Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog lelaboratoire
  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
  • Contact

Pour nous contacter

Le laboratoire Anarchiste
8 Place st Jean
26000 Valence

envoyer vos suggestion

sur:

new:c.l-v@hotmail.fr

rappel envoie aucun message à

le laboratoire@no-log.org


 


Bibliothéque  de prêt

infokiosques
le mercredi de  16h30 - 19h

Accueil/infos SIAD-AIT
vendredi toutes les deux semaines

de  17h30à19h

Emission radio Labo
sur radio Mega
99.2FM
lundi en direct
18h15 - 19h
rediffusion:
jeudi de 9h à  9h 45
http://radio-mega.com
04 75 44 16 15

Recherche

Texte Libre

La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

Archives

le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
7 octobre 2006 6 07 /10 /octobre /2006 22:19
         Aux directeurs,
                                                                                                                                              Aux membres
                                                                                                                                              du conseil d'administration,  
                                                                                                                                              Aux actionnaires.
 
Messieurs, Mesdames,
                                    Suite à la parution dans la presse locale du bénéfice de notre entreprise, nous vous félicitons de votre travail. Celui-ci nous a permis d'engranger des bénéfices records et de donner une image positive de notre entreprise. Nous vous en remercions vivement. Nous nous félicitons également, car sans nous, travailleurs et travailleuses salarié-e-s, cela n'existerait pas.
Content-e-s de ce bilan, nous ne voulons pas rester les bras croisés: ainsi, du fait de notre soumission depuis de longues années à votre gestion de notre temps de vie et de nos maigres salaires, nous vous annonçons que nous prendrons en main, nous les salarié-e-s, notre entreprise. En conclusion, nous vous licencions, et ceci pour que les bénéfices nous reviennent enfin à nous toutes et tous.
Concrètement, cela signifie que nous allons organiser dès la semaine prochaine et ceci de façon hebdomadaire une réunion de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs. Nous prendrons nous-mêmes, de façon commune et autonome, toutes les décisions propres à l'entreprise: les prix de vente, l'engagement de coéquipiers-ères, nos rétributions, la destination de nos bénéfices et l'organisation... L'autogestion de l'entreprise par celles et ceux qui la font vivre se fera dans un esprit d'échange de savoirs, de respect et d'égalité quant à la rétribution et aux décisions. Notre but principal est de subvenir à nos besoins tout en trouvant du plaisir à travailler, ceci dans la solidarité, l'autonomie et l'égalité de chacun-e devant ses propositions. Notre vie s'en trouvera fortement améliorée car nous ne travaillerons plus que quelques heures pour un excellent salaire.
Aussi nous vous proposons, Messieurs, Mesdames, de nous rejoindre en tant que travailleur ou travailleuse. Cela signifie que vous serez tantôt à l'établi, à la comptabilité ou au nettoyage. Il va de soi que nous vous laissons le choix de quitter notre entreprise.
En espérant que vous saurez saisir l'excellente occasion de vivre pleinement cette autogestion, nous vous prions d'agréer, Mesdames, Messieurs, nos salutations distinguées.
                                                                                                                                              Le collectif anti-autoritaire des travailleurs et travailleuses



Partager cet article
Repost0
7 octobre 2006 6 07 /10 /octobre /2006 09:29
note:
entendu sur la radio ce matin, création d'agence intérim pour retraité. Ces nouvelles agences s'adressent à ceux qui ne touchent que 900 euros par moi de retraite et moins. Et comme d'hab cette idée nous vient du Japon.

Cher-éres Amis-es Chomêurs-ses et précaires

Nous soussignés messieurs Borloo De Villepin , Chéreque avons décidés de vous remettre au " travail " car comme le dit si bien monsieur Sarkozy " celui-ci rend libre " et comme le dit si bien madame Parisot , il est temps que vous sachiez faire la différence " entre la bonne et la mauvaise précarité "

Aussi en bons adeptes de la Maffia Endémiques Des Enflures Fascistes vous serez désormais convoqué-es chaque mois pour un contrôle sur votre " " recherche personnalisée de l'emploi " afin de " construire ou reconstruire votre projet professionnel "

Bien sur vous n'avez pas reçus cette lettre, mais elle aurait très bien pu arriver dans votre boite postale comme dans votre boite E mai

Le " contrôle " mensuel des chômeur-ses et précaire c'est parti pour de bon cette fois

Ce matin des milliers de chômeurs et " chercheurs d'emploi " se sont vu convoqué-es pour une réunion de " travail ".

Une réunion leur apprenant les " restructurations " de l'anpe , vous imaginez déjà le truc , on vous convoque le matin de bonne heure, on vous réunis a une dizaine dans une pièce sordide comme savent l'êtres si bien les salles d'anpe , pour vous dires que chaque anpe serait désormais " spécialisée " et " regroupée " par métier , et tant pis s'il faudra traverser la moitié de la ville, alors qu'a deux rues de chez vous il y en a une justement d'anpe, mieux encore car comme dans les ministères , au siége du Medef , et a celui de la Cfdt boulevard Belleville on adore la " sémantique " dites " managériale " remplie de mots aussi creux, ronflants , et pompeux . On vous apprends que désormais vous serez convoqué-es tout les mois pour un contrôle, ou votre " référent " flicaillon fera le " point " avec vous sur votre " recherche personnalisée " de l'emploi

En gros si vous avez autre chose de mieux a foutre dans votre vie que vous perdez déja a péniblement la gagner et que d'allez vous emmerder a aller dans des endroits aussi sordides et tristes a pleurer que les Anpe, votre " référent " flicaillon et votre Ane - npe se fera le plaisir de vous radier, ça fera toujours des chomeurs-se en moins pour les statistiques, et des " le chômage baisse " pour les " journaux " télevisés de France 2 et Tf 1

Bien sur votre " référent " flicaillon se fera aussi une joie de vous faire de superbes chantage a l'emploi, c'est vrai que le "pôvre " patronat a tellement besoin de travailleurs-ses Exploitables et Corvéables à merci, car entre les Rma-Sto , les Civis- Sto ,les emplois Borloo - Sto , les temps partiels imposés , les " joies " du précariat et de l'intérim ou du tout petit Cdd soit disant toujours " renouvelable " mais jamais renouvelés

et autres sous "emplois " de merde imaginés par des esprits aussi vicelards que tordus dans les ministére, au siège du " journal le point " ou aux siéges du Medef et de la Cfdt qu'ils auraient tort de ne pas vous rappeler comme le pensent nos " bonnes ames " politicardes " le " pouvoir " du petit chefaillon , sur le simple numéro que vous êtes .

Bref une fois de plus vive le pays " de la bonne et mauvaise précarité " vive le contrôle social, la chasse et la traque aux plus pauvres et au moins aisé-es , vive le pays de Germinal made in 21 éme siécle , vive la devise " liberté égalité fraternité " encore inscrite sur les batiments non encore privatisés de ce pays de " l'égalité "

 

PLUTOT IRRADIES OU RADIES QU'A LA CFDT

NON AU CONTROLE SOCIAL ET AUX SOUS BOULOTS DE MERDE DU MEDEF

NON AUX HARCELEMENTS ANTI PAUVRES ET ANTI PRECAIRES

VOULEM RIEN FOUTRE AL PAIS

NI CPE NI CNE NI LEC NI CDD NI CD



I

comités j'emmerde le salariat et le patronat

ane-npe - 7.6 ko
ane-npe

impasse de la précarité - 35.2 ko
impasse de la précarité
Partager cet article
Repost0
5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 11:47
À propos des luttes étudiantes et lycéenne
 
Si dans Blocages et embauchages  [1] nous avons tenté de faire le lien entre les mouvements étudiants-lycéens de 1986, 1994 et 2006, il nous faut maintenant voir leurs différences en rapport avec leur contexte historique et politique.
De 1968 à 1990

Le projet Devaquet de 1986 a cherché à imposer une sorte de numerus clausus à l’entrée des universités afin de sortir de la contradiction que constituait un fonctionnement encore assez caractéristique de l’ancienne université libérale de classe, mais ouvert à un public qui n’a plus qu’un lointain rapport à cette origine de classe. En effet, ce fut une des conséquences des luttes de la fin des années 60 que de faire sauter ce caractère de classe dans le double cadre d’une lutte contre la sélection d’une part, de la critique du rôle de chien de garde de la bourgeoisie auquel étaient destinées une partie des étudiants en formation d’autre part.

