Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : le blog lelaboratoire
  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
  • Contact

Pour nous contacter

Le laboratoire Anarchiste
8 Place st Jean
26000 Valence

envoyer vos suggestion

sur:

new:c.l-v@hotmail.fr

rappel envoie aucun message à

le laboratoire@no-log.org


 


Bibliothéque  de prêt

infokiosques
le mercredi de  16h30 - 19h

Accueil/infos SIAD-AIT
vendredi toutes les deux semaines

de  17h30à19h

Emission radio Labo
sur radio Mega
99.2FM
lundi en direct
18h15 - 19h
rediffusion:
jeudi de 9h à  9h 45
http://radio-mega.com
04 75 44 16 15

Recherche

Texte Libre

La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

Archives

le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 09:33
Le site nucléaire du Tricastin est implanté à la limite des départements de la Drôme et du Vaucluse, sur le territoire des communes de Pierrelatte, St-Paul-3-Châteaux et Bollène. Il englobe 8 Installations Nucléaires de Base (INB(1)), plusieurs Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) ainsi que l’Installation Nucléaire de Base Secrète (INB-S) du CEA-Cogéma.



A diverses reprises dans le passé, le laboratoire de la CRIIRAD a mis en évidence des niveaux d’irradiation anormalement élevés en limite du site nucléaire du Tricastin. Ces contrôles révélaient des défauts d’application des règles de radioprotection et soulevaient d’importantes questions sur l’exposition des travailleurs intervenant à l’intérieur du site.

Les niveaux les plus irradiants étaient identifiés sur le côté Ouest, au niveau du parc à fûts et du portail d’entrée AREVA – SAUR : de l’ordre de 400 coups par seconde (c/s) relevés au DG5 pour un bruit de fond normal d’environ 60 c/s.

Une autre zone anormale, bien que moins marquée (130 à 140 c/s), était repérée sur le côté Est, au nord des installations EDF et COMURHEX, au droit d’une sorte de tumulus. Ce tumulus est situé dans le périmètre de l’INB-S dont le CEA est propriétaire et Cogéma (AREVA NC) l’exploitant.

Les recherches documentaires que nous avons effectuées conduisent à considérer que le rayonnement détectable sur le chemin des agriculteurs pourrait provenir du tumulus lui-même. En effet, il ne s’agit pas d’une simple butte de terre mais d’un amoncellement de déchets radioactifs et chimiques directement enfouis dans le sol !

ANALYSE DES INVENTAIRES ANDRA

L’Agence nationale des déchets radioactifs (ANDRA) publie depuis 1993 un inventaire national des déchets radioactifs. Le premier inventaire ne mentionne ni le tumulus, ni même l’existence des déchets. Les inventaires publiés de 1994 à 1999 consacrent une fiche aux déchets radioactifs de l’INB-S CEA-COGEMA de Pierrelatte (fiche référencée RHO 28, puis RHO 28B). Ils sont présentés comme des « déchets d’exploitation et d’assainissement issus des installations d’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse et traitements chimiques ». Il s’agirait de « déchets de barrières de diffusion gazeuse, fluorures, boues chromiques » pour une activité totale de 42 GBq et de « déchets divers, gravats… » pour 8 GBq. La fiche indique qu’il s’agit d’un entreposage mais ne fait aucune allusion au fait que les déchets ne sont pas dans des modules bâtis mais ont été directement enfouis dans le sol.



Il faut attendre l’inventaire ANDRA de 2002(2) pour apprendre que les déchets des installations de production d’uranium enrichi à usage militaire ont été « enfouis entre 1969 et 1976 dans une butte de terre d’un volume d’environ 15 000 m3 ». La terre, qui recouvre les déchets, les dissimule à la vue mais pas à l’action délétère des eaux météorites. Il s’agit d’une violation caractérisée des règles de stockage qui doivent garantir que les déchets sont isolés de l’environnement et qu’il est possible de les contrôler et, si nécessaire de les reconditionner. Ces pratiques sont choquantes y compris pour le début des années 70.



On ne peut exclure que l’ANDRA ait souhaité occulter les conditions de stockage scandaleuses de ces déchets mais le plus probable est qu’elle ne fasse que répercuter les informations que l’exploitant veut bien communiquer. La CRIIRAD a pu constater sur plusieurs dossiers que l’Agence nationale n’effectue aucun contrôle sur le terrain et que l’analyse critique des données des exploitants est très insuffisante(3). Les informations contenues dans les inventaires doivent donc être considérées avec beaucoup de recul.



