Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog lelaboratoire
  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
  • Contact

Pour nous contacter

Le laboratoire Anarchiste
8 Place st Jean
26000 Valence

envoyer vos suggestion

sur:

new:c.l-v@hotmail.fr

rappel envoie aucun message à

le laboratoire@no-log.org


 


Bibliothéque  de prêt

infokiosques
le mercredi de  16h30 - 19h

Accueil/infos SIAD-AIT
vendredi toutes les deux semaines

de  17h30à19h

Emission radio Labo
sur radio Mega
99.2FM
lundi en direct
18h15 - 19h
rediffusion:
jeudi de 9h à  9h 45
http://radio-mega.com
04 75 44 16 15

Recherche

Texte Libre

La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

Archives

le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 10:08
Articles de l'attaque de mouvement de solidarité d'ouvriers le 10 nov.
Le 10 novembre a vu protestataires d'assaut de Gardai les nombreux chez Rossport dans Cie. Mayo. La communauté locale ont été engagées dans une campagne longue contre Shell et Statoil qui essayent d'imposer une canalisation expérimentale dangereuse de gaz ux. Les articles ici sont du WSM au sujet des événements de lutte populaire

College of Rossport images from indymedia.ie, James is on bottom right
L'université des images de Rossport d'indymedia.ie, James est sur la droite inférieure

Téclaircisement ur cette lutte

’un côté le gouvernement irlandais et le géant pétrolier Shell, de l’autre cinq citoyens ordinaires – trois cultivateurs et deux enseignants en retraite. Le soutien ne cesse de grandir en faveur des « Rossport five » (les cinq de Rossport), qui sont détenus en prison depuis juin 2005 pour enfreinte à la loi, en raison de leur opposition aux projets de Shell visant à faire arriver un gazoduc sur le rivage.

Rossport est une petite ville du comté de Mayo dans l’ouest de l’Irlande, avec une belle côte non polluée. Mais, à quarante miles de la côte, se trouve un vaste gisement de gaz, le Corrib field. Ce gisement a été découvert en 1996 et le gouvernement en a accordé l’exploitation à Shell et à d’autres compagnies. Brit O’Seighin, la fille de l’un des contestataires, décrit ainsi les effets sur la région : « J’aime vivre ici. Tout était magnifique avant l’arrivée de Shell, il y a cinq ans. Shell est arrivé avec des jeeps, des camions et des excavatrices, et la destruction a commencé. » … Lire la suite de l’article



Partager cet article
Repost0
13 janvier 2007 6 13 /01 /janvier /2007 18:54
aujourd'hui   en ville temps de printemps petites affiches contre ce rallye injurieux
en plein effets de serre.
alors que l'on parle de précarité à tous les coins de rue
misère, non je ne suis pas anarchiste de charité, mais plutôt car je supporte plus le mèpris de la bourgeoisie, , il ne s'arrêtera comme un coup de bagette magique, le rallye c'est 5000 gendarmes mobilisés, 25 élicoptères , ( à croire les chiffres du dauphiné), c'est en plus le retour de la morgue bourgeoise qui écrase tout;
reprenons les propos d'un passant "lalutte continue"
hors on m'a dit":"demain matin dimanche ils partent du champ de mars" et on pourrait tout de même leur dire notre mèpris. ça n'entre pas dans les créneaux citoyens, demain on pourra dormir tranquille;
heureusement il y avait la permanence du samedi après midi au moins j'étais en ville à désurbaniser" (dixit une brochure qui se trouve au laboratoire anarchiste
Partager cet article
Repost0
13 janvier 2007 6 13 /01 /janvier /2007 08:55

Athènes, Grèce - la lutte révolutionnaire de groupe de lutte armée parcapitaliste (Epanastatikos Aghonas ou ea) a demandé le crédit pour un avant l'aube
monter en flèche l'attaque sur l'ambassade des États-Unis à Athènes. Un petit missile antichar, a été mis le feu de l'autre côté d'un boulevard de six-ruelle, étroitement manqué le grand joint bleu-et-blanc des États-Unis sur la façade de l'ambassade et le bureau de l'ambassadeur, et perçant le bâtiment au-dessus de l'entrée avant peu avant 6 heures du matin personne n'a été blessé et les fonctionnaires des États-Unis réclament que seulement le mineur endommagé a été soutenu, bien que le souffle ait été assez puissant pour souffler des fenêtres dans les bâtiments voisins.

Peu est connu au sujet de la lutte révolutionnaire qui est apparue la première fois il y a trois ans avec une attaque de bombardement sur le complexe de tribunal d'Athènes. Quelques experts ont speculé que le groupe peut inclure ou être mené par d'anciens membres du groupe marxiste le 17 novembre des années 70 militantes, dont les membres ont été pensés pour avoir tous emprisonné. La politique de la lutte révolutionnaire seraient socialiste ou même anarchiste.

Environ trois heures de plus tôt l'action révolutionnaire de libération de groupe d'anarchiste firebombed trois banques et les bureaux suburbains de la nouvelle partie régissante de démocratie. Des branches d'Eurobank de la Grèce, de National Bank de la Grèce et de la banque générale ont été endommagées dans les attaques séparées. Les bombes incendiaires ont été construites hors de petites boîtes métalliques à cuire de gaz. L'anarchiste « troupes d'incendie criminel » emploient fréquemment les bombes improvisées de boîte métallique de gaz dans les attaques sur des banques et les cibles de gouvernement dans la ville. Ce flux de matins des bombardements ont été réclamés à l'appui de trois prisonniers d'anarchisteémeute sociale européenne du forum de mai passé arrêtés pendant l'

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 21:32

Cet On arrête tout et on communise s’exprimerait par des grèves générales, des sabotages systématiques de la reproduction sociale (arrêt du travail, arrêt des études, fin des familles et des couples, fin de la déclinaison des identités nationales, raciales, sexuelles... fin des genres...). Nous ne ferions plus des grèves pour gérer mieux et plus justement le Capital, les États ainsi que les autres institutions sociales mais nous revendiquerions plus rien, nous éclaterions de rire aux appels des réformes et nous les refuserions. Nous n’écouterions plus personne qui se médiatise dans des rôles (plus de patrons, de professeurs, de maris et d’épouses, plus de polices...). Ces mouvements de rupture cesseraient de vouloir réintégrer la mécanique reproductrice du système des dominations. Ils seraient sans fin avec la multiplicité créatrice des sens, des formes de vie et des finalités. Nous ferions marcher les lieux de production tout en détruisant les inutiles et destructeurs (nous n’autogérerons jamais les usines nucléaires par exemple mais viseront plutôt à leur éradication), mais seulement pour nos besoins essentiels et nos désirs créateurs mais jamais pour accumuler et faire fructifier un capital quelconque, pas pour échanger non plus sur la base de la valeur (ni marchés, ni trocs...), toute valeur sera abolie par le processus de communisation. Des singularités sans marchandises et sans valeurs...

Du côté de l’écologie, nous laisserions la vie se libérer de sa marchandisation et de sa détermination rationaliste et utilitaire. Nous détruirions ces logiques de domination qui s’exercent contre tout y compris contre nous. Nous réapprendrions à vivre communistement avec l’ensemble du vivant, comme partie dynamique de cette affirmation plurielle qu’est la vie.

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 21:29

ETATS, CLASSES et DECLASSE

Le monde est devenu sans ambiguïté possible un gigantesque camp de la mort planétaire, avec sursis ou non. Ce camp de travail forcé global, dans la version sursitaire, les capitalistes légaux et illégaux, ainsi que leurs sicaires, fifres, sous-fifres, chiens de garde et autres sbires stipendiés, sans compter les simples exécutants ou même les ‘artisans indépendants’ fournisseurs de délicatesses post-modernes à tous le précités, qui n’ont pas besoin d’être stipendié pour être loyaux, continuent de l’appeler économie, ou société. L’économie, la société, est la banalisation du crime organisé en toute légalité, eu égard auquel le crime illégal ne tient lieu que d’image spéculaire. La dissymétrie fait office de trompe l’œil pour l’œil industriellement désaverti par la marchandise qui sert à vendre toutes les autres : l’information. Cette marchandise toute particulière, à laquelle il faudrait ajouter toutes celles qui participent du ‘luxe spectaculaire’ - mais quelles sont celles qui se soustraient à la ‘culture’, à l’heure où même les détergents et les téléphones participent d’un genre de vie ‘irréductible à la simple reproduction’ ? - est fournie par les producteurs de loyauté au jeu de la grande sarabande parthénogénétique globale, à laquelle toutes les marchandises participent. Le mirage du crime en tant qu’opposé au règne légitime résulte du fonctionnement normal des Etats, qui ne font en réalité plus rien d’autre que départager leurs puissants clients des concurrents déloyaux, ces derniers seuls, désormais, étant traités en criminels (mafias centrales versus mafias émergentes).

