Une quarantaine de détenus a refusé de réintégrer les cellules, hier à partir de 15 heures, afin de dénoncer les problèmes de cantine, fouille au corps et de parloir.
«Allô ! Bonjour ! On n'est pas rentrés de promenade. On veut des changements à la prison. Il faut le dire !» Depuis l'intérieur du centre pénitentiaire de Seysses, des détenus ont contacté les copains hier soir, pour annoncer leur mutinerie. Depuis 15 heures et la promenade, une quarantaine d'entre eux avait refusé de réintégrer leurs cellules. Ils dénonçaient leurs conditions d'incarcération «inadmissibles».
«On a une mauvaise cantine, même des chiens n'en voudraient pas, ont-ils expliqué depuis la prison tandis que l'équipe régionale d'intervention et de sécurité (Eris) tentait de rétablir l'ordre. Nous avons aussi des problèmes avec les parloirs. Quand les familles viennent de Paris ou Marseille pour nous voir 45 minutes, s'ils ont une minute de retard, ils ne rentrent pas. Et, après les parloirs, les fouilles sont trop poussées, on se sent dégradés. Que font-ils des droits de l'Homme ? On en a ras-le-bol ! Et quand on revendique, on nous menace de partir à Tarbes, loin de chez nous.»
Hier, la mutinerie a fait tache d'huile à l'extérieur de la prison. La compagne d'un détenu a confirmé : «En tant que visiteurs, nous avons des difficultés pour les rencontrer. Je viens de loin et une fois sur trois on m'empêche de le voir.»
À l'image de manifestants classiques, les détenus ont donc librement communiqué leurs revendications et commenté les événements. «Les Eris sont là. Ils ont des flashballs.»