LE CONTENU DU TUMULUS



Si l’on se réfère à l’inventaire ANDRA plus récent (publié en 2006, avec une mise à jour à mai 2005 pour la fiche RHO-43), l’amoncellement de déchets radioactifs serait constitué de :

- déchets radioactifs provenant des 4 usines militaires de séparation isotopique (usines militaires basse, moyenne, haute et très haute correspondant respectivement à de l’uranium faiblement, moyennement, fortement et très fortement enrichi, soit plus de 90% d’uranium 235). Ces déchets seraient constitués de barrières de diffusion pour une masse totale de 760 tonnes. L’ANDRA ne donne aucune précision ni sur la composition des déchets, notamment sur leur teneur en uranium 235, ni sur les éventuels risques de criticité ;

- des déchets de catégorie TFA-VL - très faible activité mais vie longue (en l’occurrence, très, très longue) - constitués de filtres de conditionnement (46 m3) et de fluorines ((14 000 m3) ;

- de déchets toxiques sur le plan chimique (chrome trivalent notamment) présentés comme exempts de radioactivité (mais sans précision chiffrée, en particulier sur les protocoles de contrôle ni sur les seuils de détection). L’ANDRA indique qu’il s’agit de boues issues de la station de traitement des effluents, sans préciser le volume ou le tonnage déversés sur le tumulus.





LES DEMANDES DE LA CRIIRAD



Sur la base des investigations conduites par son laboratoire et des messages alarmants qui lui sont parvenus, la CRIIRAD demande :

1- la communication d’un état détaillé de la structure du tumulus et des déchets radioactifs et chimiques qu’il contient : descriptif de l’emplacement initial (présence d’une dalle de protection, d’un réseau de drainage… ou absence totale de protection de la nappe contre les infiltrations d’eau ? amoncellement à partir du niveau du sol ou en profondeur ? etc.) ; historique des déversements : dates, volumes, masses, nature des conditionnements (s’il existe), masses de terre utilisées pour le recouvrement, etc.

2- la reprise des déchets, leur caractérisation, leur reconditionnement éventuel (vérification de l’étanchéité des fûts, de leur absence de contamination externe) et leur transfert vers des installations d’entreposage ou de stockage ad hoc ;

3- le contrôle radiologique et chimique de la terre dans laquelle les fûts et autres déchets ont été enfouis et, si nécessaire, le conditionnement et le stockage des volumes contaminés ;

4- l’autorisation d’accéder au site afin d’effectuer des mesures radiamétriques et spectrométriques au niveau du tumulus et de procéder à des prélèvements d’eau au niveau des piézomètres afin de vérifier si les informations relatives à la contamination des eaux souterraines sont avérées ou relèvent de la rumeur.



La CRIIRAD a en effet reçu récemment plusieurs courriers et appels téléphoniques de travailleurs intervenant sur le site du Tricastin l’alertant sur des dysfonctionnements graves, et notamment 1/ sur l’érosion que subit le tumulus de déchets (pluie, vent…), érosion qui a mis à jour récemment un certain nombre de fûts et qui a été traitée en déversant une nouvelle couche de terre sur les déchets ; 2/ sur la contamination (chimique et radiologique) de la nappe située au droit du site.



L’URGENCE

Les interventions doivent être conduites dans les meilleurs délais. En effet, plus le temps passe, plus le nombre de fûts corrodés et éventrés augmente, plus augmentent les risques de pollution du sol et des eaux souterraines, le nombre de personnes exposées aux rayonnements émis par le tumulus et les risques de contamination par inhalation de gaz et d’aérosols radioactifs.

Cela fait plus de 30 ans que ce dépôt illégal de polluants radioactifs et chimiques se maintient, en toute impunité, en violation des principes fondamentaux de gestion des déchets, principes censés garantir la préservation de l’environnement et la protection sanitaire des travailleurs et du public.

Il est choquant de constater que ni l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), ni les ministères concernés n’ont exigé de mise en conformité et qu’ils continuent au contraire d’accorder aux exploitants de nouvelles autorisations. Le traitement des pollutions passées et le confinement des déchets toxiques devraient constituer un préalable à tout nouveau projet de développement.


Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Agenda

    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet