14 avril 2007
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note A Valence ça avance dans la radicalité; une pétition qui réclame un moratoire, alors qu'ailleurs voir ci
dessous au pays basque
UNe centaine de militants anti-OGM occupent
la coopérative Lur Berri
·Plus de 120 personnes ont lancé l’occupation hier pour demander
l’arrêt de la vente d’OGM
L’amphi de Lur Berri s’est rempli en quelques minutes hier après-midi
vers 16h. Près de 120 personnes, agriculteurs ou consommateurs, ont
envahi le siège de la coopérative agricole d’Aicirits à l’appel du tout
nouveau collectif anti-OGM du Pays Basque. La revendication : que le
groupe accepte de ne pas vendre de semences OGM et demande même un
moratoire sur ces cultures.
"Tant que nous n’avons pas de réponse positive, nous resterons là", ont
averti les manifestants en début de siège. Plusieurs heures plus tard,
l’occupation continuait, les militants s’organisant pour passer la nuit
sur place, et sans doute la journée d’aujourd’hui. Les élus du Pays
Basque, les candidats à la présidentielle et les sympathisants étaient
tour à tour joints par les occupants pour faire connaître la situation
le plus largement possible. A l’heure de mettre sous presse, les
manifestants étaient toujours dans les locaux d’Aicirits.
Dès leur arrivée vers 16h, les anti-OGM se sont entretenus avec Sauveur
Urrutiaguer, président de Lur Berri et Olivier Gemin, le directeur,
tous deux venus débattre avec leurs visiteurs d’un jour.
"Je comprends votre questionnement", a répondu Olivier Gemin tout en
rappelant que la culture du maïs génétiquement modifié Bt est autorisée
depuis 1998. "On s’est donné le temps de l’observation pendant huit
ans, on a attendu qu’une réglementation se mette en place.
On étudiera
maintenant les demandes des agriculteurs au cas pas cas et on les
encadrera", a expliqué le directeur de Lur Berri.
"Comment allez-vous encadrer? C’est impossible !", "Si vous n’offrez
pas de débouchés aux agriculteurs, ils ne feront pas d’OGM", "combien
d’agriculteurs sont réellement demandeurs?" ont lancé successivement
les agriculteurs et consommateurs présents.
"Je fais du maïs en Amikuze. Pouvez-vous me fournir la garantie qu’il
ne sera pas contaminé?", a interrogé une paysanne d’Amendeuix rappelant
qu’elle avait déjà acheté des semences qui s’étaient avérées
contaminées sans que la coopérative qui les lui avait vendues ne l’en
avertisse.
"Ne peut-on pas rêver d’un Lur Berri, petite coopérative donnant
l’exemple à tout le monde en demandant un moratoire. Vous faites des
filières de qualité, continuez ainsi et laissez ce risque de côté", a
suggéré une consommatrice, chaleureusement applaudie par la salle.
Pour les dirigeants de Lur Berri, un peu débordés par les questions,
filières de qualité et OGM "sont compatibles". Sauveur Urrutiaguer a
répété que même si Lur Berri ne vend pas d’OGM, les agriculteurs
peuvent s'en procurer chez les concurrents. "Nous préférons les
accompagner du semis à la récolte plutôt que de récolter des OGM sans
le savoir", a-t-il argué.
"Ramèneriez-vous des OGM à manger à vos enfants ?" a aussi interrogé un
paysan. Sans se défausser, Olivier Gemin explique que ses enfants
adorent le ketchup et qu’il ne les empêche pas d’en manger malgré la
présence d’OGM. Face à l’insistance de l’auditoire, Sauveur Urrutiaguer
a fini par déclarer que "plus d’une cinquantaine" d’agriculteurs
veulent actuellement semer des OGM avec Lur Berri mais qu’aucun contrat
n’a pour l’heure été signé. "Vous avez une image à préserver. Ne jouez
pas aux apprentis sorciers en vendant des OGM aux agriculteurs qui bien
souvent ne savent même pas ce que c’est", a demandé Bernard Causse,
porte-parole du collectif anti-OGM aux deux dirigeants de Lur Berri.
Les manifestants, qui veulent la tenue d’un conseil d’administration
extraordinaire du groupe attendent la venue des maires et élus locaux
dès 10h ce matin.
Après un repas à midi, une assemblée générale ouverte à tous devrait
avoir lieu à 14h avant un meeting sous le thème "Pas d’OGM ni dans nos
terres ni dans nos assiettes" à 15h30. Ce soir, des animations sont
prévues avec un concert à 20h et la projection du film "The future of
food" à 21h30.
Source : Le Journal du Pays Basque (2007-04-14)