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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 08:56

"Tu sais, on est peut-être en train de détruire l'humanité" "Oui, mais peut-être pas"

 

Mardi dernier, les portes du service de métrologie nucléaire  de l’Université Libre de bruxelles ont été vissées, ses murs tagués…

Mardi dernier, j’arrive sur le campus de l’Université Libre de Bruxelles et je suis acceuillie par une banderole sur laquelle on peut lire quelque chose du genre “le nucléaire nous pompe l’air. Arrêtons la recherche!”

Puis en  me rendant dans le batiment D je découvre que les portes principales du service de métrologie nucléaire ont été vissées. Sur les murs du couloirs il y a des tags du genre “nucléocrate bouffe ta cravate! Arrêtons la recherche (nucléaire). Mort au nucléaire et à son monde…”

Et un peu partout il y a cette affiche collée dont je vous retranscris le texte:

Au Service de Métrologie nucléaire

Salutation,

Nous vous offrons un peu de perturbation dans votre routine quotidienne. Vous en profiterez pour  étudier et prendre position sur quelques problématiques qui tendent à être occultées consciencieusement tant dans les milieux scientifiques qu’ à chaque fois qu’un individu, une institution ou un groupe d’intérêt s’exprime au nom de la science.

Tout est fait pour qu’aux yeux du ” public “, science rime avec neutralité et objectivité. Pourtant la science n’est rien moins qu’intéressée et traversée, comme n’importe quel autre corps social, par la recherche de puissance et de prestige.

La science est intéressée: quiconque a quelque peu fréquenté les milieux scientifiques sait qu’un scientifique, qu’il soit dans son labo ou lorsqu’il conseille le prince, n’est jamais seul. Il porte avec lui les intérêts de ceux pour qui il travaille et de ceux qu’il doit convaincre de l’intérêt de ses recherches, que ce soit un organisme public ou des entreprises privées en recherche de gains en terme de puissance, de prestige ou économique.

En l’occurence, le service de métrologie travaille, entre autres, main dans la main avec le lobby nucléaire français en collaborant avec tractebel suez; avec le lobby américain westinghouse; et aussi avec des agences promotrices à tout va et à tous risques du nucléaire tel le centre d’étude nucléaire ou l’irsn français. Pour ne citer qu’eux.

La science n’est ni objective ni neutre: elle doit être opérante, elle produit des techniques comme on produit du boudin. Il n’existe pas de cadre théorique objectif qui transcenderait toutes connaissances. La science, pour être reconnue objective, doit être avalisée par des communautés scientifiques, économiques et des etats.

Et en se constituant en tant que vérité, en tant que pratique indépendante et neutre, la science avalise à son tour les actions de ces mêmes communautés scientifiques, de ces mêmes puissances économiques, de ces mêmes etats. C’est donc par le double mouvement entre acteurs de la technoscience et le statut de la technoscience dans nos sociétés que se renforce chacune des parties dans une étroite interdépendance.

Ce double mouvement permet de dépolitiser les choix de sociétés qui nous sont imposés. Dans le domaine spécifique du nucléaire, cette collusion entre promoteur de l’atome à gogo, industrie et etat tente d’occulter que le développement du  programme nucléaire belge, (électronucléaire, militaire, mais aussi tout ce qui concerne le médical, la stérilisation par irradiation,..) A été et reste une décision politique et économique.

Par exemple, la création d’une agence fédérale de contrôle du nucléaire – avec laquelle collabore le service de métrologie nucléaire - qui prétend exercer un contrôle indépendant et fournir une information transparente, objective et fiable permet, sous couvert d’expertise scientifique, d’occulter le fait que le choix des normes de radioactivité acceptables pour les population est une décision économique et politique et non pas scientifique. En cas d’accident, les experts et les décideurs politiques se mettent rapidement d’accord pour augmenter le seuil qu’ils jugent acceptable.  Ainsi le 25 mars 2011, alors qu’avait débuté la catastrophe à fukushima, l’union européenne décide d’augmenter les normes de radioactivité des aliments importés pour des raisons économiques. La logique sous-jacente sous ce genre de décision est qu’il vaut mieux sacrifier des individus que d’affronter une remise en question, de quelque ordre qu’elle soit, des structures qui ont amené une telle situation.

Si nous nous invitons aujourd’hui ; ce n’est pas au nom d’une contre expertise rationnelle mais parce que nous voulons la vie et non pas la survie que nous organise les etats, les industriels et les scientifiques. Nous voulons l’espace pour choisir nos vies et ne plus subir les décisions de quelques uns, aussi éclairés qu’ils se croient.

Sur le chemin de l’émancipation, le nucléaire est un obstacle de taille. Il est à la croisée des logiques autoritaires qui dominent nos sociétés. Cheval de troie, une fois introduit par quelques décideurs, le nucléaire à des conséquences écologiques et sociales inimaginables. Ecologiquement inimaginables parce que la durée de nuisance de ses déchets dépasse les capacités humaines d’appréhension ; parce que nous ne connaissons pas encore l’étendue du désastre qu’il crée au quotidien. Socialement il révèle le rôle de  pompier pyromane que jouent l’etat et les scientifiques : après nous avoir mis bien dedans, ils se prétendent les seuls à pouvoir gérer le désastre.

 

Oui, mais, pourquoi cibler ce service ?

N’aurait-il pas fallu clouer les portes de Tihange, Doel ou Kleine Broegel ?

Non, il n’y a pas d’erreur, c’est bien ici, dans ce lieu à l’abri des contestations du nucléaire et du rôle des scientifiques dans notre soumission quotidienne que nous voulons chercher la petite bête.

Elle n’est pas longue à trouver, une fois passé les écrans de fumée agités par les experts. Rien ne fonctionne jamais comme sur le papier et c’est d’ailleurs pour ça que les promoteurs du nucléaire s’amusent à faire des expériences grandeur nature. Derrière leurs prévisions probabilistes qui minimisent toujours les risques, il y a un tas de  petites bêtes qui n’ont cesse d’infirmer telle ou telle partie de la théorie. Elles prennent la forme là d’une fuite radioactive ou d’une enceinte qui se désagrège; là d’une faute de frappe,là encore d’accident ou un d’emballement imprévu qui fait tout sauter…

En travaillant sur les risques industriels et nucléaires, le service de métrologie nucléaire ne fait pas que produire un outil de gestion concrèt de  ces risques, mais s’intègre dans une stratégie plus générale. Depuis Tchernobyl, les scientifiques et  l’Etat ne prétendent plus ni l’accident majeur impossible, ni contrôler tous le processus nucléaire (même s’ils continuent à minimiser les risques à grand renfort de mensonges). Désormais leur stratégie consiste à faire accepter autant la possibilité, et la réalité comme à Tchernobyl et Fukushima, de l’accident majeur que les contaminations quotidiennes.

Les accidents majeurs leurs servent d’opportunité pour empêcher toute remise en question de la société nucléaire et de leur propre pouvoir au sein de cette société en y expérimentant des techniques de communication, d’acceptation et de gestion du risque au quotidien.

Le quotidien créé par le nucléaire ; c’est l’exploitation, c’est la contamination à toutes les étapes du processus. Ce service n’est pas isolé des autres installations nucléaires. La spécialisation poussée en science empêche chacun de voir l’ensemble, de voir dans quoi s’insère son propre labo, son propre objet de recherche, son expérience.

Matériellement, le service de métrologie nucléaire n’existe pas sans les mines d’uranium  au Niger ou au Congo où s’expérimentent l’esclavage moderne et la liquidation par contamination des populations locales. Il n’existe pas non plus sans le transport des matériaux radioactifs avec tout ce que ça comporte comme diffusion de la contamination. Il n’existe pas sans les réacteurs expérimentaux comme ceux au nombre de quatre du Centre d’Etude nucléaire avec lequel il collabore. Enfin, parce qu’il existe,  il crée des déchets radioactifs pour lesquels il n’existe aucune solution acceptable pour nos vies et celles à venir.

Enfin, nous voulons soulever le problème du nucléaire médical auquel participe ce service en donnant des formations en radioprotection et à travers sa filière biomédicale nucléaire. La partie médicale que ce soit pour le nucléaire comme pour les OGM, sert toujours d’argument pour museler la contestation. La déclaration de l’ex-directeur de la Fondation Curie en France, le professeur Latarjet selon qui la probabilité de guérison de cancers par rayonnements est beaucoup plus élevée que celle de la production d’un nouveau cancer et que donc les avantages l’emporte sur les inconvénients, révèle le cynisme qui règne dans le milieux du médical nucléaire. Il y a en quelque sorte un calcul coûts/bénéfices, dans laquelle la santé et la vie d’une personne se résume à un chiffre dans des probabilités. A ne pas douter que les bénéfices se palpent aussi en billets.

Quand en 2008, à Fleurus, la fuite radioactive de l’IRE, l’un des six laboratoires au monde producteur de radio-isotope pour le secteur médical, provoque la colère des habitants, le sujet de préoccupation médiatique devient vite la pénurie de radio-isotopes pour les hôpitaux. Il  n’est jamais question de remmettre en question l’existence de l’IRE. Pourtant, n’y avait-il pas quelque chose de légitime dans la colère des habitants qui souffrent et meurent de maladies radio induites, dont des cancers, pour qu’on puisse diagnostiquer ces cancers ?

Tout cela n’a rien de nouveau pourtant l ’espace pour contester la propagation d’un incendie allumé par les expériences grandeur nature de quelques scientifiques financés par des Etats et des intérêts industriels diminue de jour en jour et particulièrement au sein des milieux scientifiques. Mais nous avons la prétention qu’il soit encore possible de tout arrêter; que les bifurcations sont toujours possibles. Il n’y a pas d’inéluctabilité, ce monde peut être radicalement transformé dans une optique émancipatrice. Mais tout cela ne sera possible qu’en balayant ce qui permet à certains de prendre des décisions pour tous. Et cela à tous les niveaux. A commencer par ce service ici.

 Aux chercheurs qui y travaillent, aux profs qui y enseignent, aux étudiants qui s’y forment: il est temps de se sortir le cerveau du bocal de chloroforme et de réaliser quelle part vous prenez dans la propagation de l’incendie. Vous avez toujours le choix d’accepter ou non d’ajouter du combustible. Vous avez toujours le choix de choisir la soumission ou l’émancipation pour vous comme pour tous. Nous avons tous ces choix.

Pour cela, la première étape serait d’arrêter d’alimenter le feu, alors pourquoi ne pas commencer la remise en question avec cet appel:

Arretons la recherche!

 

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 13:33

Valognes, et après...