Une fois le repli des luttes amorcé, la réponse du pouvoir et de l’institution fut la réforme des universités impulsée par Edgar Faure à l’automne 1968. Elle avait l’ambition d’ouvrir cette université mais aussi tout l’enseignement supérieur à un plus grand nombre d’étudiants. L’hypothèse de l’époque, qui perdurera jusqu’aux années 90, était que le marché du travail nécessiterait toujours plus de main d’œuvre qualifiée et que dans une société dont les rapports sociaux restaient particulièrement rigides, l’éducation devenait un des premiers facteurs de mobilité sociale et donc de limitation des tensions et des luttes. Faure et la démocratisation de l’enseignement, Chaban Delmas , Delors et leur "nouvelle société", Giscard d’Estaing et sa grande classe moyenne, participaient tous d’une vision assez optimiste sur la capacité d’un système, jusqu’à là sclérosé par la IVèmegaullisme , à assurer une transition entre pouvoir bourgeois et pouvoir proprement capitaliste. République et certains traits autoritaires et traditionalistes du

Cette vision optimiste prévaudra pendant une vingtaine d’années, mais depuis, la fréquence des crises et des réformes, petites ou grandes, pose sans cesse la question de l’Éducation comme une question politique centrale pour ce qui est de la reproduction des rapports sociaux en France. Chevènement , dans son bref passage au ministère avait mis le doigt sur un certain échec de l’idéal méritocratique républicain et sur la nécessité de visser les boulons en restaurant discipline et sélection parce que laxisme et démocratisation non maîtrisée accentuerait finalement les inégalités, les plus pauvres en pâtissant. Devaquet va reprendre cela [2] en essayant de l’ancrer dans une réforme limitée à l’université (il n’est que ministre délégué aux universités), mais qui repose toujours sur l’idée qu’il y a un lien entre niveau et type de formation d’une part, marché du travail de l’autre.

Au niveau du mouvement, c’est sur les ruines de l’ancienne université de classe qu’une communauté scolaire s’est affirmée. Le mouvement de 1986 se perçoit immédiatement comme mouvement de la jeunesse. Mais, par opposition à 1968, la jeunesse n’est plus la pointe avancée du refus du capital. C’est une sorte d’identité sociale particulière parmi d’autres. Le mouvement exalte un "pouvoir étudiant" en affirmant sa méfiance vis-à-vis du monde des adultes, des syndicats de salariés et une phobie de la récupération politique. Pourtant, il va reprendre les formes de luttes initiées par les cheminots et les infirmières, dans la même année. Dans ces trois mouvements, les coordinations apparaissent comme des possibilités d’auto-organisation s’appuyant sur des communautés professionnelles ou d’apprenants. Elles sont en décalage avec les organisations syndicales traditionnelles interprofessionnelles.

Ce mouvement balaie le projet Devaquet, mais il ne s’attaque ni à la question de la reproduction des inégalités ni à celle du décalage toujours plus croissant entre niveau de formation et type d’emploi. C’est l’idéologie selon laquelle la restructuration du procès de travail post-fordiste créerait des emplois de plus en plus qualifiés qui semble encore prévaloir.

Le mouvement de 1990 se développe sur une base plus lycéenne qu’étudiante mais toujours sur des exigences égalitaires-unitaires propres à souder la communauté scolaire. Toutefois, cela ne se fait pas dans l’enthousiasme comme en 1986, mais dans la désillusion de l’éclatement de la communauté. Ce qui la soudait face aux réformes de l’État, conçues comme extérieures et comme des attaques contre une condition commune, laisse place à une tension interne au mouvement qui va se poursuivre jusqu’à aujourd’hui. Les "casseurs" et trublions ne sont plus les extrémistes politisés qui cherchent à radicaliser un mouvement d’origine, mais des individus exclus du cadre scolaire et marginalisés du point de vue de la reproduction des rapports sociaux [3].

Le CIP de 1994

On peut voir le projet Balladur de CIP de 1994 comme une tentative de répondre à la question du décalage entre formation initiale et débouché sur le marché du travail. Une réponse partielle puisqu’elle ne cherche une solution qu’au niveau de l’enseignement supérieur et plus particulièrement de son cycle court, celui du BTS et des IUT. Il s’agissait d’une part de faciliter l’entrée sur le marché du travail à l’aide d’une stagification1 forcée et d’autre part de la réaliser sur la base d’un salaire minimum "jeune" dérogatoire au régime général du droit du travail.

Certes, le mouvement anti-CIP va s’avérer suffisamment puissant pour faire reculer le projet, mais il reste limité par son aspect de lutte contre la dévalorisation de la force de travail qualifiée. C’est pour cela que les étudiants des IUT seront, les détonateurs du mouvement même s’ils n’arriveront pas à dépasser leur particularité [4]. Ce n’est qu’une fois relayé par les lycéens surtout et les étudiants des cycles longs que le mouvement se durcira au contact des provocations policières (à Nantes et Lyon surtout [5]).

Le projet de CIP était centré sur un type de formation de niveau intermédiaire, semi professionnalisé, mais déjà en situation de produire un fort contingent de surnuméraires ou au moins d’étudiants en grande difficulté d’insertion et de classement sur le marché du travail. En effet, le projet Devaquet visait aussi à limiter les passerelles possibles entre cycle court et cycle long du supérieur, mais averti de l’erreur du projet précédent, il s’agissait de faire passer la sélection comme le résultat du choix des d’étudiants eux-mêmes conscients de leur "niveau" et ceci dans l’optique néo-libérale, d’étudiants capables d’optimiser leurs capacités en calculant le rapport coût/avantage de leur investissement.

Ce qui se présentait comme une rationalisation du processus de formation par optimisation des ressources, cherchait plutôt à entériner de droit une dévalorisation produite de fait par la banalisation d’un diplôme démocratisé. Concrètement cela se manifestait, par exemple, dans une mesure annexe visant à interdire toute passerelle entre enseignement supérieur court (2 ans) et enseignement long (4 ans). Si le chiffon rouge du numerus clausus de 1986 n’était plus brandi, l’idée n’en était pas lointaine. Il va sans dire que ce triomphe de ce qui fut appelé, à l’époque, "la pensée unique", se heurta de plein fouet, d’une part à la réalité d’un marché du travail qui ne permet plus qu’occasionnellement et de façon marginale "l’optimisation des satisfactions" et d’autre part à la dimension politique que revêt en France toute lutte concernant l’école ; dimension qui affirme de façon abstraite une visée d’égalité résistant à toutes les inégalités concrètes dans ce secteur.

Ce caractère potentiellement surnuméraire de la force de travail en formation, a fait que le mouvement n’a pu se poser complètement dans une spécificité étudiante et scolaire et qu’il s’est ouvert, dans ses AG, aux chômeurs et aux jeunes marginaux, surnuméraires non pas potentiels, mais bien réels. Il fut aussi particulièrement solidaire des condamnés de la répression policière qui, pour la plupart, provenaient des banlieues et des LEP.

Comme ce sera le cas dans les luttes suivantes, une mesure partielle ne touchant qu’une partie de la jeunesse scolarisée entraîne une réaction d’une grande partie d’entre elle, y compris dans ses franges les plus marginalisées : jeunes en échec scolaire, jeunes chômeurs. Par rapport à 1986, le mouvement est beaucoup plus ouvert, aussi bien vis-à-vis des adultes que par rapport aux non étudiants. La lutte est nettement plus symbolique que revendicative. On ne peut comprendre la violence de la réaction si on analyse la lutte en terme de lutte défensive contre un projet. Si l’objectif concret est limité, il permet de dévoiler l’absurdité du système de domination et les contradictions de l’institution. Le biais politique permettant de légitimer la lutte n’est plus l’égalité comme en 1986, mais une solidarité diffuse avec tous les "exclus", solidarité de plus en plus concrète au fur et à mesure que s’effacent les frontières entre situation de travail et situation de formation ou chômage. Le désenchantement par rapport à la démocratie comme système politique est aussi beaucoup plus développé et les formes prises par le mouvement se radicalisent (AG de base, blocage des lycées et des rues, participation à des rassemblements non autorisés) alors que la répression s’organise (intervention violente systématique de la police et affrontement avec les manifestants, fermeture préventive des stations de métros pour empêcher les jeunes de banlieue de rejoindre les centres- villes).

Le CPE de 2006

Avec le CPE de 2006, une autre étape est franchie. La sélection à l’entrée de l’université n’est plus un problème puisqu’elle s’effectue quasi naturellement, par le haut et par le bas, reproduisant ainsi, à ses extrêmes, les inégalités sociales d’origine :

    • par le haut dans les grandes écoles et des facultés sélectives comme Paris-Dauphine ;
    • par le bas dans le gonflement des effectifs de BTS et IUT, ces formations servant de refuges à des étudiants désemparés devant l’écart croissant entre niveau de formation et débouchés disponibles.

Si la sélection n’est plus un problème, c’est aussi parce qu’il ne s’agit plus d’adapter l’école à l’entreprise [6]. Cela pouvait encore avoir un sens dans l’optique toyotiste de l’ouvrier bachelier ou dans celle du "capital humain" développée dans les années 60 aux États-Unis, quand il s’agissait d’intégrer une force de travail suffisamment préparée scolairement pour être formée professionnellement, conservée et assimilable en fait à du capital fixe pour l’entreprise [7]. Cette forme d’exploitation n’existe plus aujourd’hui que pour une toute petite partie de la force de travail, au sein de grandes entreprises qui ne représentent elles-mêmes, qu’une petite partie de l’emploi total. Mais pour la majorité il y a une tendance à l’inessentialisation de la force de travail dont la précarité n’est qu’une des modalités. L’ancienne qualification, devenue "compétence" est de plus en plus sociale, directement intégrée au système technique, c’est-à-dire englobée dans le travail mort et non plus dans les formes coopératives du travail vivant.

Dans une société française insuffisamment capitalisée (c’est ce que lui reprochent les États, les puissances économiques et les médias du monde développé) cette situation est grosse d’une explosion sociale. En effet, si les présupposés politiques de la République laïque, même s’ils sont mis à mal au quotidien, restent symboliquement suffisamment forts pour assurer, en régime de croisière, une reproduction des rapports sociaux, le moindre événement inopiné peut tendre la contradiction entre principes et réalité jusqu’à des ruptures qui restent partielles pour le moment (événements de novembre 2005, mouvement anti-CPE de 2006).

L’étudiant vit la crise du travail presque aussi intensément que le chômeur. D’une manière générale, le "jeune" est un surnuméraire en puissance puisque les classes d’âge qui arrivent sur le marché sont plus nombreuses que les emplois qu’elles sont censées pouvoir occuper, étant entendu qu’elles ne sont pas prêtes à accepter n’importe quel emploi mais seulement un qui ne soit pas trop éloigné de leur niveau de formation. Il y a là une contradiction, du fait que les étudiants restent centrés sur une idéologie du travail considérée comme métier — idéologie à tout point de vue réactionnaire — alors que leurs pratiques sociales et semi-professionnelles, s’accommodent de petits boulots et d’utilisation de la flexibilité. C’est une grosse différence avec le modèle américain de l’indifférence au job [8].

S’il est un surnuméraire potentiel dans la production, le "jeune" est en revanche un élément central de la dynamique du capital dans sa position de consommateur [9]. C’est ce dernier aspect qui nous fait refuser l’idée d’une véritable prolétarisation de la jeunesse. Elle se trouve en effet au point de convergence entre crise et dynamique. Si ce double caractère reste fortement reproducteur de rapport social pour une majorité, il devient contradiction explosive pour un nombre grandissant de jeunes des "quartiers", comme on a pu le voir avec la révolte de l’automne 2005.

Étudiants, jeunes chômeurs précaires, jeunes marginalisés sont comme suspendus ; ils flottent en tant que flux. Le salariat les englobe encore en tant qu’il les détermine et les contraint, mais dans le cadre d’une société qui inessentialise le travail. Ainsi, même s’ils travaillent de temps à autres, ils ne sont pas ou plus des "travailleurs" et ne se considèrent d’ailleurs pas comme tels. Si leur critique du travail n’est pas toujours directement affirmée et encore moins théorisée, elle trouve concrètement son expression dans une tendance à utiliser la flexibilité pour son propre compte [10]. Il y a aussi, pour beaucoup, une volonté de différer une entrée dans la vie active peu porteuse d’espoir [11].

Il n’est donc pas du tout étonnant que les catégories statistiques de l’INSEE aient du mal à rendre compte du phénomène. Les problèmes de classement dans la nomenclature de la population active en font foi. On a à faire à de faux inactifs (ils font bien quelque chose, pour la plupart) et à des actifs fictifs (boulots aidés, stagification forcenée). Les derniers projets étatiques fondés sur la chasse aux "faux chômeurs", la multiplication des statuts de stagiaires, y compris pour les postes de cadres (les "invisibles"), CNE et autres CPE en sont des signes concrets.

Mais revenons au mouvement étudiant. Ce qui était déjà en projet en 1986 est aujourd’hui quasiment achevé : les étudiants ne répondent plus aux critères traditionnels qui les ont définis historiquement. De la même façon que l’école n’est plus éducatrice [12]. Mais la situation devient critique quand, de leur côté, une part de plus en plus importante des "éduqués" ne croît plus au fait qu’une vie bonne ou meilleure corresponde à un cursus scolaire réussi.

Au-delà des larmoiements de démocrates et humanistes sur l’échec scolaire, mais aussi au-delà du misérabilisme gauchiste, pointe l’idée que c’est une bonne vie ou une vie meilleure qu’il faut acquérir ou conquérir (il y a bien un peu de cela dans la révolte de novembre 2005) et que c’est seulement elle qui pourrait permettre "d’apprendre". Le reste n’est que du replâtrage pour la survie de l’institution.]], l’étudiant n’étudie plus ; il n’attend pas des cours une formation intellectuelle ni une vérité à découvrir.

D’un côté, certains "se cherchent" dans des études sans débouchés mais qui correspondent à un goût (anthropologie, histoire de l’art, arts du spectacle,) ou qui permettent de s’abstraire d’une réalité immédiate (ethnologie, archéologie) ou, enfin, qui sont réputés sulfureux (philosophie, sociologie, facultés de sciences politiques) et de l’autre, les plus nombreux, courent vers les certifications à tout prix, la professionnalisation des recherches et des diplômes. Les formations universitaires étant désormais organisées comme des banques de données dans lesquelles circulent des savoirs particularisés et standardisés, "l’usager-étudiant" capte dans ces flux d’informations ce qui permettra à sa "performance" de s’approcher du modèle de "compétence" attendu par la norme en cours cette année-là.

Car l’incertitude sur les activités auxquelles son diplôme est sensé le préparer est telle, que les maquettes de diplômes validées par le ministère tous les quatre ans sont déjà caduques avant la fin de ce laps de temps [13]. Ces deux voies ne concernent certes pas les mêmes étudiants et les mêmes origines sociales, mais elles ne conduisent pas à une véritable séparation entre deux catégories d’étudiants avec accroissement des inégalités [14]. Il se produit plutôt un nivellement. Ceux qui suivent la première sont issus de catégories intermédiaires qui possèdent des "réserves" dont ils profitent. Ils ne sont donc pas obsédés par une rentabilité immédiate des études et cela, d’autant plus qu’ils anticipent déjà leur futur déclassement [15] ; alors que ceux qui suivent la seconde, issus de milieu populaire, cherchent à forcer un rapport formation/emploi parce qu’ils ne possèdent pas les "réserves" des premiers, ce qui les conduit à se contenter d’une promotion très relative par rapport à la position sociale des parents.

De toute façon, il n’y a pratiquement plus d’étudiants à plein temps et surtout, ils ne vivent plus au sein d’une communauté particulière avec leur statut particulier, leurs lieux (resto-U, cités-U), leurs pratiques (allant du bal étudiant jusqu’au bizutage en passant par les réunions de "corpo"), leur culture [16].

Il n’y a plus de condition étudiante et il n’y a plus guère d’intérêts propres aux étudiants. En un mot, il n’y a plus de "milieu étudiant [17]". Plusieurs conséquences en découlent ; notamment l’impossibilité de tout syndicalisme étudiant. L’UNEF n’est plus qu’une coquille vide qui sert parfois d’interlocuteur à l’État…quand celui-ci le veut bien. Dans le cas contraire, comme aujourd’hui, il doit se battre pour être reconnu [18] et ne peut reprendre une certaine légitimité représentative qu’en période de crise et de lutte où il lui sera demandé de jouer un rôle de pompier.

