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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

File:Wooden Shoe.svg
12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 14:51

 

 

La création de notre blog a coincidé avec les rencontres du IVème Observatoire Critique de La Havane.

Du 12 au 15 mars 2010 se sont déroulées à San José de las Lajas, une localité proche de la capitale, les rencontres

du IVe Observatoire critique de Cuba. Cet événement a réuni un bon nombre

de personnes venues de toute l’île, et qui ont eu l’occasion de présenter,

d’écouter et d’examiner l’idéal libertaire et les pratiques d’autogestion, comme

alternative à la société cubaine contemporaine. Deux rédacteurs de ce blog

étaient présents à San José de las Lajas. Nous sommes un collectif d’individus

réunis autour d’un objectif, donner à connaître le nouveau panorama social et

culturel, alternatif, contestataire,

qui se dessine aujourd’hui dans l’île et où des groupes informels de jeunes

artistes, musiciens, universitaires,

se regroupent et se retrouvent autour de discussions, de lectures, de

manifestations à caractère culturel, de

happenings… indépendamment des structures officielles. Ces formes de

contestation là n’intéressent évidement pas les grands médias occidentaux,

…ni les médias du régime qui préfèrent ne pas en parler. 

Le blog "Polémica cubana" est mis à jour constamment. Pour tout savoir sur

la "Révolution dans la Révolution", visitez-le, faites-le connaître à

vos ami-e-s... 

 http://www.polemicacubana.fr

 
   
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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 19:04

[PORTFOLIO] Un routier victime d'une crise d'hypoglycémie zigzaguait dangereusement sur la rocade bordelaise. Il a été arrêté par les CRS après une course-poursuite de 10 km.

 Le poids lourd a été stoppé sur la voie de gauche après avoir percuté un fourgon de police. g. bonnaud || Guillaume Bonnaud Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud

Le poids lourd a été stoppé sur la voie de gauche après avoir percuté un fourgon de police. g. bonnaud
( Guillaume Bonnaud)

 Le poids lourd a été stoppé sur la voie de gauche après avoir percuté un fourgon de police. g. bonnaud || Guillaume Bonnaud
Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud
Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud
Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud
Après la course-poursuite avec un camion sur la rocade de Bordeaux|| Guillaume Bonnaud
 
  Travailler plus longtemps, recul de l'age de la retraite. Le hold up par l'état des salaires différés.
 

Un camion de 38 tonnes lancé à pleine vitesse qui slalome entre les voies de circulation sur la rocade bordelaise. Deux voitures de policiers de la CRS autoroutière aquitaine à ses trousses, toutes sirènes hurlantes. 10 kilomètres de course-poursuite, un automobiliste percuté, deux policiers blessés et, au final, six coups de feu tirés, quatre dans un pneu et deux dans le moteur du camion, pour que le chauffeur de l'ensemble routier soit maîtrisé. Un scénario digne des meilleurs films…

Il est 11 h 30, hier matin. À cette heure-là de la journée, la circulation sur la rocade (RN 230) est particulièrement dense. Les CRS n'hésitent d'ailleurs pas à parler de miracle et estiment qu'une catastrophe a été évitée de peu.

Bouchon mobile

Le poids lourd espagnol transportant des pommes de terre circule dans le sens intérieur Paris-Bayonne et attire l'attention des policiers à hauteur de la descente de Bouliac. Il se déporte anormalement de droite à gauche. Les CRS tentent de l'intercepter, mais le chauffeur n'obtempère pas.

L'alerte est donnée par radio. Une seconde patrouille intervient et se positionne à l'avant du camion, tandis qu'un bouchon mobile est créé à l'arrière afin de retenir les véhicules. 10 kilomètres plus loin, à l'échangeur 16 de Pessac, de nouveaux renforts arrivent. Le poids lourd continue sa route en zigzaguant, arrache un panneau de signalisation comme s'il ne voyait rien ni personne autour de lui.

N'ayant plus d'autre recours, les CRS choisissent alors de tirer dans le pneu avant gauche et dans la calandre du camion. Six balles de 9 mm stoppent enfin le poids lourd. Deux policiers tentent d'accéder à la cabine lorsque l'ensemble redémarre soudain et s'arrête, cette fois définitivement, une centaine de mètres plus loin contre un fourgon de la CRS autoroutière à bord duquel une jeune adjointe de sécurité a tout juste le temps de sauter avant le choc.

Un policier ayant pu pénétrer dans l'habitacle du camion et un autre, accroché à la portière extérieure, sont quant à eux légèrement blessés dans la collision. Entre-temps, la rocade a été fermée à la circulation et des déviations ont été mises en place.

Perte du raisonnement

Le chauffeur, un Espagnol de 63 ans résidant à Oropesa del Mar, près de Valence, est interpellé, puis examiné sur place par un médecin du Samu qui diagnostique une crise d'hypoglycémie sérieuse.

Le comportement brutalement inadapté, la perte du raisonnement et les signes inconscients du routier ibérique sont autant de symptômes qui accréditeraient cette hypothèse.

Le chauffeur, hospitalisé au CHU de Bordeaux, sera interrogé au cours des prochaines heures par les enquêteurs de la CRS autoroutière qui vont également récupérer les données du chronotachygraphe pour examiner les temps de conduite. Des analyses médicales complémentaires ont été ordonnées et diront s'il avait absorbé de l'alcool ou toute autre substance

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 19:04

 

E t maintenant le leurre  continue sur Valence par valencedemocratiereelle@gmail.com.

et même il s'approche de la cimadeassociation qui intervient dans les CRA

 Depuis plusieurs mois en Europe sur la place de la « Puerta del Sol » à Madrid comme aux Etats-Unis avec le mouvement « Occuper Wall Street », des dizaines de milliers de gens qualifiés d’ « indignés » descendent dans les rues, mais l’on s’indigne de quoi au juste ? Pour s’indigner à un moment de l’histoire de la forme de vie capitaliste, il faut qu’auparavant l’on ait pu se sentir sinon fier du moins digne – en l’ayant accepté sans trop savoir et sans trop choisir (on s’y est fait doucement en échange d’un certain confort – le niveau de vie) d’avoir vécu de manière simple et honnête, et avec le sentiment du « travail bien fait », dans une telle forme de vie sociale que l’on nous présente comme naturelle, évidente, transhistorique, c’est-à-dire indépassable. Dans un premier temps nous pourrions donc dire que la forme de conscience contemporaine s’indigne aujourd’hui de l’évolution « pas très agréable » et « finalement pas si terrible » de la dynamique absurde de la forme de vie capitaliste. 

 

Dans la prison capitaliste de l’indignation.

