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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 07:30

 

 

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Vidéo de l’Alternative Information Center (AIC) :

http://www.alternativenews.org/english/index.php/topics/news/3754-aic-video-palestinian-workers-strike-

 

 

Une première dans l’histoire de la colonisation israélienne et dans celle des luttes sociales palestiniennes.

Depuis le 16 juin, 35 des 42 travailleurs palestiniens d’une carrière située dans une colonie israélienne, sont en grève totale pour toute une série de revendications et pour que celles-ci fassent l’objet d’une convention collective.

 

Une première donc qui sur le fond met le doigt sur l’apparente complexité de la situation, à la croisé de la lutte anticoloniale/nationale et de la lutte sociale, de la même manière – même s’il ne s’agit pas évidement pas du même type de lutte – que le Mouvement du 14 Juillet de protestation «pour la justice sociale» en Israël qui peut à la fois vouloir chercher à transcender les appartenances et les rapports de domination et d’inégalité issus de la situation coloniale, et s’y trouver tout aussi directement et immédiatement confronté ou encore tenter de les minimiser et de les éluder.

 

Nul doute que l’onde du “printemps arabe” a rapidement atteint toute la région, selon des formes et dans des effets spécifiques selon qu’il s’agit de la société israélienne ou de la société palestinienne, à Gaza comme en Cisjordanie.

 

L’enjeu de ce conflit des ouvriers palestiniens est important. Bien sûr pour ceux qui le mènent. Mais au-delà, il a une portée plus générale parce qu’il concerne potentiellement tous les autres travailleurs palestiniens des colonies. Et il a valeur de symbole car il met à nu à la fois l’un des éléments clé de la colonisation, sa base sociale/économique, et l’exploitation spécifique de la force de travail palestinienne directement liée à cette occupation et à l’existence de colonies de peuplement en constante croissance.

 

Peu de choses à notre connaissance sont sorties en français sur cette lutte. Voici deux articles qui abordent le sujet et qui, espérons-le, contribueront modestement à briser le mur du silence.

 

 

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Les Palestiniens cherchent à obtenir un accord historique

 

Par Jillian Kestler-D’Amours

(IPS - International Press Service – 19 août)

 

JERUSALEM, 19 août 2011 (IPS) - Blottis entre les collines situées juste à l’extérieur de Jérusalem, une douzaine de travailleurs palestiniens se sont échappés de la chaleur torride de l’été dans l'ombre d’une tente de fortune, où ils attendent avec impatience de signer ce qui serait le premier accord négocié d’une convention collective entre des travailleurs palestiniens et un employeur israélien.

«Tous les travailleurs ont dit, nous voulons faire la grève, donc nous n’allons pas revenir en arrière. Concluons cet accord, signons tout et obtenons nos droits. Après, nous retournerons au travail. Chaque jour, nous sommes assis ici» dit Niyaz Qadadeh, un chef d’équipe de la carrière qui a devenu le leader de la grève des travailleurs depuis le début le 16mai. Appartenant à l’entreprise israélienne Salit Mishor Adumim, la carrière de Salit emploie plus de 40 travailleurs palestiniens, tous avec soit des cartes de résidence de Jérusalem Est ou des cartes d’identités de Cisjordanie occupée. Sur le site, les travailleurs extraient le gravier et la saleté et fabriquent de quoi faire de l’asphalte.

Excédés de leurs conditions de travail difficiles et de l’absence d’un minimum de droits, les ouvriers ont commencé à négocier pour arracher une convention collective à la fin 2009. Ils ont mené plusieurs grèves de courtes durées pour faire pression sur la direction de la carrière afin qu’elle vienne s’asseoir à la table des négociations. Ils mènent maintenant cette grève pour contraindre l’entreprise à signer un accord rédigé à la suite de ces négociations.

Selon Qadadeh, qui a travaillé à la carrière pendant 17 ans, la grève à comme objectif d’assurer que lui et ses collègues aient des pensions de retraite garanties, des bulletins de paie mensuels, des salaires justes et conditions de travail sécurisées, entre autres choses.