Impressions générales

Gardons-nous de voir dans ce qui s’est passé à Valognes fin novembre une forme décisive et définitive que prendrait un toujours improbable mouvement antinucléaire en France. Constatons simplement, modestement et de manière réaliste, que quelque chose s’y est potentiellement ouvert et que c’est d’ailleurs le pari que nous avions fait. Mais admettons sincèrement que les formes prises par cette initiative posent, en effet, des orientations privilégiées qu’il convient de questionner dès maintenant au risque qu’elles ne s’imposent à nous sans que nous les ayons choisies, dans l’euphorie du moment. Une euphorie certes bien légitime, mais venant essentiellement d’une réussite organisationnelle qui ne peut constituer une base suffisante pour poser une critique du monde nucléarisé et qui ne doit pas masquer les manquements de cette initiative (gardons-nous pour le moment d’imputer ces manquements à tel ou tel « courant », puisqu’ils proviennent avant tout du fait de ce pari de travailler collectivement en tension avec les divergences évidentes qui habitent la nébuleuse antinucléaire en France, et en ayant laissé ces divergences au second plan dans un premier temps). Pour le dire autrement, le pari était d’ouvrir un espace de discussions et d’initiatives communes à partir d’un point d’accord minimal : face à l’ambiance « citoyenne »* qui pollue nos contrées depuis des années, une forme de déférence (de passion même) à l’égard de l’Etat s’est installée tranquillement en évacuant toute colère et toute possibilité d’engager un conflit réel avec lui, et en laissant place aux « aménageurs de la survie administrée** ». Que cette ambiance-là ait été perturbée à Valognes ne signifie pas grand-chose en soi. Et le plaisir ressenti quand on apprend deux jours après Valognes que, de manière assez improbable, le paysan dans la cour duquel le fourgon de ravitaillement des flics a cramé a partagé le même plaisir que nous, faisant référence à l’histoire des luttes agricoles (les fameux « gestes » de la FNSEA...), doit nous rappeler que ces formes-là n’assurent en rien la forme et le contenu des suites. Ne boudons pas notre plaisir mais sachons prendre un peu de recul.

Ce que nous avons réussi

Sans se préoccuper de la mauvaise blague qui prétend qu’en matière de blocage, tout ce que, in fine, nous aurions réussi à faire, compte tenu des craintes d’Areva et de l’anticipation d’une journée du départ du train, c’est de l’avoir fait partir 22 heures avant l’heure initialement prévue, ramenons tout de même l’intention affichée du blocage à ce dont nous nous sentions capables, à savoir perturber le train-train quotidien de l’industrie nucléaire. Pour le coup, il n’était pas évident d’y parvenir aussi efficacement pour une première depuis bien longtemps par chez nous. Avant même le matin du rassemblement, nous pouvions mesurer une certaine réussite compte tenu des craintes d’Areva et de l’Etat français, identifiables à la fois par ce départ anticipé du train et par une mobilisation policière qui, si elle s’est en partie ridiculisée par son inefficacité matinale, a surtout rappelé le vrai visage d’une société nucléarisée, nécessairement adossée à un Etat policier dont l’autoritarisme n’a d’égale que son arrogance liberticide. Nous savons désormais que 800 personnes déterminées et organisées sous un mode horizontal, faisant preuve d’un peu d’intelligence collective, ont pu déjoué momentanément un dispositif policier massif (3.000 flics le long des voies en France et au moins 500 aux abords de Valognes) ce qui leur a permis d’accéder aux voies en y perpétrant quelques dégradations (déballastage grossier, rail tordu à un endroit, signalisation électrique hors service pour quelques jours...). La stratégie de l’étalement le long des voies a également permis un harcèlement de plusieurs heures. Ne négligeons pas le plaisir d’avoir mis le feu au fourgon de ravitaillement de la flicaille qui, comme beaucoup d’Allemands et d’Américains avant lui, s’est piteusement égaré en plein milieu du labyrinthique bocage cotentinois, à l’endroit même où nous ruminions notre première reculade. Mais là encore regardons lucidement la tension qu’a pu produire cette escarmouche sur le moment. Il est évident que tout le monde n’était pas prêt à vivre sereinement cet acte et qu’il a contribué à affaiblir la complicité installée toute la matinée et de ce fait à compromettre les suites du harcèlement des voies ferrées.


* et ** : voir pour les analyses à ce sujet les ouvrages de l’Encyclopédie des nuisances, et notamment : R. RIESEL et J. SEMPRUN, « Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable ».

Nous savons que ces complicités de circonstances sont fragiles et nécessitent une attention de chacun à tout instant si on veut conserver une certaine unité, condition de notre force dans ces situations. Mais l’expérience du mercredi laisse toutefois présager de nouvelles opportunités de ce type, sans négliger le « retour d’expérience » policier mais sans négliger non plus nos nouvelles passions « géographiques » et la possibilité d’être rejoints par d’autres, et ce d’autant plus que cette journée est loin d’avoir effrayé les participants et sans doute pas non plus les observateurs, étant donné la couverture médiatique, qui fut plutôt bienveillante (et juste) en ce qui concerne la description des scènes de rapports de force. Pour ce qui est des suites judiciaires, sans négliger les inculpations et l’enquête à venir qui pourrait alourdir les conséquences, pour le moment elles promettent d’être moins lourdes qu’à l’accoutumée dans de telles circonstances. Si de tels constats réjouissants sont possibles, on le doit en partie à une construction collective qui fut loin d’être complètement chaotique. Alors même que la nécessaire discrétion (j’y reviendrai) qu’imposait cette initiative ne facilitait pas une grande ouverture dans la participation aux décisions pour la préparation du camp, on peut avoir le sentiment que les réunions publiques préalables et les assemblées du camp ont permis de compenser ce défaut initial et de fabriquer une certaine horizontalité, nécessaire pour faire exister une confiance et une complicité. On notera quand même un bémol puisque si de telles assemblées (avec autant de monde) ont pu exister c’est qu’elles étaient constituées essentiellement de groupes affinitaires ayant pu se préparer auparavant et en parallèle, mais laissant du coup un peu seuls et désemparés celles et ceux qui nous ont rejoints isolément. Il y aura là à réfléchir sur la possibilité de trouver pour tous une place à égalité de quiconque. Mais, déjà, retenons que les discussions en allers-retours entre groupes affinitaires et assemblées semblent pertinentes et que le déplacement effectué dans l’après-midi du mardi des groupes affinitaires vers des groupes « géographiques » a sans doute permis à des individus isolés de trouver plus facilement une place à égalité de chacun. Mais si ce type de fonctionnement est une évidence pour beaucoup d’entre nous, la diversité des histoires politiques qui se rencontrent dans un tel moment doit être l’occasion de mettre en discussion cette horizontalité, d’autant que beaucoup d’organisations installées dans l’opposition au nucléaire se caractérisent par un fonctionnement centralisé et hiérarchique et que cette situation a beaucoup contribué à une démobilisation massive depuis des années. Concernant la discrétion que nous nous sommes imposée, elle doit continuer à faire problème et n’être en rien systématique. Cependant, il faut reconnaître ici que la discrétion quant aux lieux du camp et du rassemblement a eu deux avantages décisifs. Pour le camp, il fallait protéger le propriétaire des pressions inévitables qu’il aurait subies, d’autant plus qu’il n’y avait pas assez de monde sur place au quotidien pour ne pas le laisser seul. L’histoire a l’air de nous donner raison. Pour le lieu du rassemblement, il était encore plus improbable de le tenir caché aussi longtemps, avec le risque que les locaux et les individus ne faisant pas partie des groupes affinitaires précités ne soient pas au courant du lieu et prennent à la fois peur d’autant de mystère. Difficile de dire si cette peur a existé et dissuadé, mais force est de constater que les « autorités » ont été un peu prises de court en n’apprenant qu’une trentaine d’heures à l’avance le lieu du rassemblement. L’histoire de Valognes démontre donc qu’il est envisageable de tenir secret des informations de ce type (mine de rien quand même assez largement partagées...) à condition que les intentions précises soient affichées. A propos de ces dernières, il restera à discuter collectivement, mais il semble que la majorité des participants auront appris à accepter les modes de dégradation des voies ferrées adoptés, en ayant confiance dans le fait que les conséquences ne pouvaient être que matérielles et aucunement humaines. Les Allemands nous l’avait prouvé depuis des années. On notera au passage que la couverture médiatique (que nous avons largement suscitée) aura aussi aidé à faire connaître le lieu du camp et du rassemblement à la dernière minute. Notamment localement. En lançant cette initiative, nous avions le sentiment qu’une des raisons qui maintenaient l’opposition au nucléaire en léthargie consistait en ce qu’aucun rassemblement populaire depuis des années ne pouvait se targuer d’un quelconque résultat. L’opposition se résumait à quelques mobilisations symboliques qui n’avaient d’autres ambitions que de fabriquer un terrain à peine fertile pour des récupérations électorales assurant le prolongement de l’industrie nucléaire. En contraste, l’opposition allemande n’a fait que se renforcer depuis des années, et ce notamment grâce à l’activité militante dans le Wendland (Gorleben). Elle s’est renforcée à l’endroit même où elle avait subi un premier échec, la mise en chantier du site d’enfouissement de déchets de Gorleben. Vue de chez nous, la situation paraît paradoxale puisque, historiquement, chaque victoire de l’industrie nucléaire a été suivie d’une déliquescence de l’opposition, notamment parce que, de manière pragmatique, une fois en place, l’installation nucléaire est suffisamment bien gardée pour décourager toute tentative de perturbation. L’histoire de la mobilisation dans le Wendland dit, entre autres choses, que pour rester vivante une opposition a besoin de sentir qu’elle a prise concrètement sur ce qu’elle condamne. Et le transport de matières radioactives reste le rare domaine du nucléaire difficile à surveiller pour un Etat. Si les Allemands n’ont qu’une seule fois en quinze ans (et au tout début) réussi à faire faire demi-tour à un train de déchets, on serait de mauvaise foi à ne pas considérer comme une avancée la possibilité concrète de perturber ces transports et d’être chaque année plus efficaces. C’est aussi une manière de reprendre prise sur nos vies. Là était le pari initié à Valognes et qui semble suffisamment partagé pour promettre des suites. Cette attitude a au moins le double avantage d’être à la hauteur du totalitarisme nucléaire (qu’on ne combattra pas en posant des panneaux solaires sur son toit) et de commencer à faire sentir la force d’une collectivité qui s’organise pour reprendre ses affaires en main. De manière lapidaire et approximative, l’appel de Valognes faisait référence à l’ancrage local comme critère déterminant pour la réussite des luttes. Plogoff servait alors de démonstration. L’histoire est sans doute plus complexe puisque quelques années avant Plogoff, sur un territoire géographiquement et culturellement proche, les habitants de la région de Brennilis ont majoritairement laissé une centrale s’y installer. Il faut croire que d’autres ingrédients qu’une simple résistance locale à l’envahisseur entrent en ligne de compte dans la construction de telles luttes. Nous n’engagerons pas ici une telle analyse, mais il s’agit d’avoir en tête ces précisions pour décrire la place de l’ancrage local que nous avons essayé de tenir dans cette initiative de Valognes. La situation du Nord-Cotentin dans son rapport au nucléaire est connue de tous. L’opposition au nucléaire s’est marginalisée au fur et à mesure que l’industrie nucléaire s’imposait comme bassin d’emploi et comme manne financière pour la région. L’incessante contre-information des militants n’y a rien fait jusqu’à aujourd’hui. Il était donc évident que l’appel à perturber le départ du train Castor lancé par’ des groupes majoritairement distants géographiquement de cette région revêtait un caractère « hors sol » inévitable. Assumer de le dire comme tel, c’est aussi assumer que ce caractère « hors sol » est notre condition commune à tous, et qu’un révolutionnaire sincère dans une quelconque usine n’est pas moins « hors sol » qu’un opposant breton au nucléaire de passage dans la Manche. L’atomisation des individus et la destruction méthodique de toute communauté culturelle ancienne ne sont pas pour rien dans cette situation. La question posée est donc de savoir que faire de cette condition et non pas juste de la déplorer, disqualifiant d’avance toute initiative. La moindre des choses pour les initiateurs de l’appel était de comprendre l’histoire de la cohabitation avec le nucléaire dans le Nord-Cotentin et de s’appuyer sur les quelques forces encore actives et déterminées à en finir avec le nucléaire. Cela aura été fait un peu dans la précipitation grâce à une présence régulière sur place et à deux réunions publiques préalables. Ce qui est certain c’est que ce rendez-vous n’aurait pu se tenir sans l’implication des locaux mais que tout reste à faire pour que ce « coup d’éclat » soit le début d’un travail commun avec eux. La prochaine réunion de Coutances (le 14 janvier) voudra commencer ce travail. Les premiers retours que l’on pressent, malgré un cafouillage sur l’assemblée du mardi soir où beaucoup de gens du coin étaient venus à une discussion sur l’histoire des luttes et les perspectives qui n’a pas vraiment eu lieu, sont plutôt positifs. Et alors même que nous n’avons pu, pour cause de discrétion, prévenir les voisins des rails de notre arrivée impromptue, ces derniers ont majoritairement bien vécu la situation. D’avoir pris le temps d’aller à leur rencontre après coup était important. Ne pas laisser seuls les locaux assumer les conséquences de notre passage sera aussi la condition de la justesse de notre position.