Cependant cette forme de conscience indignée est prisonnière de la forme inconsciente de la conscience bourgeoise (entendons par ce terme, une conscience naturelle et « naturalisante ») de cette société. Dans tous les pays ayant vécu depuis le XVIIIe siècle ce que l’historien Jacques Godechot a appelé « les Révolutions de l’Atlantique », nous avons tous appris sur les bancs de l’école que le fondement social de la société humaine qui émergeait sur les principes de la « Grande Révolution » de 1789, était la souveraineté du peuple, la volonté générale, la démocratie et la politique! Nous avons au fond de notre conscience cette idée que la société moderne est une société autodéterminée, auto-consciente et transparente, dont les fondements sont organisés et choisis sous la forme de rapports sociaux politiques sur lesquels nous devons débattre en assemblée. Cette légende de la politique comme fondement de la forme de vie collective présente, c’est le rêve éveillé, le mythe matériel, le simulacre réel, l’illusion politique du « Yes, We Can » que la société bourgeoise capitaliste a créée de bonne foi en s’instituant. La société bourgeoise depuis le XVIIIe siècle s’est largement auto-illusionnée sur son propre fondement, ce mythe matériel c’est là son autoreprésentation. Que l’auto-détermination démocratique soit au fondement des rapports sociaux présents voilà l’illusion, et cela des générations de sujets de cette forme de vie capitaliste, l’on crut et en ont été fiers. Et il y avait, si cela était vrai, certainement de quoi être fier et digne.

 

Pour autant si ce rêve éveillé de la société capitaliste n’est historiquement pas tout à fait faux, il s’est cristallisé dans l’imaginaire moderne lors d’un moment historique où la forme de la politique sous les traits de la naissance de l’Etat monarchique à la fin du Moyen Age, constituait avec les rapports religieux, les fondements de la société d’Ancien Régime entre le XVe et le XVIIIe siècles (comme Maurice Godelier nous pourrions dire qu’au fondement de ces sociétés d’Ancien Régime il y avait les rapports politico-religieux). Pourquoi ce mythe n’est pas tout à fait faux ? L’Etat monarchique du bas Moyen Age, notamment lors de la « révolution militaire » (Geoffrey Parker[1]) aux XVe et XVIe siècles, a bel et bien eu un rôle fondamental dans la naissance de la société capitaliste-marchande. Afin de fabriquer des armes à feu très chères et de payer les premiers salariés de l’histoire de la vie capitaliste qui étaient les soldats-mercenaires (le fait militaire était désormais désencastré des rapports sociaux vassaliques), l’Etat monarchique a dû complètement transformer la nature de sa fiscalité sur la société, notamment en la monétisant et en pressurant davantage les populations désormais obligées de s’investir plus encore dans des activités de travail-pour-gagner-de-l’argent (bien sûr il faut aussi penser à la thèse de Max Weber sur l’éthique protestante du travail, mais cette thèse n’épuise pas la compréhension du phénomène de l’invention du travail). Cependant la société bourgeoise qui émerge à la fin du XVIIIe siècle sur les décombres des rapports politico-religieux constituant l’ancienne société, a pris ces rapports politiques constitués par la forme monarchique de l’Etat (qu’ils vont plus ou moins rapidement séparer des rapports religieux) pour les fondements de la nouvelle société moderne capitaliste-marchande, sans voir que très rapidement la logique des actions sociales qui se mettait progressivement en place aux XIXe et XXe siècle, au travers de la libération des cadres sociaux précédents qui empêchaient la structuration de la vie sociale par le travail, l’argent et la valeur, n’était en rien ce fondement conscient, transparent, autodéterminé et politique des rapports sociaux structurants la nouvelle forme de vie sociale qui émergeait. Les théories politiques libérales et bourgeoises aux XIXe et XXe siècles ne sont jamais arrivées à distinguer de manière adéquate la forme de la politique dans la société d’Ancien Régime (où donc les rapports politico-religieux structuraient une forme de vie sociale particulière) d’avec la nouvelle forme moderne de la politique qui n’avait aucune autonomie propre par rapport à la structuration de la société nouvelle par la logique de la valeur. La conscience naturelle et « naturalisante » qu’endosse l’individu dans la société présente, s’est pourtant cristallisée sur cette représentation passée de l’existence d’un fondement politique de la société moderne (Je reviendrai tout à l’heure sur la véritable structuration sociale de celle-ci un peu plus loin). Nous sommes là au cœur de la forme d’indignation actuelle.

 

Un réveil sans la possibilité de trouver les clés de la cage de fer de la valeur

Dans ce vaste mouvement d’indignation que nous connaissons et qui par plusieurs aspects est sympathique, les gens aujourd’hui sont progressivement en train de se réveiller, car voici que ce beau rêve du politique au fondement de la vie sociale moderne, cette forme de la conscience bourgeoise que nous avions endossée avec fierté et dignité, ce que nous avions aussi appris sur les bancs de l’école de la marchandise, voilà qu’elle est en train de s’effondrer, emportée qu’elle est par l’effondrement plus profond du véritable noyau social de l’anticivilisation capitaliste, cette « utopie négative » dans laquelle nous vivons encore. Clairement on commence à s’apercevoir avec indignation que l’économique domine finalement le politique, que l’impératif catégorique de la croissance économique domine toute possibilité de démocratie réelle, que la souveraineté des marchés domine la souveraineté des peuples, et que le « Yes, We can » n’est qu’un « No, We can’t ». On ne sait que trop le déficit démocratique de toutes les créations de vastes zones de libre-échange régionales sur la planète. Que ce beau rêve ne soit plus qu’un mensonge, voilà qu’il y a de quoi s’indigner ! Comment se dit-on, l’autodétermination démocratique n’est donc pas au fondement de la société humaine que nous formons ? Comment ça, « l’oligarchie » (un mot très à la mode dans la conscience naturelle et « naturalisante » bourgeoise, du Monde Diplomatique à Marine Le Pen en passant par Paul Jorion) de fonctionnaires de la logique fétichiste (c’est-à-dire abstraitement et impersonnellement rétroactive) ne prend pas en compte l’avis du peuple réel, des masses démocratiques, c’est-à-dire de 99% de la population pris en otage par les 1% ? Devant ce réveil brutal des sujets somnambules de la valeur par le grand seau d’eau glacé pris dans la figure à coup de plans d’austérité, de Plans d’ajustement structurel, de RGPP, de coupes budgétaires, d’expulsions de son logement par la banque, de rabotages du sacro-saint « pouvoir d’achat », de diktat contre l’éventualité d’un référendum grec sur la dette souveraine de l’Etat du pays où est né la démocratie directe athénienne, voici que l’on s’indigne en se frappant virilement sur le torse : « wir sind das volk !», nous sommes le peuple réel, nous voulons la démocratie réelle, nous voulons le rêve obamaniaque du « Yes we can » (en fait rien du tout ![2]), nous voulons continuer à vivre dans le rêve d’un fondement de la forme de vie collective présente dans la démocratie véritable. Cependant on ne doit pas oublier que « l’oligarchie » n’est pas le fondement de la société actuelle, ce n’est pas elle qui constitue consciemment les rapports sociaux fondamentaux et qui les manipulent, ces formes sociales capitalistes elle ne fait que les occuper docilement et si elle y trouve ses intérêts, elle est aussi obligée de se soumettre à ses formes sociales fétichistes en exécutant en tant que son fonctionnaire et sa servante la logique fétichiste des catégories de base de la valeur qui exerce sur chaque individu sa forme de domination abstraite, indirecte et impersonnelle (cf. Postone). L’oligarchie ne constitue pas le seul périmètre du monde social qui serait réellement autodéterminé ce que pensent tous les observateurs inquiets comme Stéphane Hessel, Frédéric Lordon, Edgar Morin, Paul Jorion, etc. L’oligarchie elle-même dans ses formes sociales qu’elle n’a pas constitué en première instance, se livre en son intérieur une véritable guerre inter-capitaliste, un jeu de chaises musicales, une guerre économique sans merci entre bandes de requins, tout aussi froide et brutale que ce qui existe dans le reste de cette forme de vie sociale. C’est l’ensemble du monde social qui est traversé par la dimension coercitive et totalitaire de la logique fétichiste de la valorisation, et qui ploie comme un roseau sous son poids, son souffle et sa dévastation perpétuelle. C’est à cette condition d’être les meilleurs fonctionnaires de la logique fétichiste de la valeur, qu’ils pourront continuer à être ses serviteurs dociles et intéressés.

