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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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8 septembre 2006 5 08 /09 /septembre /2006 23:07
Le mardi 11 juillet 2006, à l'initiative de la Confédération Paysanne, de Dal et de l'Union syndicale Solidaires, des représentant-es de différents mouvements sociaux se sont retrouvés à Bagnolet, dans les locaux de la Confédération Paysanne pour une « journée de réflexion militante » sur le thème des luttes sociales et des convergences entre différents mouvements sociaux. Cette réunion s'inscrivait dans la suite de différentes rencontres estivales des années passées. Une nouvelle rencontre a eu lieu le mardi 5 septembre et a confirmé la volonté des participants de construire ce réseau. Ce texte n'a pas vocation à recenser tous les thèmes sur lesquels s'organisent les luttes et résistances aujourd'hui ; il a pour seule fonction de jeter les bases sur lesquelles pourrait se construire un Réseau de convergences des mouvements sociaux (RCMS)

Etaient présentes les organisations suivantes :

Confédération paysanne, construire un monde solidaires, RESF, Regarde à vue, Union syndicale Solidaires, Sud-Ptt, Sud Santé-Sociaux, Sud Anpe, CCIPP, Culture et Liberté, No-Vox, AC, Euromarches, Cdsl, Mncp, Fsu, Atmf, Droits Devant, Ipam, Résaeu Sortir du nucléaire, Banlieues du monde 93, Dal, Stop Précarité, Attac, Vamos.

Un constat commun

Le débat a permis de faire le constat commun : les luttes sociales, nationales ou locales, sont nombreuses, parfois victorieuses (CPE), mais le projet libéral et sécuritaire avance. Face à cela, la convergence des résistances et des luttes sociales doit s'amplifier. Il s'agit aussi d'élaborer des propositions alternatives porteuses d'un autre monde où les droits fondamentaux primeraient sur la loi du profit et de la concurrence , sur la précarisation généralisée de nos vies !

Nous savons aussi par expérience que la période pré-électorale qui s'ouvre risque de centrer le débat sur les questions sécuritaires alors que ce sont les questions sociales qui devraient être au centre du débat politique. Nous refusons que les luttes sociales passent à la trappe dans cette période : au contraire, nous voulons peser sur le débat politique à partir de nos luttes, de nos revendications et de nos exigences !

Construire un réseau de convergence

A l'issue de ces deux réunions, les participants ont proposé de mettre en place un réseau permanent de convergence des mouvements sociaux

Ce réseau est ouvert à toutes les organisations du mouvement social, nationales ou locales, syndicats, associations, réseaux qui sont intéressées par cette démarche de convergence.

Ce réseau en construction vise à : - créer un cadre transversal de réflexion ; - mutualiser les analyses et propositions ; - exprimer des prises de position communes quand c'est possible ; - faire circuler les informations sur les mobilisation dans chacun des secteurs ; - valoriser les nouvelles formes de luttes et de résistances ; - favoriser la convergences des mouvements sociaux à travers des actions communes

A partir de notre discussion, il est apparu qu'il y avait urgence à construire des convergences sur quatre questions : - la précarisation généralisée de nos vies ; - la lutte contre un projet de société basée sur le tout sécuritaire et le contrôle social généralisé ; - la lutte contre les discriminations ; - le refus de la criminalisation des mouvements sociaux, de la répression comme réponse aux luttes et aux révoltes sociales et de la répression permanente comme mode de gestion des populations les plus défavorisées et les plus discriminées.

Des projets Face aux risques de répression contre des militants de la Confédération Paysanne (et notamment Jean Emile Sanchez), il a été décidé de faire un communiqué commun le 18 juillet, le jour où le Tribunal de Montpellier rendait son verdict contre 16 militants de la Confédération Paysanne ayant mené une action syndicale sur le prix du lait.

Trois initiatives communes ont été proposées à la discussion et retenues comme des initiatives permettant de commencer à concrétiser cette volonté de convergences : - construire une grande initiative nationale autour du procès de Vienne ( Isère) qui aura lieu le 27 octobre contre des militants de la Confédération Paysanne : articuler action contre la répression, espace de débats et moment festif et culturel. - faire du samedi 2 décembre, journée de manifestation des associations de chômeurs et précaires, un rendez-vous des mouvements sociaux contre la précarisation généralisée. - le projet de marches européennes contre la précarisation en juin 2007 ( entre le Sommet des Chefs d'Etat européens et le G8 de Rostock qui se tiendront en Allemagne). Certaines organisations (No Vox, les Marches européennesŠ) travaillent déjà à cet objectif. Il faut donc voir comment nous en faisons un objectif commun et comment nous le construisons en France et en Europe pour qu'un maximum d'organisations s'y impliquent.

Ces propositions seront débattues dans chacune des organisations présentes et proposées très largement à tous les mouvements sociaux susceptibles d'être intéressés par cette démarche de convergence.

Des outils communs

Il a été retenu le principe de mise en place d'une liste mail favorisant les échanges, la mise en place d'un site Internet et la possibilité de tenir des journées / soirées de formation commune. La question de l'utilisation militante de la vidéo a été aussi retenue comme un point d'appui possible pour nos actions.

Le site sera mis en oeuvre dans le courant du mois de Septembre sur l'adresse : www.rcms.samizdat.net Il aura 4 fonctions : - faire connaître le réseau, ses initiatives et ses prises de positions ; - permettre aux organisations du réseau de mettre en ligne des productions qu'elles jugent intéressantes pour les autres ; - faire un lien avec les sites des diverses organisations ; - mettre en place un agenda des initiatives intéressants les mouvements sociaux.

Annick Coupé
Union syndicale SOLIDAIRES
coup@solidaires.org
01 58 39 30 14
06 70 51 39 57

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8 septembre 2006 5 08 /09 /septembre /2006 09:10

Sans vouloir faire jouer le réflexe "corporativo-virtuello-communautaire", cette petite brève de la vie capitaliste passée relativement inaperçue m'a fait sourire moyen... Selon VNUNET :

"TF1 joue donc sur sa capacité à générer une forte audience. Le groupe audiovisuel vient d'ailleurs de prendre une participation de 20 % dans le capital de JFG Networks qui exploite Over-Blog, la troisième plate-forme de blogs en France avec 324 000 blogs (40 % actifs) et 2,7 millions de visiteurs uniques par mois. Une option permettra à TF1 de monter à hauteur de 35 % du capital de la société à la fin 2007. Over-Blog s'inscrit comme une brique supplémentaire du développement de l'Internet communautaire dans lequel s'engouffre TF1".

Y'aura bien pour sûr quelques bonnes âmes passablement égarées pour protester au procès d'intention, mais bon, 35% quand même hein! Et quand on voit un grand prédateur machine à sous à volonté hégémonique, véritable saloperie formatant l'populo jusqu'à l'écoeurement, obsédé par la vente à prix d'or du maximum d'espace publicitaire et se foutant comme d'une guigne de l'information, la vraie, l'authentique, l'investigatrice et salutaire contre-pouvoir, ben y'a de quoi s'inquiéter!

On va pas non plus pleurer, le loup était d'origine dans la bergerie, notre hébergeur étant une société commerciale, pas une structure associative, ça on le savait d'entrée de jeu. En revanche, ce qui a amené une écrasante partie des gens chez OB, c'est la formule gratuite, plutôt pratique et bien foutue, sans publicité imposée! Cette appréciée et si rare recette va t'elle pouvoir tenir encore longtemps face à l'ogre omnipotent de la merde en boite et du temps de cerveau disponible? 

pc: taisez vous les finauds, je sais, notre blog est chez TF1, la tehon, ouuuuh! Voila, c'est fait c'est dit, passons à autre chose et foutez moi la paix avec vos histoires de contradictions!  Le capitalisme, ça pue pollue, et ça rend con.

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4 septembre 2006 1 04 /09 /septembre /2006 10:23
  04-09-2006 08:16
Auteur : Christian Pose :: : http://linked222.free.fr
 
 
  La "Salvador Option", une stratégie optionnelle homicide, liberticide, anti-droit, au service des intérêts commerciaux américains...  
     
  International business

Les sociétés transnationales du tabac, de l'agro-alimentaire, de l'énergie, de la construction, du transport et de l'armement, hors-les-lois, n'hésiteront pas au regard de nombreuses enquêtes et rapports à utiliser les moyens extrêmes de la violence. Des moyens tout à fait semblables à ceux utilisés par le Pentagone au Salvador ou au Honduras dans les années 1980.

