Syndicats et patronat se sont retrouvés mardi après-midi au siège du Medef pour tenter de relancer l'épineuse négociation sur la pénibilité au travail, un an après la suspension de ces discussions prévues par la loi Fillon sur les retraites de 2003.
A moins de trois semaines de la présidentielle, les représentants des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) et des organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) ont remis sur la table, sous la pression du gouvernement, .
Mais chaque camp campe toujours sur ses positions, laissant difficilement augurer d'une issue rapide.
"Après un an de suspension, nous avons repris le contact pour sortir ce dossier de l'ornière, ce dont tout le monde s'est félicité. L'objectif est d'en finir avant 2008", date prévue de la prochaine réforme des retraites, a indiqué Denis Gautier-Sauvagnac, numéro deux du Medef et chef de file de la délégation patronale.
La négociation sur la pénibilité était un corollaire de la loi Fillon de 2003 sur les retraites qui durcissait les conditions de départs mais visait aussi à mieux prendre en compte la situation des salariés usés par un emploi pénible.
Entamées avec un an et demi de retard, les discussions entre syndicats et patronat n'avaient donné lieu à aucune réunion depuis le 30 mars 2006.
Pour la CFDT, Jean-Louis Malys s'est déclaré "satisfait d'avoir contribué à réveiller le dossier" e
Mais il a reconnu que "la négociation sera compliquée", observant que le Medef "continue à vouloir une opération blanche" financièrement.
"Contente et pas contente à la fois", Michelle Biaggi (FO) a noté que "le verrou financier n'est pas débloqué" du côté patronal, mais jugé qu'"il vaut mieux être optimiste".
Pour la CGT, Jean-Christophe Le Duigou a déploré que "le jour où le TGV bat un record de vitesse, nous battions un record de lenteur de négociation. Le Medef n'a pas changé de position et cherche à jouer la montre". "Les négociations devraient durer une petite année encore", selon lui.
Danièle Karniewicz (CGC) a regretté d'avoir "passé deux heures à faire semblant de négocier en pleine campagne présidentielle". "Nous allons ferrailler un bon moment, mais nous mettrons toute notre énergie pour trouver un accord", a-t-elle ajouté.
"On est repartis parce que le ministre a tapé du poing sur la table, on va essayer d'aboutir, car sinon nous aurons du mal à aboutir sur les retraites", a prévenu Joseph Thouvenel (CFTC).
Si les partenaires sociaux sont d'accord pour faire davantage de prévention et prendre en compte le stress, le patronat refuse toujours l'idée d'une cotisation supplémentaire pour financer des retraites anticipées des salariés ayant exercé des métiers pénibles.
"Tout ce qui augmente le coût du travail dans ce pays pèse sur l'emploi. Or le coût du travail en France -charges sociales comprises et tous secteurs confondus- est supérieur de 10% à la moyenne européenne", a fait valoir M. Gautier-Sauvagnac.
Ils vont désormais poser à tour de rôle des questions à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), proposée en soutien par le gouvernement. CFDT et CGT souhaitent ainsi déterminer la part du financement de la pénibilité revenant à la collectivité et celle relevant des entreprises.
Syndicats et patronat ont prévu de se revoir le 5 juin.
ci dessous l'article du monde sur la grève d'Aulnay