 

Ainsi de quoi s’indigne-t-on au juste ? L’on s’indigne à l’intérieur d’un rêve sans arriver à le dépasser, sans voir que la seule solution se trouve au-delà de ce même rêve. Nous restons prisonniers de l’idée que le politique serait au cœur de la forme de vie sociale structurée par le travail, l’argent, la valeur, la production et la consommation, alors que cela est totalement incompatible. Car l’indignation n’est dans sa nature que l’interpellation exaspérée des « dirigeants politiques » comme si ils étaient là au quotidien à régler l’horlogerie profonde des fondements sociaux de nos sociétés capitaliste-marchandes, et qu’il fallait simplement se rappeler à leur bon souvenir, faire du bruit, descendre sur les places, bouder les élections ou voter pour les extrêmes, pour qu’enfin ces élites politiques et cette « oligarchie » que l’on croit être au fondement de la synthèse sociale de la forme de vie capitaliste que nous menons tous (et qui est rappelons le, historiquement structurée par les médiations sociales de l’argent, du travail et de la valeur qui se valorise), mettent enfin une bonne muselière aux vilaines mégabanques et stoppent net leur alliance avec « l’oligarchie » en sortant du « capitalisme de casino ». Pour conserver intacte la forme de vie capitaliste que nous menons, la chasse aux boucs émissaires est donc ouverte à gauche comme à droite, tout le mal de la crise viendrait ainsi des vilains spéculateurs, des méchantes banques, des horribles actionnaires et profiteurs. Face à cela se lèvent exaspérés les honnêtes travailleurs qui vivent dans le pli de la reproduction fétichisée du « sujet automate » (Marx) du Capital. La forme de vie collective si naturelle et si paisible que nous menions jusque-là aurait été en quelque sorte pervertie, dénaturée, parasitée par une bande oligarchique qu’il nous faut purger pour enfin que « l’économie réelle » (le bon capitalisme qui exploite le surtravail) retrouve ses droits naturels. L’origine de la crise du capitalisme ne serait pas dans la production réelle insuffisante de survaleur (le fait que la croissance économique s’est terminée !) comme le pense la critique de la valeur, mais dans l’avidité subjective pour le profit des spéculateurs et des petites bandes de capitalistes (thèse subjectiviste superficielle que reprennent les décroissants quand ils disent que l’ « hubris » – la démesure transhistorique de la « nature humaine » – est au cœur du désir illimité de croissance). Comme si l’origine du problème était simplement la mauvaise redistribution du monde merveilleux des catégories capitalistes, c’est-à-dire de l’argent, des marchandises, des retraites et du travail.

 

Ainsi l’indignation dans la forme totalement prisonnière de la conscience naturalisante bourgeoise, n’a comme solution que d’opposer le politique à l’économique, la démocratie réelle aux marchés financiers, le bon capital productif et pourvoyeur d’emplois (subsumé sous le doux concept naturalisant d’ « économie réelle » – entendons par là tout simplement le capitalisme à Papa des Trente Glorieuses) au méchant capital financier du « nouveau capitalisme de casino », l’homme politique viril incarnant le volontarisme de l’Etat (la « personnalité autoritaire » comme le disait Theodor Adorno dans son essai Etudes sur la personnalité autoritaire au sujet du fascisme) à celui qui en place ne peut rien faire parce ce monde social fétichisé ne peut qu’échapper à la forme moderne de la politique et de l’Etat. Vite revenons à la vie capitaliste des années d’après-guerre dont on a la nostalgie (tonnent Stéphane Hessel et les altermondialistes), car la logique de la valorisation y était suffisamment en forme pour redistribuer les gains de productivité aliénant toujours plus profondément les travailleurs sous la forme d’augmentation du sacro-saint salaire et la naissante de la société de consommation. L’indignation prisonnière de la forme de conscience bourgeoise (naturelle et naturalisante donc) d’une société auto-fondée consciemment et librement, en voulant réveiller les élites politiques pour qu’ils reprennent les manettes du « joystick » de la mégamachine mondiale, ne veut que qu’on lui resserve le plat du rêve d’une société auto-fondée dans la politique et la transparence de la conscience sociale tout en conservant la même forme de vie collective. La politique devrait simplement retrouver sa place supposée être au fondement de la société moderne pour remettre la forme de vie capitaliste à l’endroit.

 

Revenir sur la structuration profonde de la forme de vie sociale marchande-capitaliste

La critique de la valeur prend à rebrousse poils toute cette vision complètement tronquée de la nature sociale profonde, des fondements sociaux, du noyau de la forme de vie sociale que nous formons au travers de la médiation sociale structurelle qui « fait société » dans la forme de vie présente : le travail. Ce qui est au fondement de nos rapports sociaux, ce qui est au noyau profond de la forme de cohésion sociale que nous formons, ce qui structure la forme de la synthèse sociale des individus, cela n’a jamais été le politique, l’auto-détermination démocratique, ou même l’Etat. Les hommes politiques, les décideurs, les Juifs, les groupes Bilderberg, les Sociétés du Mont-Pèlerin, et tous les Obama de la Terre ne tirent en rien les ficelles profondes de la société que nous formons. On ne s’indigne finalement que de quelque chose qui n’a jamais existé de manière autonome et auto—fondante dans la structure profonde de la forme de cohésion sociale de la vie moderne depuis le XVIIIe siècle.  Il nous faut donc rompre complètement avec cette idée que la politique, la conscience et l’auto-détermination a été un seul jour depuis trois siècles, au fondement (en dernière instance) de la vie collective présente. De cela il faut en faire aujourd’hui le deuil.

 

La constitution fétichiste de la forme de vie sociale présente

Afin d’en faire le deuil, la critique de la valeur avance une autre thèse pour sortir de l’impasse et de l’impuissance de la forme de conscience de l’indignation, de l’interpellation, de l’action politique étatique et de l’élection. Elle met au cœur de sa compréhension de la forme de vie sociale moderne, le concept de « fétichisme », et parle de « constitution fétichiste » de la société que nous formons actuellement (mais c’est aussi le cas pour toutes les formes de société humaine qui nous ont précédé sous d’autres formes de fétichisme que celui de la valeur. L’histoire des sociétés humaines est donc d’abord une histoire de rapports sociaux fétichistes). Mais que la société présente soit constituée de manière profonde (en son fondement social), de manière fétichiste, qu’est-ce que cela veut dire au juste ?