La tentation du « geste fort » (stratégie du coucou, esthétisme, et amour de l’efficacité)

Reconnaissons une chose : l’accord minimal de se défaire du citoyennisme et de sa passion pour l’Etat a aussi été en partie recouvert par l’enthousiasme partagé à l’idée de pouvoir porter un mauvais coup à l’Etat et à son industrie nucléaire et, pour beaucoup, cela suffisait comme moteur de cette initiative. Il y a là en jeu une passion pour l’efficacité et l’esthétique des « gestes » qui pose quand même question. Cette disposition au « scandale » porte surtout en elle le risque de se détacher d’une construction collective forcément laborieuse au profit de l’intensité des « gestes » portés par de petits groupes affinitaires. La dimension du secret qui accompagne ces « gestes », autant par précaution indispensable – étant donné leur illégalité – que par passion des ambiances « complotistes », renforce la difficulté d’une construction collective des luttes. Les « gestes » comme premier moteur de la lutte ont aussi ce revers d’être déplaçables à merci au gré des opportunités, donnant le sentiment d’une « stratégie du coucou » ; le groupe qui les porte venant occuper et perturber un espace marqué par ces constructions collectives laborieuses et pleines de tensions jamais résolues. Ces « gestes forts » étant censés résoudre ces tensions en faisant pencher la balance vers une plus grande radicalité. Outre que cette disposition présuppose l’esthétique du « geste » comme force de conviction (et donc de conversion à la radicalité), éludant tout travail de la pensée, elle évacue aussi le travail sur les divergences de fond. En cela, ces démarches ne se distinguent pas fondamentalement des « scandales » initiés par exemple par Greenpeace, les médias jouant là aussi un rôle de relais indispensable à la visibilité, bien qu’il faille reconnaître à ces groupes une défiance bien plus grande à leur égard, mais souvent feinte pour mieux s’en servir. Une fois dit cela, il convient d’analyser en quoi le camp de Valognes a pu échapper à cette tentation alors qu’elle pouvait être présente à l’origine. On l’a déjà décrit auparavant : l’acceptation d’une construction collective laborieuse autour des divergences de fond sur lesquelles se constitue la nébuleuse antinucléaire était un premier gage. L’attachement à l’histoire en cours dans le Nord-Cotentin et l’envie assumée de poursuivre ce travail d’opposition au nucléaire à cet endroit devrait aussi nous permettre d’éviter cette « stratégie du coucou ». Tout reste à faire et à prouver sur ces points, et le côté grisant de l’opération de Valognes risque bien de conforter ces dispositions si on n’y prend pas garde. Pour expliciter un peu plus la manière dont cette tentation du « geste fort » a pu habiter cette initiative, un retour sur l’imaginaire allemand s’impose. Il paraissait en effet déplacé de prendre comme point d’appui l’exemple des luttes dans le Wendland alors que le Cotentin (et la France en général) se caractérise par l’impossibilité d’imaginer qu’à court terme les conditions de mobilisation massive nécessaires à ces luttes soient réunies. Si on a suffisamment à l’esprit cette réalité indépassable, il ne s’agit pas de venir plaquer artificiellement (et sous couvert d’une passion pour l’esthétique des luttes) des formes de lutte, mais de mesurer qu’en effet le souci de dépasser les manifestations symboliques doive rencontrer une certaine effectivité dans les nuisances que l’on peut porter à l’encontre de ce monde. Il ne s’agit pas d’un culte du plaisir mais juste de prendre conscience que l’efficacité des actes est aussi une manière de faire ressentir concrètement une force collective. Sentiment indispensable pour nourrir l’idée d’un dépassement possible de notre dépendance envers l’Etat et ses marchés. En conséquence, il apparaît que ce n’est pas tant le choix du coup de force en soi qui pose problème, mais l’élan dans lequel il s’inscrit. Cet élan est autant constitué d’attention à la situation, aux individus qui se sentent concernés, à l’éclaircissement d’une critique de ce monde qu’à l’efficacité de ces actes. Cette dernière étant la plus évidente à organiser, il y a une tentation première de réduire cet élan à ce genre de considérations. Vu de loin, l’exemple de la contestation dans le Wendland en est peut-être une illustration. Il est à parier que ce rendez-vous annuel dans le Wendland soit devenu une sorte de passion collective pour l’efficacité des gestes de blocage, arbitré par un spectacle médiatique obsédé par les records battus (voir cette année la couverture médiatique focalisée sur le record de retard du convoi de déchets à l’arrivée). Cette crainte semble justifiée par la faiblesse apparente en Allemagne des prolongements de la contestation de ce monde qui a besoin du nucléaire (à titre d’exemple, rappelons qu’en Allemagne la contestation du nucléaire s’appuie énormément sur le mouvement paysan et que celui-ci est essentiellement composé d’éleveurs industriels qui ont certes depuis des années participé à une réappropriation locale des moyens de production d’électricité par la méthanisation des effluents d’élevage, mais au prix d’une allégeance à l’horreur de l’élevage industriel).

Le spectacle médiatique (respectabilité et affaiblissement de la pensée)

Tout le monde reconnaîtra que cela faisait longtemps qu’une telle initiative, assumant un niveau de conflictualité avec l’ordre établi qui n’est plus souvent atteint, notamment en matière d’opposition au nucléaire, n’avait accepté un tel jeu avec les médias. Nous aurons été tellement servi en retour que cela impose de questionner ce choix pour la suite. Pas un média national (sans compter quelques médias étrangers) n’aura eu l’outrecuidance de snober le spectacle qu’ils s’étaient promis de fabriquer, d’autant que nous y avions prêté le flan (en nous en prenant à ce train Castor en particulier, nous savions pertinemment que nous devrions faire face à l’héritage médiatique des luttes allemandes largement relayées l’an passé). Nous avions donc devancé le spectacle à venir en assumant la multiplication de communiqués et en accueillant les médias à l’entrée du camp (en interdisant qu’ils y pénètrent). La seule ambition de cette attitude était de tenter d’éviter que soit accolée immédiatement, et comme d’usage en pareilles circonstances, l’image de « sauvages black-blocks » débarquant dans le Cotentin. Cette image aurait été d’autant plus nuisible que nous n’avions pas eu assez de temps pour rencontrer toutes les personnes susceptibles de nous rejoindre à terme, et qu’elle aurait pu générer une défiance qui aurait pu tuer notre initiative dans l’oeuf. Nous savons tous que ce jeu est pervers, non seulement parce qu’on ne maîtrise rien du résultat mais parce qu’il implique de formuler des « pensées-minute » prêtes à l’usage qui finissent par affaiblir le processus fragile d’élaboration d’une pensée collective (sans compter l’abrutissement de celles et ceux qui se prêtent au jeu momentané du « porte-parolat »). Malgré la bouillie inévitable, on peut convenir que le résultat n’est pas si désastreux et qu’à défaut d’être désignés comme « black-block », nous héritons désormais de la figure respectable d’« indignés du nucléaire » ou d’« indignés de Fukushima ». Comme toute figure spectaculaire, nous n’avons pas grandchose à en faire si ce n’est de la déconstruire par les faits et la pensée ; il n’en demeure pas moins que cette image-là ne fragilise pas trop le travail de rencontre en cours. Qu’un tel niveau de conflictualité n’ait potentiellement effrayé que peu de monde n’est pas rien au regard de la léthargie ambiante. Au-delà de ce constat, la question reste entièrement ouverte quant au fait de poursuivre ou non dans ce sens. Les malentendus possibles autour d’une telle figure d’« indignés » sont tellement énormes qu’il faudrait a minima se questionner sur la manière de s’en défaire et de ne pas y donner prise. A nous de ne pas rater l’écriture de textes de réflexion accompagnant l’action de Valognes.