«Il y a des gens qui ont travaillé ici pendant 23, 24 ans. Lorsqu’ils prendront leur retraite, ils partiront avec rien. Comment est-ce possible ? Dites-moi comment ?» déclare Qadadeh.

«Le temps est très mauvais : la poussière, le sable et aussi il fait trop chaud dans ce secteur. C’est un travail dangereux Un homme a été électrocuté C'est un travail très dangereux, pas facile...»

Situé dans la zone industrielle de Mishor Adumim, dans la juridiction de la colonie israélienne de Ma’ale Adumim, à l’est de Jérusalem, la carrière a été créée en 1983 et se trouve dans la zone C de la Cisjordanie occupée, celle qui se trouve sous le total contrôle civil et militaire israélien. Selon le Bureau Palestinien des Statistiques, en 2010, plus de 14 pour cent des Palestiniens de Cisjordanie travaillaient dans des colonies. Cette même année, le salaire moyen des Palestiniens qui travaillent dans les colonies israéliennes était le double de ceux n’ayant pas de travail dans les colonies.

Si elle est signée, la convention collective de la carrière de Salit serait la première du genre entre les des travailleurs palestiniens et une société israélienne, et ce serait un précédent important pour les Palestiniens travaillant pour d’autres entreprises israélienne dans l’ensemble de la Cisjordanie occupée. «C’est une chose énorme pour les Palestiniens», explique Erez Wagner, le coordonnateur du Centre de Conseil des Travailleurs [Worker’s Advice Center –WAC Ma’an], une organisation syndicale israélienne indépendante qui aide les travailleurs à s’organiser et qui a été activement impliquée dans le processus de la négociation collective de la carrière.

«Vous voyez, à Mishor Adoumim, il y a beaucoup d’entreprises où les travailleurs palestiniens ne gagnent pas le salaire minimum. S’ils voient qu’une convention collective existe ici, ils vont se battre eux aussi pour une convention collective. Cela fera une différence pour les Palestiniens, pour les travailleurs ici.» Selon Wagner, alors que l’accord est déjà rédigé – et, en principe, accepté par les deux parties – la direction de la carrière n’a cessé de reporter la signature.

«Ils ne veulent pas signer l’accord parce qu’ils ne veulent pas signer un accord avec des Palestiniens. Ils ne veulent pas d’ouvriers travaillant sous une convention collective. Ils ont dit qu'ils vont discuter avec nous dans un mois mais en attendant ils veulent que les travailleurs reprennent le travail sans accord, sans aucun des points concrets dont ils savent qu'ils seront acquis grâce à l’accord» a déclaré Wagner à IPS.

«Les travailleurs veulent obtenir tous leurs droits et ils vont se battre pour cela. Ils ne veulent pas continuer dans cette situation plus longtemps». De retour sous la tente de fortune des travailleurs, Niyaz Qadadeh déclare que sans travail et salaire depuis plus de deux mois, lui et ses collègues se battent pour soutenir leurs familles, notamment au milieu du mois saint du Ramadan, et avec les fêtes de l'Aïd et l’arrivée rapide de la prochaine rentrée scolaire.

Pourtant, même si les travailleurs veulent au bout du compte retourner à leur travail dès que possible, ils continueront la grève jusqu'à ce que l’accord soit signé et que leurs droits soient garantis.

«Nous souhaitons nous asseoir tous ensemble (avec la direction) pour signer l’accord et en pour finir avec le problème. C'est très difficile parce qu’ici tout le monde est payé mensuellement. Notre vie est mensuelle. Ce que nous gagnons, nous le dépensons. Ce n’est pas une vie facile ici et tout est très cher », a ajouté Qadadeh, un père de trois enfants, à IPS.

 «Ce n’est pas facile. Mais tant que je me bats pour mes droits, je dois être fort »

 

[ source : http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=104825 ]

 

 

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Entre les lois : la grève des travailleurs palestiniens à la carrière Salit

(The Palestine Monitor – 4 août 2011)

Un groupe de 42 Palestiniens en sont à leur deuxième mois de grève à la carrière Salit, une entreprise israélienne associée à Mishor Adumim, la zone industrielle de la colonie Ma'ale Adumim en Cisjordanie.

