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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 10:45

solidarité avec les salarié-e-s en lutte à l'AFPA contre la privatisation. La région rhones alpes finance les formations pour le futur chantier du TGV lyon Turin. Pour du travail ( la question du travail reste toujours d'actualité avec l'utilisation des drones contre la population civile de  Gaza) avec le contrat d'avenir

J'ai été en formation à l'AFPA et je peux témoigner que c'est une très bon organisme de formation.
Aujourd'hui les salariés de l'AFPA ont besoin de notre soutien face à la privatisation.
Kaou
Bonjour,

L'AFPA va mal alors qu'on a jamais eu un tel besoin de requalifier les demandeurs d'emploi.

C'est ce que fait l'AFPA depuis plus de 60 ans.

En 2011, 100 000 demandeurs d'emplois ont été requalifiés par l'AFPA, une grande partie a ainsi pu retrouver du travail.

Subventionnée par l'Etat pendant plus de 50 ans , l'AFPA a été lâchée sur le marché de la concurrence
Les fonds qui lui étaient confiés en tant qu'opérateur de référence de requalification  des demandeurs d'emploi ont été décentralisés aux conseils régionaux. Ces derniers, depuis quelques années soumettent l'AFPA à la libre concurrence à travers des appels d'offres (cf les directives européennes libérales).

Dans certaines régions, le volume d'activité confiée ainsi à l'AFPA a été réduit de 40 %, les conséquences sur l'emploi dans notre association, qui compte 9000 salariés et a plus de 200 implantations, ont été dramatiques.

Pire la mise en concurence oblige à faire des gains de productivité (réduction des parcours de formation, gains sur les matières d'oeuvre, réduction ds investissements sur les plateaux techniques, blocage des salaires, baisse des effectifs
...) incompatibles avec le service public primordial qu'est la reconversion des demandeurs d'emploi
L'AFPA forme aussi les salariés d'entreprises, en 2011, ce sont ainsi 160 000 parcours de formation qui ont été réalisés à l'AFPA, tous publics confondus.

L'AFPA est aujourd'hui au bord du dépot de bilan et son président demande à l'ETAT un soutien sous plusieurs formes (avance de fonds, des chomeurs à former, la sécurisation juridiques de nos liens avec les conseils régionaux...)

Le 22 novembre, toute l'AFPA sera en grève et une grande manifestation est organisée à Paris afin notamment que des représentants du personnel soient reçus par le premier ministres.

Pour nous aidez, je vous propose de lire et de signer la pétition de soutien en ligne sur le site "mes opinions.com"

Il vous sera demandé de rentrer votre adresse mail, puis donner vos coordonnées,  vous recevrez ensuite un mail et vous devrez confirmer votre signature.

Voici le lien, en cliquant dessus rien ne se passe, faite un copier coller dans la barre d'adresse :

http://www.mesopinions.com/petition/social/petition-soutien-afpa/9374

Tranférez largement ce message

Merci d'avance
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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 07:25
a lire sur mondialisme.org
Dans le monde, une classe en lutte septembre 2012
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LA FUITE EN AVANT DU CAPITAL IL MASSACRE, DETRUIT, SES CRIMES SONT INNOMBRABLES ET NE PEUVENT LE SAUVER DE SA DISPARITION

Il faut beaucoup de courage dans un immense désespoir pour renoncer à la vie et se suicider : mais de toute façon, quelles que soient les raisons que l’on se donne ou que d’autres donnent, c’est parce que le système vous y a acculé et qu’on ne trouve pas d’autre issue à la vie de merde qu’il vous a faite. Nombre de ceux qui arrivent à cette ultime solution parce qu’ils ne voient pas d’autre moyen de lutter le font en silence. Quelles que soient les apparences, cela reste un acte individuel. Mais dans une période récente, le suicide individuel (parfois spectaculaire, comme cette immolation par le feu d’un chômeur dans un bureau de la CAF) est accompli de telle façon qu’il est une forme de protestation contre le système. Cela va actuellement des suicides à France Telecom jusqu’à ceux des travailleurs de Foxcon en Chine, ou à celui de paysans indiens ruinés par la « révolution verte » et les usuriers. Cette forme de suicide est accomplie de telle façon qu’elle puisse provoquer une certaine médiatisation et, par suite, conduire les travailleurs placés dans les mêmes conditions, ou l’ensemble des travailleurs, à réagir. A réagir et à lutter, pas tant contre le cadre précis nanti d’une autorité destructrice, mais contre le système que celui-ci met en application. Les travailleurs de Foxcon à Shenzhen qui sautaient individuellement dans le vide pour se tuer devant la porte de l’usine au moment du changement d’équipe faisaient de leur mort individuelle un acte de lutte contre leur exploitation, en espérant créer un choc tant pour les nombreux témoins de leur geste que pour tous ceux qui en seraient inévitablement informés. Cela restait pourtant un geste individuel. Peut-on relier de tels actes individuels à d’autres de même nature – l’autodestruction d’un être humain – qui cessent d’être individuels pour devenir collectifs ? Les travailleurs de Foxcon, rassemblés sur le toit de l’usine, qui menacent de sauter tous ensemble dans le vide si l’on ne tient pas compte de leurs revendications, sont-ils proches de la menace des travailleurs de Cellatex, qui est de se faire sauter avec l’usine, ou de ces mineurs italiens enfermés dans la mine avec des tonnes d’explosifs, ou de bien d’autres exemples extrêmes similaires de décisions ultimes, après avoir épuisé toute possibilité de lutte et constaté leur isolement ? Peut-on relier ces actes ou ces menaces à ces mineurs d’Afrique du Sud qui trouvent assez de courage pour affronter avec des lances et des machettes des forces de la répression dotées d’armement sans comparaison avec les leurs ? Un de ces mineurs d’Afrique du Sud exprimait bien le sens de tels affrontements : « Préférer mourir que de travailler dans ces conditions. » Ce n’est pas nouveau car, dans le passé, des affrontements directs de classe se sont affirmés autour de ce simple slogan : « Du pain ou la mort », et ont mis des prolétaires sans espoir mains nues face aux forces de la répression dotées d’armes létales. Quant un tel dilemme se pose, cela fait apparaître que le capital n’exploite les êtres humains que pour en prendre ce qui peut lui procurer un profit, en utilisant leur force physique et/ou mentale – au besoin à l’extrême – et le plus souvent seulement une partie des dites capacités (ce qui pourrait poser d’autres questions quant à l’évolution même d’une espèce humaine ainsi conditionnée). Cette destruction des êtres humains (avec leurs conditions de travail et leurs réactions extrêmes éventuelles), autrement dit d’une partie de ce que la nature met à la disposition du capital, peut-elle être reliée à deux autres conséquences globales de l’activité capitaliste : d’un côté l’élimination et la marginalisation d’une masse de plus en plus importante d’êtres humains – placés dans une précarisation totale parce que rendus inutiles par l’évolution même du système –, d’un autre côté la destruction de tout ce que la nature procure au capital et que, dans son évolution, celui-ci détruit et reste dans l’incapacité totale de contrôler ? Parmi les crimes du capital, on ne met habituellement que les guerres ou les catastrophes qui auraient pu être évitées, mais pas cette constante destruction d’un appareil de production (êtres humains et matériel) rendu obsolète par la recherche compétitive du profit à travers l’innovation : aujourd’hui, le monde entier est jalonné de ces déchets de l’industrie d’hier qui ne peuvent plus être résorbés (depuis les divers déchets atomiques jusqu’aux amoncellements de plastiques dans une zone du Pacifique). La destruction d’une manière ou d’une autre des êtres humains en regard leur exploitation n’en fait pas partie. Seules, de-ci delà, des luttes qualifiées d’arrière -garde (à l’aune du « progrès » capitaliste) viennent souligner ces destructions en acceptant des miettes permettant la survie. C’est le même « progrès » qui entraîne des luttes, souvent perdues, de deux sortes : celles de paysans dépossédés de leurs terres, soit par l’expansion capitaliste dans la production agricole, soit par l’implantation de zones industrielles ou de barrages fluviaux. C’est aussi le même « progrès » qui déclenche des luttes contre les formes diverses de « pollution » : celles des populations environnantes empoisonnées par des émanations nocives, celles des paysans dont l’implantation d’exploitations minières pollue ou tarit l’eau nécessaire à leur production agricole et à leur vie quotidienne. Essentiellement dans les pays en développement parce que là, le capital a la « liberté » d’exploiter sans limites, tant la nature que les populations, ces luttes donnent des résultats mitigés. Mais il est une forme de pollution plus globale qui vient de l’exploitation mondiale sans limite par le capital de ce que la terre peut fournir en surface et en sous-sol. Peut-on relier la diffusion de cette pollution à tout ce que nous venons d’écrire sur les destructions plus ponctuelles, matérielles et humaines ? Cette pollution est générale et étroitement liée au développement du capital lui-même, à son existence même. Pour ces caractères, ce « crime » n’est combattu qu’idéologiquement ou très localement. Les conséquences dramatiques prévisibles et déjà visibles ne suffisent pas à persuader les intérêts capitalistes globaux de la nécessité vitale pour sa survie d’une régulation impossible, qui mettrait en cause les bases de son fonctionnement. L’expansion industrielle du capital – la seule source du profit capitaliste – reste la seule mesure des solutions préconisées pour sortir de la crise mondiale du capital. L’émission croissante et irrépressible de gaz divers résultant de cette expansion entraîne des effets tels sur le climat que ce « crime suprême » du capital commence à surpasser tous les autres « crimes ». Ses conséquences sont pourtant régulièrement désastreuses sur des secteurs productifs et pour l’ensemble des populations concernées (famines, inondations, affrontements ethniques ou religieux, migrations forcées, le tout accompagné de guerres localisées et d’émeutes). On ne sait trop ce qui (et quand), entre la crise systémique de fonctionnement du capital d’une part et cette conséquence dramatique de l’exploitation illimitée de tout ce qui vit sur la terre et de ce que recèle son sous-sol d’autre part (bien que ces deux volets soient intrinsèquement liés), pourrait conduire à un chaos tel qu’il provoquerait des réactions de l’ensemble des « dominés » (exploités, précaires, assistés, déplacés, etc.). Ces réactions pourraient ouvrir une porte vers un monde communiste. Espérons seulement que cela ne viendra pas trop tard et sans trop de souffrances causées par les répressions des profiteurs d’un système qui, pour le moment, dispose d’un énorme potentiel de défense contre toute velléité de révolte globale.

LES DIFFERENTES FORMES DE LA LUTTE DE CLASSE DANS LE MONDE

La grève et rien d’autre

Corée du Sud – 24/08/2012 – Hyundai (44 000 tra­vailleurs). Après quatre années de calme rela­tif, des grèves tour­nan­tes limitées de dix journées en juillet ont éclaté, notam­ment à Ulsan, pour une aug­men­ta­tion des salai­res de 4 % et une prime liée aux béné­fices, ainsi que pour la régu­la­ri­sation des tem­po­rai­res et la fin des équipes de nuit. Le ralen­tis­se­ment de la pro­duc­tion a touché les expor­ta­tions, la direc­tion menace de réd­uire la pro­duc­tion en Corée et de la transférer dans d’autres pays asia­ti­ques dont la Chine. Devant la menace de repren­dre ces grèves, un accord est conclu pour une aug­men­ta­tion des salai­res (5,4%,prime de 5 mois de salaire)et la fin du tra­vail de nuit en mars 2013), mais il doit être accepté par l’ensem­ble des tra­vailleurs. Le même mou­ve­ment de lutte s’était étendu à Kia et General Motors qui signent un accord après des grèves par­tiel­les, accord qui prévoit 5,3 % d’aug­men­ta­tion, une prime équi­valant à 5 mois de salaire, et la fin proche du tra­vail de nuit. Brésil – 29/08/2012 – Le gou­ver­ne­ment pro­pose une aug­men­ta­tion de salaire de 15,8 % sur trois ans aux 350 000 fonc­tion­nai­res, aug­men­ta­tion acceptée par cer­tains syn­di­cats et refusée par d’autres (notam­ment ceux de la police et des impôts) avec les­quels des pour­par­lers vont conti­nuer. Le mou­ve­ment de grève a débuté de manière plus ou moins sau­vage chez les ensei­gnants en juillet et s’est étendue à l’ensem­ble des ser­vi­ces de l’Etat. Elle a été com­bat­tue par le prin­ci­pal syn­di­cat (CUT, Central Unica des Trabalhadores) , opposé à une grève géné­rale qui « radi­ca­li­se­rait la situa­tion ».

Etats-Unis – 21/06/2012 – Joliet, Illinois, 8e semaine de grève à l’usine Caterpillar après le rejet d’un nou­veau contrat com­por­tant une réd­uction des salai­res (avec intro­duc­tion de tari­fi­ca­tion de pro­duc­ti­vité indi­vi­duelle), et menant à une aggra­va­tion des condi­tions de tra­vail .

Espagne – 22/06/2012 – Suite à des mou­ve­ments de grève des 1 400 pilo­tes de la com­pa­gnie Iberia (filiale du groupe International Airlines Group dominé par British Airways), un juge­ment déc­lare qu’Iberia peut lancer une com­pa­gnie low cost – Iberia Express – mais doit payer le même salaire à tous ses pilo­tes, quel­les que soient leurs condi­tions de tra­vail. Cambodge – 16/07/2012 – Depuis novem­bre 2011, 300 000 tra­vailleurs du tex­tile se sont engagés dans des grèves sau­va­ges. Ils ont obtenu une aug­men­ta­tion de 0,80 euro, ce qui porte le plus bas salaire à 60 euros men­suels à partir du 1er sep­tem­bre. 25/08/2012 – 2 500 tra­vailleurs de l’usine Ocean Garment à Phnom Penh (prin­ci­pal four­nis­seur de Gap) sont en grève depuis le 11/08 pour deman­der le départ d’un direc­teur accusé de harcè­lement sexuel (pas d’heures sup­plém­ent­aires pour les réc­al­citr­antes). Une mani­fes­ta­tion devant le ministère du Travail est dis­persée par plus de 100 flics.

Vietnam – 25/08/2012 – L’impact de la crise mon­diale entraîne un ralen­tis­se­ment de la crois­sance avec comme par­tout une pres­sion sur les por­teurs de la force de tra­vail. Le « dés­ordre social » s’aggrave, avec des vio­len­ces autour de l’exploi­ta­tion du sol et les grèves sau­va­ges. En 2011 se sont déroulées plus de 1 000 grèves sau­va­ges, deux fois plus qu’en 2010, quatre fois plus que la moyenne des seize années écoulées. Minés par la cor­rup­tion, les diri­geants s’affron­tent au sein du Parti dans des luttes d’influence. 19/08/2012 – Dans le dis­trict de Van Giang, près d’Hanoi, les pay­sans se bat­tent plu­sieurs heures avec les flics venus rép­rimer leur pro­tes­ta­tion (convo­quée via Internet) contre leur éviction de la terre pour la cons­truc­tion d’appar­te­ments de luxe. Et ce n’est qu’un exem­ple de luttes simi­lai­res dans tout le pays.

Norvège – 21/07/2012 – Le gou­ver­ne­ment met un terme à une vague de grèves des fonc­tion­nai­res et des pét­roliers d’Etat en impo­sant un arbi­trage obli­ga­toire. La grève lancée par le syn­di­cat LO ne concer­nait pour­tant pas les 600 000 fonc­tion­nai­res, mais seu­le­ment 20 000 d’entre eux, et devait monter pro­gres­si­ve­ment – sous contrôle – à 50 000. Elle était très popu­laire et menaçait de s’étendre. Après dix jours de ce mou­ve­ment contre les res­tric­tions sur les salai­res et la réf­orme des retrai­tes, le gou­ver­ne­ment a accordé 4 % d’aug­men­ta­tion. Mais res­taient dans la grève les 700 pét­roliers de la com­pa­gnie d’Etat Statoil (6 500 tra­vailleurs), grève que le syn­di­cat n’avait nul­le­ment l’inten­tion d’étendre aux sociétés pét­rolières privées : seules 8 plates-formes étaient concernées, ne représ­entant que 13 % de la pro­duc­tion de pét­role et 4 % de celle du gaz. Devant la menace d’exten­sion sau­vage, les pét­roliers bran­dis­saient la menace d’un lockout total si aucun accord n’inter­ve­nait avant le 9 juillet avec Statoil. Le gou­ver­ne­ment a pris les devants en décidant d’impo­ser un arbi­trage obli­ga­toire qui entraînait une inter­dic­tion de grève pen­dant deux années, et dont les décisions s’impo­saient sans recours à toutes les par­ties. Déjà, en juin, un tel arbi­trage avait été imposé aux 3 000 agents des ser­vi­ces de sécurité d’Etat alors en grève.

Allemagne – 4/09/2012 – Seconde grève du per­son­nel navi­guant de la Lufthansa pour les salai­res et l’inter­dic­tion de l’emploi d’inté­rim­aires, grève qui ne sera annoncée qu’au der­nier moment et qui devrait être plus étendue. La pre­mière, limitée à huit heures et à l’aéroport de Frankfort, avait causé l’annu­la­tion de cen­tai­nes de vols.

Inde – 23/08/2012 – Tous les syn­di­cats du sec­teur ban­caire lan­cent une grève natio­nale de deux jours contre une libé­ra­li­sation de ce sec­teur encore dominé par le sec­teur public.

Chine—24/8/2012 6– Wuhan (Hubei) usine de com­po­sants élect­ro­niques, après 3 jours de grève, les salai­res men­suels sont portés à 206 euros Indonésie—29/8/2012—Batan câblage 700 tem­po­rai­res sur 1200 tra­vailleurs obtien­nent après deux semai­nes de grève des garan­ties d’emploi et des contrats de tra­vail Occupation d’usine, de lieux publics et autres

Angola – 27/08/2012 – Une nou­velle puis­sance pét­rolière, avec son cortège habi­tuel de cor­rup­tion et de tota­li­ta­risme à la botte des mul­ti­na­tio­na­les, la prés­ente semi dic­ta­ture y est tolérée jusqu’ici à cause de la han­tise des trou­bles qui ont marqué les quatre déc­ennies de vio­lence dans la guerre anti­co­lo­niale, suivie d’une longue guerre civile (un mil­lion de morts sur 19 mil­lions d’habi­tants). Le « prin­temps arabe » a décl­enché des mani­fes­ta­tions contre le pou­voir poli­ti­que ; comme ailleurs, elles ont été le fait de jeunes uti­li­sant les tech­ni­ques moder­nes de com­mu­ni­ca­tion (les 2/3 de la popu­la­tion ont moins de 20 ans) qui n’ont pas connu les guer­res mais qui sont tou­chés par l’urba­ni­sa­tion accélérée et l’infla­tion. Ce mou­ve­ment n’a pas mobi­lisé les foules mais a eu un impact tel dans la popu­la­tion que le pou­voir a décl­enché une répr­ession poli­cière sans rap­port avec cette fai­blesse. Tunisie – 9/08/2012 – La police dis­perse à coup de gre­na­des et de balles en caou­tchouc plu­sieurs cen­tai­nes de jeunes qui ten­tent, à Sidi Bouzid (50 000 habi­tants, d’où est parti le « prin­temps arabe »), d’enva­hir la préf­ec­ture pour pro­tes­ter contre l’orien­ta­tion poli­ti­que du pays.

Israël – 24/06/2012 – De nou­veau, mani­fes­ta­tion de pro­tes­ta­tion à Tel Aviv pour deman­der plus de jus­tice sociale. Attaque poli­cière mus­clée : 85 arres­ta­tions. Grèce – 18/08/2012 – Le marché muni­ci­pal Kypseli à Athènes, bâtiment classé mais aban­donné depuis des années, était occupé comme espace autogéré dis­pen­sant des cours aux immi­grés, ayant des acti­vités cultu­rel­les, et tenant un marché bio alter­na­tif ali­menté direc­te­ment par les pro­duc­teurs. Après une ten­ta­tive avortée de main­mise par le parti social-démoc­rate de gauche sur cet ensem­ble, la police fait évacuer le bâtiment qui est depuis tota­le­ment fermé. 20/07/2012 – L’aciérie Ellinili Halivourgia dans la ban­lieue d’Athènes était occupée depuis novem­bre 2011 pour s’oppo­ser à sa fer­me­ture. Un raid de la police des émeutes expulse : 6 arres­ta­tions. Italie – 3/09/2012 – Les nom­breu­ses mines de Sardaigne (char­bon et métaux divers) ne sup­por­tent plus le poids de la concur­rence mon­diale et de la crise : la fon­de­rie d’alu­mi­nium de Portovesme est fermée, la der­nière mine de char­bon Carbulescis près de Carbonalusa (2 000 tra­vailleurs) doit aussi cesser toute acti­vité. Après une semaine d’occu­pa­tion de 373 mineurs qui se relaient, au fond de la mine (avec assez d’explo­sifs pour la faire sauter), le tra­vail a repris avec la pro­messe de conti­nua­tion d’acti­vité pen­dant plus d’un an.

