La yourte démontée. Hier en début de matinée, une délégation municipale se rend sur l'écosite de la Borie. Sous l'oeil des gendarmes et du maire, elle procède au démontage d'une yourte érigée sur un terrain communal, sans autorisation. Son existence est donc illégale. Cette intervention fait suite à plusieurs demandes de la commune, dans le but de savoir qui en est le propriétaire.
Sans réponse, la municipalité a agi.La yourte est inoccupée à ce moment-là, mais des squatters vivant sur les lieux repèrent l'action des autorités. Avant d'avertir, probablement, le collectif qui "exploite" la yourte. Les éléments qui la composent sont ensuite stockés dans un hangar des services techniques.
presse flicaille.
Mercredi 22 avril, à 8 h du matin, le maire de Saint-Jean-du-Gard Anthérieu accompagné d’une bonne partie du conseil municipal, d’employés de la mairie et de leurs inséparables gendarmes et policiers municipaux, viennent démonter et emporter la yourte installée à la Borie depuis septembre 2008. Les premières personnes arrivées sur place réussissent à ralentir l’opération mais pas à l’empêcher.
Vers 11h, des habitués du lieu se rendent à la mairie pour demander des explications. Devant l’impossibilité de dialoguer, ils occupent le bâtiment qui subit quelques dégradations symboliques. Rapidement la gendarmerie intervient, matraque, gaze, arrête trois personnes et fait sortir les autres. Un rassemblement se forme alors devant l’édifice et bloque la circulation. Finalement devant la mobilisation et la détermination des manifestants, les autorités décident de relâcher les personnes interpellées et de restituer les éléments de la yourte.
Rappelons que le site de la Borie aurait été englouti par la construction d’un barrage, sans une forte lutte au début des années 90. Aujourd’hui, il sert à diverses activités autonomes : jardins collectifs, apiculture, poterie, chantiers divers, habitations, etc. La yourte sert habituellement pour des projections, discussions, fêtes... libres et ouvertes à tous.
En cette période de répression générale des pauvres et des travailleurs (licenciements, radiations, vie de plus en plus chère, enserrement policier) seules les résistances et les luttes peuvent freiner cette offensive. Les solidarités et les rapports de force se développent : la révolte sociale grandit en France comme sur toute la planète. L’attitude de la mairie de Saint-Jean-du-Gard montre bien que les pouvoirs locaux tentent de tenir un rôle de relais dans l’écrasement des populations. Nous ne nous laissons pas faire, à la Borie comme ailleurs.