 

Le fétichisme est un concept pour saisir le résultat social bien réel et toujours non voulu mais réellement créé par des actions conscientes particulières des sujets. Le fétichisme est une forme sociale de l’action qui rétroagit sur elle-même en se laissant dominer par ce qu’elle a elle-même créé. Dans la forme présente du fétichisme, l’ensemble des milliards de nos actions quand nous travaillons pour gagner de l’argent (au minimum pour la majorité d’entre nous, un salaire) s’entrechoquent socialement en créant sans qu’on le voit de manière consciente et transparente, un monde social qui vient ensuite rétroagir sur nous, sous la forme d’une force étrangère, que l’on naturalise et qui va imprimer à nos actions une forme de domination qui nous apparaît réellement comme impersonnelle, indirecte et abstraite. Cette forme sociale fétichiste de l’action est une cage de fer dans laquelle nous nous déployons en nous y consumant sans cesse. Ce monde social qui nous échappe et nous domine et que pourtant nous constituons au travers de notre participation à une forme de cohésion sociale (de médiation sociale) structurée profondément par le travail, l’argent et la valeur, c’est cela qui est le fondement social profond de la forme de vie moderne que nous menons aujourd’hui et qui est historiquement récente puisqu’elle s’est progressivement développée à partir du XVe siècle, même si elle n’est arrivée à structurer l’ensemble de la reproduction de la vie au niveau mondial que depuis la seconde moitié du XXe siècle.

 

Comme on le voit, le concept de constitution fétichiste de la société présente ne doit pas du tout être compris dans son acception traditionnelle, comme si le fétichisme était une sorte de voile, de manipulation, de mensonge, une erreur de jugement, une idéologie des capitalistes qu’il fallait soulever et dénoncer pour découvrir « derrière », dans ses coulisses, les véritables rapports sociaux réels (transparents et conscients mais organisés seulement par une petite bande oligarchique) qui fondent la société et que l’on veut nous cacher pour mieux pouvoir nous manipuler. « Si le fétichisme est, au fond, notre tendance à voir nos propres actions et créations comme ayant un pouvoir sur nous note l’anthropologue anarchiste David Graeber, comment pouvons-nous le traiter comme une erreur de jugement ? Nos actions et nos créations ont réellement du pouvoir sur nous. C’est tout simplement la vérité » (in « Le fétichisme comme inventivité sociale »). Il faut donc parler « fétichisme réel » (Anselm Jappe[3]). Les gens créent (« font ») quelque chose en travaillant et ils agissent ensuite parce que ces choses détiennent désormais réellement un pouvoir sur eux. Le concept de fétichisme est donc totalement opératoire pour décrire la réalité sociale même, il faut parler de « fétichisme réel », les individus ne font pas « comme si » les choses qu’ils avaient créées avaient un pouvoir sur eux, c’est réellement que ces choses impriment une forme de domination très particulière sur eux, une domination abstraite, impersonnelle et indirecte, une « domination sans sujet » pour reprendre le titre d’un ouvrage de Kurz[4]. Le fétichisme est donc un phénomène social bien réel, où les individus abandonnent le contrôle des choses à une logique qu’ils ont eux-mêmes créée celle des objets – et notamment celle de l’objet principal créé par cette forme d’entrechoquement/agencement social par le travail, l’argent (l’abstraction sociale principale) -, qui prennent vraiment la place des personnes. Il faut donc parler de rapports sociaux fétichistes et de société fétichiste. Le fondement de la forme de vie sociale présente consiste en la synthèse sociale par la logique sociale fétichiste de la valeur que nous constituons tous et qui se présente en face de nous comme une puissance étrangère, dévorant chacun de ses enfants afin de toujours tenter de s’accroître. Marx, qui n’a jamais été compris par les marxistes dans le niveau de cette réflexion sur le noyau social de la société capitaliste, a le premier admirablement décrit ce phénomène social :

 

« Même si l’ensemble de ce mouvement apparaît comme un procès social, et si les moments singuliers de ce mouvement émanent de la volonté consciente et des fins particulières des individus, la totalité du procès n’en apparaît pas moins comme une connexion objective, qui naît de façon tout à fait naturelle ; la totalité qui, certes, provient de l’interaction des individus conscients, mais ne se situe pas dans leur conscience, n’est pas subsumée comme totalité sous les individus. Leur propre entrechoquement produit une puissance sociale qui leur est étrangère, placée au-dessus d’eux ; qui est leur relation réciproque comme procès et pouvoir indépendants d’eux »[5].

 

L’indignation devant les manquements au rêve d’une société réellement démocratique, doit donc être complètement dépassée. Il n’y a rien à attendre de solutions consistants en des politiques économiques « alternatives », en des élections nouvelles, en des projets d’Assemblée constituante, en des référendums populaires, en l’élimination physique au travers d’une guerre sociale de la classe bourgeoise (et de sa flicaille) qui n’est encore une fois que la servante docile de la logique fétichiste des formes sociales que nous constituons au travers de la forme de vie que nous menons tous au travers du travail, de l’argent et de la valeur. L’autodétermination démocratique nécessite des conditions sociales que ne permettent pas les formes de vie sociales capitalistes. Cette forme de vie sociale impose des contraintes systémiques à l’autodétermination démocratique par la dynamique fétichiste du capital. Si nous voulons réellement fonder démocratiquement la forme de cohésion sociale d’une société nouvelle, nous ne pouvons pas réclamer une « démocratie réelle » à l’intérieur d’une forme de vie constituée par des rapports sociaux fétichistes qui en s’objectivant finissent toujours par nous dominer et nous constituer comme leurs créatures. Si nous voulons réellement créer un fondement démocratique à une nouvelle forme de vie sociale, il nous faut sortir des formes sociales fétichistes que nous constituons aujourd’hui. C’est là le seul critère réel de l’émancipation.

 

Ni austérité, ni relance, il nous faut sortir de la forme de vie sociale marchande-capitaliste

Il nous faut prendre conscience qu’une vie collective structurée par l’argent, le travail et la valeur est historiquement récente, et que la reproduction des sociétés humaines n’est jamais passée auparavant par cette logique fétichiste de la valeur comme à l’heure actuelle. Il ne s’agit donc pas d’appeler à « prendre aux riches pour donner aux pauvres », ou de réclamer une « démocratie réelle » à l’intérieur de la même forme de vie sociale dont la logique des actions sociales est fétichisée en rétroagissant sur nous comme une forme inédite de coercition fantomatique (invisible) mais réellement totalitaire. Plus de politique, plus de démocratie, etc., ne servira strictement à rien tant que nous ne mettrons pas en cause les médiations sociales au fondement de la forme de vie actuelle. Il ne s’agit plus de discuter sur la redistribution de l’argent, des marchandises et du travail, comme l’a toujours fait la lutte du mouvement ouvrier qui dans sa très grande majorité ne pouvait être qu’une forme de lutte immanente à la forme de vie capitaliste (plus de salaires, abaissement du temps de surtravail, plus de sécurité sociale, plus de « loisirs », plus de « temps libre », plus de « vacances », plus de « pouvoir d’achat », etc.).