TotalElfFina, ExxonMobil, Unocal, ChevronTexaco, Halliburton, Enron,British Petroleum, Amoco, Arco, Royal Dutch Shell, Power Corporation of Canada, Carlyle Group, etc... auront dans leurs tiroirs une stratégie optionnelle homicide, liberticide, anti-droit, mise en application par des opérateurs clandestins (1) sur les marchés à risques (souvent "couverts" en Amérique Latine, en Asie, en Afrique par l'église catholique et par les ong de fondations philanthropiques catholiques et chrétiennes).

Ces opérateurs agiront comme agents d'infiltration des syndicats, des universités, des groupes de chômeurs, des groupes d'opposition, politiques, ethniques, religieux, puis contribueront, à des fins de destabilisation, au développement de réseaux clandestins de vente d'armes, de réseaux mafieux de narco-traffiquants souvent supports ou partenaires de réseaux politiques "nationalistes" armés anti-insurrectionnels, de groupes terroristes ou de groupes miliciens.

Michael Hirsh et John Barry de Newsweek (9 janvier 2005) (2), Christ Harvey, Judd Legum, Jonathan Baskin de l'American Progress Action Found (3) branche du Center for American Progress dirigé par John Podesta (ex secrétaire-général de la Maison Blanche de Bill Clinton), Ghali Hassan (4), Max Fuller (5) sur Globalresearch, dénonceront la réhabilitation de cette stratégie en Irak, sans doute en Syrie et en Iran.

"Les escadrons de la mort" en Irak seront composés, essentiellement, de kurdes peshmergas et de miliciens chiites auxquels s'aggrègeront d'autres groupes armés formés par les forces spéciales américaines comme les milices du SCIRI d'Ibrahim al-Jaaferi, les milices d'Ahmed Chalabi, les milices d'Iyad Allaoui, les brigades iraniennes Badr.
Ces groupes, souvent habillés en civil, viseront très spécifiquement les groupes religieux sunnites armés, les groupes syndicalistes indépendants de tendance marxiste, le très puissant syndicat des chômeurs, les groupes communistes-ouvriers et leurs familles, acculés de toute évidence par les pouvoirs "légaux" et les forces d'occupation à une forme de résistance civile armée.


Une action indispensable

Il paraîtra indispensable de soutenir, ici, les actions civiles et citoyennes non-violentes pour la défense du droit au travail, du droit à l'activité syndicale, pour le respect des droits de l'homme et la résolution des conflits, engagées auprès des instances internationales pour la paix et la justice en Irak afin :
[ 1 ] - de produire une enquête officielle sur les opérateurs clandestins de la Salvador Option, option militaire et policière conçue pour la terreur psychologique, la persécution, l'assassinat des opposants civils, de leurs familles, de leurs proches. Lors d'une interview publiée sur le site web du Département d'Etat du 9 janvier 2005, l'ex-secrétaire d'Etat Colin L. Powell orientera très clairement les questions concernant la "Salvador Option" en Irak des journalistes George Stephanopoulos (ABC) (6) et Wolf Blitzer (7) (CNN) sur l'Etat-Major du Pentagone,
[ 2 ] - de soutenir les tribunaux internationaux d'opinion : BrussellsTribunal, International Criminal Tribunal for Iraq, World Tribunal on Iraq, Tribunal Permanent des Peuples, engagés dans un processus historique de défense des populations civiles non-combattantes mises en danger de mort en Irak par G.W. Bush, Jun-ichiro Koizumi, Tony Blair mais également par les 40 autres chefs d'Etat impliqués dans la guerre irakienne (8),
[ 3 ] - de soutenir l'activité ininterrompue des Tribunaux d'opinion afin de dégager la part exacte de responsabilité de Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Francis J. Harvey, Colin Powell, John Negroponte, Paul Wolfowitz, Elliot Abrams, Paul Bremer, Richard B. Myers, ex-commandant du Joint Chiefs of Staff, Peter Pace, nouveau commandant depuis le 22 avril 2005 du Joint Chiefs of Staff (9), John Abizaid, grl. commandant l'US Central Command, George Casey, grl. cdt. les forces armées en Irak, Thomas Metz, grl. cdt. les forces terrestres en Irak, John Sattler, grl. cdt. les marines en Irak, dans le processus de terrorisation des populations civiles non-armées irakiennes et le processus clandestin d'assassinats politiques,
[ 4 ] - de dégager la part de responsabilité exacte des dirigeants irakiens, notamment du général Muhammed Abdallah al-Shahwani (10), directeur de l'Iraq's National Intelligence Service, de l'ex-premier ministre Ayad Allaoui (11), du président irakien Kurde Djalal Talabani (12) et du premier ministre chiite irakien Ibrahim Djaafari (13), responsables politiques et administratifs des Forces Armées et des Forces Spéciales irakiennes entrainées par les Unités des Forces Spéciales américaines...
[ 5 ] - d'obtenir de la Cour Pénale Internationale (?) les jugements des criminels de guerre et des criminels contre l'humanité irakiens et américains.


A propos de la CPI et des TPI

Il serait souhaitable que la CPI et les TPI accèdent à une interdiction formelle de tout financement privé (contributions volontaires de particuliers, d'entreprises ou d'autres entités, d'organisations internationales financées par ces entités, dons en liquide ou non, virements électroniques) et bien entendu à une interdiction de placement de leurs fonds pour en tirer des revenus sur le marché financier international sur la base d'une révision de leurs réglements financiers et du Statut de Rome; qu'une réforme du statut et des attributions du Greffier-CPI soit également rendue possible.

Le Greffier, chef omnipotent de l'administration de la CPI désigne les banques dans lesquelles les fonds tant publics que privés de la Cour doivent être exposés, mais selon quels critères de choix et au terme de quel lobbying commercial et bancaire ? Quelle est la nature des pressions subies ? Est-ce le rôle finalement d'une Cour pénale d'engager de telles démarches ? Un Cour doit-elle être dépendante économiquement ? De quelle transparence dispose-t-on ?

Quoiqu'il en soit, il est invraissemblable que le langage juridique institutionnel ou politique fasse croire en l'impartialité d'une telle Cour. Invraissemblable d'imaginer qu'une Cour pénale puisse réaliser des profits issus "d'investissements en vue d'obtenir des taux de rendement élevés" - c'est dans les attributions de la Cour et du Greffier (Art.9 Règle 109.1). Des revenus qui ne seront pas soumis à l'impôt rangés dans la catégorie des "comptes officiels de la Cour Pénale Internationale" ou consignés selon l'art 9. à la règle 109.2 dans le "Grand livre des investissements" de la CPI où "apparaissent la valeur boursière périodique des investissements".

Invraissemblable de penser qu'une justice pénale puisse être appréhendée par un "outillage marchand". Comment admettre en conscience une Cour enrichie sur les marchés bancaires et boursiers d'un côté, traquant et jugeant des criminels de guerre et des criminels contre l'humanité enrichis par ces mêmes marchés de l'autre, en Irak, en Europe et dans le monde ?


Un espace criminogène

Les critiques noteront que la perte d'indépendance de la CPI, des TPI ou des Tribunaux spéciaux est parfaitement lisible dans l'espace potentiellement criminogène du pouvoir institutionnel, du mandat électoral, de la fonction publique y compris de la magistrature - corruption active ou passive du chef de l'Etat, du juge, du conseiller, des fonctionnaires salariés, sollicitation ou acceptation sans droit, directement ou indirectement d'offres, de promesses, de dons, de présents, d'avantages quelconques... Prédateur et corrupteur, l'intérêt privé exploiterait à son compte le potentiel criminogène de la structure publique sous contrôle; une structure qui ne pourrait être éthique, affirmation de la disparition graduelle de l'autonomie des Etats et de la soumission des gouvernements selon d'autres termes, remise en cause des démocraties égalitaires, regain de l'autoritarisme. L'on se souviendra de The Crisis of Democraty, Report on the Governability of Democracies to the Trilateral Commission de Crozier, Huntington et Watanuki, 1975.

