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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 18:31

Pris sur l'article 11 entretien réalisé par sege Quadrupani
Pour beaucoup de vieux radicaux français, Ken Knabb, grand connaisseur des situationnistes et actif révolutionnaire depuis les années 1960, est de longue date « notre correspondant aux States ». Son activité inépuisable – notamment à travers sonsite web – pour faire circuler informations et théories radicales entre les États-Unis et le reste du monde en ont depuis longtemps fait une référence1.

À Oakland, où le port a été bloqué pour la première fois depuis 1946 par la grève générale du 2 novembre, décrétée après les graves blessures infligées par une grenade policière à un ancien de la guerre d’Irak participant au mouvement des occupations, Ken est à présent plongé dans le maelström du mouvement Occupy Wall Street, qui touche désormais des centaines de villes étatsuniennes. Une interview s’imposait, pour comprendre l’ampleur et la profondeur inouïes d’un mouvement qui reste encore largement invisible de ce côté-ci de l’Atlantique.

***

Que s’est-il passé le mercredi 2 novembre ?

Durant la journée, plus de 50 000 personnes sont passées par la Frank Ogawa Plaza (lieu où s’est installé Occupy Oakland depuis trois semaines), certaines par simple curiosité, mais la majeure partie manifestant une vive sympathie pour le mouvement. Entre 20 et 30 000 personnes ont pris part aux marches vers le port (il y a eu deux marches séparées, l’un commençant à 16 h, la seconde à 17 h), qui a été bloqué jusqu’au lendemain. Durant la journée, il y a aussi eu plusieurs petites marches dans les quartiers proches pour faire des blocages ou tenir des piquets devant des bâtiments (notamment des banques) ; à ces occasions, un petit nombre de personnes ont provoqué un peu de casse. Enfin, tard dans la soirée, des gens ont occupé un immeuble vide des environs - dans le but de le transformer en bibliothèque et lieu de rencontre de Occupy Oakland. La police a attaqué, a pris l’immeuble, et a arrêté environ 100 personnes - dont beaucoup n’étaient pas impliquées.

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Y a-t-il des dissensions internes au sujet de la casse des vitrines ?

Le « vandalisme », ainsi que les actes de quelques dizaines de personnes tentant d’édifier des barricades dans la rue, a provoqué un large débat à l’intérieur du mouvement. Une grande majorité des manifestants estime que de telles tactiques ne sont pas avisées, qu’elles ne réalisent rien, qu’elles sont dans certains cas l’œuvre de provocateurs et que, dans tous les cas, elles semblent avoir le même résultat que si elles étaient l’œuvre de provocateurs (discréditer le mouvement, distraire l’attention d’actions en cours beaucoup plus significatives). En même temps, beaucoup de gens ont de la sympathie pour les émotions qui sont derrière de telles actions, et ne souhaitent pas dénoncer en tant que telle la simple casse des biens. Ils ne sont donc pas très sûr de ce qu’il faut faire.

Est-ce que le campement perdure ? Combien de personnes sont impliquées de manière permanente ?

À Oakland, des assemblées générales se tiennent presque chaque jour, et Occupy Oakland est plus vaste que jamais. Le campement a été rétabli moins de 48 heures après sa destruction par la police (le 25 octobre). Il y a peut-être deux cents personnes qui y vivent en permanence. Beaucoup d’autres viennent en visite, interviennent aux assemPar exemple, aujourd’hui des rassemblements importants se sont tenus à l’université de Berkeley, suite a quelques violences policières au campus hier soir, et les étudiants ont lancé un appel pour une grève dans les universités le 15 novembreblées ou participent de diverses manières.

Comment analyses-tu la composition sociale du mouvement ? Est-ce qu’il y a un noyau qu’on peut situer socialement ?

C’est très varié. Occupy Oakland comporte peut-être 50 % de Noirs et de Latinos, alors que des occupations dans d’autres régions du pays peuvent être principalement le fait de Blancs. Certaines occupations sont avant tout le fait de gens très pauvres, de SDF, etc., d’autres incluent des employés. Il est certain que les jeunes précaires sont parmi les participants les plus répandus.

En France, on ne se rend pas compte de l’importance et de la profondeur du mouvement. Peux-tu nous dire où il en est aujourd’hui dans l’ensemble des États-Unis ?

Il y a des occupations effectives dans plusieurs centaines de villes, et des occupations en projets dans mille autres, y compris dans des régions considérées comme plutôt réactionnaires. Ces occupations rassemblent de quelques dizaines à plusieurs centaines de personnes, mais elles sont aussi soutenues par des centaines d’autres qui apportent de la nourriture, du matériel, etc., et qui prennent part aux assemblées et aux manifestations. Ce mouvement ne cesse de grandir. Les mois d’hiver pourraient rendre les choses plus difficiles, mais les occupations vont certainement continuer, même si elle devront, dans certaines régions, se déplacer dans des bâtiments. Il y a un esprit et une détermination qui font penser au mouvement des Droits civiques il y a cinquante ans : peu importe le harcèlement de la police, nous sommes en train de gagner. Nos opposants réagissent, mais ne comprennent pas du tout ce qui arrive. Ils ne comprennent pas qu’il ne s’agit pas d’une série de protestations, mais d’un mouvement. Et au risque de sembler extravagant, je dirais que c’est le début d’un mouvement implicitement révolutionnaire.

Peux-tu nous donner une idée de ce qui est discuté dans les assemblées ou en dehors des assemblées, des idées générales qui circulent ?

Les gens discutent de toute sorte de choses. Par dessus tout : 1) de questions pratiques particulières concernant les occupations. C’est-à-dire comment s’organiser pour les tentes, la nourriture, le reste du matériel ; comment organiser les assemblées (généralement avec un facilitateur, avec consensus, ou « consensus modifié » : le soutien de 90 % de l’assemblée est nécessaire pour passer une proposition) ; comment réagir face à la répression ou harcèlement policier ; comment réagir face aux exigences de la municipalité sur le respect de différents règlements, etc. 2) des questions externes de politique : est-ce qu’il faut manifester ou tenir des piquets devant telle banque ou telle entreprise, est-ce qu’il faut intervenir en soutien sur certaines questions (concernant l’économie, les SDF ou prisonniers, l’environnement, les guerres et une centaine d’autres questions) ?

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Est-ce que l’idée d’une autre société possible se précise ? Est-ce que des propositions sont avancées sur les moyens d’y arriver ?

L’idée d’un autre type de société est implicite dans tout cela. La plupart du temps, les gens n’en parlent pas parce qu’ils comprennent qu’il est beaucoup plus important de prêter attention à ce qu’ils font maintenant. Ils saisissent que ce processus est la partie principale de toute solution ultime. Selon moi, il est à peu près sans importance que les gens disent qu’ils sont pour ou contre le « capitalisme » ou « l’État » ; il est beaucoup plus important qu’ils soient dès maintenant engagés dans un processus non-hiérarchique et non-capitaliste. Je crois qu’ils développeront ainsi des projets bien plus efficaces que s’ils se préoccupaient de débattre entre diverses nuances du radicalisme.

Le reste de la population est-il hostile, indifférent ou sympathisant ?

Une bonne partie du reste de la population se montre relativement sympathisante, en partie parce que – justement - la plupart des occupations évitent la rhétorique radicale (Oakland est un peu exceptionnel à cet égard), se présentant plutôt comme une façon simple et de bon sens de s’attaquer à des problèmes dont chacun a conscience, d’une manière qui correspond bien aux premières traditions américaines (se rassembler dans des assemblées de ville pour débattre de ce qui est peut être fait pour résoudre divers problèmes pratiques). Presque tous ceux que je connais éprouvent beaucoup de sympathie pour le mouvement, même s’ils n’ont pas encore commencé à y participer.