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 14:07
note on peut rechercher sur multitudes fordisme et post fordisme, cette recherche fait suite au commentaires des journalistes ce matin sur la radio d'etat et aussi à prpos de la lutte de l'association don qui chotte; cette lutte doit s'accompagner à la critique de l'etat pour ne pas accompagner la restructuration du capitalisme
Au delà du Welfare state

par  Giuseppe Cocco, Maurizio Lazzarato

Mise en ligne janvier 1993

Depuis la fin des années 1970, nous assistons à la crise rampante et durable de l’État providence dans tous les pays développés. Le système de Welfare semble voué à un déclin irréversible devant laisser la place, selon les différentes approches politiques et idéologiques, à une gestion des dépenses publiques moins laxiste ou bien à une non moins providentielle refonte du système de sécurité sociale. Les années 90 ont vu se superposer à la persistance de la crise économique le délitement des liens sociaux et l’écroulement des formes traditionnelles de représentation politique. Alors que l’écroulement des régimes totalitaires en Europe de l’Est n’a fait qu’accélérer la perte d’efficacité des espaces nationaux, le désarroi idéologique généralisé marque désormais en profondeur un processus de mondialisation (globalisation) frappé de plein fouet par une crise déstructurante des pouvoirs bureaucratiques. La gestion et la transformation du Welfare State sont ainsi progressivement devenues le terrain d’affrontements sociaux de type réactionnel et régressif dans lesquels les intérêts corporatifs sont de plus en plus prédominants. La crise devient alors paradoxe : le désastre des politiques économiques néo-libérales ne se transforme pas en relance des dynamiques de recomposition sociale. C’est précisément cette contradiction qui doit nous amener à une réflexion plus profonde sur la crise et la forme même du système de Welfare State, à l’horizon du XXI° siècle.

1. L’élan social de la nouvelle droite est définitivement brisé. Pourtant, la montée de la vague libérale, dans la seconde moitié des années 70 et tout au long des années 80, s’est fondée sur le détournement des luttes sociales qui ont traversé et déstabilisé le système hyper-étatique, hyper-centralisé et despotique que représentait le Welfare State. Il est évident que le populisme reaganien ou thatchérien (avec ses notions d’État minimal et d’impôt négatif) ne se fondait pas tant sur le dépoussiérage des dogmes déconfits de l’économie néo-classique, que sur l’utilisation de l’anti-étatisme des mouvements sociaux. Mais les luttes sociales des années 60 et 70 ne se limitaient pas à alimenter l’extension néo-corporative du dispositif de Welfare : elles se développaient aussi sur le terrain de l’auto-valorisation et de l’autonomie. La crise du Welfare, ainsi que celle de la planification autoritaire, sont d’abord le fruit de l’anti-étatisme populaire et de la critique des formes de représentation politico-syndicale qu’il présuppose. Elle traduit le besoin qu’ont les mouvements d’autovalorisation de réduire la toute-puissance de l’État, en tant que lieu où se concentre la subjectivité bureaucratique du capital collectif. Car il s’agit avant tout de libérer l’énorme potentiel productif contenu dans les réseaux de coopération sociale.

2. En même temps, plus d’une décennie d’efforts obstinés de réduction substantielle des différentes articulations nationales du Welfare State se sont soldées par un cuisant échec. L’élection de Bill Clinton est la dernière et définitive confirmation du caractère irréversible des acquis sociaux inscrits dans le Welfare State. Certes, on est arrivé à des modifications (réduction des régimes de couverture sociale, tickets modérateurs, etc.), mais il s’agit plus d’une évolution des hiérarchies internes au Welfare que des signes de sa véritable extinction. Le Welfare State est toujours là, incontournable.

3. L’irréversibilité du Welfare State ne coïncide pas avec sa vitalité. Crise et irréversibilité du système de Welfare délimitent le cadre d’une réflexion sur l’État providence qui doit s’ouvrir aux nouvelles problématiques de l’antagonisme social. La crise de l’État providence, apparaît comme une étape non pas de son développement (ainsi que le montre F. Ewald dans un très bel ouvrage consacré au sujet [1]) mais comme un moment du processus de constitution des formes sociales de la subjectivité productive, c’est-à-dire du processus de recomposition sociale qui assurait déjà l’irréversibilité des acquis sociaux contenus dans le Welfare State.

En fait, le paradoxe de l’irréversibilité du Welfare State, face au caractère perpétuel de sa crise, traduit l’impossibilité et le caractère illusoire d’une relance de la régulation "étatique" du cycle économique, car il n’est désormais plus possible de structurer les dynamiques de la reproduction en fonction des architectures productives. Le cycle d’usine n’est plus qu’un moment dans un réseau de production qui coïncide maintenant avec le "cycle de la vie" et avec l’ensemble de ses conditions sociales. Dès lors, la persistance de la crise du Welfare State réapparaît sous un tout autre jour : celui qui permet de déterminer positivement des luttes sociales renouvelées et peut nous indiquer l’ouverture d’un nouvel horizon, coopératif et égalitaire, pour le lien social lui-même.

Le Welfare State et le travail

Le Welfare State définit à la fois les pratiques économiques, les relations de pouvoir et les institutions qui ont assuré l’intégration dans le développement des luttes ouvrières depuis les années 20. Son fondement reposait donc dès l’origine sur l’ordre productif, fondé à son tour sur le travail. Le travail était la mesure et la norme de la production aussi bien que de la reproduction (les assurances-santé, chômage, retraite sont ainsi basées sur le revenu du travail). La forme politique était garantie par l’intégration des "institutions du travail" dans l’État. A partir de -ce moment, le politique n’intègre plus "le citoyen", mais bien des organisations de masse, des acteurs collectifs, qui fonctionnent comme les régulateurs des conflits dans la mesure où ils assurent la participation des "travailleurs" à la légitimation de la société de production, c’est-à-dire que les hiérarchies sociales se sont calquées sur celles qui étaient produites par le régime d’accumulation régissant le travail dans l’usine tayloriste. L’efficacité du système de Welfare découle précisément de sa capacité à intégrer et à structurer les "relations de pouvoir", à soumettre les dynamiques de la reproduction aux hiérarchies productives. Comme Michel Foucault l’a bien montré, le système de Welfare est un formidable mécanisme de production des "formes d’assujettissement". L’État occidental moderne a intégré sous une forme politique nouvelle une vieille technique de pouvoir, le "pouvoir pastoral". Cette forme de pouvoir s’exerce sur la vie quotidienne immédiate, sur la "vie" dans toute sa complexité. Le "salut" chrétien se transforme en bien-être, en santé, en protection, en sécurité, tout en conservant une préoccupation particulière et spécifique pour "chaque âme" du troupeau. Il s’agit alors d’une technique de pouvoir qui opère sur des sujets réels et non pas sur des sujets juridiques, en assignant à l’individualité (bien loin de la bureaucratisation wébérienne) une forme nouvelle de constitution. Ce ne sont plus seulement les conflits des classes et les structures idéologiques qui déterminent la nouvelle subjectivité du producteur et du consommateur dans la mesure où la médiation étatique s’organise désormais par l’intégration des politiques disciplinaires (école, hôpital, prisons, assistance sociale...). Les relations de pouvoir se nouent autour de la discipline du travail mais aussi bien autour de la "subjectivité" du travailleur. C’est l’ouvrier "blanc, mâle, qualifié, d’âge compris entre 30 et 50 ans "qui devient le pivot d’une hiérarchisation sociale (et non seulement productive) dont dépendent les rapports de pouvoir avec les femmes, les jeunes, les vieux, les immigrés... Or, c’est justement la reproduction du Welfare State qui assure la cohérence de l’économique, du politique et du pouvoir autour du travail : "jamais, s’exclamait Michel Foucault, dans l’histoire des sociétés humaines - et même dans la vieille société chinoise - on n’a trouvé, à l’intérieur des mêmes structures politiques, une combinaison aussi complexe de techniques d’individualisation et de procédures totalisatrices".
Le mode de régulation, noué autour de l’État providence, constitue donc une technique de domination dont l’efficacité a découlé d’un régime d’accumulation (la production tayloriste) qui ne pouvait fonctionner que grâce à sa médiation, et parce qu’il était capable d’intégrer à l’usine les divers agencements sociaux. On peut bien expliquer la crise du Welfare State en admettant qu’elle est une crise du contrat social d’une société qui n’a plus de règle de justice [2] ; mais l’universel qui tombe en miettes sous les coups de boutoir des luttes sociales n’est rien d’autre que l’universalité despotique de l’usine sur la société, du travail émietté sur le travail recomposé, du temps de travail sur le temps de la vie. La contradiction nouvelle dont est porteuse la phase actuelle n’est donc pas tant le fait du clivage grandissant entre pratiques de responsabilité (propres à l’Etat providence) et pratiques de solidarité, que de celui qui oppose le pouvoir comme abstraction grandissante (se traduisant par une déresponsabilisation des acteurs) aux pratiques de socialisation/coopération qui dépassent la notion même de solidarité. La règle de justice n’est pas plus "arbitraire" dans le cadre des pratiques de solidarité qu’elle ne l’était dans celui des pratiques de responsabilité. S’il est vrai que la crise du Welfare est bien celle de la solidarité, dans la mesure où ce dispositif n’est plus capable de se référer à une règle objective de justice comme celle que proposait par exemple la discipline tayloriste du travail dans l’usine fordiste, il est également vrai que la notion de solidarité est, elle aussi, l’avatar d’une technique de domination qui, pour se constituer en termes de politique pure, a besoin de transformer le formidable processus de socialisation qu’engendre la coopération productive en monstrueuse dynamique d’abstraction. La notion de solidarité implique l’idée d’une redistribution entre deux moments, production et reproduction, qui resteraient pourtant toujours séparés. La crise des responsabilités, que ce soit dans le cas de la récente affaire du sang contaminé ou dans celui d’un taux de chômage devenu désormais le seuil acceptable de la transcendance des indicateurs économiques, reflète bien la perte de sens grâce à laquelle le pouvoir reproduit (sans la légitimation productiviste dont il disposait jadis) la segmentation et le cloisonnement du tissu social, et brise ainsi les réseaux de coopération qui Finnervent. La richesse et l’intensité des liens sociaux immédiatement productifs sont renversées, la dimension subjective d’une individualité immédiatement socialisée subit les assauts destructeurs d’un pouvoir qui vise à réduire toute relation sociale à une étroite identification en termes de "facteurs de risques". L’informatisation de la société, la gestion de savoirs de plus en plus discrets, et pourtant de plus en plus précis, sur les individus rentrent l’une comme l’autre dans une nouvelle technologie du pouvoir qui prétend faire du risque "un des modes les plus concrets du lien social, la marque même de la solidarité sociale, la source de devoirs sociaux" [3]. La négation de la subjectivité positive sociale, de la nouvelle individualité de masse (plurielle et multi-ethnique) ouvre la voie à l’hyper-subjectivation d’un pouvoir fondé sur la catégorie morale du risque, sur l’affirmation tenace et inhumaine que "nous sommes tous un risque pour les autres [4]. Cette négation ne fait que traduire un mécanisme despotique, hyperbureaucratique, qui fonde sa reproduction sur l’amplification à l’infini des processus d’individualisation, en d’autres termes, qui se cache derrière l’abstraction de la technique (comme dans le cas du sang contaminé) et qui travaille pour la stagnation sociale et économique.