Les dirigeants séquestrés, injuriés, malmenés et supprimés

Inde – 18/07/2012 – Maruti Suzuki près de New Delhi (voir pré­cédents bul­le­tins). Depuis des mois, la ten­sion est cons­tante dans l’usine, où la journée de tra­vail va de 8 à 12 heures, six jours sur sept, avec 1/2 heure de cou­pure pour le repas, exploi­tant moitié de « per­ma­nents » (payés 150 euros men­suels et jusqu’à 120 euros de prime) et moitié d’inté­rim­aires pou­vant œuvrer depuis des années (payés seu­le­ment la moitié des salai­res et primes des « per­ma­nents »). Les reven­di­ca­tions tou­chent les salai­res, les condi­tions de tra­vail, la titu­la­ri­sa­tion des inté­rim­aires et la représ­en­tation syn­di­cale ; mais malgré la réc­urr­ence des grèves, rien n’est vrai­ment réglé. Ce 18/07, un contre­maître inju­rie et frappe un ouvrier, un « intou­cha­ble » ; un autre ouvrier frappe le contre­maître et est aus­sitôt mis à pied. C’est la rév­olte : les ouvriers s’enfer­ment dans l’usine, sac­ca­gent et atta­quent tous les cadres à coups de barres de fer, une cen­taine seront blessés ; dans la foulée, les ate­liers sont pillés, sac­cagés, incen­diés, le DRH est tué dans l’incen­die d’une partie de l’usine. La police inter­vient : 91 arres­ta­tions. L’usine est fermée. Des cen­tai­nes de tra­vailleurs sont licen­ciés et l’usine ultra sécurisée. Elle ne rou­vrira que le 21/08 mais avec une acti­vité res­treinte : 300 ouvriers et 1/3 de la pro­duc­tion Suzuki en Inde. Reprise sél­ec­tive de 1900 tem­po­rai­res dont beau­coup sont retournés dans leurs vil­lage pour éch­apper à la répr­ession et sur­vi­vre. Le 27/8, plu­sieurs cen­tai­nes d’étudiants mani­fes­tent à Delhi devant le siège de Maruti Suziki en sou­tien à ces luttes.

Egypte – 25/08/2012 – Un tra­vailleur a été tué et 7 autres blessés lors d’affron­te­ments entre la police et les tra­vailleurs en lutte de la cen­trale élect­rique d’Aboukir, près d’Alexandrie. Les mani­fes­tants s’étaient réunis pour pro­tes­ter et avaient séqu­estré les direc­teurs de la société.

Blocages d’usine, routiers et autres

Bangladesh – Juin 2012 – Autour de Dhaka, les ouvriers en grève blo­quent régul­ièrement les axes rou­tiers pro­ches de l’usine. D’où des affron­te­ments entre la police et les grév­istes. 300 usines du sec­teur ont été fermées pen­dant quatre jours par crainte de conta­gion.

La récu­pération

Espagne – Août 2012 – Avec des mesu­res dras­ti­ques d’austérité, des ini­tia­ti­ves diver­ses ten­tent de régler les pro­blèmes de loge­ment et de survie dans la foulée du mou­ve­ment des Indignés. Cela auto­rise des ini­tia­ti­ves comme celle de Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire de Marinelada (bourg de 2 000 habi­tants) en Andalousie (taux de chômage de 30 %), déjà cham­pion de la récu­pération des terres agri­co­les, d’orga­ni­ser une marche contre l’austérité dans cette pro­vince, occu­pant au pas­sage les ban­ques, et sor­tant des mar­chan­di­ses des super­mar­chés pour les dis­tri­buer aux ban­ques ali­men­tai­res des pau­vres. Lui est protégé par son immu­nité mais pas ses com­pa­gnons tra­duits devant les tri­bu­naux. Cela masque aussi d’autres ini­tia­ti­ves moins méd­iatisées, indi­vi­duel­les ou col­lec­ti­ves, de récu­pération dans les cen­tres com­mer­ciaux. En Andalousie, le chômage oscille entre 35 et 40 %. En Catalogne, à Gérone, la muni­ci­pa­lité a cade­nassé les pou­bel­les des super­mar­chés pour pré­venir les émeutes de ceux – trop nom­breux lut­tant pour leur survie – qui y cher­chent leur sub­sis­tance. Dans plu­sieurs régions, les enfants doi­vent appor­ter leur repas de midi à l’école mais doi­vent payer 3 euros pour la simple uti­li­sa­tion des locaux de la can­tine. Séville – 11/08/12 – 20 jeunes entrent par effrac­tion à 6 heures du matin dans un super­mar­ché et récupèrent pour 400 000 euros de mar­chan­di­ses. Mais la police inter­vient… Le 24/08 à Merida (Estrémadure), 70 chômeurs qui ten­tent une récu­pération simi­laire se heur­tent au même pro­blème. Monde – Une étude de 2011 révèle que sur 10 000 ados de tous milieux sociaux, 10 % considère comme « normal » de voler dans les maga­sins. Les taux de « récu­pération » les plus élevés ne sont pas dans les pays les plus pau­vres, mais les pays « riches » comme la Suisse ou le Japon figu­rent en bonne place dans le pal­marès. Pour la France, cela coûterait aux rapa­ces du com­merce de détail 5 mil­liards par an (1,45 % des ventes).

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 23:38

Nous publions ce témoignage est exemplaire de notre époque.il possible en s'organisant en collectif de résister d'une façon autonome

En ces temps de crise et de restrictions budgétaires, les pauvres sont les
premiers à payer. Salariés, nous devons nous plier à la concurrence et aux
injonctions du marché, pour sauver nos emplois. Bénéficiaires des
prestations sociales, nous devons accepter de nous plier à toutes formes
de contrôles et d'humiliations, pour conserver l’aumône que l'État nous
concède. D'autant que la campagne contre la fraude est devenue une
priorité nationale. À écouter politiques et journalistes, ce fléau social
serait en grande partie responsable de la crise économique et financière.
La chasse est ouverte. À la sécu, au Pôle Emploi ou à la CAF : allocataire
rime avec fraudeur.
Et quand un bourgeois, bien conscient que l'État est à son service, en
rajoute une couche pour mater des prolétaires rétifs, on obtient une bien
sinistre fable cévenole...

Rentrons dans les détails de cette histoire abracadabrante, qui serait
presque cocasse, si l'enjeu n'était pas la survie économique de plusieurs
personnes.
Après avoir fait ses démarches auprès de la CAF pour obtenir l'allocation
logement de son nouvel appartement, Macha est surprise de ne rien
recevoir. Suite à de nombreux coups de téléphone, elle finit par
comprendre que son ancien propriétaire a utilisé son nom, pour lui aussi
faire une demande d'allocation, pour l'appartement qu'elle vient de
quitter. La CAF se retrouve avec deux demandes d'allocation au même nom et
gèle les versements. Au bout de quelques temps, les droits sont rétablis,
mais un mois reste impayé. La CAF prévient en outre Macha qu'elle sera
contrôlée à son domicile.
Fernand et Béatrice partagent un appartement en colocation. Ils hébergent
à titre gratuit l'ex-compagnon de Macha. Tous trois reçoivent un avis de
contrôle pour la même date et la même heure.
Soupçonnant que ces contrôles sont liés aux déclarations frauduleuses du
propriétaire, ils décident d'aller demander des explications à la CAF,
accompagnés du collectif de travailleurs, chômeurs et précaires, Exploités
Énervés.
Après d’âpres négociations, avec deux employées de la CAF en liaison avec
la direction départementale de Nîmes, le mois d'APL perdu de Macha est
retrouvé et les trois intéressés rédigent une demande officielle pour que
leur soit précisé le motif du contrôle, qu'il ait lieu dans un lieu
neutre, et qui stipule qu'ils ne s'opposent pas au dit contrôle. Les deux
employées leur font savoir que le contrôle est suspendu.
Quelques temps plus tard, les 3 allocataires concernés reçoivent un
courrier recommandé du directeur de la CAF du Gard leur stipulant qu'ils
avaient refusé un premier contrôle et qu'il y en aurait donc un second
qu'il ne vaudrait mieux pas refuser. Un peu plus tard, Fernand et Béatrice
reçoivent un autre courrier leur précisant que le contrôle qu'ils vont
subir a pour objet de vérifier le dossier de Macha et qu'un refus de leur
part entraînerait des sanctions sur ses prestations.
Puis, vient le jour du contrôle. Chez Macha, la contrôleuse exige que les
personnes présentes sortent sous peine de ne pas effectuer le contrôle.
Ces dernières s'exécutent, et l'entretien tourne à l'interrogatoire.
Finalement, la contrôleuse part en disant qu'un dossier sera sanctionné
dans cette affaire mais qu'elle ne sait pas encore lequel. Chez Fernand et
Béatrice, quelques minutes plus tard, même topo. Mais, les contrôlés
essaient de négocier un entretien « privé », sans faire sortir leurs
hôtes. La contrôleuse n'en démord pas, arguant qu'elle a des consignes de
sa direction. Elle finit par partir en disant qu'elle ne reviendrait pas.
Une dizaine de jours plus tard, les sanctions tombent : suspensions des
allocations logements et de l'allocation soutien familial de Béatrice, en
attendant les conclusions finales de la commission.

Prise dans un élan national de lutte contre la fraude, la CAF du Gard
s'emballe. Fière d'annoncer la mise à nu de 126 cas de fraudes et d'avoir
porté 78 affaires au pénal en 2011, elle compte faire mieux en 2012.
Qu'importe les méthodes employées, seuls les résultats comptent. Quitte à
inventer de faux refus de contrôle et à adapter son règlement à la tête du
client.
Évidemment, la CAF ne fait que suivre les injonctions des politiques et
applique la cure globale d'austérité aux précaires. Quand, dans ses
rapports officiels de 2009, elle déclare 2,15 % d'allocataires en
situation de « fraude » et 0,15 % en situation de « fraude délibérée »,
l'URSSAF annonce, elle, pour la même année, que 63 % des entreprises
contrôlées ont fait l'objet d'un redressement fiscal. Parallèlement, un
rapport parlementaire de 2011 chiffre les « fraudes fiscale, sociale et
douanière » à 3,4 milliards d'euros  pour 2010. Sur ce montant, seuls 458
millions sont liés à la « fraude sociale ». Il existe encore une fois un
net décalage entre le discours politico-médiatique et la réalité
socio-économique. Les allocataires de prestations sociales y sont dénoncés
comme responsables de la fin annoncée de « l'État social » à cause du
déficit budgétaire, alors que les premiers fraudeurs - les plus grands
voleurs - sont les entreprises. Cette rhétorique a pour objectif de
justifier la pression qui est mise sur les travailleurs. Et ainsi coincés
entre des administrations kafkaïennes et répressives et des possibilités
d'accès à l'emploi de plus en plus difficiles, nous sommes tous contraints
de travailler pour des miettes. Au grand profit du patronat et de la
« relance économique ».
L'affaire de Macha et de ses amis n'est pas un cas particulier. L'objectif
de la CAF, comme des autres institutions gérant la misère (police,
justice, administrations multiples), est de renvoyer les individus à leur
isolement, alors que les situations auxquelles ils sont confrontés sont le
fruit du système dans sa globalité.