L’élargissement et les divergences

C’est sans doute le point aveugle le plus délicat de l’appel de Valognes. Ce dernier formulait comme suit son approche des divergences existant au sein de la nébuleuse antinucléaire : A quelque tendance du mouvement antinucléaire que l’on appartienne, il faut cesser de faire grief de notre échec collectif à telle ou telle autre tendance. Ce mécanisme de division atavique nous dédouane certes de toute responsabilité, mais nous condamne à perpétuer les causes de notre faiblesse. L’enseignement qui nous vient du mouvement allemand est précisément que les différentes tendances peuvent coexister sur une base pratique, en ayant chacune son mode d’action. A partir du moment où toutes poursuivent sincèrement le but commun d’en finir maintenant et par elles-mêmes avec le nucléaire, aucune n’a de titre à condamner la stratégie adoptée par les autres. La permanence des luttes de chapelles en France n’exprime que l’insuffisance pratique du mouvement. Pour le formuler autrement il s’agissait de renverser l’idée que la faiblesse du mouvement radical serait due aux mirages lobbyistes et électoralistes, là où le renforcement des mirages serait plutôt dû à notre faiblesse. Qui de la poule ou de l’oeuf... ? Dans ce contexte de « paix des armes » le point d’accord minimal devrait être de vouloir « en finir maintenant et par [nous]-mêmes avec le nucléaire ». Sous-entendu en finir avec les illusions électorales et lobbyistes. Force est de constater que c’est cette bienveillance à l’égard des différentes composantes du mouvement d’opposition au nucléaire qui a autorisé autant d’organisations à nous rejoindre (jusqu’à l’improbable Europe Ecologie-Les Verts - Pays de la Loire), autant qu’une lecture distraite du texte. Ne nous leurrons pas, la majeure partie de ces soutiens sont lobbyistes ou électoralistes et le travail de convergence avec ces organisations reste hasardeux. L’important sur le moment est que cette bienveillance a autorisé quelques individus de cette myriade d’organisations à nous rejoindre et que les tensions sur les divergences vont peut-être pouvoir se travailler en se défaisant des sentiments d’appartenance à ces organisations. C’est le prochain travail auquel nous devons nous atteler, notamment pour le prochain rendez-vous de Coutances (samedi 14 janvier). Il faudrait se donner les moyens de préparer une discussion approfondie sur les trois fantasmes évoqués dans le présent texte et dont l’accord minimal doit être de s’en garder : la politique du « geste fort », le lobbying et l’électoralisme. C’est en partant de là que nous pourrions aussi expliciter les partis-pris divergents qui habitent l’opposition au nucléaire en France : les tenants des « alternatives » (il faut consommer autrement), les « survivalistes » (il faut sauver sa peau), les libertaires et radicaux (il faut en finir avec le nucléaire et son monde)... pour en rester à une description partielle et caricaturale. Il y a peu de chances que ces lignes-là bougent miraculeusement mais il faudra bien que le collectif « Valognesstopcastor », s’il est amené à survivre et à se transformer, prenne position sur ces divergences. Il semble que l’alternative se situe entre assumer l’héritage libertaire et radical (pour assumer la caricature précitée) plutôt dominant aujourd’hui au sein de ce collectif au risque de sans doute compliquer la possibilité d’élargissement désiré, ou assumer de n’être qu’une coordination de circonstances portant des initiatives d’actions au risque d’abandonner le travail de critique radicale de ce monde au profit de stratégies d’alliance sans lendemain. Pour ce qui est de cette dernière alternative, on sait trop la dépossession des individus à l’oeuvre dans ce type de démarches autant que les manipulations dont elles sont grosses pour s’y laisser prendre. Ce sur quoi nous devons nous appuyer avant toute chose c’est sur la réappropriation par chacun des moyens mis en oeuvre dans la construction d’une opposition consciente et réfléchie. Pour l’heure, il faudra en particulier éclaircir notre rapport à Greenpeace, qui, tout en ayant apporté une aide en termes d’informations sur le convoi, se sera dissociée systématiquement de notre initiative, jusqu’à dénoncer par voie de communiqué paru dans la presse les « violences » dont nous aurions été les auteurs (sans que les rédacteurs de ce communiqué n’aient pu constater sur le terrain de quoi il retournait, pire même, puisque ce point de vue-là est venu d’une personne qui a passé la journée de mercredi de l’autre côté du front, entouré de la flicaille et du préfet...). Nous devons réagir à cette malveillance évidente qui ne semble pas être partagée par d’autres membres de Greenpeace dans le Cotentin.

Penser la société nucléaire et son opposition

Chacun en conviendra sûrement, et la durée du camp écourtée d’une journée n’y est pas pour rien, nous avons raté l’occasion d’une discussion sur ce monde nucléarisé, les raisons de notre opposition, l’histoire critique des luttes et les perspectives envisageables. Ce n’est que partie remise, mais c’est la priorité que nous devons tenir. Le rendez-vous de Coutances sera sans doute un premier pas dans cette direction, mais avec le souci d’un meilleur ancrage local. Il faudra donc prévoir une rencontre plus large en début d’année. Pour l’heure, les approximations de la tribune de Libération sur la prétendue agonie finale de la mafia nucléaire semblent être le reflet de ce manque de partage des analyses. Pour ne reprendre l’analyse que sur ce point, le rendez-vous de Valognes a certes contribué à perturber l’arrogance légendaire du lobby nucléaire, mais l’actualité des derniers mois et notamment des derniers jours nous remet face à l’acharnement d’un Etat nucléarisé, qui plus est possédant l’arme atomique et la certitude idéologique de lutter pour son « indépendance » et sa « fierté nationale ». Nous avons la mémoire courte : rappelons-nous que, pour beaucoup, Tchernobyl était également le reflet de cette agonie programmée... Pour l’heure, l’EPR est toujours en chantier, toujours prêt à l’exportation, les lignes THT sont en chantier, ITER aussi, la prospection de mines d’uranium se poursuit (voir les découvertes d’Areva en Jordanie ces derniers jours), et l’armement nucléaire n’est en rien concerné par le brouhaha médiatique. Il faudrait a minima se mettre d’accord sur ce constat pour définir les suites possibles de Valognes.

Les suites possibles en termes d’activités pratiques

Les flux, notamment le combustible Nous avons constaté avec Valognes qu’il existait une possibilité d’intervenir concrètement sur ce maillon de la filière. Nous avons même constaté que c’était une activité quotidienne peu protégée en période « normale » et qu’Areva n’avait pas si peur que ça de nous pour le moment (si comme l’affirmait Rousselet notre présence à Valognes a dissuadé Areva d’accueillir les déchets hollandais la semaine suivante, il faudrait connaître la nature des déchets qui sont arrivés en gare de Valognes dès le vendredi suivant notre action... !). Un harcèlement à cet endroit semble envisageable. Intervenir sur les flux de combustible en provenance du Niger ou du Canada (via Le Havre ou Sète, vers Narbonne) semble une autre étape à franchir avec l’intérêt de mettre en lumière cet autre scandale de cette industrie qu’est le mode colonial d’extraction du combustible.

La THT Les chantiers des pylônes ont démarré début décembre après la délivrance de la totalité des permis de construire, promettant d’être achevés à l’automne 2012. La résistance à cet endroit a certes décliné depuis quelques mois, mais que ce soit à travers les actions récentes de déboulonnage (publiques ou non) ou avec l’effet que peut générer l’action de Valognes (démonstration d’une possibilité de nuisance), nous pouvons espérer qu’une nouvelle phase s’ouvre à cet endroit. D’autant que le terrain se prête peut-être encore plus à des « partis de campagne ». Il faudra en discuter sereinement à Coutances avec les principaux concernés, en ne négligeant surtout pas les positions politiques qui peuvent se développer à partir de cette ligne THT.

Bure Un rendez-vous a été envisagé pour 2012. Tout reste à discuter sur ce qui pourrait s’y faire, compte tenu à la fois de l’importance de ce chantier pour l’industrie nucléaire et de la faible mobilisation (comme partout...) sur place.

L’EPR Il est difficilement envisageable de laisser ce chantier se faire tranquillement, même s’il est aussi difficile d’envisager concrètement comment s’en prendre à lui. Peut-être la lutte contre la THT pourrait-elle en être le biais ?

La fabrique des experts Un autre maillon de cette filière quelque peu délaissé depuis des années est la fabrique des experts du nucléaire. On n’en dira pas plus pour le moment, mais c’est autant la survie du nucléaire en termes d’ingénierie qui se joue là que la propagande nucléariste.

Le 15 décembre 2011, Un de ceux de Valognes

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 14:26

afin de faciliter le débat qui s'entamera  face à la nouvelle manipulation industrielle, voiciun texte trouvé sur info OGM
Qu’est-ce que la mutagenèse ?
La mutagenèse, mot composé de « mutant » et « genèse », signifie : création de mutants. Elle regroupe l’ensemble des méthodes permettant de modifier le génome d’un organisme vivant. “Mutagenèse” fait référence à toute production volontaire de variabilité génétique chez un organisme vivant, par l’utilisation d’agents énergétiques (rayons gamma, rayons X...), chimiques ou par culture de cellules exposées à des agents sélectifs comme un herbicide. Bien sûr, parmi les mutants existent aussi des variétés de plantes (...)

 

 

ACTUALITE
Etats-Unis : un colza modifié par une nouvelle technique bientôt sur le marché , décembre 2011
Début novembre 2011, l’entreprise étatsunienne Cibus a annoncé la commercialisation en 2012 d’une variété de canola modifiée pour tolérer des herbicides. Cette variété a été obtenue par mutagenèse guidée avec oligonucléotides, une des nouvelles techniques de biotechnologie qui, contrairement à la mutagenèse standard (aléatoire) permet d’obtenir une mutation ciblée. Dans le cas présent, la mutation générée en laboratoire rend la plante résistante aux herbicides à base de sylfonylurée. L’entreprise met en avant (...)

FRANCE - La lutte contre les « OGM cachés » continue , septembre 2011
Le 7 septembre 2011, dans la matinée, une soixantaine de Faucheurs volontaires ont mené une action symbolique « une personne - un pied arraché » dans un champ de tournesols mutés pour résister à un herbicide, d’une superficie totale de sept hectares. Il s’agit de la troisième action sur les tournesols mutés depuis un mois. Les Faucheurs volontaires continuent de dénoncer l’absence de transparence et de réglementation des plantes issues de la mutagénèse. Pour eux, il s’agit tout simplement d’OGM, comme le (...)