D’après ce que j’ai compris, les médias ont d’abord été hostiles ou indifférents, mais une certaine sympathie s’y exprime maintenant. Qu’en est-il exactement ? Et quelle est l’attitude du mouvement vis-à-vis des médias ?

Il cherche surtout à construire ses propres canaux. De façon générale, les médias restent relativement hostiles, mais le mouvement est si étendu et suscite tant de sympathies qu’ils sont obligés de ne pas trop le montrer. Quant à l’attitude des occupations envers les médias, elle varie. Certaines les rejettent, d’autres s’efforcent d’être amicales, d’accueillir les médias et de leur organiser des visites. 
Il faut surtout souligner que ce mouvement ne dépend plus des médias dominants parce qu’il s’est d’abord répandu par le moyen de médias interactifs, participatifs, tels que les sites web, les blogs, les mails, Facebook, Twitter, les vidéos YouTube, etc. De même, une grande partie de la population s’informe sur le sujet à partir des vidéos qui circulent sur le web ou via facebook.

Es-tu heureux comme en 1968 ? Ou comme dans d’autres grands moments de rupture que tu as pu vivre ?

Ces six dernières semaines ont été de loin les jours les plus heureux de ma vie ! J’ai vécu tous les événements des années 1960, mais rien de ce qui s’est déroulé alors n’est comparable à ce qui est en train de se passer ici et maintenant. La propagation de ce mouvement a été absolument stupéfiante, cela dépasse mes rêves les plus fous. Chaque jour, il y a des développements nouveaux et étonnants, la plupart positifs. 
Par exemple, des rassemblements importants se sont tenus aujourd’hui à l’université de Berkeley, suite a quelques violences policières au campus hier soir, et les étudiants ont lancé un appel pour une grève dans les universités le 15 novembre.

Est-ce que la référence aux mouvements arabes est présente ?

Bien sûr, le Printemps arabe est vu comme l’une des inspirations majeures, ainsi que certaines des occupations menées en Europe, notamment en Grèce et en Espagne. Mais le mouvement s’appuie principalement sur ses propres expériences : l’exemple d’une occupation conduite dans une ville américaine, une fois propagé presque instantanément via Facebook et YouTube, peut être imité dans cent autres. Cela concerne aussi bien les slogans et les pancartes, qui font preuve d’une créativité comparable aux graffitis de mai 1968, que les tactiques et stratégies.

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 14:58

lu sur indymedia.grenoble

Aujourd’hui, avec une soixantaine d’autres Indigné-e-s, nous avons occupé la banque Crédit Lyonnais place Victor Hugo. Après une petite AG place aux Herbes, nous sommes entré-e-s d’un coup dans la banque, sous les regards ahuris des responsables en costard-cravate. Nous avons chanté quelques chants anticapitalistes ; une personne a fait un petit exposé sur le crédit lyonnais, ses nombreux liens avec les paradis fiscaux, ses nombreuses implications dans des affaires judiciaires, son rôle dans la crise financière ; on s’est réchauffé et on a fraternisé entre Indigné-e-s. Au bout d’une heure, et après quelques sommations pathétiques du PDG de la banque, la police nationale est arrivée en force. Nous avons été expulsés manu militari, en criant tout le long aux policiers "On fait ça pour vos enfants !", slogan qui, je crois, faisait mouche. Le niveau de violence a été assez faible, à part quelques coups sur certains personnes. Devant la banque nous avons encore crié quelques slogans significatifs aux policiers protégeant la banque : "Les voleurs sont derrière vous !". Puis nous sommes repartis place aux Herbes pour un petit debriefing. C’était une action bon enfant, bien réalisée, qui donnait la pêche. À refaire !

un indigné

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 18:50

lu sur informa -azione.infos

Aujourd'hui, Novembre 3, les camarades ont exproprié un supermarché dans le quartier d'Athènes Zografou et distribué les marchandises dans un marché en plein air, populaire, à proximité (Laika).

Traduction du texte distribué au cours de l'action:

 Il ne faut  pas se leurrer. Derrière la rhétorique sur la facilité et  les semblables à des escrocs et des golden boys, les Allemands et les mauvaises"gouvernance - générale et abstraite - les marchés impitoyables, cachant notre exploitation intemporelle et d'exproprier la richesse produite par les chefs de gangs. Et il est clair que jusqu'à dominer nos vies, et nous allons continuer à se rétrécir à exterminer, afin de maintenir leurs profits. Et les coups de feu résultant que nous souffrons, peu importe comment ils disparates actuelle, tous servent leurs intérêts. Dans le même temps, répandre la peur afin de préserver leur autorité: en augmentant la police, la chasse aux migrants, les demandeurs de levage, le patriotisme agitation et le racisme.

Juste immobilité. Nous continuons nos vies dans nos mains.

La perspective de la classe n'est ni réprimée la lutte pour survivre, ni l'écraser dans une position d'abandon et d'appauvrissement. Cette perspective est réalisé ici et maintenant, dans les moments grands et petits de rejet et de nos luttes. Dans les affrontements quotidiens avec les propriétaires et les grèves générales, les marchés, des assemblées populaires et les structures d'aide mutuelle, les professions de bâtiments publics, écoles et universités en colère contre la police et de la solidarité contre la répression dans les actions agressives contre des cibles capitalistes et l'Etat; mouvements qui refusent de payer les factures d'électricité pour les péages dans l'expropriation de biens collectifs dans les supermarchés, et de leur redistribution publique.

Prenez notre force  dans le collectivf.

Nous réalisons le plan pour l'émancipation sociale et individuelle.

Guerre à la Guerre des maîtres.
vendredi 04/11/2011

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 09:02

Dans la manif d'Oakland, un black  bloc, une banderole très classe.
Si on ne peut pas vivre, on se fera pas de souci !

Une manifestation de contestataires du mouvement « Occupy Wall Street » a entraîné des dizaines d’arrestations, ont indiqué les autorités de la ville d’Oakland, en Californie.
Pendant la nuit, quelques dizaines de manifestants masqués ont jeté des pierres et des bouteilles, occupé un bâtiment vide et mis le feu à une barricade. Des policiers en tenue antiémeute ont alors utilisé des gaz lacrymogènes et arrêté près d’une quarantaine de personnes.
Comme dans plusieurs autres villes du monde, les manifestants d’Oakland protestent depuis quelques semaines contre les inégalités économiques et le système financier qui ne profitent, soutiennent-ils, qu’à une infime partie de la population. 

Le port paralysé
Les activités du port, l’un des cinq plus importants des États-Unis, sont paralysées depuis mercredi soir après le passage de nombreux manifestants dans les installations portuaires.

Plus tôt dans la journée, mercredi, quelques milliers de personnes avaient participé à des manifestations dans la ville californienne pour appeler à une grève générale de solidarité et dénoncer l’intervention policière de la semaine précédente, lors de laquelle des dizaines d’« indignés » avaient été expulsés de leur campement près de la mairie d’Oakland et un homme avait été grièvement blessé.

Les syndicats locaux, qui se disent sympathiques aux revendications des « indignés », ont fait savoir mercredi qu’ils n’avaient pas l’autorisation de déclarer une grève officielle. La plupart des commerces étaient d’ailleurs ouverts.
Des milliers de manifestants du mouvement «Occupons Oakland» ont marché dans les rues de la ville, mercredi, avant de perturber les activités du port.

En soirée, mercredi, les manifestants sont retournés vers le centre-ville, où un nouveau campement d’une cinquantaine de tentes a été installé près de la mairie.

Au cours du week-end dernier, les autorités américaines ont multiplié les actions contre les indignés, notamment au Tennessee et en Californie.

Quant au port d’Oakland, la direction a dit « espérer que le travail pourra reprendre [jeudi] et que les employés du port pourront gagner leurs postes de travail sans incident ».