Dans ce contexte, la solidarité et l'action collective peuvent nous
permettre de desserrer les mâchoires de l'étau administratif et
patronal... Et de résistances en résistances... passer à l'offensive !
Le capitalisme est en crise ? L’État est au bord de la faillite ? Qu'ils
crèvent !

Permanences Exploités Énervés tous les 2ème vendredi du mois à 18h30
au bar « Au Bon Coin », 2, rue Faubourg de Rochebelle, à côté de la Bourse
du Travail (Alès).

Contact : exploitesenerves@riseup.net
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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 21:56

*les anarco syndicalistes de la CN AIT espagnoles dans la grève générale

du 29 mars

(D'après les informations publiées sur le site http://cnt.es/)


 Ces quelques infos sont bien sûr loin d'être exhaustives, et ne rendent
pas compte de l'ensemble de ce mouvement de grève, qui a été
particulièrement suivi. Ainsi, ce court bilan ne reflète pas du tout la
répression, qui fut assez féroce, ni les actions menées par l'ensemble des
travailleurs, syndiqués ou non. De même, c'est ailleurs qu'il faudra
chercher des informations sur la grève dans les petites villes et zones
rurales.


 Pour commencer quelques remarques synthétiques :

- Cette grève est un succès au sens où elle a été massivement suivie, dans
tous les secteurs, bien plus que ne l'admettent le gouvernement et les
médias dominants.

- La journée de grève générale a été préparée en amont, par un effort de
propagande et d'organisation d'assemblées. Les actions collectives ont
souvent commencé la veille, et les piquets (généralement bloquants ou
filtrants) ont été tenus tout au long de la nuit du 28 au 29.

- On constate que pour rendre la grève effective il faut souvent une
intervention militante directe (venir fermer la boite ou appeler les
travailleurs à la grève de vive voix) sans laquelle les pressions
médiatiques, étatiques et surtout patronales parviennent à dissuader une
partie du personnel de faire grève.

- L'union avec les syndicats alternatifs (dont la CGT "rouge et noire") n'a
pas été systématique ou proclamée au sommet, elle a été réalisée (ou pas) à
la base, au niveau des villes ou des entreprises selon les cas, et a revêtu
des formes et des degrés divers.

- Quoi qu'il en soit, force est de constater que la section espagnole de
l'AIT est loin d'être l'organisation sectaire et coupée du monde que
décrivent ses adversaires. Au contraire, le modèle syndical radicalement
différent qu'elle défend (sans permanents, délégués ni subventions) agrège
autour d'elle une fraction non-négligeable du mouvement des travailleurs.

- En revanche, les impressionnants cortèges "rouges et noirs" de Madrid et
Barcelone ne doivent pas masquer le fait que l'anarcho-syndicalisme reste
une pratique minoritaire face aux centrales plus ou moins enfoncées dans la
bureaucratie et l'intégration à la gestion du système. Par ailleurs la CNT
n'est pas à l’abri de ces dérives.



 *Andalousie*


 *Séville* (405 000 hab.)

- piquets CNT concentrés sur l'hôtellerie et le commerce

- tournée des entreprises ouvertes pour appeler les travailleurs à la grève

- affrontement sur un piquet provoqué par la police

- entreprises fermées par les militants, parfois à la demande des salariés

- manif CNT/CGT/SAT (Sindicato Andaluz de Trabajadores)/USTEA (syndicat
alternatif andalous)/15M ("indignés") et partis d'extrême gauche
(participation nombreuse)


 *Cordoue* (325 000 hab.)

- piquets mobiles CNT devant plusieurs supermarchés et banques

- piquets unitaires, blocage du dépôt de bus chargé par la police

- "bloc critique" nombreux dans la manif unitaire


 *Grenade* (237 000 hab.)

- plusieurs piquets CNT, blocage d'entreprises en conflit avec la CNT (dont
les supermarchés Mercadona)

- manif CNT : 600 pers., fermeture d'entreprises sur le parcours de la
manif. Assemblée populaire dans un quartier ouvrier


 *Jaén* (117 000 habitants) :

- piquets CNT bloquant l'activité d'une zone commerciale, et devant divers
supermarchés

- piquet CNT/SAT devant la sécurité sociale

- manif CGT/CNT/SAT/USO (Union sindical obrera, troisième syndicat espagnol)

- le soir rassemblement devant le siège du PP puis de la confédération
patronale


 *Sanlúcar de Barrameda* (64 000 hab.)

- assemblées populaires hebdomadaires auparavant

- manif CNT/SAT : 3 000 pers.

- picquets CNT et blocages, avec des "indignés", des membres du SAT et des
CCOO et des non-encartés

- Assemblée-meeting CNT : 200 pers.



 *Castille et Leon*


 *Valladolid* (318 000 hab.)

- piquets CNT dès la nuit dans plusieurs zones industrielles, piquet mobile
faisant le tour des usines et services publics. Piquets CNT/CGT

- blocage de l'imprimerie d'un quotidien régional

- piquet UGT/CCOO/CNT au dépôt des bus urbains

- rassemblement CNT devant le pôle emploi

- manifestation unitaire : 50 000 pers., dont 2 000 dans le cortège CNT

- meeting commun CNT/CGT/Bloque obrero (communistes)/Assemblée des étudiants


 *Salamanque* (159 000 hab.)

- piquets CNT au centre ville et dans plusieurs entreprises dès la veille
(et la nuit), puis dans les facs et devant un magasin Carrefour, quelques
affrontements avec la police et des jaunes, une zone d'activités barricadée

- blocage de plusieurs axes routiers

- manif CNT (rejointe par des membres de l'UGT et des CCOO) la veille et le
matin : 3 000 pers. dans les deux, fermeture de commerces non-grévistes par
les manifestants

- blocage d'un magasin Corte Inglés

- manif unitaire : 15 à 20 000 pers, bloc CNT : 500 pers.


 *Burgos* (178 000 hab.)

- piquets unitaires CNT/CGT/UGT/CCOO/15M/libertaires

- blocage du service minimum des bus

- violences policières

- les piquets CNT/CGT décident de marcher vers le commissariat pour libérer
les camarades


 *Cantabrie*


 *Santander* (183 000 hab)

- piquets CNT/CGT dans les gares et dépôts de bus

- fermeture militante de supermarchés

- le cortège CNT/CGT (800 pers.) se sépare de la manif unitaire



 *Torrelavega* (56 000 hab.)

- une camarade blessée (poignardée) par un patron lors d'un piquet devant
un hôtel

- grève suivie à près de 100% dans tous les secteurs

- piquets CNT et unitaires

- manif : 2 500 à 3 000 pers., bloc CNT : plusieurs centaines




 *Madrid* (3 413 000 hab.) et son agglomération

- minuit : manif CNT/Assemblée populaire (issue du mouvement 15M) et autres
collectifs

- nombreux piquets CNT, tournée des entreprises des zone industrielles de
Villaverde, Getafe et Los Angeles, quasi-paralysées. Charges policières,
blessés et arrestations.

- piquets CNT/CGT dans plusieurs entreprises

- blocage d'une autoroute

- piquet unitaire au dépôt de bus (400 pers.)

- manif CNT/CGT/Solidaridad obrera/Sindicato asembleario de sanidad/15M et
autres collectifs : 50 000 pers.



 *Catalogne*


 *Barcelone* (Catalogne, 1 622 000 hab.)

- plusieurs piquets CNT puis piquet unitaire place Catalunya, puis piquets
mobiles dans le centre ville

- manif CNT (les deux, y'a eu une scission)/CGT : 20 000 pers. Les flics
ont dissout la manif par la force alors qu'elle tentait de rejoindre la
manif unitaire


 *L'Hospitalet de Llobregat* (Catalogne, 257 000 hab.)

- piquets mobiles CNT/15M devant des supermarchés pour les faire fermer

- la CNT envisage d'appeler à un boycott local des entreprises restées
ouvertes



 *Valence* (796 000 hab.)

- grève suivie à 75%

- piquets CNT dans la principale zone commerciale (300 pers.)

- piquets volants mais la plupart des entreprises sont déjà bloquées

- manif : 200 000 pers.


 *Camp de Morvedre *(communauté autonome de Valence, 82 000 hab.)

- piquets CNT et "bloc critique" (CNT/CGT/Coordinadora sindical
obrera/15M/Jovenes sin futuro)

- blocage de rond-points

- manif regroupée à Valence



 *Guadalajara* (Castille la Manche, 81 000 hab.)

- piquets organisés avec "indignés" et autres collectifs, donnant lieu à
des affrontements avec la police

- manif : 8 000 pers.



 *Malaga* (Malaga, 568 000 hab.)

- le "bloc critique" (1 000 pers.) se sépare de la manif et se transforme
en piquet mobile, fermant plusieurs entreprises, et termine par une brève
occupation de la gare.

 *Saragosse* (Aragon, 701 000 hab.)

- piquets CNT, fermeture d'entreprises

- rassemblement des syndicats rouges et noirs/alternatifs le matin

-manif : 15 000 pers.



 *Cartagena* (Murcie, 214 000 hab.)

- piquets

- cortège CNT (200 pers.) dans la manif unitaire



 *Bilbao* (Euskal Herria, 353 000 hab.)

- piquet CNT (100 pers.) devant El Corte Inglés, rejoint par d'autres
syndicalistes

 *Levant* (région)