France - Une parcelle d’« OGM cachés » détruite dans la Drôme , août 2011
Les faucheurs volontaires continuent leur action contre les plantes génétiquement mutées pour résister à un herbicide... Le 27 août, c’est une parcelle de tournesols « mutés » afin de « lutter contre l’ambroisie », parcelle située entre Hauterives et Saint Martin-d’Août (Drôme), qui a été « neutralisée » par plus d’une centaine de militants, a-t-on appris par un communiqué de presse. Les Faucheurs volontaires précisent : "La campagne de propagande pour imposer aux paysans et aux consommateurs les variétés de (...)

OGM - Les Faucheurs volontaires détruisent du tournesol issu de la mutagenèse , août 2011
Le 30 juillet 2011, à Feyzin, plusieurs centaines de Faucheurs volontaires ont « neutralisé » (sic) du tournesol issu de la mutagenèse afin qu’il tolère un herbicide. Ce tournesol est pour les Faucheurs volontaires un OGM caché : reconnu comme OGM par la directive 2001/18, il est exclu pourtant de la réglementation. L’action, symbolique, consistait à arracher un plan de tournesol par manifestant. Au final, c’est une centaine de mètres carrés qui ont ainsi été détruits, afin d’éviter toutes formes de (...)

Nouvelles plantes mutées brevetées : des PGM qui cachent leur nom , mars 2011
Les plantes mutées, développées discrètement depuis les années 60, connaissent un regain d’intérêt chez les semenciers. A cela, plusieurs raisons : de nouvelles techniques (dont les méganucléases et nucléases à doigt de zinc…), moins coûteuses et permettant de cibler précisément le lieu des mutations, permettent d’obtenir, notamment, des plantes mutées tolérantes à des herbicides, comme avec les PGM. Et, comme pour les PGM, de les breveter. Cerise sur le gateau, elles échappent à la législation sur les PGM, (...)

 

ROYAUME-UNI - Du colza muté, novembre 2010
FRANCE - Les Faucheurs revendiquent la « neutralisation » d’une parcelle de tournesols mutés, octobre 2010
Tournesols mutés : les Faucheurs volontaires reçus au ministère de l’Environnement, août 2009
200 000 riz mutés sont disponibles... pour la recherche !, juin 2009

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 09:23

On passe le texte par rapport à fukushima sur le blog du laboratoire  pour alerter d'une nouvelle manipulation inventé par les nucléocrates. En effet, on a repris l'information de la Frpna 26-07pour dénoncer la prochaine mise en servicede la centrale biomasse fonctionant au boispour alimenter la nouvelle usine Georges Besse II. Depuis des années nous essayons de mobiliser les militants contre cette usine monstrueuse qui va permettre la prolongation de l'activité del'industrie  nucléaire en Europe pendant des années encore. Bonne lecture du texte ci dessous

 

 

Des dizai­nes, voire des cen­tai­nes d’ouvriers dis­pa­rais­sent des listes admi­nis­tra­ti­ves de la cen­trale nucléaire de Fukushima Daïchi. Ces ouvriers « non réfé­ren­cés » sont sou­vent ceux qui ont tra­vaillé dans des condi­tions extrê­mes : là où le comp­teur affi­che 1 à 2 Sv/h. Quant aux ouvriers qui sont encore enre­gis­trés sur les listes des employés, ils ne por­tent pas tou­jours leur dosi­mè­tre, afin de pou­voir conti­nuer à tra­vailler sur le site le plus long­temps pos­si­ble.

En fai­sant appel aux sinis­trés de la région de Fukushima, aux plus endet­tés, aux plus pau­vres pour recru­ter ses ouvriers, l’opé­ra­teur évite de devoir véri­fier leur conta­mi­na­tion et/ou de suivre leur état de santé. Le gou­ver­ne­ment japo­nais ferme les yeux sur ce mépris de l’être humain.

La suite à lire sur : http://fukushima.over-blog.fr/article-les-disparus-de-fukushima-93065109.html

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 08:28

 


Au Service de Métrologie nucléaire

Salutation,

Nous vous offrons un peu de perturbation dans votre routine quotidienne. Vous en profiterez pour étudier et prendre position sur quelques problématiques qui tendent à être occultées consciencieusement tant dans les milieux scientifiques qu’ à chaque fois qu’un individu, une institution ou un groupe d’intérêt s’exprime au nom de la science.

Tout est fait pour qu’aux yeux du " public ", science rime avec neutralité et objectivité. Pourtant la science n’est rien moins qu’intéressée et traversée, comme n’importe quel autre corps social, par la recherche de puissance et de prestige.

La science est intéressée : quiconque a quelque peu fréquenté les milieux scientifiques sait qu’un scientifique, qu’il soit dans son labo ou lorsqu’il conseille le prince, n’est jamais seul. Il porte avec lui les intérêts de ceux pour qui il travaille et de ceux qu’il doit convaincre de l’intérêt de ses recherches, que ce soit un organisme public ou des entreprises privées en recherche de gains en terme de puissance, de prestige ou économique.

En l’occurrence, le service de métrologie travaille, entre autres, main dans la main avec le lobby nucléaire français en collaborant avec tractebel suez ; avec le lobby américain westinghouse ; et aussi avec des agences promotrices à tout va et à tous risques du nucléaire tel le centre d’étude nucléaire ou l’IRSN français. Pour ne citer qu’eux.

La science n’est ni objective ni neutre : elle doit être opérante, elle produit des techniques comme on produit du boudin. Il n’existe pas de cadre théorique objectif qui transcenderait toutes connaissances. La science, pour être reconnue objective, doit être avalisée par des communautés scientifiques, économiques et des Etats.

Et en se constituant en tant que vérité, en tant que pratique indépendante et neutre, la science avalise à son tour les actions de ces mêmes communautés scientifiques, de ces mêmes puissances économiques, de ces mêmes Etats. C’est donc par le double mouvement entre acteurs de la technoscience et le statut de la technoscience dans nos sociétés que se renforce chacune des parties dans une étroite interdépendance.

Ce double mouvement permet de dépolitiser les choix de sociétés qui nous sont imposés. Dans le domaine spécifique du nucléaire, cette collusion entre promoteur de l’atome à gogo, industrie et Etat tente d’occulter que le développement du programme nucléaire belge, (électronucléaire, militaire, mais aussi tout ce qui concerne le médical, la stérilisation par irradiation,..) A été et reste une décision politique et économique.

Par exemple, la création d’une agence fédérale de contrôle du nucléaire - avec laquelle collabore le service de métrologie nucléaire - qui prétend exercer un contrôle indépendant et fournir une information transparente, objective et fiable permet, sous couvert d’expertise scientifique, d’occulter le fait que le choix des normes de radioactivité acceptables pour les population est une décision économique et politique et non pas scientifique. En cas d’accident, les experts et les décideurs politiques se mettent rapidement d’accord pour augmenter le seuil qu’ils jugent acceptable. Ainsi le 25 mars 2011, alors qu’avait débuté la catastrophe à fukushima, l’union européenne décide d’augmenter les normes de radioactivité des aliments importés pour des raisons économiques. La logique sous-jacente sous ce genre de décision est qu’il vaut mieux sacrifier des individus que d’affronter une remise en question, de quelque ordre qu’elle soit, des structures qui ont amené une telle situation.

Si nous nous invitons aujourd’hui ; ce n’est pas au nom d’une contre expertise rationnelle mais parce que nous voulons la vie et non pas la survie que nous organise les Etats, les industriels et les scientifiques. Nous voulons l’espace pour choisir nos vies et ne plus subir les décisions de quelques uns, aussi éclairés qu’ils se croient.

Sur le chemin de l’émancipation, le nucléaire est un obstacle de taille. Il est à la croisée des logiques autoritaires qui dominent nos sociétés. Cheval de troie, une fois introduit par quelques décideurs, le nucléaire à des conséquences écologiques et sociales inimaginables. Ecologiquement inimaginables parce que la durée de nuisance de ses déchets dépasse les capacités humaines d’appréhension ; parce que nous ne connaissons pas encore l’étendue du désastre qu’il crée au quotidien. Socialement il révèle le rôle de pompier pyromane que jouent l’Etat et les scientifiques : après nous avoir mis bien dedans, ils se prétendent les seuls à pouvoir gérer le désastre.

 ?­

Oui, mais, pourquoi cibler ce service ?

N’aurait-il pas fallu clouer les portes de Tihange, Doel ou Kleine Broegel ?

Non, il n’y a pas d’erreur, c’est bien ici, dans ce lieu à l’abri des contestations du nucléaire et du rôle des scientifiques dans notre soumission quotidienne que nous voulons chercher la petite bête.

Elle n’est pas longue à trouver, une fois passé les écrans de fumée agités par les experts. Rien ne fonctionne jamais comme sur le papier et c’est d’ailleurs pour ça que les promoteurs du nucléaire s’amusent à faire des expériences grandeur nature. Derrière leurs prévisions probabilistes qui minimisent toujours les risques, il y a un tas de petites bêtes qui n’ont cesse d’infirmer telle ou telle partie de la théorie. Elles prennent la forme là d’une fuite radioactive ou d’une enceinte qui se désagrège ; là d’une faute de frappe,là encore d’accident ou un d’emballement imprévu qui fait tout sauter…

En travaillant sur les risques industriels et nucléaires, le service de métrologie nucléaire ne fait pas que produire un outil de gestion concrète de ces risques, mais s’intègre dans une stratégie plus générale. Depuis Tchernobyl, les scientifiques et l’Etat ne prétendent plus ni l’accident majeur impossible, ni contrôler tous le processus nucléaire (même s’ils continuent à minimiser les risques à grand renfort de mensonges). Désormais leur stratégie consiste à faire accepter autant la possibilité, et la réalité comme à Tchernobyl et Fukushima, de l’accident majeur que les contaminations quotidiennes.

Les accidents majeurs leurs servent d’opportunité pour empêcher toute remise en question de la société nucléaire et de leur propre pouvoir au sein de cette société en y expérimentant des techniques de communication, d’acceptation et de gestion du risque au quotidien.

Le quotidien créé par le nucléaire ; c’est l’exploitation, c’est la contamination à toutes les étapes du processus. Ce service n’est pas isolé des autres installations nucléaires. La spécialisation poussée en science empêche chacun de voir l’ensemble, de voir dans quoi s’insère son propre labo, son propre objet de recherche, son expérience.

Matériellement, le service de métrologie nucléaire n’existe pas sans les mines d’uranium au Niger ou au Congo où s’expérimentent l’esclavage moderne et la liquidation par contamination des populations locales. Il n’existe pas non plus sans le transport des matériaux radioactifs avec tout ce que ça comporte comme diffusion de la contamination. Il n’existe pas sans les réacteurs expérimentaux comme ceux au nombre de quatre du Centre d’Etude nucléaire avec lequel il collabore. Enfin, parce qu’il existe, il crée des déchets radioactifs pour lesquels il n’existe aucune solution acceptable pour nos vies et celles à venir.

