Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Tokyo, ce 19 septembre 2011, pour dire non au nucléaire. C’est l’un des rassemblements les plus importants organisés au Japon depuis le 11 mars dernier, jour du séisme et du tsunami qui ont entraîné la catastrophe de Fukushima.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Pour la première fois depuis l’accident de la centrale de Fukushima, les opposants au nucléaire parviennent à mobiliser environ 60 000 personnes dans les
rues de Tokyo.
C’est remarquable, lorsque l’on sait qu’ici, il n’y a pas de mouvement antinucléaire organisé à l’échelle nationale, que les salariés d’entreprises hésitent à
se joindre aux manifestants, car ils risquent d’être considérés comme des gauchistes et de perdre leur emploi.
Près du sanctuaire de Meiji à Tokyo, le prix Nobel de littérature, Kenzaburo, a déclaré à la foule : « Certains disent qu’il est impossible de se
passer d’énergie nucléaire. Mais c’est un mensonge. L’énergie nucléaire est toujours accompagnée de destruction et de sacrifices ».
Des riverains de la centrale de Fukushima, forcés d’évacuer leur village dans un rayon de vingt kilomètres, ont participé à cette manifestation. Ils se sentent
trahis par Tepco, l’opérateur de la centrale et savent qu’ils ne pourront pas retrouver leur village pendant de très longues année....