Les retraites on s’en fout, on ne veut plus bosser du tout, on ne veut plus s’actionner les uns aux autres au travers de l’argent, on ne veut plus entretenir des rapports sociaux réellement utilitaristes où chacun est placé comme un moyen pour un autre soit pour lui acheter une marchandise soit pour lui en vendre une autre (ce qui est notre situation à tous), on ne veut plus être soumis et dépossédé de nos vies par cette logique abstraite et fétichiste qui nous consume en consommant et travaillant toujours plus nos vies. C’est la structuration profonde de la forme de cohésion sociale actuelle qu’il nous faut faire basculer vers une autre forme de synthèse sociale, au-delà d’une manière de rentrer structurellement en relation avec d’autres au travers du travail, de l’argent, de la valeur et de l’Etat. Il nous faut littéralement sortir de cette « invention » (Serge Latouche) qu’est l’économie[6]. Sortir de la vie économique, au-delà de toute économie. En constituant le dépassement des fondements sociaux de la forme de vie collective présente – et d’abord du travail -, ce vers quoi il nous faut tendre est davantage un déplacement discontinu des axes de gravité des médiations sociales structurant la forme de vie sociale, en entraînant l’auto-institution d’un nouvelle forme de vie collective fondée sur d’autres médiations sociales, d’autres formes de cohésion sociale qui opéreraient la synthèse sociale d’autres formes d’activité, d’autres formes de circulation des biens, où « travail », « salaire », « argent », « temps de travail », « consommation », « production », « échange », « troc », « gratuité », « marchandises », en un mot, l’économie, n’iront plus de soi. Dire que le contenu de la communisation est une sortie de l’économie, c’est dire que la communisation est le mouvement de la transformation des rapports sociaux économiques (capitaliste-marchands) en rapports sociaux non-économiques (communisés). Ce n’est ni l’autogestion (ni la gestion), ni la gratuité (ni la non-gratuité), ni la redistribution (ni la distribution), ni l’égalité économique (ni l’inégalité économique), ni la relocalisation (ni la globalisation), ni l’autonomie économique (ni l’hétéronomie économique). Pour reprendre un terme de Serge Latouche qui a formidablement critiqué le substantivisme économique de Karl Polanyi, on peut dire qu’il n’y a pas d’alter-économie qui tienne. Il n’y a pas donc besoin de montrer son indignation aux dirigeants en cherchant à les interpeller à leur demandant de revenir aux rêves auxquels on avait cru auparavant, il n’y a rien à réclamer et à quémander aux dirigeants politiques, à l’Etat, à la politique. Cette transformation là des structurations profonde de la forme de cohésion moderne vers l’émancipation, à laquelle appelle la critique de la valeur, n’arrivera jamais par des solutions qui soient des solutions politiques, qui ne sont que des politiques économiques « alternatives » au sein de toujours la même forme de vie sociale. Un mouvement social d’arrachement à l’économie ne peut être qu’antipolitique. C’est l’entièreté d’une nouvelle forme de vie collective qu’il nous faut antipolitiquement instituer. Nous ne pouvons que nous reposer sur la dignité d’être à la hauteur de la situation actuelle de crise de la forme de vie capitaliste-marchande, en ne comptant que sur nous-mêmes, en nous auto-organisant sans cesse, en tendant vers la constitution collective d’une nouvelle forme de vie sociale, au-delà de toute économie.

Ce qui s’est passé en Argentine suite à la crise de 2001 dans les franges radicales du mouvement des piqueteros et des assemblées de quartiers dans les villes, s’est beaucoup plus intéressant que les actuels mouvements d’interpellation des dirigeants. Certains groupes de piqueteros ont commencé à critiquer l’idéologie de l’assistance sociale et le clientélisme des institutions caritatives d’aide aux chômeurs. Les gens ont par endroit voulu s’approprier directement des ressources sans se préoccuper de savoir si on doit les acheter ou pas. S’il y a des terrains à utiliser, des usines dont on peut faire marcher les machines, des maisons vides que l’on peut habiter, de plus en plus de gens se sont dit que l’on va s’en servir, sans même respecter la question de la propriété privée, sans se demander si l’on doit payer pour leurs utilisations, sans se demander surtout si l’on peut gagner de l’argent avec ces nouvelles activités et réappropriations, et sans se demander si il fallait « échanger » cela. La frange radicale du mouvement des piqueteros a notamment critiqué toutes les expériences de réappropriation qui prenaient la forme de micro-entreprise autogérée par les chômeurs, en disant que cela n’était que du microcapitalisme qui reproduit une forme d’auto-exploitation (ce qui est exactement en France la condition de « l’auto-entrepreneur ») dont ils cherchent pourtant à se débarrasser. Il ne faut pas du tout que ce genre de réappropriation des ressources se fasse dans le sens de l’expérience de l’usine LIP comme à Besançon en France dans les années 70, qui est simplement une expérience d’autogestion de l’usine, où on mettait l’accent seulement sur la place de la démocratie à l’intérieur de l’usine, mais même cette usine autogérée restait toujours un des acteurs économiques qui doit vendre un produit (les montres) sur un marché anonyme, qui subit aussi la forme de domination qu’exercent les rapports sociaux fétichistes, on naturalise ainsi encore complètement la forme de vie collective capitaliste et ses catégories de travail, argent, marchandise et valeur. L’autogestion réappropriatrice des hôtels, des ateliers, des usines, etc., comme on l’a vu en Argentine, reste totalement immanente à la forme de vie capitaliste et à ses rapports sociaux fétichistes qui restent toujours médiatisés par le travail, l’argent et la valeur. Cependant dans certaines franges du mouvement des chômeurs la lutte étant placée immédiatement sur le terrain de la reproduction immédiate, les piqueteros ont aussi cherché des solutions radicalement nouvelles en dehors de la reproduction capitaliste du prolétariat, au travers de l’expérimentation chaotique de formes de vie nouvelles qui tendaient vers un en-dehors de l’économie. Ces groupes pouvaient poursuivre dans cette orientation réellement émancipatrice, par exemple en s’organisation avec d’autres groupes qui en font de même, sans que ce soit un échange entre des quantités de travail. Ce qui peut finalement dans le meilleur des cas, arriver à une sorte de fédération de l’ensemble de ce genre d’expériences de réappropriation qui sortiraient de l’économie, car la forme de vie collective constituée entre les personnes ne serait plus médiatisée par les formes sociales capitalistes. Sur le mouvement des piqueteros, sa frange radicale, et toutes les possibilités réellement émancipatrices, il faut faire ici référence à l’excellente analyse de Bruno Astarian dans sa brochure « Le mouvement des piqueteros. Argentine 1994-2006 »[7]. Voici un auteur qui avec ses commentaires autour de ce qui s’est passé par exemple dans la boulangerie réappropriée par la Coordination des chômeurs Anibal Veron et le MTD Solano (p. 36-37 de la brochure éditée par Echanges et mouvement) et son chapitre de conclusion, montre les possibilités réelles de transformation de la forme de vie sociale. En Grèce, en Espagne, en Italie comme ailleurs, au-delà des nécessaires pillages de supermarché et de l’auto-organisation dans un premier temps autour des ressources et éléments réappropriés, cette frange radicale des piqueteros a pour la première fois réellement ouvert une brèche dans la cage de fer de la forme valeur en tentant de s’actionner les uns les autres au-delà des médiations du travail, de l’argent et de la valeur.