Les revendications des travailleurs sont assez basiques: des salaires raisonnables, réguliers, des bulletins de paie mensuels et sûrs, des conditions de travail décentes.

Bien qu’il y ait environ 30 000 Palestiniens travaillant dans les colonies israéliennes, ce mouvement de grève organisé – où les employés palestiniens de Cisjordanie revendiquent un traitement juste par la loi israélienne – est la première du genre.

 

1. “C'est une terre sans homme”

Niyaz Qadadeh travaillé à la carrière Salit depuis les 17 dernières années. «Je me souviens quand c’était une montagne ici», dit Qadadeh et, en pointant l’arête supérieure de la carrière Salit, il trace une ligne en l’air avec sa main. Pour les Bédouins locaux, cette vallée était autrefois connue sous le nom de Khan al-Akhmar, le Caravansérail Rouge

«Nous avons extrait la majeure partie de la pierre et on l’a envoyé à l'intérieur, en Israël. Notre gravier sert à construire les fondations des immeubles en Israël », dit-il. Qadadeh est chef d’équipe à la carrière et c’est aussi un membre éminent du mouvement de grève. Il a 55 ans, il est grand et a une longue barbe grise. Avec les 41 autres employés palestiniens et bédouins de la carrière de Salit, il est en grève depuis le 6 juin. Ils refusent de retourner au travail à la carrière, dit Qadadeh, jusqu’à ce qu'ils soient traités correctement.


«Le directeur pensait qu’il pouvait nous traiter comme il voulait», dit Qadadeh. «Mais plus maintenant »

La carrière Salit a été créée en 1983 par un juif israélien nommé Uzi Kalev, un homme d’affaires charismatique et travailleur de Jérusalem. L’Administration Civile, l’autorité occupante dans les Territoires Palestiniens, a accordé la licence à la carrière.

La carrière est située au sud-est de Ramallah, à quelques kilomètres de Jérusalem, à la périphérie et dans la juridiction de la colonie tentaculaire de Ma'ale Adumim. Mishor Admumim est la zone industrielle de la colonie. Dans la carrière, ils extraient du gravier et la poussière provenant des collines environnantes blanchies par le soleil. Il y a aussi une usine de fabrication de l’asphalte.


Depuis la mort de Kalev, en 1999, la carrière est dirigée par deux Israéliens juifs. Le président du conseil d’administration de la carrière de Salit est un homme du nom de Netan Netanzon, de Shilo et le directeur général est Hezi Soroka, de Jérusalem.

Et depuis sa fondation, au cours des 27 dernières années, des Palestiniens ont travaillé ici. Les hommes viennent de Hébron (al-Khalil), Jéricho, Naplouse, Ramallah et de tous les petits villages situés entre eux. Certains travailleurs sont de Jérusalem-Est. D’autres sont des Bédouins.


Selon les accords d’Oslo, la carrière se situe dans la zone C et est donc sous le total contrôle israélien. Mais cela ne signifie pas les lois israéliennes s'appliquent ici.

Il s'agit d'un «no man’s land pour les droits des travailleurs», déclare Assaf Adiv, le fondateur et directeur du Centre de Conseils des Travailleurs (WAC), un syndicat de travailleurs israélien indépendant associé avec les travailleurs de la carrière Salit. Le WAC a été fondée dans les années 1990, peu après la signature des accords d'Oslo, et exige l’égalité des droits « pour tous les travailleurs, israéliens, migrants et palestiniens ».

Ils voient également cela comme «un devoir moral de base pour aider les travailleurs qui vivent dans les territoires occupés» Le WAC travaille en Israël et dans la zone C de la Cisjordanie occupée.

«Nous avions alors analysé que les accords d’Oslo ne pourraient apporter qu’une fausse paix. Et les gens qui souffriraient le plus seraient, comme toujours, la classe ouvrière», explique Adiv. «Ce sont eux qui se battront pour nourrir leurs familles. Nous nous sommes formés pour défendre ces travailleurs»


Adiv a été contacté par un groupe de travailleurs de la carrière Salit en 2007 lorsque les conditions de travail avaient atteint leur plus bas niveau après qu’un homme soit mort à cause de l’épuisement et de l’environnement de travail dangereux. C’est seulement après avoir porté l’affaire en justice que sa famille a pu recevoir une compensation. D’autres travailleurs sont tombés malades aussi en inhalant de la poussière et du sable de la carrière. Les véhicules n’étaient pas assurés et il n'y avait pas de salle de bains ou d’eau fraîche sur le lieu de travail.

Depuis qu'ils ont commencé à travailler ensemble, le WAC et les travailleurs ont obtenu un certain nombre de petites victoires, y compris la formation d’un Comité de Travailleurs, un groupe d’employés élus qui agissent comme intermédiaire représentant des travailleurs auprès de la direction, le premier de ce genre dans une colonie israélienne de Cisjordanie.


Maintenant, il y a une salle de bains sur le site, l’eau froide et un lieu de travail plus convenable, ombragé. Mais il leur manque encore quelques droits de base, comme des bulletins de paie réguliers, mensuels et documentés, que la direction n’accepte pas de leur donner. C’est pourquoi ils ont décidé de faire grève.

«La direction a cessé de parler avec nous», dit Qadadeh. «Il est devenu très difficile de travailler avec eux. Ils ajournent les réunions, ne donnant aucune explication. Ils espéraient que nous abandonnerions notre lutte, que nous nous arrêterions de demander un traitement plus juste.»

Alors que les employés résidents à Jérusalem-Est – qui ont des papiers israéliens – reçoivent un traitement relativement meilleur, les Palestiniens de Cisjordanie ne sont pas payés régulièrement et toutes leurs rémunérations sont faites sous la table. Ils n'ont pas de documents qui témoigneraient de leur travail. «Nos revendications sont simples. Pourquoi ces travailleurs se contenteraient-ils de moins que ce qu’ils méritent ?», demande Adiv. «Ce que nous demandons n’est pas radical. Les travailleurs palestiniens dans les Territoires Occupés Palestiniens méritent des droits».

 «La direction pense qu'il n'y a aucune loi dans ce secteur, qu’ils peuvent faire ce qu'ils veulent», dit-il. «Pourquoi ne pouvons-nous avoir les mêmes droits que les Israéliens? Nous ne voulons rien de plus que ça».


2. “Il n'y a pas de travail en Palestine”

La carrière Salit est poussiéreuse, sèche et – ces jours-ci – tranquille. Il y a peu de travail en cours. Quelques camions entrent et sortent (la plupart, les travailleurs sont en grève mais pas tous) durant la matinée, et emmènent du gravier de la carrière à Jérusalem, où la majeure partie est vendue en gros à une société israélienne appelée Readymix Industries. Readymix Industries est le premier producteur et fournisseur de matières premières d’Israël pour l'industrie de la construction.

La carrière est un amas de machines et d’excavatrices. Un bâtiment long et bas, en aluminium, s'étend à travers le site et les remorques et les camions à benne dispersent la terre. Le gravier de pierre est amassé en d’énormes piles.

Les grévistes assis sur le bord de la route, à l’entrée de la carrière, se reposent à l’ombre d’une tente de fortune. Ils viennent ici chaque matin, comme s’ils commençaient leur journée de travail et y restent toute l’après-midi.

«L'entreprise perd autour de 2,5 millions de shekels [soit 480 000 euros] par mois», dit Qadadeh, «ils devront bientôt parler avec nous»


Qadadeh est originaire de Atara, au nord de Ramallah, et il travaille ici, à la carrière, depuis 1994. Il a une femme et ensemble ils ont deux fils et une fille. Un de ses fils étudie à l’Université de Birzeit. Il dit : «C'est une bonne école, mais après, je m’inquiète qu'il ne puisse pas trouver de travail». «Il n’y a pas de travail en Palestine», dit-il, et les emplois qui pourraient être trouvés dans la zone A, sous contrôle de l’Autorité palestinienne «paient presque moins que je celui que j’ai ici»

Le nombre exact de Palestiniens travaillant dans les colonies n’est pas connu parce que peu d’entre eux le signalent à l’Autorité palestinienne (AP). Depuis 2009, il est devenu techniquement illégal pour les Palestiniens qui vivent dans les zones A et B de trouver un emploi à l’intérieur des colonies. Pourtant, des sources israéliennes estiment qu'il y a entre 30 et 35.000 Palestiniens travaillant dans les colonies israéliennes.