Des marchandises d’une valeur d’environ 39 milliards de dollars transitent par le port d’Oakland chaque année.

radio canada

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 10:09

Texte paru sur le blog où va la cgt et autres informations

Juste une chose : nous rappelons (après un autre article début septembre) que la CGT espagnole n'a rien à voir avec la CGT française, dont l'équivalent en Espagne sont les Commissions Ouvrières, qui elles, ont validé tous les Plans Sociaux ERE à l'usine de Madrid...Dommage...

 

Tous les articles sur la lutte pour l'emploi à PSA, ICI


 

CGTMadrid2709.jpg Nouveau Plan social ERE, plus de perte d’emplois fixes
 

 

La CGT souhaite manifester son opposition totale à ce Plan Social ERE que l’entreprise nous a présenté, de nouveau la seule chose qu’elle cherche est de dégonfler l’effectif avec une perte d’emploi fixe (plus de 600 postes de travail fixes perdus en deux ans), d’éliminer tous les contrats précaires à partir du 31 janvier 2012, d’utiliser le mécanisme des ERE comme moyen de financier sa flexibilité avec notre chômage. Evidemment ce Plan social ERE deviendra pour l’entreprise une attaque contre tous les travailleurs(ses) pour pouvoir détériorer nos conditions sociales et au travail par une dégradation constante de nos conditions de travail.

A la dernière réunion du Comité Central du 22 septembre, l’entreprise nous a présenté un avenir industriel avec un nouveau modèle à fabriquer à partir de 2014, avec une production de 136 000 véhicules. La CGT s’en félicite et attend de voir cette annonce mise par écrit et signée tant par la Direction de Villaverde que par la direction du groupe PSA, en espérant que cela se réalise et que cela ne soit pas oublié comme lors d’occasions passées.

En même temps, ils nous présentent des prévisions de production désastreuses pour 2012 et 2013.
Pour 2012, ils nous présentent une production de 58000 véhicules. Cela suppose de réduire l’effectif à une seule équipe jusqu’à la fin 2012, en endurant par-dessus tout une destruction d’emplois exagérée et une consommation de chômage énorme.
Et pour 2013, une production de 47 000 véhicules. Dans la période suivante, nous aurions 10 000 voitures de moins qu’en 2012 et nous reviendrons à travailler sur une seule équipe. Et bien sur à solliciter un nouveau plan social ERE.
Si le Plan Social ERE de 2009 a été sollicité pour 2710 travailleurs(ses), ce nouveau Plan Social ERE l’est pour 1937 travailleurs(ses) et en voyant comment l’emploi de l’usine diminue en permanence, notre question est : avec quel effectif fixe allons-nous arriver en janvier 2014 ?

Pourtant, la CGT est venue à la négociation pour y défendre les intérêts de tous les travailleurs(ses), spécialement la garantie de l’emploi, le salaire et un avenir industriel, et elle a présenté une série de propositions par écrit, tant à l’entreprise qu’aux autres syndicats, pour la négociation de ce nouveau Plan Social ERE.

Ces propositions ont été diffusées à tous les travailleurs(ses) dans un tract du 14 septembre, dans lequel nous demandions :
Que  la situation établie pour la négociation NE soit PAS élargie au-delà du 31 décembre 2011, et qu’à partir de cette date on voie l’évolution du marché de l’automobile. L’entreprise s’est opposée à notre proposition et a présenté un Plan Social ERE jusqu’à la fin 2012.
Que la Direction de l’entreprise présente un plan industriel avalisé par la direction du groupe PSA, qui garantisse la viabilité de l’usine de Villaverde (Madrid) avec des modèles à fabriquer plus loin en 2012 et qui garantisse au minimum un effectif fixe au niveau de Septembre 2011, ainsi que les conditions de travail de ceux-ci. Elle nous présente un avenir industriel pour la fin 2013 sans qu’elle nous garantisse à ce moment l’effectif constant que nous avons aujourd’hui.
Que deux équipes de travail soient maintenues. Aujourd’hui, elle ne le garantit pas.
Nous avons aussi demandé que tous les contrats précaires qui seraient pénalisés pour n’avoir pas généré de chômage soient exclus du Plan Social ERE. Ces collègues se voient pénalisés à consommer leurs droits au chômage ou à rester sans salaire à la maison, du fait du refus de l’entreprise de les exclure du Plan Social ERE.
Exclure du Plan Social ERE les anciens de plus de 53 ans. L’entreprise ne les exclut pas.
Complément salarial de la part de l’entreprise à 100% dans tous les cas. Elle nous complète à 90%.
Avance de la prestation chômage par l’entreprise. Seulement pour ceux qui ne la touchent pas dans leurs lieux respectifs.
Pendant la durée du Plan Social ERE, il n’y aura pas d’heures supplémentaires  ni d’heures de récupération. L’entreprise n’en dit rien.
Ouverture d’un plan de retraites anticipées avec contrat de remplacement. Non seulement elle ne s’y engage pas, mais veut au final éliminer 383 postes de travail fixes, plus tous les précaires.
Nous avons également demandé à la direction toute l’information sur les autres usines du groupe PSA pour pouvoir faire une étude comparative de la situation de Villaverde avec  les autres usines du groupe. L’entreprise ne nie pas l’information, selon la CGT nous continuons à penser qu’elle pénalise excessivement notre usine dans les baisses de production, les autres usines du groupe bénéficiant d’une répartition de production moins inégale.

La CGT, malgré ce qu’ils disent, n’est pas installée dans le non de principe. La CGT a mis sur la table de négociations une série de propositions sérieuses à débattre en défense des droits de tous les travailleurs. Ce que nous ne comprenons pas et qui nous paraît déplorable est l’attitude et le manque de respect de l’entreprise pour des demandes sociales si basiques, cette entreprise ne veut à aucun moment négocier avec personne, mais imposer ses propositions en passant en force.

Face à cette situation et voyant que pratiquement aucune des propositions avancées par la CGT n’avait été reconnue, l’assemblée des syndiqués CGT qui a eu lieu le samedi 24 septembre a décidé à l’unanimité de NE PAS signer ce Plan Social ERE.

La CGT demande à tous les travailleurs(ses) de réfléchir pour que nous commencions à prendre conscience de la situation grave dans laquelle nous nous trouvons actuellement. L’entreprise sait clairement que les travailleurs(ses) sont en ce moment totalement désarmés et désorganisés. Nous devons dépasser les luttes individuelles et commencer à avoir plus la conscience collective pour défendre nos postes de travail, parce qu’au mieux d’ici quelque temps, nous n’aurons plus rien à défendre.

La CGT sait que le personnel de Villaverde a déjà payé un tribut excessivement lourd en termes de perte de postes de travail, de progrès et de droits du travail, d’augmentation des rythmes de travail et des nombreux sacrifices durant toutes ces années.

Pour cela, nous considérons que la Direction de l’entreprise doit réfléchir et avoir en compte qu’on ne peut demander plus de sacrifices aux travailleurs(ses) de Villaverde, entre autres questions parce qu’ils ne sont pas en conditions d’endurer beaucoup plus.

