le Daubé profite du procés Carlos pour reprendre une offensive confusioniste et bizarement renforcée par une réédition d'un livre des années 1982 ( les" espérados" paru à la maison d' édition l'échappée sept 2011)
Un journal dans une main, un cartable dans l'autre, l'homme qui vient d'entrer dans le box des accusés de la cour d'assises, ce lundi 7 novembre, a des airs de brave type. Cheveux blancs, moustache itou, barbe naissante, visage rondouillard, ventre bedonnant sous un pull sombre, Illich Ramirez-Sanchez, 62 ans, auquel on a réservé une chaise à dossier en raison de ses douleurs dorsales, distribue des sourires. Nullement impressionné, l'accusé semble content d'être là. Il est ici comme chez lui. Accoudé contre la vitre qui le sépare du prétoire, Illich Ramirez-Sanchez ne tarde pas à entrer dans la peau de son personnage favori : Carlos, "révolutionnaire professionnel", comme il indique au président de la cour Olivier Leurant. Ainsi se présente l'homme qui répond de quatre attentats meurtriers perpétrés à Paris en 1982 et 1983.
Au fond de la salle se tient ce qui lui reste de soutien : des militants de la tribu Ka, un groupuscule extrémiste noir, le comédien Dieudonné venu saluer son ami et auquel Carlos envoie des baisers du bout des doigts, bref tout un petit monde que la haine d'Israël rassemble. Carlos ne les déçoit pas. Il n'y a plus qu'auprès d'eux qu'il fait recette.
Vénézuélien de nationalité, il se dit "un Palestinien d'honneur". A plusieurs reprises il lève un poing gauche serré et quand il évoque "l'Etat raciste, sioniste d'Israël", des applaudissements fusent que le président Leurant fait taire aussitôt.
"ÇA SUFFIT. C'EST UNE COMÉDIE !"
Illich Ramirez-Sanchez qui porte le prénom "de l'homme de la révolution russe" comme il le souligne, a un fort accent latino-américain. Quand il ne parcourt pas les journaux qui parlent de lui, il bavarde avec son escorte ou intervient dans le débat. Illich s'intéresse à Carlos et semble apprécier son double responsable de plusieurs dizaines d'actes meurtriers et de centaines de morts, comme il l'a confié au journal vénézuelien El Nacional. Courtois et prévenant à l'endroit des victimes d'attentats, – "ceux qui sont morts, ils sont au paradis" dit-il –, il n'hésite pas en revanche à s'en prendre aux associations qui les représentent – "des charognards sionistes". Quand il prononce ces mots, Carlos semble manifestement satisfait de lui et du petit effet qu'il vient de produire.
S'il donne souvent l'impression d'être affable, il s'en faut toutefois de peu pour que le combattant sorte de ses gonds. Alors qu'il se lance dans le récit d'une attaque de commando au Tchad, le président tente de l'interrompre afin de le ramener au sujet du jour. "Qu'est ce que je fous ici ! Ça suffit. C'est une comédie !" s'emporte-t-il.
Au cours de cette première journée d'audience, ses avocats ont déposé des conclusions de nullité portant notamment sur la prescription des faits et l'irrecevabilité de certaines parties civiles. Sur ce dernier point ils ont eu gain de cause concernant l'association Fenvar, une association de victimes des attentats, trop récemment constituée, a estimé la cour d'assises.
Yves Bordenave leur presse , journal" le monde"