Le Welfare dans la crise

Aujourd’hui, la fonction même du Welfare State a été modifiée par les transformations qui ont affecté le mode de production. Si le Welfare est toujours là, il ne joue plus son rôle de "médiation" sociale, économique et politique. Ces transformations imposent de mener une réflexion lucide sur les luttes de résistance et de défense des acquis qui traversent son histoire. La question posée n’est pas tant celle de la réduction quantitative du dispositif global de "providence" étatique que celle de son impossible réforme. On s’y tromperait si l’on prenait au sérieux les querelles sur les "équilibres comptables" de sa gestion, face à l’évident non-sens qui découle de l’impossible calcul des ressources disponibles et des emplois qu’il faudrait financer. Ce débat et ces politiques, malgré la profusion de modèles économétriques qu’ils engendrent, ont des visées bien plus immédiates et, pourrait-on dire, banales. La seule signification du débat sur les nécessaires équilibres budgétaires des différents régimes de Welfare concerne l’effort quotidien du capital collectif (de l’État) afin de vider ses irréversibles effets sociaux de toute signification de classe. Le non-sens du gouvernement de l État providence comme technique d’administration répond à la nécessité de le façonner non pas (non plus) en tant que médiation dynamique des moments de production et de reproduction, du travail et du non-travail, de la vie active et de la retraite, de la vie et de la mort, mais en tant que lieu d’accumulation de la violence nécessaire au maintien d’une séparation administrative (arbitraire, despotique) de ce qui ne constitue plus un processus dialectique de luttes et de développement, de production et de reproduction. Le débat sur le Welfare State doit être renversé. Le capital fonde la possibilité de reproduire son pouvoir sur un mode de production qui coïncide avec la société tout entière, sur l’adaptation fonctionnelle du Welfare en tant qu’instrument du contrôle administratif, c’est-à-dire de séparation artificielle et scélérate du monde du travail et du monde de la vie. De cette manière, le capital ne trouve plus d’autre légitimation que dans sa capacité résiduelle à produire du non-sens, à réduire l’horizon de la vie au seul élément d’une vie passée au travail. Or, la persistance des cycles récessionnistes démontre bien que la soumission de la vie (et de ses formes riches de coopération) au régime (artificiel) du travail salarié se traduit par un blocage permanent des élans productifs socialement constitués. Les flux d’informations (l’agir communicationnel mais aussi les signes monétaires destinés à optimiser la circulation des marchandises) qui constituent la complexité riche (due à la participation de tous à la production de tout) des réseaux sociaux de la coopération productive subissent le détournement parasitaire que leur impose l’abstraction instrumentale de la sphère financière et la perte de sens de la communication. La valeur symbolique de la circulation monétaire est renversée : elle ne constitue plus la médiation (justement symbolique) apte à évacuer la violence comme mode de structuration du lien social, de l’échange ; au contraire, elle devient le lieu d’accumulation maximum de la violence d’un rapport de capital qui a perdu toute sa légitimité technico-productive.
La gestion actuelle du Welfare constitue en effet un véritable et monstrueux malthusianisme renversé : ce n’est pas au nom de la dimension restreinte des ressources disponibles qu’a lieu la légitimation des hiérarchies sociales, économiques et démographiques, mais ce sont ces mêmes hiérarchies qui limitent les ressources, brisent les réseaux de coopération sociale productive (par leur verticalisation systématique), perpétuent la crise de la croissance. La reproduction du pouvoir capitaliste, après vingt ans de crise, constitue en soi la plus effroyable des catastrophes économiques. La catastrophe est sous nos yeux. L’effondrement des régimes totalitaires socialistes ne fait que lui ôter toute sorte de couverture idéologique. L’accumulation séparée de signes monétaires qui traduisent la reproduction du rapport de capital n’a plus aucun rapport avec la production sociale de la richesse.
Devant l’irréversibilité du Welfare State, ce ne sont pas les politiques budgétaires qui se sont adaptées à une politique désinflationniste de contrôle étroit de la création de monnaie. C’est la politique monétaire qui a dû s’adapter à une gestion budgétaire irréversible. L’axe central des politiques économiques est devenu, dans ce contexte, celui de la gestion non pas du "déficit" (toutes les grandes économies nationales sont hyper-endettées : USA, RFA, Italie, Belgique) mais des modalités de son financement.
Toute la violence de la monnaie a été jetée dans l’arène d’une bataille dont l’enjeu même était la survie des formes traditionnelles (désormais parasitaires) d’accumulation. Les politiques désinflationnistes se sont bien moquées des dogmes monétaristes. Elles se sont accommodées de la substitution de l’inflation par la création de signes monétaires au travers de l’inflation de papiers-titres des différentes dettes publiques (ou des entreprises publiques privatisées). Le problème n’était donc pas (et n’est pas) celui de l’inflation, mais du type d’inflation. L’inflation salariale et budgétaire (poussée par la dynamique des salaires et des transferts monétaires et par la modernisation des services) qui impose de très forts taux de croissance, cette inflation-là est insupportable. L’inflation poussée par la dynamique haussière des taux d’intérêt est par contre très supportable pour le système économique. De cette manière, à la segmentation sociale corporatiste (fordiste tardive) des revenus, s’est substituée une hiérarchisation des revenus complètement externe aux dynamiques de l’agir productif, et fondée sur la réaffinnation de la norme séparée du travail grâce à l’essor de véritables couches de nouveaux rentiers dont les grandes entreprises (hyper-concentrées) constituent le noyau dur. Cette nouvelle hiérarchisation des revenus, alimentée par le drainage parasitaire de l’épargne, ne se légitime plus à partir des rapports de forces internes aux articulations du Welfare State en tant que médiation dynamique des rapports de production, mais à partir de l’accumulation de pouvoir en dehors et au-dessus dé la coopération sociale productive. Le mode de production capitaliste ne remplit plus aucun rôle positif, il n’est qu’un obstacle à l’évolution des agencements sociaux (lien social, communication riche et inter-active, formation-école) qui, seuls, assurent le développement du système de production à haute productivité. Ce système social est une entrave, mais il arrive pourtant à reproduire subrepticement sa centralité. Et il peut le faire dès lors que la problématique du gouvernement reste fermement entre ses mains, enfermée dans sa capacité à contrôler la communication et par là à réduire la réalité à ses déterminations falsifiées.

Welfare State et nouvelle subjectivité

La question est donc celle de la réouverture de la problématique du gouvernement : il s’agit de dépasser la bataille sur le Welfare State en prenant acte de sa survie à l’état de conteneur vidé de sa substance. II faut donc dépasser les luttes de défense d’un dispositif qui ne représente tout au plus que le vestige figé d’un compromis désuet, et bien au contraire fonder une problématique antagoniste et offensive du gouvernement, à la hauteur des dimensions sociales de constitution de la subjectivité productive : celles qui relèvent du travail immatériel, du travail intellectuel, de la production en tant qu’agencement complexe de techniques et de liens sociaux et politiques dont les moments ne peuvent plus être isolés et analysés en tant que tels.
Ce sont les nouvelles luttes sociales, celles des étudiants, des infirmières, des assistances sociales, qui expriment cette nouvelle centralité dans la mesure où leurs coordinations organisent la révolte contre le modèle du travail hiérarchisé et émietté, pour affirmer et épanouir une activité professionnelle "intéressante", riche, fruit de la coopération, de la communication, et pleinement intégrée aux formes de vie collectives et individuelles. Le but de ces luttes n’est pas tant de critiquer la hiérarchisation du travail pour obtenir une simple augmentation salariale ni de critiquer par exemple l’activité médicale en tant qu’entreprise à but lucratif mais plutôt de s’attaquer à l’organisation médicale des hôpitaux (ou administrative du travail social) en tant qu’activités qui exercent sans contrôle un pouvoir sur le corps, sur la santé des individus, sur la vie et sur la mort.
Les nouvelles luttes sociales, en s’organisant sous la forme de "coordinations", s’attaquent aux institutions du travail : partis, syndicats et classe ouvrière qualifiée-mâle-syndiquée. Comme le dit Foucault, "les nouvelles luttes transversales s’attaquent à la complexité des relations économiques, politiques et de domination, et en particulier aux formes d’assujettissement organisées et produites par le Welfare State". Ce sont des luttes immédiates, qui mettent en question le statut de l’individu, qui réclament le droit à la différence et s’attaquent à tout ce qui oblige l’individu à se replier sur lui-même et à casser les liens communautaires. Elles s’opposent au gouvernement par l’individualisation (administration aveugle, urbanisme et aménagement du territoire centralisé...) et se développent à travers la critique systématique des effets de pouvoir liés au savoir, à la compétence, à la qualification. De cette façon elles mettent en question la manière même dont le savoir circule et fonctionne. Les infirmières, aussi bien que les travailleurs sociaux, revendiquent la reconnaissance "scolaire" de leurs niveaux professionnels respectifs, du caractère social de leur engagement et, ce faisant, critiquent la hiérarchie fondée sur le savoir, et donc le pouvoir absolu des médecins dans les services. C’est donc sur le terrain qualitatif que l’État providence est critiqué par le refus du "pouvoir individualisant de l’État, de l’inquisition scientifique ou administrative qui détermine notre identité". La crise du Welfare State est, de ce point de vue, une crise de sa capacité à intégrer les individus en produisant de la subjectivité par des techniques spécifiques de pouvoir.
Si le libéralisme s’est montré incapable de récupérer la critique sociale de l’étatisme, les éventuelles relances économiques du Welfare (comme l’élection de Bill Clinton semble l’annoncer) ne pourront pas le rétablir en tant que lieu et mécanisme de "médiation dynamique des conflits". Elles en seront incapables dans la mesure où ces conflits ne sont pas négociables "Comment voulez-vous négocier avec une tranche de vie ?" se demandait un des médiateurs gouvernementaux devant la délégation de la coordination des infirmières. Les nouvelles luttes touchent directement aux rapports de pouvoir et déterminent de nouvelles oppositions au pouvoir des hommes sur les femmes, des parents sur les enfants, des médecins sur les patients, de l’administration sur la manière dont les gens vivent. Ce sont des luttes identitaires, contre les classifications, contre les segmentations, contre les nonnes définies par l’administration et les institutions de l’État providence. La solution des problèmes de gestion budgétaire ne peut avoir lieu que d’un point de vue despotique [5].
Or, ces nouvelles luttes sociales traversent une phase cruciale elles sont confrontées aux contradictions que leur puissance même fait exploser en aggravant la crise irréversible du Welfare State. Alors même que l’idéologie néo-libérale s’effondre, les "coordinations" ne constituent pas un syndicat nouveau et plus radical mais le dépassement de la forme syndicale même et l’épuisement de la forme de la négociation. Le refus institutionnel de la négociation n’est pas tant le fruit d’un choix délibéré que l’impasse imposée par la maturité des luttes ; ces luttes ne visent pas tant la monétisation de la flexibilité que le mode même de gouvernement des hôpitaux, de l’assistance sociale, des cités, des universités en tant qu’ils représentent de véritables lieux de vie, de socialisation, de manifestation plurielle des subjectivités individuelles et collectives. Dans cette perspective, il est nécessaire de donner à ces nouvelles réalités subjectives l’envergure générale dont elles sont porteuses et, par là même, de casser l’impasse paradoxale de leur puissance, qui tend à les faire se replier sur elles-mêmes, se diluer dans le cadre indifférencié de luttes réactionnelles et néo-corporatives ou identitaires (dans les cités des banlieues, par exemple).

Au-delà du Welfare State

Le niveau atteint par les luttes révèle, comme on l’a déjà dit, un déplacement radical de la structure du cycle productif. Sa socialisation tend en effet à intégrer de plus en plus la totalité des rapports sociaux, de façon à imposer à l’analyse scientifique la nécessité, à l’intérieur de cette tendance, de reconnaître que la "valeur" est définie par le niveau de la productivité sociale de la production, que le clivage entre production, circulation et services est de moins en moins significatif, et que, par conséquent, chaque service est productif, et enfin que production et vie sont la même chose : ce n’est plus le travail qui forme la vie, mais la vie qui libère la production du travail pour l’ouvrir aux formes riches, multiples et plurielles de l’agir et de la création, comme Marx le "prophétisait" déjà dans les "Grundrisse".
Si toute la richesse est produite par tous, si l’activité productive est constituée par l’enchevêtrement de périodes de formation, de travail et de non-travail, la centralité des nouvelles subjectivités productives doit à la fois se constituer sur l’affirmation de nouvelles formes générales de socialisation et sur le dépassement de tout dispositif institutionnel destiné à perpétuer (de manière arbitraire) les clivages et les séparations propres aux mécanismes d’inclusion/exclusion. Cela signifie qu’il faut poser le problème du dépassement de l’État providence en tant qui "immense machine sociale à produire et à reproduire l’impuissance des travailleurs dont les prestations ne sont socialement reconnues que dûment estampillées et utilisées par les hiérarchies planificatrices" [6]. Le passage crucial consiste dans l’affirmation de la centralité des nouveaux sujets qui ne peut se donner que par l’ouverture d’un nouvel élan égalitaire et par la critique des catégories économico-politiques héritées du taylorisme, catégories qui creusent un "abîme" entre chômage et emploi, travailleur actif et non-actif, temps de travail et temps de formation, et qui imposent la segmentation ethnique, sexiste et temporelle du travail (émigrés contre nationaux, hommes contre femmes, etc.).
Au contraire la centralité des nouvelles subjectivités passe par un renversement offensif des thématiques du Welfare State, une recomposition des déterminations subjectives multiples qui innervent le processus actuel de production de la richesse : il faut faire de la flexibilité et de la mobilité du travail le terrain de recomposition des subjectivités émiettées.
Quelles figures politiques peuvent, aujourd’hui, donner une forme positive et générale aux nouvelles centralités subjectives ? Est-il possible de recommencer à parler de programme, c’est-à-dire d’investir les processus de socialisation du travail dans des formes égalitaires et universelles ? Commentrenverserles processus d’assujettissement en production de subjectivité ? Comment permettre aux infirmières de poser entièrement le problème du "gouvernement" des hôpitaux, aux assistances sociales d’intégrer les "assistés" à leurs revendications d’autogestion, aux étudiants, aux chômeurs, aux travailleurs en général de circuler librement, collectivement et individuellement dans les réseaux multiples d’un travail constitué de moments de "formation, emploi et non-emploi" ? La réponse à ces questions ne peut relever que de la pratique politique. Ce que nous pouvons anticiper est néanmoins le renversement des catégories théoriques du Welfare State et du taylorisme qui en constituaient le présupposé productif.