Pour la défense de tes intérêts

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 06:04
COMMUNIQUE DE PRESSE : L’Etat Français assassine à MAYOTTE
Un homme de 39 ans est mort ce mercredi 19 octobre 2011 suite à un tir
de

flashball à bout portant. Le préfet prétend qu’il s’agit d’une crise
cardiaque. LKP CONDAMNE LA FAROUCHE RÉPRESSION QUI FRAPPE LES
TRAVAILLEURS

ET LE PEUPLE MAHORAIS, MOBILISES CONTRE LA VIE CHÈRE, CONTRE
LE MÉPRIS,
POUR LA DIGNITÉ ET LE RESPECT.
Face aux revendications légitimes des

Travailleurs et du Peuple, le pouvoir colonial a fait le choix de tuer et
cela après qu’un jeune de 9 ans ait perdu un œil suite à un tir volontaire
d’un gendarme. Cette pratique est constante dans les colonies et nous
rappelle à nous Guadeloupéens, les nombreux morts qui jalonnent notre
histoire : Mai 1802 : plus de 10 000 victimes ; Février 1910 : 4 morts ;
Février 1925 : 6 morts ; Février 1931 : 1 mort ; Février 1952 : 4 morts
(dont une femme enceinte) ; Mai 1967 : Plus de 100 morts. Et 1985, et
2009, ….. Et pendant ce temps, le Président français, Nicolas Sarkozy si
prompt à rappeler à l’ordre le gouvernement Turc sur le génocide arménien,
assassine encore de nos jours dans les colonies et ne reconnait toujours
pas tous les massacres de l’Etat français perpétrés contre les
travailleurs
et le Peuple de ces pays. L’attitude du Préfet, l’arrogance et le mépris
de la Ministre des colonies et le black out médiatique organisé expriment
clairement la volonté de l’état français de soumettre, par la terreur, les
Travailleurs et le Peuple Mahorais. Domination économique, domination
culturelle et répression féroce pour anéantir toutes velléités de
contestation. Il faut mater les indigènes. LKP réaffirme son soutien
fraternel et militant aux Travailleurs et au Peuple de Mayotte et invite
les Guadeloupéens à se rassembler ce VENDREDI 21 OCTOBRE 2011 à 19
Heures

devant le Palais de la Mutualité en solidarité avec les Travailleurs et le
Peuple de Mayotte.

MAYOTTE – GWADLOUP MENM KONBA,
ANSANM NOU KA LITÉ, ANSAMN NOU KÉ GANNYÉ,
Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
Elie DOMOTA
Lapwent, 19 Òktob 2011

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 10:17

le congésd'Amiens cité comme référence dans le collectif le laboratoire anarchiste, on publie ce texte pour permettre  une réflexion théorique des militants  syndicalistes anarchistes sur ce congrés et ses retombées actuelles dans la pratique militante. Ce texte est pris dans la revue A Contretemps

 




LE TEXTE ici reproduit parut dans Les Temps nouveaux, l’hebdomadaire anarchiste dirigé par Jean Grave, dans les numéros du 27 octobre, du 3 et du 10 novembre (numéros 26, 27 et 28 de l’année 1906). Le sujet, comme le dit le titre même de l’article, en était le congrès de la CGT qui venait de se tenir, du 8 au 13 octobre, à Amiens, ce congrès d’où est issue la motion passée à l’histoire sous le nom de « charte d’Amiens », une appellation postérieure au congrès lui-même.

Bien que les faits soient probablement connus de nombre des lecteurs d’À contretemps, on nous permettra un rappel sommaire du contexte dans lequel s’inscrivit le congrès le plus fameux – quoique a posteriori – de l’histoire de la CGT et même de celle du syndicalisme français, un rappel sans lequel l’article de Pierre Monatte ne pourrait sans doute pas être bien entendu.

On verra qu’une bonne partie de ce compte rendu porte sur ce qui fut au centre de l’attention des quelque 300 délégués ouvriers présents à Amiens, à savoir la motion présentée par Victor Renard, au nom de la Fédération du textile, dirigée par les guesdistes du Nord, en vue d’instaurer des liens réguliers entre la jeune organisation syndicale et un parti socialiste tout récemment unifié. Portée quelques semaines avant le congrès à la connaissance des affiliés à la CGT, ladite proposition avait été inscrite à l’ordre du jour du congrès, à la rubrique « modification des statuts ». Nous n’en citerons ici que l’extrait le plus significatif : « [...] tout en poursuivant l’amélioration et l’affranchissement du prolétariat sur des terrains différents, il y a intérêt à ce que des relations s’établissent entre le Comité confédéral et le Conseil national du Parti socialiste, par exemple pour la lutte à mener en faveur de la loi des huit heures, de l’extension du droit syndical aux douaniers, facteurs, instituteurs et autres fonctionnaires de l’État [...] Le Congrès décide : le Comité confédéral est invité à s’entendre toutes les fois que les circonstances l’exigeront, soit par des délégations intermittentes, ou permanentes, avec le Conseil national du Parti socialiste pour faire plus facilement triompher ces principales réformes ouvrières. »

Dès avant le congrès, la proposition donna lieu à une polémique acharnée dans la presse syndicaliste, mais aussi dans les organes socialistes et anarchistes, laquelle se prolongerait après le 13 octobre et même au cours du congrès socialiste de Limoges, qui suivit de peu le congrès syndicaliste d’Amiens. P. Monatte fut parmi les très nombreux participants à ce débat, avec un long article paru, déjà, dans Les Temps nouveaux sous le titre « Le Parti socialiste et la Confédération » [1]. Il y informait notamment que la motion Renard n’était que la fidèle reprise d’un rapport établi par la Fédération socialiste du Nord – rendu public dans son organe hebdomadaire, Le Socialiste (28 juillet) – et, à l’instar de maints syndicalistes et libertaires, il mettait en garde contre le risque d’une mainmise de la SFIO sur l’organisation syndicale. Cependant, confiant en la volonté de la CGT de se tenir à l’écart des « écoles politiques », quelles qu’elles soient, il tenait pour acquis l’échec de la tentative : « Nous n’avons pas de grandes craintes. Nous sommes même bien tranquilles. Il n’y a nul doute que le congrès d’Amiens ne leur dise : grand merci de vos cadeaux. Occupez-vous de vos affaires, comme nous nous occupons des nôtres. »

En 1906, P. Monatte est un militant anarchiste rallié au syndicalisme, collaborateur depuis un an de la rubrique « Le mouvement social » des Temps nouveaux, dont le principal responsable a longtemps été Paul Delesalle, attaché à la revue dès 1895. Malgré son très jeune âge – P. Monatte est né en 1881 (en Haute-Loire) –, il a parcouru déjà un bon bout de chemin, qui l’a mené du socialisme, découvert à 13 ans, à l’anarchisme, qui connaissait alors ses plus fastes années, une voie empruntée avant lui par bien d’autres de ses compagnons en anarchie, dont Fernand Pelloutier, qui restera toujours une de ses plus constantes et de ses plus sûres références. Avec la fondation, à 17 ans, de l’hebdomadaire La Démocratie vellavienne, « organe des groupes avancés de Haute-Loire », P. Monatte a trouvé aussi la vocation de toute sa vie, qui l’amènera à la création, en 1909, de La Vie ouvrière, puis, en 1925, de La Révolution prolétarienne, qu’il animera sans discontinuer jusqu’à sa mort, survenue le 27 juin 1960. C’est sa lecture de la revue L’Ouvrier des deux mondes, l’organe de la Fédération nationale des Bourses du travail, animée par F. Pelloutier, puis des brochures de ce dernier, qui va peu à peu « teinter de syndicalisme » un anarchisme déjà quelque peu vacillant, parce qu’il le trouve « mal adapté aux luttes ouvrières » [2]. Il sera encouragé aussi dans cette voie par diverses rencontres faites entre 1899 et 1902, au cours des années où il travaille comme répétiteur stagiaire dans plusieurs collèges du Nord : celle de Charles Delzant, un ouvrier verrier « anarchisant » (dixit Colette Chambelland) qui l’initie aux milieux syndicalistes, mais aussi celles de P. Delesalle et Émile Pouget, dont il a fait la connaissance à l’occasion d’un court séjour à Paris.

