Révoltes dans l'armée américaine
(Traduction brute d'A d'ECHANGES # 111, hiver 2004-2005)
Les révoltes, le mot peut sembler excessif parce que l'Irak n'est pas (encore) le Vietnam. Cependant, un refus à obéir dans l'armée, celui de la raison, est une révolte et souvent de tels actes d'insubordination ont commencé par des actes mineurs. Même isolés, de tels actes sont indicatifs du « moral des troupes », un élément essentiel pour la guerre continue.
La moitié des troupes armées des États-Unis rassemblée en Irak (notamment dans les corps d'approvisionnement) se compose de réservistes et d'éléments de la garde nationale. Et, en raison du manque de personnel, beaucoup de missions habituellement confiées aux militaires sont déléguées aux entreprises privés anonymes.
En dépit des promesses « d'une guerre courte, » des troupes régulières de combat peuvent à peine voire jamais être soulagées parce que la présence de l'Amérique doit être confirmée dans le monde entier (même au prix des restrictions et du redéploiement.) L'ébauche du rétablissement semble hors de question, ce qui témoigne que même l'approbation de la guerre de Bush et d'une partie du capital américain ne reçoit pas un appui profond et massif, en dépit du discours de la « guerre contre le terrorisme. » Devoir s'appuyer sur ces forces supplémentaires des réservistes et de la garde nationale d'armée établit un problème psychologique très concret. Ce ne sont plus les jeunes au-dessous de vingt ans (souvent des immigrés) comme l'armée professionnelle, mais des hommes plus âgés avec des carrières et une vie de famille. Et même s'ils déclarent un militarisme et un patriotisme sincère, ils ne sont pas prêt à être eux-mêmes tués « pour le pays » et beaucoup moins encore à être assignés en Irak (notamment, la garde nationale prévue pour garantir « la sécurité interne » dans les États-Unis).
Le 15 octobre 2004 chez Tallil en Irak du sud-ouest, dix-neuf soldats d'une section de la compagnie 343, tous réservistes, étaient absents du briefing de pré-départ. Leur refus de mener à bien cette mission a été motivé par le souci au-dessus de l'état pauvre des véhicules et du fait que leur convoi a dû croiser une zone dangereuse, emplacement des attaques insurgées fréquentes, sans protection d'une escorte armée. D'autres soldats d'un autre régiment ont été alors affectés à cette mission.
Il est difficile de savoir ce qui est arrivé alors au dix-neuf «mutins» parce que l'armée censure autant que possible ces actions et leurs répercussions disciplinaires. Les dix-neuf ont été arrêtés et bouclés sous la garde des militaires. Une enquête criminelle a été ouverte, menée par un colonel sous une direction générale.
Les mutins ont été libérés le vendredi suivant. Avant que la recherche ait finie, peut-être trente soldats, « chefs » allégués, ont été embarqués vers d'autres unités et certains rétrogradés. L'information plus précise, contredisant souvent complètement la version des militaires, a filtré grâce au téléphone portable aux familles qui ont alors assuré la pression. Elle concerne également aussi la machine militaire, certainement hors de la crainte des répercussions dans l'armée et le pays, n'apportant pas les mutins vers la cours martial comme il était prévu à l'origine . Il est évident que l'épisode entier a secoué vers les certitudes officielles concernant les opérations militaires en Irak.
Le 8 décembre 2004, pendant une visite au camp Buehting au Koweit, le secrétaire d'état Donald Rumsfeld a été vu par les soldats interroger tous les membres de la réserve de l'armée et de la garde nationale sur le point d'être déployé en Irak. De manière significative, du côté du « moral de l'armée, » il est venu chez les troupes pour les encourager "à gagner la bataille de la volonté". Avec dehors la manipulation spéciale habituelle, Rumsfeld a été interrogé par les soldats qui se sont plaints du manque d'équipement et de la longueur des tâches. Sa visite a été télévisée, toutes ces interventions critiques approuvées et applaudies par 2.300 soldats, et le tout répandu largement par les médias américains.
Des conclusions contradictoires peuvent être tirées de ces incidents. Certains concluraient que l'appareillage « de la démocratie américaine » de la domination est si fort et sophistiqué dans l'art de la manipulation que la dissidence ouverte peut être autorisé et publicité large donnée. Mais à la différence des moyens de communication passés et modernes rendre la censure totale impossible. En conséquence il est meilleur a laissé quelques révélations dehors arrêter autre, des révélations plus importantes, la punition plus en particulier individuelle ou collective ou d'autres mesures de contrôle.
Tous ces incidents montrent certaines faiblesses dans « la domination américaine ». Dans les raisons de base du refus d'obéir, le premier est la protection insatisfaisante des convois d'approvisionnement.
En réponse aux accusations venant des gradés, de l'insuffisance spécifique et de la pénurie des matériaux, Donald Rumsfeld peut seulement répondre que « c'est une question de production et de capacité à faire…. Vous savez, vous allez faire la guerre avec l'armée que vous avez. Pas avec l'armée que vous voulez avoir. » Naturellement, on peut s'étendre sur le manque de préparation de l'armée américaine pour une longue guerre, qui serait au coeur du problème; un manque de préparation dans le personnel (tiré d'une réserve non qualifiée) aussi bien que dans l'équipement (non-adaptation à ce type de lutte). - H.S.