- cortèges libertaires (sans la CGT) dans les manifestations


  Même genre de participation à Mérida, Badajoz et Cacerés (Extrémadure),
Aranjuez (communauté autonome de Madrid), *Margen Izquierda, Durango,
Donostia, Gasteiz, Irun (pays basque), aux Canaries, et en fait à peu près
partout.*
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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 06:50
unsyndicaliste nous a fait parvenir pour publication .
La Poste nous vante depuis plusieurs mois l' actionnariat-salarié dont l' application est différé de 6 mois ( prévue donc en septembre 2012 ) pour cause de suicides chroniques dans l' entreprise depuis l' année dernière . Pour ceux qui ont la mémoire courte réduite la plupart du temps à l' épaisseur de leur portefeuille , il est toujours utile de rappeler des krachs retentissants dans d' autres secteurs ( ici Alcatel en 1998 ) en défaveur des salariés , dindons de la farce de cette fumisterie qui est en fait un salaire au crédit pour alléger les finances de l' entreprise ; les salariés n' ont pas à être solidaire des résultats et des stratégies compétitives de leurs entreprise au point d' en devenir les esclaves à vie ! Le 17 septembre 1998, les salariés d'Alcatel prennent un coup au moral : 35 000 détenteurs d'actions du groupe perdent en quelques heures 38 % de leur épargne. La dégringolade du titre n'est plus la seule affaire du patron ! Un krach traumatisant pour ces capitalistes "populaires", au moment où la formule - acclimatée depuis longtemps aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne - commence à se développer en France. Ce coup de semonce des marchés va-t-il compromettre l'essor de l'actionnariat salarié ? C'est peu probable, même si, souligne Vincent Cornet, de Hewitt Associates, "/le niveau élevé des marchés financiers n'était pas pour rien dans l'engouement des Français/". Avec ou sans euphorie boursière, le développement des différentes formes d'actionnariat salarié - plans d'épargne avec fonds communs de placement, plans d'achat d'actions, stock-options - constitue une mutation majeure. Fils naturel de la mondialisation et de la financiarisation de l'économie, l'actionnariat salarié exprime une tendance lourde : l'investisseur - donc l'actionnaire - prend le pas sur le salarié. En moins de vingt ans, la désinflation a mis fin à l'illusion de l'amélioration du pouvoir d'achat par la feuille de paie. Dans l'univers de la "valeur pour l'actionnaire", la distribution de la prospérité passe par les gains en capital. Les patrons promeuvent des systèmes susceptibles d'associer les salariés au partage de la fameuse "création de valeur". La "participation", chère au général De Gaulle, s'installe, même si le monde a changé et les motivations aussi ...A la Société générale, les salariés-actionnaires détiennent 8,3 % du capital, à la Seita 6,25 %. L'entreprise a tout à y gagner. En créant un lien entre patrimoine et revenu, elle responsabilise et motive. Elle cherche à revaloriser l'ancienneté dans l'entreprise, bien malmenée au cours des dernières années. Elle fidélise aussi les meilleurs, notamment les cadres et les spécialistes. Dans certains secteurs, telle la high-tech, l'actionnariat salarié constitue un élément central de la politique d'embauche et de rémunération. Des structures le favorisent, comme le MBO. Actions de l'entreprise en poche, les salariés sont stimulés par des perspectives de revenus (même différés) plus importantes. Chez France Télécom, comme dans la plupart des privatisés, peu d'entre eux regrettent d'avoir investi lors de la privatisation. Ils apprennent aussi à mieux comprendre les mécanismes économiques et, en "intégrant la complexité", à dépasser le vieux débat sur l'affrontement capital-travail. Les esprits évoluent ... même à la CGT. La mise en place de ce nouveau partenariat suppose quelques conditions. Pour que l'actionnariat salarié constitue un ciment social et ne soit pas vécu comme un facteur d'inégalité supplémentaire, il faut gérer l'équilibre entre l'attribution de plans de stock-options sélectifs et l'offre d'achats de titres ouverte au plus grand nombre. "/Il faut bâtir un trépied composé des stock-options, du plan d'épargne entreprise et du plan d'achat d'actions au niveau mondial/", plaide Philippe Poincloux, associé chez Towers Perrin. La crise boursière ne remet pas en cause cette mutation. Mais elle rappelle opportunément que l'avenir d'un actionnaire est risqué : il y a des limites à une "flexibilisation" rampante des revenus, au moins pour le salarié de base. Le retour des grands plans sociaux (Philipps, Siemens ...) rappelle qu'il peut être difficile pour un salarié actionnaire de concilier ses intérêts de salarié et ... d'actionnaire. Ces nouvelles formes d'association capital-travail accentuent le clivage entre les salariés "stables", en CDI, et ceux en situation précaire, a fortiori laissés sur le bord de la route. L'actionnariat salarié est par essence une stratégie d'"insider". La question sociale ne sera pas résolue parcequ'on aura transformé les salariés en actionnaires. Mais les relations sociales dans l'entreprise s'en trouvent, d'ores et déjà, profondément modifiées.
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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 11:25
On a reçu ce document pour informer tout nos lectrices et lecteurs dela prochaine Marche
des sans papiers( celle devait avoir lieu en févieri les divers collectif de sans papier
ont reporté celle -ci en juin 2012
Marche européenne 2012

Faisant suite à la réunion qui s'est tenue à Paris le jeudi 15 mars

dernier enprésence

des représentants des collectifs de Suisse (Lionel Roche,représentant) et

d'Italie (Aboubakar Soumahoro, représentant), il a été convenu, concernant le

trajet de la marche, de répartir un certain nombres de jours à chaque pays

concerné.

Il est laissé à l'appréciation de chaque collectif d'organiser le trajet,

déterminer

les étapes de marche et les transports si les distances sont trop longues

(au-delà de 30 km) Et donc, de même, les actions (fêtes/conférences/

spectacles...)

peuvent être organisées localement,

dans chaque pays, par les collectifs, selon

  • le territoire,

  • les soutiens sur place,

  • le calendrier,

(prévoir à cet effet des jours sans marche (de repos) pour faire de cette

marche un grand événement dans les différentes villes où elle passera.

 

Départ : Bruxelles (Belgique) (le 02 juin 2012)

Arrivée : Strasbourg (du 02 au 5 juillet 2012)

 

Trajet envisagé :

Bruxelles – Maastricht – Luxembourg – Schengen – France (Verdun-Florange)

– Allemagne – Suisse – Italie – France (Strasbourg).

 

Le trajet respecte les demandes de chaque collectif et passe par

les villes des différentes directions des instances européennes et

les lieux symboliques liés à l'histoire des travailleurs étrangers

(Verdun – Florange pour la France)

 

Soit :

Belgique – Pays-Bas - Luxembourg

(à partir de Bruxelles) – Maastricht – Luxembourg : 6 JOURS

du 02 au 08 juin 2012

(proposition : 4 étapes de marche et 2 jours off)

 

France (Lorraine) via Verdun et Florange – vers l'Allemagne : 6 JOURS

du 08 juin au 14 juin 2012

(proposition : 4 étapes de marche et 2 jours off)

 

Allemagne : 6 JOURS

du 14 juin au 20 juin 2012

(proposition : 4 étapes de marche et 2 jours off)

 

Suisse : 5 JOURS

du 20 juin au 25 juin 2012

(laissé à l'appréciation du collectif)

 

Italie : 5 JOURS

du 25 juin au 30 juin 2012

(laissé à l'appréciation du collectif)

 

France : Strasbourg : à partir du 1er juillet jusqu'au 5 juillet 2012

(selon les rencontres possibles avec les instances européennes)

Anzoumane SISSOKO – Paris, le 21 mars 2012

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 05:45

 

Ce projet CROUS 2020, adopté au CNOUS en janvier 2012,est un texte qui vise à définir la politique et la gestion des CROUS pour la prochaine décennie. Il a pour objectif d’accentuer la "décentralisation", c’est-à-dire renforcer leur mise en compétition, passant par une " autonomie renforcée " des CROUS, suivant la même logique que la loi LRU. Une fois de plus, le gouvernement s’attaque au service public en lui imposant les normes managériales propres au secteur privé et capitaliste : recherche accrue de rentabilité au dépend des étudiant-e-s et des personnels, mise en concurrence, logique de « marketing », caporalisation des rapports hiérarchiques, plus de poly-compétences pour les personnels…

Dans cette nouvelle configuration, nous nous attendons à une fatale augmentation des prix, une dégradation des conditions de travail, une privatisation du logement, une externalisation des postes et la poursuite des coupes budgétaires. Finalement, toutes les étapes nécessaires à une privatisation partielle ou totale des Crous dans les années à venir !!

 

Ce projet CROUS 2020 intervient dans un contexte de misère et de surveillance généralisée.

 

Outre la qualité, c’est aussi la quantité insuffisante de logements disponibles ainsi que les critères profondément discriminants (quotas, préférence nationale, résultats scolaires…) que nous déplorons. La multiplication des partenariats avec les « bailleurs sociaux » est inquiétante, livrant ainsi des logements dits sociaux aux spéculateurs. Une très grande majorité d’étudiant-e-s n’ont que le choix de rester chez leurs parents ou de payer le prix fort du loyer dans le logement privé que le gouvernement privilégie manifestement (fond de paiement des cautions).

Les restos-U, non seulement ne sont pas épargnés par la hausse des prix, mais se trouvent directement vampirisés par les banques (Crédit Agricole, CIC…), qui imposent peu à peu l’usage de la carte monéoqui avait pourtant connu un véritable flop ! En plus d’offrir une commission aux banquier-e-s sur chaque transaction, cette carte monéotransforme le CROUS et l’université en appareils de contrôle (suivi permanent des opérations, flicage des personnels et de leur productivité, « carte d’identité étudiante » donnant accès aux emprunts de livres, photocopies, médecine universitaire, vote aux élections étudiantes, informations personnelles…).

Moins d’un-e étudiant-e sur quatre bénéficie des aides financières (500 000 sur 2,3 millions), les étudiant-e-s étranger-ères y ont difficilement accès (notamment pour ceux hors-UE) et, dans le contexte de crise sociale actuelle, ce système est largement insuffisant, injuste, et se dégrade. En effet, les critères d’attribution n’ont pas fini de se durcir allant jusqu’à indexer les bourses sur la « réussite » scolaire et l’assiduité conformément à l’esprit de compétition et de sélection sociale qui s’impose à l’université. On remarque que le système est tout simplement défaillant : les retards (parfois sur plusieurs mois !) dans le versement des bourses sont dangereusement devenus habituels. De même, les demandes au FNAU (Fond National d'Aide d'Urgence) en 2011 explosent de manière spectaculaire (+ 20%), alors que le budget de ce fond n’a lui pas été augmenté d’un pouce jusqu’à aujourd’hui, et que le 10èmemois de bourse négocié par l’UNEF est encore compromis.

 

La précarité s’aggrave dans des proportions inédites mais le gouvernement préfère soumettre les CROUS à la loi du profit au lieu d’améliorer les conditions et les moyens des travailleur-euse-s du CROUS. Celui-ci n’est alors pas en mesure de remplir les missions de service public nécessaires pour garantir l’égalité d’accès aux études supérieures. En effet, un-e étudiant-e sur 2 est officiellement salarié-e, mais en comptant le travail au noir et le salariat saisonnier, on passe à 75% minimum d’étudiant-e-s salarié-e-s. Un-e étudiant-e qui doit continuellement jongler entre les cours, travail et révisions n'en est plus un-e, et le taux d'échec parmi les étudiant-e-s salarié-e-s est deux fois plus élevé que chez les non salarié-e-s (source : OVE). Ces faits démontrent incontestablement l’exacerbation de la précarité et de la sélection sociale que nous dénonçons.

C'est dans nos luttes qu'il faudra porter notre volonté d'une autre répartition des richesses, plus juste et égalitaire !!

 

L’Union Nationale CGT CROUS, les fédérations syndicales de la FSE et de SUD étudiant revendiquent de concert :

- Réengagement réel de l'Etat dans l'Enseignement Supérieur, la Recherche et les CROUS.

- Renforcement du service public des CROUS avec l'ajout de nouvelles compétences dévolues aujourd'hui aux universités: culture, sports, médecine de prévention, services sociaux, etc.

  • Gestion démocratique des CROUS : un CA avec uniquement des personnels et des étudiant-e-s.

  • La fonctionnarisation des personnels ouvriers, qui sont sur un statut d’agent non titulaire de l’Etat actuellement.

  • Une politique d’emplois adéquate, plus de personnels pour faire fonctionner les différents services aux étudiant-e-s.

  • Une politique salariale revalorisant le personnel, qui aujourd’hui a le salaire le plus bas de la fonction publique.

- L'assurance d'un 10ème mois de bourses et l'arrêt des coupes budgétaires pour les aides sociales.

- Augmentation en nombre et en montant des bourses sur critères sociaux, versées de manière régulière, sur 12 mois, avant d'instaurer un salaire socialisé ou une garantie sociale étudiante pour les étudiant-e-s se déclarant fiscalement indépendant de leurs parents, financée par les cotisations sociales.

- La suppression des critères socialement discriminatoires.

- La construction massive de logements publics de qualité (espaces, normes environnementales...).

- La rénovation des résidences universitaires, sans hausses de loyers

- La réquisition des logements vides

- La gestion des résidences "sous contrat" directement par le CROUS

- La rupture de tous les partenariats public-privé du CROUS

- La baisse significative des loyers

 le 5 mars 2012 par la Cgt CROUS, la fédération Sud-Etudiant et la Fédération Syndicale Etudiante.


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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 23:13

 Un spectre hante l’Europe : le spectre de la cagoule émeutière. Toutes les forces de la vieille Europe se sont unies en une sainte alliance pour chasser ce spectre : le ministre britannique David Cameron et la secrétaire générale Aleka Papariga, le ministre de l’Intérieur italien Roberto Maroni, Adonis et Takis Fotopoulos, les Italiens de la COBAS et les policiers allemands. »[1]

Extrait du site rioter.info

Le dimanche 12 février a été un de ces moments historiques où les contradictions d’une société capitaliste se rencontrent dans le temps et l’espace et se déchaînent de façon explosive, conduisant à la production d’une nouvelle réalité. La lutte des classes renouvelle sa dynamique et cette nouvelle dynamique devient la nouvelle limite interne qu’elle se doit de dépasser. Ce qui importe n’est pas l’événement lui-même (aucun événement isolé n’importe de façon décisive en ce qui concerne la révolution), mais son rôle dans le processus historique de l’émergence du (non-)sujet dans la conjoncture actuelle. 

La journée de dimanche, contrairement aux événements de décembre 2008, était attendue par tout le monde. Au cours des derniers mois l’Europe entière a attendu une explosion sociale appropriée à la situation en Grèce. L’évolution de cette situation a été suivie comme on suit la chronique d’une mort annoncée et, après de nombreuses manœuvres politiques, cette mort a été effectivement annoncée par les médias pour le dimanche 12 février (une parfaite ironie historique)[2] sous le titre « Vote du mémorandum n°2 ». Personne ne fit rien pour l’empêcher, personne ne pouvait rien faire, en dépit de tout ce qu’ils auraient voulu faire, comme un article d’un nouvel « ami amer » des « Gavroches contemporains »[3] le montre. Cette explosion s’est dotée des caractéristiques propres à la période de transition dans laquelle nous nous trouvons, « l’ère des émeutes », et son contenu a été le résultat de l’impasse rencontrée aujourd’hui par le capital dans sa structuration à une échelle mondiale, tandis que, dans le même temps, il l’intensifie (la Grèce est une expression condensée de l’acuité de cette impasse).

Chaque événement significatif de la lutte des classes est immergé dans l’ensemble des contradictions historiquement déterminées du présent dans n’importe quelle société capitaliste et apparaît toujours sous une forme spécifique, fétichisée et à médiations multiples[4]. En Grèce, à cause de l’histoire politique récente très significative, ce conflit prend nécessairement, à l’heure actuelle, la forme d’un conflit politique (contrastant de ce fait complètement avec les événements de Londres d’août 2011, par exemple, étant donné que l’ère des émeutes ne peut se concrétiser que dans les spécificités locales et historiques de chaque formation sociale). L’annonce faite par l’Etat de l’explosion sociale imminente (potentiellement la première d’une chaîne d’explosions) a été une annonce politique et, en ce sens, elle constituait aussi son intégration, en tant qu’explosion nécessaire, à l’intérieur de la reproduction de la société capitaliste. Il s’agit d’une intégration disciplinaire et répressive dans un contexte d’état d’urgence. C’est une intégration « par exclusion ». L’Etat, par la suite, après le retour à la normalité et après sa victoire, s’est vu obligé de criminaliser certaines pratiques des « encagoulés » dans le but de gérer provisoirement les conséquences inéluctables des événements. Le discours de l’Etat est totalitaire, il interdit tout autre discours : Personne ne peut être (ou dire qu’il est) du côté des « encagoulés », et il est d’autant moins possible d’admettre que l’on est l’un d’eux et de tâcher de prendre la parole publiquement au sujet des actes commis dimanche dernier.

La « résistance contre le mémorandum », ainsi que la situation a été poliment nommée, n’aurait pu se passer de l’apparition de la limite actuelle du syndicalisme. La grève générale de 48 heures a effectivement été monumentale en ce qu’elle a révélé la mort définitive du mouvement ouvrier dans toute sa splendeur : personne ne s’en souciait, pas même ceux qui reçoivent une part de plus-value (de plus-value réelle, de profit capitaliste) par le biais du racket dont un des à-côtés (officiellement reconnu jusqu’à présent) est d’annoncer occasionnellement des grèves générales. Bien que les dirigeants syndicaux au niveau confédéral soient encore les seuls socialement habilités à déclarer des grèves générales, on ne les voit nulle part, inexistants. Sachant déjà que le syndicalisme est une chose appartenant au passé, ils sont maintenant à la recherche d’un nouveau business (peut-être qu’une bonne opportunité d’investissement, même à haut risque, serait l’assurance des risques liés aux manifestations, puisqu’il a été récemment proposé que la législation impose aux organisateurs de payer pour chaque dommage). Que le mouvement ouvrier ne puisse plus être perçu dans les formes et les pratiques d’un conflit où l’existence même d’un salaire élémentaire est en jeu indique la mesure dans laquelle les revendications portant sur le salaire sont désormais exclues de la reproduction capitaliste. Ce caractère non officiellement ouvrier du mouvement prolétarien est important pour la convergence de l’impasse de la revendication et du processus approchant d’abolition de la société capitaliste. Il s’agit d’une rencontre conflictuelle, d’un processus de production historique.

Dimanche la foule, immense, était d’une composition interclassiste tant chez les « encagoulés » que parmi les autres manifestants, ce qui est apparu dans la large participation aux affrontements contre la police et par le fait que ces affrontements aient été acceptés de façon quasi-universelle. Ce soir-là sur la place Syntagma il ne s’est trouvé personne (pas même leur propre syndicat) pour défendre la police dans son rôle. Contrairement à l’été dernier, cette fois-ci il ne s’est trouvé aucun « pacificateur » au sein du mouvement ; la seule personne à en prendre la défense fut le représentant du parti de l’Ordre, le soi-disant futur Premier ministre[5]. Dans son expression générale, la police est toujours la classe capitaliste en position de combat contre le prolétariat. Cependant, dans cette conjoncture particulière elle est l’expression matérielle d’une stratégie spécifique du capital au sein de la formation sociale grecque : pour que la deuxième phase de restructuration soit imposée, l’Etat grec doit perdre son autonomie, il doit maintenant être intégré de façon organique dans une plus large coalition (UE) et être officiellement rétrogradé dans la hiérarchie interne, avec tout ce que cela comporte pour la compétition capitaliste et le destin des couches petites-bourgeoises. Attaquer la police est bien sûr une rupture nécessaire en vue de surmonter les limites du « dialogue » avec l’Etat, des négociations sur le prix de la force de travail ou sur tout autre « droit ». Cependant, dans le moment actuel, ce pourrait également être, parmi d’autres choses, une expression du conflit entre la couche petite-bourgeoise et l’Etat qui l’entraîne vers le fond. Comme nous l’avons clairement vu en Egypte en 2011, le fait d’attaquer les forces répressives de l’Etat ne remet pas nécessairement en question la communauté capitaliste la plus fondamentale : la nation[6], ou les dieux réels : argent et propriété. C’est pourquoi parmi les anciens ou les nouveaux « indignés », beaucoup ont pris part aux affrontements et, dans bien des cas, leurs pratiques combatives se sont accompagnées d’un respect pour les « propriétés du peuple » et de l’usage pour désigner les flics des termes : « traîtres », « collabos allemands » ou « turcs », qui « devraient être avec nous, pas contre nous ». Et même au cœur des affrontements, notamment en raison du nombre sans précédent de personnes qui y était engagé, ce dimanche ne pouvait que comporter l’élément fort « national » et « populaire » inévitablement produit au long de « la lutte contre le mémorandum ».

Au-delà de la participation interclassiste qui était nécessaire pour une confrontation de masse avec la police et au-delà du soutien que cette confrontation a reçu, le pillage et l’incendie de boutiques et d’autres immeubles, qui a fait enrager l’Etat et tous les champions de la Culture[7], figure comme un élément important de ce dimanche. Cette pratique, apparue massivement en décembre 2008, et qui avait cessé après l’incident Marfin[8] en mai 2010, est maintenant réapparue, tant il est vrai que la lutte des classes est une réaction en chaîne constituant sa propre dynamique. L’incendie de bâtiments est aussi le résultat de la forme politique particulière prédominante dans la lutte des classes en Grèce. D’un côté la police s’est vue obligée de protéger le Parlement de façon agressive et de pousser la masse principale des manifestants dans les rues adjacentes ; d’un autre côté l’Etat grec, compte tenu du poids de l’histoire politique, ne peut se permettre, même maintenant que la situation d’urgence est si sérieuse, de continuer à élever le niveau de répression au point de devenir de façon trop flagrante un Etat dictatorial (banques ou tanks). Tout au long de la période du capitalisme restructuré (en Grèce elle commence autour de 1996) la transformation de la police en armée d’occupation de l’environnement urbain est l’élément qui a permis à l’Etat bourgeois de rester démocratique tout en réprimant sévèrement les éléments actifs du prolétariat. Pendant les années 2000, dans la mesure où la police ne pouvait être mise en difficulté par les minorités dynamiques qui se battaient dans les rues, les affrontements traditionnels ont commencé à devenir impossibles. Par conséquent, dans les mouvements étudiants de 2006-2007, le jeune prolétariat précaire repoussé par la police a canalisé sa rage contre les bâtiments d’Athènes, et entre ce moment et 2008, chaque propriétaire d’entreprise a compris qu’il fallait augmenter les dépenses liées à la sécurisation de ses propriétés contre les incursions des classes dangereuses. Au début de la période des mémorandums avec l’UE-FMI, la rencontre de ces pratiques avec l’un des derniers sursauts syndicalistes a conduit à l’incident Marfin. La violence sociale a été marginalisée et réprimée par toutes les formations politiques pendant environ un an. Cependant, dans le mouvement interclassiste qui s’est joué sur les places publiques, la question de la violence est réapparue comme une contradiction interne centrale de ce mouvement du fait que la nouvelle série de mesures était encore plus brutale et que les « pratiques d’émeutes » investissaient les places, pratiques qui se sont développées jusqu’aux journées du 28 et 29 juin 2011. Il devenait alors évident que des pans croissants de la population tendaient à s’engager contre la police.

Le fragment du prolétariat qui met le feu aux bâtiments et pille est un produit de la période néolibérale et, plus particulièrement, de la période récente qui a conduit à la crise. Tous ceux qui, lors des événements de novembre 2005, en France, ont parlé d’incidents n’impliquant que des marges sociales, parlaient en mars 2006 des « voyous qui, à Paris, attaquent les marches étudiantes » et, en décembre 2008, d’une « insurrection métropolitaine d’une espèce qui apparaît de temps en temps mais qui s’éteint comme un feu d’artifice tandis que ce qui importe réellement est le mouvement ouvrier », tous ceux-là ont trouvé les choses un peu plus compliquées quand Londres a explosé en août 2011. C’est parce que cette section du prolétariat n’a pas (ou tout du moins, pas encore) les moyens de stopper le processus de production de l’intérieur qu’elle agit au niveau de la circulation des biens et des services. Le (non-)sujet émergent est à la fois sujet et non-sujet du fait de sa relation historiquement définie, entre intégration et exclusion, au processus de la production de la valeur. La question centrale n’est pas celle de la production d’une augmentation quantitative du lumpenprolétariat mais celle d’une lumpenisation accrue du prolétariat — une lumpenisation qui n’apparaît pas comme externe par rapport au travail salarié mais comme élément définitionnel. La précarité, le constant « in-and-out » produit un (non-)sujet de (non-)exclu puisque l’inclusion tend de plus en plus à se réaliser par l’exclusion, en particulier pour les jeunes. Il s’agit d’une dynamique, d’un mouvement se régénérant en permanence. Nous ne faisons pas seulement référence à l’exclusion radicale du marché du travail mais surtout à l’exclusion de tout ce qui est regardé comme travail « normal », salaire « normal », survie « normale ». Dans un environnement produisant des populations excédentaires et de violentes attaques contre la valeur historiquement définie de la force de travail, le « sujet » tant attendu voit le sol se dérober sous ses pieds. Un « sujet » ne peut exister sans que l’« objectivité » soit distinctement donnée puisque c’est cette « objectivité » qui lui permet de mener la vie d’un sujet. Dans la crise du capitalisme restructuré le terrain (l’ancrage dans le rapport salarial) disparaît en même temps que l’oxygène (la capacité d’exiger de meilleurs niveaux de vie). Le (non-)sujet émergent apparaît simultanément comme sujet sans objectivité et comme condensation de l’objectivité sous la forme de sa dissolution. Ceux qui sont déjà pris au piège dans le continuum précarité-exclusion ont envahi un mouvement qui tend encore à invoquer des emplois « normaux » et des salaires « normaux » ; et l’invasion du (non-)sujet a été un succès car ce mouvement a déjà été envahi par le bombardement incessant du capital sur le travail « normal » et sur le salaire « normal ». C’est cette situation dans son ensemble qui, comme un écart à l’intérieur de l’activité du prolétariat, produit des pratiques destructrices, poussant le capital à intensifier l’aspect répressif de sa reproduction en tant que rapport et à essayer d’élever le taux d’exploitation de façon de plus en plus violente.

En considérant les pratiques de dimanche (les pratiques d’émeute), on se rend compte que ces fractions particulières du prolétariat sont de plus en plus, au sein de la reproduction de la société capitaliste, un facteur aggravant de la crise. Le rôle du (non-)sujet reflète la révolution produite dans ce cycle de luttes, révolution qui est abolition de toutes les médiations de valeur, c’est-à-dire de toutes les relations sociales actuelles, et non prise du pouvoir par les travailleurs. L’horizon de la révolution (de cette période) n’est pas dans un programme révolutionnaire qui attendrait la venue du « sujet » qui doit inévitablement assumer le rôle central. Bien qu’ils aient un rôle particulier, les travailleurs productifs ne sont pas produits dans ce cycle de luttes en tant que sujets révolutionnaires séparés qui dirigeraient le processus de transformation de la société capitaliste en une « société du travail » ; la « gestion de la production » ne sera pas l’enjeu de la révolution. Avec le temps, les pratiques destructrices qui émergent aujourd’hui trouveront leurs limites dans leur propre reproduction et il ne leur sera bientôt plus possible de se contenter de participer à la destruction de capital constant sous forme de « dégâts » ou de sabotage temporaire. Afin que la vie continue au sein de la lutte, les pratiques vont se transformer, contraintes de remettre en question l’existence des moyens de production en tant que moyens de production de valeur. Ce questionnement ne sera pas un processus monolithique conduisant à une prétendue « victoire », mais englobera tous les conflits qui produiront en tant que ruptures l’abolition de la distinction entre la production et la reproduction, c’est-à-dire l’abolition de la valeur et, avec elle, l’abolition de tous les rapports sociaux du capital. Pour le moment, dans la crise du capitalisme restructuré, le (non-)sujet est désormais en train de devenir une force active. Il réapparait sans cesse et ses pratiques tendent à coexister de façon « antagoniste » avec les pratiques revendicatives, tandis que les pratiques revendicatives tendent à « imiter » les pratiques des émeutes qui les magnétisent inévitablement depuis que le « dialogue social » a été aboli.

En septembre 2011, nous écrivions à propos de cette perspective temporelle : « En ce qui concerne la crise et l’intensification de la lutte de classe, ce qui sera important dans les événements à venir sera l’évolution du rapport entre le genre de pratiques que nous avons connu en Grande-Bretagne (août 2011) et celles des “indignés”. Ce rapport devient particulièrement crucial du fait de la fluidité entre ces deux sujets en formation (le chômage est entré au cœur du rapport salarial). Le tracé d’une nouvelle limite (la police, l’appartenance de classe comme contrainte extérieure) conduit à une nouvelle configuration que nous essayons de décrire par la notion d’“émeutes”. Les “émeutes” se produisent autour des mouvements “indignés”, s’y infiltrent et finalement les pénètrent, produisant des écarts entre les pratiques de ces mouvements (la première manifestation de cela ayant eu lieu les 28 et 29 juin en Grèce). La dialectique de l’écart œuvre ardemment… » Dimanche a connu un dépassement, en ce sens que les pratiques ont alors convergé, elles se sont fait face dans l’action. La rencontre de ces pratiques est un résultat de la dynamique engendrée par l’interpénétration des “indignés”, des “petits-bourgeois prolétarisés”, des fonctionnaires, de la jeunesse, des précaires/chômeurs. Le mouvement dialectique de ces pratiques est d’ores et déjà en marche. Pour autant, cette dialectique ne se développera pas dans le vide : elle est, elle aussi, prise dans la dynamique d’ensemble de la lutte de classe. « Le salaire à 400 € n’a rien à voir ni avec la réduction des marges bénéficiaires des pharmaciens, ni avec la réduction des allocations dans les entreprises publiques ou les banques, ni avec la baisse des retraites complémentaires, ni avec la levée des restrictions sur les professions protégées, ni avec une quelconque des autres raisons qui poussent les syndicalistes et les travailleurs vers des occupations, des manifestations ou des grèves de longue durée. Si chacune de ces catégories-là affirme avoir largement dépassé les limites de son endurance, que pourraient-ils donc faire, ceux qui n’ont manifestement aucun espoir de survie ? Les jeunes des quartiers défavorisés qui fréquentent des clubs de sport que possèdent des armateurs fortunés qui échappent aux impôts haïssent le centre-ville d’Athènes et son clinquant. Les jeunes chômeurs de la capitale sont désespérés et prêts à la résistance, n’acceptant pas qu’on leur colle la lèpre de la marge sociale sur la peau. Nous leur parlons de solidarité. Des clous. Personne n’est disposé à faire le moindre sacrifice [...] pour que les jeunes de vingt et quelques années en Grèce puissent avoir quelques euros de plus”[9]. Ces pratiques sont celles de sujets fluides et en perpétuelle reconfiguration, façonnés par la lutte de classe aujourd’hui. Dans le contexte de chaque crise où le profit réalisé n’est pas suffisant à insuffler vie à la masse énorme de travail cristallisé, plus le prolétariat est pressuré, plus il se fragmente. Dans la conjoncture actuelle, pourtant, qui en son cœur recèle l’éviction des luttes revendicatives de la reproduction capitaliste, une dynamique qui était partie intégrante de toute la période précédente, la dynamique de la crise se transforme à présent en dynamique de crise du rapport salarial lui-même. Au fur et à mesure que la seconde phase de la restructuration se met en place et que le travail au noirdevient la tendance dominante de la force aveugle du capital, il semble assez difficile au capital de gérer la distinction qualitative nécessaire à la reproduction entre les couches « intégrables » du prolétariat et les populations excédentaires. Cette distinction, l’agencement de la force de travail, est un élément structurel de toutes les périodes capitalistes. Aujourd’hui, pourtant, les éléments essentiels sont : premièrement, la part exclue tend à devenir plus grande et annonce une situation durant laquelle elle comprendra une fraction significative de la population, et deuxièmement, la distinction entre inclusion et exclusion est à présent complètement contingente.

Toute prédiction est hasardeuse, dans la mesure où la compression du temps historique contient un élément d’imprédictibilité et la création de multiples ruptures. La réorientation radicale quant à la « question nationale », présentée comme nécessaire à la reproduction de la structuration actuelle du capital, amène la possibilité d’une contre-révolution « nationale » de gauche ou fascisante, qui bien évidemment ne pourra pas connaître la stabilité des fascismes d’antan (l’intégration nationale-socialiste dans la reproduction du capital dans les limites d’une formation sociale nationale). Cela peut être produit comme nécessaire à un moment décisif du point de vue du capital, contraint de fonctionner dans une « économie politique du risque ». L’appropriation des pratiques émeutières et l’état de guerre perpétuellement reproduit dans lequel le prolétariat est forcé de formuler n’importe quelle revendication, de pair avec toute la pression sur la population ouvrière/chômeuse, joueront tous un rôle quant à l’adoption des pratiques du (non-)sujet des (non-)exclus. La seule chose qui soit certaine c’est que l’événement important de dimanche n’en est qu’un dans une série, s’annonçant dense et illuminant les nuits.


[1]  Aleka Papariga est la secrétaire générale du KKE ; Adonis Georgiadis, une figure connue de l’extrême-droite grecque, député, et promu ministre de la Marine marchande dans le gouvernement de l’actuel Premier ministre (et ex-gouverneur de la banque centrale grecque) Papadimos ; Takis Fotopoulos, promoteur de la “ démocratie inclusive ” anti-impérialiste.

[2]             Le 12 février marque l’anniversaire du pacte de Varkiza, qui était censé mettre fin à la guerre civile en 1945. Le Parti communiste a accepté de donner aux membres de la guérilla l’ordre de déposer les armes, ce qui a permis par la suite leur massacre par l’armée.

[3]               Le politicien de gauche bien connu Alekos Alavanos a écrit : “ Tant que les forces de la gauche resteront coupées de la plus grande partie de la jeune génération, tant que le ‘renversement’ restera un stéréotype essoufflé et ne se traduira pas en plan révolutionnaire et affrontement politique, les phénomènes de violence deviendront de plus en plus fréquents et diffus. Si le Gavroche des Misérables de Victor Hugo s’était trouvé sur la place Syntagma hier soir, il ne serait pas resté dans les rangs serrés des jeunesses de parti ; il se serait trouvé avec ses copains à brûler des banques et des cinémas. ”http://konserbokoyti.blogspot.com/2012/02/blog-post_2450.html (en grec)

[4]             Voir aussi le texte “ Sans toi aucun rouage ne tourne ” (http://dndf.org/?p=10864), où nous examinons la forme politique sous laquelle est exprimé en Grèce le conflit entre les pratiques de diverses parties du prolétariat.

[5]             Le président du parti néolibéral-conservateur Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, a déclaré le lendemain : « Ces salauds doivent savoir que, le moment venu, je vais enlever leurs cagoules. »

[6]             La nation est un concept qui enregistre l’unité de classes contradictoire de toute société capitaliste. A travers ses mécanismes idéologiques, l’État métamorphose les intérêts de classe du capital, il les rend socialement légitimes en les présentant et mettant en œuvre comme intérêts nationaux. L’État, la nation et le capital sont des facettes d’un seul pouvoir de classe : celui du capitalisme.

 

 

[7]             L’incendie au cinéma Attikon, se trouvant dans un des bâtiments historiques d’Athènes, a provoqué leur rage.

[8]             Quand la banque Marfin avait été mise à feu par des émeutiers, trois employés, forcés de travailler derrière des portes fermées en un jour de grève générale, avaient trouvé la mort.

[9]             “Cinéma Inferno”, par A. Psarra, http://www.rednotebook.gr/details.php?id=4858(en grec).

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    23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 12:08

     

    ArcelorMittal: les métallurgistes bloquent les expéditions du site à Florange

    Entre 200 et 300 métallurgistes de l’usine ArcelorMittal de Florange Moselle) ont bloqué jeudi la sortie des expéditions du site pour tenter d’obtenir de la direction le redémarrage des hauts-fourneaux à l’arrêt depuis octobre.

    Les protestataires se sont installés à la sortie d’où partent les produits finis de l’usine, principalement des bobines de tôle pour l’industrie automobile.

    Les syndicats craignent la « mort programmée » de ce site, où travaillent 5.000 salariés, après l’annonce de la direction, la semaine dernière, que les hauts-fourneaux ne redémarreraient pas au deuxième trimestre. Le n°1 mondial de la sidérurgie assure qu’il ne s’agit que d’une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

    « Nous avons décidé de frapper Mittal là où ça fait mal: le portefeuille », a déclaré le responsable CFDT Edouard Martin, en annonçant « un blocage d’une durée illimitée ». « Nous allons nous constituer un trésor de guerre, un butin du fruit de notre travail », a-t-il expliqué.

    Au même moment s’ouvrait à La Plaine-Saint-Denis, au siège français d’ArcelorMittal, un comité central d’entreprise sur l’avenir du site de Florange. Même si ses deux hauts fourneaux sont en sommeil depuis plusieurs mois, le laminoir train à chaud de Florange produit toujours quelque 200.000 tonnes par mois d’acier technique pour l’industrie automobile. Le site est approvisionné avec des brames d’acier produites par l’usine d’ArcelorMittal de Dunkerque.

    Avec ce blocage, les syndicalistes espèrent désorganiser la fabrication dans l’industrie automobile qui, a observé l’un d’entre eux, « travaille à flux tendu ».

    ArcelorMittal Florange livre ses produits finis aux constructeurs Peugeot, Volkswagen, Mercedes, Audi et Toyota. Cette action « coup de poing » est la première menée par l’intersyndicale CGT/CFDT/FO/CFE-CGC, après l’occupation de la direction lundi. L’intersyndicale a promis qu’elle serait « le cauchemar du gouvernement », jusqu’au 6 mai, date du second tour de l’élection présidentielle.

    ArcelorMittal a décidé récemment la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège Belgique) et Madrid, les autres (deux à Florange, en Lorraine, un en Allemagne, deux en Pologne, deux en Roumanie et un en République tchèque) sont officiellement mis en veille en attendant la reprise des commandes.

    Mardi, le président-candidat Nicolas Sarkozy a affirmé: « On fera tout pour que (le site de Florange) rouvre ». La fédération FO de la métallurgie a interpellé mercredi la direction du groupe et les pouvoirs publics, exigeant des engagements écrits sur l’avenir de l’usine mosellane.

    AFP, 23 février 2012

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    22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 08:06

     

     

    Ci-dessous la première page d'un journal grec récupéré par ses
    salariés envoyé par un syndicaliste de Sud Ptt 26-07
    
    
        Les Travailleurs d’Eleftherotypia sont de retour avec leur propre journal !
        
    
        
        par Moissis Litsis*
        
    
        
        
    
        
        Ça y
            est ! C’est fait! Les travailleurs d’Eleftherotypia, un des plus
            grands et plus prestigieux quotidiens grecs, vont de l’avant
            dans la grande entreprise de l’édition de leur propre journal « Les
    Travailleurs à Eleftherotypia » !
        Depuis le
                mercredi 15 février, les kiosques dans tout le pays
                affichent à côté des journaux habituels un journal de plus,
                écrit par ses propres salariés. Un journal qui ne cherche
                pas seulement à mettre en évidence la lutte des travailleurs
                de Eleftherotypia, mais qui veut aussi être un journal
                d’information complète, spécialement en cette période si
                critique pour la Grèce.
        Les 800
                travailleurs et travailleuses à l’entreprise X. K.
                Tegopoulos, qui édite le journal Eleftherotypia, des
                journalistes aux techniciens, des nettoyeuses aux employés
                et aux concierges, sont en grève reconductible depuis le 22
                décembre 2011 puisque le patron ne leur verse plus leurs
                salaires depuis aout passé !  
        Les
                travailleurs de Eleftherotypia,
                voyant que le patron demande l’application de l’article 99
                du code des mises en faillite, en vue de se protéger de ses
                créanciers, en réalité ses salariés auxquels il doit un
                total d’environ 7 millions d’euros en salaires impayés (!),
                ont décidé parallèlement aux mobilisations et aux actions en
                justice de faire paraitre leur propre journal. Un journal
                distribué par les agences de la presse dans tout le pays,
                pour le prix de 1 euro (contre le 1,30 euro qui est le prix
                habituel des autres journaux), avec comme objectif de
                soutenir da caisse de grève.
        Etant impayés
                depuis sept mois, les travailleurs et travailleuses de
                Eleftherotypia sont soutenus par un mouvement de solidarité
                des diverses collectivités ou même des citoyens isolés qui
                font des dons en argent ou en espèces (nourriture,
                couvertures, etc). Avec l’édition de leur propre journal et
                l’argent de sa vente, ils pourront soutenir financièrement
                leur grève sans qu’il y ait la moindre médiation de
                personne : En somme, ils avancent dans une sorte d’autogestion.
        Le journal a
                été confectionné dans un atelier ami, dans une ambiance qui
                rappelait l’édition d’un journal clandestin, puisque la
                direction, dès qu’elle a appris que les journalistes vont de
                l’avant dans leur entreprise d’édition, a coupé d’abord le
                chauffage, ensuite le système employé par les rédacteurs
                pour écrire leurs articles et enfin, elle a fermé l’atelier
                lui-même, bien que pour l’instant l’accès aux bureaux du
                journal reste libre. Eleftherotypia des Travailleurs a été
                imprimé à une imprimerie étrangère à l’entreprise avec
                l’appui des syndicats des salariés de la presse, parce que
                les travailleurs de sa propre imprimerie hésitaient à
                occuper leur lieu de travail.
        La direction
                qui a peur de l’impact de l’édition autogestionnaire du
                journal, menace de recourir à des actions en justice, elle
                intimide en menaçant de licencier les membres du comité de
    
     rédaction
                qui ont été élus tout a fait démocratiquement par l’assemblée
    
    générale des
                grévistes. Cependant, le public grec, et
                pas seulement les lecteurs de Eleftherotypia, attendait avec
                grand intérêt sa parution – on a été submergé par les
                messages encourageant les journalistes à éditer seuls le
                journal- puisque la dictature des marchés est couplée de la
                dictature des medias qui rendent opaque la réalité grecque.
                S’il n’y avait pas le climat consensuel cultivé par la
                plupart des medias en 2010, avec l’argument qu’il n’y avait
                pas d’alternative quand le gouvernement Papandreou signait
                le premier Mémorandum dont l’échec patent est reconnu
                maintenant par tout le monde, on aurait peut être vu le
                peuple grec se révolter plus tôt pour renverser une
                politique catastrophique pour toute l’Europe. 
        
        Le cas
                d’Eleftherotypia n’est pas unique. Des dizaines
                d’entreprises du secteur privé ont cessé depuis longtemps de
                payer leurs salariés, et leurs actionnaires les ont
                virtuellement abandonnées en attendant des jours
                meilleurs…Dans la presse, la situation est même pire. A
                cause de la crise, les banques ne prêtent plus aux
                entreprises tandis que les patrons ne veulent pas payer de
                leur poche, préférant avoir recours à
                l’article 99 –il y au moins 100 sociétés cotées en bourse
                qui l’ont déjà fait- afin de gagner du temps en vue de
                l’éventuelle faillite grecque et de sa probable sortie de la
                zone euro.  
        Elefthrotypia a
                été créée en 1975 comme un « journal de ses rédacteurs »
    dans
    
                la période de radicalisation qui a suivi la chute de la
                dictature en 1974. Aujourd’hui, dans une époque marquée par
                la nouvelle « dictature  des créanciers » internationaux,
                les travailleurs et les travailleuses d’Eleftherotypia ont
                l’ambition de devenir l’exemple lumineux d’une information
                totalement différente, en résistant à la « terreur » tant du
                patronat que des barons des medias, qui ne voudraient
                absolument pas voir les travailleurs prendre en main le sort
                de l’information.
        *Moisis Litsis est rédacteur économique, membre
                du Comité de Rédaction d’ « Eleftherotypia des
                Travailleurs », membre suppléant du Conseil d’Administration
                du syndicat grec des Journalistes (ESHEA).                                               
    

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