Au contraire du mythe autogestionnaire qui n’est pas du tout une alternative à la société capitaliste, la seule alternative possible est de bâtir peu à peu évidemment des liens sociaux qui ne soient plus des liens de marché, des liens médiatisés par le travail, des échanges entre des quantités d’argent et de travail, mais qui soient des liens sociaux qui forment une association en vue de la satisfaction réciproque de ses besoins. Tout cela est encore à penser et à réaliser. Personne ne peut prétendre savoir comment il faut faire. Mais ce qui est sûr, c’est que si nous nous ne mettons pas à penser cet impensable et à réaliser cet improbable (sortir de l’économie), jamais cela ne pourra être organisé par un Etat ou un parti politique, car cela ne pourra arriver que à côté ou d’une certaine manière, en parallèle, à la société officielle (à l’intérieur de la lutte contre elle). Aucune forme d’élection politique ne peut avoir de prise sur ce genre de véritable transformation sociale réellement émancipatrice.

 

C’est sûr, sortir nos vies de la forme de vie capitaliste, sera toujours légèrement un peu plus difficile que de mettre un bulletin dans une boîte tous les cinq ans.

 

Clément

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 09:07

Programme des activités de La Gryffe de novembre 2011 à janvier 2012

Jeudi 24 novem­bre à 19 heures :

« Le son comme arme : fan­tas­mes et réa­li­tés sécu­ri­tai­res et mili­tai­res »
avec Juliette Volcler
Débat co-orga­nisé avec l’Observatoire des arme­ments.

Décembre 2011 :

Exposition « La presse anar­chiste à Lyon » dans le cadre de l’expo­si­tion « 50 ans de presse alter­na­tive à Lyon » orga­ni­sée par le CEDRATS

Vendredi 9 décem­bre à 18 h :

« Résister à la chaîne ! Luttes et vies ouvriè­res chez Peugeot »
avec Christian Corouge et Marcel Durand

Samedi 7 jan­vier 2012 à 15 h :

« Pédagogie et Révolution : ques­tions de classe »
avec Jipi et Grégory Chambat


Jeudi 24 novem­bre à 19 heures :

« Le son comme arme : fan­tas­mes et réa­li­tés sécu­ri­tai­res et mili­tai­res »
avec Juliette Volcler

Débat co-orga­nisé avec l’Observatoire des arme­ments.

Armes infra­so­ni­ques, canons à vortex, gre­na­des inca­pa­ci­tan­tes, tor­ture sonore (par pri­va­tion ou satu­ra­tion), répul­sifs sono­res... La liste est longue des recher­ches et des réa­li­sa­tions qui depuis la der­nière guerre mon­diale visent à enrô­ler le son comme arme « non léthale » de guerre, de tor­ture, de répres­sion ou de contrôle.

Le livre (éd. La Découverte) montre com­ment l’espace sonore est devenu un lieu d’expé­ri­men­ta­tion sécu­ri­taire et com­mer­ciale au ser­vice de nou­vel­les formes de domi­na­tion et d’exclu­sion qu’il faut com­pren­dre, com­bat­tre et sub­ver­tir.


Décembre 2011 :

Exposition « La presse anar­chiste à Lyon »
dans le cadre de l’expo­si­tion « 50 ans de presse alter­na­tive à Lyon » orga­ni­sée par le CEDRATS


Vendredi 9 décem­bre à 18 h :

« Résister à la chaîne ! Luttes et vies ouvriè­res chez Peugeot »
avec Christian Corouge et Marcel Durand

Embauchés chez Peugeot à la fin des années 60, ces deux com­pa­gnons ont long­temps été acteurs de la vie ouvrière de leur usine. Dans deux livres publiés chez Agone (Résister à la chaîne, 2011-Un grain de sable sous le capot, 2006) Christian Corouge et Marcel Durand nous offrent une vision deve­nue main­te­nant trop rare des luttes, résis­tan­ces, soli­da­ri­tés, échecs et contra­dic­tions au sein de leur usine. Ces deux cama­ra­des se sont tou­jours atta­chés à démo­cra­ti­ser l’expres­sion et les pra­ti­ques et expres­sions ouvriè­res et à pren­dre en compte le fémi­nisme, les tra­vailleurs immi­grés, le refus des per­ma­nents syn­di­caux dans leurs pra­ti­ques quo­ti­dien­nes. Les luttes, qu’ils ont menés à l’inté­rieur comme à l’exté­rieur de l’usine ont conduit notam­ment à la réa­li­sa­tion de plu­sieurs docu­men­tai­res. Au fait, Monsieur Corouge com­ment vont vos mains ?


Samedi 7 jan­vier 2012 à 15 h :

« Pédagogie et Révolution : ques­tions de classe »
avec Jipi et Grégory Chambat

Entre le cau­che­mar éducatif mana­gé­rial et le cor­po­ra­tisme étriqué, entre l’élitisme réac-publi­cain et l’illu­sion péda­go­giste, reste-t-il encore une place pour des pra­ti­ques socia­les et péda­go­gi­ques por­teu­ses d’un projet col­lec­ti­ve­ment et indi­vi­duel­le­ment émancipateur ? Débat avec des cama­ra­des de la CNT éducation, Jipi et Grégory Chambat auteur de Pédagogie et révo­lu­tion, ques­tions de classe et (re)lec­tu­res péda­go­gi­ques, (éd. Libertalia) qui esquisse le bilan d’un siècle de pra­ti­ques et de luttes pour une éducation réel­le­ment émancipatrice et du numéro spé­cial des revues « N’autre école » et « l’Emancipation » consa­cré à « Compétences et résis­tan­ces ».


En décem­bre ou jan­vier (sous réserve) :

« Dans la nuit, la liberté nous écoute » : les sol­dats fran­çais ral­liés au Viet Minh durant la guerre d’Indochine
avec Maximilien le Roy et Dominique Foulon

En 1947, Marcel jeune com­mu­niste, s’engage dans l’armée pour échapper à la misère. Envoyé en Indochine, il est vite révolté par les exac­tions com­mi­ses par l’armée contre les viet­na­miens. Peu à peu c’est l’heure du choix : en 1949 il déserte et rallie le Viet Minh. Inspirée de la vie d’Albert Clavier décédé en 2011, la BD de Maximilien Le Roy (éd. du Lombard) raconte, tout en nuan­ces ce par­cours peu commun.

Librairie liber­taire LA GRYFFE
5 rue Sébastien Gryphe
69007 LYON, France
Ouverte du lundi au samedi inclus de 14 heures à 19 heures
Téléphone/ fax : 04 78 61 02 25
Site Web : www.lagryffe.net

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 08:15

le Daubé profite du procés Carlos pour reprendre une offensive confusioniste et  bizarement renforcée par une réédition d'un livre des années 1982 ( les" espérados" paru  à la maison d' édition l'échappée sept 2011)

Un journal dans une main, un cartable dans l'autre, l'homme qui vient d'entrer dans le box des accusés de la cour d'assises, ce lundi 7 novembre, a des airs de brave type. Cheveux blancs, moustache itou, barbe naissante, visage rondouillard, ventre bedonnant sous un pull sombre, Illich Ramirez-Sanchez, 62 ans, auquel on a réservé une chaise à dossier en raison de ses douleurs dorsales, distribue des sourires. Nullement impressionné, l'accusé semble content d'être là. Il est ici comme chez lui. Accoudé contre la vitre qui le sépare du prétoire, Illich Ramirez-Sanchez ne tarde pas à entrer dans la peau de son personnage favori : Carlos, "révolutionnaire professionnel", comme il indique au président de la cour Olivier Leurant. Ainsi se présente l'homme qui répond de quatre attentats meurtriers perpétrés à Paris en 1982 et 1983.

