« N’ayez pas peur ! » C’est le message que veulent faire passer les altermondialistes auprès des commerçants et des riverains de
Saint-Roch et de la route de Turin. 7.000 à 10.000 d’entre-eux sont attendus dans la capitale azuréenne du 1er au 4 novembre pour participer au contre-sommet du G20 de Cannes. Temps
fort de cet alter-sommet : le défilé du mardi 1er novembre de 15 heures à 18 heures dans les quartiers Est de la ville. Départ esplanade De-Lattre-de-Tassigny (en face du Palais des
Expositions) puis avenue des Diables-Bleus, boulevard Saint-Roch, Pont Michel et route de Turin jusqu’aux Abattoirs, le point d’arrivée.
« On vous encourage à rester ouvert »
C’est cette manif’ qui cristallise toutes les craintes. Les commerçants ont encore en mémoire les images traumatisantes de vitrines brisées et d’une
banque incendiée lors du Traité de Nice en décembre 2000.
Alors, les responsables du collectif anti-G20 veulent rassurer. Mardi, ils ont entrepris une opération séduction auprès des riverains, en distribuant
des tracts et en expliquant leurs positions.
Dialogue à la boulangerie « Samou », juste en face des Abattoirs, entre Raphaël Pradeau, membre d’« Attac » et Samir Barhouli, le gérant
:
- « On vous encourage à rester ouvert, vous allez faire un formidable chiffre d’affaires. Les manifestants vont aussi consommer, acheter du pain,
des croissants...».
- «Les policiers municipaux m’ont conseillé de fermer pendant la manifestation, mais je ne suis pas inquiet, je vais rester ouvert », répond le
commerçant avec un large sourire.
Un service d’ordre « maison »
La scène se répète à la pharmacie Pasteur, 143 avenue Lyautey, entre Franck Gaye, porte-parole du Collectif, et le pharmacien, Gilles Hénon : - « Ne
cédez pas à la peur. Nous sommes des gens tout-à-fait normaux et civilisés. Les casseurs, ce n’est pas nous. Les vrais sont à Cannes. Ce sont les chefs d’Etat du G20, avec les mesures
d’austérité qu’ils préparent pour les populations. Vous n’avez aucune raison de vous méfier de nous. Nous sommes contre la violence, elle nous dessert ».
Réplique de l’apothicaire :
- « Si les manifestants ont besoin de médicaments, nous les servirons comme les autres, nous ne faisons pas de distinction. Et puis, vous avez l’air
de gens sensés. Nous resterons ouverts, sauf s’il y a des débordements ».
L’altermondialiste répète que tout se passera bien, dans la convivialité, l’échange des idées :
- « Nous voulons montrer la richesse de notre mouvement. Et nous aurons notre propre service d’ordre avec une centaine de personnes ».