«Ils ne peuvent pas appliquer la loi», dit le Dr Basim Makhool, un professeur de sciences économiques de l'Université An-Najah. «L’AP ne peut pas fournir d’alternatives et ils le savent.» Makhool estime qu’il coûterait environ 60 millions de dollars (40 millions d’euros) à l’AP pour de petites subventions et autres créations d’emplois afin d’absorber ces travailleurs dans l’économie palestinienne. «Ils ne peuvent pas se permettre de le faire maintenant», dit-il.


Il y a trois principales activités dans les colonies israéliennes qui emploient des ouvriers palestiniens. Ils travaillent dans la construction, la production industrielle et l’agriculture. Pour les entreprises israéliennes en Cisjordanie, les Palestiniens fournissent une main d’œuvre bon marché et disponible. Employer des Israéliens – ou d'autres travailleurs étrangers – coûterait plus cher aux colonies. Par ailleurs, les Palestiniens ont jusque là été fiables dans l’acceptation de salaires inférieurs.

«Il n’y a presque pas d’alternatives concurrentielles sur le marché palestinien», dit Makhool. Même des salaires d'exploitation dans les colonies peuvent être plus attrayants que les salaires offerts en Palestine. Makhool note que les Palestiniens ont développé la réputation d’être «des travailleurs particulièrement productifs». En outre, la plupart d’entre eux parlent couramment l'hébreu.

3. “Aucun Palestinien ne doit travailler pour que ces colonies”

Le boycott officiel et institutionnel des produits et du travail des colonies par l’Autorité palestinienne est devenu une loi le 26 avril 2010. Les produits fabriqués dans les colonies devaient être boycotté par le marché palestinien et les Palestiniens devraient être également empêchés de travailler dans les colonies.

Ce mois-ci, Hassan Abou Libda, ministre de l’économie de l’AP a déclaré qu’«il est honteux pour nous Palestiniens de soutenir les activités des colonies et de contribuer à leur bien-être pendant qu’ils occupent et de confisquent nos terres». «Mais, admet-il, ce que nous avons échoué à faire, c’est de créer des emplois pour les Palestiniens comme alternative au travail dans les colonies».


«Non, nous ne sommes pas en favorable à ce que des Palestiniens travaillant dans les colonies», dit le Dr Abdullah, directeur de la Recherche en Economie Politique de Palestine. «Aucun Palestinien ne doit travailler pour que ces colonies, qui, selon nous – et le droit international – sont illégales».

Il y a plus de 120 colonies israéliennes et 100 avant-postes. En incluant Jérusalem-Est, ce chiffre devrait être beaucoup plus grand. Si les grévistes de la carrière Salit obtiennent ce qu’ils demandent, un nouveau précédent pourrait être créé pour les Palestiniens qui travaillent dans les colonies. Mais pour Abdullah, en imposant les lois du travail israéliennes en Cisjordanie il y a une menace de franchir une étape non souhaitable vers la normalisation et la légitimation des colonies. «Si les Israéliens appliquent leurs propres lois du travail et leur salaire minimum dans les colonies pour les Palestiniens, d’une certaine manière, cela légitime la Cisjordanie comme faisant partie d'Israël», dit Abdullah. «Et ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons que ces colonies soient démantelées.»

Pourtant, il comprend le pétrin dans lequel se trouvent les travailleurs palestiniens. «Nous ne voulons pas couper les gens de leurs revenus. Je comprends qu’ils doivent nourrir leurs familles. Nous voulons que les conditions s’améliorent pour les travailleurs palestiniens, bien sûr. Mais légitimer les colonies n'est pas ce que nous voulons. Il y a un mouvement de boycott international contre Israël, continue Abdullah, et nous devrions y prendre part en Palestine aussi.»

«A long terme, dit Abdallah, il n'y a pas de vie durable avec cette occupation. C’est la question principale. Il y a beaucoup de problèmes ici en Palestine. Mais pour beaucoup d’entre nous, l’aspiration politique – le combat national – est le plus important.»