Enfin, nous voulons soulever le problème du nucléaire médical auquel participe ce service en donnant des formations en radioprotection et à travers sa filière biomédicale nucléaire. La partie médicale que ce soit pour le nucléaire comme pour les OGM, sert toujours d’argument pour museler la contestation. La déclaration de l’ex-directeur de la Fondation Curie en France, le professeur Latarjet selon qui la probabilité de guérison de cancers par rayonnements est beaucoup plus élevée que celle de la production d’un nouveau cancer et que donc les avantages l’emporte sur les inconvénients, révèle le cynisme qui règne dans le milieux du médical nucléaire. Il y a en quelque sorte un calcul coûts/bénéfices, dans laquelle la santé et la vie d’une personne se résume à un chiffre dans des probabilités. A ne pas douter que les bénéfices se palpent aussi en billets.

Quand en 2008, à Fleurus, la fuite radioactive de l’IRE, l’un des six laboratoires au monde producteur de radio-isotope pour le secteur médical, provoque la colère des habitants, le sujet de préoccupation médiatique devient vite la pénurie de radio-isotopes pour les hôpitaux. Il n’est jamais question de remettre en question l’existence de l’IRE. Pourtant, n’y avait-il pas quelque chose de légitime dans la colère des habitants qui souffrent et meurent de maladies radio induites, dont des cancers, pour qu’on puisse diagnostiquer ces cancers ?

Tout cela n’a rien de nouveau pourtant l ’espace pour contester la propagation d’un incendie allumé par les expériences grandeur nature de quelques scientifiques financés par des Etats et des intérêts industriels diminue de jour en jour et particulièrement au sein des milieux scientifiques. Mais nous avons la prétention qu’il soit encore possible de tout arrêter ; que les bifurcations sont toujours possibles. Il n’y a pas d’inéluctabilité, ce monde peut être radicalement transformé dans une optique émancipatrice. Mais tout cela ne sera possible qu’en balayant ce qui permet à certains de prendre des décisions pour tous. Et cela à tous les niveaux. A commencer par ce service ici.

Aux chercheurs qui y travaillent, aux profs qui y enseignent, aux étudiants qui s’y forment : il est temps de se sortir le cerveau du bocal de chloroforme et de réaliser quelle part vous prenez dans la propagation de l’incendie. Vous avez toujours le choix d’accepter ou non d’ajouter du combustible. Vous avez toujours le choix de choisir la soumission ou l’émancipation pour vous comme pour tous. Nous avons tous ces choix.

Pour cela, la première étape serait d’arrêter d’alimenter le feu, alors pourquoi ne pas commencer la remise en question avec cet appel :

Arrêtons la recherche !

Repris de indybxl.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 10:15

Articles lu sur le journal l'épine dromoises. On publie cet article pour poursuivre la critique développée dans le tract . Localement il se serait bien que les lecteurs du blog ,ne restent pas seulement des consommateurs.

Article extrait des Epines drômoises n°163 sur la forêt, été 2011 

La forêt est une ressource pour l’homme : sa préservation passe par une politique de gestion préservant les grands équilibres planétaires et la biodiversité de chaque territoire.  Dans ces conditions, l’utilisation de la biomasse comme ressource énergétique présente de nombreux avantages, mais ne remplacera jamais les énergies fossiles ou nucléaires pour continuer à alimenter notre gaspillage énergétique.


Le projet de centrale biomasse de Pierrelatte

Sur Pierrelatte, l’usine Eurodif d'Areva enrichit de l'uranium pour EDF : cette activité génère de l’eau chaude issue de son système de refroidissement, qui est en partie valorisée dans un réseau local.  Ce réseau de chaleur est utilisé pour chauffer des logements sociaux (environ 2400 foyers) à Pierrelatte, et en retour,
 des serres agricoles (41 hectares) ainsi qu'un élevage de crocodiles. La gestion de ce réseau a été confiée au SMARD, Syndicat Mixte d'Aménagement Rural de la Drôme, une collectivité territoriale crée en 1971, par le Conseil Général et la Chambre d'Agriculture.

Mais, à partir de 2012, Eurodif utilisera une nouvelle technologie d’enrichi ssement d’uranium par centrifugation qui ne produira plus d’eau chaude valorisable. Cette ressource  va donc disparaître, le réseau reste et les utilisateurs aussi !

Pour trouver rapidement une solution permettant de continuer à fournir de la chaleur à prix bas, il a été décidé de remplacer l’eau chaude fournie par Eurodif par celle fournie par une centrale de cogénération biomasse à construire.

Pour les responsables, il existe une réelle opportunité économique, puisque l’installation bénéficiera d’un tarif préférentiel d’achat d’électricité pour une durée de 20 ans, ce projet étant soutenu par l’Etat dans sa politique de renouvellement énergétique.

Cette centrale de génération biomasse serait associée à une chaufferie gaz auxiliaire. Elle devrait utiliser 50% de plaquettes forestières sur une consommation totale de 150 000t de bois.

Des questions
Le permis de construire de cette centrale a été accordé par le préfet de la Drôme le 2 mai 2011.

La FRAPNA Drôme se pose les questions suivantes :

  • D’où viendra ce bois ? Les filières locales sont-elles en capacité de fournir une telle quantité de combustible ? Si ce n’est pas le cas, quel sera l’impact du déplacement de la matière première vers la centrale ?
  • Quel sera l’impact de cette demande sur l’organisation de la filière ? Cette demande de bois vient en concurrence avec les acheteurs du marché actuel (producteurs de piquets du nord-Drôme, papeteries…). Quelle sera l’incidence sur les autres acteurs économiques dépendant de cette filière ? Quel sera le mode d’exploitation des massifs boisés (coupes à blanc) ?
  • Ce projet ne risque-t-il pas de bloquer la réalisation de petites unités locales de production de chaleur écologiquement souhaitables ?
  • La combustion du bois dans un équipement de cette importance ne générera-t-il pas des pollutions difficilement gérables ? Comment sera traité le volume important de cendres ?

Au regard de l’histoire et du coût financier du réseau d’eau chaude existant, cette nouvelle unité de production ne risque-t-elle d’être une nouvelle fuite en avant ? Avec quel bilan pour les forêts drômoises l’environnement et les contribuables ?



Participation de la FRAPNA à l'enquête publique 

L'enquête publique ouverte du 6 juin au 8 juillet 2011 sur la requête présentée par la société Drôme Energie Services, dont le siège social est situé chemin du Freyssinet, quartier du Freyssinet à Pierrelatte (26700) en vue d'exploiter une centrale de cogénération biomasse et sa chaufferie auxiliaire, est à présent terminée.

Vous pouvez consulter ci-dessous la contribution de la FRAPNA Drôme adressée au commissaire enquêteur :

Contribution FRAPNA Drôme à l'enquête publique, format pdf (476 Ko)
 

 


Documents de l'enquête publique

Vous trouverez ci-dessous les documents constituant le dossier de l'enquête publique. Cliquez dessus pour les télécharger.

 

Dossier

Demande et présentation du projet, format pdf (1,7 Mo)

Demande et présentation du projet : complément DREAL Biomasse, format pdf (343 Ko)

Demande signée, format pdf (197 Ko)

Etude d'impact, format pdf (6,9 Mo)

Résumé non technique de l'étude d'impact, format pdf (3 Mo)

Document complétif étude d'impact Simution PM2,5, format pdf (983 Ko)

Document complétif étude d'impact Simution PM10, format pdf (2,1 Mo)

Etude de danger, format pdf (5,5 Mo)

Résumé non technique de l'étude de danger, format pdf (1,6 Mo)

Notice hygiène et sécurité, format pdf (245 Ko)

Document complétif Calcul modes et comparatif petites installations,/a> format pdf (279 Ko)

Document complétif Données Agence ATMO Drôme-Ardèche, format pdf (713 Ko)

Document complétif Etude réduction émissions poussières, format pdf (241 Ko)

Etude d'approvisionnement Biomasse DREAL, format pdf (1,6 Mo)
 
Avis Autorité Environnementale, format pdf (396 Ko)


Annexes


Annexes Sommaire, format doc (903 Ko)

Annexes sur les documents, format doc (20 Ko)

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 09:11

lu  ce texte sur  le blog article XI.

 

Ce texte a été distribué lors des manifestations antinucléaires du 15 octobre dernier, dans la ville de Toulouse. Il est librement inspiré d’un autre tract au titre semblable, qui avait circulé dans les Cévennes peu après le début de la catastrophe de Fukushima.

***

Depuis longtemps, la mémoire des hommes avait enregistré que la côte Nord-Est du Japon était exposée à des tsunamis violents du fait de la proximité d’une zone sismique. Au XIXe siècle, une vague de 30 mètres avait été observée. Malgré ce que le Japon avait déjà subi de la science de l’atome en 1945 (Hiroshima, Nagasaki), le forcing industriel avait réussi quelques années plus tard à implanter là une centrale nucléaire à l’abri d’une digue de 5 mètres seulement.
Le 11 mars dernier, la violence des flots a anéanti tous les dispositifs de sécurité. Pompiers, techniciens, liquidateurs volontaires ou forcés (certains sont réquisitionnés parmi les SDF), tentent depuis des mois, au péril de leurs vies, de freiner le processus inimaginable qui s’est déclenché à Fukushima. Tellement inimaginable que personne n’en souffle plus mot, que les médias préfèrent ne rien nous en dire, et laisser ce démenti brûlant de l’arrogance moderne s’épancher dans un assourdissant silence – de honte.

La compagnie propriétaire du site était connue pour ses mensonges. En accord avec l’État, elle avait systématiquement minimisé des incidents antérieurs. La catastrophe en cours depuis mars démontre la fatuité des élites politiques et techniciennes, leur impuissance à dominer la machinerie qu’ils ont mise en branle, qui est hors de proportion avec l’intelligence et les sentiments humains. Cet emballement n’est pas propre au nucléaire : la dérive climatique suscite une détresse analogue. Le déséquilibre entre ce qu’une activité humaine aliénée, obsédée par l’efficacité à court terme, peut produire et ce que les êtres humains sont en général capables de comprendre et d’endurer, apparaît de plus en plus tragiquement.