Au fond de la salle se tient ce qui lui reste de soutien : des militants de la tribu Ka, un groupuscule extrémiste noir, le comédien Dieudonné venu saluer son ami et auquel Carlos envoie des baisers du bout des doigts, bref tout un petit monde que la haine d'Israël rassemble. Carlos ne les déçoit pas. Il n'y a plus qu'auprès d'eux qu'il fait recette.

Vénézuélien de nationalité, il se dit "un Palestinien d'honneur". A plusieurs reprises il lève un poing gauche serré et quand il évoque "l'Etat raciste, sioniste d'Israël", des applaudissements fusent que le président Leurant fait taire aussitôt.

"ÇA SUFFIT. C'EST UNE COMÉDIE !"

Illich Ramirez-Sanchez qui porte le prénom "de l'homme de la révolution russe" comme il le souligne, a un fort accent latino-américain. Quand il ne parcourt pas les journaux qui parlent de lui, il bavarde avec son escorte ou intervient dans le débat. Illich s'intéresse à Carlos et semble apprécier son double responsable de plusieurs dizaines d'actes meurtriers et de centaines de morts, comme il l'a confié au journal vénézuelien El Nacional. Courtois et prévenant à l'endroit des victimes d'attentats, – "ceux qui sont morts, ils sont au paradis" dit-il –, il n'hésite pas en revanche à s'en prendre aux associations qui les représentent – "des charognards sionistes". Quand il prononce ces mots, Carlos semble manifestement satisfait de lui et du petit effet qu'il vient de produire.

S'il donne souvent l'impression d'être affable, il s'en faut toutefois de peu pour que le combattant sorte de ses gonds. Alors qu'il se lance dans le récit d'une attaque de commando au Tchad, le président tente de l'interrompre afin de le ramener au sujet du jour. "Qu'est ce que je fous ici ! Ça suffit. C'est une comédie !" s'emporte-t-il.

Au cours de cette première journée d'audience, ses avocats ont déposé des conclusions de nullité portant notamment sur la prescription des faits et l'irrecevabilité de certaines parties civiles. Sur ce dernier point ils ont eu gain de cause concernant l'association Fenvar, une association de victimes des attentats, trop récemment constituée, a estimé la cour d'assises.

Yves Bordenave leur presse , journal" le monde"


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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 07:18

lors de l'émission de radio du lundi 7 novembre, des demandes ont été faites pour trouver l' interview de david grosexe animateur de radio carbone 14

trouvez le lien vers l'interview

http://sonsenluttes.net/spip.php?article363

La sortie du DVD sur la radio Carbone 14 est programmé dans les librairies à partir du 8 novembre.Ce DVD va être

diffusé par les Mutins de Pangée

 

 

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 08:37

je mets cette video sur le blog du laboratoire, car je ne supporte plus la bonne conscience de ceux qui se plient dans le sens du vent, sans jamais penser  qu'il, qu'elle puissent cacher des massacres. Après le 17 octobre 2011je et d'autres continuons à soulever les vielles mallesd' archives

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 09:07
Now war is declared ! - Une introduction
"Pourquoi cet ouvrage ? Pourquoi tant d’encre et de papier ?
Pour les quelques personnes qui l’ont conçue, cette brochure se veut un condensé de contre-information et d’analyses autour des émeutes qui ont secoué l’Angleterre en ce mois d’août brûlant de 2011. Des incidents qui prennent toute leur importance dans les cœurs de ceux qui ne peuvent plus accepter ce quotidien misérable, qui ne se laissent plus flotter sur cet océan d’oppression, qui rament jusqu’à la rive à la force de leurs bras pour atteindre autre chose. Un autre chose complètement opposé à cet existant qui nous dévore. Un autre chose que l’on ne peut décrire avec le vocabulaire du présent. Un autre chose qui voit dans l’Etat, le capitalisme et la société, et dans l’existant en général, un obstacle à sa réalisation. Au mépris des frontières et des séparations des pouvoirs, ces émeutes nous ont directement parlé, les rires et les larmes des enragés sont communicatifs, ils sont les mêmes que ceux des émeutiers de novembre 2005 en France, des insurgés du Maghreb et du Machrek de 2011 ou ceux de décembre 2008 en Grèce, ils sont les mêmes parce qu’ils sont tous conditionnés par un même désir de liberté, peu importe le contexte particulier de chacun de ces soulèvements, parce que la guerre sociale a aussi peu de frontières que la domination.

De fait, l’Angleterre de ces dernières années s’est lentement (re-)transformée en une poudrière prête à exploser à tout moment. La contestation est de moins en moins contenue dans les limites du citoyennisme anglais, et peu à peu, pour de plus en plus de gens, la violence n’est plus un tabou moral. En témoigne par exemple les émeutes « étudiantes » de la fin 2010 sous le prétexte de la hausse des frais de scolarité. Pourtant si habitués à la mollesse du formol des bancs universitaires, des milliers et des milliers d’entre eux ont attaqué les banques, les bâtiments publics, les flics, la monarchie, le parlement et déclenché de nombreux incendies, tout cela dans la joie immédiate de l’instant émancipateur.

Les mesures économiques d’austérité en Angleterre apparaissent telles qu’elles sont, de banales confirmations de la vision du monde de ceux qui les conçoivent. Lorsqu’il n’y a plus d’argent, on va le chercher chez ceux qui n’en ont déjà plus, on perpétue l’inégalité pour maintenir cette société de hiérarchie en bon ordre. A la pauvreté croissante s’ajoute presque toujours la demande de sécurité des riches et des puissants, car avec la pauvreté peut parfois venir la colère. Résultat, l’Angleterre est un peu devenue un bunker vidéo-surveillé.
Il y a déjà plus de 10 000 caméras dans les rues pour Londres seule, et les effectifs policiers ont été augmentés au fur et à mesure des années. Une police qui a progressivement pu imposer sa présence dans les rues par la brutalité, à tel point que son arrogance est devenue, lors de ces dernières émeutes, un des arguments principaux de la haine anti-flic qui s’est déchaînée. Pour réponse immédiate, l’État envoi 16 000 flics supplémentaires pour maîtriser les émeutes dans la capitale.

Les prochains textes de cette brochure reviendront en détail sur le déroulement de ces émeutes qui ont eu lieu du 6 août 2011 au 10 août 2011 dans certains quartiers de Londres d’abord, puis dans toute la ville pour se propager dans d’autres grandes villes industrielles comme Birmingham, Liverpool, Manchester et Bristol, mais aussi Nottingham, Wolverhampton ou West Bromwich.

Lire la suite du texte ici: http://www.non-fides.fr/?Now-war-is-declared,1556

Se procurer un exemplaire de ce journal à numéro unique sur les émeutes anglaises d’août 2011, 48p, format A4, Ravage Éditions: http://ravage-editions.blogspot.com/2011/10/now-war-is-....html"

http://nantes.indymedia.org/article/24599

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 08:29

Un jour d’automne un peu humide, un peu cru, mucre comme on disait jadis, tu tombes sur un texte inédit de Guy Debord consacré à l’incendie du « 5-7 » à Saint-Laurent-du-Pont, où brûlèrent 146 jeunes de ton âge, le 1er novembre 1970. Le texte devait figurer dans le n°13 de l’Internationale Situationniste, il n’a ressurgi que dans le volume des Œuvres de Debord publié chez Gallimard en 2006. Celui qui t’a prêté le livre a l’âge que tu avais en 1970. C’est un jeune homme qui lit, et même de gros livres difficiles, et qui semble les comprendre. Bref, c’est l’un de ces jeunes gens en voie de disparition.

La lecture de ce texte te rappelle ce samedi d’automne 1971, un an plus tard, où tu t’es rendu à Saint-Laurent-du-Pont avec tes copains, les parents et les amis des victimes pour protester contre l’incinération vive de ces 146 jeunes. Il y avait très peu de fatalité dans ce nouveau Bal des Ardents et beaucoup de causes criminelles. En résumé, ils brûlèrent parce que mieux valait que tous brûlent ayant payé leur entrée, plutôt que de courir le risque d’une seule entrée frauduleuse.

Ces choses sont détaillées dans le n°3 de Vérité Rhône-Alpes de novembre 1971 et dans le numéro « spécial 5-7 » du 4 novembre 1971 que tu vas feuilleter aux Archives départementales de l’Isère. « Un an après Saint-Laurent-du-Pont on n’oublie pas ! À qui profite le crime. Pour une véritable justice populaire. Tous au procès à Lyon fin janvier. Les vautours des assurances. Les responsables, le maire, Pierre Perrin, le préfet Vaudeville, Uhrich, le secrétaire général de la préfecture. La création du 5/7 ou comment construire un piège ! Le tourniquet de la mort : payer ou mourrez ! J’ai perdu mon fils à Saint-Laurent-du-Pont. Le Dauphiné libéré ou comment masquer le crime. Lettre d’un copain. Il fait dire qu’avec un monde comme celui-là, la vie d’un jeune vaut moins que rien. On se demande si la civilisation devient barbarie mais une chose est sûre, c’est que nous ne voulons plus de 5-7 et nous veillerons à ça car nos copains, pour nous, c’est sacré… »

Des bruits de racket et d’attentat ont circulé. Les patrons du « 5-7 » auraient refusé de payer. Les rumeurs désignèrent des truands du S.A.C. grenoblois, un patron de boîte rival et des Lyonnais, Louis Andreucci et Gavin Coppolani. Tu n’as qu’à lire la lettre adressée à ce sujet par Aimé Paquet, député giscardien de l’Isère, à Raymond Marcellin, alors ministre de l’Intérieur. « Il est fort probable, pour ne pas dire certain, que le drame du 5-7 a été provoqué par la main des hommes. C’est un acte criminel. J’ai eu des confidences. Elles me paraissent dignes de foi. Mais nous entrons dans un domaine d’où l’on ne sort pas toujours vivant (…) ». C’est dans le livre de Frappat, Grenoble, le mythe blessé, paru chez Alain Moreau en 1979. « Une enquête policière rapidement menée, dit Frappat, transforma les impressionnantes certitudes d’Aimé Paquet, qui se fit ensuite l’avocat de la thèse de l’accident. »

C’était un crime.

Non pas forcément au sens où un assassin aurait répandu et enflammé de l’essence, ce qui reste possible, mais au sens établi par le texte de Guy Debord, publié ci-après, et par ces quelques lignes de Vérité Rhône-Alpes. « Le procès du 5/7 ; ce doit être d’abord le procès des loisirs, et de la vie que la société réserve aux jeunes. Si le samedi, ils cherchent des « bonnes boîtes », c’est parce que durant 6 jours ils ont dû mener une vie dingue. Dans les lycées, en 1971, les lycéens issus des classes modestes, sentent que l’usine est prête à les prendre, alors ils avalent un « savoir ». Interrogations, compositions, récréations, études et dortoirs se succèdent… Dans les usines, les jeunes bossent pour survivre, le travail est con, sans aucun sens ; mille fois les mêmes gestes, à des cadences accélérées. Le C.E.T., c’est l’usine plus le lycée… 6 jours de vie d’automate, 6 jours à apprendre bêtement, 6 jours réglés dans tous les détails, sans le temps de souffler, de penser ni de vivre. Le samedi soir, c’est une libération ! Mais là aussi, le fric attend ! Il faut payer pour se distraire, et se distraire comme l’ont prévu les patrons de boîtes. Cela ne peut plus durer, c’est à nous de prendre en main nos propres loisirs. Pas seulement de les faire moins chers, mais de les faire autrement et – pour cela - de changer les rapports entre nous. De toute façon, on ne pourra jamais vraiment vivre le samedi soir, si on ne vit pas aussi un peu durant la semaine. Créer nos loisirs, c’est d’abord refuser d’être magnétophones ou machines. » (Vérité Rhône-Alpes n°3, novembre 1971)

Tu frissonnais aux abords des ruines du « 5-7 », avec tes copains. Novembre, au pied de la Chartreuse, c’est le deuil de toute façon. Ça sent la mort, la terre, le bois pourri. On ne savait trop quoi faire. On est rentré chez nous. On a fait autre chose. Quarante ans ont passé. Tu sais tout, tu te souviens de tout, comme d’un instant à l’autre, mais cela ne sert à rien, de moins en moins que rien.  Quarante anssont  passé mais les officines de la république ( tueurs sous couvert de l'extrême droite) demeurent en place

(Pour lire le texte de Guy Debord : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/....)

PMO

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 06:19

On a lu ce livre car on a partcipé à ce combat. On a laissé cette bataille au moment de l'arrivée intempestive des gens proches de la Coopérative d'Education Nouvelle et EELV. Le journal courant alternatif a publié un article sur cette bataille des chambarands ( squatéun temps par les proches de la revue Tiqun).  On a discuté entre nous ceux qui intervenaient dans cette bataille, pour ne plus y participaient pour l'instant. Ceux ci n'empêchent pas de recommander ce livre excellent.

Avis de parution
aux éditions Le monde à l'envers
Henri Mora
« Chambard dans
les Chambarans
S'opposer à Center Parcs et à la
marchandisation du monde »
ISBN 978-2-9536877-2-9
Septembre 2011
1 volume 12x18,5cms
240 pages - 10 euros
L’abattage des forêts, l’épuisement de la nappe phréatique, la
destruction de la vie sauvage et de la vie sociale locale, et son
remplacement par une vie artificielle basée sur son inutilité et sa
marchandisation, n’est-ce point cher payé pour le bénéfice de
quelques emplois creux ?
Ce livre revient sur l'opposition à l'implantation d'un complexe
touristique industriel dans une région sylvestre de l'Isère, les
Chambarans, et s'intéresse autant à l'histoire locale qu'aux
motivations de l'opposition à Center Parcs.
---
Disponible en librairies à compter du 15 septembre 2011.
Diffusion & distribution :
Le monde à l'envers, 15 rue Georges Jacquet 38000 Grenoble
tel/fax : 04.57.39.87.24 – mail : mondenvers@riseup.net
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    dimanche 30 juin

15h à 16 h

accueil de familles de prionnier-e-s

discussion , infos et peites recettes

pour les proches de détenu(E)s...

- aides juridique

-participation à l'émission de radio Mega

du 22 juillet