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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
8 septembre 2006 5 08 /09 /septembre /2006 09:05
trouvé sur le site agitkom, toute interprétation ou toute ressemblance avec la situation valentinoise serait saugrenue.
La politicaillerie ne nous interresse pas.

mardi 15 août 2006

En juin dernier, nous nous sommes rendus aux réunions de l’association "La Rochelle Paysanne" en projet de développer une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). L’objectif, plutôt sympathique, était la mise en rapport direct entre le consommateur et le producteur.

Trois agriculteurs répondirent présents. Grâce à 1’AMAP, l’un pouvait diversifier sa clientèle, l’autre stopper un marché pour se consacrer plus à son exploitation, le dernier envisageait d’embaucher un nouveau salarié.

L’AMAP offre un bonus aux producteurs participants en encourageant -retour à la terre oblige- le travail participatif des adhérents dans les exploitations. Pour la saison, inutile dès lors de se casser la tête pour la cueillette des haricots et des petits pois ou 1e buttage des pommes de terre : les maraîchers auront une main-d’œuvre corvéable et conviviale, dans l’optique de tisser des liens dans le cadre destressant d’une super-ambiance de saison agricole. Bref, une main-d’œuvre prête à en baver un coup "tout ça pour mon gentil producteur bio qui me livre chaque semaine mon panier avec tant de gentillesse".

Cependant le nerf de la guerre reste bien entendu l’argent. Nous sommes là pour faire vivre trois exploitants agricoles, pas pour refaire le monde, on s’adapte à l’économie capitalisme à défaut de vouloir la combattre. Parlons franc : les paniers sont mis à la vente au prix de 8 euros et 16 euros.

Déjà cela est dissuasif pour certains. Premier écrémage. Durant la réunion, il fut question d’une vague caisse de solidarité pour que les plus démunis puissent avoir un panier. Cependant l’idée fut abordée en cinq minutes et on resta très flou sur la somme allouée à cette caisse et sur qui prendrait la décision "d’offrir" à "son bon pauvre" son panier de légumes. Bref, la caisse de solidarité ne reste qu’un projet illusoire. Pour faire partie de la grande famille de l’AMAP, il faut signer 24 chèques d’avance qui seront débités, mois par mois. C’est une "avance sur consommation".

C’est une condition impérative. Pour les personnes sous tutelle par exemple ou simplement qui n’ont pas les moyens d’avancer du fric pour payer ce qu’ils mangeront le mois suivant, c’est foutu. A l’AMAP on appelle cela "fonctionner à la confiance" : pas de chéquier, pas d’adhésion. Pour les chômeurs, les Rmistes, les précaires, ceux qui ne savent pas ce qu’ils "toucheront" le mois suivant,... c’est le coup de grâce, tu peux toujours retourner dans ta banlieue et te brosser pour avoir ton panier de légumes bio.

Une amie en a fait les frais, laissons-lui la parole : "En fait, j’avais déjà abordé pendant la réunion mes inquiétudes sur le fait de devoir signer 24 chèques d’avance car légalement ces chèques pouvaient être encaissés dès le moment où je les avais signés et datés. La question de confiance que l’on m’avait opposée ne me paraissait pas convaincante. La confiance n’aurait pu s’instaurer que sur un traitement ramenant tout le monde à égalité quelles que soient les ressources. S’il était question de confiance, pourquoi mon engagement à acheter régulièrement un panier par semaine pendant six mois n’était-il pas suffisant ?

De plus, je ne connaissais pas la centaine de personnes présentes dans la salle, les statuts de l’association n’étaient même pas déposés. Il me semblait que toutes les garanties étaient en faveur des organisateurs-producteurs, sans qu’aucune soit accordée aux adhérents.

Ma seconde objection tenait à l’obligation de payer sa consommation de panier un mois à l’avance. Il se trouve que nos revenus issus de salaires ou d’allocations sont perçus à terme échu. Payer mes quatre paniers un mois à l’avance faisait figure d’un investissement que je ne pouvais me permettre. Je n’ai rien contre l’entraide gratuite mais l’on y rajoutait du travail bénévole auquel je devais m’engager. L’impossibilité de réguler ma consommation en fonction de mes besoins et de mes moyens financiers irréguliers et précaires..

Je n’étais même pas en mesure de m’engager sur ma disponibilité pour du travail bénévole, au vu des lois sur la remise au travail des précaires qui ne nous laissent aucune certitude ni sur les ressources ni sur la libre disposition de notre temps.

J’ai donc proposé aux deux personnes en charge de la trésorerie de payer l’adhésion (8 euros) et de régler en liquide l’achat de mes paniers au moment des distributions. Cette proposition fut rejetée ainsi que mon adhésion.

Comme j’osais émettre une relative inquiétude à la vue de tous ces chèques déposés sans beaucoup de garanties par la centaine de personnes présentes et que j’essayais d’argumenter sur ce système excluant une fois de plus les plus précaires, un des organisateurs m’a pris à parti : " Tu dois certainement consommer un tas de produits inutiles. Et puis tu as sans doute un copain ?".

Il commença à me brancher sur mes proches qui auraient dû subvenir à mes besoins... il termina son laïus en me traitant de "coupeuse de cheveux en quatre". Je suis sortie de cette aventure effondrée avec une fois encore l’impression que les précaires étaient invisibles."

Eric et Sylvie

Tiré du Combat Syndicaliste de Midi-Pyrénée n°96, par la CNT-AIT de Toulouse

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