C’est évidemment une situation très différente de celle des années 60 et principalement des années qui vont de la guerre d’Algérie à Mai 1968. À cette époque, certaines tendances de l’UNEF , comme la Gauche syndicale ont développé des analyses et envisagé des pratiques qui seront pleinement intégrées au mouvement de 1968, même si les éléments de cette gauche syndicale s’en retirèrent à ce moment-là pour former d’autres groupes [19]. Aujourd’hui, le projet jadis porté par des groupes comme le MAU, le Mouvement du 22 Mars ou le SDS [20] allemand à son origine, c’est-à-dire celui d’une "Université critique  [21]", n’a plus beaucoup de sens pour au moins trois raisons :

  1. Une certaine frange d’étudiants n’ayant plus à chercher dans sa propre condition les raisons d’une éventuelle révolte ou lutte, mais "bénéficiant" d’une sorte de vacance d’existence sociale que ne remplit pas la succession de petits boulots alimentaires, va pouvoir, en fonction des événements et du contexte, se trouver disponible à la critique et à l’activité politiques. Chaque lutte importante, comme celle, en 2006, contre le CPE, va recréer une base objective que l’absence de condition étudiante a supprimée. Base objective qui peut trouver dans une communauté de lutte ce qui n’existe plus dans la communauté étudiante, c’est-à-dire des pratiques collectives d’action directe, de démarcation d’avec les institutions puis de lutte contre les institutions avec remise en cause des frontières entre légalité et illégalité et, pourquoi pas y exprimer de nouvelles subjectivités révolutionnaires.
    ------------------------------------------------
  2. La fin de la condition étudiante, l’absence d’intérêts spécifiques rendent certains étudiants disponibles pour des réactions et des luttes qui ne leur apparaissent alors plus comme extérieures, comme de pure solidarité, mais qu’ils ressentent comme digne de leur critique et de leur refus. Ainsi contre un CPE, qui ne fut pas particulièrement attaqué par ceux qui en sont le plus menacés (élèves de LEP, lycéens de banlieues, étudiants d’IUT, etc.), bien au contraire pourrait-on rajouter. Une fois de plus nous voyons que la subversion ne passe pas par la défense stricte d’intérêts, même si, pour l’instant, dans une phase qui n’est pas de grande offensive, les luttes trouvent encore leur prétexte dans des attaques de l’appareil d’État ou du patronat contre des conditions existantes, à condition qu’elles dévoilent aussi un contenu d’universalité. C’est sans doute ce qui a manqué à la révolte de novembre 2005 dont le contenu est resté trop "particulier". Militants et étudiants radicaux n’ont pu alors qu’exprimer un soutien à la révolte et à la lutte pour la libération des victimes de la répression, sans pouvoir manifester une réelle convergence.
    ------------------------------------------------
  3. Quelques éléments de la crise des années 60 se retrouvent dans le moment présent, mais avec des différences notoires. Ce qui semblait exprimer alors, pour certains, une crise de génération, relève davantage aujourd’hui d’une coupure. Si on retrouve certaines causes : le bouleversement technologique qui change le rapport au savoir et le mode de vie et un avenir objectif assez différent de celui de la génération qui précède, les conséquences sont différentes.
    Ainsi, un désengagement fondamental par rapport aux institutions succède à leur critique radicale. Ces pratiques se manifestent aussi bien vis-à-vis de la famille que vis-à-vis de l’école. L’état actuel du procès d’individualisation d’un côté (beaucoup plus avancé que dans les années 60), la crise interne des institutions sociales comme politiques de l’autre (éclatement de la famille, dilution des fonctions traditionnelles de l’école) explique en partie cela.
    Ainsi, le mouvement anti-CPE n’a-t-il produit aucune critique de masse de l’institution en tant que telle et notamment la critique du fonctionnement et du rôle de l’université dans la reproduction des rapports sociaux. Il en est de même dans le secondaire où la fonction de garderie d’un lycée devenu "lieu de vie" rend la critique interne (et la révolte) difficile et minoritaire.

Dans les deux cas, c’est en fait la lisibilité de la stratégie de l’État qui fait problème. Il y a bien eu opposition à la réforme LMD dans les universités, mais cela n’a pas conduit à une véritable lutte car cette réaction est restée une affaire de militants sans accroche sur l’ensemble des étudiants dont une majorité accepte (ou subit) le processus de secondarisation des universités. Il n’y a pas eu "mouvement". Si cela a été un peu différent chez les lycéens, avec la loi Fillon en 2004, c’est qu’ils ne se sont pas trop préoccupés du contenu de la loi et qu’ils en ont fait un prétexte à manifester un vrai ras le bol de la même façon que les jeunes émeutiers des banlieues, en 2005, ont exprimé leur rage, y compris contre leurs intérêts à court terme (attaques contre leurs propres quartiers et voitures, effets "désastreux" sur l’image des banlieues, etc.).

Le mouvement a donc été fort dans sa composante contestataire et disons-le politique, qui a culminé dans l’occupation du rectorat de Paris à la fin du mouvement, mais faible dans son attaque de l’école elle-même.

En conclusion

Parce qu’il a comporté une dimension de "commune étudiante" mais qu’il a vite dépassé cette seule dimension, le moment révolutionnaire de mai 68 a représenté une référence pour tous les mouvements étudiants-lycéens qui ont surgi depuis. Mais cette référence s’est avérée plus symbolique qu’effective puisque les deux interventions majeures de "l’insurrection étudiante" de 1968, à savoir la critique de l’université et des lycées comme institutions de classe et la jonction étudiants-travailleurs comme alliance révolutionnaire nécessaire ne constituent plus des objectifs politiques déterminants.

La décomposition de l’ancienne société de classe et la crise de sa recomposition dans la société capitalisée ont vidé de leur substance l’université et le travail productif. En affrontant cette contradiction historique concrètement, les mouvements lycéens-étudiants ont permis à celles et ceux qui combattent la domination de ne pas se tromper d’époque, ce qui explique l’ambivalence de tous ces mouvements vis-à-vis de 1968, sans pourtant offrir des perspectives historiques décisives.

[2] Il ne faut pas oublier que si les ministres passent, les cabinets et leurs experts travaillent dans une continuité nécessaire à l’élaboration d’un discours du capital cohérent, à moyen terme, ce qui implique une certaine neutralité par rapport à la politique politicienne.

[3] Cf. "Notes sur les mouvements sociaux des années 80", Temps critiques n°4, automne 1991, p.29-43.

[4] Sur les fondements de cette critique, voir, Guigou J. (1979), Les analyseurs de la formation permanente. Anthropos, p.76-96.

[5] Sur le mouvement de 1994, nous renvoyons à notre supplément "Quelques réflexions sur le mouvement étudiants-lycéen de 1994", reproduit dans Temps critiques n°8, automne 1994-hiver 1995, p.91-104.

[6] Cela n’a d’ailleurs jamais été le but des lycées "classiques" ou d’enseignement général ni celui de l’université, même à l’époque de l’école de classe. Ce n’est évidemment pas la même chose pour ce qui concerne les anciens lycées techniques et les LEP d’aujourd’hui.

[7]

On voit à quel point sont décalés les travaux de différentes officines de la Commission européenne à propos de la privatisation de l’éducation ; à quel point elles sont idéologiques et cherchent à copier un modèle américain à façade ultra-libérale mais qui, en réalité, survit grâce au pillage de cerveaux formés, justement, par des pays dans lesquels le rôle de l’État dans l’éducation est prépondérant.

[8] Une indifférence que Marx signalait pourtant comme un élément favorable au développement de l’esprit révolutionnaire. On sait malheureusement ce qu’il est advenu de la prévision…

[9] "L’idéologie jeune", le "parler jeune", la mode, les publicités, dominent l’imaginaire contrôlé de la société capitalisée.

[10] Si les operaïstes ont été parmi les premiers, en Italie, à décrire la flexibilité patronale comme un retournement de l’autonomie ouvrière et des pratiques de turn over et d’absentéisme du cycle précédent, la sorte de second retournement qu’opèrent Negri et à sa suite les neo-operaïstes avec leurs développements sur les "capacités créatrices de la multitude" pousse le bouchon un peu loin.

[11] C’est ce qu’exprime le tract, Conseils d’orientation, signé "N’importe qui" et distribué à Lyon le 21 septembre 2006 : "C’est la rentrée. Le début d’une nouvelle année ; une de gagnée sur l’inéluctable avenir salarié. Débrouilles diverses, boulots de merde, dossiers de bourse et aide au logement : tout faire pour éviter de plonger dans la vie ’active’. Avec ce pressentiment que l’entrée définitive dans "le monde du travail’ signerait notre arrêt de mort".

[12] Cf. notre texte "L’État-nation n’est plus éducateur. L’État-réseau particularise l’école. Un traitement au cas par cas "  ; Temps critiques n°12, hiver 2001, p.89-101

[13] Ce rythme accéléré de l’obsolescence des formations est à rapprocher de la réduction du cycle de vie des produits et des innovations. La fuite en avant est générale.

[14] Cette analyse concerne la grande masse des étudiants en http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_du_22_marsBTS, IUT et universités "normales" et exclut donc les étudiants de prépas, de grandes écoles et d’universités s’autorisant d’un mode de sélection particulier et souvent illégal.

[15] S’il y a "panne de l’ascenseur social", pour reprendre une expression courante (bien que mystificatrice puisque elle fait référence à la hiérarchisation sociale de l’ancienne société bourgeoise dans laquelle le changement de classe sociale n’était le fait que de quelques individus), c’est bien à ce niveau qu’elle est la plus marquée, ce que la sociologie moderne a entérinée sous le nom de "paradoxe d’Anderson ". Schématiquement, on peut le résumer en disant qu’à partir d’un certain niveau de diplôme et de statut des parents, un diplôme supérieur pour la génération qui suit, conduit pourtant à un déclassement, sauf pour les couches supérieures.

[16] Ce qui pouvait encore s’apparenter à une culture étudiante pendant les années 60/70 s’est trouvée largement englobée par une culture jeune dominée en fait par les goûts lycéens (musique à la place du cinéma, BD à la place de la littérature ou de la poésie d’avant-garde, SF à la place du polar, télé à la place de la radio, blogs à la place des revues politiques ou des journaux lycéens).

[17] Ainsi la célèbre brochure de Strasbourg de 1966, De la misère en milieu étudiant apparaît-elle aujourd’hui fortement datée et décalée.

[18] Cf. l’épisode des élections au CROUS en 2005, qui a vu l’UNEF prise à son propre piège, celui de chercher à opposer radicalité et syndicalisme en appelant d’un côté au boycott et en voulant rester organisation représentative de l’autre !

[19] Le MAU (mouvement d’action universitaire) qui n’est plus un syndicat, mais sa perspective est encore très étudiante ; puis ensuite les Cahiers de Mai.

[20] SDS (Sozialistischer Deutscher Studentenbund = Union socialiste allemande des étudiants) : le SDS était un des groupes du mouvement contestataire allemand. Bien que fondé en tant qu’organisation étudiante du parti social-démocrate en 1959, le SDS prend ses distances vis-à-vis de la politique du parti et devient indépendant au début des années 1960.

[21] L’Université-critique naît à Berlin en juillet 1967 après une longue période d’agitation qui débouche sur la définition des principes d’une contestation du fonctionnement de l’université et de l’enseignement en général. Elle va devenir une contre-université préparant une contre-société. Sous l’influence d’un Habermas qui n’était pas encore devenu le prophète de l’agir communicationnel, elle se lance dans une critique de la science comme idéologie. Cette position qui s’appuie sur des franchises universitaires qui permettent une certaine autonomisation de l’université (ce n’est pas pour rien que l’université de Berlin s’appelle officiellement "Université libre") illusionnent les étudiants sur leurs possibilités d’y construire une "base rouge". Ce mouvement pour une Université-critique influencera particulièrement le mouvement de Nanterre comme on peut s’en rendre compte à la lecture du bulletin 5494 bis (supplément au n°5194) du Mouvement du 22 mars (22 avril 1968) et particulièrement, p.7-9, les deux rapports de la commission "Université-Université critique". On peut consulter ces documents p.151-153 du Journal de la Commune étudiante, textes et documents présentés par Vidal- Naquet et Schnapp. Seuil, 1969.

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 09:43
Nueva marcha por la ...
Manifestation pour Juan Lopez Rosario disparu depuis le 28 septembre.
http://argentina.indymedia.org
Le dernier président de la dernière dictature militaire (1976-1983), Reynaldo Benito Bignone (1), a signé et publié dans la page Internet de "Argentins pour la Mémoire Complète", qui convoque au rassemblement de revendication du terrosrisme d'Etat qui se réalisera demain, un message dans lequel il s'adresse aux jeunes argentins et leur dit "Terminez ce que nous n'avons pas su nous avons pu finir", et dans lequel il ne montre aucun repentir pour le génocide et appelle la jeunesse à s'"attaquer" à ceux qui, "chargés de haine, ont déformé l'histoire moderne argentine" (2).

Depuis l'annulation des Lois d'Impunité (3), les procès contre les militaires et policiers pour les 30 000 assassinats, enlèvements, torture, viols, appropriation de bébés, pillage des biens et propriétés se réactivent. Le 20 septembre dernier, Miguel Etchecolatz, ex directeur des renseignements de la police de la province de Buenos Aires a été condamné à la prison à perpétuité pour "génocide". Premier d'une longue série de procès de hauts fonctionnaires de la dictature. Depuis le 25 septembre, Jorge Lopez, témoin clef du procès contre Etchecolatz, a "disparu" et tous les jours, juges, procureurs, membres des organismes de défense des Droits Humains et témoins des procès recoivent des menaces.

Les forces de Sécurité argentines, armée, police, services de renseignements (SIDE) ont encore des membres qui étaient en activité sous la dictature (4). Il y a quelques semaines, on a appris que Juan Jose Alvarez, ex ministre de Justice, Sécurité et Droits Humains (sic) au moment des assassinats des piqueteros Dario et Maxi, en juin 2002, avait fait parti de la SIDE sous la dictature.

Le 2 octobre dernier, lors de la manifestation à La Plata pour l'"apparition en vie" de Jorge Lopez, Nilda Eloy, autre survivante de la dictature qui fut témoin au côté de Lopez contre Etchecolatz, a soutenu que : "l'unique information sur Jorge est le manque d'information. Se font des "ratissages de zones" sans résultats, des messages sont analysés sans résultats et on offre une protection aux témoins. Je ne veux pas de protection de la part de la police de Buenos Aires. L'unique chose qui va nous garantir l'apparition de Jorge et la sécurité des procès, la sécurité de tous et de chacun de nous, est que depuis le gouvernement et l'Etat on en termine avec l'impunité. L'État doit prendre la décision de nous accompagner et de jeter à bas le mur de l'impunité. Il y a des milliers de répresseurs dans les rues, nous ne savons pas combien encore en situation d'activité."

Au sein de l'Armée, cette arrivée tardive de la justice provoque des "protestations". Lors d'une cérémonie au Collège Militaire l'année dernière, au moment au Kirchner a prononcé son discours, dans l'assistance, quelques officiers lui ont tourné le dos. Le 24 mai dernier, a été organisé un rassemblement en "hommage aux militaires morts dans la lutte contre la subversion" pendant lequel a été revendiqué le terrorisme d'Etat. Toute la question est de savoir combien sont les opposants à la "légalité" républicaine et à l'action de la justice. Ce jeudi 5 octobre, de nouveau les militaires se mobilisent, en réclamant l'ouverture de procès contre les "terroristes" (c'est à dire les membres des ex guerrillas des années 70 alors que celles-ci étaient quasiment démantelées quand les militaires ont pris le pouvoir en 76). "Notre effort est dédié aux hommes et aux femmes qui dans la décennie 70 on porté un uniforme pour défendre la patrie", portent-ils comme consigne, et réclament également la libération de Miguel Cavallo, détenu en Espagne. Ce rassemblement est organisé par la Commission d'Hommage Permanent aux Morts par la Subversion et l'Association des Familles et Amis des Prisonniers Politiques (sic), deux entités liées à des secteurs de l'Armée qui revendiquent le terrorisme d'Etat.A 30 años de La Noche

Et pendant ce temps là, l'Eglise catholique argentine se tait (comme elle s'est tue pendant la dictature) ou bien déclare ""il ne faut pas encourager la haine et lever le doigt accusateur à la recherche d'une vengeance". Comme les argentins le crient dans les manifestations : "Iglesia Basura Vos Sos La Dictadura", "Eglise Ordure Tu Es La Dictature".

1- Bignone a été emprisonné après avoir été considéré responsable par la Justice du plan systématique de vol de bébés. En octobre 2005, la Chambre Fédérale a ordonné sa mise en liberté parce qu'elle a considéré que le terme de la prison préventive avait pris fin.

2- Le 1 octobre, un militant politique qui a une importante participation dans les mobilisations pour l'apparition en vie de Lopez a été sauvagement agressé par trois inconnus. Il a été hospitalisé pour des lésions au visage, des coupures à la tête et des coups au corps.

3- Loi de Point Final et Loi d'Obéissance dûe promulguées par l'ex président Alfonsin dans les années 80 pour éviter que les militaires ne soient condamné et pour anihiler les menaces de nouveau coup d'Etat.

4- Avec la disparition de Jorge Lopez, survenue dans la province de Buenos Aires, cette police est suspectée. A noter également que le ministre de Sécurité de la province a procédé à plusieurs purges de policiers corrompus et récemment après la disparition de Lopez a annoncé la mise à l'écart de 60 policiers en activités dans des centres clandestin de détention sous la dictature. Mais le cadre légal n'est pas synonyme de légalité, depuis 2003, 506 personnes ont été assassinées, la moitié par "gâchette facile", l'autre dans des prisons ou des commissariats.

Voir : - Argentine : menaces fascistes, http://hns-info.net/article.php3 ?id_article=9287 Argentine : les fantômes du futur, http://hns-info.net/article.php3 ?id_article=9311 Argentine : historique condamnation pour génocide, http://hns-info.net/article.php3 ?id_article=9180

En Plaza 25 de Mayo...

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2006 3 04 /10 /octobre /2006 20:55
        LE 27 OCTOBRE 2006 
TOUS A VIENNE EN ISERE !

Défendons le revenu des paysans, défendons le droit à un revenu pour tous !

Bonjour,


Le 18 octobre 2004, 180 militants des Confédérations paysanne de Rhône-Alpes se
retrouvaient à l'usine Danone de Saint Just Chaleyssin pour une action symbolique.

Il s'agissait de dénoncer la baisse du prix du lait en récupérant des produits
qui ne nous avaient pas été payés pour les redistribuer aux Minguettes à Lyon.

Cette action a aboutit à la convocation de Jean-Emile Sanchez, porte parole
national d'alors, devant le tribunal correctionnel de Vienne. L'audience aura
lieu le 27 octobre 2006.

Voici plusieurs semaines que la Confédération paysanne, les associations et
les syndicats du mouvement social ont décidé de faire de cette journée, une
mobilisation nationale sur le « droit au revenu » des paysans et des
travailleurs et un point de départ d'une campagne sur le « droit au revenu ».


texte du tract


Salutations,


Grégoire Jasson

Animateur du Comité de Soutien du 27 octobre
04.75.25.21.72
Le 27 octobre dès 8h30, à Vienne (Isère), Jean-Emile Sanchez sera jugé, pour avoir mené une
action de défense du droit au revenu des paysans. Le 18 octobre 2004 dans le cadre d’une
campagne d’actions nationales, pour réagir à l’application de la réforme de la PAC de 2003, il
avait avec 150 autres militants prélevé symboliquement des yaourts à l’usine Danone de Saint-
Just-Chaleyssin. Tous entendaient dénoncer le choix politique de baisse du prix du lait à la
production, en récupérant le fruit de leur travail qui ne leur avait pas été payé. Ces produits
laitiers avaient ensuite été redistribués dans des quartiers défavorisés de la banlieue de Lyon.
Pourquoi les paysans
ne se laissent pas traire en silence…
Depuis 1998, le revenu
des paysans a chuté de
28 %.
Il a complètement
décroché de l’évolution
du reste de l’économie.
Le revenu,
un droit pour les paysans !
L’action syndicale,
un devoir pour défendre ce droit !
Confédération Paysanne
Imprimé par nos soins. Ne pas jeter sur la voie publique
Pour la Confédération paysanne,
une autre politique agricole garante de
la souveraineté alimentaire est possible !
• des prix rémunérateurs correspondant au prix
de revient des exploitations feront vivre des
paysans nombreux ;
• seule la maîtrise des volumes produits, par un
alignement de l’offre sur la demande solvable
au niveau européen pourra garantir des prix
rémunérateurs ;
• une réelle politique de répartition de la
production fera vivre des paysans nombreux
dans des campagnes vivantes !
06.87.49.60.63
gjasson@no-log.org







-------------------------------------------------
Partager cet article
Repost0
2 octobre 2006 1 02 /10 /octobre /2006 12:06
Note: depuis bientôt 7 mois les travailleurs de Mercadona, en Espagne lutte contre leur direction. Grâce aux soutien nationaux et internationaux ils continuent leur lutte.
Quand dans la région Rhones Alpes irons nous réaliser un soutien face aux autorités espagnoles ( chambre de commerce par exemple)

Le 28 septembre 2006, un membre du Comité de Grève de Mercadona a été violemment agressé par cinq inconnus. Curieusement, ceci arrive après le changement de stratègie de la CNT-AIT espagnole dans la conduite de cette grève.

"Tiens ! Pour Mercadona !" criaient les cinq individus qui ont attaqué J.C. (militant de CNT-E et membre du Comité de Grève de Mercadona) pendant qu'ils le rouaient de coups de poing et de coups de pied avant de le laisser inconscient dans une mare de sang.

Le jeudi 28 septembre vers minuit, alors que J.C. sortait du bar "Latino Emocion" de la rue Severo Ochoa de Hospitalet de Llobregat, près de son domicile, cinq individus l'ont abordé : "C'est toi le gréviste de Mercadona ?". Il a essayé de partir en courant mais il a été rattrappé par ses agresseurs.

C'est une ambulance (probablement appelée par les voisins) qui l'a trouvé et l'a emmené à l'hôpital de la Croix Rouge : traumatisme crânien, contusions multiples sur l'homoplate gauche, contusions faciales et points de suture en différentes parties du corps. Bien qu'il ait perdu beaucoup de sang, il est actuellement hors de danger et a pu regagner son domicile. Une plainte a bien sûr été déposée au commissariat de police.

J.C. est affilié à la CNT et travaille au centre logistique de Mercadona à Sant Sadurni d'Anoia. Il participe à la grève indéfinie qui a commencé le 23 mars 2006 en tant que membre du comité de grève. J.C. ne connaissait pas ses agresseurs et ne peut pas non plus faire d'eux une description complète. Il sait juste qu'ils l'attendaient,qu'ils agissaient de manière organisée et que pendant qu'ils le tabassaient, ils disaient : "ça, c'est pour Mercadona". Il peut aussi affirmer qu'à priori, deux d'entre eux seraient de nationalité espagnole et les trois autres de la République dominicaine.

A part cette agression directe, depuis que le 18 septembre dernier CNT-AIT a changé sa stratégie et que la grève est devenue indéfinie à temps partiel (du jeudi 22 heures au vendredi à 22 heures chaque semaine) deux autres membres du comité de grève ont fait l'objet de licenciements disciplinaires, ce qui constitue un exemple clair de répression syndicale.

Malgré tout de nouveaux travailleurs s'unissent à la grève chaque semaine. Même si l'entreprise poursuit sa politique de représailles contre les grévistes et les autres travailleurs les soutenant, pour leur proposer des licenciements "pactés" contre des sommes d'argent élevées et les remplacer par des travailleurs provenant d'autres centres logistiques et qu'ils rémunèrent avec de hauts salaires.

Le samedi suivant (30 septembre), une manifestation très suivie est partie à 18h00 de Plaza Universidad à Barcelone, pour dénoncer publiquement la répression que subissent les grévistes.

CNT-AIT va intensifier ses actions contre Mercadona sur tout le territoire espagnol, va lancer un nouvel appel international à la solidarité et annonce que la grève ne prendra pas fin tant que les travailleurs n'auront pas atteint leurs objectifs : réadmission du personnel licencié, fin du harcèlement au travail, respect des normes de sécurité et des conditions de tavail liées à la santé, reconnaissance de la section syndicale de la CNT, respect de la liberté syndicale et autres petites améliorations des conditions de travail (par exemple pause déjeuner comptabilisée dans le temps de travail et rémunérée).

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2006 6 30 /09 /septembre /2006 17:55
¬ Répression syndicale contre la section IWW Etats Unis à Starbucks Coffee

Nos camarades américains des IWW nous informent que l’une de leurs sections syndicale est actuellement en butte à une forte répression.

En effet, dans la chaine de cafés Starbucks (présente aux Etats Unis mais aussi en France et en Grande Bretagne), comme dans toutes les boites de restauration rapide, on aime pas les syndicalistes.

Ainsi, à New York, après avoir imposé quelques droits supplémentaires à la Direction de Starbucks, les IWW sont en ligne de mire.

3 militant(e)s IWW (Evan WINTERSCHEIDT, Joseph AGINS Jr et Charles FOSTROM) ont été virés afin de dissuader d’autres travailleur(se)s de se syndiquer.

Suite aux licenciements de ces trois militants, un quatrième adhèrent des IWW de Starbrucks, Daniel GROSS, a été, lui aussi, viré pour s’être solidarisé de ses camarades.

Les IWW nous demande d’envoyer des mails de protestation auprès dela direction de Starbucks New York.


Les mails sont à envoyer aux adresses suivantes :

-  Howard Schultz, Directeur de Starbucks : hschultz@starbucks.com

-  Tracy Wilke, Responsable des Ressources humaines : twilke@starbucks.com

Le modèle de mail :

In Solidarity with our comrades of IWW,

-  Starbucks must immediatly reinstate Daniel GROSS, Evan WINTERSCHEIDT, John AGINS Jr and Charles FOSTROM

-  Starbucks must respect workers rights to organize with the IWW and comply the settlement agreement it entered into with the National Labor Relations Board in March of 2006
Partager cet article
Repost0
28 septembre 2006 4 28 /09 /septembre /2006 21:13
Cris de joie, de douleur, de vie, d’horreur, de plaisir...

■ Régulièrement les représentants des employeurs, la plupart des ministres de la plupart des gouvernements présentent toute revendication salariale comme indécente et nous opposent le salaire et l’emploi : pour espérer réduire le chômage il faudrait encore plus comprimer le « coût du travail » et notamment bloquer les salaires ■ Depuis vingt-cinq ans, la menace du chômage est brandie pour justifier ce blocage des salaires ■ Mais alors que la part des salaires dans la richesse nationale n’a cessé de baisser, le chômage restait un phénomène de masse et la précarité s’étendait à des catégories sociales plus nombreuses ■ Par contre, pendant le même temps, les profits de la plupart des entreprises croissaient fortement, de même que les dividendes de leurs actionnaires et les rémunérations de leurs dirigeants ■ De la même façon, le gouvernement fait des fonctionnaires (comme de l’ensemble des salariés de la Fonction publique) une simple variable d’ajustement budgétaire et sa politique en matière de pouvoir d’achat est identique à celle menée par le patronat ■

Augmenter les salaires : c’est possible !

Augmenter les salaires : c’est juste !

Augmenter les minima sociaux : c’est urgent !

Augmenter les salaires et les minima sociaux : c’est efficace pour l’emploi !

************

Des chiffres utilisés pour continuer de mentir

L’Insee avance un chiffre « officiel » d’une hausse du pouvoir d’achat moyen de 2,4%.

Or ce chiffre concerne tous les revenus, prestations sociales, rentes financières, salaires, et les uns n’ont pas augmenté de la même façon que les autres.

Ainsi la seule hausse « officielle » du pouvoir d’achat des salaires sur un an est seulement de 0,9%.

Mais ce chiffre global concerne l’ensemble de la masse salariale, ce qui veut dire qu’il inclut les créations d’emploi.

Il s’agit de plus d’une moyenne qui intègre l’évolution du pouvoir d’achat d’une minorité de cadres et de dirigeants.

Il ne dit rien sur le pouvoir d’achat de la grande masse des salariés qui a baissé : blocage des salaires, hausse des loyers, des tarifs de certains services publics, des frais de transport et particulièrement de l’essence, de nombre de produits alimentaires de base et de services nécessaires à leur vie familiale et sociale.

************

■ Augmenter les salaires : c’est possible

Depuis un quart de siècle, la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises, la richesse produite, a baissé de 10 points alors que dans le même temps les profits financiers et dividendes versés aux actionnaires explosaient. En un an, le chiffre d’affaires des grandes entreprises a augmenté de 10 % et leurs bénéfices de 20 %. Il est donc tout a fait possible d’augmenter significativement les salaires, les entreprises ont de la marge !

■ Augmenter les salaires : c’est juste

Il faut une augmentation de la majorité des salaires, en partant d’une augmentation prioritaire et forte des salaires les plus faibles, en fixant le salaire minimum à 1 500 euros nets. Le rattrapage des pertes cumulées de pouvoir d’achat doit s’inscrire dans l’objectif d’une réduction de « l’éventail » des salaires, elle même accompagnée d’une réduction de l’éventail des revenus par l’établissement d’une fiscalité beaucoup plus progressive. Pendant le même temps, il faut réintégrer dans les salaires soumis aux cotisations sociales (et qui serviront notamment de base pour le calcul des retraites par répartition) tous les éléments de rémunération qui en sont actuellement exclus. Il faut supprimer toute rémunération basée sur le mérite, le rendement ou la compétition. Chaque salarié, quel que soit le secteur professionnel et quelle que soit son activité, doit pouvoir bénéficier d’une carrière incluant des augmentations régulières et tenant compte des qualifications nouvelles acquises.

■ Augmenter les minima sociaux : c’est urgent

Désormais pour nombre de personnes, et particulièrement les jeunes, les périodes de non activité font partie intégrante de leur existence ; la moitié des chômeuses et des chômeurs n’est pas indemnisée, et les indemnisations du chômage sont de plus en plus restrictives et contraignantes, pendant que certains minima sociaux font plus ou moins office d’allocation chômage. Il faut une très forte augmentation de tous les minima sociaux. Pour les personnes à la recherche d’un emploi, il faut, à terme, et particulièrement pour les jeunes, parvenir à une ouverture immédiate des droits à l’allocation chômage sans exigence d’une durée antérieure de travail. Le gouvernement vient d’annoncer une « cagnotte » de 5 milliards d’euros due à une croissance économique plus importante que prévue. Une partie de cet argent doit servir à l’augmentation des minima sociaux.

■ Augmenter les salaires et les minima sociaux : c’est efficace pour l’emploi

Le discours patronal n’a pas cessé de prétendre que « la modération salariale » devait faciliter l’emploi... et c’est ainsi que nous avons, et le chômage de masse, et des inégalités de plus en plus intolérables. L’accumulation des richesses dans les mains d’une minorité n’a en rien favorisé l’emploi, ni même l’investissement des entreprises qui continue de stagner. Augmenter le pouvoir d’achat du plus grand nombre aurait des effets économiques plus dynamiques sur un grand nombre de secteurs d’activités, tant dans la production que dans les services. A terme, ceci aurait des effets sur le niveau des emplois et aussi des investissements dans ces secteurs.

Septembre 2006

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 21:06
merci à HNS-info

¬ Pensions d’anciens combattants : les arnaques des annonces de Jacques Chirac et H. Mekachera

Le Gisti estime que les « concessions » du gouvernement face à la mobilisation médiatique de l’équipe du film « Indigènes » sont très insatisfaisantes et ne résolvent que très partiellement le problème posé par les lois de « cristallisation ». Voici un rappel des faits par Serge Slama.

I. Rappel des procédures antérieures : un vieux contentieux toujours esquivé par l’Etat français

D’abord, à titre liminaire, il faut rappeler que le problème n’est pas nouveau :

* dès les années 1980, des anciens combattants des ex-colonies ont entrepris des procédures juridiques contre la France.
Cela a abouti en 1989, à l’initiative de tirailleurs sénégalais, à la condamnation de la France par le Comité des droits de l’homme des Nations-unies pour violation du principe d’égalité devant la loi (garanti par un pacte des Nations-unies de 1966, appliquant la Déclaration universelle des droits de l’homme).

* Ensuite, après de nombreuses années de procédure, M. Diop (un ancien gendarme auxiliaire sénégalais) a obtenu en 2001 (à titre posthume, car il est décédé en 1996) la condamnation des lois de cristallisation pour violation du principe de non-discrimination figurant dans la Convention européenne des droits de l’homme (juge de Strasbourg).

* Malgré cette condamnation par le Conseil d’Etat, les gouvernements ont ensuite tout fait pour procéder à une revalorisation a minima : la loi de finances en 2002 n’a procédé qu’à la décristallisation partielle des pensions (en fonction du critère de la parité des pouvoirs d’achat et du lieu de liquidation de la pension).

Des décrets de 2003 sont venus aggraver ces inégalités.

* Saisi par le Gisti, le Conseil d’Etat a estimé que l’Etat disposait d’une « marge d’appréciation » pour discriminer et a confirmé ces textes (arrêt du 18 juillet 2006).

* Pourtant la France a été condamnée par la Cour de justice des communautés européennes (A. Echouikh, 13 juin 2006, juge de Luxembourg) en 2006 pour avoir refusé de verser une pension d’invalidité à un ancien combattant marocain, souffrant d’une invalidité. La décision violait le principe d’égalité de traitement figurant dans des accords d’association entre l’Union européenne et le Maghreb.

* On peut aussi penser que la France serait condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (juge de Strasbourg).

II. Les arnaques actuelles dans les annonces de Jacques Chirac et H. Mekachera

Aussi bien dans son entretien du 14 juillet que dans les annonces faites à l’équipe du film à l’Elysée par J. Chirac que les entretiens de Hamlaoui Mekachera (secrétaire d’État aux anciens combattants) à France Info ou au JDD, il n’est pas garanti une pleine égalité des droits.

Pourquoi ?

1°) Il s’agit uniquement, selon les propos de Mekachera, de « tendre à une égalité » ou de « tendre vers la parité nominale »

Exactement comme après l’arrêt Diop en 2001, il ne s’agit donc toujours pas d’assurer une égalité pleine et entière entre les anciens combattants français et étrangers mais uniquement à une revalorisation tendancielle des pensions, qui pourraient se rapprocher des pensions françaises (on ignore jusqu’à quel point).

Pour assurer une égalité pleine et entière il faudrait purement et simplement abroger les lois de cristallisation. Cela n’a jamais été fait. En 2002, la loi est venue simplement compléter l’application de ces lois en fixant le critère de résidence (selon le lieu où sont ouverts les droits) et de « parité des pouvoirs d’achat » (niveau de vie)

LA SEULE REVENDICATION VIABLE EST DONC L’ABROGATION DES LOIS DE CRISTALLISATION.

2°) L’annonce concerne UNIQUEMENT la retraite du combattant (soit environ 500 euros PAR AN !!!) et les pensions militaires d’invalidité (c’est-à-dire celles versées lorsqu’un ancien combattant a été blessé au combat ou a touché une indemnité lié à son service actif).
Le secrétaire d’Etat les appelle les « pensions du sang ».

C’est très insatisfaisant car les lois de cristallisations touchent toutes les pensions CIVILES et MILITAIRES versées aux anciens fonctionnaires.

Le problème principal concerne les pensions de retraite (acquises après 15 ans de service pour la France) et les pensions de réversion (versées aux veufs ou veuves d’un fonctionnaire décédé ou à leurs enfants).

C’est une situation courante. Imaginons qu’un marocain épouse une fonctionnaire française (par. ex. une institutrice ou un personnel d’ambassade). Si par malheur elle venait à décéder, le mari marocain ou leurs enfants subiraient la cristallisation de leurs pensions de réversion !!!

Quantitativement il y a bien plus de pensions de retraite ou de pensions de réversion versées que de retraites du combattant ou de pensions d’invalidité.

CE SONT DONC DES DEMI-MESURES, DES BRICOLAGES A MINIMA qui ne résoudront pas la situation d’un grand nombre d’anciens fonctionnaires des ex-colonies.

Il faut d’ailleurs cesser de faire référence au « prix du sang » ou aux seuls anciens combattants. L’injustice de la cristallisation des pensions touche beaucoup d’étrangers. Elle frappe toutes les personnes qui ont à un moment donné servi l’Etat français et ont ensuite conservé la nationalité du pays devenu indépendant.
Pas seulement les anciens combattants.

Les Harkis et Moghzanis et autres supplétifs de l’armée française étrangers sont aussi frappés par des mesures discriminatoires.

Il faut aussi avoir à l’esprit que les mesures portent toujours sur des sommes dérisoires.

3°) En aucun cas, ces pensions ne peuvent déséquilibrer les économies locales alors qu’elles ne dépassent pas le RMI ou le SMIC selon les cas.
D’ailleurs, on donne bien une prime d’expatriation et un salaire à taux plein aux Français qui vont travailler pour l’Etat français dans des pays africains. Ca ne semble pas déséquilibrer les économies locales plus que ça.

4°) Plus globalement, la politique menée par les gouvernements révèlent un rapport honteux de la France à l’égard des vieux immigrés.

On peut faire le lien avec les « Chibanis », ces vieux maghrébins du centre ville de Marseille qui vivent dans des hôtels meublés et à qui les services fiscaux refusent la délivrance des avis de non-imposition pour les priver « d’avantages sociaux indus ».

On veut les chasser du centre ville de Marseille et les empêcher de rentrer 6 mois par an au « bled » tout en touchant leurs retraites et minima sociaux.

La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) a, en juillet 2006, reconnu cette discrimination et saisi le Parquet de Marseille.

La HALDE est d’ailleurs saisie depuis novembre 2005 de la question des pensions des anciens combattants.

Serge SLAMA

Paris, le 25 septembre 2006

*******

Pour approfondir

* La publication du Gisti et du Catred, Égalité des droits pour les anciens combattants et fonctionnaires ;

* Les spoliés de la décolonisation, numéro spécial de la revue Plein Droit ;

* Les précédents communiqués : Anciens combattants et fonctionnaires étrangers : le gouvernement orchestre la désinformation (23 novembre 2002) ; Mépris et cynisme pour les anciens combattants marocains : Le secrétaire d’Etat français en visite au Maroc confirme les discriminations (16 février 2004), le Président de la République s’approprie indûment le combat pour l’égalité des droits (17 juillet 2006).

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 08:51
trouvé sur rebellyon
Victoire en justice des salariés de Bayer : pas de délation des collègues !
Publié mercredi 20 septembre 2006
 

Grâce à l’action menée par le syndicat CGT des salariés de Bayer CropScience, il aura fallu 18 mois à la justice française pour anéantir le soi-disant « code éthique » que voulait imposer les dirigeants de Bayer CropScience ! En effet, le tribunal de grande instance de Lyon a confirmé, mardi 19 septembre, l’action en justice menée par la CGT.

Le « Programme de conformité légale et de responsabilité professionnelle », initialement prévu pour être annexé au règlement intérieur et donc opposable aux salariés, ne devient qu’une déclaration sans valeur juridique. Seuls 20% du texte ne présentant pas d’atteinte aux libertés, sont restés annexés au règlement intérieur.

Lire aussi : Bayer voulait instaurer la délation parmi ses employés .

JPEG - 10.3 ko
Le siege de Bayer CropScience (Lyon-Vaise)

La direction du groupe agrochimique Bayer Crop-Science à Lyon-Vaise envisageait de mettre à disposition de ses salariés un numéro vert permettant de dénoncer, de façon anonyme, tout comportement d’un collègue employé estimé répréhensible. Lors d’un Comité central d’entreprise qui s’est tenu à Lyon, le vendredi 22 juillet 2005, les syndicats ont voté contre une délation institutionnalisée au sein de l’entreprise.

Le vote syndical n’étant que consultatif, la direction ne se désespèrait pas de faire passer ce qu’elle appellait son "programme de conformité légale et de responsabilité professionnelle" en invoquant la sécurisation des marchés boursiers et une loi existant aux USA, la loi Sarbanes-Oxley , votée à la suite des affaires Enron afin de moraliser les entreprises et lutter contre les scandales financiers.

Il s’agissait, selon la direction, puisque cela était possible aux USA, d’adapter ce "programme mondial" à la France. Saper la solidarité entre les employés, diviser pour mieux régner, créer de la défiance au sein du personnel et mettre une ambiance totale de méfiance semblaient être plutôt la volonté de la direction. Il est évident que ce numéro vert anonyme ne servirait pas uniquement à dénoncer des malversations financières, car les dénonciations calomnieuses, les règlements de compte entre collègues auraient pu aussi s’opérer librement.

On pouvait lire dans ce "programme" :
- "Des rapports peuvent être établis de manière anonyme. Par exemple par une ligne d’appel téléphonique."
- "Tout collaborateur doit prendre conscience que son comportement peut être attribué à l’entreprise et donc affecter la réputation de Bayer à l’extérieur comme en interne."
- "Les salariés doivent être polis, objectifs et justes dans leurs rapports avec leurs collègues et les tiers."
- "Les salariés concernés par une enquête de justice ne doivent coopérer avec les autorités judiciaires qu’après consultation du service juridique de l’entreprise."

La justice vient de mettre à bas tous ces projets néfastes pour les libertés individuelles de chaque salarié.

Historique

- Ce "programme" applicable autoritairement au 1er septembre 2005 et devant les dangers pour leur liberté qu’il représentait pour les salariés, la CGT Bayer CropScience, a décidé immédiatement de contester ce texte devant le Tribunal de grande instance de Lyon.

- En janvier 2006, l’inspection du travail rejoignait les arguments de la CGT et demandait à la Direction de Bayer CropScience d’éliminer 80% des dispositions car « non conformes à la loi ».

- Le 14 février 2006 , la Direction présente au Tribunal son intention d’extraire du règlement intérieur ces dispositions illégales.

- Lors de l’audience de juin 2006, Bayer CropScience stipule ainsi au Juge que le « Programme de conformité légale et de responsabilité professionnelle » est devenu une « charte unilatérale de l’employeur », donc sans valeur juridique. De plus, cette « charte » est dépouillée de la ligne de délation anonyme obligatoire ainsi que de l’obligation d’être « polis, objectifs et justes avec les tiers ».

- Le jugement du 19 septembre 2006 prend acte de l’existence de cette charte et réaffirme la primauté de la Loi qui protège les libertés publiques. Malgré tout, le Tribunal exige que soit retiré de ce document l’obligation faite aux salariés de consulter le service juridique de l’entreprise avant de coopérer avec les autorités judiciaires et juridiques.

La Loi a réaffirmé sa primauté sur les codes imposés par les multinationales remettant en cause les droits des salariés !

Aujourd’hui, la direction de Bayer CropScience, après avoir dû dépouiller son projet initial en l’extrayant du règlement intérieur, suite à l’action juridique de la CGT et les interventions de l’inspection du travail et de la CNIL , veut entretenir la confusion dans l’esprit des salariés.

Les sessions de formation du personnel, prévues par les prédicateurs de Bayer, ne seront que l’énonciation de principes moraux à partir d’un texte qui n’a plus de valeur juridique.

La CGT Bayer CropScience est satisfaite d’avoir rempli avec succès son engagement pour la défense des intérêts moraux des salariés. Mais, le syndicat appelle l’ensemble des salariés à garder une vigilance absolue sur les droits qui protègent leurs libertés.

CGT Bayer CropScience :
stephane.tourneux(Arobase)bayercropscience.com
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet