Selon le rapport 2011 de la fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, la France compte 3,6 millions de personnes non ou très mal-logées. 133.000 personnes sont sans domicile fixe, et, en janvier dernier, 33.000 personnes dormaient dans un endroit non-prévu pour l’habitation. Directeur des études à la fondation, Christophe Robert évoque une «explosion de la zone grise du logement», tous ces lieux habités alors qu’ils ne devraient pas l’être. Depuis dix ans, caves et parkings deviennent des «amortisseurs de crise», de nouveaux «logements» pour les sans-abri.
Conséquence de la crise et de l’explosion du coût du logement, de nouveaux publics ont d’ailleurs émergé. Familles monoparentales et/ou d’origine immigrée, femmes victimes de violences conjugales, jeunes exclus et retraités pauvres sont désormais les plus à même d’avoir recours à un hébergement d’urgence. Sans compter qu’en dix ans, les expulsions locatives ont augmenté de 50 à 100%, selon Christophe Robert.
Les chiffres de l’Observatoire du Samu social parlent d’eux-mêmes: en 2010, le nombre de personnes membres de familles hébergées en urgence (11.200) dépassait le nombre de personnes isolées (10.300). Aujourd’hui, «55% des demandes proviennent de familles monoparentales», détaille Emmanuelle Guyavarach, directrice de l’Observatoire. «On est loin de l’image du sans-abri, homme seul et isolé âgé de 35 à 45 ans. Dès 2005, les demandes de familles à la rue ont explosé. Le souci, c’est qu’on ne les voit pas
COMMUNIQUE Paris le 22 juillet 2011
Apparu assez de promesses, des actes ! 7e jour au “camp des sans logis ”, square Boucicaut métro sèvres babylone Familles et personnes à la rue = violence sociale ! Marche SAMEDI 23 juillet, RV à partir de 14H , Passerelle Léopold Senghor (métro Solférino) A l’appel d’associations et organisations et du collectif “URGENCE, UN TOIT !” Une délégation du square Boucicaut est reçue à 11h ce matin par le ministère du Logement La démission de Xavier Emmanuelli, conjuguées à la mobilisation des associations institutionnelles, des salariés du SAMU social de Paris, des sans logis et mal logés du DAL et du CDSL, ont obligé Benoist Apparu à monter au créneau. Il n’a fait aucune annonce nouvelle, et garde le cap, c’est à dire les mesure d’austérité en matière d’hébergement, et le développement annoncé depuis 2009 du SOLIBAIL. 5000 solibail étaient annoncés pour 2010, aujourd’hui, il n’y en a actuellement que 1500, et Apparu a fixé l’objectif en fin d’année à 4000, soit 20% de moins. L’été commence mal, mais ce n’est rien au regard de ce que vivent les familles avec enfants, les personnes vulnérables, le plus souvent à bas revenus, et celles qui sont déjà dans la rue et ont commencé à mourir à petit feu ! Les faits sont incontestables : - Il y a baisse du nombre de place hôtelière, c’est ce que dit la circulaire du préfet envoyée au SAMU social de Paris, le 26 avril : il commande de ne plus prendre de nouvelle personne, sauf si deux autres quittent l’hôtel (comme pour les fonctionnaires) et de n’accorder des nuités qu’à titre exceptionnel, c’est à dire pour une seule nuit. - Le 115 est saturé ! c’est ce que dit un SMS envoyé lundi par la Préfecture de région au DAL, pour expliquer qu’il n’y a pas de place pour accueillir 4 familles avec enfants et 3 femmes seules à la rue. - Aujourd’hui, l’urgence sociale n’est plus assurée, et tout l’été, le nombre de personnes à la rue va augmenter si l’Etat ne met pas en place des moyens supplémentaires d’hébergement. La crise du logement s’est aggravée, le nombre d’expulsions à augmenté, les loyers, les charges dans le parc privé sont devenus inaccessibles au ménages modestes. En dehors des HLM saturés de demandeurs, de la loi de réquisition , du SOLIBAIL et de l’hébergement hôtelier, tous contingentés par la collectivité publique, quelle solution existe ? Les marchands de sommeil, la rue, les bidonvilles.... Mais aussi la baisse des loyers et la taxation de la spéculation immobilière et foncière. Nous demandons un plan d’urgence et le respect et l’application des lois :
* L’hébergement inconditionnel décent, adapté et durable de toute personne à la rue, * Le relogement des prioritaires DALO, dans les délais, et un programme de rattrapage sur 6 mois pour les 20 000 prioritaire DALO non relogés en ile de France, laissés pour compte par l’Etat et le Gouvernement, dont les 300 familles du square Boucicaut * Un grand plan de mise à disposition ou réquisition de logements et bureaux vacants appartenant aux grands propriétaires publics et privés, pour tenir ces objectif à moindre coût et dans des délais rapides. * L’arrêt des expulsions sans relogement, la réalisation massive de logements sociaux accessibles, la baise des loyers et des charges. ________________________________
COMMUNIQUé du 20 juillet :
5e jour au “camp des sans logis ” au square Boucicaut
Familles et personnes vulnérables à la rue = violence sociale ! Pour quelques dizaines de millions d’euros d’économie, le Gouvernement a décidé d’abandonner à la violence et la brutalité de la rue, ou des marchands de sommeil, des milliers de familles, de femmes, de personnes invalides, de personnes vulnérables, sans considération pour l’obligation qui lui incombe d’accueillir sans condition préalable toute familles et personne à la rue. A l’heure où les expulsions locatives battent leur plein, où la crise du logement, s’étend, cette décision du Gouvernement qui commence à rendre ses effets néfastes, est meurtrière : la rue tue en quelques années. Putôt que d’appliquer les lois, telles que l’obligation d’accueil des sans toit, le relogement des prioritaires DALO, ou la loi de réquisition, et de mettrte en place les moyens financiers adéquats, le gouvernement stigmatise et avantage les plus riches. Depuis samedi, le DAL, avec le soutien notamment des salariés du SAMU social, a installé un “camp des sans logis et des DALOs” dans le square Boucicaut, à Sèvre Babylone (sous le Bon marché). Environ 150 familles sans logis, à la rue, hébergées précairement ou en instance d’expulsion campent chaque jour, et se relaient malgré la pluie. Toujours en attente d’un rendez vous avec Benoist Apparu, les familles demandent leur relogement conformément aux lois de République. 8 familles totalement à la rue, dont 5 avec enfants (parmi lesquelles 2 mères isolées), et 3 femmes seules, dorment depuis plusieurs nuits dans les bureaux du DAL, faute de solution d’hébergement durable permettant d’aller au travail et dans l’attente d’un relogement. Dans la journée, elles rejoignent le camp des sans logis installé chaque jour de 11h à 21h. Ce soir à 18h, Mrg gaillot, la Fondation Abbé Pierre, et les travailleurs sociaux du 115 se joindront au rassemblement quotidien, suivi d’un repas solidaire. Les sans logis du Comité des Sans Logis (CDSL) ont rejoint le campement.
Rassemblement de solidarité chaque soir à 18h, sur place. Pour :
* le respect de l’obligation d’accueil inconditionnel de toute personnes à la rue, et les financement nécessaires * le relogement des prioritaires DALO, dans les délais fixés par la Loi * L’application de la loi de réquisition * L’arrêt des expulsions sans relogement * La réalisation massive de logements sociaux
Un toit c’est la Loi !