Elus, fonctionnaires, entrepreneurs privés, bourgeoisie mafieuse parviennent à s'entendre sur les terrains lucratifs du délit d'initié, du manquement au devoir de probité : trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux, certains sur les terrains lucratifs du recel ou du blanchiment de capitaux, d'autres sur ceux, collatéraux, du crime de guerre et du crime contre l'humanité. L'espace entre les différentes formes de corruption et le crime sont infimes, comme l'espace entre les catégories du droit. Il est donc difficile d'identifer la longue chaîne causale qui conduit aux conflits d'intérêts comme aux guerres d'agression ou d'invasion. Il y a cependant des liens d'évidence. Pour "l'affaire irakienne" (guerre d'invasion et Salvador Option), des noms se croisent à différents niveaux des responsabilités et des faits : G.W. Bush, Donald Rumsfeld, Colin Powell, Paul Bremer, Dick Cheney ou encore dans le sillage de l'extrême droite bancaire américaine George Shultz, James A. Baker III; moins connus mais également acteurs au sein de l'espace criminogène de l'administration irako-arabo-américaine, de l'industrie et de la banque privée transnationale : Riley P. Bechtel, Lee R. Raymond, Daniel Zelikow, William B. Harrison, Jr., James "Jamie" Dimon ...

Indécent, donc, de faire croire aux familles de victimes d'assassinats politiques, de génocides, à l'opinion, que les réglements financiers et les méthodes de gestion financère de la justice pénale internationale (sur la base de contributions volontaires privées d'entreprises transnationales, de fondations philanthropiques écrans ou de personnes physiques, de dons, d'investissements boursiers ou bancaires) n'altèreront pas durablement les principes de justice - car c'est de celà dont il est question - ou encore que de tels réglements seraient justes et immuables parce que ratifiés par un ou des Etats ou encore garantis par un statut international.

Indécent de faire croire que ces mêmes réglements financiers de la CPI pétris de logique utilitaire a-priori déontologiques parce que couplés au contrôle pragmatique d'un Commissaire au compte ne contribueront pas dans le long terme de la puissance et de l'agressivité de l'économie mondiale (accrues par le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC et par l'inefficace du Conseil de Sécurité des Nations-Unies) à réduire la crédibilité des juges et des jugements, à créer plus d'inégalités sociales tandis que les activités des Etats se réduisent déjà à celles de conseillers d'entreprises... "Stateless global governance (gouvernement mondial sans Etat), écrira Jean Ziegler dans "Portrait de groupe à la Banque Mondiale", privatisation des biens publics et des Etats, Consensus de Washington". Un Consensus que Ziegler définira comme "une somme d'accords informels conclus entre 1980-1990 entre les principales sociétés transcontinentales, les banques de Wall Street, la Fédéral Bank américaine et les organismes financiers internationaux nés des accords de Bretton-Woods, (1944)".

Cette économie marchande "glocalisée" (globalisée + localisée), industrielle, bancaire, financière, est bien aujourd'hui la trame historique du dispositif pénal irakien, du dispositif militaire et policier irakien, du libre-échange irako-arabo-américain au Proche et Moyen Orient. Un triple dispositif sur-sécurisé pour un efficace de justice quasiment nul ou un efficace politique d'apparat, certains diront de transition.


Rappel historique

En quelques mois la Coalition Provisional Authority irakienne et les forces d'occupation en Irak parviendront à dresser un Tribunal Spécial pour juger les crimes de Saddam Hussein. Ce Tribunal Spécial disposera de ses statuts en décembre 2003.
Durant le laps de temps qui s'écoulera entre septembre 2003 et juin 2004, en appui sur le très emblématique Tribunal Spécial et une ouverture cahotique du procès de Saddam Hussein, les principales banques privées irakiennes interdites aux opérations internationales par Saddam Hussein de 1992 à sa chute prépareront un voyage historique à Washington, à Arlington, à New-York afin de rencontrer l'élite arabo-américaine du commerce et de la banque de commerce privée.
Rappelons, ici, que la banque d'investissement new-yorkaise J.P. Morgan & Co. - hier pro-nazie - et Chase Manhattan Corporation - fief Rockefeller qui fusionnera en 1996 avec Chemical Banking Corporation - fusionneront et contrôleront directement ou indirectement dès décembre 2000 sous le label J.P. Morgan Chase & Co. (90 millions de clients dans 50 pays) près de 50% des activités bancaires commerciales irakiennes, influenceront directement ou indirectement la politique de la Trade Bank of Irak, de la Banque Centrale Irakienne, la politique irakienne du commerce (ex-im) et des finances...

9 juin 2004, le service de presse de la Maison Blanche diffusera l'objectif de G.W.Bush au Proche et Moyen Orient : "une Zone de libre-échange au Proche et Moyen Orient en 2013" (Middle East Free Trade Aera/MEFTA) :
( 1 ) - "Le libre échange et le commerce ont contribué à faire reculer la pauvreté dans le monde et ont enseigné aux hommes et aux femmes les moyens de la liberté. Le Président Bush renouvelle sa proposition de mai 2003 : l'établissement dans les dix années à venir (2003-2013) d'une Zone de libre-échange Etats-Unis-Proche et Moyen Orient afin de créer un cercle élargi d'opportunités et de contribuer à l'espoir des peuples...
( 2 ) - "Une contribution qui nécessitera une augmentation des activités commerciales et des investissements dans la région, la conduite d'importantes réformes intérieures, l'établissement de nouvelles règles/normes juridiques, la protection garantie des droits de la propriété privée (y compris des droits de la propriété intellectuelle)...
( 3 ) -"La MEFTA et les Accords de Libre-Echange (FTA) conduiront à un ensemble de mesures anti-corruption épicentre du dispositif commercial (américano-arabe) du 21ème siècle et à des réformes économiques ...
( 4 ) - "Notre programme FTA concerne déjà : Israel, la Jordanie, le Maroc (négocations finales et signatures mars 2004/juin 2004), Bahreïn (négociations complémentaires 27 mai 2004)...
( 5 ) - "Les Accords Cadres pour les Investissements (TIFA) nécessitent une protection accrue des investisseurs, une garantie des nouvelles normes douanières autant que des nouveaux systèmes de régulation commerciale. Les TIFA concernent : Bahreïn, l'Algérie, l'Egypte, la Tunisie, l'Arabie Saoudite (signature en juillet 2003), le Koweit (signature en février 2004), le Yemen (signature en février 2004), les Emirats Arabes Unis (signature en mars 2004), le Qatar (signature en mars 2004)...
( 6 ) - "Les Etats-Unis soutiendront activement les Etats arabes qui souhaiteront accéder à l'Organisation Mondiale du Commerce, particulièrement l'Arabie Saoudite, le Liban (accès prévu en 2006), l'Algérie et le Yemen..."

17 juin 2004, Le pool bancaire privé irakien : Al Baraka for Investment and Financing Bank, Bank of Baghdad, Iraqi Middle East Investment Bank, Basrah Private for Investment, Islamic Bank, Commercial Bank of Iraq, North Bank, Credit Bank of Iraq, Sumer Bank, Gulf Commercial Bank, United Investment Bank, conduit par Faleh Dawood Salman, gouverneur-adjoint de la Banque Centrale d'Irak, rencontre "enfin" à Washington, à Arlington et à New-York, les stratèges et les supporters américains de la MEFTA : U.S. Trade and Development Agency, EX-IM Bank, The Iraqi Reconstruction Task Force, The Overseas Private Investment Corporation, The Institute of International Bankers, Bankers Association of Foreign Trade, The Business Council for International Understanding, the Arab Bankers Association of North America...mais aussi les stratèges financiers de la Federal Reserve Bank de New York, du Fond Monétaire International et de la Banque mondiale.
Kevin G. Woelflein, conseiller spécial CPA du ministre des finances irakien, confirmera à New-York : "La reconstruction et la modernisation du secteur de la banque privée est essentielle pour la croissance économique de l'Irak.. Cette visite aux Etats-Unis offrira à ses délégués d'exceptionnelles opportunités pour apprendre les pratiques les plus modernes de la banque et aidera à faire des banques privées irakiennes le coeur de la future structure bancaire irakienne." (14)

Ce 17 juin 2004 une lettre de condamnation des méthodes américaines en Irak utilisées par l'armée américaine sur les populations civiles irakiennes sera envoyée par Tom Malinowski (directeur de Human Rights Watch-Washington) et Joe Stork (directeur de HRW-Washington, division du Proche et Moyen Orient et de l'Afrique du Nord) à :
- Donald Rumsfeld (Secretary of Defense),
- Paul Wolfowitz (Deputy Secretary of Defense),
- William Haynes II (General Council, Office Secretary of Defense),
- Gen. John Abizaid (Commander, US Central Command),
- Maj.Gen. Thomas J.Roming ( Judge Advocate General, US Army),
- Brig. Gen. Kevin M. Sandkuhler (Judge Advocate General, US Marine Corps),
- Lt.Gen. Norton Schwartz (Director of Operations, Joint Chiefs of Staff, J3),
- aux sénateurs John W.Warner, Carl Levin (Armed Services Committee, US Senate),
- aux députés Duncan Hunter, Ike Skelton (Armed Services Committee, US, House of Representatives)..." (15)

30 juin 2004 : "Saddham Hussein et 11 anciens officiers baasistes sont transférés juridiquement (mais pas physiquement car il n'y a aucune prison irakienne adéquate pour eux, écrit Trial Watch) au gouvernement intérimaire irakien. Ils seront traduits en justice le 1er juillet 2004. Lors de sa première audience le 1er juillet 2004, Saddam Hussein a contesté la légitimité du tribunal" ... (16)

Il ne sera pas le seul à en contester la légitimité. Fin septembre 2004, le Dr. Curtis F.J. Doebbler (avocat du groupe de défense de Saddam Hussein dirigé par l'avocat jordanien Mohammed Rashdan) écrira à Washington:
"les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l'Italie et la Communauté Européenne refusent de reconnaître les lois internationales concernant les droits de l'homme et les lois humanitaires comme valables pour le jugement de Saddam Hussein : les lois internationales ne concernant pas les individus mais les Etats".

4 octobre 2004, une lettre du Dr. Curtis F.J. Doebbler envoyée aux trente missions permanentes des Nations-Unies insistera sur le fait que les détentions en Irak sont les fruits d'une invasion et d'une occupation illégales, qu'au regard des normes internationales la détention en captivité de l'ancien président Saddam Hussein est elle-même illégale. (17)

Fin décembre 2004, Ramsay Clark rejoindra l'équipe de défense de Saddam Hussein.

20 janvier 2005 : une seconde lettre du Dr. Curtis F.J. Doebbler confirmera :
- l'impossibilité formelle et éthique du jugement de Saddam Hussein,
- l'illégalité du système judiciaire irakien tant au regard des normes juridiques nationales irakiennes qu'internationales,
- les conséquences de la présence militaire américaine sur le système civil et pénal se traduisant, en fait, par une impossibilité de justice ou par une justice partisane résolument arbitraire:
"Only a tribunal created by international mandate and with truly impartial judges sitting can try a head of state who has been captured pursuant to an illegal invasion of his country. The Iraqi Special Tribunal is not such a tribunal and constitutes a serious violation of international law. " (18)


Dispositf sécuritaire globalisé de l'économie marchande irakienne

28 juin 2005 , George Bush annoncera dans son discours de Fort Bragg : "l'administration militaire de l'OTAN est en train d'établir une académie militaire près de Bagdad afin de former la prochaine génération de chefs militaires irakiens. 17 nations affectent des soldats à la mission de formation de l'OTAN. Du personnel italien, allemand, ukrainien, turc, polonais, roumain, australien et britannique participe à la formation de l'armée et de la police irakiennes ... " (19)

Trial Watch soulignera qu'au 1er juillet 2004 les chefs d'accusation initialement retenus contre Saddam Hussein étaient :
- l'invasion du Koweït (1990)
- la répression de l’insurrection kurde et chiite en 1991
- la campagne d’épuration ethnique contre les Kurdes de 1987 à 1988
- le gazage des Kurdes à Halabja (1988)
- l'écrasement de la rébellion chiite (1991)
- les meurtres avec préméditation de chefs de partis politiques
- les meurtres avec préméditation de dignitaires religieux (1974)
- le massacre de membres de la tribu kurde des Barzani en 1983..."

Fin juin 2005, le Gouvernement irakien annonce que l'ancien dictateur doit répondre de 12 chefs d'accusation de crimes contre l'humanité, quand bien même plus de 500 dossiers existeraient contre lui... Le premier procès sera ouvert le 19 octobre 2005. (T.W)


Conclusion

Il paraîtra évident au regard de la lourde comptabilité criminelle irakienne post Saddam Hussein, que les acteurs politiques, judiciaires, religieux, militaires, policiers, commerciaux irako-arabo-américains et les forces militaires d'occupation ne sont toujours pas en mesure, en terme de capabilité, de considérer le respect et la violation des droits des populations civiles non combattantes en Irak et des familles de victimes d'assassinats politiques comme prépondérants ou pertinents dans l'évaluation, à tout le moins morale, des situations et des conséquences.

Sur la base de la condamnation internationale des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité perpétrés par les instigateurs de l'"Irak Salvador-Option" il conviendrait de soutenir plus encore le processus ininterrompu des enquêtes indépendantes internationales. Donald Rumsfeld, Dick Cheney, John Negroponte, Elliot Abrams confirmeront eux-mêmes à plusieurs reprises entre 2003 et 2005 la possibilité de cette réhabilitation en Irak bien qu'étant liés directement ou indirectement à cette stratégie optionnelle de la violence.

Il paraîtra évident que dans le contexte de l'instrumentalisation globale de l'intérêt privé et du profit illicites le jugement d'un criminel de guerre, criminel contre l'humanité, ne suffit pas sans quoi les procès de Leipzig, de Nuremberg et de Tokyo auraient suffit...
Il n'est donc pas trop tôt pour soutenir que dans ce contexte les jugements de la CPI, des TPIY, des TPIR, des Tribunaux spéciaux pour la Sierra Léone, des Chambres spéciales pour les crimes graves du Timor-Leste ou que les jugements des Tribunaux spéciaux irakien et cambodgien s'ils conduisent bien aux condamnations réalistes de criminels de guerre et de criminels contre l'humanité ne parviendront pas, malgré tout, à "booster" (sur la base même de ces condamnations) l'efficace des principes égalitaires de justice.

Il ressortira enfin, au regard du potentiel criminogène de l'économie du bien-être, qu'un principe de justice ne peut plus et ne doit plus se résumer aux seules défenses des droits, des libertés, des revenus, des richesses, des possibilités offertes à chaque individu ou même des bases sociales du respect de soi-même. Cette base relève bien de la mécanisation néolibérale qui prétend offrir "ces choses que tout homme rationnel est supposé désirer" alors que 60% de l'humanité vivant au-dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté (+ ou - 2$ par jour) n'est plus capable de satisfaire ses besoins nutritionnels, de trouver un toit, de se soigner ou de participer à la vie sociale de la communauté.

Citons pour conclure cette pensée de la juriste militante Monique Chemillier-Gendreau, une pensée manifeste : "Vous voulez laisser un monde vivable derrière vous ? Alors, entrez en résistance, passez vos nuits à essayer de comprendre et vos journées à organiser la lutte dans des réseaux planétaires où se construira la loi internationale du futur (...) traque(z), dans tous les replis du droit et dans les relations sociales qu'il induit et légitime, les ruses par lesquelles se construisent autrement des formes équivalentes de privation de liberté et de rupture d'égalité (...)" (20)


Très solidairement, C.Pose, 3 septembre 2006


----------------------------
Notes web de l'article "Irak Salvador-option" :
1) The Corporate/Think Tank Complex
Father Robert Sirico's Acton Institute and ExxonMobil lash out against corporate responsibility activists, Bill Berkowitz, July 14 2003
2) 'The Salvador Option'
The Pentagon May Put Special-Forces-led Assassination or Kidnapping Teams in Iraq, Michael Hirsh, John Barry, Common Dreams 9 janvier 2005,
3) IRAK The Salvador Option
The ¨Progress Report", Christy Harvey, Judd Legum, Jonathan Baskin, 10 janvier 2005
4) Media Disinformation and the Nature of the Iraqi Resistance,
Ghali Hassan, GlobalResearch. ca, may 2005
5) For Iraq, "The Salvador Option" Becomes Reality,
Max Fuller, globalresearch.ca, june 2005
6) Interview on ABC's This Week with George Stephanopoulos,
7) Interview on CNN's Late Edition with Wolf Blitzer,
8) Statements of Support, Defend America,
9) Joint Chiefs of Staff,
10) Iraqi resistance downplayed by US government propaganda,
11) Terre brûlée à Fallouja,
12) Propagande et révisionnisme historique à Washington : le président Saddam Hussein n'a jamais "gazé des kurdes" à Halabja !
13) L'Irak sort de l'impasse en se dotant d'un gouvernement, 8/5/2005
14) Iraqi Bankers Meet U.S., International Financiers in New York, Washington
& Iraqi Private Banks Authorized to Conduct International Payments, Remittances and Letters of Credit
15) U.S.: Pentagon Should Probe Civilian Deaths,
16) Saddam Hussein al-Majid al-Tikriti, Procédure Légale, Trial Watch,
17) Special Report on the trial of President Saddam Hussein,
18) Update on the Representation of President Saddam Hussein,
19) George W. Bush : les États-Unis vaincront les terroristes en Irak
20) Monique Chemillier-Gendreau : "Droit international et Démocratie Mondiale, Les raisons d'un échec", Textuel, Paris, 2002

Ces notes sont disponibles sur  http://linked222.free.fr/cp/links/IRAK_Salvador_Option.html
 
     
 
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3 septembre 2006 7 03 /09 /septembre /2006 16:09
Sent: Thursday, August 24, 2006 5:36 PM
Subject: DU LOCAL AU MONDIAL OPDL No2 LA VIOLENCE DU CHOMAGE

Bonjour à tou-te-s
Voici le second numéro de l'OPDL.Il est ,à notre avis, plus abouti que le précédent dans le sens où la formule de la revue se prècise.Il va s'agir de laisser s'expimer les discours qui ne peuvent apparaître dans l'espace public. Tous ceux qui n'ont pas de place dans les médias démocratiques de notre beau pays : les usagers , les victimes , les pauvres , et les intellos. Bref, tous les discours que vous n'avez aucune chance de lire ailleurs. C'est pourquoi le style de ces textes pourra surprendre (....)
Bien sûr, la petite équipe de l'OPDL se sent minuscule face à une tâche de cette ampleur mais il faut bien commencer par un bout. La démarche qui est tentée est motivée par la conscience que quelque chose d'extrêmement grave est en train de ce produire dans tout l'Occident, et en fait sur la planéte dans son ensemble: la Modernité detruit la vie (dans tous les sens du terme).
Bien loin du discours de ceux qui veulent voir du positif alors que le monde se casse la gueule, nous voulons poser les questions les plus douloureuses et faire les constats qui s'imposent et ce même s'ils sont catastrophiques.
Derriere ce projet de l'OPDL, il ya un immence regret. le regret de voir l'humanité se tirer une balle dans le pied, le regret de voir la nature plier sous l'urbanisation, de voir les derniers peuples libres disparaitre et avec eux, les trésors de l'imagination libre de toute aliénation moderne(....)
Vous l'aurez compris, nous allons nous faire plein d'amis avec cette publication. Ce n'est pas sans une certaine exitation que l'équipe de l'OPDL aimerait vous faire decouvrir ce numéro spécial violence du chomage.
Il sera a votre disposition aprés commande soit mail , tel ou courrier et nous attendons vos reactions et critiques avec impatience.
Les Amis de Tournico Sol
OPDL(observatoire des pratiques de developpement local )
Mairie
07600 JAUJAC
04 75 37 58 97
Participation 5 euros frais d'envoi 2 euros
Cheque "Les Amis de Tournico Sol
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3 septembre 2006 7 03 /09 /septembre /2006 16:08


De     : lettre_info-bounces@adels.org
A      : "lettre_info@adels.org" <lettre_info@adels.org>
Copies :
Date   : Thu, 29 Jun 2006 11:08:04 +0200
Sujet  : [Adels-Territoires] Important - Rejoignez nous aux Xe Rencontres dela d é mocratie locale

Crise sociale, fracture civique
La société civile, acteur d¹une nouvelle donne démocratique
10e Rencontres de la démocratie locale
à Dijon, les 20 et 21 octobre 2006

Vous trouverez ci-joint le programme complet et le bulletin d¹inscription
aux 10e Rencontres de la démocratie locale, placées sous le signe des liens
entre crise sociale et fracture civique, dans une double dynamique de
préparation d¹échéances politiques importantes à venir et de compréhension
des grands évènements que nous avons vécus ces derniers mois.

Extrait du texte d¹appel aux Rencontres :

    ³Les citoyens sont-ils en capacité d¹agir et de contribuer de façon autonome à
l¹élaboration
des politiques publiques ? Quels sont les lieux et les moyens dont ils
disposent pour
participer à la prise de décision ? Comment peuvent évoluer les dispositifs
existants,
notamment sur les territoires intercommunaux ? Quels sont les changements
institutionnels
indispensables ? Comment, à partir du local, construire une société plus
juste, plus solidaire ?
Appuyées sur les bilans et les échanges d¹expériences, les 10e Rencontres de
la démocratie
locale seront l¹expression vivante du droit de regard de la société civile sur
l¹action publique.²

Une autre démocratie locale est possible ! Les participants aux Rencontres
de la démocratie locale, sur leurs territoires et dans leurs échanges, la
construisent. Rejoignez-les.

- Attention, places limitées -

Vous trouverez également en fichier joint un bulletin de réservation
Hôtelière et touristique. Nous attirons votre attention sur le fait que
l¹organisme qui enregistre les réservations d¹hébergement ne peut garantir
de place pour les demandes envoyées après le 11 août. N'hésitez donc pas à
réserver dès maintenant.

Pour en savoir encore plus sur ces Rencontres et pour les préparer à
l¹avance,
rendez-vous sur
http://www.adels.org

Si vous ne pouvez pas ouvrir les pièces jointes
ou si vous ne trouvez pas de réponse à vos questions,
n¹hésitez pas à joindre l¹Adels au
01 43 55 40 05 / adels@adels.org


Les 10e Rencontres de la démocratie locale sont co-organisées par :

L¹Adels, Association pour la démocratie et l¹éducation locale et sociale ­
revue Territoires
L¹Unadel, Union nationale des acteurs et structures du développement local
La FCSF, Fédération des centres sociaux et socio-culturels de France
4D, Dossiers et débats pour le développement durable,

en collaboration avec de nombreux acteurs associatifs, universitaires et
institutionnels locaux et nationaux, et avec le soutien de la ville de
Dijon, de la communauté d¹agglomération du Grand Dijon, du département de la
Côte d¹Or et du conseil général de Bourgogne.

à propos de l'ADELS :
L'Adels est un lieu d'échange et de propositions pour le développement de la
démocratie locale.
Depuis son origine, en 1959, l'Adels regroupe des élus locaux, des militants
associatifs, des professionnels intervenant dans le champ local et des
citoyens engagés dans la vie locale.
Au travers des groupes de travail, des publications, des formations ou des
colloques qu'elle organise, l'Adels agit pour que de nouveaux rapports
s'établissent entre les citoyens et leurs représentants élus, rapports
construits autour de la participation des citoyens à des processus de
délibération collective.



Gérard DABBENE
RADIO MEGA
35, RUE PROMPSAULT
26000 VALENCE
Tel: 04 75 44 16 15
Fax: 04 75 44 16 61
radio-mega.com
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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 19:43
Un texte ou plutôt un morceau de texte:

"L'individu isolé est déterminé dans sa rationalité par la rationalité du capital (...). Sa contestation de la violence destructrice de vie ne sera d'abord qu'une contestation ressentie, une contestation émotionnelle. La "raison " étant l'élément dominant, ces "faux pas" émotionnelles seront rationalisés par l'individu et "disparaîtront" sous forme d'ulcères d'estomac, de crampes de toutes sortes, d'impuissances sexuelles, de rhume ........etc ou alors les émotions se déchargent dans les relations humaines (...). Cette violence de la "raison " est la mort rampante sous la forme réactionnaire de la maladie. Les besoins de ce type de victimes du système deviennent le point central- le point de départ, le moteur du travail politique, devenant agitation, organisation socialiste autonome des patients se définissant à partir de la maladie. Commencer à lutter c'est " cesser de se voir avec les yeux du système, ne plus se laisser déterminer par ses contraintes, se libérer de l'angoisse". En luttant, l'individu ne fait pas que se libérer de lui-même, il ouvre aussi pour les autres la possibilité d'une libération.

n.b.: Ce texte est extrait du livre "Faire de la maladie une arme", SPK (collectif anti-psychiatrique de Heidelberg), éd. Champs Libre, 1971
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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 11:38
Le film de Ken Loach, palme d’Or au festival de Cannes, sur la guerre d’indépendance irlandaise, vient de sortir...

Saluons également le geste de Ken Loach, qui boycotte le Festival du film de Haïfa, afin de répondre à l’appel au boycott des institutions israéliennes lancé par la société civile palestinienne. (lire les interviews ci-dessous).
 
     
 
"LE VENT SE LÈVE" DE KEN LOACH : UN FILM ET UN REALISATEUR REMARQUABLEMENT ENGAGÉS


Publié le 27-08-2006 SUR CAPJPO-EuroPalestine
 http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2305


Le film de Ken Loach, palme d’Or au festival de Cannes, sur la guerre d’indépendance irlandaise, vient de sortir en France. Pour combien de temps ? Cela dépendra du taux de fréquentation des salles qui projettent ce film, et donc de nous. Ne le manquez surtout pas : c’est un film magnifique et bouleversant qui pose le problème de la violence impiérialiste sous toutes ses formes, de la possibilité de résister à cette violence, malgré la disproportion des moyens en présence, et de la nécessaire vigilance face à tous ceux qui peuvent compromettre le succès d’un combat en prenant pour argent comptant les promesses de l’occupant.


Saluons également le geste de Ken Loach, qui boycotte le Festival du film de Haïfa, afin de répondre à l’appel au boycott des institutions israéliennes lancé par la société civile palestinienne. (lire les interviews ci-dessous).

CAPJPO-EuroPalestine


- Appel à la solidarité avec les Libanais et les Palestiniens signé par Ken Loach et publié par Libération le 11 août
Annonce par Ken Loach de sa décision de boycotter le festival du film de Haïfa
Interview de ken Loach publiée dans Télérama à l’occasion de la sortie de son dernier film, "le vent se lève".

"L’offensive d’Israël contre le Liban, soutenue par les Etats-Unis, laisse le pays hébété, en flammes et en colère. Le massacre de Cana et les pertes en vies humaines ne sont pas seulement « disproportionnés ». Ce sont, au regard du droit international existant, des crimes de guerre. La destruction délibérée et systématique de l’infrastructure sociale du Liban par l’armée de l’air israélienne est aussi un crime de guerre visant à réduire le pays au statut d’un protectorat d’Israël et des Etats-Unis.

Ce projet, observé avec consternation dans le monde entier, s’est retourné contre ses promoteurs. Au Liban même, 87 % de la population soutient à présent la résistance du Hezbollah ˇ y compris 80% des chrétiens et des druzes et 89% des musulmans sunnites ˇ alors que 8% seulement croient que les Etats-Unis soutiennent le Liban.

Mais ces actions ne seront jugées par aucun tribunal mis en place par la « communauté internationale » parce que les Etats-Unis et leurs alliés, coupables ou complices de ces crimes révoltants, ne le permettront pas.

Il est maintenant devenu clair que l’assaut contre le Liban pour liquider le Hezbollah a été préparé de longue date. Les crimes d’Israël ont reçu un feu vert des Etats-Unis et de son éternellement fidèle allié britannique, en dépit de l’écrasante opposition que Blair rencontre dans son propre pays.

La brève paix que le Liban a connue est terminée, et un pays paralysé est contraint de se rappeler un passé qu’il avait espéré pouvoir oublier. Le terrorisme d’Etat infligé au Liban se répète dans le ghetto de Gaza, pendant que la « communauté internationale » reste à l’écart et observe en silence. Pendant ce temps, le reste de la Palestine est annexé et démantelé avec la participation directe des Etats-Unis et l’accord tacite de ses alliés.

Nous offrons notre solidarité et notre soutien aux victimes de cette brutalité et à ceux qui organisent la résistance contre elle. De notre côté, nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons pour mettre en évidence la complicité de nos gouvernements dans ces crimes. Il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient tant que se poursuivront l’occupation de la Palestine et celle de l’Irak et que continuera le bombardement du Liban."

Premiers signataires : Tariq Ali, John Berger, Noam Chomsky, Eduardo Galeano, Ken Loach, Arundhati Roy, Howard Zinn Libération, pages rebonds du 11 août 2006

BOYCOTT

Voici l’appel au boycott des institutions israéliennes tel que lancé par Ken Loach

"Je soutiens l’appel au boycott des institutions culturelles israeliennes lancé par les réalisateurs et artistes palestiniens et vous demande de vous associer à cette initiative.

Les Palestiniens ont été contraints d’appeler à ce boycott après 40 ans d’occupation de leur terre, de destruction de leurs maisons, de rapt et d’assassinat de la population civile.

Et ils n’ont aucune perspective leur permettant d’espérer que cette oppression va bientôt cesser.

En tant que citoyens britanniques, nous devons prendre conscience de notre responsabilité. Nous devons condamner le fait que les gouvernements britannique et américain soutiennent et arment Israel. Nous devons également nous opposer au terrorisme des gouvernements britannique et américain, qui s’engagent dans des guerres et des occupations illégales.

Nous ne pouvons ignorer les appels de nos camarades palestiniens : c’est la raison pour laquelle je refuse l’invitation a participer au festival du film de Haifa de même qu’à tout autre événement de cette nature. "

Ken Loach

 http://www.counterpunch.org/tilley08052006.htmlhttp://electronicintifada.net/v2/article5615.shtml  http://www.pacbi.org/boycott_news_more.php ?id=315_0_1_0_C

VOIR Interview de Ken Loach dans Télérama
Propos recueillis par Laurent Rigoulet - Télérama n° 2953 - 19 Août 2006-PUBLIÉ SUR
 http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2305
 
     
 
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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 11:23
Fresque murale "Personne n’est illégal"

(JPEG)
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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 11:20
Politique de l’Education... "le gouvernement nous prendrait-il pour des c... ?", un énième épisode !!

Le gouvernement a annoncé aujourd’hui la négation de ces promesses. Par le biais d’une pirouette il essaye de nous faire passer une mesurette en faveur des étudiant-e-s boursier-e-s et prenant un logement pour la première fois comme une vraie mesure sociale alors que ce n’est qu’une diversion pour cacher son abandon de la mesure précédemment annoncée d’allocation de rentrée universitaire.
Alors que la mesure prévue initialement bien que très modeste (pas de réforme en profondeur du système de bourse, 500 000 étudiant-e-s concerné-e-s sur 2 millions, ne concerne que le mois de rentrée) apportait un réel coup de pouce, la mesure annoncée aujourd’hui concerne selon les estimations les plus hautes 100 000 étudiant-e-s (moins de 80 000 probablement) : le compte n’y est pas !

Les étudiant-e-s chez qui cette annonce avaient suscité un espoir, peuvent se sentir pour la plupart floué-e-s. C’est malheureusement une promesse non tenue de plus, un mauvais coup supplémentaire porté à la condition étudiante. De plus cette allocation ne sera probablement pas versée par les caisses d’allocations familiales avant novembre alors même que le rapport Wauquiez abordait la question des délais de versement des bourses et que le but initial de cette allocation était de compenser partiellement le coût de la rentrée.

L’allongement du versement des bourses étudiantes 3 mois après la fin des études, idée annoncée par le gouvernement lors du mouvement, est aussi abandonné aux dernières nouvelles. Pour calmer les critiques, le gouvernement dit toujours "réfléchir" à une exonération de la taxe d’habitation ; cette mesure présentait quelques difficultés dans la façon dont l’Etat compenserait cette exonération auprès des collectivités locales, mais rien d’insurmontable.

Alors que la condition étudiante ne cesse de se dégrader (les bourses ne rattrapent même pas l’inflation depuis 5 ans alors que la spéculation immobilière frappe de plus en plus durement les étudiant-e-s), le gouvernement (ou celui qui lui succédera) doit lancer les grand chantiers nécessaire pour redonner un peu d’espoir à l’enseignement supérieur et à la recherche :

augmentation du budget de la recherche
augmentation du budget de l’enseignement
quadruplement du parc de logement CROUS (pour rattraper 30 ans de non construction alors que la population étudiante a elle augmenté fortement)
suppression des frais d’inscription (pour une université laïque, publique et gratuite)
création d’un droit d’utilisation gratuit des transports en commun (pour supprimer ce poids pour le budget étudiant et favoriser les déplacement écologiquement responsables)
prêt à chaque étudiant d’un ordinateur portable et des différents équipements nécessaires aux études (variables selon les formations tel que les blouses pour la chimie ou la biologie ou le matériel de dessin pour l’architecture ou les beaux-arts, spatules pour l’archéologie...).
encadrement des loyers et cautions
création d’un véritable encadrement des stages dans le droit du travail
gratuité de la sécurité sociale pour tous gérée directement par la sécurité sociale sans passer par les mutuelles

Ces mesures permettraient une première émancipation sociale des étudiant-e-s, émancipation séduisante mais qui resterait sans comparaison, avec l’émancipation qu’apporterait une relance du salaire socialisé par l’ensemble du salariat : cela permettrait le versement d’un salaire social équivalant au SMIC à l’ensemble de la jeunesse.

Fédération des syndicats SUD Etudiant
25-27 rue des Envièrges 75020 Paris
www.sud-etudiant.org sud-etudiant@sud-etudiant.org
Porte Parole :
-  MOITEL Lucy : 06 32 34 20 99
-  MASSON Hugo : 06 77 97 11 00


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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 13:56
Paul Robin et l'orphelinat de Cempuis

Lu sur Increvables anarchistes : "Les anarchistes, qu'il s'agisse de Stirner, Proudhon, Bakounine, ou de ceux dont l'histoire n'a pas retenu le nom, avaient, nous l'avons vu, pressenti ce que pourrait être une éducation et une pédagogie libertaires mais ces opinions étaient purement théoriques. Paul Robin va, le premier, expérimenter ce que ses illustres prédécesseurs pensaient et comme souvent, de sa pratique naîtra un approfondissement théorique. D'origine bourgeoise, Robin, aptes des études secondaires à Bordeaux, prépare l'Ecole Normale Supérieure pour entreprendre une caméra d'enseignement. Professeur de 1861 à 1864, il se heurts alors à l'incompréhension et à l'esprit bureaucratique de son administration. Lui qui souhaitait d'une manière vague rapprocher l'enseignement de la vie, la classe de l'atelier et de la cite, va susciter la crainte, l'effroi et l'hostilité. Les notables locaux ne seront pas les derniers à manifester leur hostilité face à ces timides essais de libération de l'enfant. Et pourtant, il ne s'agissait que de promenades botaniques, de visites chez les artisans locaux et d'une discipline légèrement relâchés. Ecœuré, il va donner sa démission de l'enseignement public.

Emigrant en Belgique, il va alors sympathiser avec les idées socialistes et il épousera la-bas, la fille du socialiste Delesalle. Expulsé de Belgique, il se rend ensuite à Genève où il va faire la connaissance de Bakounine et ses opinions en matière éducative vont prendre un tour nettement libertaire.
Réfugié à Londres, en 1870, il deviendra membre du conseil général de l'Internationale sur proposition de Karl Marx mais en sera rapidement exclu dès que ses sympathies pour Bakounine seront connues. Il va alors fréquenter Kropotkine et les frères Reclus et professera au collage de l'Université de Londres. Pendant cette période d'exil, Robin va affiner d'un point de vue théorique les idées qu'il avait sur l'éducation.
C'est ainsi qu'au congrès de l'Internationale à Bruxelles (1868), son rapport sur l'enseignement intégral sera adopté. L'occasion de concrétiser ses projets va bientôt lui être offerte. Ferdinand Buisson, ancien membre de la Commune, de l'Internationale et de l'Alliance Bakouninienne va devenir directeur de l'enseignement primaire et l'un des principaux collaborateurs de Jules Ferry.
Se souvenant de Robin, il va alors lui proposer un poste d'inspecteur de l'enseignement primaire à Blois. Robin accepte et un vent de novation va alors souffler sur sa circonscription. Cependant, il étouffe rapidement dans son rôle et demande la direction d'un établissement d'enseignement.
Son vœu va être exaucé et le 11 décembre 1880, il sera nommé directeur de l'orphelinat de Cempuis.
Ce n'était pas l'idéal pour expérimenter ses théories car la population scolaire restait marquée par son origine, mais Robin allait avoir toute latitude pour concrétiser ses idées. En effet, bénéficiant de la protection de Ferdinand Buisson, il était en outre indépendant par rapport aux autorités universitaires. Cempuis était donc un établissement unique

L'EDUCATION INTEGRALE
Cette notion est la clef de voûte de l'expérience de Cempuis. Robin la définit comme étant à la fois physique, intellectuelle et morale. Il ne faut pas se laisser abuser par les mots car sous l'épithète "intellectuel", il englobait l'éducation manuelle et sous celle de "morale" la pratique d'une pédagogie libertaire. L'idée centrale commune à tous les anarchistes était qu'il fallait donner à l'enfant la possibilité d'épanouir ses potentialités en tous les domaines.
Il ne fallait mutiler ni le corps, ni l'esprit, ni la main.
- L'éducation physique est quelque chose de communément admis de nos jours bien que la pratique de deux heures de sport hebdomadaire contredise cette affirmation. A Cempuis, l'éducation physique portait sur environ un tiers du temps de l'enfant. Elle était d'une qualité et d'une diversité remarquables. Presqu'un siècle après, nous n'en sommes même pas encore là.
A Cempuis, en 1885, on pratiquait la natation (dans la piscine de l'école construite par les élèves), la gymnastique (agrès, barres parallèles, boxe sans combat, la canne, le saut, le grimper, la course, le lancer et même l'équitation ... !
Robin pensait en effet que la santé du corps était une condition primordiale de celle de l'esprit. La nourriture simple et variée était à base végétarienne et la vie au grand air était développée au maximum. C'est ainsi qu'en 1883, les enfants de Cempuis allèrent en colonie de vacances au bord de la mer à Mers-les-Bains (Somme). Ce fut sans doute la première "colo".
Cette pratique se poursuivit pendant toute la durée de la présence de Robin à Cempuis. Enfin, les jeux occupaient une grande place à l'école et ils étaient aussi variés que nombreux (tonneau, ballon, cerceaux, anneaux, cerf-volant, quilles, boules, patins à roulettes, croquet, échasses ... ).
Cette éducation physique, ce développement hygiénique du corps étaient pris très au sérieux par Robin. En effet, des mensurations anthropométriques permettaient de suivre le développement physique de l'enfant. Le gendre de Robin, Gabriel Gitoud, développe longuement dans son livre, photos à l'appui, ces aspects physiques de l'éducation intégrale.
Convenons qu'elle reste d'une actualité brûlante.
- L'éducation intellectuelle, nous l'avons entrevu précédemment, comprenait également l'apprentissage de métiers manuels. Il ne faut pas croire que cet enseignement encyclopédique était quelque chose d'exténuant pour les enfants. En effet, et nous le verrons dans le cadre de la pédagogie libertaire pratiquée à Cempuis, las enfants jusqu'à l'âge de douze ans bénéficiaient d'un enseignement dit spontané, c'est-à-dire que toutes les possibilités leur ôtaient offertes mais non imposées. Pratiquement, l'enfant passait dans une série d'ateliers où il avait la possibilité de s'initier aux principes de base de nombreux métiers manuels.
L'enseignement proprement intellectuel différait passablement de ce que nous connaissons actuellement. En effet, pour Robin, l'étude par les livres ne devrait être que le complément de l'observation des choses : ... "Laissez l'enfant faire lui-mêmedécouvertes, attendez ses questions, répondez y sobrement pour que son esprit continue ses propres efforts, gardez-vous par dessus tout de lui imposer des idées toutes faites, banales, transmises par la routine irréfléchie et abrutissante... "
En bref, il s'agissait que l'enfant aille à la connaissance en non l'inverse.
Aussi, de nombreuses heures de cours se déroulaient dans la nature, afin d'y observer les faits sur lesquels on se pencherait ensuite davantage, d'une manière livresque.
Français, langues étrangères, sciences naturelles, histoire (des civilisations et non des têtes couronnées), disciplines scientifiques, sténographie et dactylographie... étaient enseignés à Cempuis mais leur contenu et la manière de les transmettre à l'enfant préfiguraient déjà ce que Freinet technicisera plus tard.
Les matières artistiques telles que chant, dessin, musique étaient également fort prisées. Jusqu'à douze ans, l'enfant avait donc l'occasion de "papillonner" entre salles de classe et ateliers. Ce n'est qu'après qu'il approfondissait l'étude d'un métier manuel défini. L'enseignement intellectuel ne cessait pas pour autant, mais comme Cempuis n'était pas une université, il convenait de lâcher las enfants dans la société avec un métier qui leur permette de vivre.

- L'éducation morale.
Ce troisième volet de l'éducation intégrale n'avait évidemment rien à voir avec l'enseignement de la morale tel que nous l'avons subi à la communale. Il s'agissait plus exactement de tremper l'enfant dans un bain de liberté et de fraternité.
C'est l'amorce d'une pédagogie libertaire. "je considére comme d'une importance capitale qu'avant tout les grandes personnes aient le respect le plus complet de la liberté de l'enfant et qu'elle, renoncent sincèrement à lui imposer une autorité qui ne peut avoir pour base que le droit du plus fort.
La liberté de l'enfant est suffisamment limitée parles obstacles de tentas sortes que lui présentent les phénomènes naturels, parmi lesquels je compte la résistance que lui opposera le groupe aux libertés duquel il pourrait pouvoir porter atteinte...
On n'arrivera jamais à connaître les instincts naturels de l'homme que quand on l'aura attentivement observe dans son jeune âge, sans la plus parfaite liberté, les perfectionnements de la science et de l'éducation sont à ce prix. Donc, donnez de bons exemples, des conseils appuyés sur des raisons convaincantes, jamais sur la violence, ne commandez, ne forcez jamais. Dans le milieu actuel, l'enfant entendra parler du maître. Que de bonne heure il abhore ce mot, qu'il ait la haine de l'autorité sous quelque forme qu'elle se présente, et que pendant la période transitoire l'esprit de révolte devienne à son tour la première des vertus". Le rapport du "maître" à l'enfant est donc défini fort clairement et ce fut effectivement la réalité de Cempuis.
C'est par la discussion et l'explication que l'enfant vivait ses rapports avec l'adulte. Sa spécificité, se liberté étaient respectées dans une optique égalitaire. Tout était fait pour que l'enfant développe son esprit critique, que jamais il n'accepte quoi que ce soit sans y avoir réfléchi abondamment et y avoir apporté son accord.
Cette pratique générale de la liberté s'accompagnait et cela semble logique, de la co-éducation et de l'éducation sexuelle. La vie commune entre garçons et filles sera d'ailleurs le prétexte monté en épingle par la presse cléricale pour dénoncer la "porcherie" de Cempuis et demander le renvoi de Paul Robin; pensez-donc, les enfants allaient jusqu'à se baigne, ensemble !
Quand on voit les maillots "1900" avec lesquels les enfants s'ébattaient dans l'eau, on ne peut que sourire tristement devant de tels débordements de fureur.
Oui, les moeurs en la
matière ont un peu évolué, mais si aujourd'hui garçons et filera peuvent s'asseoir côte à côte sur les bancs de l'école, c'est un pou grâce à Robin. En plus de cette coéducation, les enfants de Cempuis bénéficiaient d'une éducation sexuelle. C'était un enseignement très scientifique de la chose, très proche de ce qui existe actuellement dans certains de nos collèges.
Elever l'enfant dans la liberté, c'était aussi ne pas lui cacher la réalité des choses. On voit donc très aisément que la notion d'éducation morale se rapproche de très près des pratiques de pédagogie libertaire n'établissements comme Summerhill. L'antériorité historique de Cempuis permet d'en mesurer davantage encore le caractère révolutionnaire Mais cette éducation intégrale une fois brossée à grands traits, qu'en était-il de la réalité de Cempuis ?

LA VIE A CEMPUIS
Cempuis était une école unique en son genre, car Paul Robin put expérimenter ses théories éducatives dans un maximum de quiétude. Cempuis était un établissement scolaire qui recueillait des orphelins. Prévost, par testament, avait en effet légué une partie de sa fortune, et les bâtiments de l'orphelinat au département de la Seine. Il souhaitait que sa fortune soit utilisée pour l'éducation des orphelins de ce département. Aussi financièrement parlant, l'orphelinat Prévost dépendait-il de la préfecture de la Seine et de son conseil général.
Robin, quand il en fut nommé directeur présenta à la préfecture le programme de son action et celui-ci fut adopté. Les enfants dont le nombre oscilla de 130 à 180 étaient envoyés par la préfecture, mais le directeur pouvait effectuer un certain "tri". L'âge minimum pour l'admission était 6 ans. Plus âgés, les enfants risquaient de s'adapter moins bien à l'ambiance de l'école. Sur le plan de l'enseignement, Cempuis était censé dispenser successivement : un enseignement maternel, puis primaire-élémentaire, puis professionnel.
Vers 16 ans, les enfants étaient relâchés dans la vie sociale.
Cette description rapide de la réalité de l'orphelinat permet de comprendre que Robin ne bénéficiait quand même pas des conditions idéales pour mener à bien son expérience. Une partie de ses élèves pouvait être assimilée à ce qu'on appelle aujourd'hui des débiles légers; la Préfecture et le Conseil Général détenaient les cordons de la bourse, enfin les enseignants dépendaient pour leur nomination de l'Inspection Académique.
A ce propos, Robin eut la chance de trouver un certain nombre de collaborateurs partageant ses vues, mais ils ne représentaient pas la totalité du corps enseignant. Les enfants arrivaient donc à Cempuis vers 4, 5 ans, et jusque vers 6, 7 ans ils recevaient une éducation du type école maternelle. Ensuite, et jusque vers 12 ans, ils pratiquaient la "papillonne" et fréquentaient les ateliers à peu près deux heures par jour, le reste de leur journée étant partagé entre l'éducation physique et intellectuelle.
A 12 ans, ils se spécialisaient dans l'apprentissage d'un métier auquel ils consacraient environ trois heures par jour. Un détail intéressant, garçons et filles recevaient une éducation identique et il n'était pas rare de voir des filles à la forge. Les enseignants étaient au nombre d'une vingtaine, et leur gestion n'était pas toujours sans problèmes.
Il a fallu beaucoup de ténacité à Robin pour imprimer à ce établissement le rythme de l'éducation intégrale : mais on peut malgré tout considérer que son expérience, pour limitée qu'elle fût, a ouvert des horizons dans le domaine de l'éducation libertaire.

Son projet éducatif (intégral), sa pédagogie (libertaire) purent réaliser une partie de leurs potentialités. Tous les enfants qui passeront par Cempuis en ont gardé un souvenir ému; à leur sortie, ils se regroupaient d'ailleurs dans une "amicale" des anciens élèves. Leurs résultats scolaires au certificat d'études furent également exceptionnels par rapport à ce qu'ils étaient avant l'arrivée de Robin.
Vu le caractère limité de cette étude, nous ne pouvons, à regret, nous étendre plus sur le détail de la pédagogie pratiquée à Cempuis, mais nous comblerons cette lacune par notre étude sur la Ruche de Sébastien Faure. En effet, ce dernier qui connut et estima Robin entama une expérience semblable à celle de Cempuis, mais la poussa beaucoup plus loin dans un certain nombre de ses caractéristiques. Retenons cependant de Cempuis et de Robin que pour la première fois et pendant 14 ans, une éducation intégrale et libertaire put être dispensée à un nombre important d'enfants des deux sexes. La brèche était ouverte, Sébastien Faure allait relever le flambeau.
Robin "tomba" à la suite d'une campagne de presse menée par le catholicisme contre la co-éducation. Il était donc prouvé que le système dominant ne pouvait tolérer de tels germes de liberté.
Sébastien Faure va en tirer la leçon :
la liberté ne se demande pas, elle se prend.

Jean-Marc Raynaud

 

 

Note: je remercie endehors d'avoir publié ce texte, en discutant au labo samedi à la permanence les personnes présentes me disaient qu'elles seraient interressées par un débat sur l'éducation libertaire. Un débat pourrait se mettre en place avec des intervenants et  des membres du labo. Prochaine rencontre samedi à 15h30 au laboratoire. Ceux qui sont interresséEs sont attenduEs avec espoir.

luc

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