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  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 23:38

Nous publions ce témoignage est exemplaire de notre époque.il possible en s'organisant en collectif de résister d'une façon autonome

En ces temps de crise et de restrictions budgétaires, les pauvres sont les
premiers à payer. Salariés, nous devons nous plier à la concurrence et aux
injonctions du marché, pour sauver nos emplois. Bénéficiaires des
prestations sociales, nous devons accepter de nous plier à toutes formes
de contrôles et d'humiliations, pour conserver l’aumône que l'État nous
concède. D'autant que la campagne contre la fraude est devenue une
priorité nationale. À écouter politiques et journalistes, ce fléau social
serait en grande partie responsable de la crise économique et financière.
La chasse est ouverte. À la sécu, au Pôle Emploi ou à la CAF : allocataire
rime avec fraudeur.
Et quand un bourgeois, bien conscient que l'État est à son service, en
rajoute une couche pour mater des prolétaires rétifs, on obtient une bien
sinistre fable cévenole...

Rentrons dans les détails de cette histoire abracadabrante, qui serait
presque cocasse, si l'enjeu n'était pas la survie économique de plusieurs
personnes.
Après avoir fait ses démarches auprès de la CAF pour obtenir l'allocation
logement de son nouvel appartement, Macha est surprise de ne rien
recevoir. Suite à de nombreux coups de téléphone, elle finit par
comprendre que son ancien propriétaire a utilisé son nom, pour lui aussi
faire une demande d'allocation, pour l'appartement qu'elle vient de
quitter. La CAF se retrouve avec deux demandes d'allocation au même nom et
gèle les versements. Au bout de quelques temps, les droits sont rétablis,
mais un mois reste impayé. La CAF prévient en outre Macha qu'elle sera
contrôlée à son domicile.
Fernand et Béatrice partagent un appartement en colocation. Ils hébergent
à titre gratuit l'ex-compagnon de Macha. Tous trois reçoivent un avis de
contrôle pour la même date et la même heure.
Soupçonnant que ces contrôles sont liés aux déclarations frauduleuses du
propriétaire, ils décident d'aller demander des explications à la CAF,
accompagnés du collectif de travailleurs, chômeurs et précaires, Exploités
Énervés.
Après d’âpres négociations, avec deux employées de la CAF en liaison avec
la direction départementale de Nîmes, le mois d'APL perdu de Macha est
retrouvé et les trois intéressés rédigent une demande officielle pour que
leur soit précisé le motif du contrôle, qu'il ait lieu dans un lieu
neutre, et qui stipule qu'ils ne s'opposent pas au dit contrôle. Les deux
employées leur font savoir que le contrôle est suspendu.
Quelques temps plus tard, les 3 allocataires concernés reçoivent un
courrier recommandé du directeur de la CAF du Gard leur stipulant qu'ils
avaient refusé un premier contrôle et qu'il y en aurait donc un second
qu'il ne vaudrait mieux pas refuser. Un peu plus tard, Fernand et Béatrice
reçoivent un autre courrier leur précisant que le contrôle qu'ils vont
subir a pour objet de vérifier le dossier de Macha et qu'un refus de leur
part entraînerait des sanctions sur ses prestations.
Puis, vient le jour du contrôle. Chez Macha, la contrôleuse exige que les
personnes présentes sortent sous peine de ne pas effectuer le contrôle.
Ces dernières s'exécutent, et l'entretien tourne à l'interrogatoire.
Finalement, la contrôleuse part en disant qu'un dossier sera sanctionné
dans cette affaire mais qu'elle ne sait pas encore lequel. Chez Fernand et
Béatrice, quelques minutes plus tard, même topo. Mais, les contrôlés
essaient de négocier un entretien « privé », sans faire sortir leurs
hôtes. La contrôleuse n'en démord pas, arguant qu'elle a des consignes de
sa direction. Elle finit par partir en disant qu'elle ne reviendrait pas.
Une dizaine de jours plus tard, les sanctions tombent : suspensions des
allocations logements et de l'allocation soutien familial de Béatrice, en
attendant les conclusions finales de la commission.

Prise dans un élan national de lutte contre la fraude, la CAF du Gard
s'emballe. Fière d'annoncer la mise à nu de 126 cas de fraudes et d'avoir
porté 78 affaires au pénal en 2011, elle compte faire mieux en 2012.
Qu'importe les méthodes employées, seuls les résultats comptent. Quitte à
inventer de faux refus de contrôle et à adapter son règlement à la tête du
client.
Évidemment, la CAF ne fait que suivre les injonctions des politiques et
applique la cure globale d'austérité aux précaires. Quand, dans ses
rapports officiels de 2009, elle déclare 2,15 % d'allocataires en
situation de « fraude » et 0,15 % en situation de « fraude délibérée »,
l'URSSAF annonce, elle, pour la même année, que 63 % des entreprises
contrôlées ont fait l'objet d'un redressement fiscal. Parallèlement, un
rapport parlementaire de 2011 chiffre les « fraudes fiscale, sociale et
douanière » à 3,4 milliards d'euros  pour 2010. Sur ce montant, seuls 458
millions sont liés à la « fraude sociale ». Il existe encore une fois un
net décalage entre le discours politico-médiatique et la réalité
socio-économique. Les allocataires de prestations sociales y sont dénoncés
comme responsables de la fin annoncée de « l'État social » à cause du
déficit budgétaire, alors que les premiers fraudeurs - les plus grands
voleurs - sont les entreprises. Cette rhétorique a pour objectif de
justifier la pression qui est mise sur les travailleurs. Et ainsi coincés
entre des administrations kafkaïennes et répressives et des possibilités
d'accès à l'emploi de plus en plus difficiles, nous sommes tous contraints
de travailler pour des miettes. Au grand profit du patronat et de la
« relance économique ».
L'affaire de Macha et de ses amis n'est pas un cas particulier. L'objectif
de la CAF, comme des autres institutions gérant la misère (police,
justice, administrations multiples), est de renvoyer les individus à leur
isolement, alors que les situations auxquelles ils sont confrontés sont le
fruit du système dans sa globalité.

Dans ce contexte, la solidarité et l'action collective peuvent nous
permettre de desserrer les mâchoires de l'étau administratif et
patronal... Et de résistances en résistances... passer à l'offensive !
Le capitalisme est en crise ? L’État est au bord de la faillite ? Qu'ils
crèvent !

Permanences Exploités Énervés tous les 2ème vendredi du mois à 18h30
au bar « Au Bon Coin », 2, rue Faubourg de Rochebelle, à côté de la Bourse
du Travail (Alès).

Contact : exploitesenerves@riseup.net
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