enceinte et un petit homme qui s'en évade. Votre justice est entrain de devenir de plus en plus répressive et la prison l'avenir de la société pour niveler les injustices sociales. Votre justice ne protège que les nantis auxquels nous devons la crise financière, les parachutes dorés, les abuseurs de biens sociaux qui volent l'argent dans les banques de l'état.

Dans ce dossier il n'y a rien de concret, rien de probant. Des poursuites pour assassinat qui n'ont aucun réel fondement juridique. On a inventé de toutes pièces ce concept à faire rougir les juristes.
Pas la moindre blessure pour les personnels, pas de mort, le seul blessé est du côté des ?évadeurs?. Mais la racaille ne se plaint pas et ne veut pas qu'on la plaigne. Lorsque la police tire sur la racaille et la tue c'est de la légitime défense.
Eux qui se plaignent (en désignant les surveillants) n'ont pas été blessé dans leur chair mais dans leur esprit.

Puis s'adressant à la victime qui s'est allongée dans le mirador pour se protéger lors de l'intervention des"évadeurs".

- «Madame Prado, je m'adresse à vous sans détours, sans dessin et sans animosité parce que je ne suis pas insensible à ce que vous vivez. Je vous dis mon admiration pour votre conduite qui a été irréprochable et il est essentiel que votre qualité de victime soit reconnue, y compris par le l'administration pénitentiaire,
Les victimes ne servent qu'à instrumentaliser la justice pour condamner ceux ci (du doigt il pointe les accusés dans le box).
Vous rendez-vous compte que les avocats généraux, dans leurs réquisitions d'hier, ont dit alors que vous ne cherchiez qu'à protéger votre vie le jour de l'évasion que les surveillants n'enfilaient pas l'uniforme pour se coucher ?»

S'adressant à la cour:

Doivent ils se faire tuer ? Cela vous aurait il servi ?

Quant aux journaliste ils étaient nombreux sur les bancs hier pour retranscrire les réquisitions sauvages et sanguinolentes des avocats généraux, ils ont même été jusqu'à écrire que mon client allait être condamné à cause de moi parce que je mets le droit en avant. N'est ce pas son devoir ?
Mais lorsque ceux qui se battent pour la liberté plaident, messieurs les journalistes, vous n'êtes pas là.

il fait une exception pour les trois ou quatre journalistes présents dans la salle.

Dans vos gros titres seule la répression aveugle, bête et méchante domine dans le silence et la compromission. C'est un problème grave qui reflète parfaitement la tendance générale.

La justice pénale est animée par la répression.

193 années de prison ! Pour pouvoir requérir autant, il fallait inventer une caractérisation. Homicide volontaire, mort, sang, des faits graves mais qui n'existent pas dans ce dossier. Je vais donc faire exploser ici la tentative d'assassinat. Il faut cesser de criminaliser ce qui ne l'est pas et de légitimer les crimes de la police.

En droit un assassinat c'est tuer. Une tentative c'est essayer de le faire et en être empêché. Or, dans ce dossier du début à la fin même la police dans ses procès verbaux emploie le verbe neutraliser. Neutraliser le mirador n'est pas vouloir tuer.

Acceptez un instant de vous comporter en juristes pour une fois et non en accusateurs. Ils ont tiré sur les miradors et pas sur les surveillants. C'est une mise en danger de la vie d'autrui, un délit correctionnel. Parce qu'on le veuille ou non lorsque l'on vient tuer on ne s'arrête pas de tirer.
Ce procès est le procès de la criminalisation de l'amitié dans lequel, monsieur Hocine Kroziz le surveillant félon, sans vouloir tirer sur l'ambulance, accuse des innocents dont plusieurs de ses collègues qui ont été blanchi parce qu'ils n'avaient rien à voir, pour sauver sa peau. Il s'est acheté des biens en Algérie. Toutes les questions qui lui ont été posées sont restées sans réponse. Peut on faire confiance à cet homme cynique et calculateur qui a trahi ?

Dans ce dossier il n'y a rien pour caractériser les faits hormis le célèbre adage: il n'y a pas de fumée sans feu?

L'ARPPI livre ici les déclarations de monsieur Saint Jean, ancien directeur de Fresnes au moment des faits, face à la cour le 31 octobre dernier, à propos de deux de ses surveillants dont Hocine Kroziz, dont il est question ci dessus dans la plaidoirie de Bernard Ripert. Ainsi, chacun pourra se faire une idée précise de la valeur que l'on peut accorder aux accusations de ce surveillant félon.

(La présidente: Qu'avez vous à dire sur Hocine Kroziz?

Saint Jean explique qu'après l'évasion une rumeur circulait en détention selon laquelle un gradé avait facilité celle-ci. Informations glanées même auprès de certains détenus. Ses premiers soupçons se sont portés sur monsieur Bristol et pas sur Hocine Kroziz. Ce qu'il a dit aux policiers.

La présidente: Pourquoi vos premiers soupçons se sont ils portés sur monsieur Bristol?

«Je n'ai jamais eu confiance en lui». Des détenus qu'il «estime» crédibles avaient dénoncé Bristol pour des faits de portables et de boissons alcoolisées. C'était un premier surveillant qui ne méritait pas la confiance de l'AP.

En ce qui concerne Hocine Kroziz, c'était un premier surveillant moyen, très moyen, avec lequel il a eu plusieurs entretiens d'évaluation. Il avait constaté un redressement de son comportement professionnel les derniers temps où il était à Fresnes. Pas vraiment de soupçons sur lui mais, c'est quelqu'un qu'il jugeait assez ambigu, insaisissable. Il n'avait pas une vision très claire de ce qu'il pouvait être vraiment. Quelqu'un de professionnellement moyen, assez contestataire au début, assumant mal la fonction de gradé, il faisait des critiques par rapport à l'institution. «J'ai pensé que ce n'était pas le bon métier pour lui».
Mais pas de reproches en termes d'exactions ou de soupçons particulier contre lui car si il en avait eu, il les aurait fait connaître comme pour le surveillant Bristol.)

Bernard Ripert
:

Quant au délit qui s'étend à un autre comme un virus qui s'étendrait par la seule volonté des avocats généraux et de la répression, il n'existe pas en droit français, ni dans notre loi.
Je sais bien que les avocats comme moi sont horripilants, ils sont accusés de brandir le droit mais n'est ce pas leur métier ?

La complicité d'évasion n'existe plus depuis la loi du 9 mars 2004, ce n'est pas une doctrine qui le dit mais le droit Français. On ne peut donc pas condamner une personne pour un délit qui n'existe pas. Le délit de complicité s'applique aux seuls détenus c'est à la page 26 du code de procédure pénale article 101.
Dans le cas de mon client, c'est une connivence simple, un délit autonome. Pas de violence, pas d'explosifs. Il ne peut être poursuivi pour une infraction qu'il n'a pas commise.

Sur l'association de malfaiteurs
:

C'est un délit pour tout ce que le ministère public ajoute aux autres infractions. Il ne veut rien dire mais, il peut servir de base au cas ou les autres délits ne seraient pas suffisants pour condamner.
Pour le caractériser il faut des preuves autres que celles de participation à l'évasion, la préparation l'inclut dans cette association. Or, le ministère public n'a pas d'éléments matériels suffisants pour la caractériser et on ne peut condamner une personne deux fois pour le même délit même sous deux qualifications différentes.

S'attaquer à la délinquance par la répression est illusoire tant qu'il n'y aura pas d'espoir pour les exclus et les laissés pour compte. Vous préférez condamner encore et encore plus, mais construire des prisons n'est pas la solution. Dans ce procès c'est l'amitié que l'on criminalise le plus. Dans notre société, les toutous à leur mémère sont mieux traités que les prisonniers et les seules valeurs
vénérées par tous, se trouvent au nombre de deux: le sexe et l'argent, contre amitié, fraternité, solidarité, humanité.

Désignant le box.

Ceux là sont là au nom de la fraternité, de la générosité, ils ne sont pas là pour le fric avec l'un des leurs. Ils ont beaucoup risqué au nom de l'amitié au lieu de vivre en égoïste consommateur.

Est
aussi vil, indigne d'aider un ami à s'extraire de son enterrement ? Non ce n'est ni vil, ni indigne que vouloir aider celui qui se trouve dans des conditions épouvantables.
Monsieur Illouli l'a reconnu:

«Oui, je l'ai fait par amitié, non je ne fais pas d'excuse, non je ne demande pas pardon, je n'ai blessé personne. Nous voulions sortir un ami de sa cage et pour cela nous avons fait trois trous dans un mur pour le faire.

C'est l'amitié que l'on vous demande de condamner dans cette cour et pour cela on voudrait faire apparaître monsieur Illouli comme un complice de haut niveau.
Plus on est ami avec monsieur Antonio Ferrara plus on est coupable.
Si vous acceptez de condamner dans de telles conditions, la justice deviendra la deuxième honte de la république, les prisons ayant la première place.

Il faut accepter de juger sereinement et honnêtement dans le respect du droit, des principes et des preuves, un dossier qui repose sur les accusations d'un surveillant félon, traite qui a dénoncé un collègue. Dans le respect de ces trois éléments un acquittement pur et simple doit être prononcé puisque la complicité par extension n'existe pas, vous n'en avez pas le droit. Et si vous voulez le condamner ce sera pour connivence avec une peine de quatre ans maximum comme le dit la loi.
Dans le cas contraire, nous ferions appel et après ces 9 semaines de procès qui n'auraient servi à rien, je me montrerai beaucoup moins gentil.

Cessez de rendre une justice injuste qui fait que des hommes hésitent constamment entre le suicide et l'évasion pour tenter de rétablir une sorte d'équité, et de leur mettre des masques sur les yeux alors qu'ils sont déjà borgnes.


Pour Bernard Ripert ,Catherine présidente de l'ARPPI

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