La conjuration industrielle présente la croissance des moyens de production les plus extrêmes comme inévitable, du fait de l’explosion démographique et de la demande universelle de « confort ». Les décideurs veulent faire croire que c’est la somme de besoins individuels qui pousse spontanément au gigantisme et à la déraison. Mais alors, pourquoi n’interdisent-ils pas la publicité qui stimule et déforme ces besoins (et coûte si cher en énergie…) ? C’est que la société dont ils sont les dépositaires ne pourrait tenir sans cela. Impossible d’arrêter la course au plus. Les capitaux partout investis doivent fructifier, sous peine de faillite généralisée.

Les élites enragées de bizness font ainsi chanter des peuples le plus souvent passifs et consentants : la surenchère énergétique ou le gouffre économique ! La course à l’abîme écologique ou le chaos social ! La peste ou le choléra ! Peu importe que ce soit du nucléaire, du gaz de schistes, du pétrole ou du renouvelable (éolien, photovoltaïque) – filières différentes mais sur lesquelles surfent indifféremment les firmes les plus avisées, comme GDF-Suez. L’important est que soit exclue la question : « Combien d’énergie et pour quoi faire ?  » La boulimie d’énergie est la malédiction normale d’une société qui a accepté l’autonomie de la logique économique comme un bien (ou un moindre mal).

Qui veut aujourd’hui remettre frontalement en cause cette logique économique et la boulimie mortifère qui en découle ? Qui souhaite sérieusement sortir de la compétition mondiale, de la course aux plus bas coûts de production, du règne des chiffres, du renouvellement incessant des marchandises, de l’extension sans fin des réseaux de communication (matériels et immatériels) ? Bref, qui est prêt à se battre contre le développement, pour une autre idée de l’homme que celle qui a dominé en Occident et ailleurs depuis plusieurs siècles ?

Actuellement, aucune force politique ou sociale n’existe pour cela. Par contre, cette direction affleure dans un certain nombre de luttes locales contre des infrastructures industrielles, en Europe et en Amérique latine. Elle est portée, souvent de manière incomplète, timide ou implicite, par ceux et celles qui se battent contre le TGV dans le Piémont (Italie) et au Pays Basque (Espagne), ou qui empêchent la construction du nouvel aéroport de Nantes, par une partie de la mobilisation contre l’extraction de gaz de schistes en France, par les luttes contre l’implantation d’éoliennes ou les transports de déchets nucléaires.

Il serait bon que l’espace et l’esprit de ces luttes s’étendent dans la société. Il serait souhaitable qu’elles amènent au centre du débat politique la nécessité d’un inventaire radical de nos besoins – un inventaire qui ne reposerait pas sur les statistiques des experts et ouvrirait d’autres perspectives que celle, chimérique, d’une « consommation responsable ». Comme le disent des antinucléaires bretons, «  la ligne de partage n’est pas entre le nucléaire et les énergies alternatives mais entre une production d’énergie centralisée, commerciale et gérée par en haut, et une production décentralisée, contrôlée localement et renouvelable ; une production en contact direct avec les besoins qu’elle doit satisfaire. C’est seulement à l’échelle locale que se dissout l’alternative entre le nucléaire et la bougie : car là les besoins existants peuvent se donner les moyens de la production qui leur est nécessaire, et en retour les possibilités de production peuvent redéfinir intelligemment les besoins. Il faut cesser de penser la question de l’énergie en terme national si l’on entend sortir de l’impuissance  ».

Ajoutons qu’il faut aussi sortir du cadre de la politique professionnelle et électorale. La totalité de la classe politique française s’est portée caution des meurtres de Tchernobyl et Fukushima, en n’arrêtant pas immédiatement et sans condition les centrales nucléaires sur notre sol, et en continuant d’en exporter à travers le monde. Pourra-t-on, chez nous, en sortir sans dégager l’ensemble de nos représentants ?

Les éditions La Lenteur, octobre 2011

***

Les éditions La Lenteur ont publié en 2007 une Histoire lacunaire de l’opposition à l’énergie nucléaire en France, textes choisis et présentés par l’ACNM ; elles feront paraître en 2012 une réédition de Tchernobyl, une catastrophe, bilan de l’accident européen de 1986 dressé par les physiciens indépendants Bella et Roger Belbéoch.
Leur dernière publication est un essai de Dwight Macdonald, Le socialisme sans le progrès (The Root is Man), figure de la gauche antistalinienne aux États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale. Dans cet ouvrage publié en 1946, il remettait en cause l’idée que le communisme découlait logiquement du développement des sciences et de l’industrie. À ses yeux, le Progrès pouvait être un obstacle à la construction d’un monde plus juste, fraternel et libre. Il soulignait que la construction d’un tel monde exigeait la défense de certaines valeurs (et donc leur mise en discussion), plutôt que de s’en remettre au seul processus du développement économique.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 07:52

traduit de no tav info

 

h.22.22 l’assemblée est terminée. L’ordre de la préfecture de se retirer à 22 n’est pas accepté et la décision est de continuer normalement jusquà minuit. Nombreux ont été les intervenants. La baita de la val clarée à été de nouveau un présidio depuis que quelques no tav après que la police a voulu le détruire. Samedi 10 décembre le rendez vous a été renouvelé pour une polente dans le présidio de la val clarée

 

21.33 

H 20 46 l’occupation de l’autoroute se poursuit et on compte les blessés de la journée à Chiomonte dans la val clarée, quelques journaux parlent de trois blessés. Honte ! Ils sont au moins une dizaine de blessés avec des traumatismes moyens, un en condition précaire et aussi stationnaire, et des dizaines de blessés légers.

19.23 les premiers no tav qui retournèrent à la baita racontent : la police a tous démolis!

19.19

17.05 après les énièmes honteuses narrations médiatiques, contredite par les radio no tav et le fait que tous se parlent (grâce aux téléphones) sur la journée grandiose no tav : il y a des contestations spontanées aux journalistes sur l’autoroute, qui travaille pour le lobby si tav.

16.45 Les no tav de l’autoroute occupé invitent tous le monde qui reviennent des sentiers à les rejoindre pour une soirée de fête et de lutte du 8 décembre 2011!

16.29 les no tav de la clarée retournent vers giaglione pour rejoindre l’autre cortège

15.57

15.55 lancé de lacrymogènes des hélicoptères sur la vallée

15.54 un projectile lancé du chantier est arrivé jusqu’au pont de la clarée.

15.45 après un dernier assaut, c’est le départ de la baita pour rejoindre suse tous ensemble.

15.30 encore tant de personnes autours du chantier.. Les no tav sont toujours plus déterminés!! Froid, jets d’eau, CS…rien n’arrête les no tav!

15.17 La police continue à lancer des lacrymogènes à bout portant causant de nombreux blessés et aussi des incendis

 

15.10 un no tav a été touché à l’œil par un lacrymogène tiré à bout portant. Les médecin no tav sont à l’œuvre pour le soigner.

15.06 sur l’autoroute occupé de Suse, on joue une partie de foot.

h 14.46

#notav 

degli incendi nei boschi, dovrebbero vergognarsi!

La stampa accusa i sur l’autoroute occupé, danses occitanes et barricades symboliques contre le lobby de la tav sur l’autoroute, on poursuit le blocage et la mobilisation. de personnes ont participé à l’assemblée populaire sur l’autoroute de Suse au niveau de l’autoporto. Une pensée pour les blessés et un applaudissement à tous. La baita a été dévastée . La police menace d’attaquer.

 

 

 

14.46 la stampa (journal national italien) accuse les no tav d’être responsable des incendies. Quelle honte!

14.32 des mètres d’enceintes sont coupées malgré les ripostes policières.

14.25 à force de lancer des lacrymogènes de partout, la forêt finie par prendre feu.

Dans les journaux ont dira que c’est les no tav les responsables.

14.11 lancement des lacrymogènes sur les manifestants. Ce fut une averse ininterrompue. Mais les no tav continue de couper les enceintes.

14.07 sorti de la police pour courrir derrière les manifestants. Mais ceux-ci continue d’aller vers les enceinte… c’est une splendide journée de siège pour l’anniversaire du 8 décembre.

14.00 les notav se protègent derrière des boucliers et avancent. L’encerclement du chantier se fait malgré tout

13.50 c’est parti! La police lance ces jets d’eau sous pression sur les manifestants

13.44 la police se déploie à l’intérieur des enceintes du non chantier.

13.41 tous les no tav de la baita sont aller vers le chantier pour l’encercler. Des milliers de personnes se déplacent autours des enceintes

 

13.38 L’assemblée no tav de la clarée décida d’entourer le chantier

13.17 les occupants de l’autoroutes : nous voulons faire un présidio le plus long possible

13.15 baita, l’assemblée commence pour décider ce qu’on doit faire!!

13.00 l’autoroute est bloquée

Le cortège de chaumont qui est passé par ramat est à peine arrivé à la baita

12.46 - le cortège no tav de suse est sur l’autoroute

12.32 à la baita on attend le cortège qui arrive par les bois de ramat.

12.20 les manifestans de l’autoporto percutent les glissières à l’entrée de l’autoporto de suse!

12.10 de la baita . On a mis une nouvelle barrière pour barrer la route avant d’atteindre les enceintes. Forte concentration de flics dans les enceintes. On attend à la baita l’arrivée en renfort du cortège de ramat.

 

12.07 - la tête de cortège de giaglione est arrivé à la baita

11.52 - le cortège de ramat descend vers la baita

11.47 - a suse le cortège atteind l’autoporto

11.43 -Les no tav de giaglione avec leur boucliers pour se proteger des jets d’eau sous pression traverse la clarée (rivière) a sara dura !

11.39 - le cortège de gialione se divise en 2. Un par-dessus, l’autre part dessous pour encercler le chantier

11.22 a suse, la tête de cortège passe devant l’entreprise Martina en criant : la honte!

11.15- les premiers no tav parti de Chaumont arrive jusqu’à Ramat avec de quoi boire et manger. Ils se préparent à descendre dans la forêt.

 

10.59 Le cortège de giaglione part aussi. Il est aussi bloqué, donc comme le 23, on passe par le haut dans les bois. Beau temps et beaucoup de gens. Le cortège de suse part aussi.

10.50 de chiomonte, après une assemblée, tous seront déterminé à rejoindre les enceintes. Une partie du cortège par en direction de Ramat, un autre en direction de la centrale hydroélectrique.

10.42 de giaglione, les sentiers sont libres et on est sûr d’arriver à la baita

10.40 De chiomonte, les sentiers sont fermés et on se retrouve tous au village de Ramat pour parcourir les sentiers no tav

10.10 commence le rassemblement du cortège vers l’autoroute

 

Départ 10.00 de suse - 10.00 de chiomonte centrale -10.00 Giaglone.. A sara dura!!