Installé dans la capitale en 1902, l’année même de la fusion historique de la CGT et de la Fédération nationale des Bourses du travail, il y trouve à s’employer dans le service de librairie de Pages libres, la revue dirigée par Charles Guieysse, un des principaux animateurs de l’expérience des Universités populaires, dans le même temps qu’il fréquente le petit groupe des Étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes (ESRI) – d’obédience strictement anarchiste après avoir accueilli de jeunes socialistes – et qu’il se lie toujours plus à certaines des grandes figures libertaires d’une CGT résolument engagée dans la voie du syndicalisme révolutionnaire, principalement à P. Delesalle et É. Pouget, qui le guident dans un monde syndicaliste en plein essor. À la recherche de militants de valeur pour la CGT, É. Pouget le fait entrer en 1904 au Comité des Bourses, ce qui lui vaudra de faire partie du Comité confédéral de la CGT au moment du congrès d’Amiens. Ce sera là du reste l’unique fonction qu’il occupera jamais au sein de la Confédération. Il n’en démissionnera que dix ans plus tard, quelques mois après le reniement syndicaliste de l’été 1914.

En 1905, il s’est établi temporairement dans le Nord, pour y remplacer Benoît Broutchoux à la tête de L’Action syndicale, l’hebdomadaire du « jeune syndicat » des mineurs, le temps que ce dernier purge une des régulières peines d’emprisonnement que lui vaut sa bouillante activité militante. Il y retourne après la catastrophe de mars 1906 à Courrières, à la demande de J. Grave d’abord, puis pour le compte de la CGT, qui l’y envoie pour assister l’équipe du « jeune syndicat » après le déclenchement de la grève des mineurs du Pas-de-Calais. Dans un climat de plus en plus tendu, et à quelques jours du mouvement prévu par la CGT pour le 1er mai, P. Monatte est emprisonné à son tour, avec une quarantaine de militants syndicalistes. C’est une fois embastillé qu’il apprend de la bouche de son avocat, le socialiste-syndicaliste Ernest Lafont, qu’il est accusé d’avoir touché une grosse somme d’argent du comte Durand de Beauregard afin de fomenter des troubles contre l’État républicain : c’est la fameuse histoire du « complot anarcho-monarchiste », à laquelle il fait allusion au début de son article.

On voit que, du point de vue journalistique et militant –les deux sont, et seront toujours, indissolublement liés chez lui –, 1906 a été une année particulièrement active pour P. Monatte, qui donne aux Temps nouveaux une longue série d’articles sur les événements du Pas-de-Calais (dont « Un crime capitaliste : Courrières », paru le 17 mars), sur les dissensions au sein des organisations syndicales minières et, enfin, sur la motion des guesdistes du Nord. Comme il le rappellera dans « Souvenirs » [3], un texte écrit pour le cinquantenaire du congrès d’Amiens, c’est à ces articles parus au cours de l’année 1906 dans l’hebdomadaire de J. Grave qu’il dut de participer pour la première fois à un congrès de la Confédération. À l’origine, il devait y aller en tant que délégué du Syndicat des correcteurs parisiens, qui l’avait nommé à la suite de sa participation notable à la grève des mineurs du Nord et à son implication, bien involontaire, dans l’affaire du « complot anarcho-monarchiste » monté de toutes pièces par les services de Clemenceau à partir des calomnies du Réveil du Nord. Cependant, comme P. Monatte ne voulait pas être la cause de l’absence à Amiens d’Albin Villeval [4], le secrétaire de son syndicat, lequel avait eu un rôle important au cours du précédent congrès confédéral, P. Monatte tenta d’obtenir un mandat d’un autre syndicat. Il lui vint, à sa grande surprise, d’un militant qu’il ne connaissait pas, un certain Réaux, secrétaire de l’important Syndicat des marins du commerce de Marseille, qui avait été frappé, semble-t-il, par les articles de P. Monatte parus dans Les Temps nouveaux au cours de l’année.

Bien que courant sur trois livraisons des Temps nouveaux, le compte rendu de P. Monatte ne pouvait évidemment prétendre refléter l’énorme richesse de contenu des débats du congrès confédéral. Paru dans un hebdomadaire, deux semaines seulement après la clôture des actes du congrès, il porte par force les stigmates d’un travail fait « à chaud », où il s’agit pour l’auteur de s’en tenir à l’essentiel et de tirer les premières leçons qui s’imposent des principales décisions prises par les congressistes, alors même que les vaincus du congrès, les guesdistes, tentent déjà dans leur presse d’en dénaturer le contenu. Ne visant pas à résumer le vaste contenu des débats du congrès, P. Monatte se limite donc à quelques-uns des thèmes abordés par les délégués : la question des difficiles relations de la CGT avec les grands syndicats européens, celle de ses liens avec le parti socialiste (motion présentée par les guesdistes) et enfin la question de l’antimilitarisme (motion Yvetot), en vérité à peine discutée par les congressistes [5]. Avec ses limitations – dont P. Monatte est très conscient –, le texte n’en présente pas moins pour nous, aujourd’hui encore, un intérêt indiscutable. Témoignage de première main, il donne quelques informations originales sur les « dessous » du congrès, en particulier sur les efforts réalisés, peu avant le 8 octobre, par un certain nombre de politiciens socialistes pour tenter de préparer le terrain à la motion Renard. Il atteste aussi de la « température » du congrès d’Amiens, bien moins enfiévrée que celle du précédent congrès, tenu à Bourges en 1904, qui avait vu un sévère affrontement entre les deux courants de la Confédération, le révolutionnaire et le réformiste, à propos de la question de la représentation proportionnelle des syndicats au sein des instances représentatives de la CGT [6]. La raison en est du reste bien simple : c’est que, contrairement à ce qui s’est passé à Bourges, la cause est très vite entendue à Amiens, les premières observations faites par P. Monatte à propos de l’état d’esprit des délégués de province ne faisant que confirmer la conclusion de son article du mois d’août. Quant à son jugement sur le contenu de la motion Griffuelhes, qui n’est pas encore, il s’en faut, transfigurée en « charte morale du syndicalisme » [7], il est assez semblable à celui qu’expriment tous les anarchistes favorables à l’action syndicale, tant dans Les Temps nouveaux que dans Le Libertaire, pourtant plus réservé à l’égard des vertus du syndicalisme. Au lendemain du congrès confédéral de 1906, on ne trouve chez ces anarchistes-là aucune des critiques que certains libertaires adresseront plus tard à la « charte » d’Amiens, pour sa revendication stricte de la neutralité en matière politique et son souci de voir le syndicalisme se tenir à l’écart des « partis et des sectes », ou – encore bien plus tard – pour l’absence de toute allusion à la lutte contre l’État [8].

En vérité, il faudra attendre le congrès suivant, celui qui se tiendra à Marseille en octobre 1908, peu après les faits sanglants de Villeneuve-Saint-Georges et l’arrestation des principaux meneurs de la CGT, pour voir apparaître les premières critiques contre la neutralité de la motion de 1906. Elles se font jour à la suite du long discours tenu le 9 octobre par le « centriste » Louis Niel, qui opère pour la première fois dans un congrès de la CGT la transfiguration de la motion Griffuelhes en « charte » du syndicalisme [9]. Et encore ne s’agit-il, pour les libertaires qui, tels B. Broutchoux ou Émile Janvion, s’en prennent au caractère prétendument intangible de la « charte » d’Amiens, que de la neutralité syndicale en matière d’antipatriotisme, une question déjà apparue à la fin du congrès d’Amiens. En 1906, comme en atteste le compte rendu de P. Monatte reproduit ci-après, les libertaires de la CGT pouvaient d’autant moins s’en prendre à cette motion qu’ils l’avaient tous votée, et, qui plus est, sans faire état, oralement ou par écrit, de la moindre réticence. Certes, P. Monatte admet que le ton des motions adoptées à Amiens aurait probablement été fort différent si le congrès syndicaliste s’était tenu après le congrès socialiste de Limoges et pas avant, et il vaticine que, devant les fortes attaques lancées par une « considérable minorité socialiste », le syndicalisme aurait sans doute été « contraint » de se prononcer plus rudement à l’égard du socialisme parlementaire. Il n’en reste pas moins qu’il s’affirme résolument partisan de cette « neutralité syndicale » réaffirmée à Amiens [10], qui a le mérite, juge-t-il, de « permettre à la Confédération de grandir et de se développer », et partisan au point de refuser son vote –comme bon nombre de syndicalistes révolutionnaires, y compris les syndicalistes anarchistes – à la résolution antimilitariste et antipatriotique présentée tout à la fin du congrès par Georges Yvetot. Bien qu’il prenne soin de noter certains des « illogismes » du mouvement syndical, en particulier son recours aux subventions officielles, comme il relèvera en 1907, dans son débat fameux avec Errico Malatesta, un autre des risques de l’activité syndicale – l’existence de fonctionnaires appointés –, il est assez clair que, pour lui comme pour les syndicalistes anarchistes de l’époque, les mérites du syndicalisme « à la manière française » l’emportent de loin sur ses désavantages.

P. Monatte écrivit encore quelques textes dans Les Temps nouveaux avant la fin de l’année 1906, la plupart sur le conflit entre le « jeune syndicat » des mineurs du Pas-de-Calais et le « vieux syndicat » de Basly et Lamendin, puis ses contributions se firent de plus en plus rares l’année suivante, celle-là même où, en compagnie de B. Broutchoux, il alla présenter les thèses du syndicalisme révolutionnaire français au congrès anarchiste d’Amsterdam, les ténors libertaires du syndicalisme, É. Pouget et G. Yvetot, ayant décliné l’invitation faite par les organisateurs du congrès. En 1908, son nom disparaît définitivement du sommaire de la revue, à laquelle continuent pourtant de collaborer d’autres jeunes syndicalistes anarchistes comme Amédée Dunois, présent lui aussi à Amsterdam, et Charles Desplanques, un des libertaires les plus en vue alors au sein de la CGT. Sans qu’on en sache très bien la raison – mais il était de notoriété publique que le caractère de J. Grave ne se prêtait pas à de très longues collaborations –, P. Monatte commence à s’éloigner de la revue au cours de l’année 1907, alors même qu’il continue de se revendiquer de l’anarchisme, pour participer au lancement d’une publication purement syndicaliste, L’Action directe, qui va rassembler pendant sa très courte existence quelques-uns des grands noms de la CGT – V. Griffuelhes, É. Pouget, A. Merrheim, A. Luquet –, quelques syndicalistes anarchistes et enfin, des intellectuels du Mouvement socialiste. C’était là sans doute le premier pas dans cette voie qui devait l’écarter de l’anarchisme proprement dit au profit du syndicalisme « pur », une trajectoire qui fut celle de nombreux libertaires venus au syndicalisme avant la fin du XIXe siècle, et dont il ne dévia plus jusqu’à sa mort.

Miguel Chueca

 

[1] Le texte, daté du 11 août 1906, est reproduit dans « La controverse d’Amiens », le long chapitre du volume – recensé dans ce numéro – Le Syndicalisme révolutionnaire, la charte d’Amiens et l’autonomie ouvrière, pp. 157-229, qui rassemble un grand nombre d’interventions autour du thème, écrites avant et après le congrès d’Amiens

[2] Citations extraites du livre de Colette Chambelland, Pierre Monatte, une autre voix syndicaliste, Éditions Ouvrières/Éditions de l’Atelier, Paris, 1999, pp. 19-20. On peut lire une longue recension de cet ouvrage dans le n° 1 d’À contretemps – janvier 2001 –, pp. 3 à 6.

[3] Ce texte fut publié en 1956 dans la revue Actualité de l’histoire avant d’être reproduit dans le recueil Trois scissions syndicales, Éditions de l’Atelier/Éditions Ouvrières, Paris, 1958. Il a été repris, il y a peu, dans la revue Agone, n° 38/39, 2008, pp. 215-252.

[4] Venu de l’anarchisme, Albin Villeval (1870-1933) exerçait, en 1906, la fonction de secrétaire du Syndicat des correcteurs parisiens, d’inspiration syndicaliste révolutionnaire et opposé à la direction réformiste de la Fédération du livre.

[5] Comme P. Monatte ne s’appesantit pas sur son propre rôle, nous consignerons ici, pour mémoire, les quelques interventions qu’il y fit puisque, contrairement à ce qui était dit dans la présentation du texte dans le recueil La Lutte syndicale – François Maspero, Paris, 1976 –, il prit bel et bien la parole, bien que très brièvement, au cours du congrès confédéral. Il le fit une première fois à propos du journal Le Réveil du Nord – le véritable créateur du prétendu « complot anarcho-monarchiste » du printemps 1906 – afin de mieux faire connaître la teneur des attaques lancées par ce quotidien contre les syndicalistes (« la bande de misérables anarchistes envoyés dans le Pas-de-Calais par la Confédération du Travail »), puis, tout à la fin, juste après que H. Jusserand, un délégué du Livre, eut annoncé le ralliement de sa fédération à la motion Griffuelhes. Comme celui-ci avait trouvé bon d’assortir ce ralliement des « réserves » qu’inspirait au Livre l’allusion à la grève générale contenue dans ladite résolution, P. Monatte se leva pour déclarer, au nom de son syndicat (les correcteurs d’imprimerie), adhérant lui aussi au Livre, que, pour sa part, il voterait la proposition Griffuelhes « sans faire aucune réserve ». Par ailleurs, à l’extrême fin du congrès, il fut l’auteur d’un « ordre du jour », signé avec Alphonse Merrheim et Alexandre Luquet, sur la mise en cause de José Nakens et Francisco Ferrer dans la tentative d’assassinat du roi d’Espagne Alphonse XIII par l’anarchiste catalan Mateo Morral. Mais, en vérité, si la discrétion de P. Monatte à Amiens est assez compréhensible chez le tout jeune militant qu’il est alors, elle est aussi très caractéristique de sa façon d’être et du peu de goût qu’il aura toujours pour l’art oratoire, une autre particularité qu’il partage avec le silencieux É. Pouget, « l’éminence grise du prolétariat », qu’on n’entendit jamais beaucoup dans les congrès auxquels il assista.

[6] Et moins enfiévrée aussi que celle du congrès de Marseille, en octobre 1908, qui allait voir encore quelques belles empoignades entre les deux grands courants de la CGT, en particulier dans la discussion autour de « l’attitude du prolétariat en cas de guerre ».

[7] Contre l’habitude prise par les historiens qui se réfèrent à la « charte » votée au congrès d’Amiens, il convient de rappeler que l’usage du terme ne s’en répandit que peu à peu et qu’en outre, il suscita bien des réserves chez beaucoup de syndicalistes de l’époque, à commencer par Victor Griffuelhes lui-même, le propre auteur – avec É. Pouget – de la résolution d’Amiens. Dans sa polémique de 1908 avec Louis Niel, il n’use du terme qu’en l’ornant chaque fois de guillemets, pour mieux montrer son scepticisme devant la transfiguration que L. Niel fait subir à la motion de 1906 pour la retourner contre les porte-parole du syndicalisme révolutionnaire (cf. « Amiens-Marseille », paru dans L’Humanité du 20 novembre 1908, et repris dans le volume Le Syndicalisme révolutionnaire, la charte d’Amiens et l’autonomie ouvrière, op. cit., pp. 244-246).

