La question de la postmodernité est devenue un objet de recherche en philosophie, parce que les réponses antérieures sont en difficulté. Il s’agit de penser notre temps à l’aide de concepts et modèles plus appropriés à la situation. En connaître les limites n’empêche pas de penser et de croiser les approches pour réfléchir à notre condition humaine à l’aube de ce nouveau millénaire.
La question du sujet est un des enjeux principaux de l’étude de la définition de la postmodernité.
Nous commencerons par nous interroger sur la qualification de la définition de la postmodernité. Il s’agit de savoir si la notion de paradigme paradoxal est recevable.
Notre parcours philosophique débutera avec les critiques faites au sujet moderne par les philosophes du soupçon : Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud et Karl Marx. Le début du chemin sera conventionnel, il est maintenant intégré au sens commun philosophique.
Nous aborderons ensuite par comparaison et contraste le concept de raison, puis, celui de démocratie, de l’universalité et de la science. Au passage nous rencontrerons la question du tournant linguistique et celle du structuralisme.
L’étape suivante sera celle de l’examen de diverses expressions de la postmodernité. L’architecture ouvre une brèche. La philosophie de Jean-François Lyotard posera une borne, qui marque la césure.
D’autres philosophes, qui ne se revendiquaient pas de la postmodernité, ont continué l’œuvre postmoderne. Nous passerons chez Jacques Derrida, qui nous a légué la déconstruction. Nous aborderons les rivages de la notion de pouvoir avec Michel Foucault et nous rencontrerons ensuite l’immanence du multiple avec Gilles Deleuze.
Ce parcours reste classique, le chemin est déjà balisé. Il devient moins conventionnel, quand nous passons la frontière de la sociologie. L’accélération dans le contenu des analyses semble aller de pair avec la rapidité des mutations de la société. Dans ce cadre, le premier territoire conceptuel étudié sera celui de la sociologie dionysiaque de Michel Maffesoli. Le second espace présenté sera celui de Luc Boltanski et Eve Chiapello à propos du nouvel esprit de capitalisme. Notre visite du domaine sociologique passera ensuite par la rencontre avec Zygmunt Bauman et de son analyse du coût humain de la mondialisation.
La notion de sujet est devenue celle de l’individu pour les sociologues. En quittant le domaine de la sociologie, nous aurons constaté que l’individu postmoderne est en difficulté. Ce qui nous incite à aller voir du côté de la subjectivité pour connaître l’avis des spécialistes de la psyché.
Le passage dans les parcs et jardins de la psychologie nous confrontera aux nouveaux symptômes de l’être postmoderne. Les pathologies fourmillent et les psychanalystes sont contraints à émettre de nouvelles hypothèses. Ils se demandent même s’il reste encore des parcelles de sujet dans la postmodernité.
Le rythme du parcours conceptuel va en s’accélérant. Il commencera avec Julia Kristeva, puis avec Alain Ehrenberg, il rencontrera ensuite Jean-Pierre Lebrun, Charles Melman et Gérard Pommier. Il se terminera avec Dany-Robert Dufour et Félix Guattari, qui nous proposent des passerelles avec le champ philosophique. La question de l’effacement du sujet est alors posée. Pour ces spécialistes de l’âme, il s’agit bien d’un nouveau malaise dans la civilisation.
Un passage par la sphère politique complétera le parcours de cette analyse des mutations du sujet. La question étant de savoir si le champ politique contient encore du sujet.
L’effacement du sujet dans la postmodernité est alors un constat de crise. La possibilité du sujet est mise en doute conceptuellement et pratiquement, elle nous pose, pour terminer, la question du « devenir humain ».
I / La question de la définition de la postmodernité
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