"L'individu isolé est déterminé dans sa rationalité par la rationalité du capital (...). Sa contestation de la violence destructrice de vie ne sera d'abord qu'une contestation ressentie, une contestation émotionnelle. La "raison " étant l'élément dominant, ces "faux pas" émotionnelles seront rationalisés par l'individu et "disparaîtront" sous forme d'ulcères d'estomac, de crampes de toutes sortes, d'impuissances sexuelles, de rhume ........etc ou alors les émotions se déchargent dans les relations humaines (...). Cette violence de la "raison " est la mort rampante sous la forme réactionnaire de la maladie. Les besoins de ce type de victimes du système deviennent le point central- le point de départ, le moteur du travail politique, devenant agitation, organisation socialiste autonome des patients se définissant à partir de la maladie. Commencer à lutter c'est " cesser de se voir avec les yeux du système, ne plus se laisser déterminer par ses contraintes, se libérer de l'angoisse". En luttant, l'individu ne fait pas que se libérer de lui-même, il ouvre aussi pour les autres la possibilité d'une libération.
n.b.: Ce texte est extrait du livre "Faire de la maladie une arme", SPK (collectif anti-psychiatrique de Heidelberg), éd. Champs Libre, 1971