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 07:31

les anarco syndicalistes de l'AIT russes sont présent dans le soutien des liquidateurs.

Est-ce là l’avenir des liquidateurs de Fukushima? L’horreur d’avoir travailler dans une centrale après la catastrophe ne suffit pas, l’horreur des conséquences ne suffit pas non plus, le clou qui manquait et qu’il restait à enfoncer est donc celui-ci: leur enlever les derniers droits acquis « au nom de la nation », c’est à dire des soins et une bonne retraite bien méritée. Mieux vaut être un politicien pourris qui n’a jamais prit aucun risque dans sa vie, ça rapporte plus…

http://www.techniques-ingenieur.fr/res/media/generic/image/media_63614_8/liquidateurs_2.jpgDepuis le 1er novembre, plusieurs centaines d’anciens « liquidateurs » de Tchernobyl – ces soldats, techniciens, ouvriers ou mineurs envoyés sur le lieu de la catastrophe nucléaire pour enrayer la radioactivité et confiner le réacteur – manifestent à Kiev et Donetsk. A Donetsk, les liquidateurs ont érigé un campement devant le siège du Fonds de retraites. 80 ont entamé une grève de la faim le 16 novembre. Ils protestent contre la diminution de leurs pensions retraite et l’augmentation des soins médicaux. Une série de mesures prises par le gouvernement ukrainien pour réduire les déficits et « rassurer les marchés ». Un liquidateur invalide touche 150 euros par mois (6 000 roubles)…

Sympathique reconnaissance envers ceux qui ont « combattu les radionucléides à mains nues », éteint l’incendie de la centrale et empêché que le réacteur en fusion ne perce la dalle de protection, ce qui aurait entraîné une explosion nucléaire encore plus grave. Suite à l’explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, 600.000 liquidateurs avaient été réquisitionnés dans toute l’Union soviétique pour contenir les dégâts et nettoyer la zone contaminée.

Source: Bastamag

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 08:32

 

 


Origine : http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/FEIXA/10645 

Ancien secrétaire général de la Confédération paysanne, qu’il a quittée en 1999, René Riesel, jugé pour les mêmes « délits » que José Bové, risque de purger dès le mois de décembre 2003 une peine de six mois de prison pour sabotage de cultures transgéniques. Il a refusé toute demande de grâce ou aménagement de peine.

De quelle constellation théorico-pratique la dissidence de René Riesel est-elle issue ? Des luddites, de la Commune de 1871, mais aussi de la révolution hongroise de 1956, de l’Internationale situationniste dont il fera partie avant d’en être exclu par Guy Debord, des « Enragés » de 1968 dont il a été l’un des animateurs majeurs (1). Plus généralement, d’un marxisme révolutionnaire déterminé, celui du Marx théoricien de l’anarchie, partisan de la disparition de l’Etat et qui écrit dans La Guerre civile en France : « La Commune ne fut pas une révolution contre une forme quelconque de pouvoir d’Etat, légitimiste, constitutionnelle, républicaine ou impériale. Elle fut une révolution contre l’Etat comme tel, contre cet avorton monstrueux de la société. »

C’est toute une tradition anti-autoritaire (antitrotskiste, antistalinienne, anti-maoïste) qu’il conviendrait ici d’exhumer, une tradition qui, très tôt déjà, si l’on rappelle la naissance en 1949 d’un groupe révolutionnaire tel que Socialisme ou barbarie, dénonçait la bureaucratisation d’un syndicalisme qu’il jugeait transformé en simple instance de contrôle et de gestion de la contestation (2). A ce syndicalisme de « négociation », « responsable » et « consensuel », il faudrait, d’après Riesel (qui tient à ce mot), opposer une culture du « sabotage » favorable à la multiplication de mouvements sauvages ­ au sens de grève sauvage quand les divers « appareils » sont pris de court et comme frappés de nullité.

« Saboter » ici et maintenant, sans procuration, signifie prendre le contre-pied du catéchisme de

saison d’une « contestation citoyenne » polie, festive, qui se targue de rompre avec une tradition jugée archaïque car trop conflictuelle et risquant de rappeler la tumultueuse histoire du mouvement ouvrier. « Contestation citoyenne » : l’épithète, devenu fétiche, vient infléchir le nom, lui donner une consistance plus lisse. Il produit une image rassurante du social à l’endroit même où cette assurance devrait vaciller. « De l’Etat, encore de l’Etat » serait le cri de guerre de « l’acteur citoyen » pour qui une bonne régulation de l’économie, un juste contrôle du capitalisme, une correction de ses excès (et pas de son principe) constituent une solution au problème social, comme si celui-ci n’était pas d’une nature autre que celle d’une équation mathématique.

Machiavel dénonçait déjà le caractère fantasmagorique de l’attrait du « bon régime », de son culte, de la possibilité d’en finir avec le tumulte, de l’horizon d’une solution positive et permanente à la division sociale (3). Dénonciation sans grands effets puisque si certains ont pu attendre une « bonne bureaucratie », d’autres attendent encore un « bon cadre syndical » ou encore un « bon patron », à vrai dire un « bon Maître ».

Si contester ne peut s’entendre qu’en un sens radical (contre l’Etat et indissociablement contre l’argent), alors un renvoi dos à dos de ceux « qui rêvent d’adapter les hommes à l’enfer moderne en dénaturant les génomes, et ceux qui souhaitent discuter démocratiquement des modalités de cette adaptation » s’impose. Le mot « modalités » accuse la fragilité de tout réformisme, acceptation implicite de l’ordre établi, sous couvert de quelques amendements toujours présentés comme de profondes avancées. « Ce qui se lézarde définitivement, écrit Riesel, c’est l’illusion qu’il y aurait eu plusieurs façons, complémentaires, de s’opposer au génie génétique : certaines, "extrémistes", sabotant la recherche et la diffusion des nécrotechnologies et d’autres "tactiques", réclamant de la traçabilité, de l’expertise et du contrôle. »

Via le sabotage du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), établissement public de recherche agronomique, c’est l’Etat qui s’est trouvé contesté en tant qu’instance neutre d’arbitrage. Mieux, il a été « pris la main dans le sac de ce qu’il produit ». De fait, la thèse d’une recherche publique intouchable, car intrinsèquement pure et vertueuse, se trouve ici mise à mal. L’institution scientifique publique (et non pas uniquement quelques sombres laboratoires privés) s’inscrit en effet dans la dynamique de privatisation du vivant via la dissémination d’organismes génétiquement modifiés en milieu ouvert. Une privatisation dont la traduction pratique est la stérilisation des semences par Monsanto, les plaintes déposées contre les quelques paysans ayant, malgré tout, dans un geste « rétrograde », conservé de quoi re-semer.

Ne peut-on parler d’un véritable projet de domination totale ? Celui d’un « scientisme utilitariste et réducteur, qui ne croit comprendre que lorsqu’il croit dominer, ne sait rien imaginer qui soit gratuit, non brevetable, non manipulable » ? Bref, une « tentative de supplanter la nature (extérieure et intérieure à l’homme), d’éliminer cette dernière résistance à la domination du rationalisme technologique ». Riesel ne cesse de souligner l’intrication de la démesure technoscientifique et de la religion du progrès où, comme Hannah Arendt le soulignait, se laisse lire une volonté d’en finir avec toute singularité pour n’avoir plus affaire qu’à soi-même, à ses propres opérations (4).

La dénonciation de la spirale délirante de l’« artificialisme » n’a pas pour objet de produire, à un pôle diamétralement opposé, l’image dorée d’une résistance qui, notamment (mais pas seulement) à travers la figure de José Bové, se théâtralise et semble se laisser prendre au piège de la personnalisation. Conserve-t-on une cohérence politique lorsque, dénonçant à bon droit les ravages de l’ultralibéralisme, on n’hésite pas dans le même temps à s’inscrire dans la logique très en vogue du talk-show libéral ? D’autant que cette logique du spectacle s’emballe : aux kermesses humanistes succède le grand bal des « experts » dans l’enceinte du tribunal. Mais, au fait, comme le demanderait Jacques Rancière, auteur de La Nuit des prolétaires, peut-il exister des experts en égalité ou en liberté (5) ?

Ce tourbillon médiatique doit être mis en regard de la dynamique spécifique du capitalisme, du règne de l’industrie culturelle et de sa capacité à tout digérer, subversion comprise. Le marché de l’inquiétude et de la contestation balaie désormais un spectre très large, des « baskets éthiques » aux chants révoltés de rockers sous contrat avec quelques voyous transnationaux. « On ne va pas essayer de calmer l’inquiétude, explique Riesel, elle est devenue un moteur économique et social reconnu. On va s’employer à évaluer la demande sociale de protection, à démontrer que le "risque" est la condition, sinon le sel, de la survie dans une société industrielle, la seule chose qui donne vraiment leur prix aux marchandises sécurisées. On écoutera les environnementalistes et le "tiers secteur", on tendra le micro aux épistémologues ­ des experts après tout ! ­, les docteurs en éthique pourront conclure en houspillant les adorateurs du Veau d’or. »

Ce qu’un tribunal condamne, ce en quoi un mouvement peut être dangereux pour l’ordre établi, et constituer de fait un contre-pouvoir effectif, ce ne sont pas « des pique-niques où l’on déjeune une fois les CRS installés ». Dès lors, loin du folklore des « teufs citoyennes », mais aussi à l’écart du vertige historique de l’imitation, il s’agirait, d’après Riesel, de réinventer des pratiques politiques non domestiquées. Rouvrir à nouveau la question de l’émancipation
.
Thomas Feixa
Chercheur en sciences sociales. 


(1) Lorsque nous citerons René Riesel, nous nous référerons à ses deux ouvrages publiés par l’Encyclopédie des nuisances : Déclarations sur l’agriculture transgénique et ceux qui prétendent s’y opposer (2000), Aveux complets des véritables mobiles du crime commis au Cirad le 5 juin 1999 (juin 2001). Sur les luddites, lire Kirkpatrick Sale, « Résistances américaines aux nouvelles technologies », Le Monde diplomatique, février 1997.

(2) Philipp Gottraux, Socialisme ou barbarie : un engagement politique et intellectuel dans la France de l’après-guerre, Editions Payot, Lausanne, 1997.

(3) Voir Claude Lefort, Le travail de l’oeuvre. Machiavel. Gallimard, Paris, 1972.

(4) Cf. Etienne Tassin. Le trésor perdu. Hannah Arendt, l’intelligence de l’action politique. Payot, Paris, Critique de la politique, 1999.

(5) Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires : archives du rêve ouvrier, Fayard, Paris, 1981.

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