«Ce que je préfèrerais, c’est que tous les Palestiniens travaillent ici, à la maison», dit-il. «Mais nous en sommes loin.»


En 2000, au début de la Seconde Intifada, l’économie israélienne employait environ 150 000 travailleurs. A la suite de l'Intifada et de la construction du Mur en 2002, ce nombre a chuté considérablement à 15.000. Aujourd'hui, le chômage se situe actuellement à 40% et presque la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour.

4. “Je regarde juste vers l'avenir”


Les ouvriers de la carrière de Salit veulent maintenir leur mouvement loin de la politique nationale. Ils craignent que si la direction qualifie leur grève comme ayant des ramifications politiques, leurs exigences seront rejetées. «Il ne s’agit pas de la lutte nationale, dit Adiv, il s'agit de droits humains basiques. La direction israélienne voit cela comme une sorte de menace existentielle, symbolique, entre la Palestine et Israël. Mais ce n’est pas ça». 

Au moment où nous publions cet article, ni le président du conseil d’administration, Netan Netanzon ni le directeur, Hezi Soroka n’ont répondu aux appels du Palestine Monitor pour cet article. «Je connais bien le directeur, dit Qadadeh, et il nous connaît. Il sait que nous sommes des travailleurs acharnés. S'ils signent cet accord, nous retournons au travail, heureux.

Le Ramadan a commencé cette semaine et la grève se poursuit. Grâce à la collecte de fonds, le WAC a pu donner à chaque travailleur 1000 shekels [190 euros] pour les soutenir pendant les longues vacances d’un mois de jeûne. La direction n’a pas indiqué qu’elle était prête à négocier.

«Je ne suis pas un homme plus jeune, dit Qadadeh, je ne devrais pas avoir à commencer un nouvel emploi. Pourquoi devrais-je aller travailler ailleurs ? C'est mon travail. C'est le travail que je connais», dit-il. «Je sais comment fonctionne chaque machine dans cette carrière».

 

e workers are organized by the Maan workers organized by the Workers Advice Center (WAC-MAAN). If signed, this will be the first collective agreement between Palestinian workers and an Israeli employer.

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Solidarité n°1

 

Faire pression sur le principal client

 

Jérusalem, 19 août 2011.

 

Le 16 Juin, 35 travailleurs palestiniens des carrières Salit à Mishor Adumim (zone C à l’est de Jérusalem, en Cisjordanie occupée) ont entamé une grève. Les ouvriers, membres du syndicat indépendant WAC-Ma’an, exigent la fin de l’exploitation et de l’humiliation. Ils revendiquent un premier accord collectif. Le principal client des carrières Salit est Readymix Industries (Israël). Les carrières Salit dépendent totalement de Readymix, le plus grand et de loin le plus important des clients. De ce fait, Readymix a la responsabilité de s’assurer que son fournisseur respecte la législation du travail et garantit les droits élémentaires des travailleurs de Salit. Nous appelons Readymix à exiger de la direction de Salit, la fin de cette grève inutile en négociant un accord collectif avec les travailleurs et WAC-Ma’an.

 

http://www.labourstart.org/cgi-bin/solidarityforever/show_campaign.cgi?c=1059

 

 

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Solidarité n°2

 

Faire connaître et soutenir financièrement

 

 

Informations en anglais ici :

 

Worker’s Advice Center – Ma’an (WAC) : http://www.wac-maan.org.il/en/home

 

et en particulier, comment pratiquement relayer la campagne financière de soutien aux grévistes :

http://www.wac-maan.org.il/en/article__202

 

Ce soutien peut leur permettre de tenir et de vaincre.

 

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Signalons l’existence d’une autre organisation indépendante de solidarité avec les travailleurs : Kav-LaOved

 

Kav-LaOved (en hébreu, La Hotline des Travailleurs), comme le WAC – Ma’an, s’adresse à tous les travailleurs, qu’ils soient Juifs, Arabes, immigrés, qu’ils soient en Israël et dans les TPO de Cisjordanie, de nationalité israélienne comme Palestiniens, immigrés avec ou sans papiers.

 

http://www.kavlaoved.org.il/default_eng.asp

 

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