[8] Aucun libertaire de l’époque du congrès d’Amiens ne s’est avisé d’un tel manque, et pour cause : non seulement la motion Griffuelhes n’avait pas à s’occuper de l’État puisque la proposition Renard ne concerne pas les relations du syndicat et de l’État mais, en outre, l’orientation anti-étatique de deux des principaux points de la doctrine syndicaliste rappelés dans la motion d’Amiens – la grève générale et la gestion de l’économie par les syndicats – devait être assez claire aux yeux de tous pour que personne ne songe à lui adresser un tel reproche. En tout cas, elle devait l’être assez pour les guesdistes eux-mêmes, comme il ressort de la charge menée, au lendemain du congrès d’Amiens, par l’un d’entre eux, P.-M. André, qui s’en prenait à ce syndicalisme qui veut faire la révolution sociale « par la grève générale » et qui, « en supprimant l’État », vise à réglementer « la production et les échanges dans la société future » (Le Socialiste, 27 octobre-3 novembre 1906, p. 2).

[9] Aux syndicalistes favorables à la déclaration par la CGT d’une grève générale révolutionnaire en cas de guerre, Niel objecte que, « étant donné la charte en quelque sorte qui constitue le fond même de la doctrine syndicale et que vous avez votée vous-mêmes par 830 voix contre 8, à Amiens, vous n’avez pas le droit d’introduire cette question dans les syndicats » – CGT, XVIe Congrès national corporatif, Xe de la CGT, compte rendu sténographique des travaux, Imprimerie Nouvelle, Marseille, 1909, p. 186 –, un mot qu’il utilise à nouveau un peu plus tard, en affirmant que la motion d’Amiens « constitue la charte fondamentale [...] de l’action syndicale » – ibid., p. 187.

[10] Faut-il rappeler, une fois de plus, que la motion du Comité confédéral n’innove pas le moins du monde sur ce sujet, puisque, comme Griffuelhes l’écrit deux semaines après la clôture du congrès, elle ne fait que confirmer le statu quo sur les relations de la CGT avec les partis politiques – voir le texte « Le congrès d’Amiens », repris dans Le Syndicalisme révolutionnaire, la charte d’Amiens et l’autonomie ouvrière, op. cit., p. 219.

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 20:32

 

Le mouvement des indignés se mobilise, partout dans le monde  contre la précarité et le pouvoir de la finance. Cet après midi à Rome les manifestants étaient environ 200000 . la manifestation a débuté vers 15h. Elle était un peu trop canalisé.On est train de traduire un texte d'un camarade italien pour permettre de comprendre ( percevoir) ce mouvement des indignés italien. Pour ne pas lmaisserr la place aux médias aux ordresdes capitalistes;

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1318693363.jpg

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1318693836.jpg



À 16h30 environ, la police décidait de charger les manifestants.

Une annexe du ministère de la Défense a également été incendiée par des éléments incontrôlés. Peu avant 17H00 samedi, des flammes s’échappaient du bâtiment autour duquel se trouvaient encore une centaine d’inconnus cagoulés de noir, qui ont également mis le feu à deux voitures.

Selon l’agence de presse italienne ANSA, certains s’en sont pris à des bureaux appartenant au ministère de la Défense et une agence pour l’emploi. La plupart des violences ont eu lieu près du Colisée. […] Les pompiers avaient du mal à arriver sur les lieux, se frayant un passage parmi les dizaines de milliers de personnes qui continuaient de manifester pacifiquement. Le cortège doit traverser la ville pour rejoindre la place Saint-Jean-du-Latran, lieu traditionnel des grandes manifestations comme le 1er mai.

 

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 20:16

 

tract CGT et SUD

La seule réponse de la direction de Novotel est d’envoyer la police et les huissiers contre les grévistes

 

Salariés de SIN&STES, salariés des entreprises de nettoyage, salariés des CDI (NOVOTEL PARIS LES HALLES), salariés des clients des entreprises de nettoyage, militants syndicaux, associatifs, unissons-nous, soyons solidaires

pour

 

gagner TOUS ensemble

 

Nous (salariés de France et de Navarre, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Nord, du Sud, …) nous pourrions construire un monde meilleur : ce serait ni le mien, ni le tien, ce serait le nôtre.

 

Commençons par changer le monde du nettoyage, autrement dit la marche juste au-dessus de l’esclavage.

 

Aujourd’hui c’est notre patron SIN&STES : un patron du nettoyage (parmi tant d’autres) qui

se comporte comme un négrier des temps modernes : travailler plus, gagner moins et y perdre la santé. Le groupe ELIOR SIN&STES accepte des marchés au moins-disant (plusieurs NOVOTEL/ABIS/foyer SNCF ORFIA/CDI en Ile de France) ; au terme de leur négociation scélérate, client et fournisseur se réjouissent puisque c’est nous : les femmes de chambre qui sommes victimes d’une charge de travail de plus en plus importante et nous, qui avons mal

au dos.

 

Au NOVOTEL/Paris comme ailleurs,  notre patron (SIN&STES) traite ses salarié(e)s comme des esclaves : charge de travail exorbitante, moins d’heures de travail payées, moins d’effectifs. Nous sommes en charge de l’entretien des chambres depuis plusieurs années et nous supportons depuis longtemps, un accroissement de 60 % de notre charge de travail, sans moyens supplémentaires (heures sup., effectifs sup.) ; lorsque nous protestons, nous subissons des brimades et pressions en tout genre.

La seule réponse de la direction du Novotel de Paris Les Halles a été d’intimider les grévistes avec l’aide de la police et des huissiers mais aussi d’empêcher la présence des organisations syndicales soutenant les grévistes. Pour casser la grève, la direction n’a pas hésité à faire venir des intérimaires et des agents d’entreprises extérieures afin de faire le travail des grévistes.

 

Disons « non » tous ensemble, femmes de chambre, clients et salarié(e)s au Novotel Paris les Halles , l’esclavage c’est fini ! Frottez, frottez,il faut payer tous ensemble pour gagner notre dignité et préserver notre santé.

 

Cinquième jour de grève le 10 octobre 2011

 

Les femmes de chambre sont en grève depuis le 06 octobre 2011 Novotel de Paris les halles

Nous sommes 35 SALARIES ,

NOUS REVENDIQUONS :

 

  • Suppression de la clause de mobilité dans tous les contrats,

 

 

  • Paiement du travail de nuit, du dimanche et des jours fériés à 100 %.

 

  • 13ème mois pour tous, plus une création d’une prime de vacance à 50%

 

  • Augmentation et déplafonnement de la prime d’expérience,

 

  • Un avancement automatique tous les 4 ans après 15 ans d’ancienneté dans l’activité du nettoyage,

 

  • Prise en charge de la mutuelle à 50 % par l’employeur,

 

  • Tickets- restaurant pour tous les salariés : 4 euros

 

  • Remplacement des salariés absents toutes causes à partir d’une journée d’absence,

 

  • Heures supplémentaires attribuées en priorité aux salariés à temps partiel,

 

  • Passage de tous les CDD en CDI

 

  • Dotation de tenues de travail suffisante , régulièrement lavées par les employeurs, chaussures de sécurité pour hommes et chaussons pour femmes ainsi que des gants pour l’ensemble des salarié(e)s.

  • Pas de mutation forcée pour Mme MARGUERITTE et l’ensemble des salarié(e)s

  • Augmentation de salaire pour tous de 150 euros

  • Rappel des heures supplémentaires à tous les salariés sur les cinq dernières années.

  • Pas plus de 12 chambres à nettoyer pour 6 heures de travail.

 

Autrement dit, nous exigeons la renégociation de la convention collective propreté pour améliorer nos salaires et nos conditions de travail sur la base des revendications ci-dessus.

 

SALARIES SIN&STES – CLIENTS NOVOTEL

SOUTENEZ NOTRE ACTION, SOUTENEZ NOS REVENDICATIONS, FAITES EN SORTE QU’ELLES DEVIENNENT LES Vôtres,

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:37

le collectif le laboratoire a eu une discussion, autourde la question du travail aidé en celà par le livre d'henri Mora"Chambard dans les chambarans" paru dans la coollection le monde à l'envers. un scooop aux lecteurs du blog. le 24 octobre, l'émission de radio labo sera construite à propos de l'exploitation et la domination et les résistances dans et autourdes entreprises.ci dessousun article de Rue 89; pôle emploi: "votre dossier n'est   pas perdu.on ne sait pas où il est"

 

Je suis journaliste web. Cet été, entre deux contrats, je me retrouve au chômage. Pour la première fois de ma vie, je me dirige donc vers Pôle emploi. Une démarche que des milliers de Français font chaque année. Naïvement, je pensais que tout serait simple. Une machine bien rodée. Hélas…

16 juillet : premier dépôt de ma demande d'allocations à mon agence

Pendant un mois, quotidiennement, la Web-addict que je suis va scruter le site de Pôle emploi qui m'indique que mon dossier de demande d'allocations « est en cours d'examen ». Les jours passent. Un beau matin, surprise : plus de mention de mon dossier. J'attends l'e-mail ou le courrier me précisant d'éventuelles pièces manquantes, ou un refus pur et simple. Rien. Dans mon entourage, on me conseille de patienter :

« C'est l'été, tout prend plus de temps. »

Pendant ce temps, sur le terrain de l'ex-ANPE, je reçois quand même une offre d'emploi. Ce sera la seule en plus de trois mois d'inscription. J'avais précisé dans mon profil « recherche un poste de journaliste web, traitant de l'actualité générale dans un média ». La proposition transmise ? Rédactrice de descriptifs d'accessoires de téléphones portables pour un site marchand. Une reconversion s'offre à moi !

Mi-août : on part à la recherche du dossier perdu

Au bout d'un mois, je me décide enfin à passer à l'action : je décroche mon téléphone pour composer le 39 49. « Le numéro unique des demandeurs d'emploi », prévient la voix enregistrée.

Au deuxième appel, après pourparlers, une conseillère accepte de signaler mon cas à mon antenne de Pôle emploi (qui n'est, je l'apprends alors, pas le même que celui où je me suis inscrite début juillet : les aléas de la fusion ANPE/Assedic, j'imagine). Elle me promet un rappel dans les 48 heures pour me donner des nouvelles du dossier. Trois jours après, sans retour, je repasse à l'attaque.

Troisième appel.

« Il faut que vous envoyiez un e-mail à votre conseillère (côté ex-ANPE), elle seule peut lancer une réclamation. »

Je m'exécute. Cette dernière me répond rapidement, dépose la requête et me promet un retour sous sept jours… mais rien.

Au quatrième appel, la musique d'attente a déjà bien imprégné mon cerveau.

« Ah, mais madame, par téléphone, on ne peut rien faire, on n'a pas accès aux détails de votre dossier. Contacter votre conseillère ? Mais elle gère la recherche d'emploi, ça ne servait à rien. Non, il faut vous déplacer. Mais pas au centre où vous vous êtes inscrite, à celui qui gère les allocations. »

Patatras. En trente secondes, elle vient de mettre à mal les conseils de ses collègues des quinze derniers jours. Je me vois comme Romain Duris dans « L'Auberge espagnole » arpentant les couloirs de sa fac pour son dossier Erasmus.

Début septembre : nouveau dossier, nouvel espoir

Le lendemain, déterminée, je prends mon courage à deux mains et me rends au centre en question. Vingt minutes d'attente, avec deux conseillers qui accueillent les chômeurs et quatre autres qui papotent entre elles autour d'un café. Elles sont sans doute en pause – bien méritée vu leur quotidien. Mais debout au milieu d'une queue de quinze personnes qui trépignent, difficile de le voir sous cet angle… et de ne pas trépigner moi aussi !

Quand vient mon tour, on me confirme la disparition mystère de mon dossier, affaire non résolue depuis six jours maintenant.

« On va déposer une réclamation [la troisième donc, ndlr]. Vous aurez une réponse sous sept jours. »

Je repars, peu rassurée, après avoir vu ma réclamation (une simple feuille volante), « classée » sous un bureau, lieu où sont apparemment réunis tous les papiers « importants ». J'ai l'impression qu'au premier courant d'air, elle risque de s'envoler et d'être oubliée dans un recoin poussiéreux.

Mi-septembre : « Il y a bien un problème »

On me rappelle dans les délais promis. Victoire ! J'éprouve une gratitude éternelle envers ce conseiller, qui est le premier à avoir tenu son engagement :

« Alors madame, effectivement, il y a bien un problème. Rassurez-vous, votre dossier n'est pas perdu. C'est juste qu'on ne sait pas où il est. »

J'ai du mal à saisir la nuance. Mais tant pis, quelqu'un s'intéresse enfin à mon cas !

« On devrait le retrouver, mais comme ça peut prendre du temps, le mieux serait peut-être de le déposer à nouveau. »

Heureusement, j'avais fait une photocopie des nombreux documents à fournir… On m'avait prévenu : « Chômeur est un emploi à plein temps. »

Le lendemain, à l'ouverture, je suis donc devant mon Pôle emploi avec mon dossier. Un autre conseiller m'accueille :

« Effectivement, la responsable a entendu parler de votre cas. Sachez qu'elle a eu votre dossier entre les mains. Bon, là, on ne sait plus où il est. Mais il est quelque part chez nous. »

Je visualise alors mon dossier, jouant à cache-cache dans les locaux grisouilles, courant de droite à gauche sur ses petites jambes… et réprime un sourire. Je dépose alors une copie de mon dossier.

Fin septembre : les espoirs douchés

Cinq jours après, le verdict tombe enfin : j'ai droit à des indemnités. Je triomphe : il m'aura fallu plus de deux mois, mais j'ai vaincu ! Veni, vidi… Sauf que en lisant en détail le courrier, je découvre qu'ils ont compté mon salaire de juin comme une indemnité de fin de contrat… ce qui recule de 66 jours mon droit aux allocations.

Retour à la case départ. Dépôt d'une nouvelle réclamation.

Mi-octobre : plusieurs jours perdus, pas un centime de perçu

A ce jour, je n'ai toujours pas perçu un centime du Pôle emploi. Mon dossier est éternellement en attente. Fantôme ou facétieux, selon les versions. Heureusement, depuis, j'ai retrouvé un contrat, perçu un salaire.

Mais que se serait-il passé dans le cas contraire ? Sans revenu depuis le 30 juin ? Je doute que mon banquier ou mon supermarché auraient été aussi patients que moi. Le Pôle emploi, au lieu de me booster pour chercher un poste, m'aura surtout fait perdre beaucoup, beaucoup de mon temps libre à m'arracher les cheveux… Seule consolation : sur Facebook, lorsque je narre mes déboires, je ne suis manifestement pas un cas isolé. Et mes péripéties amusent beaucoup.

Post-scriptum : le coup de grâce

Mais, j'avoue, même après cet été infernal… j'avais encore sous-estimé Pôle emploi ! Début octobre, un courrier, avec un gros tampon rouge « urgent » sur l'enveloppe, est arrivé chez moi :

« Nous vous confirmons [ah bon ? je n'étais au courant de rien ! ] votre inscription à une formation “utiliser Internet”. »

Je reste interloquée. M'apprendre à rédiger un CV, pourquoi pas. M'aider à préparer un entretien, OK. Mais proposer une formation d'une heure quarante-cinq minutes pour utiliser Internet à une journaliste web… Suivi personnalisé, vous avez dit ?

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