Au delà du Welfare state

par  Giuseppe Cocco, Maurizio Lazzarato

Mise en ligne janvier 1993

Depuis la fin des années 1970, nous assistons à la crise rampante et durable de l’État providence dans tous les pays développés. Le système de Welfare semble voué à un déclin irréversible devant laisser la place, selon les différentes approches politiques et idéologiques, à une gestion des dépenses publiques moins laxiste ou bien à une non moins providentielle refonte du système de sécurité sociale. Les années 90 ont vu se superposer à la persistance de la crise économique le délitement des liens sociaux et l’écroulement des formes traditionnelles de représentation politique. Alors que l’écroulement des régimes totalitaires en Europe de l’Est n’a fait qu’accélérer la perte d’efficacité des espaces nationaux, le désarroi idéologique généralisé marque désormais en profondeur un processus de mondialisation (globalisation) frappé de plein fouet par une crise déstructurante des pouvoirs bureaucratiques. La gestion et la transformation du Welfare State sont ainsi progressivement devenues le terrain d’affrontements sociaux de type réactionnel et régressif dans lesquels les intérêts corporatifs sont de plus en plus prédominants. La crise devient alors paradoxe : le désastre des politiques économiques néo-libérales ne se transforme pas en relance des dynamiques de recomposition sociale. C’est précisément cette contradiction qui doit nous amener à une réflexion plus profonde sur la crise et la forme même du système de Welfare State, à l’horizon du XXI° siècle.

1. L’élan social de la nouvelle droite est définitivement brisé. Pourtant, la montée de la vague libérale, dans la seconde moitié des années 70 et tout au long des années 80, s’est fondée sur le détournement des luttes sociales qui ont traversé et déstabilisé le système hyper-étatique, hyper-centralisé et despotique que représentait le Welfare State. Il est évident que le populisme reaganien ou thatchérien (avec ses notions d’État minimal et d’impôt négatif) ne se fondait pas tant sur le dépoussiérage des dogmes déconfits de l’économie néo-classique, que sur l’utilisation de l’anti-étatisme des mouvements sociaux. Mais les luttes sociales des années 60 et 70 ne se limitaient pas à alimenter l’extension néo-corporative du dispositif de Welfare : elles se développaient aussi sur le terrain de l’auto-valorisation et de l’autonomie. La crise du Welfare, ainsi que celle de la planification autoritaire, sont d’abord le fruit de l’anti-étatisme populaire et de la critique des formes de représentation politico-syndicale qu’il présuppose. Elle traduit le besoin qu’ont les mouvements d’autovalorisation de réduire la toute-puissance de l’État, en tant que lieu où se concentre la subjectivité bureaucratique du capital collectif. Car il s’agit avant tout de libérer l’énorme potentiel productif contenu dans les réseaux de coopération sociale.

2. En même temps, plus d’une décennie d’efforts obstinés de réduction substantielle des différentes articulations nationales du Welfare State se sont soldées par un cuisant échec. L’élection de Bill Clinton est la dernière et définitive confirmation du caractère irréversible des acquis sociaux inscrits dans le Welfare State. Certes, on est arrivé à des modifications (réduction des régimes de couverture sociale, tickets modérateurs, etc.), mais il s’agit plus d’une évolution des hiérarchies internes au Welfare que des signes de sa véritable extinction. Le Welfare State est toujours là, incontournable.

3. L’irréversibilité du Welfare State ne coïncide pas avec sa vitalité. Crise et irréversibilité du système de Welfare délimitent le cadre d’une réflexion sur l’État providence qui doit s’ouvrir aux nouvelles problématiques de l’antagonisme social. La crise de l’État providence, apparaît comme une étape non pas de son développement (ainsi que le montre F. Ewald dans un très bel ouvrage consacré au sujet [1]) mais comme un moment du processus de constitution des formes sociales de la subjectivité productive, c’est-à-dire du processus de recomposition sociale qui assurait déjà l’irréversibilité des acquis sociaux contenus dans le Welfare State.

En fait, le paradoxe de l’irréversibilité du Welfare State, face au caractère perpétuel de sa crise, traduit l’impossibilité et le caractère illusoire d’une relance de la régulation "étatique" du cycle économique, car il n’est désormais plus possible de structurer les dynamiques de la reproduction en fonction des architectures productives. Le cycle d’usine n’est plus qu’un moment dans un réseau de production qui coïncide maintenant avec le "cycle de la vie" et avec l’ensemble de ses conditions sociales. Dès lors, la persistance de la crise du Welfare State réapparaît sous un tout autre jour : celui qui permet de déterminer positivement des luttes sociales renouvelées et peut nous indiquer l’ouverture d’un nouvel horizon, coopératif et égalitaire, pour le lien social lui-même.

Le Welfare State et le travail

Le Welfare State définit à la fois les pratiques économiques, les relations de pouvoir et les institutions qui ont assuré l’intégration dans le développement des luttes ouvrières depuis les années 20. Son fondement reposait donc dès l’origine sur l’ordre productif, fondé à son tour sur le travail. Le travail était la mesure et la norme de la production aussi bien que de la reproduction (les assurances-santé, chômage, retraite sont ainsi basées sur le revenu du travail). La forme politique était garantie par l’intégration des "institutions du travail" dans l’État. A partir de -ce moment, le politique n’intègre plus "le citoyen", mais bien des organisations de masse, des acteurs collectifs, qui fonctionnent comme les régulateurs des conflits dans la mesure où ils assurent la participation des "travailleurs" à la légitimation de la société de production, c’est-à-dire que les hiérarchies sociales se sont calquées sur celles qui étaient produites par le régime d’accumulation régissant le travail dans l’usine tayloriste. L’efficacité du système de Welfare découle précisément de sa capacité à intégrer et à structurer les "relations de pouvoir", à soumettre les dynamiques de la reproduction aux hiérarchies productives. Comme Michel Foucault l’a bien montré, le système de Welfare est un formidable mécanisme de production des "formes d’assujettissement". L’État occidental moderne a intégré sous une forme politique nouvelle une vieille technique de pouvoir, le "pouvoir pastoral". Cette forme de pouvoir s’exerce sur la vie quotidienne immédiate, sur la "vie" dans toute sa complexité. Le "salut" chrétien se transforme en bien-être, en santé, en protection, en sécurité, tout en conservant une préoccupation particulière et spécifique pour "chaque âme" du troupeau. Il s’agit alors d’une technique de pouvoir qui opère sur des sujets réels et non pas sur des sujets juridiques, en assignant à l’individualité (bien loin de la bureaucratisation wébérienne) une forme nouvelle de constitution. Ce ne sont plus seulement les conflits des classes et les structures idéologiques qui déterminent la nouvelle subjectivité du producteur et du consommateur dans la mesure où la médiation étatique s’organise désormais par l’intégration des politiques disciplinaires (école, hôpital, prisons, assistance sociale...). Les relations de pouvoir se nouent autour de la discipline du travail mais aussi bien autour de la "subjectivité" du travailleur. C’est l’ouvrier "blanc, mâle, qualifié, d’âge compris entre 30 et 50 ans "qui devient le pivot d’une hiérarchisation sociale (et non seulement productive) dont dépendent les rapports de pouvoir avec les femmes, les jeunes, les vieux, les immigrés... Or, c’est justement la reproduction du Welfare State qui assure la cohérence de l’économique, du politique et du pouvoir autour du travail : "jamais, s’exclamait Michel Foucault, dans l’histoire des sociétés humaines - et même dans la vieille société chinoise - on n’a trouvé, à l’intérieur des mêmes structures politiques, une combinaison aussi complexe de techniques d’individualisation et de procédures totalisatrices".
Le mode de régulation, noué autour de l’État providence, constitue donc une technique de domination dont l’efficacité a découlé d’un régime d’accumulation (la production tayloriste) qui ne pouvait fonctionner que grâce à sa médiation, et parce qu’il était capable d’intégrer à l’usine les divers agencements sociaux. On peut bien expliquer la crise du Welfare State en admettant qu’elle est une crise du contrat social d’une société qui n’a plus de règle de justice [2] ; mais l’universel qui tombe en miettes sous les coups de boutoir des luttes sociales n’est rien d’autre que l’universalité despotique de l’usine sur la société, du travail émietté sur le travail recomposé, du temps de travail sur le temps de la vie. La contradiction nouvelle dont est porteuse la phase actuelle n’est donc pas tant le fait du clivage grandissant entre pratiques de responsabilité (propres à l’Etat providence) et pratiques de solidarité, que de celui qui oppose le pouvoir comme abstraction grandissante (se traduisant par une déresponsabilisation des acteurs) aux pratiques de socialisation/coopération qui dépassent la notion même de solidarité. La règle de justice n’est pas plus "arbitraire" dans le cadre des pratiques de solidarité qu’elle ne l’était dans celui des pratiques de responsabilité. S’il est vrai que la crise du Welfare est bien celle de la solidarité, dans la mesure où ce dispositif n’est plus capable de se référer à une règle objective de justice comme celle que proposait par exemple la discipline tayloriste du travail dans l’usine fordiste, il est également vrai que la notion de solidarité est, elle aussi, l’avatar d’une technique de domination qui, pour se constituer en termes de politique pure, a besoin de transformer le formidable processus de socialisation qu’engendre la coopération productive en monstrueuse dynamique d’abstraction. La notion de solidarité implique l’idée d’une redistribution entre deux moments, production et reproduction, qui resteraient pourtant toujours séparés. La crise des responsabilités, que ce soit dans le cas de la récente affaire du sang contaminé ou dans celui d’un taux de chômage devenu désormais le seuil acceptable de la transcendance des indicateurs économiques, reflète bien la perte de sens grâce à laquelle le pouvoir reproduit (sans la légitimation productiviste dont il disposait jadis) la segmentation et le cloisonnement du tissu social, et brise ainsi les réseaux de coopération qui Finnervent. La richesse et l’intensité des liens sociaux immédiatement productifs sont renversées, la dimension subjective d’une individualité immédiatement socialisée subit les assauts destructeurs d’un pouvoir qui vise à réduire toute relation sociale à une étroite identification en termes de "facteurs de risques". L’informatisation de la société, la gestion de savoirs de plus en plus discrets, et pourtant de plus en plus précis, sur les individus rentrent l’une comme l’autre dans une nouvelle technologie du pouvoir qui prétend faire du risque "un des modes les plus concrets du lien social, la marque même de la solidarité sociale, la source de devoirs sociaux" [3]. La négation de la subjectivité positive sociale, de la nouvelle individualité de masse (plurielle et multi-ethnique) ouvre la voie à l’hyper-subjectivation d’un pouvoir fondé sur la catégorie morale du risque, sur l’affirmation tenace et inhumaine que "nous sommes tous un risque pour les autres [4]. Cette négation ne fait que traduire un mécanisme despotique, hyperbureaucratique, qui fonde sa reproduction sur l’amplification à l’infini des processus d’individualisation, en d’autres termes, qui se cache derrière l’abstraction de la technique (comme dans le cas du sang contaminé) et qui travaille pour la stagnation sociale et économique.

