Les militants des « sans terre » et les « habitants des baraques » (bidonvilles) attaqué à Soweto par le Front Anarchiste communiste Zabalaza (ZACF)
Ce qui suit est une communication urgente émise au nom de, et en solidarité avec le Mouvement des Sans Terres (LPM) et desautres habitants du bidonville de Protea-Sud, à Soweto. Il est basé sur
des renseignements obtenus par téléphone et par des conversations en face-à-face avec des membres du LPM après les violentes attaques contre eux la nuit dernière [24 mai 2010]. Il semble y avoir
toujours de la confusion autour de ce qui s’est passé, et les détails sont encore fragmentaires. Nous rendrons disponibles les nouvelles informations sur la situation au fur et à mesure que nous
les recevrons, de même que toute correction factuelle qui s’avérerait nécessaire.
Dans la soirée du dimanche 23 mai, un groupe d'hommes ont tenté d'incendier la baraque de la présidente du Mouvement des Sans Terres, Maureen Mnisi, dans le « village informel » (bidonville) de
Protea-Sud, à Soweto. Elle était à l'intérieur au moment des faits, et a eu la chance de sauver sa vie uniquement parce que son fils est tombé sur les assaillants et a pu les chasser.
Vers 20h00, le même soir un groupe de cinq hommes – dont trois étaient vraissemblablement armés de fusils, un autre portant une panga (machette) et le cinquième un manche de pioche – ont sauté la
clôture entourant la baraque d'un autre membre du LPM et sympathisant du ZACF. Ils ont frappé violement à la porte de sa partenaire et de sa baraque, exigeant de voir «l'homme de la maison".
Quand les occupants de la baraque ont pensé que les assaillants allaient enfoncer la porte, le camarade s’est caché et sa partenaire a répondu à la porte, espérant être en mesure de dissuader les
assaillants. Ils sont alors entrés à l'intérieur de la baraque avec une torche, découvrant uniquement les deux jeunes enfants du couple en train de dormir sur le lit, et ont déclaré "akekho" - il
n'est pas ici. Ils ont alors battu la camarade qui avait répondu à la porte, en lui enjoignant de dire à son partenaire qu'ils reviendraient pour lui. Craignant pour leur sécurité et celle de
leurs enfants, ces compagnons ont été contraints de fuir la communauté sans presque aucun de leurs biens.
Après cela, le groupe d'hommes armés (1) auraient continuer de tourner dans le bidonville, attaquant d’autres personnes. Un membre de la communauté est signalé comme ayant été tué, et au moins
une autre personne à dû être hospitalisée. Les gens qui se cachaient pendant les attaques ont rapporté que les assaillants sont partis vers minuit, des ambulances venant et emmenant des personnes
à l’hôpital. On ne sait pas encore combien de personnes ont été affectées par les attaques, ni combien ont fui.
Les members du LPM sont quasiment certains que les attaques ont été orchestrées par certaines des personnes qui habitent les maisons « HLM »’ dans la zone, du fait des tensions persistantes entre
les habitants des bidonvilles et ceux des HLM au sujet des connections illégales au réseau électrique et sur les relogement. En effet, certaines des personnes en dans les HLM voulent que le
bidonville soit déplacés (ce que le gouvernement essaye de faire depuis des années) afin de faire monter le prix de leurs propriétés. Le LPM est en première ligne pour résister à ces déplacements
forcés, ainsi que dans l'organisation des reconnexions électriques. Nous pensons que c'est pour ces raison que ses membres ont été attaqués.
Le LPM et les autres habitants des baraques se réunissent cet après-midi à 16h00 au Parc des faiseurs de Paix (Peacemaker Park) de Protea- sud afin de déterminer une réponse. Ils appréciront la
participation et le soutien d’autant de représentants et d’activistes du plus grand nombre de différents mouvements sociaux possibles.
Solidarité totale au Mouvement des sans terre et aux habitants des baraques de Protea-sud ! Une attaque contre l'un d’entre nous est une attaque contre tous !
(1) Il n'est pas encore clair s'il s'agit du même groupe d'hommes responsables de toutes les attaques, ou s'il y avait plusieurs groupes opérant simultanément.
La crise de l'électricité à Protea-sud :BATTONS NOUS CONTRE LE GOUVERNEMENT, PAS ENTRE NOUS !
Protea du Sud est l'un de ces « quartiers informels » (bidonville) qui n'a pas encore bénéficié au cours des 16 dernières années de la démocratie. À l'heure actuelle, les gens de Protea-sud
vivent toujours sans aucun service (eau, électricité et sanitaires). Hier, la communauté qui vit dans des maisons à loyer modéré a décidé de débrancher l'électricité que les gens des habitations
informelles avaient connecté dans leurs baraques en tôle. Ils sont allés dans le quartier pour débrancher et battre les gens qui avaient connecté l'électricité dans leurs baraques. En
conséquence, deux personnes ont reçu des coups de feu et une est décédée sur place tandis que l'autre a été transportée d’urgence à l'hôpital. Maureen Mnisi, qui est la responsable du Mouvement
des gens sans terre (LPM Landless People Mouvement) a également été attaqué à son domicile, les membres des maisons HLM ayant tenté d'incendier sa baraque. La communauté du quartier informel est
en colère et ils ont décidé de se réagir en se battant. Ils ont brûlé l’armoire électrique et ont jeté des pierres sur les gens des HLM.
Le problème de la communauté de Protea-Sud dans son ensemble ce sont les services. Les gens ont besoin d'électricité pour survivre. Que vous viviez dans une baraque ou dans une maison HLM, nous
avons tous besoin d'électricité. Et c'est pourquoi il est urgent de travailler ensemble pour combattre l'ennemi. Lutte les uns contre l'autre, n’amènera pas l'électricité à Protea-Sud. Les
personnes qui ont l'électricité dont nous avons besoin en tant que communauté de Protea-Sud sont assis dans leurs bureaux du gouvernement et ils ne voient même pas la nécessité de nous donner l
accès aux services.
Lutter les uns contre les autres ne nous aidera pas. Nous pouvons voir cela clairement - maintenant que l'un des membres de notre communauté a été abattu par un autre membre, nous allons pleurer
ses funérailles.
NOUS DEVONS IDENTIFIER L’ENNEMI QUI CREE DES DIVISIONS ENTRE LES COMMUNAUTES PAUVRES.
Jacob Zuma [le leader de l’ANC, et président de l’Afrique du Sud] a presque pleuré à Orange Farm la semaine dernière, disait-il. Faisons en sorte que le gouvernement qui prétend ne pas connaître
nos problèmes, vienne dans toutes les collectivités pauvres où les gens souffrent, sans services de base, PLEURER POUR NOUS TOUS. Faisons en sorte que le gouvernement quitte ses bureaux et vienne
pour régler la question de l'électricité à Protea-Sud et dans les autres communautés pauvres.