Le Welfare dans la crise

Aujourd’hui, la fonction même du Welfare State a été modifiée par les transformations qui ont affecté le mode de production. Si le Welfare est toujours là, il ne joue plus son rôle de "médiation" sociale, économique et politique. Ces transformations imposent de mener une réflexion lucide sur les luttes de résistance et de défense des acquis qui traversent son histoire. La question posée n’est pas tant celle de la réduction quantitative du dispositif global de "providence" étatique que celle de son impossible réforme. On s’y tromperait si l’on prenait au sérieux les querelles sur les "équilibres comptables" de sa gestion, face à l’évident non-sens qui découle de l’impossible calcul des ressources disponibles et des emplois qu’il faudrait financer. Ce débat et ces politiques, malgré la profusion de modèles économétriques qu’ils engendrent, ont des visées bien plus immédiates et, pourrait-on dire, banales. La seule signification du débat sur les nécessaires équilibres budgétaires des différents régimes de Welfare concerne l’effort quotidien du capital collectif (de l’État) afin de vider ses irréversibles effets sociaux de toute signification de classe. Le non-sens du gouvernement de l État providence comme technique d’administration répond à la nécessité de le façonner non pas (non plus) en tant que médiation dynamique des moments de production et de reproduction, du travail et du non-travail, de la vie active et de la retraite, de la vie et de la mort, mais en tant que lieu d’accumulation de la violence nécessaire au maintien d’une séparation administrative (arbitraire, despotique) de ce qui ne constitue plus un processus dialectique de luttes et de développement, de production et de reproduction. Le débat sur le Welfare State doit être renversé. Le capital fonde la possibilité de reproduire son pouvoir sur un mode de production qui coïncide avec la société tout entière, sur l’adaptation fonctionnelle du Welfare en tant qu’instrument du contrôle administratif, c’est-à-dire de séparation artificielle et scélérate du monde du travail et du monde de la vie. De cette manière, le capital ne trouve plus d’autre légitimation que dans sa capacité résiduelle à produire du non-sens, à réduire l’horizon de la vie au seul élément d’une vie passée au travail. Or, la persistance des cycles récessionnistes démontre bien que la soumission de la vie (et de ses formes riches de coopération) au régime (artificiel) du travail salarié se traduit par un blocage permanent des élans productifs socialement constitués. Les flux d’informations (l’agir communicationnel mais aussi les signes monétaires destinés à optimiser la circulation des marchandises) qui constituent la complexité riche (due à la participation de tous à la production de tout) des réseaux sociaux de la coopération productive subissent le détournement parasitaire que leur impose l’abstraction instrumentale de la sphère financière et la perte de sens de la communication. La valeur symbolique de la circulation monétaire est renversée : elle ne constitue plus la médiation (justement symbolique) apte à évacuer la violence comme mode de structuration du lien social, de l’échange ; au contraire, elle devient le lieu d’accumulation maximum de la violence d’un rapport de capital qui a perdu toute sa légitimité technico-productive.
La gestion actuelle du Welfare constitue en effet un véritable et monstrueux malthusianisme renversé : ce n’est pas au nom de la dimension restreinte des ressources disponibles qu’a lieu la légitimation des hiérarchies sociales, économiques et démographiques, mais ce sont ces mêmes hiérarchies qui limitent les ressources, brisent les réseaux de coopération sociale productive (par leur verticalisation systématique), perpétuent la crise de la croissance. La reproduction du pouvoir capitaliste, après vingt ans de crise, constitue en soi la plus effroyable des catastrophes économiques. La catastrophe est sous nos yeux. L’effondrement des régimes totalitaires socialistes ne fait que lui ôter toute sorte de couverture idéologique. L’accumulation séparée de signes monétaires qui traduisent la reproduction du rapport de capital n’a plus aucun rapport avec la production sociale de la richesse.
Devant l’irréversibilité du Welfare State, ce ne sont pas les politiques budgétaires qui se sont adaptées à une politique désinflationniste de contrôle étroit de la création de monnaie. C’est la politique monétaire qui a dû s’adapter à une gestion budgétaire irréversible. L’axe central des politiques économiques est devenu, dans ce contexte, celui de la gestion non pas du "déficit" (toutes les grandes économies nationales sont hyper-endettées : USA, RFA, Italie, Belgique) mais des modalités de son financement.
Toute la violence de la monnaie a été jetée dans l’arène d’une bataille dont l’enjeu même était la survie des formes traditionnelles (désormais parasitaires) d’accumulation. Les politiques désinflationnistes se sont bien moquées des dogmes monétaristes. Elles se sont accommodées de la substitution de l’inflation par la création de signes monétaires au travers de l’inflation de papiers-titres des différentes dettes publiques (ou des entreprises publiques privatisées). Le problème n’était donc pas (et n’est pas) celui de l’inflation, mais du type d’inflation. L’inflation salariale et budgétaire (poussée par la dynamique des salaires et des transferts monétaires et par la modernisation des services) qui impose de très forts taux de croissance, cette inflation-là est insupportable. L’inflation poussée par la dynamique haussière des taux d’intérêt est par contre très supportable pour le système économique. De cette manière, à la segmentation sociale corporatiste (fordiste tardive) des revenus, s’est substituée une hiérarchisation des revenus complètement externe aux dynamiques de l’agir productif, et fondée sur la réaffinnation de la norme séparée du travail grâce à l’essor de véritables couches de nouveaux rentiers dont les grandes entreprises (hyper-concentrées) constituent le noyau dur. Cette nouvelle hiérarchisation des revenus, alimentée par le drainage parasitaire de l’épargne, ne se légitime plus à partir des rapports de forces internes aux articulations du Welfare State en tant que médiation dynamique des rapports de production, mais à partir de l’accumulation de pouvoir en dehors et au-dessus dé la coopération sociale productive. Le mode de production capitaliste ne remplit plus aucun rôle positif, il n’est qu’un obstacle à l’évolution des agencements sociaux (lien social, communication riche et inter-active, formation-école) qui, seuls, assurent le développement du système de production à haute productivité. Ce système social est une entrave, mais il arrive pourtant à reproduire subrepticement sa centralité. Et il peut le faire dès lors que la problématique du gouvernement reste fermement entre ses mains, enfermée dans sa capacité à contrôler la communication et par là à réduire la réalité à ses déterminations falsifiées.

Welfare State et nouvelle subjectivité

La question est donc celle de la réouverture de la problématique du gouvernement : il s’agit de dépasser la bataille sur le Welfare State en prenant acte de sa survie à l’état de conteneur vidé de sa substance. II faut donc dépasser les luttes de défense d’un dispositif qui ne représente tout au plus que le vestige figé d’un compromis désuet, et bien au contraire fonder une problématique antagoniste et offensive du gouvernement, à la hauteur des dimensions sociales de constitution de la subjectivité productive : celles qui relèvent du travail immatériel, du travail intellectuel, de la production en tant qu’agencement complexe de techniques et de liens sociaux et politiques dont les moments ne peuvent plus être isolés et analysés en tant que tels.
Ce sont les nouvelles luttes sociales, celles des étudiants, des infirmières, des assistances sociales, qui expriment cette nouvelle centralité dans la mesure où leurs coordinations organisent la révolte contre le modèle du travail hiérarchisé et émietté, pour affirmer et épanouir une activité professionnelle "intéressante", riche, fruit de la coopération, de la communication, et pleinement intégrée aux formes de vie collectives et individuelles. Le but de ces luttes n’est pas tant de critiquer la hiérarchisation du travail pour obtenir une simple augmentation salariale ni de critiquer par exemple l’activité médicale en tant qu’entreprise à but lucratif mais plutôt de s’attaquer à l’organisation médicale des hôpitaux (ou administrative du travail social) en tant qu’activités qui exercent sans contrôle un pouvoir sur le corps, sur la santé des individus, sur la vie et sur la mort.
Les nouvelles luttes sociales, en s’organisant sous la forme de "coordinations", s’attaquent aux institutions du travail : partis, syndicats et classe ouvrière qualifiée-mâle-syndiquée. Comme le dit Foucault, "les nouvelles luttes transversales s’attaquent à la complexité des relations économiques, politiques et de domination, et en particulier aux formes d’assujettissement organisées et produites par le Welfare State". Ce sont des luttes immédiates, qui mettent en question le statut de l’individu, qui réclament le droit à la différence et s’attaquent à tout ce qui oblige l’individu à se replier sur lui-même et à casser les liens communautaires. Elles s’opposent au gouvernement par l’individualisation (administration aveugle, urbanisme et aménagement du territoire centralisé...) et se développen

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2006 6 30 /12 /décembre /2006 09:58

Precarity // P2P Fightsharing III le slogan étes vous copatible avec l'emploi, nouveau salariat

Le DVD Precarity // P2P Fightsharing III est une compilation de 17 vidéos réalisées par des intermittents du spectacle, Precarias A la Deriva, McStrike, Chainworkers, Naomi Klein & Avi Lewis, Adbuster Japan, Michael Moore, Korea Telecom Workers, YoMango, Saint Precaire, MayDay Milan, MayDay Barcelona, Clean Clothes Campaign, Contrato Basura.

Ce DVD a pour objectif de mettre en relation les différents réseaux de précaires à travers le monde. C’est une boite à outils qui permet d’explorer l’augmentation de la précarisation de nos existences.

La précarité signifie littéralement d’être obligé d’implorer et de prier pour conserver un travail. C’est l’exclusion de générations entières et bientôt de l’ensemble de la société de l’accès aux droits sociaux.

Nous sommes le précariat. Nous sommes taillables et corvéables à la demande, exploitables à volonté et soumis à tous les caprices. Nous avons appris à jongler entre les emplois et nous sommes devenus les contorsionnistes de la flexibilité. Nous devenons des activistes avec une stratégie commune pour partager nos luttes.

Precarity // P2P Fightsharing III : durée 197 mn, bande son et/ou sous-titres en français, italien, anglais et espagnol.

(PNG)  (PNG)  (PNG)

Téléchargez le trailer du DVD : 9 minutes - Format mkv (codec video : Xvid - codec audio : Ogg vorbis).

Lien Bittorrent : ftp://videobase.no-ip.org/precarity...
Lien FTP : ftp://ftp.samizdat.net/medias/video...
Lien Web : http://regardeavue.com/videos/vbp_p...

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 19:31
De nombreux hommes politiques français prennent en modèle les prisons des Etats-Unis. On vous passe donc un extrait du réglement intérieur d'une prison d'Arizona, extrait trouvé sur le site Anarchy in Chains.

Extrait:

Usage de la force : Une mesure de contrôle prise pendant une situation conflictuelle dans un effort de faire faire à un contrevenant n'importe quoi involontairement. L'utilisation de la force est classée en catégories: mineure, importante ou mortelle.

Mineure : Contact physique par un employé avec un contrevenant afin de commander son mouvement, auquel le contrevenant n'offre aucune résistance.

Importante: Une mesure de force qui est davantage que la mineure mais moins que mortelle quand :
A : Un contrevenant résiste physiquement à l'application des contraintes
B : Des agents chimiques sont déchargés
C : Des bâtons ou d'autres instruments sont employés pour faire le contact avec le contrevenant dans un effort de reconstituer ou préserver l'ordre
D : Le contact physique blessant ou défensif est,  mais pas limité à, un ou plusieurs coups, poussées dures, ou prises défensives.
E : Quand un contrevenant est blessé pendant une utilisation de la force.

Mortelle : La décharge intentionnelle des armes à feu autorisées. (Note: viser avec une arme à feu
un contrevenant n'est pas considéré comme une utilisation de la force mortelle)

témognage de résistances à l'intérieur du systhème carcéral
souhait de """*"Il est à noter que mes actions sont prévues comme une rupture, une protestation, d'un traitement inhumain injuste du système pénitentiaire" ; et ne sont pas prévues pour nuire au personnel. "J'essaye de faire cet espace libre avant l'exécution de n'importe quelle utilisation de la force que j'appelle. "J'essaye de fournir seulement tellement la résistance physique pendant que nécessaire pour réduire au minimum des dommages à me, comme peut être clairement vu dans le videos.* suivant

Il y a plusieurs manières de perturberou désobéir lau système pénitentiaire. Les formes les plus simples et les plus communes de résistance, cependant, font peu pour perturber les activités globales des surveillants et de l'administration correctionnels. Cependant N'IMPORTE QUELLE résistance au système est salutaire à la cause, elle est la plupart du temps par le défit pur, des procédures exigées pour maintenir l'ordre de l'établissement qui font obtenir le plus haut affecter et la plupart d'attention. Ceci est principalement réalisé en appelant une utilisation de la force.

Normalement, le département du Texas de la justice criminelle ne peut pas conduire une utilisation de la force de gagner la conformité dans les situations qu'elle a l'excédent à commande indirecte, les situations qui ne fournissent pas une menace sérieuse à la sécurité. Les formes de base de résistance/de rupture que nous utilisons qui n'appellent pas directement une utilisation de la force : en refusant de se conformer aux normes de toilettage (refusant de raser, avoir une coupe, etc. extrêmes), à la lumière et à la fenêtre dissimuler refuser de prendre des photos contree des murs, en couvrant partiellement la porte de fenêtres ou de cellules, faire le bruit excessif, etc.

Une autre bonne méthode de perturber des opérations qui ne finit pas dans une utilisation de la force est de faire quelque chose qui appelle une utilisation de la force ; mais avant que la force soit appliquée réellement, permettre aux surveillants de gagner la tranquilité. Cependant presque car satisfaisant comme appeler réellement une utilisation de la force, cette méthode là a des risques. La faire assez, et parfois les surveiilants appliqueront la force de toute façon, même si nous allons nous conformer. En outre, les chances sont, quand nous décidons d'appeler une utilisation de la force après avoir fait quelque chose n'importe quoi de pareil, les surveillants impliqués sont pour être excessivement violentes.

J'emploie toutes les méthodes ci-dessus afin de fournir une résistance régulière à ce système pénitentiaire, mais j'ai trouvé il y a une meilleure manière de résister que pour appeler une utilisation de la force. Pour appeler une utilisation de la force mineure, je refuse simplement de marcher de nouveau à ma cellule. Travaux aussi bons qu'une utilisation de la force importante, et maux moins ! Il y a plusieurs plusieurs méthodes que j'emploie pour appeler une utilisation de la force importante : en refusant de laisser ma cellule pour des recherches de cellules, en refusant de donner en arrière des plateaux de nourriture ou des contraintes de main, remettre se gifler à ma porte de cellules, et refuser de sortir les yards de pièce ou de récréation de jour. Une utilisation de la force produit d'une quantité de chancellement d'écritures et d'heures-homme, tout en également de manière significative perturbant les opérations quotidiennes des dirigeants correctionnels. Le personnel doit être retiré d'autres secteurs de logement pour conduire l'utilisation de force, qui dure généralement 15 minutes à une heure ou à deux. Ceci stoppe toute l'activité sur les secteurs appropriés, parce que TDCJ est toujours si court fourni de personnel. Si l'utilisation de la force est conduite en dehors de des secteurs de logement, n'importe quel personnel de non-sécurité doit être enlevé du secteur, causant encore plus d'une rupture.

Le plus chronomètre cette méthode est utilisé pour exprimer notre mécontentement à l'administration que plus il plus probable est que l'administration fera quelque chose remédier à de la situation - de changer les unités/personnel d'équipements en améliorer des conditions vivantes. Au moins, c'est ce que je ceoie (recueillie de l'histoire passée)".


Cliquer  ici pour regarder l'utilisation des videos de force.
Partager cet article
Repost0
28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 19:06
salut à tous le salariat cette servitude qui nous enchaine, en fait à l'heure actuel on enent plus à propos de poste de travail" vous êtes compatible" comme si on est passé dans le monde des machines
La vérité sur les chiffres du chômage : enfin ça bouge !!!

A quelques heures de l’annonce du taux officiel de novembre, un collectif d’associations et de syndicats dénonce avec force la manipulation des chiffres du chômage, abondant ainsi dans le sens de NOTRE DOSSIER [1] mis en ligne voici deux mois.

La brêche ouverte en début d’année par Fabienne Brutus [2] n’a pas été vaine. Initié par les associations Réseau d’Alerte sur les Inégalités, AC!, MNCP, le Réseau Stop Précarité et les syndicats SNU-ANPE, SUD-ANPE et CGT-INSEE, le collectif «Les autres chiffres du chômage» (ACDC) accuse les statistiques d’escamoter quelque 2,3 millions de « chômeurs invisibles » et vient de publier la première d’une série de notes qu’il diffusera chaque fin de mois et jusqu’en mai, une opération visant à « marquer la campagne électorale » et donner à la question sociale « la place qui lui revient dans le débat électoral » à venir.

Officiellement, le chômage touchait 2.172.000 de personnes en octobre. Mais ce chiffre ne tient compte que des chômeurs de catégorie 1, c’est-à-dire des demandeurs d’emploi immédiatement disponibles, à la recherche d’un CDI à temps plein, et qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois. Actuellement, le calcul du taux de chômage exclut donc les personnes en recherche d’emploi qui, faute de mieux, se contentent de missions d’intérim, d’un temps partiel ou d’un CDD, ceux qui exercent une « activité réduite » de plus de 78 heures par semaine mais cherchent une activité plus stable et restent dans les fichiers, les chômeurs des départements d’outre mer (DOM), les chômeurs en arrêt-maladie ou en formation, les licenciés économiques en convention de reclassement personnalisée (CRP) ou en contrat de transition professionnelle (CTP), ou bien encore les chômeurs « âgés » dispensés de recherche d’emploi (DRE). Ce sont au total « près de 4,45 millions de personnes » qui sont recensées « en tant que demandeurs d’emplois » dans les 8 catégories de l’ANPE, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo…

Cet écart avec les statistiques officielles est une « manipulation des chiffres » qu’a dénoncée l’économiste Pierre Concialdi, représentant d’ACDC, membre du CERC et co-fondateur du RAI-Bip40, lors d’une conférence de presse. « Depuis 25 ans ces «chômeurs invisibles» représentent une proportion croissante de l’ensemble des inscrits à l’ANPE : au cours de l’année 2006, la part de ces chômeurs dans le total des demandeurs d’emploi a dépassé pour la première fois 50% alors qu’elle n’en représentait que 10% en 1982″, selon le collectif qui ajoute que, malgré ces « artifices statistiques », le chômage « se maintient à un niveau structurellement élevé » depuis le début des années 1990 et que le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE « demeure inflexible autour de 4,5 millions » depuis 15 ans.

Dans sa note, ACDC fournit une batterie de chiffres issus de l’ANPE elle-même et revient sur vingt-cinq années de classification des chômeurs et de pratiques de l’Agence. Observant que la part des chômages invisibles a été « multipliée par quatre » sur le dernier quart de siècle, Philippe Sabater, du SNU-ANPE, constate que « l’instrumentalisation politique de l’ANPE est plus forte que jamais ».

Parmi les demandeurs d’emploi échappant au chiffre officiel, ACDC évoque quelque 220.000 « chômeurs des départements d’Outre-Mer qui n’apparaissent jamais dans le bilan mensuel commenté par le gouvernement ». Le collectif dénonce aussi le cas de 871.000 personnes, demandeuses « d’emploi temporaire ou à temps partiel », expliquant que 250.000 « chômeurs de la catégorie 1 ont été basculés vers les catégories 2 et 3 (demandeurs d’emploi à temps partiel ou temporaire) » de 1997 à 2000… Un transfert qui résulterait d’une « modification » des méthodes de l’ANPE et non « d’une passion subite de ceux-ci pour les CDD ou le temps partiel », même si l’ANPE souligne que les catégories de chômeurs « existent depuis 1995″ et que leurs définitions n’ont depuis « pas changé »…

Parmi les «chômeurs invisibles», le collectif compte également 412.000 « dispensés de recherche d’emploi », catégorie apparue en 1985 qui englobe « des demandeurs d’emploi âgés » de plus de 55 ans, et 452.000 « chômeurs en activité réduite » – demandeurs d’emploi ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois, « écartés du chiffre officiel depuis 1995″. Le collectif recense aussi 321.000 « demandeurs d’emploi non immédiatement disponibles » car en stage, en contrat aidé, en formation, en CRP ou en arrêt-maladie. « Il y a aussi les découragés qui touchent le RMI mais ne cherchent même plus à s’inscrire à l’ANPE et sur lesquels aucune statistique n’existe », ajoute Philippe Sabater : effectivement, 63% des 1,3 million de RMIstes ne pointent pas à l’ANPE.

Mais ACDC oublie de préciser que 47% des chômeurs ne sont pas indemnisés du tout : plus «invisibles» on ne fait pas ! Et la polémique sur l’explosion des radiations n’est pas abordée. Si le collectif affirme à juste titre que « plus de la moitié des demandeurs d’emploi sont exclus du chiffre officiel », nous pensons ici qu’ils sont encore loin de la triste réalité.

Bref, « baser le décompte uniquement sur la catégorie 1, ce qui fait dire au gouvernement qu’il est en train de gagner la bataille pour l’emploi, nous semble très contestable », résume Thomas Coutrot, autre économiste et co-fondateur du Réseau d’Alerte sur les Inégalités. « La question qu’on pose à tous, c’est : est-ce qu’on peut continuer comme ça alors que le chiffre officiel apparaît de moins en moins crédible ? », s’interroge Philippe Sabater, poursuivant : « Est-ce qu’il y a une alternative pour régler ce chômage qu’on ne veut pas voir ? Tous ces gens, qu’est-ce qu’on met en place pour leur trouver des solutions ? » Là dessus, on peut rêver… Mais que la vérité éclate enfin le temps d’une campagne électorale, voilà qui est un réel progrès dont nous ne pouvons que nous réjouir.

[1] : http://www.actuchomage.org/

[2] : http://www.actuchomage.org/

Source :
Partager cet article
Repost0
28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 18:43
oncernant des refus de fournir des empreintes génétiques ont eu lieu.

Ainsi, mercredi, le procureur général de la cour d'appel de Grenoble a requis trois mois de prison ferme contre Alain Meunier, 48 ans, militant associatif qui refusait de se soumettre à un prélèvement d'ADN après avoir été dénoncé pour avoir fait pousser du cannabis dans son jardin. M. Meunier avait été condamné à 1 000 euros d'amende en première instance.


Depuis la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure de 2003, une centaine de délits obligent à se soumettre au prélèvement génétique.

Limitée, à l'origine, aux infractions sexuelles, la législation concerne aujourd'hui les meurtres et les cambriolages, les vols simples, les tags ou les dégradations.

Même les participants des manifestations anti-CPE, au mois de mars et d'avril, condamnés pour rébellion ou outrage sont concernés.

Depuis l'entrée en vigueur de ces dispositions, le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) explose.

De 2003 à 2006, le nombre de profils enregistrés est passé de 2 807 à plus de 330 000.

Bien que ce système ait permis d'élucider plus de 5 000 affaires, ceux qui s'opposent aux prélèvements dénoncent l'instauration d'un "répertoire de masse".

"Cela revient à considérer une catégorie de population comme présumée coupable", dénonce Benjamin Deceuninck, fondateur du collectif Refus ADN.

Condamné à un mois de prison avec sursis en 2005 pour le fauchage d'un champ de betteraves transgéniques, il refuse depuis obstinément de se soumettre au prélèvement. Avec son collectif, il multiplie les tracts, les comités de soutien et les conférences sur ce qu'il considère comme l'essor de la société de "Big Brother".


Depuis que M. Deceuninck a créé son association au mois de juin, il a recensé environ 150 personnes ayant refusé le prélèvement d'ADN. C'est peu en comparaison des 500 000 gardes à vue comptabilisées en 2005.

"L'immense majorité des gens accepte le prélèvement sans broncher. Les refus sont cantonnés à une certaine élite intellectuelle", note François Sottet, magistrat au parquet de Paris.

Mais ces cas de refus embarrassent le ministère public.

"C'est l'éternel débat entre la défense des libertés individuelles et l'efficacité judiciaire", considère M. Sottet. "Et il y a effectivement un malaise", ajoute-t-il.

"DÉLIT CONTINU"

Le malaise est d'autant plus grand que ceux qui refusent le prélèvement, même une fois condamnés, se retrouvent de facto susceptibles d'être à nouveau convoqués. Ils sont alors en situation de "délit continu" avec des peines pouvant s'alourdir indéfiniment.

"Il y a une loi, il faut l'appliquer, persiste le commissaire Philippe Mallet, chef du service central de la police technique et scientifique. Ce n'est pas un fichier pour répertorier les antécédents mais pour l'identification", martèle-t-il.

Selon lui : "Il n'y a pas de petite affaire."

Elise Vincent

 
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet